Tu t’envoles!

Bonjour à tous!
Olala, ça faisait tellement longtemps que je ne m’étais pas connectée au blog… J’ai pris peur en voyant la longue liste de brouillons d’articles. J’avais complètement zappé que j’avais encore à concocter toute la rétrospective des vacances d’été en Suisse, et même de week-ends encore plus anciens. Bon, ce sera sûrement pour 2021, à moins que je m’y mette pendant les vacances de Noël.

Mais en attendant, voici un (long) article de libellules, pour changer, haha!
J’ai récemment lu un petit livre d’Alain Cugno intitulé La libellule et le philosophe, qui m’a beaucoup plu. Certains passages partaient un peu trop dans de la philosophie complexe, mais d’autres m’ont vraiment parlé. J’ai donc voulu partager quelques extraits avec vous.

Sympetrum striolatum

Et c’est aussi l’occasion de partager des photos de mes terrains estivaux avec HEPIA, car j’ai posté quelques photos sur Instagram mais rien ici (shame on me!).

Aeshna cyanea femelle

Cet été, j’ai eu l’opportunité d’aller une semaine en Isère pour des relevés de libellules adultes et de macroinvertébrés aquatiques, puis j’ai encore fait du terrain à Genève et Yverdon dans le cadre d’un projet qui s’intéresse aux services écosystémiques des étangs urbains.

Crocothemis erythraea

Autant dire que j’ai plein de photos inédites qui dormaient sur mon ordinateur… Cet article est donc l’occasion de leur faire prendre leur envol!

Libellula quadrimaculata

Le vol, c’est d’ailleurs ce qui rend les libellules (adultes) si magiques!

Pour accompagner toutes ces photos de l’été dernier, voici donc quelques passages de La libellule et le philosophe, d’Alain Cugno (nouvelle édition au format poche, Albin Michel, 2014). Certains décrivent à merveille, je trouve, ce qu’est l’observation des libellules (ainsi que leur photographie). D’autres sont juste très bien écrits, poétiques, philosophiques. Il est possible que quelques extraits n’aient pas trop de sens hors contexte, et dans ce cas je vous conseille de lire le livre! 😉

Aeshna affinis, en Isère

“La seule réponse est l’envol […]
les libellules volent jusqu’au bout. En fin de saison, on les trouve, usées, les ailes réduites en lambeaux, manifestement épuisées. Et pourtant, elles volent encore. Comme si la seule réponse qu’elles savaient donner, à quelque situation que ce soit, était l’envol. De même que la pensée ne peut pas s’arrêter de penser, même lorsqu’elle est extrêmement affaiblie ou délirante, même lorsque la parole se dérobe, de même les libellules volent encore quand elles ne le peuvent plus”
(La libellule et le philosophe, p.104)

“Les libellules ne volent pas, elles s’en vont — toujours. Leur présence est leur départ. Elles nous quittent.” (p.101)

Deux Anax parthenope en pleine course aérienne, à la fois trop loin et à portée d’objectif.

“Je n’ai encore jamais réussi à photographier une libellule en vol. […]
Si bien que ce trait si caractéristique, si glorieusement caractéristique, qui est à l’origine de l’amour que je porte aux odonates, je ne le rencontre concrètement chez les grandes espèces au vol le plus spectaculaire que sous la forme de l’agacement, de l’impatience (“Vas-tu te poser, oui ou non?”) et de la frustration […]
Il y a ainsi ce paradoxe: ce qui nous est à tous le plus familier chez les libellules, leur vol, est aussi le plus inaccessible, le plus étranger à celui qui tente de les approcher passionnément. Pour entrer, d’ailleurs, dans le monde du vol des libellules, la photographie ne suffirait pas. Celles que j’ai vues sont décevantes. Je le dis sans trop de jalousie. Ou bien les ailes sont floues, tant leurs battements sont rapides, ou bien, nettes, elles paraissent en vrac, sans rien traduire de ce que l’on a vu de légèreté, de puissance et de rapidité.” (pp.91-92)

“Maintenant que vous avez décidé, la porte se referme derrière vous et vous entrez dans un monde neuf, puissamment orienté, prodigieusement intéressant (passionnant!) leur monde de marécages, de fossés remplis de végétation, de mares et de tourbières. Un monde où vous les chercherez sans relâche, un monde qui ne peut être fait que d’attentes souvent frustrées et de rencontres fulgurantes.” (p.30)

Orthetrum albistylum au milieu des joncs

“En verrai-je? Et si j’en vois, à quoi les reconnaîtrai-je? Par quel trait, cette fois-ci encore, signaleront-elles leur originalité immédiatement repérée parmi tout ce qui bouge et tout ce qui vole? […] Où sera la première que je verrai: dans l’herbe, au dos d’une fougère, plaquée contre un tronc d’arbre? Infatigablement en vol, ce qui est sa manière de dire “non” — ou immobile assez longtemps pour que la rafale canonique de sept clichés puisse être prise, ce qui est sa manière de dire “oui” ?” (pp.30-31)

“L’essence de la poésie se lit dans ce que dévoile une libellule photographiée: l’étrangeté d’un monde entièrement inventé.” (p.69)

“Il y a un monde qui est caché dans le nôtre.
Changer d’échelle change le monde. Leibniz s’en émerveillait: “Chaque portion de la matière peut être conçue, comme un jardin plein de plantes, et comme un étang plein de poissons. Mais chaque rameau de plante, chaque membre de l’animal, chaque goutte de ses humeurs est encore un tel jardin, ou un tel étang.” Et c’est là où l’originalité des libellules joue à plein. Q’un changement d’échelle nous ouvre à des mondes inconnus, qui ne le sait? Il suffit d’avoir vu une photographie d’acarien… Mais, justement, les acariens ne sont pas visibles à l’oeil nu, alors que vous avez une expérience familière des libellules — et voici que la photographie vous révèle qu’elles sont tout autres que vous ne pensiez.” (p.67)

“Les libellules s’en vont, quittent, vont ailleurs, et cet ailleurs est justement ce qu’elles habitent, là où elles volent, maintenant. Elles sont le détachement même. Elles ne tiennent à rien, si ce n’est à s’en aller. Elles habitent leur départ — elles sont toujours déjà arrivées là où elles ne finissent pas de partir. Une telle constance dans l’inconstance — une telle impatience patiemment habitée.” (p.102)

Exuvie d’Aeshnidae

“Il faut se rendre à l’évidence: [les libellules] naissent d’un ailleurs qui est leur propre perfection.” (p.114)

Délicat Platycnemis pennipes

“Les libellules sont des êtres de la distance moyenne. Trop petites pour être vraiment vues de loin, trop grosses et trop farouches pour l’être de très près, on les cherche et on les repère sans entrer dans leur monde puisqu’elles ne vous laissent pas le temps de changer d’échelle pour vous adapter. Repérées, elles se laissent approcher, mais repartent en se déplaçant d’une dizaine de mètres au moment précis où vous étiez sur le point d’y parvenir, semblables en cela aux grands cerfs des chasses mystiques, capables de vous emmener jusqu’à la sainteté ou jusqu’à la damnation parce qu’ils diffèrent constamment une promesse presque tenue.” (p.42)

Erythromma lindenii

“Mais le miracle s’est produit, votre attente anxieuse et déjà désespérée (décidément, je rentrerai bredouille) s’est transformée en un surcroît de tension qui pourtant est une détente. Il n’y a qu’un mot qui puisse traduire ce sentiment de satisfaction, celui de don. […] Une profondeur inouïe se creuse derrière ce que vous connaissiez déjà, avec une intensité qui vous certifie que maintenant, enfin, vous êtes devant la réalité.” (p.45)

Erythromma viridulum

“Les animaux vivent dans des oeuvres d’art. Même un pylône électrique devient poétique si un rapace s’y perche. La vraie vie existe, elle ne peut être offerte que par un mouvement qui n’était ni promis ni dû, et dont la libellule est la messagère.” (pp.46-48)

Un héron pourpré sur une photo ratée, prise avec des réglages pour libellules plutôt que pour oiseaux 😉

“Les oiseaux appartiennent à notre monde, se meuvent dans le même espace que nous, alors que les insectes nous font changer d’échelle, nous introduisent à un autre univers, un microcosmos qui exige qu’on parle une autre langue.” (p.34)

“Que se passe-t-il vraiment, lorsque je suis traversé par un éclair que je connais bien, d’une intensité unique, parce que je viens de repérer le scintillement caractéristique d’ailes nervurées comme des vitraux, ou la silhouette impossible à confondre, avec ses yeux énormes?
Etre naturaliste, c’est d’abord cela: éprouver une émotion indicible, simplement pour avoir reconnu son animal préféré.” (p.13)

Il s’agit des premiers mots du chapitre 1, intitulé “Etre amoureux des libellules”, et ils figurent sans conteste parmi mes préférés de tout le livre. En les lisant, j’ai su que le reste allait me plaire, me parler, me faire sourire et me rappeler des moments passés dans un étang, les cuisses bien au chaud dans les waders, en train de transpirer au soleil, les jumelles et l’appareil photo pesant autour de mon cou, mais tellement contente et le visage tout rayonnant lorsqu’une libellule passe enfin près de moi. 🙂

“[…] les libellules nous échappent en leur essence même — et là-bas, dans leur va-et-vient inaccessible ou, au loin, sur les étangs, nous ne pouvons les rejoindre qu’en imagination. Pour nous, qui voulons les photographier, la vérité du vol des libellules est quand elles se posent, c’est-à-dire quand elles ne volent pas.” (p.97)

J’adore le jeu de cache-cache que proposent les libellules, surtout les Zygoptères mais parfois aussi les Anisoptères, lorsqu’elles pivotent pour toujours garder leur tige de support entre elles et moi. Alain Cugno en parle à propos de Sympecma fusca, mais d’autres espèces font de même:

“[…] elle qui se tient d’ordinaire timidement plaquée contre une tige, un oeil dépassant sur le côté pour vous observer et tourner autour de son support afin de vous échapper.” (p.36)

Un Orthetrum cancellatum jouant à cache-cache à Yverdon
Le cache-cache se joue aussi avec les sauterelles 🙂
Sympetrum sanguineum
Jeune sympétrum aux ailes encore brillantes (probablement S. striolatum)

“C’est pourquoi l’identification est une activité très haute de l’esprit. La formule pourra paraître excessive à beaucoup: “Pourquoi diable voulez-vous absolument savoir s’il s’agit de Sympetrum striolatum ou de Sympetrum vulgatum? En quoi les intérêts de l’esprit sont-ils convoqués par le fait qu’un trait noir descende ou ne descende pas le long des yeux de cette pauvre bête? Votre libellule en sera-t-elle plus ou moins belle? Ne pourriez-vous pas vous contenter de la contempler? […]”
[…] Et encore: toute recherche de l’identité d’un animal est une éthique de la rigueur […]” (pp.147-148)

Ce passage m’a aussi bien fait sourire, en me rappelant des souvenirs de chasse au sympétrum, quand la bête me tourne le dos et ne montre que son abdomen, alors que je suis en quête de la longueur des taches sous les yeux! ^^

“Les animaux sont des réponses à des questions qui n’ont même pas eu à être posées.” (p.18)

“Les animaux sont des êtres énigmatiques parce qu’ils sont entièrement présents, là où ils sont. Fondamentalement affirmatifs, ils avancent leurs formes et leur couleurs comme des évidences irréfutables.” (p.19)

Enallagma cyathigerum

“[La photographie] ouvre l’instant et montre quelque chose qui pour avoir existé n’a cependant jamais été, car il s’est, dans la réalité, immédiatement transformé en autre chose: tous les éléments ont bougé et pris une autre configuration. Cette objectivité crée donc un lien au passé beaucoup plus fort que dans le cas de la collection — et même que dans le cas de la chasse — car il ne s’agit pas d’un souvenir, mais de la découverte de ce qui a eu lieu. Un fragment de passé qui n’a jamais été abrité par une mémoire.” (p.60)

Ribambelle d’Erythromma viridulum

“Toute votre activité d’entomologiste s’oriente vers l’identification des spécimens que vous rencontrez […] Qui “s’y connaît” en libellules est capable de les déterminer: mettre un nom exact donne accès à votre dignité de naturaliste. De là, l’importance des guides d’identification dont on attend qu’ils soient fiables et exhaustifs. Que le plus récent guide des libellules d’Europe fasse mention de Pachydiplax longipennis en lui consacrant autant de place qu’aux autres espèces alors qu'”il n’existe qu’une donnée européenne qui concerne la découverte d’une femelle morte sur une plate-forme pétrolière à l’est des Shetlands le 6/09/1999″ est profondément rassurant quant au sérieux de l’ouvrage.” (pp.137-138)

J’ai la version anglaise de ce guide des libellules d’Europe de Dijkstra et al., dont je viens justement de recevoir la nouvelle édition, et je l’adore. En revanche, la version française a commis l’impair de confondre Shetland, en Ecosse, et Shetlands, en Antarctique… pas très sérieux, tout ça! 😉
(A moins que l’erreur ne provienne de la citation, who knows!)

Un coeur de Sympetrum vulgatum

“Les idées sont des libellules
dont les mots sont les ailes et le corps.” (p.100)

— elles filent, comme des éclairs, nous traversent et puis s’en vont.

Sympetrum sanguineum faisant l’obélisque sur un Lythrum salicaria

Voilà, je m’arrête là, après un article aussi long que l’hiver qui nous prive de libellules adultes — mais il y a la neige et plein d’oiseaux qu’on voit mieux sur les branches nues des arbres, donc ça compense! 😉

J’espère que ces photos et extraits de livre vous auront plu, et je vous donne rdv bientôt pour la rétrospective de cette folle année 2020!

Sheltie19#30 The End

Hello!
Ça y est, voici venu le dernier article de la rétrospective shetlandaise (plus d’un an après le retour de ces vacances, eh oui, j’ai pris mon temps). En gros, il ne me reste qu’à vous montrer quelques photos prises avec mon natel et que je n’avais pas pris le temps de caser dans un autre article, ainsi que deux petites vidéos! Allez, c’est parti pour plein de petits trucs qui n’ont rien à voir les uns avec les autres!

Coucher de soleil au camping de Levenwick

On commence avec une photo des superbes “nouveaux” billets de 10£ de la Royal Bank of Scotland, sortis en 2017. En 2016, j’avais eu droit à la sortie d’un superbe nouveau billet de 5£, avec un portrait de Nan Shepherd et des poissons, mais le 10£ est tout aussi magnifique, avec deux belles loutres! Et j’adooore quand il y a des dessins d’animaux sur la monnaie ou les billets. Je me réjouis donc de voir le prochain billet de 20£ (qui va sortir ou est sorti en 2020), qui normalement aura des écureuils! 🙂

Loutres!

Un autre grand bonheur des vacances, en plus de s’émerveiller devant la monnaie (et de s’amuser à trier ses pièces par date pour voir l’évolution du profil d’Elizabeth II ^^), c’est de goûter les bières locales — choisies exclusivement sur la base de leur étiquette, of course. Les 60° North et Azure de la brasserie de Lerwick étaient plutôt pas mal, si je me souviens bien, ainsi que Dark Island, une bière des Orcades que José aime beaucoup. Et puis il y a Birds & Bees, une bière brassée près de Stirling, qui a remporté la palme de l’étiquette la plus jolie des vacances. D’ailleurs, la bouteille vide trône encore sur la bibliothèque!

Ces vacances à Shetland étaient nos troisièmes en mode “road trip + camping” dans les îles britanniques. Pour tous ces voyages, on a été accompagnés par de fidèles sacs de couchage (empruntés à mes parents, car leurs sacs — ultra vieux et qui perdent gentiment leurs plumes — ont le chouette avantage de pouvoir s’accrocher pour ne former plus qu’un seul grand sac de couchage)… mais qui, d’après leur étiquette, ne sont pas adaptés pour Shetland! A vrai dire, Shetland n’apparaît même pas sur la carte (et de manière générale, l’Ecosse a une forme ultra bizarre), mais on suppose que l’archipel serait en blanc, comme les Alpes, les Orcades et le Grand Nord. Quoiqu’il en soit, on a de loin pas crevé de froid, surtout qu’il a fait pas mal chaud durant ces vacances.

Dans les rues de Lerwick, on a rencontré une chèvre en train de lever des fonds, et en plus elle s’appelait Connor, quasi comme mon oncle Conor.

Le cake, c’est la vie. Et qu’est-ce qu’on a mangé de délicieux cakes durant ces vacances! Ci-dessous à droite, une part gigantesque de gâteau au café, dans le tea-room le plus septentrional du Royaume-Uni, sur Unst. Pour notre plus grande honte, c’est la première fois de notre vie qu’on n’a pas réussi à finir une part de cake… Pour le coup, on avait vraiment eu les yeux plus gros que le ventre, car on venait de manger une délicieuse soupe aux poivrons avec des petits sandwiches (typique lunch British). Mais on n’a pas résisté, le cake avait l’air trop bon…

Au Royaume-Uni, en plus de l’excès de cake, je vois souvent ma consommation de thé exploser, sans doute à cause de l’atmosphère et de la bruine. En plus, dans le camping de Levenwick, il y avait une tasse de l’Université d’Aberdeen, héhé!

Shetland, plus encore qu’ailleurs en Ecosse, n’a pas un méga super réseau de téléphonie et internet. Du coup, on voit souvent des messages rigolos à ce sujet dans les cafés et restaurants, comme ici au Victoria’s Vintage tea room (le tea room le plus au nord du Royaume-Uni, je le rappelle, car apparemment c’est vraiment une information capitale, d’ailleurs c’était écrit absolument partout, même sur les serviettes, donc impossible de l’oublier): “Our wifi likes playing hide and seek – sometimes it’s there and sometimes it’s not!

L’Ecosse, en plus des incroyables paysages, de la pub food, de la musique, de la faune et flore de ouf et de la lumière, on aime bien y aller souvent car, soi-disant, il n’y fait pas trop chaud en été. Sauf qu’à chaque fois qu’on y est, bah il y a des records de chaleur. On avait eu droit à 30°C sur l’île de Skye en 2016 (ce qui créait un contraste saisissant avec l’eau quand on avait le courage de se baigner, car celle-ci était plutôt autour de 14°C), et à Shetland on a vu le thermomètre pointer à 26°C! Pourtant, quand on cherche sur Google, la température max annoncée en août (le mois le plus chaud) est plutôt de 13-15°C. Bon, on ne va quand même pas se plaindre, mais on ne s’y attendait vraiment pas!

En plus de scruter la température, un autre jeu favori des road trips c’est… de repérer les panneaux annonçant des financements de l’Union européenne! Pas difficile: en Ecosse, il y en a partout — en plus ou moins bon état et plus ou moins récents. ^^

Vu sur Foula
Vu sur Yell, dans un mini camping dont on ignorait l’existence et dans lequel on se serait bien posés un moment!
Vu sur le drakkar exposé vers Haroldswick, sur Unst

Au début des vacances, avant de prendre le ferry pour Shetland, on est passés au Waterstones d’Aberdeen — qui avait d’ailleurs déménagé depuis 2016. J’avais prévu d’y acheter plusieurs livres que je rêvais de lire depuis un moment mais que je ne trouvais pas en e-book, où dont la couverture était tellement belle que je les voulais en papier. Eh oui, car les livres de Waterstones ont souvent des couvertures magnifiques! Rien que de marcher dans les rayons rend heureux, tellement c’est coloré. En plus, il y a toujours des citations affichées par-ci, par-là.

Parmi mes achats de ce jour figure “The Salt Path”, de Raynor Winn, un livre que j’ai absolument adoré. C’est l’histoire — vraie — d’un couple de quinquagénaires qui sont expulsés de leur maison suite à une injustice terrible du système de… justice britannique, et qui se retrouvent sans emploi, tout ça la même semaine où ils apprennent que le mari a une maladie incurable. Ils décident alors de se lancer sur le South West Coast Path, la randonnée la plus longue du Royaume-Uni (que j’ai vachement envie de faire depuis un bail, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai acheté le bouquin), qui fait notamment le tour des Cornouailles. C’est poignant, c’est bien écrit, et c’est du “Nature writing”, mon genre préféré. C’est aussi l’un des seuls bouquins lus durant ces dernières années qui ne se déroule pas en Ecosse, haha! J’ai eu une grosse période où je ne lisais quasi que des autobiographies de gens ayant tout lâché pour aller vivre sur des îles écossaises: “Island on the Edge: A Life on Soay”, d’Anne Cholawo, que je recommande à fond; “Island Wife”, de Judy Fairbairns, où j’ai un peu moins croché; “The Outrun”, d’Amy Liptrot, le livre qui m’a lancée dans le genre et que j’ai adoré; ou encore “Sea Room”, d’Adam Nicolson, qui m’a à la fois énervée et assez plu — je le trouvais trop prétentieux par moments, j’avais l’impression de lire “Les Confessions” de Rousseau.

Un proverbe que j’adore et que j’aime balancer à chaque averse depuis des années, bien avant de savoir que c’était écossais. Je l’avais lu pour la première fois dans le magazine “La Salamandre”, et depuis il est resté bien ancré.

L’été dernier, c’est aussi l’été où j’ai essayé de faire quelques prises vidéo… pour un effet plutôt mitigé, haha! En voici quand même deux. La première a été prise sur l’île de Noss. Je prenais en photo un macareux tout maladroit et hésitant qui n’arrivait pas à rejoindre un petit replat de la falaise, et je me suis dit que j’allais aussi le filmer. En oubliant bien sûr de retourner l’appareil (car je prenais des photos verticales)… Le puffin va-t-il réussir à rejoindre ses potes à l’étage inférieur? Suspense…

Et puis voici une petite compilation de quelques moments “wildlife” des vacances! Je vous conseille de couper le son, car le vent qui hurle dans le micro, ce n’est pas super intéressant – ni agréable pour les oreilles. Au programme: phoques très curieux sur Foula, fous de Bassan de Noss, jeune traquet motteux, loutre en plein repas, et bien plus!

Et voilà, cette rétrospective est finie, et ça me fait un petit pincement au coeur! L’Ecosse me manque en ce moment, et j’ai adoré pouvoir revivre ces vacances en écrivant ces articles. Mais je vais enfin pouvoir m’attaquer à une foule d’articles en attente… Des sorties en montagne, des vacances en Suisse et, bien sûr, une tonne de libellules! 🙂

Et puis, je pense déjà au prochain voyage… Je rêve d’une combinaison Glasgow, Arran, Islay, Jura et Colonsay… Peut-être au printemps prochain, si la situation le permet!

A bientôt! 🙂

Sheltie19#29 Pilgrimage to Downton Abbey

Bonjour!
Incroyable mais vrai, me voici de retour pour l’AVANT-DERNIER article de la rétrospective shetlandaise (qui n’est plus vraiment shetlandaise, puisqu’on est déjà en Angleterre)!

J’ai mis le temps, mais pour ma défense, j’ai passé presque tout le mois de juillet sur le terrain pour mon nouveau job à HEPIA (et c’était super cool, donc il y aura “bientôt” (= quand j’aurai le temps, avant 2025 j’espère!) une avalanche de photos de libellules) et j’ai aussi emménagé avec José! C’est donc le premier article que j’écris depuis mon nouveau chez-moi, avec vue sur un carré d’herbe/terre morte qui est supposé être un jardin!

Bref, revenons-en à nos moutons britanniques! José et moi nous sommes réveillés dans le camping de York, prêts pour une loooongue journée de route jusqu’à Douvres. Heureusement, nous avons décidé d’incorporer quelques détours afin de rendre la journée plus intéressante, héhé!

C’est ainsi que nous nous sommes arrêtés pour manger dans le village tout mignon de Bampton.

Ce village a servi de décor dans la série “Downton Abbey”, qui est clairement devenue le thème de la journée! La veille, déjà, on y avait pensé en allant à Ripon et York, car des scènes s’y passent et ces deux villes sont souvent mentionnées dans la série. C’est comme ça qu’on s’est dit qu’on pouvait continuer sur notre lancée, en allant voir d’autres lieux de tournage!

On a ainsi vu la fameuse église qui apparaît plusieurs fois dans “Downton Abbey”, notamment pour les enterrements (oui, car même si ce n’est pas “Game of Thrones”, il y a quand même pas mal de personnages qui meurent, je trouve).

Tout le village est plutôt bucolique et tranquille, avec de jolies maisons de briques. En partant, on a tout de même réussi à croiser un car de gens suivant un tour organisé spécial “Downton Abbey”. Comme quoi, ça devient même une destination touristique!

On a ensuite repris la route, et Hyundi — la voiture — a franchi son 88’888e km (pas des vacances, je vous rassure, mais de sa vie de voiture!). JUste après cet événement notable, on est arrivés à Highclere Castle, LE château de Downton Abbey!

On est arrivés juste trop tard pour visiter le château (de toute façon, vu le prix, je ne sais pas si on l’aurait fait), mais on a quand même pu accéder au parc, immense!

Ça nous a fait une bonne pause, après toute cette route. On a visité plusieurs jardins, une prairie fleurie, la boutique (of course),…

Le château est encore habité par un comte et une comtesse, et c’est un vrai business: visites, café, mariages, fêtes, etc. Il faut dire que ça doit coûter vraiment cher, d’entretenir un domaine pareil. Ça rappelle d’ailleurs les tourments des proprios dans “Downton Abbey”, qui sont toujours en train d’essayer de sauver leur “estate” de la faillite.

Toute contente, sur LE banc ^^

La baraque a un sacré cachet, il faut l’avouer, donc on n’a pas lésiné avec les photos, haha!

Dans le monde réel, la partie de la bâtisse réservée aux domestiques est en fait un café/boutique. Comme on ne se refait pas, on a pris du cake.

Puis on a continué notre loooongue route jusqu’à Douvres, où on est arrivés à 20h30 dans le pire hostel du Royaume-Uni. C’était la deuxième fois qu’on y dormait, et certainement la dernière (surtout qu’on dirait que de nouvelles opportunités de logement sont apparues… mais la prochaine fois, on testera peut-être la version “prendre le ferry en Belgique ou à Amsterdam et directement arriver à Newcastle pour éviter l’autoroute de folie”).

Brexit street art

Et puis le lendemain, comme “d’habitude”, réveil avant l’aube pour prendre le ferry et rouler, rouler, rouler et encore rouler, direction la maison!

Après presque un mois sur la route, à en prendre plein les yeux dans les îles Shetland, on est arrivés à Genève, où Bamako nous attendait, vivant mais tout faible, avant de s’en aller durant la nuit… Ça a rendu le retour déchirant. J’ai encore et toujours le coeur serré en y repensant, surtout que c’était tout juste il y a un an et quatre jours.

Mais malgré tout, ce voyage à Shetland aura été l’un de nos plus beaux (on dit ça à chaque fois qu’on rentre de vacances, mais c’était vraiment un mois magnifique)! Les rencontres, les paysages, les oiseaux, les cakes, les marches, le vent, le soleil… On a vraiment adoré cet archipel, son énergie, sa faune… Il faut dire qu’on a eu beaucoup de chance, et je pense notamment aux orques, une observation qu’on n’oubliera jamais!

J’ai encore un mini article pour finir cette rétrospective, avec quelques photos que je n’ai pas placées dans les articles précédents, deux ou trois anecdotes, et un ou deux films! Mais c’est l’heure des vacances, donc cet article ne paraîtra en tout cas pas avant une bonne semaine!
A bientôt! 🙂

Sheltie19#28 Heading south

Bonjour à tous!
Me voilà de retour après une longue absence… Il faut dire que ça a été un mois bien chargé: j’ai terminé mon master (yihaaaa), augmenté le temps de travail de mon assistanat à l’Uni, commencé un nouveau travail à HEPIA en parallèle (prochaine étape: le doctorat!), cherché un appartement avec José,… Bref, j’ai été (et suis toujours) bien occupée!

Mais il faut quand même que je termine cette rétrospective shetlandaise, on y est presque! 😉 Et puis, j’ai aussi beaucoup rêvé d’Ecosse ces temps-ci. Grâce à Sarah, la créatrice du blog French Kilt, on a suivi des pub quiz virtuels sur l’Ecosse durant le confinement (et ça se poursuit, tous les derniers vendredis du mois), et maintenant il y a même des visites virtuelles d’Edimbourg. Bref, me voilà bien dans l’ambiance pour me replonger dans les derniers souvenirs de vacances (et dire que c’était il y a déjà quasi un an!).

THE pancakes de Foodstory, Aberdeen

Je reprends là où je nous avais laissés: le ferry de retour à Aberdeen. Après la terrible nuit, on a dormi un peu dans la voiture vers le port puis on est allés prendre notre petit-déjeuner chez Foodstory, un merveilleux café sur Thistle street. Je rêvais de ses pancakes et de son mocha depuis mon retour d’Erasmus, ils sont DÉLICIEUX. Sauf qu’avec les entrailles toutes retournées par la nuit sur le ferry, on n’avait pas très faim… On devait avoir l’air de zombies: on n’arrivait quasi pas à manger et on voyait l’horizon qui tanguait. Bref, je n’ai pas vraiment pu exaucer mon rêve comme je l’avais imaginé. Résultat: je rêve encore des pancakes de Foodstory. Pour patienter, j’ai commencé à faire des pancakes à la banane pendant le confinement, yum!

On a ensuite fait quelques courses chez Morrisons (là encore, souvenirs, souvenirs!). Dans le parking, un goéland a atterri avec 0% de grâce sur le toit de la voiture, ça nous a méga fait sursauter!

Le coupable qui a osé se poser sur le toit de la voiture avec la légèreté d’un éléphant de mer

Et puis on a quitté Aberdeen pour retrouver la route côtière, les rouges-gorges, la campagne tranquille et aussi… les dual carriageways, pour filer vers le sud. En chemin, on est repassés par Perth, et on s’est à nouveau arrêtés chez Cardo, pour d’incroyables pizzas. Il y avait un monde fou dans l’ancienne capitale écossaise. On a d’abord cru qu’il devait y avoir les Highland Games, mais en fait c’était “The Great Perthshire Tattie Run”, une course où les participants portent des sacs de patates de je ne sais combien de kilos!

On a roulé toute la journée jusqu’aux Borders, dans le sud de l’Ecosse. C’était une région qu’on ne connaissait encore pas du tout, et ça nous a tellement donné envie d’y revenir pour y passer plus de temps!

Scott’s view

En route pour le village de Melrose, on s’est arrêtés à Scott’s view, un point de vue réputé pour avoir été l’un des préférés de Walter Scott, le grand poète/auteur écossais du coin. De ce point de vue, on peut admirer la vallée du fleuve Tweed, qui coule en contrebas (et est le troisième plus grand fleuve d’Ecosse!).

On a rejoint le charmant village de Melrose, où on a été accueillis comme des rois dans notre premier B&B des vacances! Incroyable mais vrai, c’était notre premier vrai lit depuis plus de trois semaines (alors que d’habitude, lors des voyages précédents en Ecosse et en Irlande, on s’offrait un B&B environ une fois par semaine). Et après la mauvaise nuit de la veille sur le ferry, c’était juste un pur bonheur.

Notre B&B, “Braidwood”

On est sortis se balader dans le village, vraiment joli et intéressant. C’est notamment là que le rugby à sept a été inventé (avant les pubs quiz virtuels de French Kilt, je ne savais même pas que ce sport existait). Dans les alentours, on trouve les Eildon Hills, où le roi Arthur serait enterré, d’après la légende. Dans le coin, il y a également un fort romain, l’abbaye de Dryburgh et Abbotsford House, la maison de Sir Walter Scott. Bref, il y a de quoi s’occuper, et on a vraiment hâte de retourner un jour dans les Borders pour étudier tout ça de plus près.

Avant tout, Melrose est surtout connu pour son abbaye, aujourd’hui en ruines. On n’a juste pas eu le temps de la visiter, car on est arrivés un peu tard, mais de toute façon je ne crois pas qu’on aurait pu lui rendre justice: on était tellement crevés, on n’aurait pas enregistré grand-chose. ^^’

C’est là, dans Melrose Abbey, que Robert The Bruce est supposé être enterré, ou du moins son coeur. Si ce n’est pas déjà fait, c’est le moment de regarder “Outlaw King“, ne serait-ce que pour les paysages et les prestations de Chris Pine et Florence Pugh.

L’horizon qui tanguait ne m’a pas empêchée de prendre beaucoup trop de photos, comme d’habitude.

Le soir, on a mangé dans un super bon resto, choisi pour son Balmoral chicken, un plat dont José rêvait depuis son dernier passage à Edimbourg en novembre 2016. C’était hyper bon mais, là encore, mon estomac chamboulé n’a pas pu faire honneur à mon plat… Fatigués comme on l’était, on est vite allés dormir, dans un vrai lit, sous un vrai duvet. Quel confort!

Le lendemain, entre les restos de la veille, le vrai lit et le petit-déjeuner de ouf du B&B, on commençait à se sentir comme des pachas en vacances. On a repris la route, toujours direction le sud, mais avec le rêve de revenir un jour dans les Borders: les collines verdoyantes, les abbayes, les portails imposants derrière chaque buisson, les allées d’arbres anciens et les tunnels de verdure… Wahou!

On a emprunté la route de Jedburgh, conseillée par un hôtelier de Spiggie originaire du Yorkshire, et qui longe une forêt et un loch bordé de pins. Ça y est, nous voilà déjà en Angleterre.
Premier véritable stop: Ripon, petite ville du Yorkshire qui figure dans la série “Downton Abbey”.

C’est super mignon, avec plein de pavés et de belles briques — et des fleurs, plein de fleurs. On a mangé un délicieux petit repas dans un tea room avant d’aller voir la fameuse cathédrale de Ripon, classée au patrimoine mondial (et dont on n’avait jamais entendu parler, bien évidemment ^^).

Puis on reprend la route, direction York! On y était déjà passés en 2016, mais que de nuit et sous la pluie. Cette fois-ci, on aura pu voir d’autres bouts de la ville, et de jour! Mais aussi avec une masse d’autres touristes!

Des immenses groupes guidés, une foule dense,… Le pire, c’était certainement vers The Shambles, une rue médiévale connue pour ses maisons biscornues. Autrefois, c’était le coin des boucheries (il y en avait 25 en 1872, eh oui, dans la même rue!). De nos jours, on dirait Diagon Alley: il y a des boutiques Harry Potter et des références à la saga tous les trois mètres.

The Shop that must not be named…

Mais bon, il faut avouer que la ville est toujours aussi belle, avec ses façades, sa cathédrale incroyable,…

Ce jour-là, on a décidé de visiter une autre attraction touristique: le Jorvik Viking Center, conseillé par un grand-père et son petit-fils rencontrés à Shetland et qui étaient partis sur la trace des vikings. C’était sympa, mais un peu bondé. Le principe? On se balade dans des “capsules” de type train fantôme qui nous font découvrir un village reconstitué d’après des fouilles archéologiques, avec plein de mannequins, maisons, musiques d’ambiance. J’ai trouvé la partie musée plus intéressante, mais il y avait tellement de monde que c’était difficile de voir tout ce qu’on voulait et de s’attarder pour tout lire.

Après cette visite “viking”, on a déambulé en ville, en reconnaissant des coins vus vite fait trois ans auparavant.

Notre ticket de parking allait expirer, donc on a rejoint la voiture et on a conduit une dizaine de minutes jusqu’au camping de Millbridge Farm, qui s’est avéré être un camping pour riches. On faisait un peu tache, avec une tente et sans BMW, entourés de caravanes autrichiennes, mais on était contents de se poser quelque part.

Et puis le coin était tout mignon! On est partis se promener dans le village voisin, Naburn, et on a aperçu un beau martin-pêcheur.

On a aussi trouvé notre première cabine téléphonique transformée en stand d’information/abri pour défibrillateur.

Le coin est joli, mais a l’air un peu snob. Partout, des maisons très grandes aux jardins hyper entretenus et d’immenses panneaux “Private”.

On est retournés au camping pour manger des nouilles du Tesco, et on a eu plusieurs visiteurs! Tout d’abord, un caribou (c’est donc moi qui fait des bois à José ^^):

Caribou!

Et puis un chiot appartenant à une famille du camping! Il nous est arrivés dessus en bondissant, tout joyeux. S’il avait été abandonné, José l’aurait bien gardé, haha!

Pas pratique de manger ses nouilles tout en caressant le chien

Allez, c’est fini pour aujourd’hui! Dans le prochain article, on continuera notre descente vers le Sud! Et puis quand cette rétrospective sera enfin finie, j’aurai encore d’autres excursions à vous raconter, plus proches de la maison et bien plus récentes.

A bientôt! 🙂

Sheltie19#27 Bye bye Shetland

Hello! Aujourd’hui, ce n’est pas le dernier article de la rétrospective, mais c’est le dernier article sur Shetland — après, il nous fallait encore rentrer!

On commence par la superbe Spiggie beach, où nous sommes allés nous promener après notre marche à Westerwick.

Outre le magnifique sable blanc, les eaux du coin sont apparemment très riches. Sur le groupe Facebook Shetland Birds & Wildlife, quelqu’un partage régulièrement de superbes photos de nudibranches, ou limaces de mer, prises à Spiggie, ainsi que d’autres petites créatures marines fascinantes.

De manière générale, les eaux écossaises abritent coraux, étoiles de mer, anémones et plein d’autres animaux marins colorés qu’on ne soupçonne même pas depuis la plage. Pour avoir une meilleure idée de cette mystérieuse vie colorée, ça vaut vraiment la peine de regarder le superbe documentaire “Hebrides, islands on the edge“, narré par Ewan McGregor (4 épisodes dévoilant la vie de la faune, flore et des humains des Hébrides), ainsi que l’épisode 3 de “Making Scotland’s landscape” sur la mer, disponible sur YouTube.

Bref, on ne s’est pas aventurés dans l’eau mais on a bien pris le soleil en marchant sur la plage, profitant de ces derniers moments seuls au coeur de ce magnifique archipel.

Puis on s’est finalement arrachés à Spiggie beach et on a décidé d’aller à Sumburgh Head pour la dernière fois. Il faut dire qu’il faisait tellement beau!

On est arrivés juste à temps pour prendre un petit café et un crumble aux cerises avant que le foodtruck de Sumburgh Head ne ferme.

On a dégusté ça en admirant le paysage, avec la vue sur Bressay et les falaises de Noss au loin, avant de rentrer à Levenwick pour notre dernière nuit au camping.

Vue sur les falaises de Noss, au loin

Le lendemain, c’était le jour du départ! On a donc dit au revoir à Levenwick pour de bon et on est allés passer la journée à Lerwick, où on a traîné au café de Mareel, fait un peu de shopping (j’ai acheté un bandeau en laine d’agneau tout doux pour les oreilles) et visité le Town Hall.

Sur Commercial street, la principale rue marchande, on a croisé la Shetlandaise de Burra rencontrée dans plusieurs campings, avec sa fille, et on a discuté un moment, c’était super sympa. La ville était très animée, car il y avait un bateau de croisière dans le port ce jour-là.

Après avoir mangé une soupe au Peerie shop & café, on est allés au Böd of Gremista, qui abrite le Shetland Textile Museum. On y a vu des exemplaires de tricot, tapis, métier à tisser, broderie,… On sent vraiment que la laine est une institution, à Shetland.

On a rencontré une femme qui filait la laine avec une sorte de toupie, un ancien instrument utilisé par ceux qui n’avaient pas de rouet, à l’époque romaine déjà. On a aussi appris l’existence du “Back to back challenge”. Le principe? Le plus vite possible, tondre un mouton, nettoyer et carder la laine, la filer, puis tricoter un pull. A la fin, on peut voir la photo avec le mouton tondu et un homme avec son pull tout neuf! Le record est de moins de huit heures, mais je ne me rappelle pas de la durée exacte!

Puis on a encore fait des courses, on est retournés au Mareel pour un bon coffee cake, puis on a fait le tour des activités qui avaient lieu devant le musée. C’était la “Sail week”, et il y avait des bateaux exposés, des bateaux télécommandés, des sorties en mer,…

Puis c’était finalement l’heure d’embarquer sur le ferry, notre maison pour la nuit! On y a retrouvé un couple de Londoniens vu dans plusieurs campings, une fille de la sortie à Foula, ainsi que le super couple de Yorkshiriens aussi rencontrés lors du day trip sur Foula.

Vue sur Mareel et Bressay en arrière-plan

Il s’est avéré que les Yorkshiriens ont vu le même pod d’orques que nous, le même jour, mais un peu plus tard. On les avait repérés à Lunna Head, tandis qu’eux les ont vus vers Mossbank. On a partagé plein de souvenirs — ainsi que nos photos, car ils regrettaient de ne pas avoir pris de photos des orques.

On est restés sur le pont pour le départ, et José en a fait un timelapse (qui file un peu le tournis):

En attendant de libérer le ferry

On a d’abord eu droit à de jolies vues sur la capitale, toute grise sous les nuages.

Town Hall sur la colline
Moi toute contente avec mon nouveau bandeau
Bain’s beach

Puis on a longé Bressay, puis le South Mainland. Il commençait à faire froid, donc on est rentrés. Pour passer le temps, on a acheté des billets pour voir “Men in Black: International”. Sympatoche film, parfait pour repousser un peu l’échéance de rejoindre nos sièges pour une nuit pas très confortable.

En arrivant à la hauteur de Fair Isle, le vent s’est levé, et ça a commencé à secouer un peu. Après l’arrêt dans les Orcades, c’est devenu carrément tempétueux. Le ferry bougeait dans tous les sens. Nos sièges étaient quasi à l’étage le plus haut, et pourtant des vagues venaient fouetter les fenêtres. Tout le plexiglas dans le bateau tremblait, ça donnait une sacrée ambiance Titanic. Chaque personne qui tentait de marcher pour aller quelque part se transformait en pirate bourré, trébuchant et tombant à moitié à cause de la houle. Je pense que j’aurais pu avoir un peu peur, mais j’ai été trop occupée à vider mes entrailles à partir d’1h du matin. J’ai ainsi pu forger des amitiés insoupçonnées dans les toilettes des filles, avant d’enfin réussir à m’endormir par terre sur la moquette. Quelle nuit! Le matin, on a appris qu’on avait eu affaire à des vents de niveau 9 sur l’échelle de Beaufort, soit juste avant le niveau tempête!

Bref, on avait trouvé que l’aller était plutôt confortable du point de vue navigation… mais on n’a pas pensé ça au retour. C’est pas comme si j’en faisais encore des cauchemars, mais presque. En quittant Shetland, on se disait que c’était tellement génial qu’il fallait absolument qu’on y revienne, et que finalement le trajet n’avait pas été si long. Mais là, après cette nuit d’horreur sur le ferry, j’avoue qu’il me faut du temps pour me refaire à l’idée d’embarquer pour une nouvelle nuit à me faire ballotter par la mer du Nord. ^^ Surtout qu’on a physiquement mis du temps à nous en remettre: les trois jours suivants, on avait encore la tête qui tournait et l’horizon qui tanguait quand on était à l’arrêt. Sur le ferry, José a d’ailleurs rencontré un pêcheur, qui lui a raconté que ça faisait 20 ans qu’il bossait en mer et qu’il n’avait jamais eu le mal de mer comme ça avant.

Quoiqu’il en soit, mise à part la nuit houleuse (c’est le prénom), on a vraiment passé d’incroyables vacances sur Shetland! Et le voyage n’était pas encore terminé, il nous fallait encore redescendre jusqu’en Suisse. J’ai donc encore 2-3 articles à vous concocter avant de finalement clore ce chapitre! See ya soon! 🙂

Libellulite aiguë

Voilà, le mois de mai vient déjà de se terminer! Un mois de mai sans Fête de la danse, sans spectacle d’impro, sans swing, sans Médiévales d’Andilly, mais un mois quand même rempli de libellules!

Mâle Libellula depressa, bois des Mouilles

J’ai encore la rétrospective shetlandaise à finir, ainsi qu’une magnifique journée passée à la montagne mi-mai à raconter, mais je ne pouvais pas attendre plus longtemps avant d’inonder le blog de photos de libellules et autres créatures rencontrées au gré de mes balades du mois dernier!

J’ai surtout passé du temps au bord de l’Aire (dont la fréquentation a à peu près quadruplé avec le confinement…!), et José et moi sommes aussi allés trois fois au Bois des Mouilles. On voulait un peu suivre l’évolution de l’étang après les travaux de 2019. Il est à nouveau bien rempli et les libellules sont de retour, même si je n’ai pas revu Coenagrion pulchellum, ni Brachytron pratense, vus le printemps dernier.

Tandem de Coenagrion puella

Les 9 et 24 mai 2020, on a revanche revu la dose de Sympecma fusca. 🙂

Sympecma fusca

Bien sûr, on a aussi croisé grenouilles vertes et oiseaux à foison. Et notamment un beau pic épeiche sur un tronc mort recouvert de mousse bien verte. 🙂
Un jour, on a discuté avec un homme qui nous a dit qu’il avait aperçu un martin-pêcheur et les couleuvres, héhé!

La libellule qu’on a vue en plus grand nombre au Bois des Mouilles durant le mois de mai, c’est sans aucun doute Libellula depressa. Comme l’année dernière, on en a également revu dans le fossé du pré de la Gavotte, en compagnie d’Orthetrum cancellatum.

Au Bois des Mouilles, on a notamment eu le plaisir d’observer plein de femelles Libellula depressa en train de pondre. Et une fois, on a même eu droit à de sacrées bagarres, avec des mâles fonçant sur les femelles en pleine ponte!

J’ai filmé une femelle pondant dans un coin tranquille, car je trouve impressionnant de voir les mouvements de ponte! En mettant le son, on peut avoir aussi une idée de l’ambiance, avec les grenouilles et oiseaux en charge de la bande-son (et notamment une foulque macroule donnant de la voix vers la fin!). 🙂

Au bord de l’Aire, on a également revu Aeshna isoceles, comme l’année dernière. Deux mâles se sont installés sur deux parties stagnantes à 20 mètres d’écart et se livrent de violentes batailles de temps à autre. Ils n’hésitent pas non plus à s’en prendre à leurs voisins, un Anax empereur et un mâle Libellula depressa.

Aeshna isoceles

On a vu plein d’autres espèces au même endroit: Platycnemis pennipes, libellule déprimée femelle, agrions jouvencelles, Ischnura elegans,… L’accès au coin est en revanche assez restreint, ce qui rend les photos difficiles. En triant des essais ratés de photos d’Aeschne en plein vol, j’ai eu la surprise d’avoir des fois des grenouilles nettes en arrière-plan, haha! ^^

Trouvez la libellule déprimée femelle!
Plein de Platycnemis et Coenagrion en train de pondre

L’aeschne isocèle a bien éprouvé ma patience, ne se posant absolument jamais… Sauf bien sûr les jours où je passe sans l’appareil photo, haha! Il y a quelques jours, je me promenais avec José, et elle était là, sagement posée sur son brin de carex. ^^ Mais je ne désespère pas de réussir un jour une photo d’Aeshna isoceles posée, avec son triangle isocèle bien visible. 😉
En attendant, je me contente de photos floues en vol (même que j’aurais vraiment bien voulu que la suivante soit nette! Elle est passée tellement proche de moi!).

Au bord de l’Aire, ça fait un petit moment qu’on n’a plus revu le faucon crécerelle résident, par contre les hérons, poules d’eau, milans noirs et foulques sont au rdv, ainsi que les harles bièvres parfois. On a aussi vu des Calopteryx, virgo et splendens, papillonner au-dessus de la rivière.

Calopteryx splendens

En plus des zones humides, les prairies fleuries bourdonnent de vie! Je n’ai pas revu d’ascalaphe, mais c’est tellement chouette de voir tous ces papillons, bourdons et abeilles! 🙂

Ce mois de mai, quand je n’étais pas en train d’observer des libellules (c’est-à-dire, la plupart du temps), je bossais sur mon mémoire sur les libellules! Eh oui, car la fin approche…!

Orthetrum cancellatum au bois des Mouilles
Nymphéa en fleur

Une autre bonne surprise de dimanche dernier au bois des Mouilles: Libellula quadrimaculata, qui a littéralement posé devant l’objectif après une vingtaine de minutes à nous voler autour!

Sur les photos suivantes, trouvez: Libellula depressa et Anax imperator!

Libellula depressa
L’empereur de l’étang

Dimanche dernier, à chaque fois que José et moi essayions de partir, une nouvelle espèce de libellule venait nous narguer et je ressortais illico presto l’appareil photo! La plus belle surprise: mon premier Anax parthenope! 🙂
Il ne s’est pas posé de notre côté (sûrement à cause de l’anax empereur qui patrouillait son secteur) mais j’ai quand même pu capturer quelques photos floues d’hyper loin:

Alors qu’on allait finalement rentrer, un Lestes viridis à peine émergé est carrément venu se poser sur la jambe de José!! C’est le tout premier que j’ai vu cette saison.

Allez, fini pour aujourd’hui, je vous laisse avec une de mes photos préférées du mois, un Anax imperator très coopératif!

Bye et à bientôt!

Update du 2 juin 2020: je viens de rentrer d’une petite balade digestive avec José riche en observations de libellules, donc je les rajoute vite fait ici!

Pour commencer, c’est un tandem d’Orthetrum brunneum qui m’a accueillie lors de mon arrivée vers la Gavotte. Le petit fossé humide bordant le pré des poneys bouillonnait de vie: ça volait de partout! Libellules déprimées, Orthétrums bruns, étourneaux prenant leur bain, moineaux,…

Coeur copulatoire d’Orthetrum brunneum

Plus loin, ce sont 4-5 chardonnerets élégants qui se sont envolés d’une superbe prairie fleurie sous nos yeux. 🙂 Malheureusement, pas de photo, tout s’est passé bien trop vite!

Nouvelle surprise: l’Aeschne isocèle a daigné se poser quelques secondes, héhé! Je savais que je l’attraperai un jour. 😉 Mais bon, elle était quand même loin, ceci est une photo sacrément recadrée.

Et puis, dernière bonne surprise: alors qu’on approchait du pont du Centenaire, on voit un tandem de Gomphidae nous passer devant! C’était la première fois que j’en observais au bord de l’Aire. Le mâle est repassé et s’est posé non loin de nous dans un arbre. Verdict: Onychogomphus forcipatus!

Je suis vraiment contente de l’avoir croisé, car jusqu’ici je n’en avais pas vu au stade adulte, j’avais juste trouvé une exuvie au bord du Rhône lors du terrain pour mon master.

Et voilà, cette fois c’est vraiment fini!
Bye pour de vrai! 😉

Sheltie19#26 W comme Westerwick

Et aussi W comme Whisky! 😉

Bonjour à tous! Aujourd’hui, c’est parti pour un looooong article avec pleeein de photos. Eh oui, car on en a vu, des beaux paysages côtiers, durant ces vacances à Shetland, mais la marche qu’on a faite à Westerwick nous a vraiment coupé le souffle. Le soleil était de la partie et c’était juste une de ces journées absolument magnifiques, où tout est beau. 🙂

Après un délicieux petit-déjeuner au Cake Fridge & Tea room, on est allés à Silwick, dans l’ouest de Mainland, pour une marche d’environ 8.5 km. Dès les premiers pas, on se retrouve face à des paysages côtiers magnifiques, avec des stacks impressionnants.

A l’ouest, on a eu de superbes vues sur Foula, avec ses hautes falaises.

Falaises, stacks, sphaigne, petites criques, tapis de fleurs, le tout sous le soleil, c’était vraiment splendide. 🙂

Tout cet espace, cet immense horizon <3

C’était notre dernière marche avant notre départ de l’archipel, donc j’en ai aussi profité pour prendre plein de photos de notre compagnon de voyage, Whisky MacKenzie!

South Mainland était magnifique, au milieu d’un océan étincelant sous le soleil.

Whisky en pleine orientation

Dans un précédent article, j’avais déjà mentionné ce petit livre rouge, “Shetland, 40 Coast and Country Walks”. On le voyait un peu partout et on l’a finalement acheté sur Unst. Toutes les marches qui sont dedans figurent déjà sur Walkhighlands, mais c’était pratique de ne pas avoir besoin d’internet pour se renseigner sur les possibilités de marche. Ça ne remplace pas une vraie carte, et il manque des infos capitales je trouve (genre le dénivelé), mais c’était quand même sympa et on s’est attachés à ce petit bouquin. Grâce à lui, on a sans doute fait bien plus de petites marches que ce qu’on pensait au départ! Ça devenait presque un peu addictif de faire le plus de marches possible. ^^ Et puis ce bouquin fait partie d’une collection avec des livres de ce genre pour plein de régions du Royaume-Uni, donc on a encore du boulot! 😉

En plissant les yeux en direction du sud, on a même réussi à apercevoir Fair Isle! On était super contents, surtout qu’on espère bien y aller un jour.

Fair Isle au loin

Et puis on a vu une baleine de Minke, héhé! 😀
Elle a plongé et resurgi quelques fois avant de disparaître dans les profondeurs.

Une baleine de Minke proche de la côte
Foula au loin
Foula

Après avoir passé une petite colline, on s’est retrouvés au milieu des moutons et très exposés au vent, donc José a même pu sortir son bonnet! 😉

On a vu les habituels oystercatchers, fous de Bassan, sternes, skuas et fulmars, qui bataillaient dans le vent.

Skua!

Le retour nous a fait passer par une plaine tourbeuse avec de la mousse sphagnum de toutes les couleurs. C’était comme de marcher sur un nuage bien moelleux.

Et puis on a bouclé notre marche et sommes retournés à la voiture pour de nouvelles aventures. Cette dernière journée entière sur l’archipel n’était en effet pas encore finie, mais ce sera tout pour aujourd’hui!

A bientôt pour la suite! 🙂

Sheltie19#25 West Burra

Hi! 🙂
C’est parti pour un nouvel article de la rétrospective shetlandaise, avec plein de photos et peu de texte, car il faut vraiment que je travaille! 😉

Vue depuis le camping de Levenwick

On s’est réveillés à Levenwick sous un beau ciel sec et on a roulé jusqu’à West Burra, une île atteignable sans ferry grâce à des ponts qui relient Mainland à Trondra et Trondra à West Burra.

Le temps d’arriver au départ de notre marche, les nuages se sont un peu rapprochés. Le temps a oscillé entre soleil, nuages, ombre et vent, c’était magnifique.

Vue sur Minn beach

Le programme de la matinée: faire le tour de la péninsule de Kettla Ness, qu’on rejoint en passant par Banna Minn, une splendide plage-tombolo au sable blanc.

*paradise*

Après celui de Saint Ninian’s isle, il s’agissait de notre second tombolo des vacances. Et qu’est-ce que c’est beau!

Etonnamment, on n’a vu aucun mammifère marin/aquatique de toute la balade, ce qui devait être une première. Normalement, quand on ne voyait pas de loutre, on avait au moins droit à un ou deux phoques, voire une baleine au loin!

Chardon!

Mais c’était quand même une superbe balade, on a adoré l’atmosphère du lieu! Et on a vu plein d’oiseaux, dont un groupe de sternes et deux plongeons catmarins.

Et des moutons, of course!

Bon, je vous laisse regarder les photos! 😉

Ci-dessous, José a dans la main un petit guide qui a été un fidèle compagnon lors de ce voyage. Je vous en parlerai davantage dans le prochain article!

Mes cheveux permettent de prouver la présence de vent ^^
Vue sur Mainland
Vue sur Sumburgh au loin

On a mis deux heures et demie à faire le tour de la péninsule, avec une petite pause carotte passée à scruter l’eau si jamais un animal pointait le bout de son museau. De retour à la voiture, il commence à bruiner, sacré timing!

Whisky la tête en bas durant toute la balade

On a roulé jusqu’à East Burrafirth pour aller manger un délicieux repas au Cake Fridge and Tea room — avec bien sûr de délicieux cakes en dessert! Après ça, sans surprise, on est retournés à Levenwick pour faire une petite sieste. ^^ Une fois sortis de notre courte hibernation, on est descendus à la plage de Levenwick. On a repéré des empreintes de loutre dans le sable et on a vu un phoque commun, des sternes, un fou de Bassan, deux plongeons catmarins, des cormorans, des fulmars et plein de bécasseaux qui couraient sur la plage, ainsi qu’un adorable groupe de gravelots qu’on a observé un moment aux jumelles. 🙂

Trouvez les limicoles! 😉

De retour au camping, on a joué aux cartes et discuté avec Tony et un couple de Sud-Africains “homeless”, qui enchaînent les voyages à vélo sur toute la planète. Là, ils avaient roulé jusqu’à Shetland depuis… Heathrow! Et leurs vélos sont bien équipés, ils se trimballent carrément des verres à vin! ^^’

Incroyable injustice au Jeu de l’EPFL… Trois “10” pour José!

Et voilà, c’était le récit d’une très chouette journée plutôt tranquille!
Le prochain article parlera d’une journée vraiment super (enfin, d’une partie de cette journée, car elle était tellement cool que j’avais beaucoup trop de photos pour un seul article ^^)… la dernière journée entière sur l’archipel! :0

A bientôt! 🙂

Sheltie19#24 Hillswick and back again

Hi there! 🙂
C’est parti pour la suite de la rétrospective shetlandaise. Aujourd’hui, je vous raconte notre dernière journée dans la péninsule de Northmavine avant de retourner à Levenwick, où se trouve notre camping préféré.

Camping de Braewick

Contre toute attente, on se réveille sous un ciel gris mais sec. Ces vacances, on aura vraiment eu du bol les jours où on devait plier la tente, car elle était miraculeusement toujours sèche! Ah, les petits plaisirs de la vie. ^^̈́’

Vue sur l’hôtel de Hillswick, le grand bâtiment en bois clair

On a donc plié bagage et on est allés faire la marche du Ness of Hillswick, d’un peu moins de 8 km. Comme souvent, on se retrouve à longer la côte et on croise quelques oiseaux, dont un gravelot (ci-dessous à droite) et des limicoles non identifiés.

On a aussi rencontré un berger sur son quad qui gueulait en rassemblant ses moutons. ^^

Ronas Hill au loin

On a guetté les loutres, sans succès, mais on a tout de même vu un phoque (c’est un peu le minimum syndical, dans le coin ^^). Et puis la côte était très sympatique, avec la vue sur West Mainland d’un côté et Ronas Hill de l’autre, la tête dans les nuages.

Goélands marins

On est passé devant un mini phare solaire puis on s’est extasiés devant les falaises rose-rouge de Braewick, les Drongs et d’autres splendides stacks. On voyait même le camping de Braewick qu’on venait de quitter, juste en face!

Les Drongs, et le camping de Braewick en arrière-plan

L’un des stacks avait une forme d’aileron de requin ou de nageoire dorsale d’orque, selon l’angle.

Selfie avec nageoire dorsale
Les falaises rose-rouge 🙂
Ribambelle de stacks

Tout en continuant à prendre des photos des Drongs de tous les côtés (je suis incorrigible), on a commencé à longer l’autre côté du Ness of Hillswick, pour faire une jolie boucle.

On a de nouveau croisé quelques brebis avec des agneaux vraiment jeunes et bien sûr incroyablement choux.

A la queue leu leu sur le sentier
Redescente sur Hillswick

A la fin de la balade, on est passés jeter un coup d’oeil au Hillswick Wildlife Sanctuary, une association qui recueille des jeunes loutres et phoques en mauvaise posture. Le plus souvent, ce sont des jeunes qui ont été séparés de leurs parents lors de grosses tempêtes, ou dont les parents ont disparu.

Une jeune femme nous a présenté trois jeunes phoques communs de 5 semaines, chacun retrouvé seul, séparés de leur mère après de forts vents. Ils étaient absolument adorables. Ils venaient d’être placés dans un bassin extérieur plus grand et observaient leur nouveau territoire, essayaient d’en sortir, nageaient dans l’eau avec grâce, soufflaient bruyamment par leurs narines… Ils allaient être relâchés à l’âge de 12 semaines environ, plus tard qu’à l’état sauvage (où ils arrivent à plus ou moins se débrouiller dès 6 semaines), car ils devaient tout apprendre par eux-mêmes.

Le centre s’occupait également de loutres au moment de notre visite, mais celles-ci étaient gardées à l’écart des visiteurs/humains car elles allaient bientôt être relâchées et les contacts étaient donc minimisés.

Hillswick Wildlife Sanctuary

On a quitté le sanctuaire vers 13 h et on est retournés au café du camping de Braewick pour y remplir nos estomacs. Les gérants ont leur propre ferme et proposent donc du boeuf maison, provenant du pré d’à côté. On a aussi mangé du cake au chocolat, car pas grand-chose n’arrive à rivaliser avec les incroyables cakes British géants, il fallait donc profiter pendant qu’on y était! ^^’

Dernière vue sur les Drongs avant de partir

On a ensuite dit au revoir aux deux adorables serveuses qu’on avait régulièrement croisées durant notre séjour à Braewick (une ado jouant super bien du fiddle et une Française) et on a roulé jusqu’à Lerwick. Plus on s’approchait, plus le temps était… disons… humide (j’allais écrire “pourri”, mais je trouvais trop négatif ^^).

A Lerwick, on a fait quelques emplettes avant d’aller admirer de superbes voiliers, dont le “Sea Cloud”, venu de Norvège pour une semaine spéciale de célébration de la voile.

“Sea Cloud”

On a discuté avec une autre touriste qui nous avait repérés au camping de Braewick (small world!), puis on est retournés planter notre tente au camping de Levenwick, où on est arrivés en même temps qu’une famille anglaise également croisée dans plusieurs autres campings. Décidément! ^^ On a aussi bien sûr retrouvé Tony, l’Anglais quasi résident du camping, qui nous a lancé un joyeux “Welcome home!”. Il faut dire que c’est un peu l’impression qu’on avait, de retourner à la maison. 🙂 Avec la vue sur la mer (sauf ce soir-là, car il y avait un sacré brouillard), la salle commune pour manger au sec (et à l’abri des midges) et discuter, et aussi John, le warden volontaire du camping, que ça faisait marrer de nous voir cuisiner dans la bruine! Il nous a même pris en photo pour l’envoyer à un autre couple de Suisses qu’il connaît bien car ils viennent chaque année pour prendre des photos sous-marines de fous de Bassan qui plongent!

La photo prise par John le warden

Et voilà, c’est fini pour aujourd’hui! On approche de la fin de la rétrospective, mais j’ai encore de sacrés coups de coeur à partager!
Bye et à bientôt! 🙂

Sheltie19#23 Eshaness

Hello!
C’est parti pour la suite de la rétrospective shetlandaise. Mine de rien, on se rapproche quand même gentiment de la fin (mais gentiment, hein!)! Et puisque c’est impossible de savoir avec certitude si on pourra voyager cette année, eh bien je vais pouvoir inonder le blog de photos de libellules et de quelques escapades en Suisse!

Mais on n’en est pas encore là, pour l’instant, c’est retour à Shetland!

Pour notre deuxième jour sur la péninsule de Northmavine, on a fait une chouette boucle de 13 km à pied en partant du phare d’Eshaness.

On a revu les superbes falaises aux origines volcaniques, sous une lumière vraiment splendide.

Cette fois-ci, on n’était pas seuls, contrairement au petit tour qu’on avait fait un soir deux jours plus tôt. Il faut dire que les falaises sont très connues et que des cars de touristes y viennent. D’ailleurs, au café de notre camping, il y avait régulièrement de grands groupes qui débarquaient. On a appris que certains étaient des passagers provenant des immenses bateaux de croisière faisant escale à Lerwick

Mais après une dizaine de minutes, on était de nouveau tout seuls! Comme quoi, à Shetland, il n’y a vraiment pas besoin de marcher beaucoup pour avoir l’impression d’être seul au monde.

Dans certains coins, les roches sont d’un noir absolument fou: là encore, il s’agit de restes volcaniques!

Du noir… au rose!

On a longé la côte dans une herbe magnifiquement verte, en franchissant stile après stile.

Je viens d’ailleurs tout juste de chercher la traduction de stile, car je viens seulement de me rendre compte que je ne sais pas quel est l’équivalent français. Verdict de Linguee: échalier!

Comme d’habitude, on croise des petits îlots rocheux et des moutons.

Après un petit moment, on s’est retrouvé sur une route au trafic inexistant. Pas une voiture, pas un humain, et même pas de mouton sur la route!

En revanche, on a eu une petite rencontre ornitho avec un oiseau émettant des cris plaintifs et se camouflant à merveille dans la bruyère. Il s’avère, après vérification grâce au groupe facebook “Shetland birds and wildlife”, que c’était un jeune pluvier doré! 🙂

Peu après, on est arrivés au Tangwick Haa Museum, qui porte sur l’histoire locale. La gardienne était adorable et a proposé de garder nos sacs pendant qu’on visitait les trois salles composant le musée, remplies d’objets hétéroclites, notamment la robe de mariée en soie de la femme d’un laird et des blocs de tourbe servant de moules pour la fabrication de hameçons!

Puis, on a pique-niqué dans le joli walled garden avant de reprendre notre marche côtière.

Au détour d’une plage rocailleuse, on est tombés sur tout un groupe de phoques qu’on a un peu remarqué au dernier moment. On était en train de discuter et on n’était pas du tout attentifs, donc ce fut une surprise mutuelle!

On les a observés un petit moment. Certains petits curieux nageaient proches de nous, d’autres bronzaient sur leurs rochers… et certains se bousculaient pour avoir une meilleure place!

Pendant cette partie de la balade, on a aussi eu de superbes vues sur Dore Holm, le “cheval qui boit”, sous plein d’angles différents!

Dore Holm et colonie de phoques
Ribambelle de phoques communs

Dore Holm, Dore Holm, et encore Dore Holm!

Des linaigrettes 🙂
Holm sous un autre angle
José qui m’attend, assis sur un “échalier”, huhu

Durant notre marche, on a aussi rencontré un Viking habillé de vieux filets recyclés, héhé. Il était bien sympathique. 😉

Puis nous avons bouclé notre boucle en retrouvant le phare d’Eshaness, après 4 heures environ (pauses incluses). Les nuages se sont amoncelés dans le ciel et on change donc notre plan initial, qui était de gravir Ronas Hill, le sommet de Shetland, situé à 450 mètres d’altitude.

A la place, on a décidé d’aller jeter un coup d’oeil au nord de Northmavine, en voiture.

Des Minions vers Hillswick

On a roulé jusqu’à Isbister, la pointe nord de Mainland, où on a trouvé un avion parqué devant une maison ainsi qu’un panneau interdisant d’aller plus loin en raison de l’Official Secrets Act. Bref, autant dire qu’on ne s’est pas attardés et qu’on a fait demi-tour.

On a ensuite roulé jusqu’à Collafirth Hill, le départ de la marche pour Ronas Hill, d’où on a une sacrée vue sur Sullom Voe et les environs. Ronas Hill est connue pour avoir des habitats de type toundra arctique, et on avait envie de voir à quoi ressemblait le coin, qui était effectivement bien différent du reste de l’archipel. C’est également dans ce coin que des harfangs des neiges de passage sont parfois aperçus. Là, point de chouette, mais une averse du tonnerre qui commence. Hop, on rentre donc au camping.

Pour une fois, ce ne sont pas les midges mais la pluie qui a rendu la cuisine difficile. Surtout que dans ce camping-là, point de cuisine aménagée. On a donc mangé des carottes crues et des tartines au beurre de cacahouète. 😉 C’est notamment depuis ce voyage qu’on a envie d’investir dans une tente avec un espace spécial pour cuisiner! ^^

On a tout de même passé une super soirée à faire les jeux du “Shetland Times”, et à jouer à Dobble et aux cartes!

Et voilà, c’est fini pour aujourd’hui! Dans le prochain article de rétrospective, ce sera toujours de superbes vues côtières, des stacks et des moutons (désolée pour le manque de variété, mais nous on ne s’en lassait pas, haha). Bye! 🙂