C’est parti pour la suite des aventures écossaises en octobre dernier!
Après une très bonne nuit de repos à Inverness, nous avons rejoint la gare routière au petit matin. En attendant notre bus, une locale nous a tapé la causette — mais on n’a pas tout compris. ^^ On pensait qu’elle attendait aussi le bus, mais en fait non, on a l’impression qu’elle venait là juste pour voir du monde (même qu’à 7h30, il n’y avait que nous ^^).
Nous avons pris le bus jusqu’à Cannich, un village à l’ouest du loch Ness. La nuit a laissé place au jour, les lueurs roses à l’horizon sublimant la silhouette des montagnes.
Pour se réchauffer un peu avant le départ, on a pris des chocolats chauds à l’épicerie du coin, avant de se lancer pour trois jours de trek!
L’Affric-Kintail Way est un petit trek d’environ 70 km, conçu en quatre étapes. On avait décidé de sauté la première, déjà car on avait peu de temps, et aussi car il paraît qu’elle est peu intéressante, dominée par des plantations et avec pas mal de sections sur la route.
On a donc fait environ 50 km en tout, de Cannich à Morvich.
On a choisi ce trek pour son bon rapport facilité/dépaysement. Il traverse le superbe Glen Affric, connu pour ses fragments de forêt calédonienne, avec très peu de dénivelé et un chemin balisé tout le long. C’était notre première marche de plusieurs jours en Ecosse, donc on ne voulait pas commencer avec un itinéraire trop exigeant. Eh bien on est très contents, car c’était exactement ce qu’il nous fallait! 🙂
Après avoir traversé le petit village de Cannich et une courte section de route, d’où on a entendu les meuglements sonores d’un troupeau de vaches, on a rejoint un large chemin au milieu d’une ancienne plantation.
Régulièrement, des red grouse (le lagopède d’Ecosse) s’envolent à notre arrivée, pour se dissimuler dans les fougères brunies par l’automne. Les sous-bois sont pleins de vie, notamment peuplés de grives et d’autres passereaux, et parsemés de petits fossés inondés et de mares.
Après un petit moment, on a fait un détour pour aller voir des ruines très en ruine et on en a profité pour faire une petite séance photo avec nos sacs à dos!
L’itinéraire nous a ensuite fait emprunter un superbe petit sentier dans la forêt jusqu’aux Dog Falls, des petites chutes d’eau sur la rivière Affric. On y a croisé des humains pour la première fois depuis le début de la rando, car il y a un parking avec plusieurs départs de marche. C’est d’ailleurs un chouette endroit où retourner une prochaine fois!
Après une petite pause ‘cookie’ au bord de la rivière, c’est reparti!
Le sentier monte un peu et nous offre rapidement une splendide vue sur Loch Beinn a’ Mheadhoin, un beau loch parsemé d’îles boisées.
Le chemin longe la rive sud du loch. Partout, des pins, des bouleaux, des lichens, mousses et fougères, et plein de champignons! Des rouges, des orange, bruns, noirs, blancs, des minuscules et des énoooormes!
Glen Affric est connu pour ses magnifiques Scots pines (pins sylvestres), dont certains très anciens (appelés “granny pines”, huhu). C’est l’une des rares vallées où on trouve encore des vestiges de la forêt calédonienne, qui recouvrait autrefois quasi toute l’Ecosse.
On dit même qu’à l’époque, un écureuil roux pouvait voyager de Lockerbie (vers Dumfries, tout au sud de l’Ecosse) jusqu’à Lochinver (en Assynt, le nord-ouest) sans jamais toucher le sol, tant les forêts formaient alors des ensembles connectés.
Au fil de la marche, on s’émerveille toujours autant devant la richesse du sous-bois. La bruyère, les mousses, les arbustes… J’imagine des botanistes en train de faire des inventaires, avec leurs quadrats débordant de vie. Je me vois aussi passer la journée là avec l’objectif macro. Toutes les plantes, toutes les possibilités! Dans les fossés, sur chaque vieille souche, se dévoile tout un monde.
La seule chose qui aurait pu rendre la journée encore plus belle, ç’aurait été un peu de lumière! Contrairement aux prévisions météo (soleil-nuages), il a beaucoup bruiné. Après manger, on a donc enfilé les pantalons de pluie, qui ne nous ont quasi plus quittés du trek!
En fin d’après-midi, on a atteint le bout du loch Beinn a’ Mheadhoin, près duquel se trouve également un parking, le tout dernier du trek. On a donc recroisé quelques familles, venues admirer les quelques rapides de la rivière Affric.
On est ensuite passés devant le majestueux Affric lodge, qui se trouve au bord est de notre second loch du trek: le magnifique loch Affric. Dans la bruine et l’obscurité qui approche, j’imagine à quoi peut bien ressembler l’intérieur du lodge. Sûrement de la moquette et des banquettes bien cosy pour siroter un whisky, avec vue sur le loch.
On admire la belle étendue d’herbe plate où paissent des poneys, en se disant qu’il faut gentiment qu’on cherche un endroit où planter la tente.
On voit bien quelques emplacements sur le bord du chemin, mais rien de bien fou-fou. On commence à explorer, et on trouve finalement un chouette coin entre loch Affric et le petit loch Salach a’ Ghiubhais.
Et ça tombe bien, parce que le vent se lève avec force, la nuit tombe, puis la pluie décide de faire son apparition.
On a mangé dans l’auvent, heureux d’être à l’abri des éléments et d’avoir passé une si belle première journée de trek dans un endroit si beau. ♥
On a mangé des plats déshydratés de la marque trek’n eat. On en avait déjà goûté deux lors d’un bivouac dans le massif de la Chartreuse plus tôt dans l’année et on avait été agréablement surpris, donc on pensait naïvement qu’ils étaient tous délicieux. ^^’ Ce soir-là, on a donc dégusté un délicieux Tikka massala, mais aussi un horrifiant curry au goût de médicament à l’ananas. Oh well!
Cela n’a pas entaché notre bonne humeur, et on s’est endormis dans la tente ballottée par le vent…
La suite une prochaine fois! 🙂