Des airs de “Portagne”

Il est samedi, il fait tout gris, c’est l’heure de se poser devant l’ordi pour un premier article sur les vacances de l’été 2021!

Brume matinale dans la vallée du Douro

Plutôt que de plonger directement dans le premier épisode d’une longue série chronologique, je vais commencer par un aperçu général, une sous-sélection issue d’une sélection que je suis en train de concocter pour un album photo, comme un avant-goût de la rétrospective à venir.

Ces vacances d’été 2021 ont commencé par une semaine au Portugal entre amis. Cela faisait longtemps qu’on en parlait, et ça s’est enfin concrétisé!

Porto et sa sublime architecture

On a partagé notre temps entre la maison de famille de José dans la vallée du Douro, une visite de Porto et quelques jours dans le parc national de Peneda-Gerês, tout au nord du pays.

Expédition au milieu de la bruyère et des ajoncs

Au programme: de beaux paysages, une jolie rando, une superbe demi-journée de kayak et beaucoup, beaucoup de bouffe. 😉

Une superbe rivière du parc Peneda-Gerês

Après cette semaine entre amis, Laurine, Emeric et Nora sont rentrés à Genève, tandis que José et moi avons poursuivi notre road trip pour deux semaines supplémentaires, direction la Bretagne!

Vannes, notre porte d’entrée sur la Bretagne, entre mâts de bateaux et maisons à colombages
Quand 10 secondes de retardateur ne suffisent pas… 😉

Cela faisait bien longtemps que je rêvais de fouler le sol breton. Visiter cette région me semblait être un bon moyen de rassasier quelque peu ma faim d’Ecosse sans avoir à traverser la Manche.

La cabane de pêcheur de Saint-Cabo

Des côtes déchiquetées, des landes de bruyères, des trésors archéologiques, des forêts enchanteresses et beaucoup de vent… J’ai effectivement retrouvé quelques éléments qui me plaisent tant en Ecosse et en Irlande. Mais la comparaison s’arrête là, tant la région affiche une culture qui lui est propre — et notamment sa gastronomie.

Vestiges de plantes sur un mur de pierre

A commencer par le cidre breton, trop bon! On a adoré déguster de nombreuses “bolées” — j’aime d’ailleurs bien le principe de boire du cidre dans des tasses!

Coucher de soleil sur la presqu’île de Crozon
Une des nombreuses plages de sable

On a passé de nombreuses heures à arpenter des sections du fameux GR34, le Sentier des Douaniers, qui fait tout le tour de la Bretagne. Des kilomètres de chemin le long des falaises, avec vue sur l’océan. Cet immense horizon, si large, si vaste, ça m’avait manqué.

Face à l’Atlantique
Le phare de la Vieille, vu depuis la Pointe du Raz

On a adoré les paysages côtiers bretons, mais ça, on s’y attendait. Ce qui nous a surpris, c’est l’incroyable beauté des villes et villages. Je ne m’attendais pas du tout à traverser tant de bourgades médiévales si bien conservées, avec des maisons à colombages et des petites ruelles pavées partout!
Les fêtes médiévales dans le coin doivent être absolument magiques!

La bruyère en fleur! 🙂

On avait pris tout le matos de trek, donc on a marché un bout du tour de la Presqu’île de Crozon, histoire de faire une petite pause dans notre road trip. On n’a vraiment pas regretté, c’était absolument magnifique!

A Morgat, où on a commencé notre marche

En revanche, on a été assez choqués par la foule. Dans notre terrible ignorance, on ne se doutait pas que la Bretagne était aussi populaire que la Côte d’Azur. Il y avait du monde quasi partout, et ça n’avait rien à voir avec le “monde” qu’on avait cru avoir sur l’île de Skye en août 2016.
Les parkings bondés, les sentiers dangereusement érodés… On a bien senti que la capacité touristique avait atteint sa limite. On ne sait pas si c’était une année typique ou si c’était particulièrement tendu cette année, mais dans tous les cas ça ne devait pas être très agréable pour les locaux. J’aurai l’occasion d’en reparler au moment de vous raconter notre rencontre avec un mec qui nous a pris en stop!

La plage et la mer, le va-et-vient des marées, c’est toujours aussi magique et exotique quand on vient de Suisse!
Art géologique à chaque coin de falaise

Heureusement, il n’y a rien de tel que respirer l’air iodé en suffisance pour retrouver un semblant de calme et de plénitude malgré la pression touristique. Et comme partout, il y a toujours quelques points focaux qui concentrent la foule, mais dès qu’on s’en éloigne un peu, ça devient tout de suite moins frénétique.

Le mignonnet port du Conquet

Un autre aspect qui nous a surpris: le nombre de petits chocs culturels qu’on s’est chopés. Quantité de choses nous ont vraiment dépaysés, ce à quoi on ne s’attendait pas forcément en allant en France. On s’est rendus compte qu’on ne connaissait pas bien du tout ce pays voisin. ^^’
C’est peut-être aussi parce qu’on a plus l’habitude de faire des road trips et du camping dans les îles britanniques, on a commencé à prendre pour acquis des trucs qui sont en fait très différents en France (un exemple qui nous a particulièrement marqués: il n’y a souvent pas de PQ dans les campings, même quand ils coûtent un bras — et aussi la prolifération des campings à l’ambiance “Camping Paradis”. Et devoir porter un bracelet coloré pour se balader dans le camping, gros choc culturel! ^^’)

Teintes or et émeraude sur l’île d’Ouessant

Durant ces vacances, on a testé le temps d’une journée une activité nouvelle pour nous: le vélo électrique! Née de notre flemme de pédaler face au vent sur l’île d’Ouessant, cette idée fut clairement un éclair de génie de notre part. Eh oui, car sur Ouessant, le vent, il rigole pas, il souffle! 😉
Et j’ai un peu honte, mais la satisfaction d’être pour une fois la personne qui dépassait les autres dans les montées était vraiment grande, haha!

Mondialement connu en Bretagne: le phare de la Jument, à Ouessant

La Bretagne nous a épatés avec ses phares de ouf (on a d’ailleurs beaucoup aimé le Musée des phares, à Ouessant) mais aussi avec ses roches incroyables, notamment son granit. Il y a bien sûr la fameuse Côte de granit rose, mais aussi les menhirs de Carnac et d’autres sites archéologiques, et des maisons pittoresques à souhait lovées entre des blocs de granit.

On a visité plusieurs sites archéologiques, une de nos activités préférées. On a été très impressionnés par les cairns de Gavrinis et de Barnenez, un peu moins par les alignements de Carnac (surtout à cause de la visite guidée pas top).

Merveille préhistorique: le grand cairn de Barnenez

Un autre truc qu’on adore: la toponymie.
Les noms de lieux bretons sont absolument géniaux. Il y a ceux où on verrait bien une forteresse type Kaamelott (“Trégastel”), ceux qui ont des apostrophes (“Ploumanac’h”), ceux qui commencent par “Di-” et qui se prêtent bien aux “Vannes” (huhu: “Dinan”. Nan!), ceux où on ne serait pas étonné de rencontrer des elfes (“Lorient”,”Melgven”, “La Feuillée”) et ceux qui sont composés et carrément tirés par les cheveux (“Plounéour-Brignogan”, “Pleumeur-Bodou”). Il y en a plein qui commencent par “Plou-” ou “Ker-” et encore plus qui finissent par “-ac” (Muzillac, Moréac, Loudéac,…).

Mini florilège de ces noms qui font rêver (ou hausser les sourcils avec perplexité, c’est selon) lorsqu’on se perd sur Google Maps: Plouzélambre, Plufur (un p’tit nom de dragon, je trouve), Plougrescant, Scrignac (qui ferait un bon nom de méchant dans les Schtroumpfs), Plougonvelin, Roscanvel, Locronan, Plouhinec, Pluguffan, Pouldreuzic… Bref, je pourrais y passer la journée, mais je vais m’arrêter là. 😉

Côte de granit rose

On a eu beaucoup de chance avec la météo: pas une goutte de pluie!
On a aussi eu droit à quelques belles lumières et d’enchanteurs couchers de soleil.

Le Fort la Latte, très classe dans la lumière matinale

En Bretagne, on a même appris l’existence d’une nouvelle couleur: “glaz”.
Elle désigne les teintes bleu-gris-vert que prend la mer. Sans surprise, elle existe aussi en gallois, en cornique et en gaélique irlandais. 🙂

La langue bretonne a beaucoup décliné aux 19e et 20e siècles mais connaît un regain d’intérêt depuis les années 2000, tout comme la musique traditionnelle. On trouve des panneaux “Degemer mat” (= “Bienvenue”) partout et, côté musique, il y a plusieurs festivals qui ont l’air super. Soit dit en passant, “Bretagne” se dit “Breizh” en breton!

Un jeune goéland à Saint-Malo

Bref, l’été dernier, on a admiré des trésors paysagers et architecturaux, on s’est promenés au milieu des vignes au Portugal et le long des falaises en Bretagne, on a mangé des crêpes et des pastéis de nata, bu du cidre, écouté de la musique celtique, et bien plus!

Voilà, ce premier article d’introduction un peu fourre-tout touche enfin à sa fin. Je vais essayer de ne pas trop traîner pour concocter la véritable rétrospective, mais je ne promets rien. Et la semaine prochaine, je retourne déjà à Porto, mais pour le travail! 😉

Scot21#5 De la tourbière aux pavés

Bonjour!
Je reprends aujourd’hui la rétrospective des vacances écossaises en octobre dernier. Après notre trek sur l’Affric-Kintail way, nous avons passé une journée dans les transports pour rejoindre Edimbourg pour la suite du voyage.

Depuis Shiel Bridge, où nous avons campé à la fin du trek, nous avons pris deux bus pour rallier Inverness, où nous avons récupéré le reste de nos affaires et pris le train jusqu’à la capitale.

En fin d’après-midi, nous sommes arrivés chez Mathilde et Jonathan, rencontrés grâce à la communauté d’internautes écossophiles réunie par Sarah de French Kilt. Mathilde a créé Atelier Escapades, sa boutique d’artisanat qui met à l’honneur les tissus écossais, et a fondé avec Jonathan Auld Alliance Kiltmakers, leur atelier de kilts faits main. Ils nous ont généreusement accueillis chez eux, et on a passé un super moment! 🙂

Portobello beach

Après une super première soirée à Edimbourg, passée à manger du haggis, neeps & tatties préparés par Jonathan, à tournoyer avec des kilts et à discuter Ecosse et cosplays, nous nous sommes réveillés le lendemain prêts à flâner dans la ville.

Comme on était déjà venus à Edimbourg, on connaissait déjà la plupart des incontournables et on en a profité pour se promener, déambuler au gré de nos envies.
Premier arrêt: la plage de Portobello, qu’on n’avait encore jamais vue et qui se trouve pas loin de chez Mathilde et Jonathan.

Un troupeau de plantes dans la rue

Après quelques inspirations de l’air marin, on a fait demi-tour et pris le bus direction Dean Village, un pittoresque quartier.

Dean Village fait partie de l’intrigue d’un des livres de la trilogie écossaise de Peter May: The Lewis Man. Dans l’histoire, c’est là que se trouve un orphelinat où a vécu l’un des protagonistes.

On a continué notre balade le long du Water of Leith walkway, un coin que j’adore. En 2018, je l’avais suivi jusqu’à Leith, vers le port. Cette fois-ci, on a fait bien plus court et on est remontés par Stockbridge, un autre quartier connu pour ses petites rues pittoresques.

On est passés par une librairie indépendante que j’avais envie de voir depuis un moment: Golden Hare Books. Plein de chouettes bouquins, mais pas ceux que je cherchais, et j’ai été sage: j’ai juste acheté quelques belles cartes.

Notre quête de nourriture nous fait errer dans New Town puis remonter dans Old Town. On voulait enfin goûter les fameux sandwiches au porc de chez Oink, mais le shop de Hanover street était exceptionnellement fermé, donc on a continué jusqu’à celui de Victoria street, où la queue de clients était si longue qu’on a abandonné. ^^

Puisqu’on était déjà là, on a quand même fait un tour dans la boutique Harry Potter, avant d’aller manger des pies.

Une fois repus, la pluie nous a poussés à nous réfugier d’abord chez Blackwells, où il m’a fallu toute la retenue du monde pour ne pas acheter toute la section “Scotland” et “Nature writing”, puis au National Museum of Scotland, notre passage obligé à chaque visite.

Alors qu’on allait partir, on voit une affiche pour une expo temporaire sur l’essor des machines à écrire. Hop, ni une ni deux, on remonte pour aller la voir. Après avoir fait littéralement 5 fois le tour du musée, on a enfin trouvé l’expo, haha!

On n’a pas regretté, car elle était vraiment super! Elle parlait notamment de comment la démocratisation des machines à écrire a permis d’insérer plein de femmes sur le marché de l’emploi. Il y avait même de l’art créé à la machine à écrire, qui nous a vraiment impressionnés!

Dehors, il pleuvait encore. J’avais envie de visiter le Musée des écrivains depuis longtemps, malheureusement je savais qu’il était actuellement fermé. A la place, on se dit qu’on va enfin aller voir le palais de Holyrood. Pas de bol, il est fermé aussi! Juste pour s’abriter de la pluie, on se dit qu’on va aller au Parlement, qu’on avait déjà visité en 2016. Pas de bol, aussi fermé!

Alors qu’on commençait à désespérer, on atterrit au Musée d’Edimbourg, ouvert et, qui plus est, gratuit! C’était exactement ce qu’il nous fallait: un petit musée sympathique dans un superbe bâtiment donnant sur le Royal Mile.

Il est déjà presque 17h, c’est l’heure de rejoindre Sarah, Mathilde et Jonathan au Café Kilimanjaro! On rencontre donc enfin Sarah en chair et en os, le temps de déguster un bon chocolat chaud et du cake!

Sarah en profite aussi pour interviewer Mathilde et Jonathan pour le podcast “Ecosse Toujours” qu’elle tient avec Assa, une amie journaliste. C’était spécialement pour un épisode sur la mode et les textiles écossais, que vous pouvez écouter ici.

Des bonbons Harry Potter offerts par Sarah. Elle les distribue lors de ses visites guidées!

Après une deuxième très chouette soirée et nuit chez Mathilde et Jonathan, il est temps pour nous de quitter Edimbourg et de sauter dans le train pour notre dernière escale des vacances: Glasgow.

On a posé nos affaires à l’hostel avant de marcher sous la pluie direction le West End. C’était la première fois que José venait à Glasgow, et on a donc direct commencé par la crème de la crème: la magique université de Glasgow, aux airs de Poudlard.

A Edimbourg, j’ai récupéré une jupe tartan commandée à Mathilde, et donc je n’ai pas pu résister à une séance photo dans ce lieu enchanteur! 😉

Merci à José pour toutes ces photos, huhu!
La jupe est en tartan “Isle of Skye”, un de mes préférés — même qu’il en existe tellement, ce fut difficile de me décider! ^^
Si ça vous tente, Mathilde propose des jupes sur mesure dans tous les tartans tissés en Ecosse…! 😉

On a rapidement visité le Hunterian Museum, que j’avais adoré lors de mon premier passage à Glasgow en 2016. Cette fois-ci, je me sentais crevée et j’ai surtout profité des bancs pour me reposer…

En sortant du musée, surprise: le soleil est de sortie! 🙂

En se promenant sur le campus, on a été témoins d’une épique course-poursuite entre deux écureuils gris!

Même un peu de ciel bleu!

On s’est rendus à Ashton lane, une ruelle fameuse pour ses bars et son allure bucolique. Fatigués par nos pérégrinations citadines, on s’est posés dans un café pour reposer nos gambettes, lire et écrire.

Pour rentrer se reposer à l’hostel, on décide de tester le fameux métro circulaire de Glasgow. Très efficace pour retourner au centre-ville!

On est ressortis le soir pour manger au Babbity Bowsters, un délicieux resto. Je vous laisse rigoler en lisant les petits commentaires du menu. Je me suis régalée avec un Cullen skink en entrée, puis un délicieux cajun chicken!

Ensuite, retour à l’hôtel pour se vautrer devant “Scotland’s sacred islands with Ben Fogle” sur BBC iPlayer. Je crois bien que c’était la première fois qu’on allumait la télé dans un hôtel, haha — mais c’était pour continuer une série documentaire commencée avant les vacances.

Le lendemain, il pleut.
Notre programme: parcourir le Mural trail, un itinéraire pour découvrir les nombreuses oeuvres de street art de Glasgow.

En plus des fresques officielles, on s’émerveille de l’originalité à chaque coin de rue. Des clins d’oeil, de l’art urbain, partout. Un véritable délice pour les yeux.

On s’est abrité de la pluie et rempli la panse chez Mesa, avec une énorme pile de pancakes. C’était un café recommandé par Hidden Scotland, et c’était vraiment délicieux, avec un service très sympa!

On voulait ensuite visiter la Cathédrale, mais pas de bol, celle-ci était fermée.
C’était un peu la malédiction de ces vacances, liée au covid ainsi qu’à la COP26 et à des travaux d’entretien: plein, plein de lieux étaient fermés au public. Le musée d’architecture sur Charles Rennie Mackintosh, le Riverside Museum…

Heureusement, les fresques sont toujours là, elles! 😉
J’ai particulièrement adoré celles avec des rouge-gorges, l’oiseau symbole de Glasgow.
Les murs encerclant l’usine de bière Tennent’s sont eux-aussi recouverts de fresques très sympas, avec de vieilles pubs et des slogans, tels que “Turning rain into beer since 1885”.

Après une incursion dans l’est de la ville, on revient vers le centre. La pluie ne faiblit pas, ce qui mine un peu notre motivation à crapahuter dehors.

Fatigués par le pluie, on se réfugie chez Waterstones, où on a passé une bonne partie de l’après-midi à lire et écrire. J’ai toujours envie de tout acheter dans cette librairie, surtout dans les sections Ecosse et Nature writing! D’ailleurs, j’y ai retrouvé plein de bouquins déjà lus.

On est ensuite allés au cinéma pour voir… Harry Potter et la pierre philosophale! Eh oui, le film était diffusé pour fêter les 20 ans de sa sortie. On était bien assis et au sec, et ça nous a fait vachement plaisir de le revoir, surtout que ça allait bien dans le thème des vacances.

Une fois dehors, c’est de nouveau l’heure de manger. On est allés chez Paesano, une autre recommandation de Hidden Scotland. C’était bondé et ultra bruyant, mais les pizzas au feu de bois étaient délicieuses. Le choc culturel: le vin était servi dans des verres normaux, sans pied!

Après ça, on a récupéré nos gros sacs à l’hôtel et on est allés à la gare pour attendre notre train, qui partait à 23h. On était éreintés et il faisait frisquet, mais on s’est bien marrés en voyant tous les gens déguisés qui sortaient fêter Halloween en avance, la plupart complètement bourrés à même pas 22h (c’était le vendredi 29 octobre).

Enfin, notre train est prêt pour l’embarquement! C’était le début du long retour: nuit jusqu’à Londres, puis Eurostar, longue attente à Paris (on a joué à Dobble Harry Potter dans un café avec une petite fille, qui ne voulait ensuite plus partir ^^), train jusqu’à Genève, bus jusqu’à la maison! 🙂

Et pour clore cet article à rallonge, voici quelque photos du natel de José oubliées dans les articles précédents, histoire de finir sur une belle note ‘nature’ aux couleurs de l’arc-en-ciel!
De bien belles vacances, un bol d’air frais, une dose bienvenue d’Ecosse. ♥

Et voilà, maintenant que cette rétrospective de vacances est finie, je vais essayer de reprendre les autres… Et me connaissant, ce sera sûrement d’abord le voyage de l’été 2021, au Portugal et en Bretagne, car cette dernière ressemble un peu à ma chère Ecosse! 😉

See ya!

Sheltie19#29 Pilgrimage to Downton Abbey

Bonjour!
Incroyable mais vrai, me voici de retour pour l’AVANT-DERNIER article de la rétrospective shetlandaise (qui n’est plus vraiment shetlandaise, puisqu’on est déjà en Angleterre)!

J’ai mis le temps, mais pour ma défense, j’ai passé presque tout le mois de juillet sur le terrain pour mon nouveau job à HEPIA (et c’était super cool, donc il y aura “bientôt” (= quand j’aurai le temps, avant 2025 j’espère!) une avalanche de photos de libellules) et j’ai aussi emménagé avec José! C’est donc le premier article que j’écris depuis mon nouveau chez-moi, avec vue sur un carré d’herbe/terre morte qui est supposé être un jardin!

Bref, revenons-en à nos moutons britanniques! José et moi nous sommes réveillés dans le camping de York, prêts pour une loooongue journée de route jusqu’à Douvres. Heureusement, nous avons décidé d’incorporer quelques détours afin de rendre la journée plus intéressante, héhé!

C’est ainsi que nous nous sommes arrêtés pour manger dans le village tout mignon de Bampton.

Ce village a servi de décor dans la série “Downton Abbey”, qui est clairement devenue le thème de la journée! La veille, déjà, on y avait pensé en allant à Ripon et York, car des scènes s’y passent et ces deux villes sont souvent mentionnées dans la série. C’est comme ça qu’on s’est dit qu’on pouvait continuer sur notre lancée, en allant voir d’autres lieux de tournage!

On a ainsi vu la fameuse église qui apparaît plusieurs fois dans “Downton Abbey”, notamment pour les enterrements (oui, car même si ce n’est pas “Game of Thrones”, il y a quand même pas mal de personnages qui meurent, je trouve).

Tout le village est plutôt bucolique et tranquille, avec de jolies maisons de briques. En partant, on a tout de même réussi à croiser un car de gens suivant un tour organisé spécial “Downton Abbey”. Comme quoi, ça devient même une destination touristique!

On a ensuite repris la route, et Hyundi — la voiture — a franchi son 88’888e km (pas des vacances, je vous rassure, mais de sa vie de voiture!). JUste après cet événement notable, on est arrivés à Highclere Castle, LE château de Downton Abbey!

On est arrivés juste trop tard pour visiter le château (de toute façon, vu le prix, je ne sais pas si on l’aurait fait), mais on a quand même pu accéder au parc, immense!

Ça nous a fait une bonne pause, après toute cette route. On a visité plusieurs jardins, une prairie fleurie, la boutique (of course),…

Le château est encore habité par un comte et une comtesse, et c’est un vrai business: visites, café, mariages, fêtes, etc. Il faut dire que ça doit coûter vraiment cher, d’entretenir un domaine pareil. Ça rappelle d’ailleurs les tourments des proprios dans “Downton Abbey”, qui sont toujours en train d’essayer de sauver leur “estate” de la faillite.

Toute contente, sur LE banc ^^

La baraque a un sacré cachet, il faut l’avouer, donc on n’a pas lésiné avec les photos, haha!

Dans le monde réel, la partie de la bâtisse réservée aux domestiques est en fait un café/boutique. Comme on ne se refait pas, on a pris du cake.

Puis on a continué notre loooongue route jusqu’à Douvres, où on est arrivés à 20h30 dans le pire hostel du Royaume-Uni. C’était la deuxième fois qu’on y dormait, et certainement la dernière (surtout qu’on dirait que de nouvelles opportunités de logement sont apparues… mais la prochaine fois, on testera peut-être la version “prendre le ferry en Belgique ou à Amsterdam et directement arriver à Newcastle pour éviter l’autoroute de folie”).

Brexit street art

Et puis le lendemain, comme “d’habitude”, réveil avant l’aube pour prendre le ferry et rouler, rouler, rouler et encore rouler, direction la maison!

Après presque un mois sur la route, à en prendre plein les yeux dans les îles Shetland, on est arrivés à Genève, où Bamako nous attendait, vivant mais tout faible, avant de s’en aller durant la nuit… Ça a rendu le retour déchirant. J’ai encore et toujours le coeur serré en y repensant, surtout que c’était tout juste il y a un an et quatre jours.

Mais malgré tout, ce voyage à Shetland aura été l’un de nos plus beaux (on dit ça à chaque fois qu’on rentre de vacances, mais c’était vraiment un mois magnifique)! Les rencontres, les paysages, les oiseaux, les cakes, les marches, le vent, le soleil… On a vraiment adoré cet archipel, son énergie, sa faune… Il faut dire qu’on a eu beaucoup de chance, et je pense notamment aux orques, une observation qu’on n’oubliera jamais!

J’ai encore un mini article pour finir cette rétrospective, avec quelques photos que je n’ai pas placées dans les articles précédents, deux ou trois anecdotes, et un ou deux films! Mais c’est l’heure des vacances, donc cet article ne paraîtra en tout cas pas avant une bonne semaine!
A bientôt! 🙂

Sheltie19#28 Heading south

Bonjour à tous!
Me voilà de retour après une longue absence… Il faut dire que ça a été un mois bien chargé: j’ai terminé mon master (yihaaaa), augmenté le temps de travail de mon assistanat à l’Uni, commencé un nouveau travail à HEPIA en parallèle (prochaine étape: le doctorat!), cherché un appartement avec José,… Bref, j’ai été (et suis toujours) bien occupée!

Mais il faut quand même que je termine cette rétrospective shetlandaise, on y est presque! 😉 Et puis, j’ai aussi beaucoup rêvé d’Ecosse ces temps-ci. Grâce à Sarah, la créatrice du blog French Kilt, on a suivi des pub quiz virtuels sur l’Ecosse durant le confinement (et ça se poursuit, tous les derniers vendredis du mois), et maintenant il y a même des visites virtuelles d’Edimbourg. Bref, me voilà bien dans l’ambiance pour me replonger dans les derniers souvenirs de vacances (et dire que c’était il y a déjà quasi un an!).

THE pancakes de Foodstory, Aberdeen

Je reprends là où je nous avais laissés: le ferry de retour à Aberdeen. Après la terrible nuit, on a dormi un peu dans la voiture vers le port puis on est allés prendre notre petit-déjeuner chez Foodstory, un merveilleux café sur Thistle street. Je rêvais de ses pancakes et de son mocha depuis mon retour d’Erasmus, ils sont DÉLICIEUX. Sauf qu’avec les entrailles toutes retournées par la nuit sur le ferry, on n’avait pas très faim… On devait avoir l’air de zombies: on n’arrivait quasi pas à manger et on voyait l’horizon qui tanguait. Bref, je n’ai pas vraiment pu exaucer mon rêve comme je l’avais imaginé. Résultat: je rêve encore des pancakes de Foodstory. Pour patienter, j’ai commencé à faire des pancakes à la banane pendant le confinement, yum!

On a ensuite fait quelques courses chez Morrisons (là encore, souvenirs, souvenirs!). Dans le parking, un goéland a atterri avec 0% de grâce sur le toit de la voiture, ça nous a méga fait sursauter!

Le coupable qui a osé se poser sur le toit de la voiture avec la légèreté d’un éléphant de mer

Et puis on a quitté Aberdeen pour retrouver la route côtière, les rouges-gorges, la campagne tranquille et aussi… les dual carriageways, pour filer vers le sud. En chemin, on est repassés par Perth, et on s’est à nouveau arrêtés chez Cardo, pour d’incroyables pizzas. Il y avait un monde fou dans l’ancienne capitale écossaise. On a d’abord cru qu’il devait y avoir les Highland Games, mais en fait c’était “The Great Perthshire Tattie Run”, une course où les participants portent des sacs de patates de je ne sais combien de kilos!

On a roulé toute la journée jusqu’aux Borders, dans le sud de l’Ecosse. C’était une région qu’on ne connaissait encore pas du tout, et ça nous a tellement donné envie d’y revenir pour y passer plus de temps!

Scott’s view

En route pour le village de Melrose, on s’est arrêtés à Scott’s view, un point de vue réputé pour avoir été l’un des préférés de Walter Scott, le grand poète/auteur écossais du coin. De ce point de vue, on peut admirer la vallée du fleuve Tweed, qui coule en contrebas (et est le troisième plus grand fleuve d’Ecosse!).

On a rejoint le charmant village de Melrose, où on a été accueillis comme des rois dans notre premier B&B des vacances! Incroyable mais vrai, c’était notre premier vrai lit depuis plus de trois semaines (alors que d’habitude, lors des voyages précédents en Ecosse et en Irlande, on s’offrait un B&B environ une fois par semaine). Et après la mauvaise nuit de la veille sur le ferry, c’était juste un pur bonheur.

Notre B&B, “Braidwood”

On est sortis se balader dans le village, vraiment joli et intéressant. C’est notamment là que le rugby à sept a été inventé (avant les pubs quiz virtuels de French Kilt, je ne savais même pas que ce sport existait). Dans les alentours, on trouve les Eildon Hills, où le roi Arthur serait enterré, d’après la légende. Dans le coin, il y a également un fort romain, l’abbaye de Dryburgh et Abbotsford House, la maison de Sir Walter Scott. Bref, il y a de quoi s’occuper, et on a vraiment hâte de retourner un jour dans les Borders pour étudier tout ça de plus près.

Avant tout, Melrose est surtout connu pour son abbaye, aujourd’hui en ruines. On n’a juste pas eu le temps de la visiter, car on est arrivés un peu tard, mais de toute façon je ne crois pas qu’on aurait pu lui rendre justice: on était tellement crevés, on n’aurait pas enregistré grand-chose. ^^’

C’est là, dans Melrose Abbey, que Robert The Bruce est supposé être enterré, ou du moins son coeur. Si ce n’est pas déjà fait, c’est le moment de regarder “Outlaw King“, ne serait-ce que pour les paysages et les prestations de Chris Pine et Florence Pugh.

L’horizon qui tanguait ne m’a pas empêchée de prendre beaucoup trop de photos, comme d’habitude.

Le soir, on a mangé dans un super bon resto, choisi pour son Balmoral chicken, un plat dont José rêvait depuis son dernier passage à Edimbourg en novembre 2016. C’était hyper bon mais, là encore, mon estomac chamboulé n’a pas pu faire honneur à mon plat… Fatigués comme on l’était, on est vite allés dormir, dans un vrai lit, sous un vrai duvet. Quel confort!

Le lendemain, entre les restos de la veille, le vrai lit et le petit-déjeuner de ouf du B&B, on commençait à se sentir comme des pachas en vacances. On a repris la route, toujours direction le sud, mais avec le rêve de revenir un jour dans les Borders: les collines verdoyantes, les abbayes, les portails imposants derrière chaque buisson, les allées d’arbres anciens et les tunnels de verdure… Wahou!

On a emprunté la route de Jedburgh, conseillée par un hôtelier de Spiggie originaire du Yorkshire, et qui longe une forêt et un loch bordé de pins. Ça y est, nous voilà déjà en Angleterre.
Premier véritable stop: Ripon, petite ville du Yorkshire qui figure dans la série “Downton Abbey”.

C’est super mignon, avec plein de pavés et de belles briques — et des fleurs, plein de fleurs. On a mangé un délicieux petit repas dans un tea room avant d’aller voir la fameuse cathédrale de Ripon, classée au patrimoine mondial (et dont on n’avait jamais entendu parler, bien évidemment ^^).

Puis on reprend la route, direction York! On y était déjà passés en 2016, mais que de nuit et sous la pluie. Cette fois-ci, on aura pu voir d’autres bouts de la ville, et de jour! Mais aussi avec une masse d’autres touristes!

Des immenses groupes guidés, une foule dense,… Le pire, c’était certainement vers The Shambles, une rue médiévale connue pour ses maisons biscornues. Autrefois, c’était le coin des boucheries (il y en avait 25 en 1872, eh oui, dans la même rue!). De nos jours, on dirait Diagon Alley: il y a des boutiques Harry Potter et des références à la saga tous les trois mètres.

The Shop that must not be named…

Mais bon, il faut avouer que la ville est toujours aussi belle, avec ses façades, sa cathédrale incroyable,…

Ce jour-là, on a décidé de visiter une autre attraction touristique: le Jorvik Viking Center, conseillé par un grand-père et son petit-fils rencontrés à Shetland et qui étaient partis sur la trace des vikings. C’était sympa, mais un peu bondé. Le principe? On se balade dans des “capsules” de type train fantôme qui nous font découvrir un village reconstitué d’après des fouilles archéologiques, avec plein de mannequins, maisons, musiques d’ambiance. J’ai trouvé la partie musée plus intéressante, mais il y avait tellement de monde que c’était difficile de voir tout ce qu’on voulait et de s’attarder pour tout lire.

Après cette visite “viking”, on a déambulé en ville, en reconnaissant des coins vus vite fait trois ans auparavant.

Notre ticket de parking allait expirer, donc on a rejoint la voiture et on a conduit une dizaine de minutes jusqu’au camping de Millbridge Farm, qui s’est avéré être un camping pour riches. On faisait un peu tache, avec une tente et sans BMW, entourés de caravanes autrichiennes, mais on était contents de se poser quelque part.

Et puis le coin était tout mignon! On est partis se promener dans le village voisin, Naburn, et on a aperçu un beau martin-pêcheur.

On a aussi trouvé notre première cabine téléphonique transformée en stand d’information/abri pour défibrillateur.

Le coin est joli, mais a l’air un peu snob. Partout, des maisons très grandes aux jardins hyper entretenus et d’immenses panneaux “Private”.

On est retournés au camping pour manger des nouilles du Tesco, et on a eu plusieurs visiteurs! Tout d’abord, un caribou (c’est donc moi qui fait des bois à José ^^):

Caribou!

Et puis un chiot appartenant à une famille du camping! Il nous est arrivés dessus en bondissant, tout joyeux. S’il avait été abandonné, José l’aurait bien gardé, haha!

Pas pratique de manger ses nouilles tout en caressant le chien

Allez, c’est fini pour aujourd’hui! Dans le prochain article, on continuera notre descente vers le Sud! Et puis quand cette rétrospective sera enfin finie, j’aurai encore d’autres excursions à vous raconter, plus proches de la maison et bien plus récentes.

A bientôt! 🙂

Sheltie19#8 Et les époques passèrent

Après notre deuxième nuit dans l’archipel shetlandais, nous avons bravé le vent et sommes retournés tout au sud du Mainland pour une journée sous le signe de l’archéologie et l’histoire.

Notre première visite: Jarlshof, un site incroyable qui présente des signes d’occupation quasi continue de 2500 avant J.-C. jusqu’en 1600. Le site a été excavé de manière à garder des traces des différentes époques, et on peut donc déambuler à travers le temps, passant de l’atelier du forgeron de l’âge de Bronze, puis aux maisons de l’âge de Pierre, à la période des Pictes, suivie de l’arrivée des Vikings (et leurs maisons rectangulaires, alors qu’elles étaient auparavant rondes), d’une ferme médiévale et, enfin, la maison du Laird (le seigneur, donc).

On a revu plein de “quernstones” (ci-dessus), ces pierres qui étaient utilisées pour moudre du blé. José avait pu en tester au musée à Lerwick et c’est devenu un peu un jeu durant les vacances de repérer les quernstones sur les sites archéologiques.

On avait des audioguides, inclus dans le prix de l’entrée, mais on a aussi glané quelques informations d’une guide, car on a commencé la visite presque en même temps que son groupe.

C’était tellement chouette de déambuler à travers ces époques, avec des mousses et lichens sur les vieilles pierres, une épaisse couverture herbeuse sur les murs… 🙂

On a pu voir des wheelhouses impressionnantes, avec des alcôves bien grandes! De manière générale, je suis toujours ébahie face à ces constructions incroyables et si anciennes, datant d’époques où il y avait si peu de moyens. Ça me rappelle Newgrange, en Irlande, où le toit était tellement bien fait que pas une seule goutte de pluie n’a atterri dans la chambre depuis quasi 9000 ans.

Les ruines de Jarlshof ont été découvertes suite à une tempête dans les années 1890. Auparavant, la bâtisse du Laird était la seule ruine visible, et c’est elle qui a donné son nom au site: Walter Scott l’avait nommée Jarlshof dans un de ses livres, et c’est resté.

Vue sur Sumburgh Head depuis la maison du Laird
Wheelhouse vue de haut
Le côté picte et viking du site

On a fini la visite juste avant l’arrivée de la pluie et on est retournés au phare de Sumburgh pour visiter les différents espaces d’exposition. On a revu davantage de puffins que la veille, mais je n’ai pas sorti le reflex par flemme, car il pleuvait des cordes. On devait courir comme des fous d’un bâtiment à l’autre, car il pleuvait des baleines et des rhinocéros!

Puffins au milieu des fleurs

Puis on a visité les différentes expos: une sur la vie du phare, son évolution, la vie des gardiens, puis une autre, très chouette, sur la vie marine, avec oiseaux marins, orques, baleines de Minke et limaces de mer! On a même pu comparer notre taille à la nageoire dorsale de Busta, une orque mâle connue du coin et reconnaissable à son immense nageoire et à sa cicatrice.

Je suis plus grande que la nageoire de Busta, na! ^^’

Toujours sous une pluie battante, on retourne vers Jarlshof pour manger au Sumburgh Hotel. Il apparaît régulièrement dans la série Shetland, et on était très contents de pouvoir se poser un moment au sec (et ça avait l’air d’être un peu le seul endroit où manger dans le coin). La nourriture était vraiment bonne, surtout le dessert: un délicieux apple & cinnamon crumble dont on se rappellera longtemps!

Le Sumburgh Hotel, avec un drapeau shetlandais flottant au vent

La pluie s’étant merveilleusement calmée, on va visiter un autre site archéologique tout proche: Old Scatness.

Ce site a été découvert en 1975, au moment de construire une route pour l’aéroport, qui est juste à côté. Il y a à la fois des ruines, mais aussi des ouvrages d'”archéologie expérimentale”: des maisons et objets reconstitués, avec des toits de “turf” et des feux de tourbe. Sacré boulot!

Une maison reconstituée

Bien sûr, personne ne sait exactement de quoi étaient fait les toits, donc il y a aussi de l’improvisation dans ces constructions.

Des véhicules attendant le passage d’un avion

L’accueil était très chaleureux et le site sympa à visiter, surtout qu’on a eu droit à une visite guidée gratuite, ce qui aide quand même vachement à interpréter tous ces tas de cailloux.

Puis on a continué sur notre lancée, direction le Crofthous museum. Il s’agit d’une croft du XIXe siècle qui a été habitée jusqu’en 1972. On a pu voir des “box beds”, de vieux meubles, l’étable, la grange, l’atelier, le lieu de stockage de patates… Ça faisait très authentique, avec le feu de tourbe et le toit de chaume. Et ça nous a bien rappelé les crofthouses qu’on avait vues sur Lewis en 2016.

Mais le mieux, c’était la conversation qu’on a eue avec le gardien du musée et deux autres visiteurs, un père et sa fille venant du Dorset mais ayant habité à Shetland. Les gens ont le contact hyper facile, c’est super sympa!

Tas de tourbe dans le jardin
Le cabanon de jardin avec bateau retourné en guise de toit, le style local!

Avant de partir, le gardien nous conseille d’aller visiter le moulin à eau de Quendale. On l’ajoute donc à notre tour historico-culturel!

Là encore, le gardien est super sympa et loquace. Il nous a raconté plein d’histoires locales, et notamment une tragédie qui a eu lieu en 1993 avec le nauvrage du pétrolier “Braer” entre Fair Isle et Mainland. On a aussi eu droit à un petit film sur l’histoire du moulin, avant de pouvoir visiter les différentes pièces, avec un feu de tourbe pour faire sécher les grains, une machine à battre le blé, une autre pour trier, le mécanisme de contrôle de l’eau, des outils agricoles, etc. C’était beau et vraiment bien restauré!

Le moulin de Quendale

Puis il était 17h, fini les visites pour aujourd’hui! On est allés prendre un chocolat chaud dans une ferme/café avant de rentrer au camping, où la pluie avait formé une incroyable mare au milieu de la pelouse. On a discuté avec d’autres campeurs dans la salle commune, puis le ciel s’est dégagé pile au bon moment pour qu’on puisse cuisiner, installés sur une table à l’abri du vent. Avec du Malbec et nos bonnets pour protéger les oreilles du froid de canard!

Santé!

Et voilà, c’était le récit de LA journée pluvieuse remplie de visites archéologiques et culturelles.
A bientôt pour la suite! 🙂

Madeira19#1 Funchal

Bom dia!
Aujourd’hui, je prends enfin le temps de publier ce premier article sur nos super chouettes vacances de Pâques à Madère, qui me semblent déjà si loin… Les vacances en Ecosse, en revanche, approchent à vive allure, et je sens que j’ai déjà environ 72% de mon cerveau en mode “Shetland”, ce qui n’aide en rien ma productivité. 😉
Mais bon, allons-y, c’est parti pour la rétrospective madérienne!

Notre arrivée à Funchal

Après beaucoup d’attente et deux vols retardés — le deuxième très sympa, avec José qui jouait avec la petite moto du bébé du siège devant nous ^^ –, on arrive à Madère! Il faut attendre plus d’une heure pour le bus, donc on partage un taxi avec d’autres touristes, direction Funchal, la capitale.
Premier gros fou rire des vacances: le taxi se trompe de destination et nous pose devant un hôtel de ouf, avec des colonnes et tout le toutim. On s’étonne, questionne le chauffeur, mais non, il est sûr, c’est juste que l’hôtel a récemment été refait et a changé de nom. Bref, peu convaincus, on va à la réception, avec l’impression de faire carrément tache dans ce grand hall tout blanc. Eh bien on avait raison, ce n’était pas le bon endroit, haha! Heureusement, notre hostel était à deux pas, dans la chouquinette rua de Santa Maria, qui baigne dans une jolie lumière à notre arrivée.

Deuxième fou rire: on arrive à la réception du bon hôtel, mais il n’y a pas trace de notre réservation! Horreur, à Funchal à Pâques, sans logement réservé, alors qu’on est crevés, on se demande ce qu’on va bien pouvoir faire. En fait, pour une raison qu’on a complètement oubliée, la chambre était à mon nom, alors qu’on pensait qu’elle était à celui de José. On s’est bien marrés avec la réceptionniste une fois le quiproquo résolu, puis on a pu découvrir notre superbe chambre. On avait pris une chambre double dans une auberge de jeunesse, pour vraiment pas cher, mais c’était franchement l’un des meilleurs logements de toutes nos vacances confondues! Un lit comme un nuage, une baignoire à pieds, un parquet vernis qui craque,… Vraiment top!

Après une super chouette première soirée dans un bon resto de la rue — dans lequel on a bu du vin du Douro, vivement recommandé par le patron, comme si on ne connaissait pas, haha! Il s’est avéré que c’était pas toujours facile de trouver du vin local — et une bonne nuit dans notre lit-nuage, on part à la découverte de Funchal. La première surprise: les portes de notre rue du centre historique sont toutes décorées, et ça rend super bien. Résultat: comme d’habitude une fois que j’ai sorti l’appareil photo, on avance pas vite, haha.

On est aussi tout près de la télécabine, qu’on a prise lors du deuxième jour pour monter au jardin botanique de Monte (mais ce sera pour le prochain article).

On marche jusqu’au Mercado dos Lavradores, soit le marché des laboureurs/travailleurs. Il s’agit d’un marché couvert qui vend du poisson frais au rez-de-chaussée, ainsi que des fruits, légumes, épices et fleurs dans les autres étages. C’est vraiment très animé, mais surtout b-o-n-d-é. On se dit que ça doit être une vraie plaie pour les locaux qui veulent vraiment faire leurs courses, tellement il y a de touristes. D’ailleurs, on se demande un peu d’où sort tout ce monde… Plus tard, on a découvert que des bateaux de croisière s’arrêtent à Funchal, déversant leur flot de passagers, et les rappelant le soir à coups de gros klaxons.
(Parenthèse Shetland, car je ne peux pas m’en empêcher: on a aussi appris que des bateaux de croisière s’arrêtent à Lerwick, donc pour cet été, on est préparés et on va suivre les conseils d’internautes qui recommandent vivement de visiter la capitale et certains sites touristiques lors des jours sans bateau. C’est bien la première fois que je check les plannings d’une autorité portuaire pour préparer des vacances, ha!)

On déambule entre les stands du marché, épatés par la variété des fruits proposés. On s’arrête aussi devant une jolie vitrine montrant d’anciennes balances et autres instruments de mesure, tout en bronze. Le marché abrite aussi quelques cafés, dont un avec des balançoires comme sièges (voir photo beaucoup trop sombre ci-dessous), et un autre entouré de plein de plantes.

Un café avec des balançoires!
Café sur une terrasse du marché

Puis on dit au revoir aux effluves de poissons et aux parfums des fruits et on continue notre déambulation dans les jolies rues pavées de Funchal.

Vue sur le relief proche. Funchal, c’est loin d’être plat!

On rejoint le bord de mer (enfin, l’Océan Atlantique, plutôt), qui est super bien aménagé: des allées de fleurs et d’arbres, une jolie promenade populaire, avec des enfants faisant du vélo et des passants flânant tranquillement sous le ciel grisouille.

On cherche à rejoindre la Sé Catedral do Funchal, une église fameuse, quand soudain on aperçoit le clocher juste en face.

On quitte donc le bord de mer pour s’enfoncer dans le très joli centre historique. Partout, des arbres tortueux trop cool, des pavés, des façades incroyables,… En revanche, la cathédrale est fermée (elle avait des horaires très spéciaux), donc on continue à marcher dans les vieilles rues, au pif.

Des arbres trop classes.

A Funchal, il y a aussi pas mal de jolis parcs, parfaits pour échapper à la foule des rues commerçantes.

Sacrément gros arbre

Après le Jardim municipal do Funchal, nos pas nous mènent jusqu’au grand Parque de Santa Catarina, où se trouvent un plan d’eau, des oiseaux et même un petit kiosque où échanger des livres!

Espace de “Book crossing” ^^
Maisons blanches et toits de tuile

Dans le parc, on tombe sur une statue de Christophe Colomb, qui a vécu quelque temps à Madère et Porto Santo.

Puis on monte dans les hauteurs de la ville, et ça grimpe sec! Je n’aurais pas voulu apprendre à conduire sur ces routes, il y a des démarrages en côte monstrueux partout! En revanche, pour marcher, c’est très sympa, et ça fait les mollets. 😉

On va visiter le Museu da Quinta das Cruzes, une belle propriété avec un grand jardin, un petit cimetière, des orchidées (mais pas en fleurs pour la plupart, ce n’était pas la saison), et plein de meubles anciens à l’intérieur, ainsi que des peintures, des bijoux, etc.

C’était une visite bien sympa, et tranquille, car il y avait peu de monde. Ça faisait du bien, un peu de calme, après la foule du centre historique.

Et ça faisait vraiment plaisir de se balader dans le jardin, de voir plein de plantes bizarres et de fleurs… Ah, on ne savait pas encore ce qui nous attendait pour le reste des vacances! Tellement de fleurs partout et des forêts incroyables… mais ça, ce n’est pas pour tout de suite. 😉

Sur un arbre, on aperçoit aussi des papillons super grands, même si on ne se rend pas trop compte de leur taille sur la photo.

Puis on commencer à redescendre vers le centre-ville, en passant en chemin par un ancien couvent avec une chapelle incroyable. A l’intérieur, on voyait une grille par laquelle les soeurs assistaient autrefois à la messe, car elles ne pouvaient pas rentrer dans la chapelle. Aujourd’hui, le couvent est un jardin d’enfants!

En descendant une pente bien raide, on tombe sur une grande maison rouge-rose, encore un musée! Hop, on est motivés, on y va. Il s’agit de la Casa Museu Frederico de Freitas. On y visite d’abord une expo sur les azulejos, absolument magnifique. Je pensais que c’était juste portugais et espagnol, mais j’ai appris qu’il y en avait d’un peu partout, même d’Angleterre. Puis on a visité l’ancienne maison de Frederico de Freitas (mais on ne sait toujours pas qui était cet homme, comme quoi il y avait peu d’explications dans le musée, et notre curiosité ne nous a pas poussés jusqu’à Wikipédia), qui apparemment aimait collectionner plein de babioles. Ce qu’on a le plus aimé, c’était la bibliothèque, trop stylée, avec des livres très hétéroclites, allant de très vieilles encylopédies à l’art contemporain. La première fois qu’on y a mis les pieds, on s’en est fait chasser par les “guides”, car on n’avait pas suivi l’ordre officiel des pièces, ha! Il faut dire qu’on s’est sentis sacrément surveillés durant la visite.

On a fini la visite par le jardin d’hiver, avec une jolie vue sur la rue. Puis on arrive à la Praça do Município, où se trouve l’Igreja do Colégio, qui d’après Le Routard valait le coup d’être visitée. Sauf que c’était fermé, même qu’on était pourtant durant les heures d’ouverture. On était quatre touristes à se demander si c’était bien l’entrée, mais finalement on a dû se résoudre à l’idée que c’était bien fermé.

Praça do Município

On est donc retournés vers la rua Santa Maria en passant par le centre historique.

Le soir, on voulait manger au restaurant de notre hostel, mais ça avait tellement de succès que c’était plein, donc on a réservé pour le lendemain et on est partis vers l’est en longeant la mer. On a passé la forteresse St Tiago avant de trouver un chouette bar servant des burgers. Hop, une bonne fin à une belle première journée!

C’est la fin du récit de la première journée (ouais, je sens que ça va pas être une rétrospective hyper courte…), alors tchao et à bientôt!

Scot18#12 Sunshine on Leith

Bonjour!
Avant une imminente avalanche de photos de libellules (je rentre de trois magnifiques jours de terrain, quoique bien éreintants à cause de la canicule) et de Madère, il est temps de finir cette rétrospective des vacances écossaises 2018, qui ont commencé et fini à Edinburgh.

The Hostel

A l’aller, je ne faisais que passer: j’avais directement pris la direction de Waverley Station pour sauter dans le train pour Glasgow. Au retour, j’ai dormi une nuit à The Hostel, une auberge juste en face de la gare Haymarket — parfait pour aller à l’aéroport en tram.

J’avais déjà eu l’occasion de visiter pas mal la capitale en 2016, mais je n’avais toujours pas vu le pittoresque Dean Village. C’est donc par ça que j’ai commencé.

En allant à Dean Village, j’ai vraiment eu l’impression d’entrer dans une carte postale grandeur nature. Et c’est tellement calme: pas de pub, pas de magasin. Et pas franchement d’habitants dehors, de ce que j’ai pu constater. Juste quelques touristes en train d’admirer l’architecture locale et la rivière.

Puis j’ai continué ma balade le long du Water of Leith Walkway, une sorte de voie verte pour piétons et cyclistes qui fait en tout plus de 15 km et se termine à Leith, au port. C’est vraiment un chemin génial, qui passe par des coins boisés, des parcs, de jolis quartiers. Je trouve super qu’il y ait un tel parcours en ville qui donne l’opportunité d’échapper au tumulte urbain de certaines rues.

Le Water of Leith Walkway se rejoint de vraiment plein d’endroits. Il y a régulièrement des escaliers qui permettent de remonter dans les rues, et beaucoup de panneaux pour indiquer le parcours.

Le chemin est devenu de plus en plus animé au fur et à mesure que je me rapprochais de Leith. Beaucoup de gens à vélo en train de rentrer du boulot, des promeneurs de chiens, et même des familles jouant dans la rivière. Ça fait plaisir de voir que le coin est vraiment utilisé par la population, ça m’a fait penser au bord de l’Aire.

Edimbourg a pas mal d’horloges stylées un peu partout!

En arrivant à Leith, j’étais crevée. J’avais eu la fausse bonne idée de mettre des petites chaussures, car il faisait super chaud et que j’avais déjà passé trois semaines à porter mes grosses chaussures de marche, mais je ne l’aurais clairement pas fait si j’avais imaginé marcher autant cet après-midi. Mes pauvres pieds tout fatigués avaient besoin d’une pause, donc je me suis offert une bonne glace en observant un peu le quartier, très vivant, avec plein de chouettes terrasses.

Il m’a fallu ensuite rentrer à pied jusqu’à Haymarket, en passant cette fois par la ville. Une fois arrivée à bon port, je découvre sans trop de surprises que j’ai de terribles cloques. J’avais prévu d’aller à une ceilidh le soir, mais j’ai finalement changé d’avis, car je ne vois pas comment j’aurais pu danser. Ce fut donc ma seule déception des vacances: pas de ceilidh! J’étais à Ròn Mara trop tôt pour celle de Tarbert, je n’avais pas de transport pour rentrer de celle de Tobermory, et mes pieds m’ont abandonnée à Edimbourg. Mais ce n’est que partie remise! 😉

Après une petite marche dans la fraîcheur de la nuit puis une soirée tranquille à l’hostel à discuter avec les filles partageant ma chambre (parenthèse: pendant ces vacances, j’étais toujours la dernière du dortoir à me coucher lorsque je dormais en auberge de jeunesse, et la première à me lever, et pourtant je me forçais à aller au lit plus tôt pour ne pas déranger, j’en revenais pas ^^), j’ai passé ce que je croyais être ma dernière nuit de ces vacances.
Le lendemain, j’avais encore toute la journée devant moi, donc j’ai flâné dans Old Town, fait le tour d’un chouette Farmer’s market (où j’ai acheté du chocolat au whisky), fait du lèche-vitrine,… Je n’ai pas sorti l’appareil photo, puisque j’ai déjà énormément de clichés d’Edinburgh, mais j’ai quand même photographié quelques bêtises avec mon natel.

Un truc qui m’a marquée, c’est que les boutiques Harry Potter avaient poussé comme des champignons depuis ma dernière visite, en 2016. Il y en avait absolument partout. Et comme pour chacun de mes passages dans la capitale écossaise, je n’ai pas pu résister à un petit saut au National Museum. Je suis retournée voir les Chessmen de Lewis et j’ai cherché d’autres artefacts archéologiques dont m’avait parlé Ed, parfois en vain (c’est tout de même un sacré labyrinthe, ce musée).

*** Avertissement: gros pavé en vue ***

Après un peu de shopping sur Princes street, je me pose dans un café pour une bonne part de cake et un moccha, et c’est là que je reçois un mail d’EasyJet m’annonçant que mon vol a tout bonnement été annulé. Oups! Je file à l’aéroport pour voir ce que je peux faire, mais après deux heures de queue au Customer Service (alors que j’étais dans les huit premières personnes, c’est dire l’efficacité…), je découvre qu’EasyJet ne peut absolument rien pour moi: la solution proposée la plus rapide était de rentrer le… mardi, en passant par Manchester. On était donc samedi après-midi, et je devais bosser le dimanche soir à Genève. Le wifi de l’aéroport n’étant gratuit que deux heures (et ayant donc expiré d’ici à la fin de la queue), j’appelle Fintan et José, qui me cherchent d’autres options, mais il n’y a vraiment aucun vol. Je réserve donc un bus de nuit pour Londres, puis José me réserve un vol Gatwick-Genève pour le dimanche… juste avant que les employées du guichet EasyJet m’apprennent que ce vol n’était pas disponible dans leur système, ce qui signifie en gros qu’ils font de l’overbooking. Effectivement, le check-in n’est pas possible, ce qui ne sent pas bon du tout. L’autre possibilité, c’est l’Eurostar, mais il y a un problème avec un poste de contrôle SNCF à Paris, ce qui fait que j’allais ensuite être en rade là-bas, sans train pour Genève.

Bref, chaque chose en son temps. Je retourne en ville, je mange, je prends mon bus de nuit. Et là, les choses commencent à s’arranger. Nous sommes tellement nombreux à aller à Londres qu’il y a finalement deux bus: un qui fait plein d’arrêts, et un qui va direct à Londres, et dans lequel j’embarque avec tous les autres qui vont jusqu’à la gare routière de Victoria. Résultat: on arrive à Londres à 5h30 au lieu de 7h du matin, magie! Eh oui, l’espoir renaît, car je savais qu’il y avait un Eurostar à 7h18 allant directement jusqu’à Lyon, sans passer par Paris. Je vole hors du bus, oubliant ma gourde derrière moi, pour découvrir que toutes les stations de métro et gares voisines sont fermées… pour cause de course cycliste. Quelle poisse! Je trouve un taxi, qui heureusement accepte les cartes de crédit (car bien sûr je n’avais plus de cash, et le distributeur de l’aire d’autoroute sur laquelle nous nous sommes arrêtés avec le bus à 2h du mat ne marchait pas…), et on commence notre route dans le labyrinthe des routes fermées et tronçons bouclés pour l’événement sportif.

Oh miracle, j’arrive à la gare internationale de Saint Pancras, je cours jusqu’au guichet et il reste des places en deuxième classe pour Lyon, pour 192£. Ouf, ouf, ouf. Je passe la sécurité et j’ai même le temps de souffler un peu avant d’embarquer pour mes 6 heures de train. Et quel merveilleux trajet en train, tellement confortable, avec même des cookies Michel & Augustin au wagon-restaurant (j’ai toujours l’impression de rentrer à la maison quand j’en mange). Dès que j’ai aperçu l’eau verte du Rhône par la fenêtre, j’ai encore plus eu l’impression d’être chez moi. José m’a fait une surprise en allant me chercher à Lyon, et en un rien de temps on était à Genève, avec “seulement” 20 heures de retard sur mon plan de base.

Bref, c’était un peu l’épopée pour rentrer, et j’ai eu sacrément mal à la nuque à cause du stress et de la nuit dans le bus, mais c’était finalement plutôt simple et rapide, surtout grâce à l’enchaînement d’aides providentielles venu contrer la succession de pépins. La plus grosse difficulté, ça aura surtout été de me faire rembourser par EasyJet, des démarches dont je me serais bien passée… Je suis donc bien contente de ne pas avoir à prendre l’avion pour les vacances de cet été!

C’était un peu dommage de finir les vacances sur cette note stressante, mais ça n’a certainement pas suffi à gâcher ces trois merveilleuses semaines passées en Ecosse! D’ailleurs, alors que le bus de nuit s’éloignait d’Edimbourg, je ressentais déjà ce sentiment de plus en plus familier du douloureux manque d’Ecosse…
Bon, et pour finir, voilà quatre photos prises à Glasgow au début de mon séjour:

Ça y est, Scotland#2018, c’est fini!
Je vais enfin pouvoir vous parler des superbes vacances de Pâques à Madère… mais l’Ecosse repointera vite le bout de son nez, car dans trois semaines on part direction Shetland, yihaa! J’ai vraiment beaucoup trop hâte. 🙂
See ya!

Scot18#9 Mo Dhachaidh

Bonjour à tous!
C’est parti pour le début du récit de mon deuxième WWOOFing de l’été 2018. Je suis restée une semaine à Lochdon, sur Mull, et j’y ai vécu une expérience très différente de mes précédents séjours dans des fermes. C’est ce que j’adore aussi avec le WWOOFing, il n’y a pas deux aventures pareilles, c’est toujours unique.

Les maisons colorées de Tobermory

Je suis arrivée un matin par bus. Comme d’habitude, je devais descendre à un arrêt bizarre et, comme d’habitude, j’ai failli le rater. Heureusement, je connaissais déjà un peu Mull et je savais plus ou moins où j’allais, donc j’ai pu lancer au chauffeur un “Wait, isn’t that Lochdon?!”, il a planté les freins et m’a laissée descendre au milieu de la route, haha. Au bord de la route, je trouve un petit stand avec des patates, des oeufs et quelques légumes en vente en self-service. A côté, un panneau indiquant “Mo Dhachaidh”, soit le nom de la micro-ferme où j’allais. J’ai appris plus tard que c’est un nom très commun, qui signifie “My home”. J’ai remonté une jolie petite allée de gravier jusqu’à une maison bleue bordée de rangées de légumes.

La ferme bourdonnait d’activité, entre les poules et les canes qui se baladaient et les WWOOFeurs au travail. Eh oui, car je n’étais pas seule à Mo Dhachaidh. Tout d’abord, j’ai rencontré Ohava, une Israélienne qui wwoofe pour la première fois… et en famille! Avec son mari, Dov, et leurs trois filles (dont la plus grande, Noam, avait alors 11 ans).

Puis j’ai fait la connaissance de Liz, la proprio, qui gère le terrain avec son mari, Martyn. Ils ont vécu pendant des années à Oban et rêvaient de trouver une maison avec un grand jardin où cultiver quelques légumes et prendre le temps de faire de l’artisanat (Liz est une pro du tricot). Finalement, il y a cinq ans, ils sont tombés sur Mo Dhachaidh, qui est plutôt une petite ferme, donc le travail de la terre leur prend beaucoup plus de temps que prévu à la base. Lors de ma visite, c’était le premier été où ils essayaient de vraiment vendre leurs produits, donc c’était pas mal stressant pour Liz, surtout qu’elle découvre un peu tout au fur et à mesure, en apprenant sur le tas (et en regardant des émissions de jardinage le soir, grâce auxquelles j’ai d’ailleurs appris plein de trucs). Ça demande un sacré courage, mais je trouve qu’ils se débrouillent super bien!

Liz m’a montré ma chambre puis j’ai aidé à préparer le repas de midi en concoctant mon premier houmous fait maison. Dans la salle à manger, il y avait aussi Gloria, nouvelle wwoofeuse venue d’Argentine, qui pilait du thé vert (Liz vend du matcha sur internet). Après le repas, c’était l’heure de jardiner! J’ai d’abord cueilli de la roquette avec Gloria avant de rejoindre les Israéliens pour préparer de nouveaux “beds” (parterres) et y planter du chou kale, des betteraves et du quinoa. Une fois le travail de la journée terminé, Liz m’a fait visiter le reste de la propriété, derrière la maison. Leur terrain monte jusqu’au sommet d’une petite colline, où se trouve une éolienne. Il y a des arbres fruitiers, des arbres à thé, des framboises et aussi un petit bois. On trouve aussi un petit ruisseau, dont l’eau est utilisée pour l’arrosage. Et bien sûr, le coin des poules et canes.

Ma première soirée à Lochdon a été plutôt spéciale, mais super, super chouette. Liz et Martyn allaient à Tobermory pour manger avec leur fils aîné, qui bosse comme guide touristique et amenait justement des clients sur Mull. Afin de laisser les Israéliens en famille, Gloria a proposé qu’on aille également toutes les deux à Tobermory pour visiter et manger un morceau. J’ai accepté avec plaisir, car j’avais vraiment envie de revoir Tobermory et, aussi, de passer une petite soirée au pub. Eh bien c’était génial, on a passé un super moment et mangé une bonne pizza, ha! Lors du trajet du retour, on a aussi pu admirer un magnifique coucher de soleil.

Le lendemain matin, j’ai été réveillée plus tôt que prévu par un boucan pas possible causé par la famille israélienne. Ils étaient très sympas et je m’entendais bien avec eux mais, il n’y a pas à dire, c’était parfois fatigant, surtout les repas du soir et les crises matinales de la benjamine, Alona (une véritable drama queen).

Puisque j’étais debout tôt, j’en ai profité pour aller me balader sur la colline, au milieu de la mousse et des fougères recouvertes de rosée.

La vue depuis la colline

Après une sympathique journée de jardinage passée en grande partie à planter des haricots (et à trouver des bâtons pour servir de tuteurs) avec Gloria, je suis allée me promener dans les environs en fin d’après-midi, vers le loch Don. Une sculpture de loutre en bois, une petite église perdue dans la forêt, une route déserte longeant le loch,… C’était très sympa, mais vu qu’il était tard je n’ai pas eu le temps d’aller très loin (ce n’était que partie remise), et je suis rentrée pour manger puis continuer un dessin commencé à Ferry Wood.

Les journées à Mo Dhachaidh étaient vraiment chouettes. Je passais bien sûr beaucoup de temps dans le jardin, notamment à ramasser des patates, mais j’avais quand même pas mal de temps libre pour écrire, me balader et dessiner. J’ai d’ailleurs déniché dans la bibliothèque de Liz et Martyn un super livre pour apprendre à dessiner plein de noeuds celtiques différents, alors j’en ai bien profité. J’ai partagé tout mon attirail de papeterie avec les filles aînées de la famille israélienne, donc on passait des heures à bosser ensemble sur nos carnets respectifs. J’ai ainsi appris que Tipp-Ex en hébreu se dit… Tipp-Ex! 😉

J’ai aussi eu l’occasion de beaucoup cuisiner et d’apprendre plein de nouvelles recettes. J’ai fait notamment du pain, du beurre vegan, une soupe de lentilles version argentine,… Et j’ai vraiment bien mangé. Martyn adorait cuisiner le repas du soir et il concoctait des trucs délicieux. Le top du top: du haggis végétarien, avec cranachan en dessert (minus le whisky, pour les enfants ^^). Certains soirs, après le repas, on regardait des documentaires de la BBC. Il y avait bien sûr les émissions de jardinage, mais également une autre, ouvertement indépendantiste, avec une présentatrice écossaise qui allait rendre visite à des nations nordiques ayant davantage d’indépendance que l’Ecosse pour aller glaner des conseils sur comment gagner en autonomie. J’ai vu les épisodes sur l’Islande et les Îles Féroé, c’était pas trop mal.

Le dimanche, on avait congé, et il y avait une démonstration de cornemuse et de danse écossaise à Duart Castle, un château pas loin où bosse Martyn à temps partiel comme guide. On a décidé d’y aller avec Ohava et Gloria. Comme les transports publics, sur Mull, ce n’est pas trop ça, on y est allées à pied. Heureusement, les routes ne sont pas trop fréquentées, donc c’était assez tranquille.

Jusqu’ici, je n’avais vu le château que depuis le ferry, donc ça m’a fait vraiment plaisir d’aller y jeter un coup d’oeil de plus près. Duart Castle appartient au clan MacLean, et le laird (le chef de clan, en gros) et sa famille habitent encore dedans. Du coup c’est assez drôle de le visiter, il y a plein de photos de famille au mur, des portraits, et les petites filles qui jouent dans la cour. Bien sûr, la partie réellement habitée ne se visite pas, mais ça doit quand même être bizarre d’avoir des touristes chez soi. Il doit aussi faire pas mal froid, car ça n’a pas l’air évident à chauffer. Et à entretenir, un cauchemar. Le clan est d’ailleurs toujours à la recherche de dons pour les nécessaires travaux.

Un autre château en chemin, d’un autre style, plutôt manoir: Torosay castle

Un château entouré de brume et des moutons… Il ne manquait qu’un joueur de cornemuse en kilt pour faire plus écossais! 😉

J’adore ce côté mystique qu’apporte le brouillard. Je voyais les nuages envelopper la colline et se déplacer à toute vitesse (pour des nuages, on s’entend), comme un dragon tranquille ondulant dans le paysage.

On s’est chopé un peu de bruine durant la marche, mais rien de bien grave. On est arrivées un peu tôt pour la musique et la danse, donc on a mangé au petit tea-room/boutique du château. Je me suis offert un délicieux coffee cake au glaçage de OUF en dessert. Oh yum. Vive les cakes British!

Puis on a visité le château. A 13h30, il y avait la démonstration dans la cour. Le Mull and Iona Pipe Band nous a offert un concert bien sympa. C’était très intergénérationnel, très cool. Les joueurs de tambour font tourner des petits pompons en laine colorée entre chaque coup, c’est marrant. Et un jeune garçon a fait un solo de cornemuse incroyable, il était vraiment doué!
Puis on a eu une démonstration de Scottish Country Dance. Je me réjouissais, puisque j’en ai fait durant mon semestre à Aberdeen et que j’adorais. J’ai été surprise de voir que les danseuses étaient des filles super jeunes, mais qu’est-ce que c’était chou!

Une fois les démos finies, on a fini la visite du château. Depuis le dernier étage, on a une belle vue sur la baie, pour regarder les allées et venues des ferries. A marée basse, on aperçoit aussi le “Lady’s rock”, un rocher auquel un des précédents chefs de clan (il y a fort longtemps) avait attaché sa femme pour qu’elle se noie, car elle ne lui avait pas donné d’héritier. Sauf qu’elle a réussi à s’échapper, alors que le mec allait annoncer sa mort partout en se trimballant un cercueil vide. Bref, une histoire très romantique.

Puis on est rentrées à Lochdon, après un jour de congé bien rempli! J’ai bien sûr encore plein de trucs à raconter, mais c’est l’heure d’aller dormir. 😉

Je vous laisse avec cette photo de Martyn qui part au boulot, avec son kilt. 😉
A bientôt pour le prochain épisode