Scot21#5 De la tourbière aux pavés

Bonjour!
Je reprends aujourd’hui la rétrospective des vacances écossaises en octobre dernier. Après notre trek sur l’Affric-Kintail way, nous avons passé une journée dans les transports pour rejoindre Edimbourg pour la suite du voyage.

Depuis Shiel Bridge, où nous avons campé à la fin du trek, nous avons pris deux bus pour rallier Inverness, où nous avons récupéré le reste de nos affaires et pris le train jusqu’à la capitale.

En fin d’après-midi, nous sommes arrivés chez Mathilde et Jonathan, rencontrés grâce à la communauté d’internautes écossophiles réunie par Sarah de French Kilt. Mathilde a créé Atelier Escapades, sa boutique d’artisanat qui met à l’honneur les tissus écossais, et a fondé avec Jonathan Auld Alliance Kiltmakers, leur atelier de kilts faits main. Ils nous ont généreusement accueillis chez eux, et on a passé un super moment! 🙂

Portobello beach

Après une super première soirée à Edimbourg, passée à manger du haggis, neeps & tatties préparés par Jonathan, à tournoyer avec des kilts et à discuter Ecosse et cosplays, nous nous sommes réveillés le lendemain prêts à flâner dans la ville.

Comme on était déjà venus à Edimbourg, on connaissait déjà la plupart des incontournables et on en a profité pour se promener, déambuler au gré de nos envies.
Premier arrêt: la plage de Portobello, qu’on n’avait encore jamais vue et qui se trouve pas loin de chez Mathilde et Jonathan.

Un troupeau de plantes dans la rue

Après quelques inspirations de l’air marin, on a fait demi-tour et pris le bus direction Dean Village, un pittoresque quartier.

Dean Village fait partie de l’intrigue d’un des livres de la trilogie écossaise de Peter May: The Lewis Man. Dans l’histoire, c’est là que se trouve un orphelinat où a vécu l’un des protagonistes.

On a continué notre balade le long du Water of Leith walkway, un coin que j’adore. En 2018, je l’avais suivi jusqu’à Leith, vers le port. Cette fois-ci, on a fait bien plus court et on est remontés par Stockbridge, un autre quartier connu pour ses petites rues pittoresques.

On est passés par une librairie indépendante que j’avais envie de voir depuis un moment: Golden Hare Books. Plein de chouettes bouquins, mais pas ceux que je cherchais, et j’ai été sage: j’ai juste acheté quelques belles cartes.

Notre quête de nourriture nous fait errer dans New Town puis remonter dans Old Town. On voulait enfin goûter les fameux sandwiches au porc de chez Oink, mais le shop de Hanover street était exceptionnellement fermé, donc on a continué jusqu’à celui de Victoria street, où la queue de clients était si longue qu’on a abandonné. ^^

Puisqu’on était déjà là, on a quand même fait un tour dans la boutique Harry Potter, avant d’aller manger des pies.

Une fois repus, la pluie nous a poussés à nous réfugier d’abord chez Blackwells, où il m’a fallu toute la retenue du monde pour ne pas acheter toute la section “Scotland” et “Nature writing”, puis au National Museum of Scotland, notre passage obligé à chaque visite.

Alors qu’on allait partir, on voit une affiche pour une expo temporaire sur l’essor des machines à écrire. Hop, ni une ni deux, on remonte pour aller la voir. Après avoir fait littéralement 5 fois le tour du musée, on a enfin trouvé l’expo, haha!

On n’a pas regretté, car elle était vraiment super! Elle parlait notamment de comment la démocratisation des machines à écrire a permis d’insérer plein de femmes sur le marché de l’emploi. Il y avait même de l’art créé à la machine à écrire, qui nous a vraiment impressionnés!

Dehors, il pleuvait encore. J’avais envie de visiter le Musée des écrivains depuis longtemps, malheureusement je savais qu’il était actuellement fermé. A la place, on se dit qu’on va enfin aller voir le palais de Holyrood. Pas de bol, il est fermé aussi! Juste pour s’abriter de la pluie, on se dit qu’on va aller au Parlement, qu’on avait déjà visité en 2016. Pas de bol, aussi fermé!

Alors qu’on commençait à désespérer, on atterrit au Musée d’Edimbourg, ouvert et, qui plus est, gratuit! C’était exactement ce qu’il nous fallait: un petit musée sympathique dans un superbe bâtiment donnant sur le Royal Mile.

Il est déjà presque 17h, c’est l’heure de rejoindre Sarah, Mathilde et Jonathan au Café Kilimanjaro! On rencontre donc enfin Sarah en chair et en os, le temps de déguster un bon chocolat chaud et du cake!

Sarah en profite aussi pour interviewer Mathilde et Jonathan pour le podcast “Ecosse Toujours” qu’elle tient avec Assa, une amie journaliste. C’était spécialement pour un épisode sur la mode et les textiles écossais, que vous pouvez écouter ici.

Des bonbons Harry Potter offerts par Sarah. Elle les distribue lors de ses visites guidées!

Après une deuxième très chouette soirée et nuit chez Mathilde et Jonathan, il est temps pour nous de quitter Edimbourg et de sauter dans le train pour notre dernière escale des vacances: Glasgow.

On a posé nos affaires à l’hostel avant de marcher sous la pluie direction le West End. C’était la première fois que José venait à Glasgow, et on a donc direct commencé par la crème de la crème: la magique université de Glasgow, aux airs de Poudlard.

A Edimbourg, j’ai récupéré une jupe tartan commandée à Mathilde, et donc je n’ai pas pu résister à une séance photo dans ce lieu enchanteur! 😉

Merci à José pour toutes ces photos, huhu!
La jupe est en tartan “Isle of Skye”, un de mes préférés — même qu’il en existe tellement, ce fut difficile de me décider! ^^
Si ça vous tente, Mathilde propose des jupes sur mesure dans tous les tartans tissés en Ecosse…! 😉

On a rapidement visité le Hunterian Museum, que j’avais adoré lors de mon premier passage à Glasgow en 2016. Cette fois-ci, je me sentais crevée et j’ai surtout profité des bancs pour me reposer…

En sortant du musée, surprise: le soleil est de sortie! 🙂

En se promenant sur le campus, on a été témoins d’une épique course-poursuite entre deux écureuils gris!

Même un peu de ciel bleu!

On s’est rendus à Ashton lane, une ruelle fameuse pour ses bars et son allure bucolique. Fatigués par nos pérégrinations citadines, on s’est posés dans un café pour reposer nos gambettes, lire et écrire.

Pour rentrer se reposer à l’hostel, on décide de tester le fameux métro circulaire de Glasgow. Très efficace pour retourner au centre-ville!

On est ressortis le soir pour manger au Babbity Bowsters, un délicieux resto. Je vous laisse rigoler en lisant les petits commentaires du menu. Je me suis régalée avec un Cullen skink en entrée, puis un délicieux cajun chicken!

Ensuite, retour à l’hôtel pour se vautrer devant “Scotland’s sacred islands with Ben Fogle” sur BBC iPlayer. Je crois bien que c’était la première fois qu’on allumait la télé dans un hôtel, haha — mais c’était pour continuer une série documentaire commencée avant les vacances.

Le lendemain, il pleut.
Notre programme: parcourir le Mural trail, un itinéraire pour découvrir les nombreuses oeuvres de street art de Glasgow.

En plus des fresques officielles, on s’émerveille de l’originalité à chaque coin de rue. Des clins d’oeil, de l’art urbain, partout. Un véritable délice pour les yeux.

On s’est abrité de la pluie et rempli la panse chez Mesa, avec une énorme pile de pancakes. C’était un café recommandé par Hidden Scotland, et c’était vraiment délicieux, avec un service très sympa!

On voulait ensuite visiter la Cathédrale, mais pas de bol, celle-ci était fermée.
C’était un peu la malédiction de ces vacances, liée au covid ainsi qu’à la COP26 et à des travaux d’entretien: plein, plein de lieux étaient fermés au public. Le musée d’architecture sur Charles Rennie Mackintosh, le Riverside Museum…

Heureusement, les fresques sont toujours là, elles! 😉
J’ai particulièrement adoré celles avec des rouge-gorges, l’oiseau symbole de Glasgow.
Les murs encerclant l’usine de bière Tennent’s sont eux-aussi recouverts de fresques très sympas, avec de vieilles pubs et des slogans, tels que “Turning rain into beer since 1885”.

Après une incursion dans l’est de la ville, on revient vers le centre. La pluie ne faiblit pas, ce qui mine un peu notre motivation à crapahuter dehors.

Fatigués par le pluie, on se réfugie chez Waterstones, où on a passé une bonne partie de l’après-midi à lire et écrire. J’ai toujours envie de tout acheter dans cette librairie, surtout dans les sections Ecosse et Nature writing! D’ailleurs, j’y ai retrouvé plein de bouquins déjà lus.

On est ensuite allés au cinéma pour voir… Harry Potter et la pierre philosophale! Eh oui, le film était diffusé pour fêter les 20 ans de sa sortie. On était bien assis et au sec, et ça nous a fait vachement plaisir de le revoir, surtout que ça allait bien dans le thème des vacances.

Une fois dehors, c’est de nouveau l’heure de manger. On est allés chez Paesano, une autre recommandation de Hidden Scotland. C’était bondé et ultra bruyant, mais les pizzas au feu de bois étaient délicieuses. Le choc culturel: le vin était servi dans des verres normaux, sans pied!

Après ça, on a récupéré nos gros sacs à l’hôtel et on est allés à la gare pour attendre notre train, qui partait à 23h. On était éreintés et il faisait frisquet, mais on s’est bien marrés en voyant tous les gens déguisés qui sortaient fêter Halloween en avance, la plupart complètement bourrés à même pas 22h (c’était le vendredi 29 octobre).

Enfin, notre train est prêt pour l’embarquement! C’était le début du long retour: nuit jusqu’à Londres, puis Eurostar, longue attente à Paris (on a joué à Dobble Harry Potter dans un café avec une petite fille, qui ne voulait ensuite plus partir ^^), train jusqu’à Genève, bus jusqu’à la maison! 🙂

Et pour clore cet article à rallonge, voici quelque photos du natel de José oubliées dans les articles précédents, histoire de finir sur une belle note ‘nature’ aux couleurs de l’arc-en-ciel!
De bien belles vacances, un bol d’air frais, une dose bienvenue d’Ecosse. ♥

Et voilà, maintenant que cette rétrospective de vacances est finie, je vais essayer de reprendre les autres… Et me connaissant, ce sera sûrement d’abord le voyage de l’été 2021, au Portugal et en Bretagne, car cette dernière ressemble un peu à ma chère Ecosse! 😉

See ya!

Scot21#4 Pluie sans accalmie

Dernier jour de trek, nous voici!

Camban bothy

Durant notre nuit dans le bothy de Camban, on a été bercés par un vent fort et une pluie incessante tambourinant sur le toit, qui nous ont rendus encore plus reconnaissants d’être à l’abri.

Au réveil, je sors faire pipi, en m’extasiant devant la vue comme la veille, et qu’est-ce que je vois sur le sentier, à 200m à peine? Quatre personnes qui avancent dans ma direction! Haha, on ne croise quasi personne pendant deux jours, mais bien sûr c’est quand je fais pipi en contrebas du chemin, pas du tout cachée, que des humains apparaissent! ^^’
Bon, finalement ils ont bifurqué bien avant ma hauteur, donc je n’ai pas eu l’embarras de devoir leur dire bonjour, ouf. ^^
On les voyait depuis le bothy pendant qu’on prenait notre petit-déj’, et on pense que c’était des travailleurs venus planter des arbres ou autre, car ils transportaient des gros sacs qui ressemblaient à de la terre.

La pièce du bothy où on a dormi

On a rempli le carnet du bothy, qui en était à sa toute dernière page, et on s’est amusés à lire les derniers messages. Deux jours plus tôt, des étudiants de Lairig de l’Uni d’Aberdeen étaient dans le coin et se sont réfugiés dans le bothy pour manger à midi, héhé. D’autres ont écrit une parodie de la chanson “Jolene”, ce qui fait que je l’ai fredonnée dans ma tête quasi toute la journée. Presque tous les messages mentionnent la pluie et la force des éléments — ce qui me fait sourire car c’est aussi ce qui ressort de mes derniers titres d’articles. ^^

On a plié bagages et quitté le bothy pour notre dernier jour de trek, sous une pluie quasi constante et un fort vent de face. Les gouttes de pluie attaquaient nos visages comme des millions de mini baffes froides, haha. Si on avait eu des masques de ski avec nous, on les aurait mis!

Ces couleurs 🙂

La météo était si humide et violente que je n’ai pas sorti l’appareil photo de la journée, c’est dire! En revanche, j’ai pris plein, plein de photos avec mon natel, car les paysages étaient trop beaux — même que la plupart des images sont floues, à cause du vent.

On s’est émerveillés toute la journée devant les magnifiques paysages: grosses cascades, méandres de rivière, jeunes forêts, incroyables couleurs d’automne, avec quelques grives, rouge-gorges et autres passereaux, et un cincle plongeur et un héron à la toute fin du trek!

On a changé de bassin versant, et ce n’est plus la rivière Affric que l’on longe ce jour-là, mais le cours supérieur d’Allt Grannda et Allt Cam-ban. La plus grande cascade d’Allt Grannda est impressionnante, mais les photos ne lui rendent malheureusement pas justice.

Nous traversons des coins magnifiques. Le sentier devient de plus en plus intéressant et raide alors que nous descendons vers les gorges d’Allt Grannda, après la cascade.

Les sommets du Kintail, une région qu’il me tarde d’explorer davantage!

En effet, le sentier s’est fait plus montagnard du bothy jusqu’à Glenlicht, avec pas mal de dénivelé négatif. Ce changement faisait du bien, il fallait plus se concentrer pour marcher et donc on était moins en mode “pilote automatique sous la pluie”. 😉

On a traversé un nombre incalculable de torrents et rivières, et le sentier était souvent inondé. Résultat: pieds mouillés. En plus de la semelle intérieure à changer, il faut donc que je regarde pour réimperméabiliser mes chaussures. ^^

Deux passerelles nous ont permis de traverser les gorges d’Allt Grannda puis le torrent Allt Lapain pour passer sur la rive gauche de la rivière Croe. Là, juste avant Glen Licht House (fermée, qui appartient à un club de mountaineering), on s’est réfugiés quelques instants dans des ruines pour manger une barre de céréales. On n’avait rien mangé depuis plusieurs heures, mais la pluie et le vent ne donnaient pas envie de s’arrêter pour un véritable pic-nic.

Les ruines ne protégeaient pas franchement de la pluie, on s’entend, mais elles étaient quand même utiles face au vent.

On a ensuite continué le long de la rivière Croe, belle dans sa large plaine alluviale. Il nous restait 6 km le long de Gleann Lichd avant d’arriver à Morvich, le point final du trek. On a commencé à sentir qu’on se rapprochait de la fin lorsqu’on a vu du bétail paissant tranquillement vers la rivière — et au milieu du chemin, aussi.

Vers Morvich, le village marquant la fin officielle du trek, on a échangé quelques mots avec un promeneur et son chien, qui nous a lancé un “Well done!”. Mais la marche n’était pas tout à fait finie pour nous. On a encore eu un long moment sur la route pour rejoindre Glenshiel et son camping.

En chemin, on se réjouissait de s’arrêter au Kintail lodge pour se réchauffer avec un bon chocolat chaud (ainsi qu’avec un petit repas au pub le soir), donc ce fut la grosse déception de découvrir qu’il était fermé. C’était sa première semaine de passage à l’horaire d’hiver, durant lequel le lodge n’est ouvert que le weekend.

Un mouton curieux, juste avant d’arriver à Morvich

A la place, on a donc directement rejoint le camping (ce qui signifiait encore 1,6 km de marche sur la route, clairement parcouru en mode pilote automatique, car on n’avait plus trop d’énergie à ce stade, notre moral étant un peu sapé par la pluie et le goudron). Au programme de la soirée: douche, cuisine et repas dans l’auvent de la tente. Le camping de Glenshiel a l’air d’être un coin sublime, mais entre la nuit, la pluie torrentielle et la fatigue, on en a peu profité.

Ces couleurs, encore! 🙂

Après manger, on n’a pas fait long feu, et je me rappellerai encore longtemps du plaisir de me glisser dans le sac de couchage et de sombrer profondément dans le sommeil!

La rivière Croe juste avant son embouchure avec Loch Duich, un loch salé

C’était donc déjà la fin de ce premier trek en Ecosse, mais sûrement pas le dernier, même si on aurait clairement préféré en célébrer la fin au pub avec un bon repas chaud et une pinte! 😉

Loch Duich, le long de la route entre Morvich et Shiel Bridge

Et ce n’est pas tout à fait la fin de cette rétrospective, puisqu’on a encore passé quelques jours à Edimbourg et Glasgow après notre randonnée. Mais ça, ce sera pour de prochains articles! 🙂

Scot21#3 Pluie et accalmies

C’est parti pour la suite du récit de notre trek sur l’Affric-Kintail Way en octobre 2021! Je reprends directement là où je m’étais arrêtée à la fin de l’article précédent.

Après une nuit plutôt mouvementée, la pluie et le vent fouettant inlassablement la toile de tente, je me suis réveillée à 7h20 en pleine accalmie.

Je saisis alors ma chance et sors faire pipi au sec. Et là, wahou, quelle claque! En arrivant la veille, entre la bruine et l’obscurité (il était 18h15 quand on a planté la tente), je n’avais pas remarqué à quel point le lieu était enchanteur, entre deux lochs entourés de montagnes.

Je retourne dans la tente pour récupérer l’appareil photo. Il fait encore un peu sombre, mais qu’est-ce que c’est beau! Je m’extasie devant le paysage. Lochs, montagnes, cascades et silhouettes de pins majestueux. Sphaignes et lichens tapissent le sol. Je vois brièvement la lune entre deux nuages.
Je pense aux poètes qui se sont sentis inspirés par les Highlands. Comme je les comprends.

C’était vraiment un de ces moments où j’ai l’impression que mon coeur pourrait exploser tellement il est rempli de bonheur. Cela m’arrive souvent dans la nature, et souvent quand il y a du vent. ♥

Happy selfie 🙂

Avec le retour de la pluie, je retourne dans la tente retrouver José, encore blotti dans son sac de couchage. Le bruit de la pluie qui tombe sur la tente ne nous motive pas trop à nous lever, et en plus c’est dimanche, donc grasse mat’ autorisée! 😉

On a récemment découvert la chaîne youtube “Fit for Adventure”. Sarah, une Galloise, y partage ses aventures de bivouac, trek, vélo, paddle et plus! En août dernier, elle a marché le Cape Wrath Trail, un des treks les plus exigeants et magnifiques d’Ecosse: 370 km de Fort William à Cape Wrath. Durant ce trek, elle mettait son réveil à 5h du mat’, ce qui nous a bien fait sourire avec José. Bon, il faut dire qu’entre août et octobre, le soleil ne se lève pas non plus à la même heure. ^^’

Le selfie du petit-déj’ dans l’auvent (avec un photo-bomb de graminée)

On a finalement émergé de nos cocons à l’accalmie suivante. Petit-déj’, pliage de tente, et encore quelques photos dans ce lieu magique que j’ai eu de la peine à quitter!

Toute la journée, le ciel nous a offert un spectacle aux multiples rebondissements, de la pluie et des accalmies en alternance et, chouette corollaire lorsqu’il y a un peu de soleil, plusieurs arcs-en-ciel!

Les quelques mémorables glorieux moments de lumière ont bien éclairé cette deuxième journée de marche, pluvieuse mais aux paysages magnifiques. Allez, c’est parti pour l’avalanche de photos, entre rares rayons de soleil et nuages obscurs.

Alors qu’on longeait encore le splendide loch Affric, on s’est fait dépasser par… un petit fourgon, à notre grande surprise! ^^ Il se dirigeait vers une maison isolée située après le loch. Et isolé, c’est le mot, quand il y a juste un chemin à peine carrossable qui mène chez soi. On a aussi vu une cycliste, mais sinon on n’aura pas croisé âme qui vive de la journée, si ce n’est un lagopède d’Ecosse, quelques passereaux (dont des grives), un rapace non identifié (mais qui ressemblait fortement à un aigle royal!) et deux grosses limaces noires.

Le bout du loch Affric était vraiment splendide, adjacent au petit Loch na Camaig, séparé de son voisin par une digue naturelle. Sous nos yeux se dévoile une superbe mosaïque de petits îlots herbeux et d’eau.

Après le loch Affric, on a suivi la rivière dans sa merveilleuse plaine alluviale, avec méandres et petits bras secondaires.

Le chemin se fait plus humide, voire carrément inondé, mais aussi un peu plus intéressant, de plus en plus étroit.
On zigzague entre les flaques d’eau et les coins tourbeux, ça fait des petits challenges sympas qui animent la marche! 😉

Après une petite pause pic-nic face à la rivière, entre deux averses, on est passés devant l’auberge de jeunesse de Glen Affric, à Alltbeithe, qui est réputée pour son isolement — puisqu’il faut environ 3-4 heures de marche pour l’atteindre depuis le parking le plus proche. Elle était déjà fermée à cette période de l’année, mais ça a l’air d’être un très chouette endroit où rester quelques jours, pour avoir le temps de bien explorer les environs — et notamment les sommets alentour!

La marche continue le long de la rivière. Le temps se fait de plus en plus maussade, le ciel s’assombrit gentiment, mais les paysages sont toujours aussi envoûtants.

On arrive aux croisements de plusieurs affluents qui se jettent dans la rivière Affric, nous offrant de jolies cascades au passage.

La vue depuis une passerelle bienvenue

Un peu avant 17h, après avoir traversé environ 150 torrents, ruisseaux et bouts de sentier inondés, on aperçoit Camban bothy, avec son toit rouge.

Camban bothy, c’est notre abri pour la nuit.
Après toute cette marche sous la pluie, on est bien contents d’arriver (surtout que j’avais des cloques sous les talons, un truc que je n’avais jamais eu, sans doute à cause de l’état désastreux de mes semelles intérieures… que je n’ai toujours pas changées, d’ailleurs, mais il faut vraiment que je le fasse).

On va faire le plein d’eau dans un torrent puis on s’installe dans le bothy, désert. Il y a plein de petits trucs laissés par de généreux précédents visiteurs, dont du chocolat chaud instantané Cadbury à l’eau — du véritable bonheur en poudre! Sur le moment, avec le froid, c’était le meilleur chocolat chaud (en poudre) de ma vie, et il nous a bien réchauffé l’âme.

C’était la première fois qu’on restait dans un bothy écossais.
J’ai dormi dans plusieurs refuges des divers Mountaineering clubs du pays, mais les bothies sont plus rudimentaires. Sauf exceptions, il n’y a dans les bothies ni eau courante ni électricité, mais ils sont en libre accès, avec possibilité de laisser un don si on veut/peut.

Merveilleux monde de chlorophylle

C’était donc notre première expérience en bothy et on n’a pas de point de comparaison, mais on a trouvé Camban bothy très bien aménagé, avec deux pièces, chacune avec une cheminée et du charbon de bois (mais on n’a pas fait de feu, en l’occurrence). Il y avait des cordelettes pour suspendre des affaires, un super chandelier avec des bougies, une grande table. La prochaine fois qu’on prévoit de dormir en bothy, on essaiera de penser à prendre des bougies pour ravitailler le stock!

Dehors, le vent et la pluie ont repris de plus belle, et on est d’autant plus contents d’être à l’abri. On a mangé nos plats déshydratés (à nouveau un très bon, du boeuf à la hongroise, et un vachement moins bon, du sauté de boeuf aux haricots), feuilleté un peu le carnet du bothy, puis on n’a pas tardé à se coucher!

Les alentours du bothy, avec une ruine

Dans le prochain article, je vous raconterai la dernière étape de ce trek! 🙂
Bye!