Scottish Diagonal #5 A Walk to Nowhere

Bonjour!
C’est parti pour un petit article sur la quatrième journée de notre diagonale écossaise.

Cette journée de marche était intentionnellement plus courte, mais pas moins remplie! Après une nouvelle nuit bien reposante, on s’est réveillés tranquillement et on a bien pris notre temps au camping avant de plier bagages. En prenant notre petit-déjeuner, on a discuté avec les occupants de la tente voisine… des retraités vivant à Shiplaw, à deux pas de là où on logeait durant l’été 2023, et qui connaissaient nos hôtes Wendy et Jeremy! Le monde est petit. 🙂 Après cette chouette rencontre, on a quitté le camping et contourné la central nucléaire de Torness… gérée par EDF!

Balade côtière le long de la centrale nucléaire ^^

Alors qu’on laisse la Power Station derrière nous, la pluie débarque! C’est notre première averse du voyage. On s’arrête pour enfiler les imperméables… et après cinq minutes de déluge, la pluie est repartie aussi vite qu’elle était arrivée — et on ne l’a plus revue avant plusieurs semaines!

On a longé la côte toute la journée, parfois directement sur la plage: sable, galets colorés, algues, bois flotté… Ça faisait des textures différentes sous les pieds, c’était chouette. Et on a croisé un tarier pâtre et des eiders à duvet. 🙂

Des éléments architecturaux intéressants jalonnaient le chemin. Déjà, le “sea wall” protégeant la côte vers la centrale nucléaire était impressionnant, fait d’un amas d’énormes ancres en béton. On est ensuite passés devant des ruines et un ancien “lime kiln”, soit un four à chaux. On en avait vu des immenses sur Holy Island en 2023 (mais je n’ai pas encore atteint ce point dans la rétrospective Scot23…), et José a reconnu la structure avant même qu’on atteigne le panneau d’information. 😉

On est ensuite passés par le phare de Barns Ness. La lumière était splendide, peu après la pluie, avec la “marram grass” dorée au soleil et un ciel couleur bleu-gris tempête. On a profité d’un poteau de clôture pour faire quelques photos avant de continuer notre chemin.

Photo avec le phare de Barns Ness

Peu après, on arrive à Whitesands et on tombe par hasard sur la “Puffin Box”, une roulotte servant des sandwiches. Quelle bonne surprise! En plus ça tombe bien, il est l’heure de manger. On a dégusté notre lunch face à la plage, dans le vent. Cette journée était en effet très venteuse, ce qui était agréable car il faisait moins chaud que la veille, mais par contre j’ai dû batailler pour ne pas mâcher mes cheveux en même temps que le sandwich, haha.

On a ensuite longé le golf Dunbar Links, interminable. Le vent soufflait si fort (et de face, bien entendu ^^) que j’ai dû ranger mon chapeau qui menaçait de s’envoler (malgré le cordon de sécurité sous mon menton). Les golfeurs ayant priorité sur les marcheurs (c’est carrément inscrit dans la loi), on devait régulièrement attendre qu’ils jouent pour pouvoir continuer. On en profitait pour observer le golf (l’attrait de ce sport reste un mystère pour moi) et admirer Bass Rock et l’île de May, visibles au large, ainsi que la bourgade de Dunbar se rapprochant pas à pas.

On était déjà passés par Dunbar en 2019, en route pour Shetland, mais on n’avait pas eu le temps de visiter. Cette fois-ci, on avait donc prévu de faire une plus petite journée de marche afin de pouvoir s’imprégner un peu du lieu.

Et surtout, on voulait visiter le très sympathique John Muir’s Birthplace Museum, puisqu’on s’apprêtait à s’élancer sur le John Muir Way. Le musée est vraiment bien fait et retrace l’enfance de John Muir à Dunbar puis sa vie aux Etats-Unis et son travail de conservationniste. Il y a aussi une belle sculpture de John Muir jeune devant l’hôtel de ville.

En sortant du musée, on a croisé deux hommes qui venaient de finir le John Muir Way, héhé. Puis on a pris un café et un bout de cake dans un pub pour charger un peu les batteries et planifier la suite. José téléphone au camping de Belhaven Bay pour réserver un pitch, et on nous demande d’essayer d’arriver avant 17h. Zut, il est déjà 16h, donc on plie vite bagage et on quitte le café, direction la côte.

On a suivi le début du John Muir Way, passant par Victoria Harbour et un château en ruine (que John Muir aimait explorer quand il était gamin), avant de longer un autre golf (décidément! ^^).

On a revu le “Bridge to Nowhere” (inaccessible à marée haute) et on est arrivés au camping à 17h05 — ce n’est pas faute d’avoir marché d’un bon pas, face au vent, en plus! La réception était donc déjà fermée, mais en fait on n’avait pas besoin de se presser, un plan du site avec notre numéro de pitch nous attendait dans une boîte pour les “late arrivals”.

On a planté la tente puis on a pris le bus pour retourner dans le centre de Dunbar et manger une délicieuse pizza chez “Hector”. On a profité du wifi pour sauvegarder quelques photos puis on a repris le bus jusqu’au camping.

Le ciel avait de belles teintes roses, alors on est allés se promener pour admirer la fin du coucher du soleil. Un cygne glissait tranquillement sur l’eau d’un étang tandis que des chauves-souris répétaient leur ballet aérien.

Sur la plage, des limicoles couraient sur le sable mouillé — c’était maintenant marée basse. Un héron en vol, un ciel pastel, un délicat croissant de lune. C’était si beau et paisible. ♡

On voyait North Berwick au loin, notre destination du lendemain, très reconnaissable grâce à sa colline volcanique (“North Berwick Law”), ainsi que Bass Rock. On a traversé le “Bridge to Nowhere” avant de retourner au camping pour une douche trop chaude (arf) et une soirée tranquille dans la tente.

Et voilà, c’était à nouveau une superbe journée sur la Diagonale écossaise (je vais souvent me répéter à la fin des articles, car globalement on n’a pas eu de journée nulle ^^). A bientôt pour la suite!

[Distance de la journée: 15.9 km et 259 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 75.7 km]

Scottish Diagonal #4 Ciel, mer, terre

Bonjour!
Avec un jour de retard, voici la suite de la rétrospective de la Diagonale écossaise. 😉

Tout droit jusqu’à l’horizon

On a très bien dormi sur Telegraph Hill et on s’est réveillés avec le chant des oiseaux (dont le coq de la ferme pas loin) et le soleil, et à 8h on quittait notre campement pour attaquer cette troisième journée de marche.

On avait besoin de faire le plein d’eau, et on s’est donc dirigés vers un point d’eau indiqué sur OS maps. C’est là qu’on a commencé à découvrir que certains coins ruraux ne sont pas du tout à jour dans l’Ordnance Survey: il n’y avait point de point d’eau. 😉 Heureusement, on est tombés sur le fermier de Dowlaw, qui n’avait pas non plus connaissance de la source indiquée sur OS maps et a gentiment rempli nos gourdes à la ferme.

Nos réserves d’eau renflouées, on commence à marcher d’un bon pas, en fredonnant “Mile after mile, stile after stile” (sur l’air de “Time after time”). Dans un pré avec vue sur la mer, on fait une pause pour manger notre premier porridge à la cannelle du trek, yum (c’est notre “go-to breakfast” en camping).

Une petite section de “road walking” nous attend ensuite. Elle nous a donnés bien chaud, on voyait carrément des mirages au-dessus du goudron brûlant au soleil. En ligne de mire se dressait la centrale nucléaire de Torness, notre destination du jour et pas une vue des plus inspirantes, haha. Mais on a quand même aussi pu profiter de très beaux paysages, et des vols intempestifs de faisans brisaient régulièrement la monotonie de cette section.

On atteint la splendide Pease Bay, resplendissante sous le soleil mais bordée d’un impressionnant caravan park (pour changer ^^).

L’eau était si belle, avec des teintes turquoise envoûtantes.

La vue depuis les falaises était vraiment magnifique et on a beaucoup aimé cette section, même si on crevait de chaud. Comme on peut le constater, j’ai d’ailleurs pris beaucoup de photos. ^^

On a continué à longer la côte jusqu’à atteindre une vue sur le bucolique port de Cove, mignon tout plein. Il y avait même un samoyède sur la plage, héhé! 😉

On s’est ensuite éloignés un peu de la côte pour atteindre le village tranquille de Cockburnspath, qui marque la fin officielle (ou le début, selon la direction) du Berwickshire Coastal Path. C’est aussi l’arrivée du Southern Upland Way, un trek de 340 km qui traverse tout le sud de l’Ecosse de la côte ouest à la côte est.

On s’est posés un long moment devant le Community shop, où on a acheté quelques barres de céréales, un sandwich et une glace. J’avais tellement chaud, je me suis jetée sur la glace avant même de manger le sandwich, haha. La vendeuse était très chaleureuse et nous a aussi ravitaillés en eau fraîche.

Requinqués par cette pause et notre festin, on se lance sur le John Muir Link, qui permet de rallier Dunbar, où commence le John Muir Way.

Le sentier passe dans des bois charmants tapissés d’ail des ours en fleur, c’était si beau (et parfumé)!

On a ensuite marché sur une plage de gros galets, en rythme avec les vagues. Après encore quelques petits “ups and downs” (surtout topographiques, même si on se sentait fatigués et que j’avais un peu mal au dos), on arrive à Thorntonloch, au bord d’une plage et à deux pas de l’imposante Power Station ayant dominé l’horizon toute la journée. A 17h, on se pose au camping, dont le warden était très sympa. On ne le savait bien sûr pas encore, mais c’était en plus le camping le moins cher du voyage (15£ pour les deux, alors que les campings suivants avaient plutôt des tarifs de 15£ par personne).

Les horaires du camping de Thorntonloch

Après une bonne douche et petite lessive, on a fait une sieste à 19h car on avait un méga coup de barre, sans doute accentué par la chaleur de la journée. A 20h, on s’est quand même forcés à émerger pour cuisiner un bon couscous avec sauce aux champis, sur une table à deux pas de la tente (quel luxe!).

Et voilà, c’était le troisième jour sur la Diagonale écossaise. A bientôt pour la suite! 😉

[Distance de la journée: 20.9 km et 328 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 59.8 km]

Scottish Diagonal #3 Up and down in the sunshine

Bonjour tout le monde,
C’est parti pour la suite de la rétrospective, avec le deuxième jour de trek sur notre Diagonale écossaise, à nouveau une belle journée de marche sous un grand soleil!

Armérie maritime en fleur

Je relis mon carnet de voyage pour écrire cette rétrospective, et je remercie “past Julie” d’avoir pris la peine de le rédiger, car ça me rappelle des petites anecdotes que j’avais déjà oubliées. Par exemple, mon sommeil a été un peu agité lors de cette première nuit de bivouac: j’ai rêvé qu’on se réveillait au milieu d’une foule présente pour assister à un spectacle subaquatique avec la famille royale… il y avait même le Roi Charles qui faisait de la natation synchronisée, hahaha. Bref, je me souviens m’être réveillée un peu désorientée et perplexe. ^^

On s’est réveillés avec le soleil et le chant des oiseaux, dont des alouettes! 🙂
On a repoussé le réveil pour faire une mini grasse mat’. On s’est levés à 7h30, et vers 8h30 on commençait à marcher, des champs de colza sur notre gauche, des falaises et la mer sur notre droite.

Ce jour-là avait plus de dénivelé que la veille: ça montait et descendait tout le temps. On préfère largement ça à du plat, au moins c’est plus varié. 😉

On a observé une belle chevrette (femelle du chevreuil) broutant pas loin du chemin, et plein de chouettes bourdons à l’abdomen bien roux.

On a rapidement atteint Coldingham Sands, une belle plage bordée de “beach huts” colorées. Il y avait des bécasseaux sanderling et quelques rares baigneurs. Pilar et moi adorons les bijoux en “sea glass” de Róis (Róis Scottish Sea Glass), qui précise où elle a trouvé le sea glass pour chaque bijou. Pilar a des boucles d’oreilles dont le verre vient de Coldingham, alors je me réjouissais de passer par cet endroit!

Il faisait chaud et un local nous a appris qu’il y avait une douche à disposition, ce qui nous a motivés à nous baigner! Un autre local rentrait de sa sortie en paddle: les conditions étaient si calmes qu’il avait pu aller jusqu’au phare de St Abb’s Head pour la première fois, alors qu’il habite là depuis toujours, wow!

L’eau était fraîche (9°C d’après le paddleur, mais on aurait dit moins ^^) et j’ai mis du temps à rentrer, mais après c’était super. Un autre couple essayait aussi de rentrer dans l’eau, et on se motivait mutuellement: à chaque fois que l’un allait plus loin dans l’eau, on y retournait et on essayait d’aller plus loin, haha (la pente était très graduelle, donc il fallait pas mal marcher pour pouvoir nager). Puis on s’est rincés à l’eau de la douche extérieure et on a séché au soleil en regardant les chiens (et leurs humains, accessoirement ^^) s’amuser sur la plage. Bref, un chouette moment de détente. 🙂

Puis on se rhabille, on renfile les sacs à dos et on monte jusqu’au prochain village côtier: St Abbs.

On a mangé sur la terrasse d’un café près du port (un bon Cullen skink et un panini). Avec le soleil, il y avait une chouette ambiance de vacances. On a vu une autre sculpture de Jill Watson commémorant le Fishing Disaster de 1881 (voir article précédent) puis on a rapidement visité le Visitor Centre, gratuit.

Devant le Visitor Centre, on aperçoit une fille en train de poser pour une photo avec un marteau géant. Il s’avère que des bouts du film “Avengers: Endgame” ont été tournés ici, St Abbs représentant “New Asgard”, la nouvelle patrie de Thor. José et moi ne sommes pas du tout à jour avec les nouveaux Marvel, donc on en avait aucune idée, haha. Ça nous a rappelé nos vacances en Irlande du Nord en 2015, quand on s’est retrouvés par hasard dans un petit port qui avait été utilisé pour le tournage de “Game of Thrones” (qu’on n’a pas regardé non plus) et qui était du coup pris d’assaut par des fans de la série.

On a ensuite continué notre chemin vers St Abb’s Head, connue pour sa colonie d’oiseaux et son phare. C’était assez busy en visiteurs (surtout la première partie, facilement accessible depuis le village), mais c’était splendide.

Ça faisait un moment que je voulais visiter ce lieu, et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles on avait décidé d’emprunter le Berwickshire Coastal Path plutôt que le Scottish National Trail (qui traverse les Borders par l’intérieur des terres et passe notamment par Peebles, où on logeait durant l’été 2023).

Ce bout de côte est vraiment sublime. En plus des oiseaux déjà vus la veille, on a pu observer des fulmars et des fous de Bassan. Il y avait aussi quelques bergeronnettes et des traquets motteux (wheatears).

Outre la faune aviaire, la géologie est incroyable, avec des roches rouges recouvertes de lichens, des “sea stacks”, des grottes marines… C’est un endroit que j’adorerais explorer en kayak!

On a atteint le phare et on s’est posés un petit moment dans l’herbe rase pour une micro sieste au soleil. Les sacs font de très bons appuie-têtes, haha!

On a ensuite atteint le tronçon de côte surplombant une grande colonie de guillemots, c’était superbe. Pour ceux qui sont intéressés par ces oiseaux, je recommande vivement cet épisode d’Our Ocean Podcast, présenté par Cal Major et justement enregistré à St Abb’s Head avec le ranger de la réserve naturelle.

Ce côté de la réserve est plus loin du village de St Abbs, et il y avait bien moins de monde.

Puis on a laissé St Abb’s Head National Nature Reserve derrière nous et on a continué notre marche le long de la côte.

La suite de la côte était vraiment raide, en montée comme en descente. Ajoncs, moutons, bluebells, vaches, belles vues, sea stacks… C’était beau. L’odeur de noix de coco des ajoncs était entêtante, sans doute renforcée par la chaleur et la quasi absence de vent.

Le seul truc qui aurait pu rendre la journée encore meilleure, c’était des dauphins. On a scruté la mer calme, en vain.

Le temps passant, mon niveau d’énergie a baissé, j’avais mal au dos sur les portions plates. Mais on a fait des pauses régulières et ça a été.

On avait prévu de parcourir assez peu de distance ce jour-là, car on avait anticipé une potentielle baignade à Coldingham, un long lunch à St Abbs, la visite du petit musée local, du temps pour observer les oiseaux sur les falaises… et on a bien fait, car ça nous a permis de vraiment bien profiter, sans stress!

Vers 18h, on a atteint Telegraph Hill, au-dessus de Dowlaw (où se trouve une ferme). On trouve un endroit où planter la tente et on abandonne nos gros sacs quelques instants pour aller voir la vue sur les ruines de Fast Castle, en contrebas.

Puis on a planté la tente, et j’ai rapiécé quelques trous dans mes chaussettes pendant que José nous préparait un délicieux plat de polenta avec sauce aux morilles (toute faite, faut pas exagérer ^^). Horreur, j’aperçois nos premières tiques du voyage, minuscules. Le “tick check” avant de se coucher révèle un sacré pactole: 9 tiques sur moi, 3 sur José (les tiques semblent me préférer, contrairement aux midges, qui font plus de dégâts sur José). Mais elles sont si petites, elles arrivent à peine à s’accrocher et on s’en débarrasse vite — elles finiront leur vie scotchées sur le rouleau de Leukotape. Bien fait, na! 😛

La vue depuis notre campement est belle, surtout quand le ciel prend des teintes rose-rouge. On aperçoit quelques “wind farms” (terrestres et marines) et d’énormes usines, mais autrement la vue est idyllique, avec North Berwick Law au loin, ainsi que Bass Rock, l’île de May et la côte du Fife.

Nous voici dans la tente, c’est l’heure de planifier un peu la suite, en écoutant le chant du coucou (le soundtrack du voyage, haha).

J’essaie de retrouver un rythme de publication plus régulier, tous les lundis et jeudis (sinon, je serai encore en train de rédiger cette rétrospective dans cinq ans!), donc à jeudi pour la suite! 😉

[Distance de la journée: 16.9 km et 661 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 38.9 km]

Scottish Diagonal #2 Adventure Bound

Bonjour!
Aujourd’hui, je vais vous raconter notre tout premier jour de trek sur notre “Diagonale écossaise”, le début de notre aventure à pied. 🙂

Cette journée a commencé par un trajet en train jusqu’à Berwick-upon-Tweed, la ville la plus au nord de l’Angleterre. Il nous aura fallu 50 minutes pour relier Edimbourg à Berwick, et ça allait nous prendre une semaine de retourner à la capitale écossaise en longeant plus ou moins la côte, selon le parcours visible sur cette carte (légende des points dispo dans cet article):

Le parcours de notre première semaine sur la Diagonale écossaise, de Berwick-upon-Tweed à Edimbourg

Pendant le trajet, on a vu défiler des paysages qu’on allait traverser à notre rythme les jours suivants, c’était chouette.

Une fois à Berwick-upon-Tweed, je m’émerveille devant les toilettes ultra propres et gratuites de la petite gare (il en faut peu pour être heureux ^^) puis on part en quête de gaz pour notre réchaud, qu’on a trouvé chez Trespass. On achète encore des sandwiches pour midi et nous voilà parés et prêts à partir!

On a trouvé Berwick plutôt sympathique, avec une chouette architecture et des fanions colorés, mais pas mal délabrée. Les goélands sont présents en force, et c’était difficile de trouver un banc dans le centre-ville qui n’était pas recouvert de guano. ^^

On a officiellement “lancé” l’enregistrement de notre parcours (avec la montre de José) devant l’église, et c’est parti!

On longe les quais puis un golf et un caravan park, deux trucs bien typiques du coin. Durant cette première semaine, on avait l’impression d’en traverser tous les jours!

Puis le sentier devient plus isolé. La côte est belle et variée, avec des falaises aux teintes rouges comme dans le Fife, des stacks et même des motifs impressionnants dans l’eau. José trouve que ça ressemble à des “ripples” d’une météorite qui seraient figées dans la pierre, moi j’imagine le dos crêté d’un dragon dormant en boule.

On observe nos premières colonies d’oiseaux marins, avec notamment des kittiwakes, guillemots et razorbills.

On a également vu plein d’autres oiseaux ce jour-là, dont des tarins, étourneaux, choucas, corbeaux freux, goélands, colverts, cygnes…

Le sentier aussi grouille de vie: bourdons, chenilles, araignées, papillons (dont un beau Paon du jour), escargots, coccinelles, cloportes et, surtout, plein, plein de petites mouches noires: des bibions, ou St Mark’s flies (Bibio marci). Elles portent ce nom car elles émergent en masse aux alentours du 25 avril, soit la Saint-Marc. On était le 28 avril, donc ce n’était pas étonnant d’en voir autant, mais ça rendait la conversation parfois difficile: on dirait qu’elles cherchent à tout prix à se faire avaler, donc on était obligés de respirer par le nez. Bon, ça tombait bien, Axel nous avait conseillé des exercices de respiration pour la rando qui impliquent de ne respirer que par le nez, haha! Les mouches devaient être de mèche avec lui. 😉

Après 8 kilomètres, on a passé la frontière anglo-écossaise, youhou! Celle-ci est marquée par un panneau de bienvenue en Ecosse, par contre il n’y a pas de panneau de bienvenue en Angleterre dans l’autre sens, haha (c’est d’ailleurs pareil sur l’autoroute, un immense panneau très accueillant pour l’arrivée en Ecosse, mais pas de petit mot gentil dans l’autre sens ^^).

On a pris quelques photos devant la frontière puis on s’est posés du côté écossais pour pique-niquer face à la mer, devant quelques ajoncs d’un jaune resplendissant.

Le sentier était aussi égayé par d’autres fleurs, dont des primevères, présentes en masse, et les premiers “sea pink” (Armérie maritime).

L’après-midi, on a longé quelque temps les rails de train (sur lesquels on était arrivés le matin même!) et notre marche était rythmée par le passage des trains.

Pour notre plus grand bonheur, on a aperçu un faucon pèlerin, wahou!

Puis le chemin nous a fait descendre une falaise, au pied de laquelle on a trouvé un petit village tranquille: Lower Burnmouth. On ne pensait pas trouver des maisons là, c’est comme si elles avaient surgi de nulle part, coincées entre la mer et la falaise.

Une habitante très sympa nous a vus arriver et a spontanément proposé de remplir une bouteille d’eau fraîche pour nous. C’était bienvenu, car il y a peu d’endroits pour se ravitailler en eau sur ce tronçon, et il faisait chaud. On a discuté un peu, c’était bien chouette. Elle nous a raconté qu’elle se sent parfois au bout du monde ici (en bien), surtout lorsqu’il neige et pendant le covid. Durant les lockdowns, puisqu’ils ne pouvaient pas bouger, elle a dit que la plupart des habitants n’avaient pas grand-chose à faire à part le ménage… et à 15h, quand ils n’avaient plus rien à nettoyer, ils sortaient tous vers la plage pour se retrouver et boire un verre, haha!

On s’est posés sur un banc face à la baie et on a admiré trois jeunes cygnes qui passaient. Le cadre était idyllique, si paisible. Et l’eau, si claire! Ça donnait envie d’aller explorer la côte en kayak — ce que la locale qu’on a rencontrée fait très souvent avec son fils, quelle chance!

Après une pause et une barre de céréales, on se remet en marche. On rejoint le port, bucolique. Soudain, on a l’impression de reconnaître l’endroit… C’est là que Cal Major a terminé son expédition en paddle autour de l’Ecosse, dans le magnifique documentaire Scotland Ocean Nation ! 🙂 Il est normalement toujours visible gratuitement sur STV (avec un vpn) et je le recommande chaudement!

Sculpture en bronze de Jill Watson à Burnmouth

On tombe aussi sur une oeuvre d’art très touchante de Jill Watson, qui commémore une tragédie ayant eu lieu en 1881, l’East Coast Fishing Disaster (aussi appelée Eyemouth Disaster). Le 14 octobre 1881, une tempête a en effet causé la mort de nombreux pêcheurs tout près de la côte, sous le regard impuissant de leurs familles, représentées sur la sculpture, face à la mer. On trouve des sculptures similaires dans tous les villages de ce bout de côte qui ont été touchés par la catastrophe, avec plus ou moins de femmes et enfants représentés selon la taille des villages et le nombre de familles touchées par la tragédie. A Burnmouth, 24 pêcheurs ont perdu la vie dans cette tempête.

Depuis le port, on attaque une longue montée pour retrouver le haut des falaises, couvertes de champs de colza.

Après plusieurs “headlands”, on aperçoit finalement Eyemouth, où on a prévu de manger le soir.

Eyemouth en contrebas

On observe un beau lièvre et on traverse un golf (encore!) avant d’atteindre le village à 18h, pile à l’heure pour chercher un endroit où manger.

On s’installe au restaurant The Ship, où on a dégusté un délicieux burger de cerf. On était super contents de cette première journée de trek, et ça faisait du bien de s’asseoir et de manger un bon truc bien gras, haha.

Mais la journée n’était pas encore terminée! Il nous restait encore à trouver un endroit où planter la tente. Après le resto, on a donc remis les sacs sur les épaules et on a continué à longer la côte.

Après être passés devant une autre sculpture de Jill Watson (cette fois bien plus grande, Eyemouth ayant perdu 129 personnes lors du Fishing Disaster de 1881), on remonte sur les falaises et longe un autre caravan park (il y en a vraiment beaucoup le long de la côte!).

J’avais repéré un headland sur OS maps qui avait l’air pas mal pour bivouaquer, 2 km après Eyemouth.

Effectivement, il y avait un large bout herbeux faisant très bien l’affaire, avec vue sur St Abb’s Head. On a planté la tente en admirant le coucher du soleil, un peu bouché par les nuages mais qui a tout de même teinté le ciel de rose.

Le temps qu’on se brosse les dents, que j’écrive dans le carnet et qu’on lise un peu, il était déjà 22h. On s’est couchés, seuls sur notre bout de falaise, très heureux que l’aventure ait si bien commencé!

A bientôt pour la suite de l’aventure! 🙂

[Distance de la journée: 22 km et 450 m de dénivelé positif]

Scottish Diagonal #1 On our way

Bonjour tout le monde!
Ça y est, c’est l’heure de véritablement commencer la rétrospective de notre récent voyage en Ecosse — eh oui, je vais mettre en pause celle du séjour de 2023, j’y reviendrai quand j’aurai terminé celle du trek, haha.

L’aventure a commencé par une longue journée de trajet en transports publics. On aime bien voyager en train, mais c’est toujours un peu stressant quand on a plusieurs correspondances — et surtout en France et au Royaume-Uni, qui ne sont pas connus pour la fiabilité de leurs liaisons ferroviaires… On a eu une première frayeur à Paris: comme d’habitude, on devait prendre le RER D pour passer de la Gare de Lyon à la Gare du Nord… mais les écrans d’affichage indiquaient que tous les RER D étaient annulés à cause d’un accident, argh! Google Maps annonçait environ 1h de trajet en taxi ou bus, les seules alternatives, ce qui nous aurait mis sacrément en stress pour passer les contrôles de l’Eurostar. Sauf qu’en fait ce n’était pas vrai, les RER D circulaient quand même… Bref, ce couac de communication nous a causé un petit coup de stress inutile (et pas qu’à nous, c’était le chaos dans la gare), mais on était contents d’arriver à temps à l’Eurostar — qui requiert d’arriver hyper en avance pour les contrôles douaniers et des bagages, pour ensuite nous faire poireauter mille ans (à peu près :P) dans un hall d’attente bondé.

Deuxième frayeur dans l’Eurostar: le train s’arrête juste avant le tunnel sous la Manche à cause d’un problème sur les voies. Retard annoncé: 60 minutes. Aïe, aïe, aïe, voilà qui nous ferait rater notre correspondance à Londres. Mais finalement le retard a été beaucoup plus court et on est arrivés à Londres à 16h, avec une demi-heure de marge pour prendre notre dernier train jusqu’à Edimbourg, héhé!

Partis de chez nous à 7h15, on est donc arrivés à la gare de Waverley à 21h15, après 14 heures de trajet et plein de scones au kale avalés (concoctés à la der’ afin de vider le frigo et le congélo avant de partir ^^) — et aussi plein de larmes versées dans l’Eurostar, car je lisais le récit larmoyant de Toby et Katie Carr, Moderate Becoming Good Later, que je recommande d’ailleurs à tous ceux qui aiment les histoires vraies d’aventures, le kayak, le Shipping Forecast et bien plus! (Evitez peut-être juste de lire les derniers chapitres en public si vous ne voulez pas recevoir plein de regards inquiets. ^^)
Une fois dans la capitale écossaise, on a marché jusqu’à notre hôtel vers Haymarket et, pour mon plus grand plaisir, on a pu constater que les cerisiers étaient encore en fleur (on n’était jamais venus à Edimbourg assez tôt dans la saison pour les voir). 🙂

On a passé deux nuits à Edimbourg, afin d’avoir une journée entière pour se reposer et faire quelques achats et visites. Finalement, on aura quand même fait 23’500 pas (et environ 18 km) durant cette journée de “repos”, haha!

C’était un dimanche, donc on a commencé par flâner le long de Princes Street pour admirer les cerisiers en fleur et la vue sur le château en attendant l’ouverture des magasins.

Notre mission “shopping”: trouver du gaz pour le réchaud (interdit dans l’Eurostar), du Smidge (le produit local anti-midges, tiques et insectes piqueurs en général) et des électrolytes (oubliés à la maison). Eh ben on n’aura trouvé que les électrolytes mais pas le reste, quel comble, surtout dans une grande ville! Il faut avouer qu’on est souvent déçus du peu de choix dans les chaînes “outdoor” au Royaume-Uni (dont Mountain Warehouse et Trespass), qui ressemblent parfois davantage à des magasins de vêtements en tout genre qu’à des spécialistes sportifs. En désespoir de cause, on a même osé entrer chez Sports Direct, une chaîne que j’ai en horreur. Peu importe la filiale, ça pue toujours le caoutchouc bon marché et les vendeurs rencontrés n’ont jamais été capables de nous renseigner — une vendeuse à Edimbourg ne savait même pas ce qu’étaient des midges! :0 Bref, sans surprise, on n’y a pas trouvé notre bonheur et on a décidé qu’on tenterait notre chance directement à Berwick-upon-Tweed le lendemain, avant de commencer le trek (spoiler alert: le Trespass de Berwick est mieux équipé que celui d’Edimbourg ^^).

Revenus bredouilles de notre mission shopping, on a pris la direction d’Abbeyhill, au nord de Holyrood Park. En chemin, on a croisé plein de petits lapins sur une pelouse de lawn bowling abandonnée, huhu. (Aparté: en vérifiant sur Internet que “lawn bowling” était le bon terme, j’ai découvert le mot français: boulingrin! Haha, on dirait un nom sorti tout droit de Kaamelott).

On est allés bruncher au Red Kite Café, où on a retrouvé nos amis Mathilde, Jonathan et Sarah. Ça faisait quasi deux ans qu’on ne s’était pas vus et ça nous a fait super plaisir d’avoir réussi à caser un moment pour se voir tous ensemble! 🙂

On a ensuite repris nos déambulations et on a marché vers le Royal Mile. On souhaitait admirer encore un peu plus de cerisiers en fleur, et nos amis nous ont conseillés d’aller à Canongate Kirkyard.

En chemin, on s’est arrêtés pour apprécier le calme des petites cours et ruelles et la beauté de l’architecture. On ne se lasse pas d’Edimbourg, on trouve toujours de nouveaux petits trucs à voir, des détails par-ci par-là! Cette fois-ci, on a adoré tomber par hasard sur Queen Mary’s Bath House, une mini maison qui a l’air d’appartenir à Hagrid, mais qui était en fait utilisée par la famille royale. La plaque d’information (que José lit sur la photo ci-dessous) précise que “whether it ever contained a bath is unknown”. ^^

Malgré toutes nos pauses, on a quand même fini par atteindre Canongate Kirkyard, et les cerisiers y étaient effectivement magnifiques!

Le vent créait des tempêtes de pétales et le sol était recouvert d’un tapis rose, c’était magique. On a passé un bon moment à admirer le lieu et prendre des photos. C’est sur le Royal Mile, et pourtant c’était si calme, on était quasi seuls. Je suis toujours épatée par le contraste entre la foule dans la rue principale et la tranquillité trouvée dans les cours et petits passages.

On a continué notre “parcours cerisiers” jusqu’à Greyfriar’s Kirkyard, pour profiter d’un moment paisible dans ce bel écrin de verdure.

Puis on a fait notre traditionnel passage au National Museum (aussi car j’avais besoin d’aller aux toilettes, haha). On a rapidement visité deux expos temporaires gratuites: une sur la période de la Guerre froide en Ecosse, et l’autre sur la pandémie de covid-19 et la création ultra rapide du vaccin (“Injecting hope”). C’était vraiment bien fait et sympa.

Après ça, c’était l’heure de notre visite guidée de Gladstone’s Land, un bâtiment du 17e siècle qui appartient désormais au National Trust. C’était vraiment super chouette et le guide (un bénévole à la retraite) était bien marrant.

La vue sur le Royal Mile (et la mer!) depuis les escaliers extérieurs de Gladstone’s Land

Les trois étages qui subsistent ont été aménagés pour représenter trois époques et contextes de l’histoire du lieu: une boarding house en 1911; un draper’s shop en 1766; et l’appartement de riches marchants en 1632.

On a appris plein de trucs intéressants, dont le sens du mot “secrétaire”: celui qui possède les secrets (et les tait)! Je n’en reviens pas de n’avoir jamais fait le rapprochement auparavant. Mon niveau d’époustouflement (si, si, on va dire que c’est un mot) était similaire à ce que j’ai ressenti lorsque j’ai réalisé que la couleur Bordeaux en anglais se référait à la Bourgogne, haha. ^^’

Après cette sympathique visite, on est ressortis dans la rue bondée et on s’est frayés un chemin en direction de l’université.

En effet, il nous restait un dernier arrêt sur notre “parcours cerisiers”: les Meadows. J’adore ce parc, qui est toujours très vivant et animé, avec plein d’étudiants posés dans l’herbe. Avec l’explosion printanière des cerisiers, qui forment deux belles allées roses traversant le parc, il y avait aussi plein de visiteurs et influenceurs photographiant les arbres en fleur.

On a flâné dans le parc, mangé un “kanelbulle” (= cinnamon bun) chez Söderberg, puis on a pris la direction de l’hôtel pour se reposer un peu.

En chemin, on a pu observer une adorable mésange à longue queue dans un cerisier, de retour sur Princes Street (malheureusement, elle a échappé à l’appareil photo ^^).

Le soir, on est ressortis pour manger dans un très bon resto libanais, on a récupéré nos billets de train prépayés à la gare de Haymarket puis on a passé une soirée tranquille à l’hôtel, prêts à commencer le trek le lendemain! 😀

Et voilà, c’est la fin de ce premier article de rétrospective. A tout bientôt pour la suite de l’aventure! 🙂

Scottish Diagonal #0 Deux escargots et leurs sacs à dos

Bonjour tout le monde!

Il y a bientôt un mois, José et moi sommes rentrés d’un périple de deux mois et demi en Ecosse, une merveilleuse aventure durant laquelle nous avons parcouru environ 1000 km à pied. Avant de plonger dans la rétrospective de cet incroyable trek, je voulais faire un article un peu plus “logistique” détaillant notre parcours et notre équipement. Quelqu’un m’a dit que ça l’intéressait, et je me suis dit que ça pourrait aussi être utile pour moi à l’avenir, lorsqu’on préparera un autre trek. Allez, c’est parti! 😉

Face à Lochan Fada

Itinéraire

Notre idée de départ était de parcourir une “diagonale écossaise” (pas très droite, j’avoue) entre le point le plus au sud de la côte est, au bord de la Mer du Nord, jusqu’au point le plus au nord-ouest du mainland, Cape Wrath, en suivant des trails existants: le Berwickshire Coastal Path, le John Muir Way, le West Highland Way (WHW) et le Cape Wrath Trail (CWT). La genèse du projet est racontée dans cet article.

On a ainsi marché 840 km pour rallier Cape Wrath depuis Berwick-upon-Tweed. Et puisque Cape Wrath est un peu paumé, notre distance totale pour cette “Scottish Diagonal” aura atteint 852 km, le temps qu’on rejoigne la civilisation à Durness, pour un dénivelé positif total de plus de 21’000 m.

La carte de notre périple

Cette diagonale a duré 46 jours (du 28 avril au 12 juin), dont 42 jours de marche et 4 jours de repos. En moyenne, on marchait 20 km par jour, mais avec de grandes variations selon la météo, le terrain, les options de bivouac, le dénivelé, etc.

Dans notre planning, puisqu’on avait le luxe de se le permettre, on avait prévu deux semaines de marge en cas de pépin (tempête, virus, etc.). Mais comme tout s’est passé comme sur des roulettes (on a même fini un peu plus vite que prévu), on a eu le temps d’enchaîner avec un autre trek: le Skye Trail, qui nous a fait parcourir l’île de Skye sur 136 km. Je parlerai plus en détail de chaque étape dans la rétrospective gargantuesque qui m’attend. 😉

Hébergement

On portait tout notre matos de camping sur le dos, et on a passé 40 nuits sous tente durant le voyage, la majorité en bivouac (ou “camping sauvage”). L’Ecosse offre le superbe privilège de pouvoir camper dans la nature à peu près partout du moment que le Scottish Outdoor Access Code est respecté — malheureusement, il l’est de moins en moins, surtout dans les coins faciles d’accès, et c’est vraiment démoralisant de constater le non-respect des règles par certains irresponsables: déchets, départs de feux de brousse… Bref, il y a du taff niveau sensibilisation et éducation.

Quand l’occasion se présentait, on dormait aussi dans de vrais campings, des hôtels et même des bothies.

Sur certains tronçons, il était en effet difficile de bivouaquer car c’était beaucoup plus urbanisé, principalement le long du John Muir Way, où les options étaient limitées. S’il n’y avait pas de camping, on passait alors la nuit à l’hôtel. On privilégiait aussi les hôtels pour nos jours de repos. On avait juste réservé l’hôtel à Edimbourg un peu à l’avance (mais avec annulation gratuite si besoin), et pour le reste on réservait entre un et trois jours à l’avance, dès qu’on avait une meilleure idée de quand on allait atteindre la destination. C’était parfois un peu galère, surtout à Ullapool, où la demande est très forte. On a fini par trouver, mais je crois bien qu’on a eu la dernière chambre de la ville — bon, au pire on finissait au camping, comme à Shiel Bridge. 😉

On a aussi bien profité des bothies, particulièrement sur le Cape Wrath Trail. Un bothy est un abri/refuge non gardé et accessible à tous. Ce sont généralement de vieux cottages qu’utilisaient les bergers et qui ont été retapés. En Ecosse, la plupart sont entretenus par la merveilleuse Mountain Bothies Association. Il n’y a en principe ni eau courante ni électricité, sauf dans quelques rares cas. Ils ont tous leur propre caractère. Parfois il y a des plateformes pour dormir, parfois des cheminées, parfois rien. Certains ont plusieurs pièces, voire même plusieurs étages. Bref, ils sont tous uniques. Personnellement, on est si confortables dans notre tente (voir section “Notre cocon” 😉 ) qu’on ne cherchait pas spécialement à atteindre un bothy pour la nuit, par contre on adorait s’y réfugier pour cuisiner notre petit-dèj. C’est aussi une bonne pratique de visiter tous les bothies qu’on passe et de laisser un mot dans le “Bothy book”, soit le livre d’or, en précisant la date et la direction qu’on a prévu de prendre. Il arrive en effet aux sauveteurs d’utiliser cette ressource pour aider à retrouver les randonneurs blessés ou perdus. C’est aussi cool de pouvoir suivre les aventures de ceux qui sont passés avant nous (surtout quand ce sont des gens qu’on a rencontrés et qu’ils nous laissent des messages, haha!).

Je viens de découvrir que WordPress permet d’insérer des tableaux (mais je n’ai visiblement pas le niveau requis pour changer la couleur des bordures, oups), donc voici un résumé du nombre de nuits par type d’hébergement pour les deux treks:

Scottish DiagonalSkye Trail
Bivouac216
Camping112
Bothy4
Hôtel91
Auberge1

Dans nos sacs à dos

Le contenu de nos sacs, protégé de l’humidité écossaise dans des sacs imperméables

Le moins qu’on puisse dire, c’est que José et moi n’avons pas vocation d’être “ultralight”. Ce qu’on a porté était une recherche d’équilibre entre légèreté et confort, et c’est un choix très personnel (et une question financière, aussi). On a croisé des randonneurs qui se présentaient à fond “ultralight” (le genre qui scie sa brosse à dents pour économiser le poids du manche) et qui se trimballaient pourtant des trucs qui ne nous paraissaient pas du tout essentiels (ex: une pompe électrique pour leur matelas ou un petit tapis en mousse sur lequel s’asseoir, deux accessoires qui ne nous ont pas du tout manqué). Bref, chacun a sa propre vision de ce qui est nécessaire, utile, superflu.

Le “poids de base” de nos sacs (sans eau et avec juste un repas pour deux personnes) s’élevait à environ 14 kg pour José et 12 kg pour moi. Et franchement, ça allait très bien. On a utilisé quasi tout ce qu’on a pris (je précise plus bas ce qu’on ne reprendrait pas si c’était à refaire) et on n’a pas de regrets!

Pour trimballer tout notre matos, on a pris nos sacs à dos Deuter Air Contact (volume de 55+10 L pour José et 50+10 pour moi), qu’on a depuis 2020. On les trouve très confortables et pratiques, mais ce ne sont clairement pas les plus légers, le matériau est assez lourd et non-imperméable. Autre inconvénient: l’odeur. Entre la transpiration et la pluie, nos sacs puaient l’humidité vers la fin du voyage, et on pense peut-être les upgrader pour notre prochain trek. Néanmoins, ils ont très bien fait l’affaire cette fois-ci et c’était le volume idéal pour tout notre matos.

Quasi tout ce qu’on a pris est listé sur LighterPack, mais je vais utiliser les sections suivantes pour décrire les éléments principaux et ce qu’on en a pensé.

Notre cocon

Tout d’abord, notre tente, la Hilleberg Nallo 2 GT, alias “Palace Hilleberg”! 😉
On l’a achetée en 2020 car on voulait une tente polyvalente qui résiste très bien au vent et à la pluie et qu’on puisse aussi utiliser en hiver (c’est une 4-saisons), et qu’est-ce qu’on l’adore. Elle est spacieuse et on s’y sent vraiment confortables et en sécurité. On l’a utilisée plusieurs fois dans des vents de 70 km/h et plus, sans aucun souci (elle avait notamment survécu sans problème à la tempête qui avait mené à l’annulation du Tiree Music Festival en 2023, alors que le camping était jonché de tentes détruites). C’est une tente tunnel, donc son inconvénient principal est qu’elle n’est pas autoportante, mais ça ne nous a jamais posé de problème jusqu’ici — on évite juste de camper sur des surfaces rocheuses ou sableuses. L’auvent est immense et permet de garder tout notre matos au sec sans encombrer l’intérieur de la tente, et on peut aussi y faire à manger quand il pleut. Bien sûr, le revers de sa grande taille, c’est qu’il faut trouver des spots de bivouac assez grands, mais en Ecosse on trouve que c’est rarement un problème, et que le confort d’avoir de l’espace surpasse ce léger inconvénient ainsi que son poids (2.9 kg).

Sur le Berwickshire Coastal Path

La tente se monte rapidement, avec les toiles intérieures et extérieures en même temps, mais quand il pleuvait on stockait les deux parties séparément pour ne pas mouiller la tente intérieure (et comme ça on pouvait mieux répartir le poids entre les sacs: José portait la tente extérieure — sur l’extérieur du sac si elle était mouillée — et les arceaux, et je portais la tente intérieure et les sardines). On peut aussi juste monter l’extérieur quand on veut un grand abri (par exemple pour ne pas manger sous la pluie à midi), mais on ne l’a jamais fait durant ce trek.

Pour ce trek, on a investi dans un nouveau matelas gonflable… double! Avant, nos deux matelas simples ne faisaient pas du tout la même hauteur, et ce n’était pas super confortables si on était en léger dévers. Maintenant, notre matelas (l’Exped ultra 3R duo LW) recouvre quasi toute la surface de la tente intérieure et c’est ultra pratique et confortable. Bref, un achat qu’on n’a pas regretté (en plus, le matelas double pèse moins lourd que nos deux matelas simples combinés, et a une meilleure isolation que mon ancien matelas, avec lequel j’avais vite froid).

On a pris nos sacs de couchage habituels (Western Mountaineering, modèle SummerLite pour José, AlpinLite pour moi), achetés en 2020, dont on est toujours aussi satisfaits. Leur inconvénient? Ils sont si confortables que c’est difficile de s’en extirper le matin! ^^ Lorsqu’il faisait super beau et chaud les trois premières semaines, le confort jusqu’à -7°C de mon sac de couchage était un peu exagéré, mais j’étais bien contente de l’avoir plus tard sur le Cape Wrath Trail, lorsqu’on a eu des nuits en dessous de 3°C!

Pour compléter notre cocon, on a aussi des oreillers gonflables “Sea to Summit” qu’on aime beaucoup. Eh oui, on apprécie notre petit confort! 😉 On est vraiment contents de tout ce matériel, car grâce à lui on dort vraiment très bien en trek, et c’est un aspect important quand on fait ça pendant un certain temps! (P.S. On avait aussi des boules Quiès, au cas où il y avait beaucoup de bruit à cause du vent et de la pluie… ou des ronfleurs ou fêtards dans les bothies!)

Dernier point: d’habitude, on voyage avec une petite lanterne pour éclairer l’intérieur de la tente le soir — très pratique quand on campe en automne et qu’il fait nuit à 17h. Là, vu qu’on partait de fin avril à début juillet, on s’est dit que c’était superflu, et on a bien fait de ne pas la prendre car on pouvait sans problème passer la soirée dans la tente sans manquer de lumière. On avait tout de même les lampes frontales, qu’on a utilisées quelques rares fois au début du voyage, quand le solstice paraissait encore loin (surtout moi, pour écrire dans la tente tard le soir, et aussi pour mieux repérer les tiques).

Orientation et sécurité

Pour l’orientation, on utilisait surtout l’application OS maps sur nos natels (on avait pris l’abo pour avoir les cartes hors connexion) et la montre Garmin de José. On avait des fichiers gpx pour toutes les étapes du trek: la plupart provenaient de WalkHighlands (LA bible écossaise pour les itinéraires de rando), sauf pour certaines étapes du CWT que j’avais tracées manuellement sur OS maps. On a aussi pas mal utilisé l’application gratuite Organic Maps, vraiment très complète (et plus pratique qu’OS maps pour trouver des toilettes, cafés, arrêts de bus…).

On avait également un “map booklet” pour le WHW qu’on aurait mieux fait de laisser à la maison car on ne l’a pas du tout utilisé (surtout qu’il faut être motivé pour se perdre sur le WHW, c’est très bien balisé). En revanche, on est bien contents d’avoir pris des cartes papiers pour le CWT (les Harvey Maps, très bien faites). On les avait prises comme “back up” au cas où on n’avait plus de batteries ou des pannes de natels, mais finalement on les a beaucoup utilisées. Surtout sous la pluie, c’était bien plus agréable de juste regarder la carte que de devoir sortir le natel de la poche. A partir de Strathcarron, José portait donc tout le temps la carte autour du cou, dans sa pochette imperméable.

On avait bien entendu pris une boussole, mais on n’a pas eu besoin de l’utiliser car la visibilité était toujours assez bonne. Ça fait partie de ces trucs essentiels qu’on a toujours dans le sac, comme la couverture de survie, même si on les utilise rarement (heureusement!).

Cette fois-ci, puisqu’on allait traverser des zones très isolées et sans réseau, on avait aussi investi dans un Garmin InReach Messenger, qui permet de contacter les secours par satellite lorsqu’il n’y a pas de réseau (le bouton “SOS” envoie automatiquement la position aux services d’urgence locaux, puis on peut communiquer des détails à partir de l’application natel). L’appareil était aussi connecté à la montre de José et à nos natels, depuis lesquels on peut aussi déclencher le SOS. L’appareil était donc dans mon sac à dos, mais José pouvait quand même envoyer un message satellite depuis sa montre ou son natel si je n’étais pas trop loin de lui.

On n’a heureusement pas eu besoin de tester l’option SOS, mais l’appareil a d’autres fonctions qu’on a en revanche utilisées. Déjà, il permet d’envoyer et recevoir des SMS quand il n’y a pas de réseau (notre abo nous donnait droit à 50 SMS par mois, c’était trèèèès large). On l’a notamment utilisé pour contacter le responsable de la zone militaire de Cape Wrath, pour être sûrs qu’il n’y avait pas de tirs prévus quand on passait. Autre fonction très pratique: les prévisions météo. On peut demander un bulletin météo pour notre position (ça compte comme un SMS), quelque chose qu’on a fait plusieurs fois, pour nous et pour d’autres personnes rencontrées. C’était vraiment très utile et aidait à prendre des décisions lorsque la météo était pourrie (Continuer? Attendre pour traverser cette rivière? Pousser jusqu’à un bothy?).

Habits et chaussures

Le maître-mot: mérinos! 😉
Tous nos habits étaient en laine mérinos, sauf nos pantalons de marche, nos jaquettes polaires et nos imperméables. Vraiment, on adore: ça sèche vite, ça ne pue pas, c’est confortable. Le seul inconvénient, c’est que c’est un peu fragile (ma jaquette, que je porte tout de même intensivement depuis des années, commence à être pas mal rafistolée — je n’ai d’ailleurs pas regretté d’avoir pris du fil et une aiguille pour rapiécer les trous au fur et à mesure).

On portait sur nous:
– une culotte en mérinos (de la marque Stoic pour moi, Fjork pour José)
– un pantalon de marche (Forclaz pour José, Revolution Race ou Trevolution pour moi)
– un T-shirt en mérinos (Fjork)
– une paire de chaussettes mérinos à doigts (Injinji). On adore ces chaussettes (surtout José, qui ne porte quasi plus que des chaussettes à doigts au quotidien), par contre je trouve qu’elles s’abîment assez vite, surtout au niveau du gros orteil. On a d’ailleurs commandé de nouvelles paires qu’on a fait livrer à Ullapool car deux paires avaient des énormes trous (que je n’arrêtais pas de rapiécer, en vain ^^).

Dans nos sacs, on avait chacun les affaires de rechange suivantes:
– un pantalon de marche (certains randonneurs ne partent qu’avec un seul pantalon, mais nous on aime bien en avoir de rechange histoire d’avoir quelque chose à porter quand on fait la lessive. ^^ Par exemple, un randonneur qu’on a rencontré était à poil dans son sac à viande quand il faisait la lessive, car il n’avait rien d’autre à se mettre, haha)
– un T-shirt Fjork (on alternait toutes les semaines environ, en général lors de nos jours de repos. Ils sont de si bonne qualité qu’on ne se sentait vraiment pas crades)
– deux culottes
– deux paires de chaussettes (une paire d’Injinji pour marcher, et une paire de chaussettes normales, plus rapides à enfiler la nuit s’il faut mettre les chaussures pour aller aux toilettes ^^)

On avait également chacun une jaquette mérinos Fjork, elles sont légères et top pour marcher. Pour les soirées fraîches, on avait aussi une jaquette polaire plus chaude (Patagonia pour José, Karpos pour moi). J’avais aussi un legging mérinos (Ice Breaker) et un T-shirt à manches longues (Fjork) que je ne portais que dans la tente, comme pyjama, quand il faisait un peu frais. José n’avait rien pris pour la tente et ne l’a regretté que lors d’une ou deux nuits particulièrement froides (mais il est moins frileux que moi). Tous nos habits de rechange (ainsi que nos sacs de couchage) étaient rangés dans des sacs imperméables pour rester au sec.

Contre le froid, on avait aussi chacun une paire de gants, un bandeau pour les oreilles (j’en ai même deux: un léger qui sert juste à tenir mes cheveux en place lorsqu’il y a du vent, et un en polaire pour quand il fait froid) et un tour de cou.

Contre la pluie, on avait chacun un pantalon de pluie et un K-way Patagonia, qu’on a depuis 2021 et qui ont déjà beaucoup servi (c’est la veste que je porte le plus, je la trouve très pratique à vélo). On les avait réimperméabilisés avant de partir, mais ça n’a pas servi à grand-chose et on était assez déçus de leur performance, on va d’ailleurs devoir en racheter (mon pantalon de pluie est complètement détruit, avec des trous aux coutures!).

Lorsqu’il pleuvait ou que le terrain était boueux/tourbeux, on portait aussi des guêtres Rab. On aime beaucoup, ça garde les pieds secs plus longtemps (notamment lors des traversées de rivières) et le bas des pantalons propre. En revanche, on a été un peu déçus de la qualité: elles se sont vite abîmées et le bouton pression de l’une d’elles s’est même cassé (le bouton pression de mon pantalon Trevolution s’est aussi pété assez au début du voyage, heureusement que j’avais une ceinture! Maintenant je ne fais plus confiance aux boutons pression ^^).

Niveau chaussures, on avait tous les deux les Tracker Forest ESC de Vivo Barefoot. Je ne porte plus que des chaussures “barefoot” depuis 2023, et José depuis 2024, et on ne se voit pas revenir en arrière. On a vu de tels bénéfices pour nos genoux et dos, et ça a vraiment développé la musculature de nos pieds, chevilles et mollets. Les Tracker Forest sont mon modèle préféré: la semelle adhère super bien et elles sont ultra confortables même quand elles sont mouillées. On avait pris un mini pot de cire pour entrenir le cuir (on les cirait lors de nos jours de repos), et l’extérieur est encore en bon état après plus de 1000 km de marche… Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de l’intérieur: après environ 500 km, le cuir et la mousse vers l’intérieur des chevilles ont commencé à se désagréger, ce qui était parfois désagréable. Bref, un point noir pour des chaussures qui sont autrement si bien.

Enfin, on avait aussi chacun pris une paire de sandales “Earth Runners”, des sandales de rando légères et confortables. On les portait surtout en camping, dans les bothies et lors de nos jours de repos, pour changer un peu des chaussures.

Soins des pieds, hygiène et lessive

Pour notre plus grand bonheur, on n’a pas eu de cloques aux pieds! Je pense qu’on peut remercier nos chaussures, bien souples et qui épousent la forme de nos pieds, et nos chaussettes. Les chaussettes à doigts sont en effet censées éviter les cloques entre les orteils, et la laine mérinos aide aussi vraiment en absorbant l’humidité. J’avais lu des témoignages horrifiants de gens développant le “trench foot” lors de treks aux conditions humides, et on a donc accordé une attention particulière à nos pieds. Lors des premières semaines, quand il faisait très beau et chaud, on aérait nos pieds au moins une fois par jour et on faisait trempette dans les rivières. Le soir, on mettait un spray à base de tea tree et citron, qui désinfecte et laisse les pieds avec une sensation de fraîcheur géniale. On massait aussi nos pieds avec la crème Gehwol Extra, particulièrement quand ils avaient passé la journée dans les chaussures mouillées. C’était aussi un rituel pour remercier les pieds à la fin de la journée! Bref, mes pieds n’ont jamais été aussi beaux et soignés que durant ce trek. ^^

On avait quand même pris du Leukotape et des Compeed au cas où. Les Compeed ont d’ailleurs bien servi à la fin du voyage, pour protéger la peau de nos chevilles de l’intérieur abîmé des chaussures. Les premiers jours du trek, j’ai aussi mis du Leukotape de manière préventive, car j’avais un peu peur d’avoir des cloques aux talons, mais j’ai vite arrêté. Je n’ai quand même pas regretté de l’avoir pris, car on trouve au Leukotape un autre usage essentiel: coller les tiques. Eh oui, l’Ecosse grouille de tiques (merci à la densité de cerfs et moutons…), et une pince à tiques est donc un outil indispensable (surtout si, comme moi, vous êtes apparemment un aimant à tiques). Mais que faire d’une tique une fois qu’on l’a enlevée? Notre astuce préférée, c’est de la coller sur du scotch pour être sûrs qu’elle ne s’échappe pas. C’est aussi très pratique quand on en croise en vadrouille, sur la tente ou le matelas par exemple: hop, sur le scotch! Bref, chaque matin et chaque soir, on faisait des “tick checks” très rigoureux.

Notre trousse de toilette contenait deux brosses à dents de voyage, du dentifrice naturel à l’argile, du fil dentaire, de la crème solaire, une pince à épiler, un coupe-ongle et du savon “Sea to Summit” multi-usage pour lessive, vaisselle et douche, mais on ne l’utilisait jamais directement dans les lacs et rivières (il faut toujours s’éloigner d’au moins 30 mètres pour ne pas porter atteinte à la qualité de l’eau). On avait aussi un linge microfibre de taille moyenne qu’on se partageait, et deux autres petits linges (en général un pour le visage et les mains, l’autre pour les pieds). Pour se laver les mains, on utilisait du gel hydroalcoolique (une habitude gardée du covid!). On avait aussi une mini trousse de secours, avec des lingettes désinfectantes, sparadraps, steri-strips, anti-douleurs, anti-diarrhéique et un peu de “scotch universel” ultra résistant au cas où on devait réparer du matos. On a utilisé le désinfectant et un sparadrap (j’ai réussi à me faire une petite coupure au doigt en ouvrant un portail cassé) et quelques anti-douleurs, mais c’est tout. Néanmoins, on reprendrait sûrement la même chose si c’était à refaire.

Concernant l’hygiène générale, on prenait au moins une douche par semaine, davantage lorsqu’il y avait des campings ou hôtels en chemin. Pendant les trois premières semaines du trek, quand il faisait super beau, on se baignait très souvent (on avait pris les maillots de bain pour les coins fréquentés, comme le long du WHW). La deuxième moitié du trek, il pleuvait et faisait bien plus froid, donc on n’avait pas franchement la motivation de se baigner. Si vraiment on se sentait sales, on utilisait des lingettes pour faire une toilette de chat.

On avait pris avec nous un Scrubba wash bag pour faire plus facilement la lessive durant le trek — on le trouve très pratique, et il nous sert aussi de sac à linge sale. Il permet de laver ses habits avec du savon même quand on n’a pas accès à un lavabo (il faut bien s’éloigner des plan d’eau pour le vider pour éviter que la lessive se retrouve dans les lacs et rivières). On lavait régulièrement nos culottes et chaussettes au fur et à mesure, et on faisait la “grosse lessive” (avec pantalons de marche, T-shirts, linges) chaque semaine lors des jours de repos. On avait pris une petite corde à linge qu’on adore (on l’utilise tout le temps, même à la maison) pour faire sécher les affaires (on arrive à l’accrocher dans l’auvent de la tente donc on peut même étendre quelques affaires quand il pleut). Quand il faisait sec, on accrochait aussi nos affaires mouillées sur nos sacs, à l’aide des élastiques intégrés et de mousquetons.

On avait bien sûr emporté une “pelle à crottes” légère, indispensable pour creuser son “cat hole” et enterrer ses déjections. Pour ce trip, j’avais aussi acheté un “accessoire urinaire féminin” pour faire pipi debout (il en existe des tonnes, j’ai testé le Tinkle Belle), en me disant que ça limiterait notamment le nombre de piqûres de midges sur mes fesses. Je crois que je l’ai utilisé max trois fois, haha! Je l’avais essayé plusieurs fois à la maison pour m’entraîner avant de partir mais je n’étais tout de même pas assez habituée pour être vraiment à l’aise. J’ai quand même été contente les quelques fois où il m’a servi, mais pas au point d’avoir le réflexe de l’utiliser. Bref, je ne le reprendrais pas si c’était à refaire.

Eau et nourriture

Pour “cuisiner”, on avait avec nous un réchaud à gaz Soto, une casserole légère Sea to Summit et deux longues cuillères Lifeventure, dont on est super satisfaits. J’ai mis “cuisiner” entre guillemets car on mangeait surtout des plats lyophilisés, ce qui implique juste de faire bouillir de l’eau, haha.

Voilà ce qu’on mangeait lors d’une journée typique. Pour le petit-déjeuner, on préparait du porridge instantané avec une pomme fraîche (coupée en morceau avec mon couteau suisse). Durant la journée, on mangeait des mélanges de noix et des barres de céréales (environ 2 barres de 260 kcal par personne par jour; nos préférées sont de la marque “Kind”, et on a eu la bonne surprise de voir que la Migros et la Coop en vendent aussi, donc on va pouvoir continuer notre addiction aux délicieuses barres “Dark chocolate and sea salt”, yum!). Le soir, on mangeait soit un plat lyophilisé (de Firepot et Expedition Foods, des marques qu’on pouvait facilement acheter sur place et dont on trouve les plats généralement bons), soit du couscous ou de la polenta avec une sauce toute faite en sachet. On avait juste pris un peu de sel et poivre, donc pour ce trip on n’a pas essayé de cuisiner de vrais plats.

Dès que c’était possible, on profitait des pubs et cafés qu’on trouvait sur notre chemin, particulièrement à midi. On a donc moins cuisiné lors de la première moitié du trek, vu qu’on était dans des coins moins perdus. Sur le CWT, les occasions de manger au restaurant étaient plus rares, donc on essayait de ne pas les rater — c’est fou la différence qu’un bon gros repas fait pour l’énergie et le moral!

On avait aussi du chocolat chaud instantané Cadbury, un truc qu’on ne boit qu’en trek, mais qu’est-ce qu’on adore! Ça réchauffe le corps et le coeur, et c’était très apprécié lorsqu’il faisait froid et moche. On se partageait en général un chocolat chaud le matin avec notre porridge, et on en reprenait un le soir s’il faisait froid et qu’on avait besoin de sucre.

Le matin, on avait des routines différentes en fonction de la météo. S’il faisait beau, on pliait la tente, on mangeait une barre de céréales et on commençait direct à marcher. Après environ deux heures, on prenait une pause pour manger notre porridge dehors, avec vue. S’il pleuvait (ou que les midges étaient terribles), on mangeait direct le porridge dans la tente, à l’abri, et on partait ensuite.

Petites astuces en vrac: on faisait régulièrement bouillir nos cuillères dans la casserole pour les nettoyer. On avait aussi un bol pliable en silicone, pas indispensable mais pratique pour recueillir les pommes coupées en attendant que le porridge soit prêt (en plus, le fond du bol fait office de planche à découper) ou pour manger des plats déshydratés qui ne se dégustent pas directement dans leur emballage (voir photo ci-dessous, en bas à droite: José mangeait son plat dans la casserole, et moi dans un bol — uniquement quand on avait des plats différents, sinon on mangeait les deux dans la casserole). Pour stocker nos déchets, on utilisait un petit sac en plastique (type pour poubelle de salle de bains) qu’on sécurisait dans un sac ziplock. On utilisait aussi des sacs ziplock pour rassembler les snacks, transporter la poudre de chocolat chaud, le couscous, la polenta… en fait, on utilisait des sacs ziplock pour à peu près tout, haha!

Pour l’eau, on avait chacun un camelbak (en vrai on utilise la marque Platypus, mais je ne voulais pas faire genre on se baladait avec des ornithorynques! 😉 ), d’un volume de 3L pour José, 2L pour moi, mais on ne portait en général qu’1.5L chacun, sauf si on était dans un coin où l’eau était rare. Personnellement, je n’aime pas trop boire dans des gourdes quand on a les gros sacs à dos, car il faut presque se déboîter l’épaule pour les atteindre et les ranger. Avec les camelbaks, on boit bien plus souvent car on n’a même pas besoin de s’arrêter, et l’eau reste fraîche plus longtemps quand le soleil tape, puisque les poches sont à l’abri dans le sac à dos. On avait quand même aussi une gourde en plastique molle qu’on aime prendre dans la tente pour boire la nuit, et qui est très pratique pour rincer les brosses à dents sans trop gaspiller d’eau. On avait aussi une bouteille en PET de 500 ml dans laquelle on mettait des électrolytes (on ne voulait pas que nos camelbaks et la gourde aient éternellement le goût d’agrumes ^^).

Sur la première partie du trek, on remplissait nos contenants surtout avec l’eau du robinet (dans les cafés, toilettes publiques, et aux distributeurs “Scottish Water” qui sont assez fréquents, surtout le long du WHW). Dès le CWT, on buvait l’eau des torrents et rivières, qu’on filtrait avec un filtre Platypus (pratique, mais qui ne filtre pas les virus) ou qu’on faisait bouillir. On avait aussi des tablettes purificatrices au cas où, mais on n’en a pas eu besoin.

José en train de filtrer de l’eau

Enfin, on avait acheté une bouteille Lifestraw, avec une paille qui filtre au moment de boire. On ne la reprendrait pas, car on ne l’a pas du tout utilisée! Comme dit plus haut, on trouve beaucoup plus simple de boire dans les Camelbaks, et en plus ce n’est pas très agréable de boire avec cette bouteille. On l’avait prise plutôt comme “back-up” au cas où le filtre Platypus nous lâchait, mais vu qu’on avait aussi des tablettes et l’option de bouillir l’eau, c’était vraiment très redondant.

Electronique

Place à l’électronique! On avait bien sûr nos natels, très utiles pour s’orienter, planifier, réserver des hôtels, prendre des photos, mettre un réveil… Après beaucoup d’hésitation, j’avais décidé de prendre aussi un vrai appareil photo, mais je ne voulais pas porter mon Nikon D7500, bien trop lourd et encombrant. A la place, j’ai investi dans un appareil compact Sony, le RX100 vii, et je ne regrette pas! Je l’adore, et ça m’a fait très plaisir d’avoir plus de liberté pour prendre des photos (il peut zoomer jusqu’à 200 mm et la qualité est bien meilleure que sur mon natel). On avait aussi un mini trépied Joby, très pratique pour pouvoir se prendre en photo.

Notre setup pour réhausser le mini trépied, héhé

Bien sûr, il fallait pouvoir charger tout ça (ainsi que le Garmin InReach et la montre Garmin). On avait un bloc USB sur lequel on pouvait brancher les chargeurs lorsqu’on avait accès à de l’électricité (dans les cafés, hôtels et parfois les campings). Et sinon, on avait deux batteries externes d’environ 10’000 mAh chacune (chaque batterie permettait de faire environ 2.5 charges de natel). On tenait en général la semaine sans avoir besoin de source électrique — ça dépendait aussi de ma propension à prendre des photos… La première semaine, j’ai été très sage et j’ai utilisé seulement deux batteries d’appareil photo! J’en avais pris trois au cas où, et c’était nickel pour tourner sans stresser.

On avait aussi emporté un panneau solaire qu’on avait déjà utilisé lors de précédentes vacances (très pratique au Tiree Music Festival, par exemple), mais on ne le reprendrait sûrement pas si c’était à refaire. Il est bien, il charge même quand il y a des nuages, mais ça ne valait pas vraiment le poids, surtout vu qu’on n’avait pas franchement de problèmes de batteries vides. On l’a quand même utilisé quelques fois, mais on aurait pu se débrouiller sans.

Accessoires qu’on ne regrette vraiment pas d’avoir portés

Et pour finir, voici quelques-uns de nos meilleurs alliés, qu’on ne regrette vraiment pas d’avoir pris avec nous!

Tout d’abord, les bâtons de marche. De base, j’adore les bâtons pour les pentes raides et quand je porte un gros sac, ça soulage bien les genoux. Pour ce trek, ils représentaient aussi une aide précieuse lors des traversées de rivière (pour jauger la profondeur de l’eau et le courant) et lorsqu’on marchait dans les tourbières (à nouveau, pour regarder la profondeur et aider à sauter par-dessus les fossés tourbeux).

Ensuite, nos chapeaux Tilley. Ils n’ont pas quitté nos têtes les trois premières semaines, quand le soleil tapait fort. Ils sont aussi très pratiques quand il bruine, ça protège très bien des pluies légères tout en étant plus confortable que le capuchon du K-way. Bref, on les adore, et on ne les enlevait que quand il y avait trop de vent ou que la pluie était torrentielle.

Les chapeaux sont aussi super quand on porte notre filet anti-midges, un autre indispensable. Fidèles au poste, les midges ont débarqué mi-mai. Mais bon, on les connaît et on s’est fait une raison depuis longtemps qu’il faut malheureusement partager la belle saison avec ces monstres sanguinaires. Le filet sur la tête, un peu de “smidge” sur la peau exposée, une grosse dose de résignation et c’est parti!

On a une couverture ultralight (marque Cocoon) qu’on adore, elle vit carrément dans le sac à dos de rando de José. On aime bien l’étaler dans l’auvent ou lors des pauses, pour s’asseoir ou étaler notre matos au sec.

Comme lors de tous mes voyages, j’avais pris un petit carnet pour écrire quotidiennement. C’est une tradition qui m’est chère et qui me reconnecte toujours au plaisir d’écrire. On avait aussi chacun nos liseuses Kobo, et on n’a pas regretté! On lisait vraiment souvent, il n’y a pas besoin de lumière, la batterie dure longtemps, c’est léger… Bref, on était bien contents de les avoir (ne serait-ce que pour les longues heures de trajets en train entre la Suisse et l’Ecosse!).

Autre objet fort utile: un petit sac ultralight Bowengo. Il ne prend quasi pas de place lorsqu’il est plié, et c’était très pratique pour transporter nos valeurs et nos affaires lors de nos jours de repos et en ville.

Je les ai déjà mentionnées dans la section “Chaussures”, mais nos sandales ont aussi été super pratiques. En ville, lors des jours de repos, en camping… c’était vraiment top de les avoir, on peut marcher confortablement avec, elles sont légères, ne prennent pas de place, vont dans l’eau… Bref, on les adore.

Et enfin, dernier objet, une banane Cotopaxi. Durant la Diagonale, ce n’était vraiment pas pratique d’utiliser mon natel quand il pleuvait (il est difficile à sortir de la poche du pantalon de pluie, trop haute et donc entravée par la ceinture de hanches du sac à dos) et je ne pouvais pas non plus garder l’appareil photo dehors dans sa petite sacoche en bandoulière, car celle-ci n’était pas waterproof. Avant de se lancer sur le Skye Trail, on a donc acheté une banane pour que je puisse facilement accéder au natel et à l’appareil photo même sous la pluie. C’était aussi pratique pour sortir rapidement des mouchoirs, du baume à lèvres et des barres de céréales. La banane n’est pas entièrement imperméable, donc je mettais les trucs à ne pas mouiller dans un sachet ziplock, et ça allait très bien. Bref, un petit ajout que je n’ai pas regretté!

Sur le Skye Trail, avec ma nouvelle banane Cotopaxi (noire et peu visible sur la photo, mais je n’ai pas trouvé mieux)

Et voilà, félicitations si vous avez atteint la fin de cet article à rallonge! 😉
Maintenant que j’ai longuement disserté sur ce qu’on avait pris avec nous, je me réjouis de bientôt vous raconter cette aventure avec plus de détails, de photos et d’anecdotes. A bientôt!

Scot23#8 Des châteaux et un tour sur l’eau

Bonjour tout le monde!
Aujourd’hui, je vous emmène du côté de Newcastle-upon-Tyne (le Neuchâtel anglais), chez les Geordies.

En juin 2023, après ma première campagne de terrain libellules, nous avons passé une semaine à Newcastle pour SEFS13, le Symposium for European Freshwater Sciences, où je présentais une partie de mes résultats de thèse.

Un samedi matin, nous avons donc dit au revoir à notre hébergement des Borders (où nous avons d’ailleurs aussi temporairement laissé la voiture) et avons pris le bus pour Edimbourg où, après un bon petit-dèj’ au Kilimanjaro Café, un passage au National Museum pour voir la Déclaration d’Arbroath et une sieste dans Princes Street Gardens (ça sentait l’été: plein de gens, et plein de déchets…), nous avons enfin embarqué dans le train direction Newcastle!

Pour la semaine, nous avons logé dans un AirBnB en plein centre-ville, à 10 minutes de la gare. Ce n’est pas le meilleur logement qu’on ait eu (notamment car il faisait super chaud et c’était très bruyant), mais ça a fait l’affaire pendant une semaine.

A peine arrivés, on est partis explorer un peu la ville (notamment car je cherchais des chaussures pour le gala dinner / ceilidh du symposium). Notre première impression: belle architecture, mais on n’a pas été conquis. Les rues sont sales, avec plein de déchets, plein de gens un peu glauques et complètement bourrés, et c’est un miracle qu’on ne soit pas fait chier dessus avec la quantité de goélands, haha. Il y a même une véritable colonie de kittiwakes qui niche sur le Tyne Bridge. Je crois bien que c’est la première fois que je voyais une colonie d’oiseaux marins urbaine.

On n’avait aussi jamais vu autant de “hen parties”, des enterrements de vie de jeune fille. On sent que c’est une ville de fête, et ça s’entendait d’ailleurs depuis l’appart, entre le karaoké et les machos faisant vrombir leur voiture. Bref, un peu trop animé pour nous (le fait qu’on loge dans le centre et qu’on soit arrivés un samedi a clairement joué sur notre première impression), et j’étais bien contente d’avoir choisi Aberdeen plutôt que Newcastle pour mon Erasmus.

Néanmoins, on a beaucoup aimé notre séjour! Le dimanche, on est allés au très chouette Sunday Market, le long de la Tyne, où il y avait une ambiance fort sympathique.

On a ensuite visité le fameux château de Newcastle. Il y avait beaucoup d’escaliers, mais c’était une super visite. Et on a eu droit à de belles vues sur la ville depuis le sommet de la tour.

Après ça, on avait besoin de se reposer un peu (c’est fou comme ça crève, les visites de ville) donc on est allés au cinéma… où on a vu “The Little Mermaid”, haha. C’était parfait pour me changer les idées, car je commençais à stresser pour ma présentation du lendemain.

La semaine a été bien chargée: télétravail pour José, conférence pour moi. Ce fut clairement ma meilleure expérience de conférence jusqu’ici: il y avait plusieurs autres collègues de PONDERFUL et EUROPONDS, ce qui fait que je connaissais déjà des gens (contrairement à ma première conférence, à Prague, où je ne connaissais personne). Ma présentation, le lundi, s’est très bien passée, et José et moi avons fêté ça le soir en allant voir la comédie musicale “Sister Act”.

De chouettes rencontres, des présentations scientifiques inspirantes, plein de moments sociaux, un super dîner de gala avec un ceilidh endiablé (j’avais même pris ma jupe tartan pour l’occasion!)… et, cerise sur le gâteau, une magnifique journée d’excursion.

Eh oui, José et moi nous étions inscrits à une des excursions proposées par le symposium. Le mercredi, avec d’autres participants du congrès (dont des amis doctorants), on a donc pris un bus jusqu’à Seahouses, où on a embarqué pour un tour en bateau autour des Farne Islands.

Les Farne Islands sont un archipel d’une quinzaine d’îles situées au large du Northumberland. Elles appartiennent aujourd’hui au National Trust et sont classées comme réserve naturelle.

Ces îles abritent des colonies d’oiseaux marins et de phoques gris d’importance internationale, dont on a eu un bel aperçu lors de notre tour en bateau.

On a vu des puffins, guillemots, razorbills, kittiwakes, goélands, cormorans, sternes pierregarins, sternes arctiques, sternes caugek (sandwich terns en anglais ^^), quelques fous de Bassan, deux grosses méduses et pleeeein de phoques gris, héhé.

Ah, et un joli phare!

Voir tous ces oiseaux dans le ciel et dans l’eau, c’était magique!

Depuis le bateau, on a aussi vu Lindisfarne au loin, une tidal island qu’on a visitée à la toute fin de notre séjour, avant de reprendre le ferry pour Amsterdam. Cette île a été marquée par St Cuthbert, et c’était d’ailleurs le nom de notre bateau (St Cuthbert 3).

On voyait également Bamburgh castle, qu’on a visité juste après notre tour des Farne Islands.

On a eu seulement une heure pour visiter l’immense château, mais c’était cool quand même. La vue sur la plage et la mer était absolument magnifique.

On a traversé tout un dédale de salles toutes plus belles les unes que les autres (dont un grand hall dédié à la série “The Last Kingdom”, qui a été tournée ici, mais que je n’ai pas vue).

De retour à Newcastle, c’était l’heure du “Summer Social” du symposium, en l’honneur du solstice. C’était une chouette soirée à Wylam Brewery, mais je commençais à me sentir pas top (mon suspect: un wrap à l’avocat à la fraîcheur discutable mangé lors de l’excursion). Les deux derniers jours de la conférence ont donc été un peu fatigants car je me sentais bien faible.

Et voilà, c’était déjà la fin de notre séjour à Newcastle! On a trouvé des coins sympas (et mangé dans très chouettes restos) mais on n’est pas tombés sous le charme — un avis partagé par pas mal d’autres participants de la conférence (même que l’uni, elle, est très bien!). Une chose est sûre, avec José on n’aimerait pas y vivre (et surtout pas dans l’appart où on logeait ^^), et on se réjouissait de retrouver le calme des contrées rurales… surtout qu’on était désormais en vacances, yihaaa!

A bientôt pour la suite! 🙂

Scot23#7 Jument grise et colline blanche

Bonjour tout le monde!
C’est parti pour un court article sur une chouette marche à faire dans le sud de l’Ecosse.

Durant notre séjour dans les Borders en 2023, nous avons profité d’un samedi ensoleillé pour aller gravir White Coomb via la cascade Grey Mare’s Tail, dans la région de Dumfries & Galloway.

Nous avons fait une belle balade de 11.5 km et 751 m de dénivelé positif. Après avoir atteint le haut de la cascade (qui fait 60 m de haut), nous avons longé la rivière jusqu’à rejoindre le loch Skeen, un superbe loch de montagne.

L’eau était si bonne, on n’a pas pu résister à un petit plongeon! Il faut dire qu’il faisait spécialement chaud ce jour-là (le thermomètre de la voiture indiquait 27.5°C à notre retour!). Après nous avoir vus entrer dans l’eau si facilement, des enfants ont aussi voulu se baigner… mais n’ont pas trouvé la température aussi agréable que nous, haha. ^^ Deux filles criaient que c’était beaucoup trop froid, tandis qu’un garçon se plaignait de la faible profondeur. Et effectivement, le loch est vraiment peu profond, en tout cas du côté où on se trouvait. Il y avait même de gros rochers juste sous la surface de l’eau qui faisaient de parfaits perchoirs pour sirènes, héhé.

On a ensuite pique-niqué les pieds dans l’eau en admirant la vue, avant de continuer notre boucle.

On s’est élevés au-dessus du loch, et le sentier a rapidement disparu. C’était bien raide, mais au moins c’était facile de marcher. Walkhighlands annonçait un “bog factor” de 4/5, mais du fait de la sécheresse, on ne s’est pas enfoncés une seule fois! Ça faisait bizarre, toute cette sphaigne desséchée.

Pendant que j’y suis, je vous partage la légende du “Bog factor” de Walkhighlands. J’aime particulièrement la description du niveau maximal: tuba recommandé! 😛

Capture d’écran du site Walkhighlands

Arrivés au premier sommet, Lochcraig Head, on a croisé un marcheur fort sympathique avec qui on a discuté quelques instants, avant de continuer en direction du deuxième sommet de la journée: White Coomb, une des plus hautes collines du coin.

On ne s’est pas attardés au sommet car le vent soufflait fort (juste le temps d’avaler une barre de céréales, quand même!), et on a directement attaqué la longue descente.

On crevait de chaud, c’était terrible. L’itinéraire ne nous faisait pas repasser par le loch, mais si ça avait été le cas on se serait à nouveau baignés. Arrivés au parking, je me suis aspergée d’eau à la rivière pour essayer de me rafraîchir. Là, grosse déception: on croyait qu’il y avait une petite cabane vendant des snacks sur le parking (on rêvait d’une glace…), mais c’était en fait juste un kiosque pour devenir membre du National Trust (qui possède ces terres). On est donc rentrés à Nether Linnfall, où on s’est étalés comme des larves.

Ce soir-là, après vingt jours en Ecosse, on a enfin eu droit à notre première averse du séjour, fort attendue après une longue période de sécheresse!

Et voilà, c’est déjà la fin de cet article! La prochaine fois, on fera une petite incursion dans le nord de l’Angleterre… 😉

Scot23#6 Chasing dragonflies

Bonjour! 🙂
L’article d’aujourd’hui est dédié à mon travail de terrain en Ecosse en 2023, donc préparez-vous à être inondés de photos de libellules, héhé!

Mon doctorat était la raison de notre présence en Ecosse entre mai et septembre 2023. J’avais l’opportunité d’effectuer un séjour de recherche à l’étranger, et je n’en reviens toujours pas d’avoir pu conjuguer deux de mes grandes passions: l’Ecosse et les libellules.

Grâce à des contacts de mon directeur de thèse, j’ai pu élaborer une étude de cas en lien avec l’Eddleston Water Project, un beau projet de “Natural Flood Management” visant à réduire les risques d’inondations dans le bassin versant de la rivière Eddleston. Financé par le gouvernement écossais et mené par Tweed Forum, le projet a permis la renaturation d’écosystèmes pour améliorer la capacité du paysage à retenir l’eau en amont, avant qu’elle n’inonde Eddleston et Peebles. Voici une petite vidéo de 5 minutes pour ceux qui sont intéressés à en savoir plus sur le projet.

Dans le cadre de ce projet, des bouts de la rivière Eddleston ont été restaurés, des “leaky woody dams” ont été construits, des centaines de milliers d’arbres ont été plantés… et plus d’une trentaine d’étangs ont été créés. C’est bien sûr ces derniers qui m’intéressaient particulièrement pour mon étude. Je me suis penchée sur la contribution de ces étangs à la biodiversité aquatique du pondscape (“paysage d’étangs”). Pour ce faire, j’ai inventorié les communautés de libellules d’une vingtaine d’étangs, dont une moitié d’étangs créés spécialement pour la réduction du risque de crues, et une autre moitié constituée d’étangs qui existaient avant l’Eddleston Water Project.

J’avais déjà effectué des inventaires de libellules durant mon master, puis durant mon travail d’assistante à HEPIA, mais c’étaient les premiers relevés de libellules adultes que je faisais spécifiquement pour ma thèse. Ça m’a fait tellement plaisir de renfiler les waders et de partir à la chasse aux libellules, armée de mon filet et de mon appareil photo. J’apprécie particulièrement la photographie pour l’identification (j’ai un super objectif macro acheté exprès pour ça durant mon master), mais parfois il est nécessaire d’attraper les individus pour les déterminer. Dans ce cas-là, hop, on attrape la libellule dans un filet à papillons et on la saisit délicatement par les ailes le temps de la regarder de plus près (à la loupe de botaniste si besoin), avant de la relâcher.

Mon étude se focalisait sur les libellules adultes, plus rapides à inventorier, mais j’ai également échantillonné des larves sur un subset d’étangs. Je récoltais aussi des exuvies (les “peaux” laissées par les libellules lorsqu’elles émergent et passent du stade larvaire au stade adulte) et je prenais des notes sur la végétation aquatique et l’utilisation du sol autour des étangs, entre autres variables environnementales.

J’ai effectué quasi tout le terrain toute seule, mais j’ai quand même eu de la compagnie un jour de mai, lorsque mes deux superviseurs locaux, Chris (uni de Dundee) et Jennifer (Edinburgh Napier Uni) sont venus échantillonner des larves avec moi, accompagnés de leur collègue Rob. C’était plus facile de se retrouver pour du “terrain larves”, puisque celui-ci ne dépend pas de la météo, contrairement aux adultes, qui ne s’inventorient que lorsqu’il fait beau.

J’étais donc tout le temps en train de vérifier les prévisions météo pour planifier mon terrain. Pour la première campagne, aucun problème: on n’a pas vu une seule goutte de pluie durant le mois de mai! Cette année-là, l’Ecosse a connu un tel déficit de précipitations printanières que deux des étangs que j’avais sélectionnés étaient carrément secs. En août, c’était plus compliqué, car on a eu plusieurs semaines froides et pluvieuses. Heureusement, j’ai quand même réussi à faire tout mon terrain dans la deuxième partie du mois, durant laquelle la météo était plus clémente.

Ce qui était très pratique, c’est qu’il me suffisait d’aller dans le jardin de Nether Linnfall (là où on logeait, voir cet article) pour vérifier les conditions in situ et voir si “ça volait” au-dessus de mon “étang témoin”. 😉 Si c’était le cas, je sautais dans la voiture direction le terrain. Et sinon, ça me faisait une micro-balade pour me dégourdir les jambes avant de retourner bosser devant l’ordi ou la loupe binoculaire.

J’avais pu transformer la cuisine de l’AirBnB en petit labo, pratique pour déterminer les larves et exuvies récoltées. A la fin du séjour, j’ai aussi pu accéder au labo d’Edinburgh Napier University, pour identifier les spécimens trop petits ou aux critères trop minuscules.

En ce qui concerne l’échantillonnage des larves, je suivais un protocole déjà utilisé dans plusieurs autres projets d’HEPIA, dont voici les étapes grossières: D’abord, on prend un filet pour effectuer des va-et-vient énergiques dans l’eau. Ensuite, on verse le contenu du filet dans un bac blanc avec de l’eau. Puis, c’est l’heure du tri! Avec une pince, on récupère les individus qui nous intéressent (dans mon cas, tous les odonates), qu’on stocke dans des flacons d’alcool. L’avantage de trier sur du “matériel vivant”, c’est qu’on peut ensuite relâcher les petites bêtes qui ne sont pas incluses dans l’étude. Pour finir, on identifie les individus récoltés en labo, sous la loupe binoculaire. (Bon, ma méthode préférée, ça reste les odonates adultes, puisqu’on n’a pas besoin de conserver les spécimens, tout peut s’identifier direct sur le terrain!)

Larves et exuvies sous la loupe

Même si je ne gardais que les larves de libellules pour mon étude, je notais tous les groupes de macroinvertébrés aquatiques rencontrés, pour information. J’ai aussi pris plein de petites vidéos sur le terrain et j’espère prendre un jour le temps de les éditer. J’ai notamment des clips d’une belle larve de dytique (un coléoptère aquatique) se baladant dans le bac de tri!

La beauté du terrain, c’est qu’en plus d’observer plein de libellules, on croise en général une flopée d’autres trucs très chouettes. Je m’émerveillais devant les tapis de sphaigne des tourbières, les étendues de linaigrette et autres belles fleurs. En plus des habituels cygnes, poules d’eau, busards et oies et d’un occasionnel faucon crécerelle, j’ai aussi pu admirer un groupe de jeunes mésanges à longue queue — j’étais gaga, car je les trouve vraiment irrésistibles! J’ai aussi vu une famille de troglodytes vraiment trop choue, et un cincle plongeur sur la rivière Eddleston. Ah, et aussi des épreintes de loutre (pas d’observation directe pour cette fois-ci, malheureusement, mais c’est déjà super de savoir qu’elles sont dans le coin!). 🙂

Bien sûr, vu la quantité de pâturages dans les environs, j’étais souvent accompagnée de moutons et de vaches, et même parfois de chevaux! Si les moutons ont généralement l’habitude de fuir à mon arrivée (tandis que moi j’évite les vaches qui me lancent de sales regards), ce n’était pas le cas de mes amis équins. Lors de ma première visite de “l’étang des chevaux”, je me suis fait escorter par trois-quatre chevaux bien curieux qui ne voulaient plus me lâcher, haha. Ils me poussaient gentiment dans le dos avec leur tête, et il y en a même un qui a essayé de mâchouiller mon sac! ^^ J’ai une petite vidéo de ce moment, il faudra vraiment que je la partage un jour. J’ai également des clips de perdrix ou faisans sur la route, courant paniqués devant la voiture plutôt que de se réfugier sur le côté. ^^ Je rencontrais aussi des lièvres quasi quotidiennement, ce qui me faisait toujours très plaisir.

Un jour, je suis également tombée sur une araignée en train d’embaumer un tandem de Coenagrion puella s’étant pris dans sa toile. Elle travaillait si rapidement, c’était impressionnant!

Mes journées de terrain étaient bien remplies et j’ai vite développé une routine. Au réveil, je prenais le petit-déjeuner avec José (qui se levait avant moi pour bosser à l’heure suisse) puis j’allumais l’ordi pour traiter mes e-mails, planifier le terrain, contacter les proprios des jours suivants pour les prévenir de mon passage, et autres tâches informatiques. A 10h, je partais pour le terrain et j’enchaînais les relevés, avec une mini pause lunch vers 13h (en général max 15 minutes, pour ne pas perdre du temps pendant les heures chaudes, idéales pour l’observation des libellules). Après quatre ou cinq étangs (selon leur taille et difficulté d’accès, et selon la météo, car quand il y a du vent ou des nuages, il faut attendre que ça passe), il était en général 17h et l’heure de rentrer à la maison. Mais ma journée ne s’arrêtait pas là: Je prenais encore le temps de rentrer toutes les données du jour dans mon tableau Excel et de décharger et trier les photos, avant de vérifier et adapter le planning du lendemain en fonction de mon progrès de la journée. Douche, repas, dodo et on recommence! 😉

Sur le terrain, lorsque les conditions météo ne remplissaient pas les critères du protocole pour l’inventaire des libellules adultes, il fallait attendre. J’en profitais alors pour chercher des exuvies, remplir mes fiches de variables environnementales et, bien sûr, prendre des photos! Lors d’une matinée particulièrement grisouille, j’ai eu le bonheur de trouver un tandem d’Aeshna juncea au milieu des joncs (ça tombe bien, le nom français de cette espèce est “aeschne des joncs”). Le couple a posé devant l’objectif et j’ai pu le photographier sous toutes les coutures, héhé. J’étais particulièrement contente car c’est une espèce que je croisais surtout en vol et dont j’avais donc de la peine à tirer le portrait.

Je garde de si bons souvenirs de ce moment que j’ai choisi une des photos de cette matinée-là pour décorer la coque de protection de mon natel, héhé.

Un jour, en plus de cueillir des exuvies, je suis tombée sur une cueillette un peu plus alléchante: des framboises! Heureusement, il me restait un flacon pour en ramasser quelques-unes et en ramener à José. 🙂

Et alors, qu’ont donné mes résultats? Eh bien, pour faire court, ils ont montré que créer des étangs pour réduire les risques d’inondations pouvait tout à fait apporter des bénéfices pour la biodiversité aquatique, notamment en renforçant les populations de libellules! Les étangs créés par Tweed Forum se sont avérés particulièrement riches en odonates, grâce à plusieurs facteurs importants: un substrat naturel, une bonne qualité de l’eau et la présence de végétation dans les étangs et autour, notamment. Pour en savoir plus, il faudra attendre la sortie de mon article scientifique sur le sujet, pour l’instant en cours de révision. 😉

D’un point de vue personnel, cette étude de cas a représenté une bouffée d’air frais et m’a clairement aidée à tenir le coup jusqu’au bout du doctorat. Même si j’étais pas mal crevée lors des campagnes de terrain, c’était une fatigue physique, si différente de la fatigue mentale (et dorsale ^^) des journées passées devant l’ordi à rédiger du code et des manuscrits.

Rien que le fait d’être en Ecosse et de loger à la campagne faisait un bien fou au moral et offrait un changement de décor bienvenu. Après les longues journées de terrain, le Perskindol venait à la rescousse de mes chevilles fatiguées par la marche en waders au milieu des “tussocks”. Et pour les journées à l’ordi (notamment les longues journées stressantes de préparation de ma présentation pour SEFS13, une conférence à Newcastle dont je vous parlerai dans un prochain article), il y avait les repas dans le jardin et les petites balades ou excursions le soir et les week-ends pour se changer les idées. ♡

Et voilà, c’est la fin de cet article “spécial boulot” (mais quel beau boulot, franchement ♡)! Dans les prochains, je vous raconterai d’autres aventures en Ecosse et dans le nord de l’Angleterre! 😉
Merci et à bientôt!

Scot23#5 Sunny side quests

Hello!
C’est parti pour la suite du récit de quelques aventures vécues lors de notre séjour dans les Borders en 2023. Eh oui, car même si on était principalement là pour travailler, il fallait bien qu’on se trouve des “side quests” pour s’occuper les week-ends — une tâche pas difficile du tout car il y a vraiment plein de chouettes choses à visiter dans cette région, et on en a bien profité, surtout qu’on a eu droit à une météo formidable au début de notre séjour! 🙂

Mouton gardant l’entrée d’Abbotsford House

Pour notre premier jour de congé, on a commencé fort en allant visiter Abbotsford House, la splendide demeure de Sir Walter Scott.

Walter Scott (1771-1832) est l’un des plus grands auteurs écossais. C’est d’ailleurs l’un des trois écrivains mis à l’honneur du “Writers Museum” d’Edimbourg. Un monument lui est aussi dédié sur Princes Street, et la gare centrale de la capitale porte même le nom du personnage de son premier roman: “Waverley”.

Même si je n’ai jamais rien lu de lui (à part quelques-uns de ses poèmes, dont “The Lady of the Lake”), ce qu’il faut d’ailleurs que je rectifie un jour, je me réjouissais de visiter sa splendide demeure. La maison se trouve dans un superbe domaine, avec de magnifiques jardins — dont un bucolique “walled garden”.

Vu que ce n’est pas tous les jours qu’on visite une belle baraque avec des tourelles, j’ai même décidé de porter ma jupe en tartan pour l’occasion. Un vêtement tout à fait adapté, puisque Walter Scott est grandement responsable de la romantisation de l’Ecosse et de la popularisation du tartan à l’époque victorienne.

Un grand merci à José, qui a bien voulu passer derrière l’objectif pour me prendre en photo. 🙂

J’ai vraiment adoré le walled garden et j’ai donc pris plein, plein de photos. Il y avait tant de variétés de fleurs et de couleurs!

Je pense qu’on a même pris plus de temps à visiter les jardins que la maison, haha.

L’intérieur de la demeure était lui aussi magnifique, et plutôt impressionnant! La visite, avec audioguide, était très bien faite. On pouvait choisir si on voulait être guidé par Walter Scott, ou par un de ses chiens. On a choisi la version canine, et on s’est bien marrés, haha!

Puis on est retournés dehors pour visiter l’autre côté du domaine, face à la rivière Tweed.

On a vraiment beaucoup aimé notre visite d’Abbotsford House. Les lieux sont super beaux, la visite est bien faite, et le tea room du visitor centre était sympa aussi. Par contre, je vous préviens, la maison est truffée de trucs chelous, haha. Je vous mets un petit aperçu, et décline toute responsabilité en cas de cauchemars la nuit prochaine. 😉

Après notre visite et un petit lunch au tea room, on avait une forte envie de faire la sieste. But, no rest for the wicked! 😉 A la place, on s’est motivés à faire une balade le long de la Tweed — après avoir échangé ma longue jupe pour un pantalon.

On a traversé de beaux prés et sous-bois fleuris. Il faisait si beau et chaud, on s’est posés un moment au bord de l’eau pour y tremper nos orteils. Il y avait plein d’exuvies de plécoptères sur les galets, et on a aussi observé un pauvre canard qui se faisait pourchasser par un chien surexcité.

On a marché les six kilomètres nous séparant de Melrose, un charmant village des Borders dans lequel on avait dormi en 2019 en redescendant de Shetland, mais qu’on n’avait pas franchement eu le temps de visiter (déjà car je n’étais pas encore remise de mon gros mal de mer sur le ferry Lerwick-Aberdeen ^^).

Melrose est notamment connue pour son abbaye, fondée en 1136. Elle est désormais en ruine, mais elle est reste néanmoins très impressionnante. Lors de notre visite, des barrières empêchaient de rentrer à l’intérieur (par précaution, car des études de maçonnerie sont en cours pour vérifier la solidité de la structure), mais il y a déjà plein de choses à voir de l’extérieur!

Le coeur de Robert the Bruce aurait été enterré ici et, effectivement, un coffre contenant un coeur datant de l’époque de Bruce a été déterré en 1996. Il a été réinhumé en 1998, avec une pierre marquant l’emplacement du coeur du roi légendaire.

Parmi les autres éléments célèbres de l’abbaye, on trouve aussi une gargouille de cochon jouant de la cornemuse! Le cochon a un petit air espiègle et la sculpture est vraiment sympa, mais je ne pense pas que je l’aurais remarquée si quelqu’un ne nous l’avait pas spécifiquement montrée!

Après une bonne glace, on a pris le bus pour retourner à Abbotsford, où on avait laissé la voiture. On est vite redescendus au bord de la Tweed pour admirer la maison de Walter Scott dans la lumière de fin d’après-midi, puis c’était déjà la fin de cette belle journée touristique.

Le samedi suivant, nous sommes allés visiter un autre fameux monument historique: Rosslyn Chapel, située à seulement ving minutes de route de notre logement.

Rosslyn Chapel

Les photos sont interdites à l’intérieur, donc voici juste quelques photos de la façade. L’extérieur est déjà magnifique, mais l’intérieur est vraiment grandiose, orné de motifs délicats et gravures impressionnantes. Cet édifice gothique a été fondé en 1446 et est célèbre et admiré depuis bien longtemps — Walter Scott et la reine Victoria l’ont notamment visité! Plus récemment, il a gagné en notoriété du fait de sa présence dans “The Da Vinci Code”.

C’est vraiment un lieu superbe, avec tellement de détails qu’on peut s’y perdre pendant des heures. Il y a plein de gravures de plantes et d’animaux (même un chameau!), des scènes villageoises (dont “farm wife saving goose from fox”), et un kangourou est même représenté sur l’un des vitraux (dont la plupart datent, eux, de l’époque victorienne).

Après la visite de la chapelle (et un petit panini au visitor centre), on a fait une balade tranquille dans Roslin Glen, à travers de belles forêts.

On a vu des ruines de moulin le long de la rivière Esk, ainsi que les falaises qui ont fourni les pierres pour la construction de la chapelle. On a aussi brièvement aperçu un cincle plongeur, ce qui me met toujours de très bonne humeur! 🙂

Le lendemain, on a pris la direction de la côte. On avait envie de faire un peu de paddle, et de le tester pour la première fois en mer! On s’est rendus à Seacliff beach, une super plage déjà visitée en 2019 (et où une scène d'”Outlaw King”, qui relate l’accession au pouvoir de Robert the Bruce, a été tournée). On a très vite redécouvert le goût de l’eau salée, car il y avait quelques petites vagues, dont une qui m’a entièrement submergée alors que j’étais affairée à accrocher notre sac imperméable à l’avant de la planche. ^^’

On a vu quelques méduses et plein d’oiseaux, dont des cormorans filant au-dessus de l’eau et des sternes en pleine démonstration de leurs prouesses aériennes. Le tout avec Bass Rock, Tantallon Castle et même l’île de May en arrière-plan.

Après un peu de paddle et une balade sur la plage, retour à la voiture (dans un parking boisé aux arbres féeriques) pour aller passer le reste de la journée à North Berwick.

On a mangé de délicieux Fish & Chips, assis dans l’herbe avec vue sur le front de mer et Bass Rock. On n’était clairement pas seuls en ce dimanche ensoleillé et il y avait une bonne ambiance, avec plein de familles profitant de la plage.

Pour digérer, on est partis gravir North Berwick Law, une colline d’origine volcanique qui domine la côte. Elle ne fait que 187 mètres de haut, mais vu qu’il n’y a pas franchement d’autre relief, on la repère de loin et elle offre de superbes vues panoramiques.

Au sommet se trouve une réplique de mâchoire de baleine, qui est devenue le symbole de North Berwick.

On a longuement admiré la vue sur les alentours, avant de redescendre pour aller boire un café à Tyninghame puis rentrer à Eddleston.

Mais ce n’était pas notre dernier passage à North Berwick! On y est retournés en août pour “Fringe by the Sea”, un festival multi-arts. On avait pris des billets pour un événement avec Cal Major, qui venait parler de son tour d’Ecosse en paddle et de son parcours de défenseuse des océans. C’était très chouette, et je recommande vraiment son documentaire Ocean Nation.

Et voilà, c’est tout pour cet article! Je reviendrai prochainement avec d’autres aventures dans la région. A bientôt! 🙂