Scotland, diagonally

De la côte est à la côte ouest.
De la mer du Nord à l’Atlantique.
Des Lowlands aux Highlands.
800 kilomètres à pied à travers l’Ecosse.

Petite illustration faite sur la tablette

C’est marrant, comme un rêve se crée. Une petite idée qui passe, innocemment. Une graine semée, qui commence à germer. Puis un appel, qui pulse dans le coeur. Des pensées qui occupent le cerveau, qui s’y installent, qui ne partent plus. Ça y est, le rêve est bien implanté, la plante a poussé. Il n’y a plus rien à faire, à part le faire, ce rêve. Tenter de le réaliser. Le vivre.

J’ai toujours un petit carnet sur mon bureau. Il est gribouillé de petites pensées, de croquis. Beaucoup d’idées d’escapades, de livres à lire, d’envies de voyages. Sans surprise, l’Ecosse y figure très souvent. Des lieux à visiter et revisiter. Des rêves d’expéditions en kayak, de backpacking de plusieurs mois, de festivals, d’observations ornithologiques… Et puis, le 26 octobre 2023, une citation:

What if we have a dream and the courage to make it real?

Cette phrase vient de la fin du troisième livre de Raynor Winn, “Landlines”. Un livre sur la marche, l’espoir, la nature.

J’ai souvent envie de partir marcher, longtemps.
Les jours où je fais du télétravail, j’essaie toujours de faire une petite balade pour me dégourdir les pattes et prendre l’air. C’est un moment dont j’ai vraiment besoin. Il permet à mon esprit d’arrêter de tourner à 100 à l’heure. Je m’émerveille devant tout: le vent dans les feuilles des arbres, les fleurs dans les prés, les oiseaux qui vivent leur vie, les nuages dans le ciel, les empreintes dans la boue… Souvent, je rêve que je ne m’arrête pas, que je continue de marcher, un pas après l’autre. Je rêve d’une période où la vie est différente, moins confortable, fatigante mais plus simple: marcher, manger, trouver où dormir. Être dehors, loin de l’ordinateur. Sentir son corps fatigué le soir, mais l’esprit léger.

J’ai dévoré “Landlines”. Je l’ai adoré. En le refermant (littéralement, car j’ai carrément acheté le livre papier, pour une fois), je me suis dit: “Moi aussi, je veux partir marcher. C’est possible, il suffit de le faire”. Je note l’idée de marcher de Milngavie, vers Glasgow, jusqu’à Cape Wrath, tout au nord-ouest du mainland écossais. La graine est semée.

L’idée de marcher le Cape Wrath Trail (de Fort William à Cape Wrath) me trottait déjà dans la tête depuis un moment. C’est grâce à YouTube que j’ai découvert l’existence de ce trek de 370 km, considéré comme l’un des plus difficiles du Royaume-Uni (à cause du terrain, non balisé, et de sa “remoteness”, qui fait qu’il n’y a pas beaucoup d’endroits où se ravitailler). Merci donc à l’algorithme YT, qui m’a suggéré les vidéos de Fit for Adventure, une Galloise hilarante qui a déjà vécu de sacrées aventures, dont un “Scottish Adventure Triathlon”: traverser l’Ecosse à vélo, en paddle et à pied. Ses vidéos sur le Cape Wrath Trail sont top, et m’ont d’ailleurs aussi fait découvrir les chaussures minimalistes Vivo Barefoot. C’est aussi Fit for Adventure qui nous a donné envie à José et moi de prendre le paddle en Ecosse pour aller explorer des petites îles. Bref, on lui doit beaucoup en termes d’inspiration “outdoor”.

La graine semée ne cessant de grandir et pousser: pourquoi s’arrêter au Cape Wrath Trail? D’où l’idée de commencer par le West Highland Way, pour se mettre en jambes, avant d’enchaîner avec le CWT. Sauf que voilà, pourquoi s’arrêter là? Pourquoi ne pas en profiter pour traverser toute l’Ecosse, ce pays qu’on aime tant? Je suis aussi inspirée par un article du 7e numéro de “Hidden Scotland”, un magazine écossais: “Scotland, One Step at a Time”. Des gens y racontent leurs expériences de marche longue distance en Ecosse, et notamment Yvette Webster, qui a décidé un peu sur un coup de tête de compléter le Scottish National Trail, alors qu’elle n’avait encore jamais fait de trek ou de bivouac, et qui est devenue la première femme à accomplir ce trek en solo.

Le 8 janvier 2024, dans mon carnet, j’écris “What if…”, suivi d’une liste de différents treks permettant de traverser l’Ecosse à pied, de la côte sud-est jusqu’au nord-ouest, de Berwick-upon-Tweed (dernier village anglais avant la frontière écossaise) à Cape Wrath (plus ou moins le bout du monde). Ça y est, le rêve est couché sur le papier. Il ne reste plus qu’à le réaliser.

Notre itinéraire prévu

Une fois l’idée implantée, impossible de la déloger. Le rêve est devenu de plus en plus tangible. José sait qu’une fois que je commence à planifier, que j’ai créé un tableau de planning et une carte, on ne peut plus m’arrêter, haha! C’est décidé, on partira marcher en Ecosse.

On a réfléchi à plusieurs itinéraires et noms pour notre épopée.
On a décidé de ne pas faire le Scottish National Trail car: 1) il ne part pas tout à fait de la frontière et ça m’embête, haha; 2) on adore la côte et le SNT n’a quasi pas de tronçons côtiers, et en plus il y a plusieurs endroits qu’on a envie de visiter depuis un moment qui se trouvent le long du Berwickshire Coastal Path (dont St Abbs et sa réserve naturelle); 3) j’aimais bien l’idée de charcuter et “frankensteiner” plusieurs trails ensemble et de faire un truc à notre sauce.

Côté noms, on a d’abord pensé à The Great Scottish Diagonal, sauf qu’elle n’est pas très droite, cette diagonale, ce qui a donné lieu à d’autres idées en vrac: The Wobbly Scottish Diagonal, The Swaying Scottish Diagonal, La Diagonale bancale… Ces jours, quand on en parle avec José, on l’appelle juste “la diagonale écossaise”.

Peu importe son nom, on espère vraiment qu’on arrivera à réaliser ce rêve. Le timing idéal serait au printemps après mon doctorat, notamment car j’ai envie (et besoin) d’une petite pause après 4+ années intenses. J’oscille entre confiance et doute quant à notre capacité à réussir. Je me rassure en pensant à plein d’amateurs pas particulièrement sportifs qui ont réussi des exploits bien plus impressionnants, et je m’inquiète en pensant à tous les gens hyper préparés qui ont dû abandonner des trucs plus courts en cours de route. Je sais aussi que ça ne dépendra pas uniquement de nous, qu’il y a un facteur “chance” important. On n’est pas à l’abri de tempêtes, inondations, blessures, maladies… Mais c’est aussi ça, l’aventure! Partir sans savoir si on réussira, où on atterrira. Mais le principal, le but de ce voyage, c’est surtout de ralentir, d’explorer, de tester nos limites mais aussi de s’écouter, de vivre l’instant présent, de s’évader un peu, à deux.

En train d’étudier le guide du Cape Wrath trail et une Harvey map dans la voiture, lors de notre retour de vacances d’été 2024

J’ai écrit la majorité de cet article le 25 mai 2024, sans savoir quand j’allais sauter le pas et le publier. Depuis, le rêve s’est davantage concrétisé. On a acheté des guides et des cartes lors de nos vacances d’été en Ecosse (une véritable quête: on a littéralement visité TOUS les magasins de la rue principale de Fort William à la recherche de la Harvey map “Cape Wrath Trail South” ^^’), commencé à fixer des dates provisoires qui pourraient jouer, réfléchi au matos qu’on aimerait prendre… En ce moment, j’ai besoin de ce projet à l’horizon pour me motiver. Le doctorat me pèse beaucoup ces derniers temps, causant bien trop d’anxiété à mon goût, et c’est salutaire d’avoir ce rêve étincelant au bout du tunnel.

“Un pas après l’autre”. José me répète souvent ces quelques mots quand je me sens dépassée par l’ampleur du travail qu’il me reste à accomplir, et j’espère à l’avenir pouvoir transformer ces pas métaphoriques en véritables foulées sur les sentiers d’Ecosse. ♡

P.S. Les photos qui illustrent cet article ont été prises lors de mes balades de télétravail près de la maison, sauf bien sûr les photos de livres et cartes.

Scot22#4 Il n’y a pas d’âge pour aimer la plage

Ce soir, je suis rentrée du travail avec plein d’énergie et une irrépressible envie d’écrire. C’est peut-être l’arrivée du printemps qui me donne du peps: les milans qui font de grands cercles dans le ciel, les fleurs qui apparaissent un peu partout, le soleil qui chauffe le dos en mangeant sur la terrasse de Lullier, les bourdons qui bourdonnent et les papillons qui papillonnent…
Quoiqu’il en soit, j’avais envie de prendre le temps de ressusciter un peu le blog. Incroyable mais vrai, je vais donc reprendre la rétrospective des vacances en Ecosse 2022, avec un chapitre ensoleillé qui coïncide parfaitement avec mon humeur du jour.

La vue depuis notre auberge. J’ai connu pire 😉

Petite recontextualisation, puisque mon dernier article sur ces vacances date de… mars 2023, il y a un an! (oui, oui, j’ai carrément honte de tout mon retard). Bref, nous sommes en famille sur l’île de Barra, dans les Hébrides extérieures. Nous sommes en mai 2022, et le vent qui souffle sans faiblir a annulé toutes les activités qu’on avait réservées: adios le kayak de mer et bye-bye l’expédition en bateau jusqu’à Mingulay. A la place, on arpente les environs en bus. Après une journée plutôt pluvieuse à Vatersay, on se réveille sous un magnifique ciel bleu et on prend le bus jusqu’au nord de Barra pour une activité peu commune…

Nous voilà face à Tràigh Mhòr, une large étendue de sable. Nous scrutons le ciel, aux aguets. Un vrombissement sourd se fait entendre au loin, puis on l’aperçoit: le Twin Otter qui nous a amenés à Barra deux jours plus tôt fait son approche. Cette fois-ci, on admire l’atterrissage depuis la terre ferme.

Il nous tourne autour pour se positionner puis atterrit sur le sable mouillé dans une gerbe d’eau salée. On n’est pas les seuls à assister au spectacle: le “plane watching”, c’est un peu le truc typique du coin. Il faut dire que ce n’est pas partout qu’on peut observer un avion atterrir sur la plage!

Le Twin Otter déverse sa quinzaine de passagers sur la plage. J’imagine les splendides paysages qu’ils ont sans doute admirés (non sans un peu de jalousie, vu que nous on était dans le brouillard pendant tout le vol, haha). On voulait d’abord attendre quelques minutes pour voir l’avion décoller mais un problème technique l’a retardé, donc à la place nous sommes allés nous promener.

Apparemment, j’ai été grandement influencée par la vue du Twin Otter, croyant que je pouvais aussi m’envoler. 😉

A quelques pas à l’ouest de Traigh Mhòr, derrière de bien belles dunes, se trouve une autre plage: Tràigh Eais.

Le sentier de sable menant à travers les dunes jusqu’à Tràigh Eais

J’ai l’impression de régulièrement me faire cette réflexion en Ecosse, mais je ne peux pas m’en empêcher: je crois vraiment que c’est l’une des plus belles plages que j’ai vues de ma vie.

On a profité du beau temps et de l’incroyable vue pour prendre plein de photos. Et encore, c’est un euphémisme. On a pris PLEIN de photos. Dont des photos de groupe qui plaquent un immense sourire sur mon visage dès que je les vois. 🙂

On a flâné le long de la plage en admirant le paysage. Face à nous, l’immensité de l’Atlantique et des vagues couleur émeraude.

Qu’est-ce que c’était beau! Ce n’est presque pas du jeu: dans des endroits pareils, c’est vraiment trop facile de s’émerveiller face à la beauté de la nature. J’adore chercher la beauté dans les petits trucs ordinaires, dénicher des rayons de soleil métaphoriques dans les jours grisouilles. Mais là, sur Tràigh Eais, il n’y a pas besoin de chercher loin.

Il n’y a pas que le vent qui nous coupait le souffle, on se prenait des claques visuelles à chaque pas (et aussi un peu des claques littérales, car ça soufflait vraiment, et on était finalement contents de ne pas se trouver sur un kayak ^^).

Fintan qui fait semblant de s’envoler, porté par un vent “à décorner les tricératops”

On a adressé un “Hello, Love” à la plage, tracé dans le sable. Il faut avouer que c’est souvent trop tentant d’écrire quelques mots dans le sable, ça ne sert à rien de résister. 😉

Pratique, les béquilles, pour écrire dans le sable!

Après avoir longé le littoral, on s’est réfugiés dans les dunes pour manger notre pic-nic à l’abri du vent. Protégés des bourrasques, on chauffait au soleil comme des lézards, on aurait pu rester là des heures.

Une fois repus, on est allés admirer la vue depuis le haut d’une dune (Let the record show that I got to the top before Fintan 😛) et, là encore, on a pris plein de photos.

On se sentait un peu sur le toit du monde (il faut dire qu’on devait bien être à 20 m d’altitude, hahaha), ou plutôt entre deux mondes, avec d’un côté l’Atlantique, et de l’autre la mer des Hébrides. En tout cas, c’était une atmosphère qui se prêtait bien aux poses héroïques d’aventuriers modernes. 😉

Une fois bien gorgés de vent et de soleil, on est retournés à l’aéroport pour attendre le bus et rentrer à Castlebay. On a croisé plein d’escargots et une chenille processionnaire sur le sentier, ainsi que des bourdons affairés à butiner. On avait un peu d’avance, donc Pilar a même eu le temps de faire un peu de tai-chi au soleil avant qu’on reprenne la route!

Une autre particularité de Barra, c’est qu’il n’y a qu’une seule route principale, et elle est circulaire. Ce qui donne un peu l’impression de tourner en rond, haha! On a pris le bus dans le sens anti-horaire, donc on a admiré la côte est à l’aller, et la côte ouest au retour.

A l’aller, on a d’ailleurs eu droit à une chouette scène de vie locale. Le chauffeur du bus, fort sympathique, s’est arrêté pour laisser descendre une vieille dame (jusque là, rien de bien surprenant), puis l’a suivie pour lui porter ses courses jusqu’à sa maison… Sacré service! 🙂

Et voilà, c’est “tout” pour aujourd’hui! Je suis super contente d’avoir remis le pied à l’étrier en relançant cette rétrospective. Ces vacances représentent tellement de bons souvenirs, ça m’a fait super plaisir de me replonger dans les photos d’une merveilleuse journée et d’écrire quelques mots!

A bientôt pour la suite (ou à dans un an, on verra bien, haha! 😉 )!

Scot22#3 A Vatersay, s’il-vous-plaît!

Hello!
Je reprends aujourd’hui la suite de la rétrospective écossaise 2022, avec le récit de notre journée à Vatersay, une île reliée à Barra par un pont.

Les deux photos ci-dessous ont été prises par Pilar devant l’hostel, alors qu’on attendait le bus sous la pluie (longtemps, d’ailleurs, car aucune de nos applications n’indiquaient les mêmes horaires de bus donc on attendait toujours au moins 15-20 minutes ^^). En voyant ces photos, on est d’accord, une seule pensée peut traverser les esprits…

… BEACH DAY! 😉

Eh oui, pour notre première journée entière dans le sud des Hébrides extérieures, on a décidé d’aller explorer Vatersay et ses plages, malgré la pluie. Notre programme initial de ces vacances prévoyait notamment une journée de kayak de mer, suivie d’une journée en bateau jusqu’à Mingulay, une île désormais inhabitée — à part par des macareux et autres oiseaux marins. Malheureusement, le fort vent qui a soufflé durant toutes les vacances a conduit à l’annulation de ces deux activités, pour ma plus grande tristesse. Mais ça ne nous a pas empêchés de tout de même passer de superbes vacances! 😉
Et du coup, on avait du temps pour aller se balader sur une île voisine de Barra accessible en transport public: Vatersay.

Photo prise par Pilar, en route pour Traigh Siar, la plage ouest

Au moment de prendre le bus, c’était le déluge. Mais le temps qu’on arrive à notre destination, le Community Café de Vatersay, ça c’était déjà un peu calmé. On a emprunté un petit sentier au milieu du machair et des dunes herbeuses pour rejoindre une première plage: Traigh Siar, la plage ouest.

Descente sur Traigh Siar

Vatersay a notamment deux superbes plages qui se tournent le dos, une face à l’ouest, l’autre à l’est. Voici ce que ça donne vu du ciel, grâce à Google Earth:

On a pris notre temps pour marcher le long de la plage ouest, profitant de l’atmosphère, les cheveux dans le vent, en admirant les oiseaux, les algues, les cailloux.

A un endroit, un groupe de mouettes (notamment des mouettes tridactyles, je crois, accompagnées par moments d’un jeune intrus goéland) nous ont offert un joli spectacle. A chaque vague, elles s’envolaient toutes en même temps, avant de se reposer sur l’eau… pour aussitôt se renvoler à l’arrivée de la vague suivante. Un beau ballet aérien. 🙂

J’ai passé un moment à les observer et photographier, avant de m’émerveiller devant les galets et le va-et-vient des vagues sur le sable.

Il y avait 2-3 autres personnes sur la plage à notre arrivée, mais très vite on s’est retrouvés tout seuls. Une si grande plage rien que pour nous, quel luxe!

Les nuages ont même commencé à laisser passer un peu plus de lumière. Le vent s’est calmé. Le soleil a pointé le bout de son nez…

On s’est dit: “ça y est, c’est maintenant ou jamais”. Quelques minutes plus tard, nos habits gisent en tas sur les cailloux et on s’élance tous vers l’océan.

José et moi courant vers l’eau turquoise (photo Pilar)

On ne va pas se mentir, elle n’était pas chaude! Mais quel bonheur de barboter dans l’eau froide, au milieu des vagues, avec des hirondelles en vol au-dessus de moi. J’ai même eu de la peine à ressortir!

Comme une selkie dans l’eau!

En vacances, j’adore me baigner aussi souvent que je peux et ça fait tellement du bien. On se sent si bien, si vivant, après un petit plongeon dans l’eau fraîche! Je me dis souvent que j’aimerais aussi continuer à me baigner en hiver dans le lac, peut-être qu’un jour je trouverai la motivation! ^^’

Pleine d’énergie après la baignade (photo Pilar)

Une fois séchés et rhabillés, on a profité des restes d’euphorie générale pour se lancer dans une séance photo de groupe!

Les résultats sont bien drôles et chaotiques et c’était trop dur de n’en choisir que deux, donc voici une rapide compilation, héhé:

Arrivés au bout de la plage ouest, on s’engage dans les collines de machair fleuri pour rejoindre la plage est. Le paysage a des allures de monde des Télétubbies, si vert et avec ses mini collines.

A un moment, on arrive à un mini village avec un sacré terrain de jeux, et je n’ai pas pu m’empêcher de libérer l’enfant qui sommeille en moi!

Trouvez le hérisson!

Il y a plein d’adorables veaux partout, qui contribuent aussi au charme du lieu.

Puis on débarque sur la plage est, tout aussi belle que la première.

Rencontre avec de beaux chiens lors de leur balade sur la plage
Portail vers le paradis 😉

Le vent souffle, et les ventres commencent à crier famine. On va donc se réfugier au café du Community Hall, un petit café comme j’aime, avec des petits fanions pour décorer et des oeuvres d’artistes locaux aux murs. On se réchauffe et rassasie avec soupes, sandwiches, thé et, bien sûr, cakes!

Une fois bien repus, c’est l’heure des promenades digestives. Fintan, Pilar et Axel partent à l’assaut de la petite colline derrière le Community Hall, tandis que José, Laurine et moi partons voir une autre plage au sud de Vatersay.

Nous arrivons face à la baie de Bàgh a’ Deas, au milieu des vaches qui paissent presque directement sur la plage. Cela change de nos vaches suisses au milieu des montagnes!

Le paysage sculpté par le passage incessant des bovins

Laurine et moi nous joignons au troupeau, histoire de meugler quelques instants, puis c’est déjà l’heure de prendre le chemin du retour afin de ne pas rater le dernier bus, qui passait à 15h15).

Deux vaches suisses avec des vaches écossaises 😉

Au retour, on croise plein d’oiseaux au milieu des vaches, notamment des oies cendrées et des vanneaux huppés.

On a aussi croisé un labrador surexcité qui ne voulait plus nous quitter et n’en faisait qu’à sa tête, haha! On a tout de même réussi à lui échapper et on a retrouvé les autres pour choper le dernier bus de la journée.

De retour à Castlebay, on s’est reposé au lodge avant de ressortir pour une petite balade côtière. Mais ça, ce sera dans le prochain épisode! 😉

Le mot de la fin:
Si vous venez à Barra et que vous avez le temps (par exemple si votre sortie en kayak est annulée ^^), je recommande vivement de passer une petite journée sur l’île de Vatersay — et de manger au Community Hall, yum!

Sur ce, au revoir et à bientôt, pour la suite de la rétrospective! 🙂

Scot22#2 Barra, nous voilà!

Hello!
C’est parti pour la suite des aventures écossaises de 2022, avec un article composé presque uniquement de photos prises avec le natel, la météo n’ayant pas été très propice à la photographie… Mais peu importe, car cette journée fut épique! 😀

Pour rappel, après une journée à Edimbourg, nous avons pris le train direction Glasgow et passé la nuit au Premier Inn de l’aéroport. Pas très romantique, mais très pratique!

Le lendemain, c’était le grand jour. Le jour de mon cadeau pour Fintan et Axel: le mythique vol Glasgow-Barra, avec le Twin Otter aux couleurs écossaises qui atterrit directement sur la plage. Le fameux vol dont l’horaire dépend des marées. Et aussi le vol qui est régulièrement annulé à cause de la météo. Trop de brouillard, trop de vent, et tout peut capoter. Or, la météo ne s’annonçait pas super et je craignais vraiment qu’on se retrouve coincés à Glasgow. Mais comme révélé par la première photo, l’avion a pu décoller — et, très important aussi, atterrir! Ce qui tombait bien, car le temps qu’on rejoigne l’aéroport à pied le matin, Laurine était déjà dans le bus pour Oban — pour y prendre le ferry, car l’avion était déjà plein au moment où elle a appris qu’elle était dispo pour nous accompagner.

Bref, la moitié de cet article consiste en des photos d’avion ou de bout d’avion — vous êtes prévenus. 😉

Je ne vous raconte pas notre excitation à l’aéroport quand on a vu que le vol était maintenu sur les panneaux d’affichage — en fait si, je suis absolument en train de vous raconter ça. 😉
A l’heure de rejoindre le gate, on gambadait dans l’aéroport comme de joyeux bambins. On s’est bien marrés en passant par une porte absolument inutile, vestige d’un ancien layout du couloir (enfin, je suppose, à moins que ce soit juste pour que les gens puissent s’amuser à choisir entre passer ou contourner la porte ^^).

Et quand on a vu le Twin Otter, quel bonheur!
C’est peut-être le moment de préciser que Fintan et Axel adorent voler et tout ce qui vole — les engins volants, pas spécialement les oiseaux et les libellules, ça c’est surtout mon truc ;-). D’où ce cadeau pour leurs 60 et 30 ans — et moi, je reçois régulièrement des tasses ou des chaussettes avec des dessins de libellules, comme ça tout le monde est content, haha!

On a été accueillis sur le tarmac par le copilote est on s’est faufilés dans l’avion, qui était plein et transportait 18 passagers. C’était la première fois que je rentrais dans un avion aussi petit et j’ai été étonnée par l’étroitesse de la cabine et la faible hauteur du plafond. ^^
Le copilote nous a donné le safety briefing, à moitié plié entre la cabine et le cockpit, et je crois que je n’ai jamais été aussi attentive — la probabilité de se crasher dans ce petit coucou ne me paraissait pas très faible. ^^

Puis l’heure de partir est arrivée, et la captain (une Belge à propos de laquelle Fintan avait lu un article dans un magazine, quel hasard!) a lancé le moteur à fond et est partie en marche arrière pour sortir de la “place de parking” (je me rends compte que mon vocabulaire technique aéronautique est peu développé. Bref). A ce moment-là, Fintan éclate de rire, abasourdi. Apparemment, les plus gros avions ne font pas de marche arrière, ils sont poussés par un autre véhicule pour faire demi-tour — un fait qui ne m’avait jamais traversé l’esprit, n’ayant d’habitude pas une bonne vue sur ce qui se passe devant l’appareil. On en apprend tous les jours, ha!

Puis c’est parti, moteur à fond, en avant cette fois, et on décolle! Les deux hélices tournent à toute vitesse, bien visibles à la hauteur de nos hublots. On est tout gaga. Bon, pour la vue, il faudra repasser. On se retrouve vite entourés de nuages, entre deux mers blanches. Mais qu’importe, je suis déjà tellement contente qu’on soit en route pour Barra!
De ma place, j’ai une belle vue sur l’écran de bord et je peux suivre notre progression sur la carte: loch Fyne, Mull, la pointe nord de Coll puis, enfin, Barra. Je n’imagine pas la beauté du panorama quand il fait beau!

En approchant de Barra, les nuages s’écartent pour dévoiler quelques îles du sud de l’archipel des Hébrides extérieures. Malgré le temps gris, l’eau est turquoise et les paysages, magnifiques!

On a survolé le nord de Barra avant de faire demi-tour pour atterrir par le sud-ouest. L’aéroport de Barra est une immense étendue de sable et on a atterri tout doucement sur le sable mouillé, les roues faisant gicler l’eau. Magique. ♡

C’est le moment de descendre de l’avion et de faire nos premiers pas dans le sable hébridéen: ça y est, nous voilà à Barra!

Nous sommes accueillis par le vent, suivi rapidement par la pluie, mais rien ne peut étouffer notre euphorie et notre bonheur. On récupère nos sacs au “baggage claim” le plus chill du monde (un abribus) avant de monter dans le bus direction Castlebay, le village principal de l’île, tout au sud.

“Baggage Reclaim” extrêmement rapide!

Confortablement posés dans le bus, on regarde les paysages qui défilent, derrière un rideau de pluie. Partout, des petits agneaux — un des plaisirs de voyager au printemps!

Arrivés à Castlebay, on aperçoit pour la première fois le château Kisimul, qui donne son nom au lieu. Caisteal Chiosmuil, le nom gaélique de Castlebay, signifie en effet “château du rocher de la petite baie”.
Il est trop tôt pour aller à l’auberge, donc on se réfugie au petit office du tourisme pour y manger une soupe et un scone. Le lieu est en effet multifonctionnel: information touristique, boutique, minuscule café. On y aura passé un bon moment pour échapper à la pluie, avant d’aller à l’hostel pour y poser nos affaires.

Le ciel est toujours bouché, mais il ne pleut plus. On décide donc de partir se promener. Fintan, Pilar, José et moi partons gravir Heaval, le sommet de l’île, pendant qu’Axel va faire une petite balade côtière vers le château.

Heaval trône à 383 m d’altitude et sa tête est cachée dans les nuages. Après une section sur la route, on se retrouve à marcher au pif dans l’herbe, en suivant tour à tour des sentiers de moutons et d’humanoïdes. Comme souvent en Ecosse, il n’y a pas de chemin officiel.

La vue sur la baie est magnifique malgré le mauvais temps. On admire Castlebay, son château, ainsi que Vatersay et les autres îles juste au sud de Barra.

Vue sur Castlebay

Plus on monte, plus les éléments sont déchaînés. On atteint le sommet mais on n’y traîne pas, chassés par le vent et la pluie, perdus au milieu des nuages.

On passe devant une statue de Marie et Jésus, dont je connaissais l’existence mais que j’imaginais beaucoup plus grande. On retrouve ensuite rapidement la route. En tout, ça nous aura pris 2h30 depuis l’auberge, sans se presser, pour 6.5 km. Et ravitaillés par deux sucres de raisin, pour l’énergie. 😉

L’année dernière, José et moi avons découvert Relive, qui crée des petites vidéos à partir du suivi de la montre connectée de José, en ajoutant automatiquement les photos que José prend avec son natel. On a pour l’instant uniquement testé la version gratuite, qui ne permet pas de personnaliser, mais on trouve le résultat déjà sympa. Pour le résumé de la montée de Heaval sous la pluie, c’est donc juste ici que ça se passe:

De retour sur la route, on a croisé d’adorables agneaux et brebis, qui m’ont motivée à dégainer l’appareil photo. 😉 On a aussi entendu un coucou!

Il est où le magneau? Il est là!

Puis, après une bonne douche et un chocolat chaud à l’hostel, on a aperçu le ferry qui arrivait au port. L’heure d’aller accueillir Laurine, qui a vu des dauphins lors de son périple de presque 5 heures en mer 🙂 !

Petite anecdote: alors que je courais pour rattraper le groupe qui se dirigeait vers le port (sûrement parce que j’avais pris du retard en prenant des photos ^^), une voiture s’est arrêtée pour me demander si j’avais besoin d’un lift pour le terminal du ferry, haha! Vraiment sympa 🙂 (mais en l’occurrence inutile, il me restait à peine 100 m et les passagers n’avaient pas commencé à descendre. Néanmoins, j’adore les endroits où les gens proposent des lifts sans même avoir besoin de demander, ce qui m’est arrivé plusieurs fois en Ecosse!)

La journée s’est terminée de la meilleure manière possible: en bonne compagnie au café Kisimul, avec de délicieux plats au curry (je salive rien que d’y repenser!), des employés super sympas et même du Thistly Cross Cider!

L’équipe au complet au Café Kisimul

Bon, sur ce, après un nouvel article de 10 km de long, je vous dis à la prochaine! 🙂

Scot22#1 Auld Reekie, nous voici!

Howdy!
“Aujourd’hui, je me lance dans le premier véritable article de rétrospective de mes récentes vacances en Ecosse.”

Voilà, voilà. J’ai commencé le brouillon de cet article en juin 2022, peu après mon retour de vacances, comme en témoigne la phrase ci-dessus. Nous sommes désormais en février 2023 et il est plus que temps je reprenne la plume (ou plutôt le clavier) pour lancer la rétrospective de ce voyage en Ecosse en mai 2022!

A vrai dire, j’avais complètement oublié que j’avais déjà commencé cet article sur Edimbourg. J’ai soudain remarqué que je n’écrivais quasi plus et que ça me manquait, j’ai pensé que la rétrospective serait un bon prétexte pour écrire quelques mots, puis j’ai eu la bonne surprise de voir que j’avais déjà sélectionné des photos de notre court passage dans la capitale écossaise, héhé! Je ne vais donc même pas prendre la peine de brancher le disque externe et je vais faire confiance à la Julie de juin 2022 qui s’était déjà attelée à la dure tâche de trier tous ces clichés.

Cette première semaine de vacances était une affaire de famille, mon cadeau à mon père et mon frère pour célébrer des anniversaires importants. Les vacances ont donc véritablement commencé lorsque nous nous sommes tous retrouvés à l’aéroport d’Edimbourg, après un vol depuis Genève pour Axel, Laurine, José et moi, tandis que Fintan et Pilar terminaient un road trip les ayant menés de Manchester à Edimbourg.
Nous étions aussi accompagnés par Monsieur Le Mouton, qu’on a distrait du mieux qu’on pouvait puisque c’était malheureusement le seul mouton en peluche du voyage (José et moi ayant honteusement oublié Whisky MacKenzie, notre propre mouton et mascotte de voyage, à la maison, tout seul…).

Nous avons célébré nos retrouvailles avec un bon repas au Beehive Inn, à Grassmarket, histoire de bien commencer les vacances avec un steak & ale pie, du cidre et de la bière! Avant de rentrer à l’hôtel en passant par les Meadows, débordant d’activité et de monde en cette nuit de printemps…

Nous n’avions qu’un seul jour entier ensemble dans la capitale écossaise et on comptait bien en profiter. Et pour ça, il nous fallait de l’énergie. Le lendemain a donc commencé avec un délicieux Scottish breakfast bien nourrissant (sans doute un pléonasme, car je n’ai jamais eu faim après un Scottish breakfast ^^) au très bon Kilimanjaro café.
“Ce n’est pas donné à tout le monde d’aller au Kilimanjaro en béquilles”, a ainsi pu sortir Axel, qui se remettait alors d’une blessure au genou. Haha! ^^ Bref, après cet exploit sportif (ou plutôt humoristique) de la part d’Axel et un copieux petit-déjeuner, on est partis explorer les rues d’Edimbourg.

Fintan, Pilar, José et moi avions déjà visité la ville en 2016, lors de mon Erasmus à Aberdeen. Puis j’y étais retournée en 2018. José et moi y étions encore repassés en 2021 (et techniquement aussi en 2019, en route pour Shetland, où on était passés au Decathlon d’Edimbourg car on avait oublié un linge microfibre à la maison… mais pas sûre que ça compte comme une visite d’Edimbourg, haha). Mais pour Axel et Laurine, c’était une première!

En ce qui me concerne, je ne me lasse pas d’Edimbourg. Il nous reste une tonne de trucs à visiter là-bas et il y a aussi plein de lieux où on aime retourner encore et encore. Parmi ceux-ci, le National Museum of Scotland. J’y suis passée à chacune de mes visites d’Edimbourg — et pas seulement parce que c’est gratuit, qu’il y a des toilettes et que c’est pratique pour s’abriter de la pluie. ^^’ C’est typiquement le lieu où j’adore aller revoir des objets que j’aime bien (comme les Lewis Chessmen, passage obligé à chaque fois!) et où je découvre toujours des merveilles que j’avais loupées les fois précédentes.

On a donc commencé notre journée par un super chouette passage au musée. On y était même avant l’ouverture, une première! ^^
Autre première: on est allés profiter de la vue depuis la terrasse du musée, qu’on ne connaissait pas encore. Très sympa pour admirer le château, la cathédrale Saint-Giles et les toits de la vieille-ville — et sans doute plein d’autres trucs lorsque la visibilité est un peu meilleure.

On a aussi passé de très chouettes moments à l’intérieur du musée. On s’est notamment bien amusés dans le coin du monde animal et dans celui des inventions, qui abrite plein de sympathiques jeux interactifs pour les enfants et grands enfants comme nous!

Puis, direction Calton Hill!
Pilar et moi étions assorties malgré nous aux splendides ajoncs en fleur, qui recouvraient une bonne partie de la colline d’un splendide jaune printanier.

Calton Hill est un super chouette endroit pour admirer la ville et ses alentours sous plusieurs angles. La mer d’un côté, les Pentland Hills de l’autre, Arthur’s Seat entre les deux. Princes Street, le parlement, les toits d’Old Town et New Town. On y trouve aussi plusieurs symboles de la capitale, comme le Nelson Monument (la tour derrière nous sur la photo de groupe ci-dessus) et le Monument national d’Ecosse (avec ses colonnes).

On a passé un bon moment à explorer le coin et, dans mon cas, à prendre plein, plein de photos — je traquais les bourdons dans les ajoncs, sans grand succès, puis j’ai pisté le reste de la famille, bien plus facile, haha!

Puis, les effets du Scottish breakfast commençant à s’estomper, on a emprunté Jacob’s ladder (un long escalier) et on a rallié Canongate pour manger chez Oink, un dealer de sandwiches au porc braisé que José et moi voulions tester depuis longtemps. Oh yum, c’était vraiment super bon, si bon que José et moi avons de nouveau mangé un de leurs sandwiches à la fin de nos vacances — aussi parce que tous les restos étaient complets, mais bon. ^^

A nouveau repus, nous sommes allés au parlement pour retrouver Mathilde et Jonathan, nos amis et guides pour l’après-midi! 🙂
Mathilde et Jonathan sont un couple de Français vivant à Edimbourg et qui revêtent plusieurs casquettes avec talent: ils fabriquent des kilts de manière traditionnelle (Auld Alliance Kiltmakers), sont passionnés de couture et d’artisanat et proposent également des visites guidées, des ateliers sur le tartan et les kilts, des jupes et des accessoires en tissu dans leur boutique en ligne Atelier Escapades. On a découvert leur travail grâce à Sarah de French Kilt, et notamment durant le covid avec leurs géniales visites virtuelles “Edimbourg à emporter” qu’ils ont conçues ensemble. Mathilde a aussi cousu ma jupe adorée en tartan Isle of Skye.

Cet après-midi là, ils ont donc revêtu leur casquette de guides pour nous faire découvrir des recoins de la vieille-ville et nous raconter plein d’anecdotes fascinantes.

En pleine visite guidée avec Mathilde et Jonathan
Le Royal Mile

On a emprunté des closes débouchant sur des petites cours dont on ignorait totalement l’existence. On a appris le destin tragique du poète Robert Fergusson, qui a une statue sur le Royal Mile — et devant laquelle j’avais déjà dû passer plein de fois sans jamais m’arrêter, oups. On a parlé politique écossaise, culture, histoire, kilts et plus!
On est aussi passés par Bakehouse Close, un lieu de tournage dans Outlander, héhé.

Jonathan se prenant pour Jamie dans Outlander — version moderne avec lunettes de soleil 😉

Mathilde et Jonathan étant spécialisés dans l’artisanat, ils nous ont aussi fait découvrir leurs artisans préférés. Parmi eux: Mackenzie Leather, la maroquinerie qui fabrique les lanières de cuir pour leurs kilts. C’était dimanche, donc la boutique était fermée, mais José et moi y sommes retournés à la fin de nos vacances et on a adoré visiter la boutique et l’atelier — José a acheté une ceinture, et moi j’ai bavé devant les sacs.

En remontant le Royal Mile, on s’est arrêtés devant une maison où John Knox a séjourné. L’édifice date de 1470 et est un des plus vieux bâtiments médiévaux de cette rue — il n’a quasi pas été modifié depuis les années 1550. Le bâtiment a un charme fou, et je l’aime également pour son lien ténu avec Genève, John Knox figurant après tout sur le Mur des Réformateurs — l’étendard royal écossais est d’ailleurs représenté sur des pavés des Bastions, juste en face du Mur.

John Knox House
“Il est frais, mon poisson, il est frais!”

Les alentours du Royal Mile sont truffés de multiples détails et secrets. A chaque fois que j’y passe, j’en découvre de nouveaux — et d’anciens dont j’avais déjà oublié l’existence.
Rien qu’en ce qui concerne les représentations d’animaux, il y a de quoi faire. Les poissons d’Old Fishmarket Close, les devantures ornées de dragons, les nombreuses licornes (l’animal national), les cerfs…

… et aussi ce magnifique faucon doré, qui d’après moi doit marquer l’entrée d’une boutique magique ou un passage secret du Chemin de Traverse.

Le faucon et la mer en arrière-plan

Mathilde et Jonathan nous ont raconté l’histoire de Deacon Brodie, citoyen respectable le jour, voleur la nuit — pour rembourser toutes ses dettes de jeu, notamment.
On est aussi passé voir les empreintes de mains d’auteurs ayant reçu l’Edinburgh Award: Alexander McCall Smith, J. K. Rowling, Ian Rankin…

St Giles Cathedral, qui me fait toujours penser à l’Uni d’Aberdeen, dont la chapelle a aussi une belle “crown tower” intacte.

Pour digérer cette ribambelle d’anecdotes et reposer les gambettes, on a fait une pause chocolat chaud bien méritée. Dans le café, il y avait un faux poêle avec un faux feu (so British, haha) et, dans les toilettes, une vieille recette (écrite sur la porte) pour enlever les taches d’encre d’un tissu en lin. ^^

Revigorés par cette pause gourmande, nous avons repris notre exploration. On est descendus le long de Victoria Street, toujours aussi mignonne, pour rejoindre Grassmarket et visiter un incroyable magasin de seconde main aux airs de caverne d’Ali Baba! Des chapeaux, des robes, des accessoires en tout genre et même un sarcophage!

Puis on a terminé notre visite par le cimetière de Greyfriars, bucolique dans la lumière printanière.

Là encore, on a appris plein de choses, notamment la signification des symboles gravés sur les tombes. Je ne vais pas tout raconter car, 1) j’ai bien sûr oublié la moitié (la brise dans les arbres, les jeunes feuilles si vertes, tout était si magique, je n’ai pas pu m’empêcher de filmer plein de trucs avec la GoPro… sauf que la carte SD nous a lâchés quelques jours plus tard, donc on a perdu tous les fichiers :'( beuh!) et 2) il faut bien garder un peu de mystère, pour ceux qui auront la bonne idée de réserver une visite guidée à Edimbourg! 😉

Puis l’heure est venue de dire au revoir à nos merveilleux guides… et d’aller prendre l’apéro! ^^’

Merci Mathilde et Jonathan!

Après un “kick ass apéro” sur la terrasse du Kick Ass bar, on a mangé dans l’ambiance feutrée du resto “Under the Stairs” avant d’aller récupérer nos sacs à l’hôtel puis de filer jusqu’à la gare de Waverley…

… Direction Glasgow!

A bientôt pour la suite des aventures! 🙂

“Caledonia, you’re calling me”

Bonjour!
Il y a bientôt deux semaines, je suis rentrée de trois merveilleuses semaines de vacances en Ecosse. Depuis, je n’ai qu’une envie: y retourner!
Mais puisque ce n’est pas vraiment faisable tout de suite, je vais pour l’instant me contenter de me replonger dans ces magnifiques souvenirs.

Kiloran bay, sur l’île de Colonsay

Est-ce que je suis en train d’annoncer que je vais à nouveau repousser la rétrospective Bretagne-Portugal pour parler d’Ecosse, encore et toujours? Absolument.

L’ascension de Beinn an Oir, sur Jura

Je sens que l’Ecosse aura toujours la priorité dans mes envies bloguesques — et que je n’arriverai pas à écrire autre chose tant que je ne me serai pas longuement épanchée sur mes récentes aventures dans cet incroyable pays — donc voici l’article introductif pour marquer le début de cette nouvelle rétrospective! 😉

Gate to Vatersay beach

Ces vacances printanières se sont déroulées en deux étapes. La première, avec ma famille, pour de précieux moments tous ensemble sur l’île de Barra. La deuxième, juste José et moi, à la découverte d’autres îles qu’on rêvait de visiter depuis un bail: Colonsay, Islay et Jura.

Twin Otter approchant Barra
Cerf sur l’île de Jura

On a voyagé en train, en avion, en ferry, en bus, à vélo, en voiture, à pied. On a dormi à l’hôtel, en auberges de jeunesse, sous tente. Et on a fait plusieurs chouettes rencontres, que ce soit au camping, à l’hostel, lors d’un ceilidh et même dans une chocolaterie!

Falaises sur l’île d’Islay
Fougères sur l’île de Barra

Et un truc qui nous a marqués ces vacances, c’est le nombre de personnes rencontrées qui semblaient étonnées qu’on adore revenir encore et encore en Ecosse alors qu’on habite dans un endroit aussi beau que la Suisse. On a eu une réflexion du genre de la part de deux Gallois, d’un couple d’Anglais et de plusieurs Ecossais. A chaque fois, on était un peu bouche bée, tellement pour nous c’est évident que l’Ecosse est absolument magique, et que même si la Suisse est belle, elle n’offre pas les mêmes choses que l’Ecosse.

Vue sur le 3e Pap of Jura

Les gens nous parlaient des splendides montagnes suisses, et c’est vrai qu’elles sont magnifiques. Mais l’Ecosse a aussi des montagnes, et pas que: elle a la mer! Les falaises. Les plages. La fraîcheur, aussi.

Balade côtière sur Islay

Un maître mot: îles. Ou côtes, ça joue aussi. L’Ecosse, ce n’est pas que des montagnes, des lochs, de jolies villes et un sens de l’accueil. C’est aussi des milliers de kilomètres de côtes, des îles incroyables, des paysages variés, de la flore et une faune qu’on ne rencontre pas chez nous. Du dépaysement, de l’émerveillement différent!

Razorbill dans le vent
Colonie de phoques sur la côte d’Islay

Quand on me demande pourquoi j’aime tant l’Ecosse, je n’arrive parfois pas à répondre avec des mots. L’amour, ça ne s’explique pas toujours. Mais les quelques photos de ces récentes vacances démontrent déjà bien selon moi l’incroyable beauté et diversité de l’Ecosse, source d’émerveillement.

Deux des très nombreux moutons rencontrés sur notre chemin!

Pourquoi j’aime l’Ecosse? Pour moi, c’est une évidence!

Lumière du soir sur l’île de Jura

Et voilà, c’était juste une petite sélection de photos un peu au pif — je n’ai pas encore tout trié…
Dès le prochain article, je vous emmène à Edimbourg pour la première partie de la rétrospective! 😉

Des airs de “Portagne”

Il est samedi, il fait tout gris, c’est l’heure de se poser devant l’ordi pour un premier article sur les vacances de l’été 2021!

Brume matinale dans la vallée du Douro

Plutôt que de plonger directement dans le premier épisode d’une longue série chronologique, je vais commencer par un aperçu général, une sous-sélection issue d’une sélection que je suis en train de concocter pour un album photo, comme un avant-goût de la rétrospective à venir.

Ces vacances d’été 2021 ont commencé par une semaine au Portugal entre amis. Cela faisait longtemps qu’on en parlait, et ça s’est enfin concrétisé!

Porto et sa sublime architecture

On a partagé notre temps entre la maison de famille de José dans la vallée du Douro, une visite de Porto et quelques jours dans le parc national de Peneda-Gerês, tout au nord du pays.

Expédition au milieu de la bruyère et des ajoncs

Au programme: de beaux paysages, une jolie rando, une superbe demi-journée de kayak et beaucoup, beaucoup de bouffe. 😉

Une superbe rivière du parc Peneda-Gerês

Après cette semaine entre amis, Laurine, Emeric et Nora sont rentrés à Genève, tandis que José et moi avons poursuivi notre road trip pour deux semaines supplémentaires, direction la Bretagne!

Vannes, notre porte d’entrée sur la Bretagne, entre mâts de bateaux et maisons à colombages
Quand 10 secondes de retardateur ne suffisent pas… 😉

Cela faisait bien longtemps que je rêvais de fouler le sol breton. Visiter cette région me semblait être un bon moyen de rassasier quelque peu ma faim d’Ecosse sans avoir à traverser la Manche.

La cabane de pêcheur de Saint-Cabo

Des côtes déchiquetées, des landes de bruyères, des trésors archéologiques, des forêts enchanteresses et beaucoup de vent… J’ai effectivement retrouvé quelques éléments qui me plaisent tant en Ecosse et en Irlande. Mais la comparaison s’arrête là, tant la région affiche une culture qui lui est propre — et notamment sa gastronomie.

Vestiges de plantes sur un mur de pierre

A commencer par le cidre breton, trop bon! On a adoré déguster de nombreuses “bolées” — j’aime d’ailleurs bien le principe de boire du cidre dans des tasses!

Coucher de soleil sur la presqu’île de Crozon
Une des nombreuses plages de sable

On a passé de nombreuses heures à arpenter des sections du fameux GR34, le Sentier des Douaniers, qui fait tout le tour de la Bretagne. Des kilomètres de chemin le long des falaises, avec vue sur l’océan. Cet immense horizon, si large, si vaste, ça m’avait manqué.

Face à l’Atlantique
Le phare de la Vieille, vu depuis la Pointe du Raz

On a adoré les paysages côtiers bretons, mais ça, on s’y attendait. Ce qui nous a surpris, c’est l’incroyable beauté des villes et villages. Je ne m’attendais pas du tout à traverser tant de bourgades médiévales si bien conservées, avec des maisons à colombages et des petites ruelles pavées partout!
Les fêtes médiévales dans le coin doivent être absolument magiques!

La bruyère en fleur! 🙂

On avait pris tout le matos de trek, donc on a marché un bout du tour de la Presqu’île de Crozon, histoire de faire une petite pause dans notre road trip. On n’a vraiment pas regretté, c’était absolument magnifique!

A Morgat, où on a commencé notre marche

En revanche, on a été assez choqués par la foule. Dans notre terrible ignorance, on ne se doutait pas que la Bretagne était aussi populaire que la Côte d’Azur. Il y avait du monde quasi partout, et ça n’avait rien à voir avec le “monde” qu’on avait cru avoir sur l’île de Skye en août 2016.
Les parkings bondés, les sentiers dangereusement érodés… On a bien senti que la capacité touristique avait atteint sa limite. On ne sait pas si c’était une année typique ou si c’était particulièrement tendu cette année, mais dans tous les cas ça ne devait pas être très agréable pour les locaux. J’aurai l’occasion d’en reparler au moment de vous raconter notre rencontre avec un mec qui nous a pris en stop!

La plage et la mer, le va-et-vient des marées, c’est toujours aussi magique et exotique quand on vient de Suisse!
Art géologique à chaque coin de falaise

Heureusement, il n’y a rien de tel que respirer l’air iodé en suffisance pour retrouver un semblant de calme et de plénitude malgré la pression touristique. Et comme partout, il y a toujours quelques points focaux qui concentrent la foule, mais dès qu’on s’en éloigne un peu, ça devient tout de suite moins frénétique.

Le mignonnet port du Conquet

Un autre aspect qui nous a surpris: le nombre de petits chocs culturels qu’on s’est chopés. Quantité de choses nous ont vraiment dépaysés, ce à quoi on ne s’attendait pas forcément en allant en France. On s’est rendus compte qu’on ne connaissait pas bien du tout ce pays voisin. ^^’
C’est peut-être aussi parce qu’on a plus l’habitude de faire des road trips et du camping dans les îles britanniques, on a commencé à prendre pour acquis des trucs qui sont en fait très différents en France (un exemple qui nous a particulièrement marqués: il n’y a souvent pas de PQ dans les campings, même quand ils coûtent un bras — et aussi la prolifération des campings à l’ambiance “Camping Paradis”. Et devoir porter un bracelet coloré pour se balader dans le camping, gros choc culturel! ^^’)

Teintes or et émeraude sur l’île d’Ouessant

Durant ces vacances, on a testé le temps d’une journée une activité nouvelle pour nous: le vélo électrique! Née de notre flemme de pédaler face au vent sur l’île d’Ouessant, cette idée fut clairement un éclair de génie de notre part. Eh oui, car sur Ouessant, le vent, il rigole pas, il souffle! 😉
Et j’ai un peu honte, mais la satisfaction d’être pour une fois la personne qui dépassait les autres dans les montées était vraiment grande, haha!

Mondialement connu en Bretagne: le phare de la Jument, à Ouessant

La Bretagne nous a épatés avec ses phares de ouf (on a d’ailleurs beaucoup aimé le Musée des phares, à Ouessant) mais aussi avec ses roches incroyables, notamment son granit. Il y a bien sûr la fameuse Côte de granit rose, mais aussi les menhirs de Carnac et d’autres sites archéologiques, et des maisons pittoresques à souhait lovées entre des blocs de granit.

On a visité plusieurs sites archéologiques, une de nos activités préférées. On a été très impressionnés par les cairns de Gavrinis et de Barnenez, un peu moins par les alignements de Carnac (surtout à cause de la visite guidée pas top).

Merveille préhistorique: le grand cairn de Barnenez

Un autre truc qu’on adore: la toponymie.
Les noms de lieux bretons sont absolument géniaux. Il y a ceux où on verrait bien une forteresse type Kaamelott (“Trégastel”), ceux qui ont des apostrophes (“Ploumanac’h”), ceux qui commencent par “Di-” et qui se prêtent bien aux “Vannes” (huhu: “Dinan”. Nan!), ceux où on ne serait pas étonné de rencontrer des elfes (“Lorient”,”Melgven”, “La Feuillée”) et ceux qui sont composés et carrément tirés par les cheveux (“Plounéour-Brignogan”, “Pleumeur-Bodou”). Il y en a plein qui commencent par “Plou-” ou “Ker-” et encore plus qui finissent par “-ac” (Muzillac, Moréac, Loudéac,…).

Mini florilège de ces noms qui font rêver (ou hausser les sourcils avec perplexité, c’est selon) lorsqu’on se perd sur Google Maps: Plouzélambre, Plufur (un p’tit nom de dragon, je trouve), Plougrescant, Scrignac (qui ferait un bon nom de méchant dans les Schtroumpfs), Plougonvelin, Roscanvel, Locronan, Plouhinec, Pluguffan, Pouldreuzic… Bref, je pourrais y passer la journée, mais je vais m’arrêter là. 😉

Côte de granit rose

On a eu beaucoup de chance avec la météo: pas une goutte de pluie!
On a aussi eu droit à quelques belles lumières et d’enchanteurs couchers de soleil.

Le Fort la Latte, très classe dans la lumière matinale

En Bretagne, on a même appris l’existence d’une nouvelle couleur: “glaz”.
Elle désigne les teintes bleu-gris-vert que prend la mer. Sans surprise, elle existe aussi en gallois, en cornique et en gaélique irlandais. 🙂

La langue bretonne a beaucoup décliné aux 19e et 20e siècles mais connaît un regain d’intérêt depuis les années 2000, tout comme la musique traditionnelle. On trouve des panneaux “Degemer mat” (= “Bienvenue”) partout et, côté musique, il y a plusieurs festivals qui ont l’air super. Soit dit en passant, “Bretagne” se dit “Breizh” en breton!

Un jeune goéland à Saint-Malo

Bref, l’été dernier, on a admiré des trésors paysagers et architecturaux, on s’est promenés au milieu des vignes au Portugal et le long des falaises en Bretagne, on a mangé des crêpes et des pastéis de nata, bu du cidre, écouté de la musique celtique, et bien plus!

Voilà, ce premier article d’introduction un peu fourre-tout touche enfin à sa fin. Je vais essayer de ne pas trop traîner pour concocter la véritable rétrospective, mais je ne promets rien. Et la semaine prochaine, je retourne déjà à Porto, mais pour le travail! 😉

Scot21#5 De la tourbière aux pavés

Bonjour!
Je reprends aujourd’hui la rétrospective des vacances écossaises en octobre dernier. Après notre trek sur l’Affric-Kintail way, nous avons passé une journée dans les transports pour rejoindre Edimbourg pour la suite du voyage.

Depuis Shiel Bridge, où nous avons campé à la fin du trek, nous avons pris deux bus pour rallier Inverness, où nous avons récupéré le reste de nos affaires et pris le train jusqu’à la capitale.

En fin d’après-midi, nous sommes arrivés chez Mathilde et Jonathan, rencontrés grâce à la communauté d’internautes écossophiles réunie par Sarah de French Kilt. Mathilde a créé Atelier Escapades, sa boutique d’artisanat qui met à l’honneur les tissus écossais, et a fondé avec Jonathan Auld Alliance Kiltmakers, leur atelier de kilts faits main. Ils nous ont généreusement accueillis chez eux, et on a passé un super moment! 🙂

Portobello beach

Après une super première soirée à Edimbourg, passée à manger du haggis, neeps & tatties préparés par Jonathan, à tournoyer avec des kilts et à discuter Ecosse et cosplays, nous nous sommes réveillés le lendemain prêts à flâner dans la ville.

Comme on était déjà venus à Edimbourg, on connaissait déjà la plupart des incontournables et on en a profité pour se promener, déambuler au gré de nos envies.
Premier arrêt: la plage de Portobello, qu’on n’avait encore jamais vue et qui se trouve pas loin de chez Mathilde et Jonathan.

Un troupeau de plantes dans la rue

Après quelques inspirations de l’air marin, on a fait demi-tour et pris le bus direction Dean Village, un pittoresque quartier.

Dean Village fait partie de l’intrigue d’un des livres de la trilogie écossaise de Peter May: The Lewis Man. Dans l’histoire, c’est là que se trouve un orphelinat où a vécu l’un des protagonistes.

On a continué notre balade le long du Water of Leith walkway, un coin que j’adore. En 2018, je l’avais suivi jusqu’à Leith, vers le port. Cette fois-ci, on a fait bien plus court et on est remontés par Stockbridge, un autre quartier connu pour ses petites rues pittoresques.

On est passés par une librairie indépendante que j’avais envie de voir depuis un moment: Golden Hare Books. Plein de chouettes bouquins, mais pas ceux que je cherchais, et j’ai été sage: j’ai juste acheté quelques belles cartes.

Notre quête de nourriture nous fait errer dans New Town puis remonter dans Old Town. On voulait enfin goûter les fameux sandwiches au porc de chez Oink, mais le shop de Hanover street était exceptionnellement fermé, donc on a continué jusqu’à celui de Victoria street, où la queue de clients était si longue qu’on a abandonné. ^^

Puisqu’on était déjà là, on a quand même fait un tour dans la boutique Harry Potter, avant d’aller manger des pies.

Une fois repus, la pluie nous a poussés à nous réfugier d’abord chez Blackwells, où il m’a fallu toute la retenue du monde pour ne pas acheter toute la section “Scotland” et “Nature writing”, puis au National Museum of Scotland, notre passage obligé à chaque visite.

Alors qu’on allait partir, on voit une affiche pour une expo temporaire sur l’essor des machines à écrire. Hop, ni une ni deux, on remonte pour aller la voir. Après avoir fait littéralement 5 fois le tour du musée, on a enfin trouvé l’expo, haha!

On n’a pas regretté, car elle était vraiment super! Elle parlait notamment de comment la démocratisation des machines à écrire a permis d’insérer plein de femmes sur le marché de l’emploi. Il y avait même de l’art créé à la machine à écrire, qui nous a vraiment impressionnés!

Dehors, il pleuvait encore. J’avais envie de visiter le Musée des écrivains depuis longtemps, malheureusement je savais qu’il était actuellement fermé. A la place, on se dit qu’on va enfin aller voir le palais de Holyrood. Pas de bol, il est fermé aussi! Juste pour s’abriter de la pluie, on se dit qu’on va aller au Parlement, qu’on avait déjà visité en 2016. Pas de bol, aussi fermé!

Alors qu’on commençait à désespérer, on atterrit au Musée d’Edimbourg, ouvert et, qui plus est, gratuit! C’était exactement ce qu’il nous fallait: un petit musée sympathique dans un superbe bâtiment donnant sur le Royal Mile.

Il est déjà presque 17h, c’est l’heure de rejoindre Sarah, Mathilde et Jonathan au Café Kilimanjaro! On rencontre donc enfin Sarah en chair et en os, le temps de déguster un bon chocolat chaud et du cake!

Sarah en profite aussi pour interviewer Mathilde et Jonathan pour le podcast “Ecosse Toujours” qu’elle tient avec Assa, une amie journaliste. C’était spécialement pour un épisode sur la mode et les textiles écossais, que vous pouvez écouter ici.

Des bonbons Harry Potter offerts par Sarah. Elle les distribue lors de ses visites guidées!

Après une deuxième très chouette soirée et nuit chez Mathilde et Jonathan, il est temps pour nous de quitter Edimbourg et de sauter dans le train pour notre dernière escale des vacances: Glasgow.

On a posé nos affaires à l’hostel avant de marcher sous la pluie direction le West End. C’était la première fois que José venait à Glasgow, et on a donc direct commencé par la crème de la crème: la magique université de Glasgow, aux airs de Poudlard.

A Edimbourg, j’ai récupéré une jupe tartan commandée à Mathilde, et donc je n’ai pas pu résister à une séance photo dans ce lieu enchanteur! 😉

Merci à José pour toutes ces photos, huhu!
La jupe est en tartan “Isle of Skye”, un de mes préférés — même qu’il en existe tellement, ce fut difficile de me décider! ^^
Si ça vous tente, Mathilde propose des jupes sur mesure dans tous les tartans tissés en Ecosse…! 😉

On a rapidement visité le Hunterian Museum, que j’avais adoré lors de mon premier passage à Glasgow en 2016. Cette fois-ci, je me sentais crevée et j’ai surtout profité des bancs pour me reposer…

En sortant du musée, surprise: le soleil est de sortie! 🙂

En se promenant sur le campus, on a été témoins d’une épique course-poursuite entre deux écureuils gris!

Même un peu de ciel bleu!

On s’est rendus à Ashton lane, une ruelle fameuse pour ses bars et son allure bucolique. Fatigués par nos pérégrinations citadines, on s’est posés dans un café pour reposer nos gambettes, lire et écrire.

Pour rentrer se reposer à l’hostel, on décide de tester le fameux métro circulaire de Glasgow. Très efficace pour retourner au centre-ville!

On est ressortis le soir pour manger au Babbity Bowsters, un délicieux resto. Je vous laisse rigoler en lisant les petits commentaires du menu. Je me suis régalée avec un Cullen skink en entrée, puis un délicieux cajun chicken!

Ensuite, retour à l’hôtel pour se vautrer devant “Scotland’s sacred islands with Ben Fogle” sur BBC iPlayer. Je crois bien que c’était la première fois qu’on allumait la télé dans un hôtel, haha — mais c’était pour continuer une série documentaire commencée avant les vacances.

Le lendemain, il pleut.
Notre programme: parcourir le Mural trail, un itinéraire pour découvrir les nombreuses oeuvres de street art de Glasgow.

En plus des fresques officielles, on s’émerveille de l’originalité à chaque coin de rue. Des clins d’oeil, de l’art urbain, partout. Un véritable délice pour les yeux.

On s’est abrité de la pluie et rempli la panse chez Mesa, avec une énorme pile de pancakes. C’était un café recommandé par Hidden Scotland, et c’était vraiment délicieux, avec un service très sympa!

On voulait ensuite visiter la Cathédrale, mais pas de bol, celle-ci était fermée.
C’était un peu la malédiction de ces vacances, liée au covid ainsi qu’à la COP26 et à des travaux d’entretien: plein, plein de lieux étaient fermés au public. Le musée d’architecture sur Charles Rennie Mackintosh, le Riverside Museum…

Heureusement, les fresques sont toujours là, elles! 😉
J’ai particulièrement adoré celles avec des rouge-gorges, l’oiseau symbole de Glasgow.
Les murs encerclant l’usine de bière Tennent’s sont eux-aussi recouverts de fresques très sympas, avec de vieilles pubs et des slogans, tels que “Turning rain into beer since 1885”.

Après une incursion dans l’est de la ville, on revient vers le centre. La pluie ne faiblit pas, ce qui mine un peu notre motivation à crapahuter dehors.

Fatigués par le pluie, on se réfugie chez Waterstones, où on a passé une bonne partie de l’après-midi à lire et écrire. J’ai toujours envie de tout acheter dans cette librairie, surtout dans les sections Ecosse et Nature writing! D’ailleurs, j’y ai retrouvé plein de bouquins déjà lus.

On est ensuite allés au cinéma pour voir… Harry Potter et la pierre philosophale! Eh oui, le film était diffusé pour fêter les 20 ans de sa sortie. On était bien assis et au sec, et ça nous a fait vachement plaisir de le revoir, surtout que ça allait bien dans le thème des vacances.

Une fois dehors, c’est de nouveau l’heure de manger. On est allés chez Paesano, une autre recommandation de Hidden Scotland. C’était bondé et ultra bruyant, mais les pizzas au feu de bois étaient délicieuses. Le choc culturel: le vin était servi dans des verres normaux, sans pied!

Après ça, on a récupéré nos gros sacs à l’hôtel et on est allés à la gare pour attendre notre train, qui partait à 23h. On était éreintés et il faisait frisquet, mais on s’est bien marrés en voyant tous les gens déguisés qui sortaient fêter Halloween en avance, la plupart complètement bourrés à même pas 22h (c’était le vendredi 29 octobre).

Enfin, notre train est prêt pour l’embarquement! C’était le début du long retour: nuit jusqu’à Londres, puis Eurostar, longue attente à Paris (on a joué à Dobble Harry Potter dans un café avec une petite fille, qui ne voulait ensuite plus partir ^^), train jusqu’à Genève, bus jusqu’à la maison! 🙂

Et pour clore cet article à rallonge, voici quelque photos du natel de José oubliées dans les articles précédents, histoire de finir sur une belle note ‘nature’ aux couleurs de l’arc-en-ciel!
De bien belles vacances, un bol d’air frais, une dose bienvenue d’Ecosse. ♥

Et voilà, maintenant que cette rétrospective de vacances est finie, je vais essayer de reprendre les autres… Et me connaissant, ce sera sûrement d’abord le voyage de l’été 2021, au Portugal et en Bretagne, car cette dernière ressemble un peu à ma chère Ecosse! 😉

See ya!

Scot21#4 Pluie sans accalmie

Dernier jour de trek, nous voici!

Camban bothy

Durant notre nuit dans le bothy de Camban, on a été bercés par un vent fort et une pluie incessante tambourinant sur le toit, qui nous ont rendus encore plus reconnaissants d’être à l’abri.

Au réveil, je sors faire pipi, en m’extasiant devant la vue comme la veille, et qu’est-ce que je vois sur le sentier, à 200m à peine? Quatre personnes qui avancent dans ma direction! Haha, on ne croise quasi personne pendant deux jours, mais bien sûr c’est quand je fais pipi en contrebas du chemin, pas du tout cachée, que des humains apparaissent! ^^’
Bon, finalement ils ont bifurqué bien avant ma hauteur, donc je n’ai pas eu l’embarras de devoir leur dire bonjour, ouf. ^^
On les voyait depuis le bothy pendant qu’on prenait notre petit-déj’, et on pense que c’était des travailleurs venus planter des arbres ou autre, car ils transportaient des gros sacs qui ressemblaient à de la terre.

La pièce du bothy où on a dormi

On a rempli le carnet du bothy, qui en était à sa toute dernière page, et on s’est amusés à lire les derniers messages. Deux jours plus tôt, des étudiants de Lairig de l’Uni d’Aberdeen étaient dans le coin et se sont réfugiés dans le bothy pour manger à midi, héhé. D’autres ont écrit une parodie de la chanson “Jolene”, ce qui fait que je l’ai fredonnée dans ma tête quasi toute la journée. Presque tous les messages mentionnent la pluie et la force des éléments — ce qui me fait sourire car c’est aussi ce qui ressort de mes derniers titres d’articles. ^^

On a plié bagages et quitté le bothy pour notre dernier jour de trek, sous une pluie quasi constante et un fort vent de face. Les gouttes de pluie attaquaient nos visages comme des millions de mini baffes froides, haha. Si on avait eu des masques de ski avec nous, on les aurait mis!

Ces couleurs 🙂

La météo était si humide et violente que je n’ai pas sorti l’appareil photo de la journée, c’est dire! En revanche, j’ai pris plein, plein de photos avec mon natel, car les paysages étaient trop beaux — même que la plupart des images sont floues, à cause du vent.

On s’est émerveillés toute la journée devant les magnifiques paysages: grosses cascades, méandres de rivière, jeunes forêts, incroyables couleurs d’automne, avec quelques grives, rouge-gorges et autres passereaux, et un cincle plongeur et un héron à la toute fin du trek!

On a changé de bassin versant, et ce n’est plus la rivière Affric que l’on longe ce jour-là, mais le cours supérieur d’Allt Grannda et Allt Cam-ban. La plus grande cascade d’Allt Grannda est impressionnante, mais les photos ne lui rendent malheureusement pas justice.

Nous traversons des coins magnifiques. Le sentier devient de plus en plus intéressant et raide alors que nous descendons vers les gorges d’Allt Grannda, après la cascade.

Les sommets du Kintail, une région qu’il me tarde d’explorer davantage!

En effet, le sentier s’est fait plus montagnard du bothy jusqu’à Glenlicht, avec pas mal de dénivelé négatif. Ce changement faisait du bien, il fallait plus se concentrer pour marcher et donc on était moins en mode “pilote automatique sous la pluie”. 😉

On a traversé un nombre incalculable de torrents et rivières, et le sentier était souvent inondé. Résultat: pieds mouillés. En plus de la semelle intérieure à changer, il faut donc que je regarde pour réimperméabiliser mes chaussures. ^^

Deux passerelles nous ont permis de traverser les gorges d’Allt Grannda puis le torrent Allt Lapain pour passer sur la rive gauche de la rivière Croe. Là, juste avant Glen Licht House (fermée, qui appartient à un club de mountaineering), on s’est réfugiés quelques instants dans des ruines pour manger une barre de céréales. On n’avait rien mangé depuis plusieurs heures, mais la pluie et le vent ne donnaient pas envie de s’arrêter pour un véritable pic-nic.

Les ruines ne protégeaient pas franchement de la pluie, on s’entend, mais elles étaient quand même utiles face au vent.

On a ensuite continué le long de la rivière Croe, belle dans sa large plaine alluviale. Il nous restait 6 km le long de Gleann Lichd avant d’arriver à Morvich, le point final du trek. On a commencé à sentir qu’on se rapprochait de la fin lorsqu’on a vu du bétail paissant tranquillement vers la rivière — et au milieu du chemin, aussi.

Vers Morvich, le village marquant la fin officielle du trek, on a échangé quelques mots avec un promeneur et son chien, qui nous a lancé un “Well done!”. Mais la marche n’était pas tout à fait finie pour nous. On a encore eu un long moment sur la route pour rejoindre Glenshiel et son camping.

En chemin, on se réjouissait de s’arrêter au Kintail lodge pour se réchauffer avec un bon chocolat chaud (ainsi qu’avec un petit repas au pub le soir), donc ce fut la grosse déception de découvrir qu’il était fermé. C’était sa première semaine de passage à l’horaire d’hiver, durant lequel le lodge n’est ouvert que le weekend.

Un mouton curieux, juste avant d’arriver à Morvich

A la place, on a donc directement rejoint le camping (ce qui signifiait encore 1,6 km de marche sur la route, clairement parcouru en mode pilote automatique, car on n’avait plus trop d’énergie à ce stade, notre moral étant un peu sapé par la pluie et le goudron). Au programme de la soirée: douche, cuisine et repas dans l’auvent de la tente. Le camping de Glenshiel a l’air d’être un coin sublime, mais entre la nuit, la pluie torrentielle et la fatigue, on en a peu profité.

Ces couleurs, encore! 🙂

Après manger, on n’a pas fait long feu, et je me rappellerai encore longtemps du plaisir de me glisser dans le sac de couchage et de sombrer profondément dans le sommeil!

La rivière Croe juste avant son embouchure avec Loch Duich, un loch salé

C’était donc déjà la fin de ce premier trek en Ecosse, mais sûrement pas le dernier, même si on aurait clairement préféré en célébrer la fin au pub avec un bon repas chaud et une pinte! 😉

Loch Duich, le long de la route entre Morvich et Shiel Bridge

Et ce n’est pas tout à fait la fin de cette rétrospective, puisqu’on a encore passé quelques jours à Edimbourg et Glasgow après notre randonnée. Mais ça, ce sera pour de prochains articles! 🙂

Scot21#3 Pluie et accalmies

C’est parti pour la suite du récit de notre trek sur l’Affric-Kintail Way en octobre 2021! Je reprends directement là où je m’étais arrêtée à la fin de l’article précédent.

Après une nuit plutôt mouvementée, la pluie et le vent fouettant inlassablement la toile de tente, je me suis réveillée à 7h20 en pleine accalmie.

Je saisis alors ma chance et sors faire pipi au sec. Et là, wahou, quelle claque! En arrivant la veille, entre la bruine et l’obscurité (il était 18h15 quand on a planté la tente), je n’avais pas remarqué à quel point le lieu était enchanteur, entre deux lochs entourés de montagnes.

Je retourne dans la tente pour récupérer l’appareil photo. Il fait encore un peu sombre, mais qu’est-ce que c’est beau! Je m’extasie devant le paysage. Lochs, montagnes, cascades et silhouettes de pins majestueux. Sphaignes et lichens tapissent le sol. Je vois brièvement la lune entre deux nuages.
Je pense aux poètes qui se sont sentis inspirés par les Highlands. Comme je les comprends.

C’était vraiment un de ces moments où j’ai l’impression que mon coeur pourrait exploser tellement il est rempli de bonheur. Cela m’arrive souvent dans la nature, et souvent quand il y a du vent. ♥

Happy selfie 🙂

Avec le retour de la pluie, je retourne dans la tente retrouver José, encore blotti dans son sac de couchage. Le bruit de la pluie qui tombe sur la tente ne nous motive pas trop à nous lever, et en plus c’est dimanche, donc grasse mat’ autorisée! 😉

On a récemment découvert la chaîne youtube “Fit for Adventure”. Sarah, une Galloise, y partage ses aventures de bivouac, trek, vélo, paddle et plus! En août dernier, elle a marché le Cape Wrath Trail, un des treks les plus exigeants et magnifiques d’Ecosse: 370 km de Fort William à Cape Wrath. Durant ce trek, elle mettait son réveil à 5h du mat’, ce qui nous a bien fait sourire avec José. Bon, il faut dire qu’entre août et octobre, le soleil ne se lève pas non plus à la même heure. ^^’

Le selfie du petit-déj’ dans l’auvent (avec un photo-bomb de graminée)

On a finalement émergé de nos cocons à l’accalmie suivante. Petit-déj’, pliage de tente, et encore quelques photos dans ce lieu magique que j’ai eu de la peine à quitter!

Toute la journée, le ciel nous a offert un spectacle aux multiples rebondissements, de la pluie et des accalmies en alternance et, chouette corollaire lorsqu’il y a un peu de soleil, plusieurs arcs-en-ciel!

Les quelques mémorables glorieux moments de lumière ont bien éclairé cette deuxième journée de marche, pluvieuse mais aux paysages magnifiques. Allez, c’est parti pour l’avalanche de photos, entre rares rayons de soleil et nuages obscurs.

Alors qu’on longeait encore le splendide loch Affric, on s’est fait dépasser par… un petit fourgon, à notre grande surprise! ^^ Il se dirigeait vers une maison isolée située après le loch. Et isolé, c’est le mot, quand il y a juste un chemin à peine carrossable qui mène chez soi. On a aussi vu une cycliste, mais sinon on n’aura pas croisé âme qui vive de la journée, si ce n’est un lagopède d’Ecosse, quelques passereaux (dont des grives), un rapace non identifié (mais qui ressemblait fortement à un aigle royal!) et deux grosses limaces noires.

Le bout du loch Affric était vraiment splendide, adjacent au petit Loch na Camaig, séparé de son voisin par une digue naturelle. Sous nos yeux se dévoile une superbe mosaïque de petits îlots herbeux et d’eau.

Après le loch Affric, on a suivi la rivière dans sa merveilleuse plaine alluviale, avec méandres et petits bras secondaires.

Le chemin se fait plus humide, voire carrément inondé, mais aussi un peu plus intéressant, de plus en plus étroit.
On zigzague entre les flaques d’eau et les coins tourbeux, ça fait des petits challenges sympas qui animent la marche! 😉

Après une petite pause pic-nic face à la rivière, entre deux averses, on est passés devant l’auberge de jeunesse de Glen Affric, à Alltbeithe, qui est réputée pour son isolement — puisqu’il faut environ 3-4 heures de marche pour l’atteindre depuis le parking le plus proche. Elle était déjà fermée à cette période de l’année, mais ça a l’air d’être un très chouette endroit où rester quelques jours, pour avoir le temps de bien explorer les environs — et notamment les sommets alentour!

La marche continue le long de la rivière. Le temps se fait de plus en plus maussade, le ciel s’assombrit gentiment, mais les paysages sont toujours aussi envoûtants.

On arrive aux croisements de plusieurs affluents qui se jettent dans la rivière Affric, nous offrant de jolies cascades au passage.

La vue depuis une passerelle bienvenue

Un peu avant 17h, après avoir traversé environ 150 torrents, ruisseaux et bouts de sentier inondés, on aperçoit Camban bothy, avec son toit rouge.

Camban bothy, c’est notre abri pour la nuit.
Après toute cette marche sous la pluie, on est bien contents d’arriver (surtout que j’avais des cloques sous les talons, un truc que je n’avais jamais eu, sans doute à cause de l’état désastreux de mes semelles intérieures… que je n’ai toujours pas changées, d’ailleurs, mais il faut vraiment que je le fasse).

On va faire le plein d’eau dans un torrent puis on s’installe dans le bothy, désert. Il y a plein de petits trucs laissés par de généreux précédents visiteurs, dont du chocolat chaud instantané Cadbury à l’eau — du véritable bonheur en poudre! Sur le moment, avec le froid, c’était le meilleur chocolat chaud (en poudre) de ma vie, et il nous a bien réchauffé l’âme.

C’était la première fois qu’on restait dans un bothy écossais.
J’ai dormi dans plusieurs refuges des divers Mountaineering clubs du pays, mais les bothies sont plus rudimentaires. Sauf exceptions, il n’y a dans les bothies ni eau courante ni électricité, mais ils sont en libre accès, avec possibilité de laisser un don si on veut/peut.

Merveilleux monde de chlorophylle

C’était donc notre première expérience en bothy et on n’a pas de point de comparaison, mais on a trouvé Camban bothy très bien aménagé, avec deux pièces, chacune avec une cheminée et du charbon de bois (mais on n’a pas fait de feu, en l’occurrence). Il y avait des cordelettes pour suspendre des affaires, un super chandelier avec des bougies, une grande table. La prochaine fois qu’on prévoit de dormir en bothy, on essaiera de penser à prendre des bougies pour ravitailler le stock!

Dehors, le vent et la pluie ont repris de plus belle, et on est d’autant plus contents d’être à l’abri. On a mangé nos plats déshydratés (à nouveau un très bon, du boeuf à la hongroise, et un vachement moins bon, du sauté de boeuf aux haricots), feuilleté un peu le carnet du bothy, puis on n’a pas tardé à se coucher!

Les alentours du bothy, avec une ruine

Dans le prochain article, je vous raconterai la dernière étape de ce trek! 🙂
Bye!