Bonjour et bienvenue pour la suite du récit de la Diagonale écossaise!
Nous reprenons la rétrospective dans un coin de forêt surplombant le Loch Lomond, après une super bonne nuit.


Vu la nuit précédente un peu courte, on s’est octroyé une bonne “grasse mat'” jusqu’à 8h. On était si bien dans notre cocon si confortable! Mais le “Way” nous appelle, donc on plie bagages et… on rencontre nos premiers midges du voyage! Il fallait bien que ça arrive un jour. Heureusement, ils étaient peu nombreux et peu féroces, et le Smidge semble les avoir tenus un peu à l’écart.



On quitte notre campement mais on ne va pas loin: on se pose à la plage en contrebas (où on s’était baignés la veille) pour déjeuner et laver culottes et chaussettes. L’ambiance est belle et paisible, on est en pleine contemplation. Mais de plus en plus de marcheurs apparaissent sur le sentier et on se motive à bouger nous aussi (il est déjà 10h ^^).



La forêt autour de nous est splendide et classée comme “Atlantic Oakwood”. Mousses, lichens, fougères, shamrocks… c’est magique!




Je pose ma main sur un coussin de sphaigne, si épais, si rebondissant, si doux!
Une Américaine solo s’émerveille autant que nous et on n’arrête pas de se croiser lors de nos arrêts photos, en exprimant de grands “oooh, aaaah” d’admiration, c’est drôle. 🙂



Les bluebells rajoutent une couche de splendeur, en formant de denses tapis violets impressionnants qui couvrent les sous-bois et les flancs de coteaux.





Tout d’un coup, je reconnais les lieux! Nous voici devant une cascade de l’Arklet Water, déjà visitée en août 2016 lors d’une petite balade. Quelle belle surprise! 🙂


Elle est à côté d’Inversnaid Hotel, où on s’offre une pause lunch bien méritée, avec soupe et sandwiches. C’est un hôtel un peu paumé, et le seul établissement sur cette rive du loch au nord de Rowardennan. Les chaussures de marche (et les sacs à dos) sont interdites dans le bar, au sol couvert de moquette, donc tout le monde se balade en chaussettes, c’est assez comique.



On attaque ensuite la “trickiest section” de la partie Loch Lomond du WHW. Il y a plein de rochers et racines à enjamber ou contourner, et plein de petites montées et descentes avec de grosses marches. C’est vraiment super beau, et on n’a pas l’occasion de s’ennuyer!





Entre le loch scintillant au soleil et la forêt digne d’un conte de fées, on passe notre temps à s’émerveiller et on ne se lasse pas!




En plus, on croise plein d’oiseaux: pinsons, rouges-gorges, mésanges en tous genres, sitelle torchepot… 🙂




Pas à pas, bluebell après bluebell, on progresse le long du loch.



Pas mal de gens sur Internet ont l’air de se plaindre de cette section: trop de dénivelé, trop de racines, trop de coins galères, un loch qui n’en finit pas… Personnellement, on a vraiment adoré cette section du Loch Lomond, bien plus que ce qu’on avait imaginé!



Même si c’est vrai que le Loch Lomond est long, sacrément long! Quand on pense qu’on arrive au bout, il y en a encore, haha. C’est d’ailleurs le plus grand lac de Grande-Bretagne en termes de surface (mais le Loch Ness le bat niveau volume).


Arrivés au bout de la section “tricky”, on se pose sur une plage (de sable, pour changer). Le coin est bucolique, juste en face d’une petite île appelée “I vow”.




On meurt de chaud, donc on enfile les maillots et on se baigne dans l’eau fraîche, au fond peuplé de macrophytes. Le calme n’est troublé que par le bruit de la route sur la rive opposée et de deux jet-skis qui font le tour des plages.


Puis on attaque la dernière partie de la journée. Je commence à sentir la fatigue et mon enthousiasme baisse un peu, pourtant c’est encore magnifique!




Par curiosité, on jette un oeil à Doune Byre Bothy, un des deux seuls bothies situés le long du WHW. Il est dans un piteux état: sol couvert de détritus, mégots de cigarettes et cannettes de bière renversées, forte odeur de beuh… Il faudrait une sacrée tempête pour nous convaincre de dormir là dedans! Heureusement, ce n’était de toute façon pas dans nos plans.


On prend un peu de hauteur et les vues sont splendides. Face à nous, les montagnes se rapprochent. Dans notre dos, le loch continue de scintiller au soleil.



On croise un groupe de mésanges à longue queue et deux chardonnerets. Les sous-bois sont toujours aussi bucoliques et nous donnent l’énergie nécessaire pour les derniers kilomètres.



On laisse Loch Lomond derrière nous, après deux jours passés à ses côtés, et on arrive enfin à Beinglas, un camping en face d’Inverarnan.



On paie notre pitch: 15£ par personne pour un équipement pas ouf, seulement un seul cabinet de toilettes chez les filles (je vous dis pas la queue le matin) et une douche à la pression très nulle ressemblant plutôt à un brumisateur, mais bon… C’est désormais le prix normal dans ces coins touristiques (à Thorntonloch, sur la côte est, on avait payé 15£ pour les deux pour une bien meilleure infrastructure).


On est un peu au bout de nos forces, mais la perspective d’une pizza au feu de bois redonne des ailes à José, qui court (que dis-je, vole!) jusqu’au resto (une distance de 100 m, quand même! ^^) pour réserver les dernières pizzas, victoire! Pendant que José assure notre pitance, je plante la tente, dans un sol dur comme du caillou (la raison: des cailloux, sans doute ^^).
Envoûté par le charme naturel de José qui lui tapait la causette, le pizzaiolo nous a même avancés sur la liste d’attente, trop sympa! Puis on a mangé sur la terrasse en buvant un bon cidre au nom tout aussi bon (“Outcider”), avant d’aller se coucher tôt, épuisés mais heureux!



Et voilà, c’est la fin du récit de cette incroyable journée entre loch, bluebells et arbres moussus! A bientôt pour la suite de l’aventure! 🙂
[Distance Jour 16: 21.5 km et 567 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 332.8 km]