“Caledonia, you’re calling me”

Bonjour!
Il y a bientôt deux semaines, je suis rentrée de trois merveilleuses semaines de vacances en Ecosse. Depuis, je n’ai qu’une envie: y retourner!
Mais puisque ce n’est pas vraiment faisable tout de suite, je vais pour l’instant me contenter de me replonger dans ces magnifiques souvenirs.

Kiloran bay, sur l’île de Colonsay

Est-ce que je suis en train d’annoncer que je vais à nouveau repousser la rétrospective Bretagne-Portugal pour parler d’Ecosse, encore et toujours? Absolument.

L’ascension de Beinn an Oir, sur Jura

Je sens que l’Ecosse aura toujours la priorité dans mes envies bloguesques — et que je n’arriverai pas à écrire autre chose tant que je ne me serai pas longuement épanchée sur mes récentes aventures dans cet incroyable pays — donc voici l’article introductif pour marquer le début de cette nouvelle rétrospective! 😉

Gate to Vatersay beach

Ces vacances printanières se sont déroulées en deux étapes. La première, avec ma famille, pour de précieux moments tous ensemble sur l’île de Barra. La deuxième, juste José et moi, à la découverte d’autres îles qu’on rêvait de visiter depuis un bail: Colonsay, Islay et Jura.

Twin Otter approchant Barra
Cerf sur l’île de Jura

On a voyagé en train, en avion, en ferry, en bus, à vélo, en voiture, à pied. On a dormi à l’hôtel, en auberges de jeunesse, sous tente. Et on a fait plusieurs chouettes rencontres, que ce soit au camping, à l’hostel, lors d’un ceilidh et même dans une chocolaterie!

Falaises sur l’île d’Islay
Fougères sur l’île de Barra

Et un truc qui nous a marqués ces vacances, c’est le nombre de personnes rencontrées qui semblaient étonnées qu’on adore revenir encore et encore en Ecosse alors qu’on habite dans un endroit aussi beau que la Suisse. On a eu une réflexion du genre de la part de deux Gallois, d’un couple d’Anglais et de plusieurs Ecossais. A chaque fois, on était un peu bouche bée, tellement pour nous c’est évident que l’Ecosse est absolument magique, et que même si la Suisse est belle, elle n’offre pas les mêmes choses que l’Ecosse.

Vue sur le 3e Pap of Jura

Les gens nous parlaient des splendides montagnes suisses, et c’est vrai qu’elles sont magnifiques. Mais l’Ecosse a aussi des montagnes, et pas que: elle a la mer! Les falaises. Les plages. La fraîcheur, aussi.

Balade côtière sur Islay

Un maître mot: îles. Ou côtes, ça joue aussi. L’Ecosse, ce n’est pas que des montagnes, des lochs, de jolies villes et un sens de l’accueil. C’est aussi des milliers de kilomètres de côtes, des îles incroyables, des paysages variés, de la flore et une faune qu’on ne rencontre pas chez nous. Du dépaysement, de l’émerveillement différent!

Razorbill dans le vent
Colonie de phoques sur la côte d’Islay

Quand on me demande pourquoi j’aime tant l’Ecosse, je n’arrive parfois pas à répondre avec des mots. L’amour, ça ne s’explique pas toujours. Mais les quelques photos de ces récentes vacances démontrent déjà bien selon moi l’incroyable beauté et diversité de l’Ecosse, source d’émerveillement.

Deux des très nombreux moutons rencontrés sur notre chemin!

Pourquoi j’aime l’Ecosse? Pour moi, c’est une évidence!

Lumière du soir sur l’île de Jura

Et voilà, c’était juste une petite sélection de photos un peu au pif — je n’ai pas encore tout trié…
Dès le prochain article, je vous emmène à Edimbourg pour la première partie de la rétrospective! 😉

Des airs de “Portagne”

Il est samedi, il fait tout gris, c’est l’heure de se poser devant l’ordi pour un premier article sur les vacances de l’été 2021!

Brume matinale dans la vallée du Douro

Plutôt que de plonger directement dans le premier épisode d’une longue série chronologique, je vais commencer par un aperçu général, une sous-sélection issue d’une sélection que je suis en train de concocter pour un album photo, comme un avant-goût de la rétrospective à venir.

Ces vacances d’été 2021 ont commencé par une semaine au Portugal entre amis. Cela faisait longtemps qu’on en parlait, et ça s’est enfin concrétisé!

Porto et sa sublime architecture

On a partagé notre temps entre la maison de famille de José dans la vallée du Douro, une visite de Porto et quelques jours dans le parc national de Peneda-Gerês, tout au nord du pays.

Expédition au milieu de la bruyère et des ajoncs

Au programme: de beaux paysages, une jolie rando, une superbe demi-journée de kayak et beaucoup, beaucoup de bouffe. 😉

Une superbe rivière du parc Peneda-Gerês

Après cette semaine entre amis, Laurine, Emeric et Nora sont rentrés à Genève, tandis que José et moi avons poursuivi notre road trip pour deux semaines supplémentaires, direction la Bretagne!

Vannes, notre porte d’entrée sur la Bretagne, entre mâts de bateaux et maisons à colombages
Quand 10 secondes de retardateur ne suffisent pas… 😉

Cela faisait bien longtemps que je rêvais de fouler le sol breton. Visiter cette région me semblait être un bon moyen de rassasier quelque peu ma faim d’Ecosse sans avoir à traverser la Manche.

La cabane de pêcheur de Saint-Cabo

Des côtes déchiquetées, des landes de bruyères, des trésors archéologiques, des forêts enchanteresses et beaucoup de vent… J’ai effectivement retrouvé quelques éléments qui me plaisent tant en Ecosse et en Irlande. Mais la comparaison s’arrête là, tant la région affiche une culture qui lui est propre — et notamment sa gastronomie.

Vestiges de plantes sur un mur de pierre

A commencer par le cidre breton, trop bon! On a adoré déguster de nombreuses “bolées” — j’aime d’ailleurs bien le principe de boire du cidre dans des tasses!

Coucher de soleil sur la presqu’île de Crozon
Une des nombreuses plages de sable

On a passé de nombreuses heures à arpenter des sections du fameux GR34, le Sentier des Douaniers, qui fait tout le tour de la Bretagne. Des kilomètres de chemin le long des falaises, avec vue sur l’océan. Cet immense horizon, si large, si vaste, ça m’avait manqué.

Face à l’Atlantique
Le phare de la Vieille, vu depuis la Pointe du Raz

On a adoré les paysages côtiers bretons, mais ça, on s’y attendait. Ce qui nous a surpris, c’est l’incroyable beauté des villes et villages. Je ne m’attendais pas du tout à traverser tant de bourgades médiévales si bien conservées, avec des maisons à colombages et des petites ruelles pavées partout!
Les fêtes médiévales dans le coin doivent être absolument magiques!

La bruyère en fleur! 🙂

On avait pris tout le matos de trek, donc on a marché un bout du tour de la Presqu’île de Crozon, histoire de faire une petite pause dans notre road trip. On n’a vraiment pas regretté, c’était absolument magnifique!

A Morgat, où on a commencé notre marche

En revanche, on a été assez choqués par la foule. Dans notre terrible ignorance, on ne se doutait pas que la Bretagne était aussi populaire que la Côte d’Azur. Il y avait du monde quasi partout, et ça n’avait rien à voir avec le “monde” qu’on avait cru avoir sur l’île de Skye en août 2016.
Les parkings bondés, les sentiers dangereusement érodés… On a bien senti que la capacité touristique avait atteint sa limite. On ne sait pas si c’était une année typique ou si c’était particulièrement tendu cette année, mais dans tous les cas ça ne devait pas être très agréable pour les locaux. J’aurai l’occasion d’en reparler au moment de vous raconter notre rencontre avec un mec qui nous a pris en stop!

La plage et la mer, le va-et-vient des marées, c’est toujours aussi magique et exotique quand on vient de Suisse!
Art géologique à chaque coin de falaise

Heureusement, il n’y a rien de tel que respirer l’air iodé en suffisance pour retrouver un semblant de calme et de plénitude malgré la pression touristique. Et comme partout, il y a toujours quelques points focaux qui concentrent la foule, mais dès qu’on s’en éloigne un peu, ça devient tout de suite moins frénétique.

Le mignonnet port du Conquet

Un autre aspect qui nous a surpris: le nombre de petits chocs culturels qu’on s’est chopés. Quantité de choses nous ont vraiment dépaysés, ce à quoi on ne s’attendait pas forcément en allant en France. On s’est rendus compte qu’on ne connaissait pas bien du tout ce pays voisin. ^^’
C’est peut-être aussi parce qu’on a plus l’habitude de faire des road trips et du camping dans les îles britanniques, on a commencé à prendre pour acquis des trucs qui sont en fait très différents en France (un exemple qui nous a particulièrement marqués: il n’y a souvent pas de PQ dans les campings, même quand ils coûtent un bras — et aussi la prolifération des campings à l’ambiance “Camping Paradis”. Et devoir porter un bracelet coloré pour se balader dans le camping, gros choc culturel! ^^’)

Teintes or et émeraude sur l’île d’Ouessant

Durant ces vacances, on a testé le temps d’une journée une activité nouvelle pour nous: le vélo électrique! Née de notre flemme de pédaler face au vent sur l’île d’Ouessant, cette idée fut clairement un éclair de génie de notre part. Eh oui, car sur Ouessant, le vent, il rigole pas, il souffle! 😉
Et j’ai un peu honte, mais la satisfaction d’être pour une fois la personne qui dépassait les autres dans les montées était vraiment grande, haha!

Mondialement connu en Bretagne: le phare de la Jument, à Ouessant

La Bretagne nous a épatés avec ses phares de ouf (on a d’ailleurs beaucoup aimé le Musée des phares, à Ouessant) mais aussi avec ses roches incroyables, notamment son granit. Il y a bien sûr la fameuse Côte de granit rose, mais aussi les menhirs de Carnac et d’autres sites archéologiques, et des maisons pittoresques à souhait lovées entre des blocs de granit.

On a visité plusieurs sites archéologiques, une de nos activités préférées. On a été très impressionnés par les cairns de Gavrinis et de Barnenez, un peu moins par les alignements de Carnac (surtout à cause de la visite guidée pas top).

Merveille préhistorique: le grand cairn de Barnenez

Un autre truc qu’on adore: la toponymie.
Les noms de lieux bretons sont absolument géniaux. Il y a ceux où on verrait bien une forteresse type Kaamelott (“Trégastel”), ceux qui ont des apostrophes (“Ploumanac’h”), ceux qui commencent par “Di-” et qui se prêtent bien aux “Vannes” (huhu: “Dinan”. Nan!), ceux où on ne serait pas étonné de rencontrer des elfes (“Lorient”,”Melgven”, “La Feuillée”) et ceux qui sont composés et carrément tirés par les cheveux (“Plounéour-Brignogan”, “Pleumeur-Bodou”). Il y en a plein qui commencent par “Plou-” ou “Ker-” et encore plus qui finissent par “-ac” (Muzillac, Moréac, Loudéac,…).

Mini florilège de ces noms qui font rêver (ou hausser les sourcils avec perplexité, c’est selon) lorsqu’on se perd sur Google Maps: Plouzélambre, Plufur (un p’tit nom de dragon, je trouve), Plougrescant, Scrignac (qui ferait un bon nom de méchant dans les Schtroumpfs), Plougonvelin, Roscanvel, Locronan, Plouhinec, Pluguffan, Pouldreuzic… Bref, je pourrais y passer la journée, mais je vais m’arrêter là. 😉

Côte de granit rose

On a eu beaucoup de chance avec la météo: pas une goutte de pluie!
On a aussi eu droit à quelques belles lumières et d’enchanteurs couchers de soleil.

Le Fort la Latte, très classe dans la lumière matinale

En Bretagne, on a même appris l’existence d’une nouvelle couleur: “glaz”.
Elle désigne les teintes bleu-gris-vert que prend la mer. Sans surprise, elle existe aussi en gallois, en cornique et en gaélique irlandais. 🙂

La langue bretonne a beaucoup décliné aux 19e et 20e siècles mais connaît un regain d’intérêt depuis les années 2000, tout comme la musique traditionnelle. On trouve des panneaux “Degemer mat” (= “Bienvenue”) partout et, côté musique, il y a plusieurs festivals qui ont l’air super. Soit dit en passant, “Bretagne” se dit “Breizh” en breton!

Un jeune goéland à Saint-Malo

Bref, l’été dernier, on a admiré des trésors paysagers et architecturaux, on s’est promenés au milieu des vignes au Portugal et le long des falaises en Bretagne, on a mangé des crêpes et des pastéis de nata, bu du cidre, écouté de la musique celtique, et bien plus!

Voilà, ce premier article d’introduction un peu fourre-tout touche enfin à sa fin. Je vais essayer de ne pas trop traîner pour concocter la véritable rétrospective, mais je ne promets rien. Et la semaine prochaine, je retourne déjà à Porto, mais pour le travail! 😉

Scot21#3 Pluie et accalmies

C’est parti pour la suite du récit de notre trek sur l’Affric-Kintail Way en octobre 2021! Je reprends directement là où je m’étais arrêtée à la fin de l’article précédent.

Après une nuit plutôt mouvementée, la pluie et le vent fouettant inlassablement la toile de tente, je me suis réveillée à 7h20 en pleine accalmie.

Je saisis alors ma chance et sors faire pipi au sec. Et là, wahou, quelle claque! En arrivant la veille, entre la bruine et l’obscurité (il était 18h15 quand on a planté la tente), je n’avais pas remarqué à quel point le lieu était enchanteur, entre deux lochs entourés de montagnes.

Je retourne dans la tente pour récupérer l’appareil photo. Il fait encore un peu sombre, mais qu’est-ce que c’est beau! Je m’extasie devant le paysage. Lochs, montagnes, cascades et silhouettes de pins majestueux. Sphaignes et lichens tapissent le sol. Je vois brièvement la lune entre deux nuages.
Je pense aux poètes qui se sont sentis inspirés par les Highlands. Comme je les comprends.

C’était vraiment un de ces moments où j’ai l’impression que mon coeur pourrait exploser tellement il est rempli de bonheur. Cela m’arrive souvent dans la nature, et souvent quand il y a du vent. ♥

Happy selfie 🙂

Avec le retour de la pluie, je retourne dans la tente retrouver José, encore blotti dans son sac de couchage. Le bruit de la pluie qui tombe sur la tente ne nous motive pas trop à nous lever, et en plus c’est dimanche, donc grasse mat’ autorisée! 😉

On a récemment découvert la chaîne youtube “Fit for Adventure”. Sarah, une Galloise, y partage ses aventures de bivouac, trek, vélo, paddle et plus! En août dernier, elle a marché le Cape Wrath Trail, un des treks les plus exigeants et magnifiques d’Ecosse: 370 km de Fort William à Cape Wrath. Durant ce trek, elle mettait son réveil à 5h du mat’, ce qui nous a bien fait sourire avec José. Bon, il faut dire qu’entre août et octobre, le soleil ne se lève pas non plus à la même heure. ^^’

Le selfie du petit-déj’ dans l’auvent (avec un photo-bomb de graminée)

On a finalement émergé de nos cocons à l’accalmie suivante. Petit-déj’, pliage de tente, et encore quelques photos dans ce lieu magique que j’ai eu de la peine à quitter!

Toute la journée, le ciel nous a offert un spectacle aux multiples rebondissements, de la pluie et des accalmies en alternance et, chouette corollaire lorsqu’il y a un peu de soleil, plusieurs arcs-en-ciel!

Les quelques mémorables glorieux moments de lumière ont bien éclairé cette deuxième journée de marche, pluvieuse mais aux paysages magnifiques. Allez, c’est parti pour l’avalanche de photos, entre rares rayons de soleil et nuages obscurs.

Alors qu’on longeait encore le splendide loch Affric, on s’est fait dépasser par… un petit fourgon, à notre grande surprise! ^^ Il se dirigeait vers une maison isolée située après le loch. Et isolé, c’est le mot, quand il y a juste un chemin à peine carrossable qui mène chez soi. On a aussi vu une cycliste, mais sinon on n’aura pas croisé âme qui vive de la journée, si ce n’est un lagopède d’Ecosse, quelques passereaux (dont des grives), un rapace non identifié (mais qui ressemblait fortement à un aigle royal!) et deux grosses limaces noires.

Le bout du loch Affric était vraiment splendide, adjacent au petit Loch na Camaig, séparé de son voisin par une digue naturelle. Sous nos yeux se dévoile une superbe mosaïque de petits îlots herbeux et d’eau.

Après le loch Affric, on a suivi la rivière dans sa merveilleuse plaine alluviale, avec méandres et petits bras secondaires.

Le chemin se fait plus humide, voire carrément inondé, mais aussi un peu plus intéressant, de plus en plus étroit.
On zigzague entre les flaques d’eau et les coins tourbeux, ça fait des petits challenges sympas qui animent la marche! 😉

Après une petite pause pic-nic face à la rivière, entre deux averses, on est passés devant l’auberge de jeunesse de Glen Affric, à Alltbeithe, qui est réputée pour son isolement — puisqu’il faut environ 3-4 heures de marche pour l’atteindre depuis le parking le plus proche. Elle était déjà fermée à cette période de l’année, mais ça a l’air d’être un très chouette endroit où rester quelques jours, pour avoir le temps de bien explorer les environs — et notamment les sommets alentour!

La marche continue le long de la rivière. Le temps se fait de plus en plus maussade, le ciel s’assombrit gentiment, mais les paysages sont toujours aussi envoûtants.

On arrive aux croisements de plusieurs affluents qui se jettent dans la rivière Affric, nous offrant de jolies cascades au passage.

La vue depuis une passerelle bienvenue

Un peu avant 17h, après avoir traversé environ 150 torrents, ruisseaux et bouts de sentier inondés, on aperçoit Camban bothy, avec son toit rouge.

Camban bothy, c’est notre abri pour la nuit.
Après toute cette marche sous la pluie, on est bien contents d’arriver (surtout que j’avais des cloques sous les talons, un truc que je n’avais jamais eu, sans doute à cause de l’état désastreux de mes semelles intérieures… que je n’ai toujours pas changées, d’ailleurs, mais il faut vraiment que je le fasse).

On va faire le plein d’eau dans un torrent puis on s’installe dans le bothy, désert. Il y a plein de petits trucs laissés par de généreux précédents visiteurs, dont du chocolat chaud instantané Cadbury à l’eau — du véritable bonheur en poudre! Sur le moment, avec le froid, c’était le meilleur chocolat chaud (en poudre) de ma vie, et il nous a bien réchauffé l’âme.

C’était la première fois qu’on restait dans un bothy écossais.
J’ai dormi dans plusieurs refuges des divers Mountaineering clubs du pays, mais les bothies sont plus rudimentaires. Sauf exceptions, il n’y a dans les bothies ni eau courante ni électricité, mais ils sont en libre accès, avec possibilité de laisser un don si on veut/peut.

Merveilleux monde de chlorophylle

C’était donc notre première expérience en bothy et on n’a pas de point de comparaison, mais on a trouvé Camban bothy très bien aménagé, avec deux pièces, chacune avec une cheminée et du charbon de bois (mais on n’a pas fait de feu, en l’occurrence). Il y avait des cordelettes pour suspendre des affaires, un super chandelier avec des bougies, une grande table. La prochaine fois qu’on prévoit de dormir en bothy, on essaiera de penser à prendre des bougies pour ravitailler le stock!

Dehors, le vent et la pluie ont repris de plus belle, et on est d’autant plus contents d’être à l’abri. On a mangé nos plats déshydratés (à nouveau un très bon, du boeuf à la hongroise, et un vachement moins bon, du sauté de boeuf aux haricots), feuilleté un peu le carnet du bothy, puis on n’a pas tardé à se coucher!

Les alentours du bothy, avec une ruine

Dans le prochain article, je vous raconterai la dernière étape de ce trek! 🙂
Bye!

Scot21#1 Mission n°1: rallier Inverness

Une petite voix me souffle que je devrais rattraper mon retard bloguesque chronologiquement, en commençant par raconter nos vacances en Suisse de l’été 2020 ou les petites escapades à la montagne de ces deux dernières années covidées, mais non, rien à faire, j’ai envie de causer “Ecosse”! ^^

Une des premières photos “Nikon” des vacances

En plus, en ce moment je rêve à fond de grandes randos, et je me perds chaque soir sur des récits de randonneurs sur le site de Walk Highlands, ce qui m’a donné envie de me replonger dans notre marche écossaise d’octobre dernier. Mais avant de commencer la marche, il fallait déjà qu’on arrive à Inverness!

On n’avait pas envie de prendre l’avion (avant tout pour le climat, donc, pas pour le plaisir de payer plus cher et mettre plus de temps ^^), donc on a rallié l’Ecosse en train — et puis, l’annulation de mon vol de retour en 2018 m’avait montré que ce n’était pas si terrible de rentrer par la terre ferme, donc je voulais re-tester l’expérience de mon plein gré. ^^’

On a donc commencé notre périple en transports publics: bus, train de Genève à Paris, changement de gare en RER (l’étape la plus relou du voyage), puis l’Eurostar jusqu’à Londres!
On avait du temps avant notre train de nuit, donc on est allés manger chez Zizzi, une chaîne de pizzeria qu’on aime bien — c’est un peu devenu la tradition d’y passer quand on va au Royaume-Uni.
On a mangé puis flâné dans les rues londoniennes avec plaisir. J’avais initialement rêvé d’aller voir une comédie musicale pour passer la soirée, mais on a bien fait de ne pas réserver de billets, car l’Eurostar a eu du retard et on ne serait jamais arrivés à temps!

Et puis, c’est gentiment l’heure de s’installer dans le Caledonian Sleeper, le train de nuit reliant Londres à l’Ecosse!
Vu le prix des couchettes, on avait juste réservé des sièges, et c’était vraiment peu confortable, très froid, et bruyant à cause du moteur. Eh oui, vu que plein de trains britanniques roulent au diesel, on se dit que la prochaine fois on prendra peut-être un bus de nuit, bien moins cher et similaire en confort… Mais c’était néanmoins très efficace, et on est arrivés à Glasgow au petit matin. C’était une semaine avant la COP26, et il y avait partout des autocollants “Thank you for travelling by train”!

Seulement voilà, on n’était pas encore à Inverness… Eh oui, car au moment de réserver nos billets de train, le Caledonian Sleeper pour la “capitale des Highlands” était déjà complet! On s’est donc rabattus sur Glasgow, et pour avoir plus de liberté et ne pas passer plus de 24 heures d’affilée dans des trains, on a loué une voiture juste pour une journée, le temps d’explorer un peu en route pour Inverness!

Eh bien on n’a pas regretté, car on a passé une superbe journée et vu de très chouettes coins (et écouté la radio “Gold UK” dans la voiture, qui semblait prendre des chansons tout droit sorties de nos playlists préférées!)! 🙂

Après un peu d’autoroute et un stop “petit-déj” chez Costa (notre autre chaîne britannique habituelle pour les pauses cafés sur l’autoroute ^^), on a fait notre premier véritable arrêt à Garry Bridge, vers Killiecrankie, un coin que j’avais toujours rêvé de visiter, d’autant plus en automne!

On a fait une magnifique petite marche vers Linn of Tummel, une belle opportunité de se dégourdir les jambes après tous ces trajets assis. Et je me suis fait plaisir en prenant plein de photos, ce qui me démangeait depuis un moment!

River Garry

Les couleurs d’automne étaient vraiment magnifiques, et on a vu nos premières (et seules?) vaches Highlands des vacances.

José qui me prend en photo pendant que je prends des photos! 😉

Partout, des fougères, des pins, des eaux tourbeuses brunes, des champignons et un superbe tapis de feuilles mortes. Vraiment beau, et vivifiant!

Vers Linn of Tummel, on est tombés sur un mémorial pour la reine Victoria, commémorant une visite en 1844. On a encore marché jusqu’au Coronation bridge, avant de faire demi-tour.

José sur le Coronation bridge

On a retracé nos pas et profité du soleil pour faire une mini séance photo sur une plage de galets, puis on a marché jusqu’au Garry footbridge, qui offre une superbe vue sur la rivière. Un rouge-gorge très sympa m’a laissée l’approcher, jusqu’à ce que l’arrivée d’un chien finisse de le convaincre de s’envoler.

Nos estomacs commençant à rouspéter, on a repris la voiture pour cinq minutes jusqu’à Pitlochry, un village mignon comme tout qui me rappelle de bons souvenirs car je m’y était arrêtée avec Lairig (club de rando d’Aberdeen) pour manger des fish & chips au retour d’un weekend. Et justement, on a pris de délicieux fish & chips chez McKays, qu’on est allés dévorer sur l’aire de pic-nic de Killiecrankie.

Pour digérer, on est allés jeter un coup d’oeil au “Soldier’s leap”: lors de la bataille de Killiecrankie, en 1689, un soldat britannique aurait sauté une distance de 5.5m entre deux rochers pour passer de l’autre côté de la gorge et échapper à ses poursuivants jacobites!

Puis on a repris la route vers le nord. Certaines montagnes des Cairngorms étaient saupoudrées de neige, l’ambiance était magique. Je n’ai malheureusement pas longtemps profité du paysage, car entre le manque de sommeil et le doux bercement de la voiture, je me suis endormie comme un loir. Je me suis quand même réveillée pour un arrêt rapide à Carrbridge, où on a admiré le fameux Old Packhorse bridge, soi-disant le plus vieux pont de pierre des Highlands.

Old Packhorse bridge

Et enfin, c’est l’arrivée à Inverness! On rend la voiture de location, on s’installe dans notre auberge un peu glauque, on fait notre auto-test covid obligatoire, puis on ressort pour un chouette repas dans un pub.

Fatigués par notre courte nuit dans le train, on n’a pas fait long feu le soir. On est allés déposer nos affaires superflues pour le trek dans un ‘Stasher’ (un système de consignes à bagages qu’on trouve dans des hôtels, magasins, etc.), puis dodo!

Et voilà, c’est enfin le bout de cet article à rallonge. Dans le prochain épisode, je vous raconterai le début de notre randonnée le long du magnifique Affric-Kintail Way! 🙂

Sheltie19#27 Bye bye Shetland

Hello! Aujourd’hui, ce n’est pas le dernier article de la rétrospective, mais c’est le dernier article sur Shetland — après, il nous fallait encore rentrer!

On commence par la superbe Spiggie beach, où nous sommes allés nous promener après notre marche à Westerwick.

Outre le magnifique sable blanc, les eaux du coin sont apparemment très riches. Sur le groupe Facebook Shetland Birds & Wildlife, quelqu’un partage régulièrement de superbes photos de nudibranches, ou limaces de mer, prises à Spiggie, ainsi que d’autres petites créatures marines fascinantes.

De manière générale, les eaux écossaises abritent coraux, étoiles de mer, anémones et plein d’autres animaux marins colorés qu’on ne soupçonne même pas depuis la plage. Pour avoir une meilleure idée de cette mystérieuse vie colorée, ça vaut vraiment la peine de regarder le superbe documentaire “Hebrides, islands on the edge“, narré par Ewan McGregor (4 épisodes dévoilant la vie de la faune, flore et des humains des Hébrides), ainsi que l’épisode 3 de “Making Scotland’s landscape” sur la mer, disponible sur YouTube.

Bref, on ne s’est pas aventurés dans l’eau mais on a bien pris le soleil en marchant sur la plage, profitant de ces derniers moments seuls au coeur de ce magnifique archipel.

Puis on s’est finalement arrachés à Spiggie beach et on a décidé d’aller à Sumburgh Head pour la dernière fois. Il faut dire qu’il faisait tellement beau!

On est arrivés juste à temps pour prendre un petit café et un crumble aux cerises avant que le foodtruck de Sumburgh Head ne ferme.

On a dégusté ça en admirant le paysage, avec la vue sur Bressay et les falaises de Noss au loin, avant de rentrer à Levenwick pour notre dernière nuit au camping.

Vue sur les falaises de Noss, au loin

Le lendemain, c’était le jour du départ! On a donc dit au revoir à Levenwick pour de bon et on est allés passer la journée à Lerwick, où on a traîné au café de Mareel, fait un peu de shopping (j’ai acheté un bandeau en laine d’agneau tout doux pour les oreilles) et visité le Town Hall.

Sur Commercial street, la principale rue marchande, on a croisé la Shetlandaise de Burra rencontrée dans plusieurs campings, avec sa fille, et on a discuté un moment, c’était super sympa. La ville était très animée, car il y avait un bateau de croisière dans le port ce jour-là.

Après avoir mangé une soupe au Peerie shop & café, on est allés au Böd of Gremista, qui abrite le Shetland Textile Museum. On y a vu des exemplaires de tricot, tapis, métier à tisser, broderie,… On sent vraiment que la laine est une institution, à Shetland.

On a rencontré une femme qui filait la laine avec une sorte de toupie, un ancien instrument utilisé par ceux qui n’avaient pas de rouet, à l’époque romaine déjà. On a aussi appris l’existence du “Back to back challenge”. Le principe? Le plus vite possible, tondre un mouton, nettoyer et carder la laine, la filer, puis tricoter un pull. A la fin, on peut voir la photo avec le mouton tondu et un homme avec son pull tout neuf! Le record est de moins de huit heures, mais je ne me rappelle pas de la durée exacte!

Puis on a encore fait des courses, on est retournés au Mareel pour un bon coffee cake, puis on a fait le tour des activités qui avaient lieu devant le musée. C’était la “Sail week”, et il y avait des bateaux exposés, des bateaux télécommandés, des sorties en mer,…

Puis c’était finalement l’heure d’embarquer sur le ferry, notre maison pour la nuit! On y a retrouvé un couple de Londoniens vu dans plusieurs campings, une fille de la sortie à Foula, ainsi que le super couple de Yorkshiriens aussi rencontrés lors du day trip sur Foula.

Vue sur Mareel et Bressay en arrière-plan

Il s’est avéré que les Yorkshiriens ont vu le même pod d’orques que nous, le même jour, mais un peu plus tard. On les avait repérés à Lunna Head, tandis qu’eux les ont vus vers Mossbank. On a partagé plein de souvenirs — ainsi que nos photos, car ils regrettaient de ne pas avoir pris de photos des orques.

On est restés sur le pont pour le départ, et José en a fait un timelapse (qui file un peu le tournis):

En attendant de libérer le ferry

On a d’abord eu droit à de jolies vues sur la capitale, toute grise sous les nuages.

Town Hall sur la colline
Moi toute contente avec mon nouveau bandeau
Bain’s beach

Puis on a longé Bressay, puis le South Mainland. Il commençait à faire froid, donc on est rentrés. Pour passer le temps, on a acheté des billets pour voir “Men in Black: International”. Sympatoche film, parfait pour repousser un peu l’échéance de rejoindre nos sièges pour une nuit pas très confortable.

En arrivant à la hauteur de Fair Isle, le vent s’est levé, et ça a commencé à secouer un peu. Après l’arrêt dans les Orcades, c’est devenu carrément tempétueux. Le ferry bougeait dans tous les sens. Nos sièges étaient quasi à l’étage le plus haut, et pourtant des vagues venaient fouetter les fenêtres. Tout le plexiglas dans le bateau tremblait, ça donnait une sacrée ambiance Titanic. Chaque personne qui tentait de marcher pour aller quelque part se transformait en pirate bourré, trébuchant et tombant à moitié à cause de la houle. Je pense que j’aurais pu avoir un peu peur, mais j’ai été trop occupée à vider mes entrailles à partir d’1h du matin. J’ai ainsi pu forger des amitiés insoupçonnées dans les toilettes des filles, avant d’enfin réussir à m’endormir par terre sur la moquette. Quelle nuit! Le matin, on a appris qu’on avait eu affaire à des vents de niveau 9 sur l’échelle de Beaufort, soit juste avant le niveau tempête!

Bref, on avait trouvé que l’aller était plutôt confortable du point de vue navigation… mais on n’a pas pensé ça au retour. C’est pas comme si j’en faisais encore des cauchemars, mais presque. En quittant Shetland, on se disait que c’était tellement génial qu’il fallait absolument qu’on y revienne, et que finalement le trajet n’avait pas été si long. Mais là, après cette nuit d’horreur sur le ferry, j’avoue qu’il me faut du temps pour me refaire à l’idée d’embarquer pour une nouvelle nuit à me faire ballotter par la mer du Nord. ^^ Surtout qu’on a physiquement mis du temps à nous en remettre: les trois jours suivants, on avait encore la tête qui tournait et l’horizon qui tanguait quand on était à l’arrêt. Sur le ferry, José a d’ailleurs rencontré un pêcheur, qui lui a raconté que ça faisait 20 ans qu’il bossait en mer et qu’il n’avait jamais eu le mal de mer comme ça avant.

Quoiqu’il en soit, mise à part la nuit houleuse (c’est le prénom), on a vraiment passé d’incroyables vacances sur Shetland! Et le voyage n’était pas encore terminé, il nous fallait encore redescendre jusqu’en Suisse. J’ai donc encore 2-3 articles à vous concocter avant de finalement clore ce chapitre! See ya soon! 🙂

Sheltie19#26 W comme Westerwick

Et aussi W comme Whisky! 😉

Bonjour à tous! Aujourd’hui, c’est parti pour un looooong article avec pleeein de photos. Eh oui, car on en a vu, des beaux paysages côtiers, durant ces vacances à Shetland, mais la marche qu’on a faite à Westerwick nous a vraiment coupé le souffle. Le soleil était de la partie et c’était juste une de ces journées absolument magnifiques, où tout est beau. 🙂

Après un délicieux petit-déjeuner au Cake Fridge & Tea room, on est allés à Silwick, dans l’ouest de Mainland, pour une marche d’environ 8.5 km. Dès les premiers pas, on se retrouve face à des paysages côtiers magnifiques, avec des stacks impressionnants.

A l’ouest, on a eu de superbes vues sur Foula, avec ses hautes falaises.

Falaises, stacks, sphaigne, petites criques, tapis de fleurs, le tout sous le soleil, c’était vraiment splendide. 🙂

Tout cet espace, cet immense horizon <3

C’était notre dernière marche avant notre départ de l’archipel, donc j’en ai aussi profité pour prendre plein de photos de notre compagnon de voyage, Whisky MacKenzie!

South Mainland était magnifique, au milieu d’un océan étincelant sous le soleil.

Whisky en pleine orientation

Dans un précédent article, j’avais déjà mentionné ce petit livre rouge, “Shetland, 40 Coast and Country Walks”. On le voyait un peu partout et on l’a finalement acheté sur Unst. Toutes les marches qui sont dedans figurent déjà sur Walkhighlands, mais c’était pratique de ne pas avoir besoin d’internet pour se renseigner sur les possibilités de marche. Ça ne remplace pas une vraie carte, et il manque des infos capitales je trouve (genre le dénivelé), mais c’était quand même sympa et on s’est attachés à ce petit bouquin. Grâce à lui, on a sans doute fait bien plus de petites marches que ce qu’on pensait au départ! Ça devenait presque un peu addictif de faire le plus de marches possible. ^^ Et puis ce bouquin fait partie d’une collection avec des livres de ce genre pour plein de régions du Royaume-Uni, donc on a encore du boulot! 😉

En plissant les yeux en direction du sud, on a même réussi à apercevoir Fair Isle! On était super contents, surtout qu’on espère bien y aller un jour.

Fair Isle au loin

Et puis on a vu une baleine de Minke, héhé! 😀
Elle a plongé et resurgi quelques fois avant de disparaître dans les profondeurs.

Une baleine de Minke proche de la côte
Foula au loin
Foula

Après avoir passé une petite colline, on s’est retrouvés au milieu des moutons et très exposés au vent, donc José a même pu sortir son bonnet! 😉

On a vu les habituels oystercatchers, fous de Bassan, sternes, skuas et fulmars, qui bataillaient dans le vent.

Skua!

Le retour nous a fait passer par une plaine tourbeuse avec de la mousse sphagnum de toutes les couleurs. C’était comme de marcher sur un nuage bien moelleux.

Et puis on a bouclé notre marche et sommes retournés à la voiture pour de nouvelles aventures. Cette dernière journée entière sur l’archipel n’était en effet pas encore finie, mais ce sera tout pour aujourd’hui!

A bientôt pour la suite! 🙂

Sheltie19#23 Eshaness

Hello!
C’est parti pour la suite de la rétrospective shetlandaise. Mine de rien, on se rapproche quand même gentiment de la fin (mais gentiment, hein!)! Et puisque c’est impossible de savoir avec certitude si on pourra voyager cette année, eh bien je vais pouvoir inonder le blog de photos de libellules et de quelques escapades en Suisse!

Mais on n’en est pas encore là, pour l’instant, c’est retour à Shetland!

Pour notre deuxième jour sur la péninsule de Northmavine, on a fait une chouette boucle de 13 km à pied en partant du phare d’Eshaness.

On a revu les superbes falaises aux origines volcaniques, sous une lumière vraiment splendide.

Cette fois-ci, on n’était pas seuls, contrairement au petit tour qu’on avait fait un soir deux jours plus tôt. Il faut dire que les falaises sont très connues et que des cars de touristes y viennent. D’ailleurs, au café de notre camping, il y avait régulièrement de grands groupes qui débarquaient. On a appris que certains étaient des passagers provenant des immenses bateaux de croisière faisant escale à Lerwick

Mais après une dizaine de minutes, on était de nouveau tout seuls! Comme quoi, à Shetland, il n’y a vraiment pas besoin de marcher beaucoup pour avoir l’impression d’être seul au monde.

Dans certains coins, les roches sont d’un noir absolument fou: là encore, il s’agit de restes volcaniques!

Du noir… au rose!

On a longé la côte dans une herbe magnifiquement verte, en franchissant stile après stile.

Je viens d’ailleurs tout juste de chercher la traduction de stile, car je viens seulement de me rendre compte que je ne sais pas quel est l’équivalent français. Verdict de Linguee: échalier!

Comme d’habitude, on croise des petits îlots rocheux et des moutons.

Après un petit moment, on s’est retrouvé sur une route au trafic inexistant. Pas une voiture, pas un humain, et même pas de mouton sur la route!

En revanche, on a eu une petite rencontre ornitho avec un oiseau émettant des cris plaintifs et se camouflant à merveille dans la bruyère. Il s’avère, après vérification grâce au groupe facebook “Shetland birds and wildlife”, que c’était un jeune pluvier doré! 🙂

Peu après, on est arrivés au Tangwick Haa Museum, qui porte sur l’histoire locale. La gardienne était adorable et a proposé de garder nos sacs pendant qu’on visitait les trois salles composant le musée, remplies d’objets hétéroclites, notamment la robe de mariée en soie de la femme d’un laird et des blocs de tourbe servant de moules pour la fabrication de hameçons!

Puis, on a pique-niqué dans le joli walled garden avant de reprendre notre marche côtière.

Au détour d’une plage rocailleuse, on est tombés sur tout un groupe de phoques qu’on a un peu remarqué au dernier moment. On était en train de discuter et on n’était pas du tout attentifs, donc ce fut une surprise mutuelle!

On les a observés un petit moment. Certains petits curieux nageaient proches de nous, d’autres bronzaient sur leurs rochers… et certains se bousculaient pour avoir une meilleure place!

Pendant cette partie de la balade, on a aussi eu de superbes vues sur Dore Holm, le “cheval qui boit”, sous plein d’angles différents!

Dore Holm et colonie de phoques
Ribambelle de phoques communs

Dore Holm, Dore Holm, et encore Dore Holm!

Des linaigrettes 🙂
Holm sous un autre angle
José qui m’attend, assis sur un “échalier”, huhu

Durant notre marche, on a aussi rencontré un Viking habillé de vieux filets recyclés, héhé. Il était bien sympathique. 😉

Puis nous avons bouclé notre boucle en retrouvant le phare d’Eshaness, après 4 heures environ (pauses incluses). Les nuages se sont amoncelés dans le ciel et on change donc notre plan initial, qui était de gravir Ronas Hill, le sommet de Shetland, situé à 450 mètres d’altitude.

A la place, on a décidé d’aller jeter un coup d’oeil au nord de Northmavine, en voiture.

Des Minions vers Hillswick

On a roulé jusqu’à Isbister, la pointe nord de Mainland, où on a trouvé un avion parqué devant une maison ainsi qu’un panneau interdisant d’aller plus loin en raison de l’Official Secrets Act. Bref, autant dire qu’on ne s’est pas attardés et qu’on a fait demi-tour.

On a ensuite roulé jusqu’à Collafirth Hill, le départ de la marche pour Ronas Hill, d’où on a une sacrée vue sur Sullom Voe et les environs. Ronas Hill est connue pour avoir des habitats de type toundra arctique, et on avait envie de voir à quoi ressemblait le coin, qui était effectivement bien différent du reste de l’archipel. C’est également dans ce coin que des harfangs des neiges de passage sont parfois aperçus. Là, point de chouette, mais une averse du tonnerre qui commence. Hop, on rentre donc au camping.

Pour une fois, ce ne sont pas les midges mais la pluie qui a rendu la cuisine difficile. Surtout que dans ce camping-là, point de cuisine aménagée. On a donc mangé des carottes crues et des tartines au beurre de cacahouète. 😉 C’est notamment depuis ce voyage qu’on a envie d’investir dans une tente avec un espace spécial pour cuisiner! ^^

On a tout de même passé une super soirée à faire les jeux du “Shetland Times”, et à jouer à Dobble et aux cartes!

Et voilà, c’est fini pour aujourd’hui! Dans le prochain article de rétrospective, ce sera toujours de superbes vues côtières, des stacks et des moutons (désolée pour le manque de variété, mais nous on ne s’en lassait pas, haha). Bye! 🙂

Sheltie19#22 La vie en rose

Bonjour! 🙂
Aujourd’hui, direction Muckle Roe, une île reliée à Mainland Shetland par un tout petit pont et sur laquelle nous avons fait une chouette marche de 11,5 km (d’après Walkhighlands mais on a réussi à en faire 13 avec des petites rallonges par-ci, par-là).

Je me réjouissais de faire cette marche depuis un moment car elle est considérée par beaucoup comme étant l’une des plus belles de l’archipel.

Et effectivement, on n’a pas été déçus! La côte est incroyablement belle et les roches ont des teintes roses vraiment superbes!

On a vu des petits lochs, des stacks, des failles, un minuscule phare, des phoques,… et puis toujours ces falaises roses de ouf.

On a aussi eu de chouettes vues sur mainland Shetland en face et des petites îles sur lesquelles on n’est pas allés, comme Papa Little (encore un Papa!), Linga et Vementry.

Trouvez José! 😛 (j’avais juste envie de rimer)

Notre pique-nique a été interrompu par une armée de midges. C’était le seul défaut de cette journée: on a vu beaucoup, beaucoup de midges, et pas qu’à Muckle Roe.

On est aussi passé les ruines d’une maison à Burg. La baie toute proche était utilisée comme port pour faire de la contrebande avec les îles Féroé!

De nos jours, pas de smugglers, mais des phoques se reposant sur le ponton!

Et puis on a vu un mouton MacDesigual! C’est l’équivalent écossais du mouton O’Desigual, décrit par Pénélope Bagieu dans le superbe récit de ses vacances en Irlande dont je ne me lasse jamais!

Le chemin du retour nous a fait longer Town loch, sur lequel nous avons pu observer de superbes plongeons catmarins vaquer à leurs occupations. On a essayé de prendre quelques photos mais on n’a vraiment pas le matos, c’était bien mieux avec les jumelles! 😉

On a aussi vu des étourneaux squatter des ruines et s’envoler tous en même temps, comme ils savent si bien le faire.

Le chemin de toute la dernière partie était un large “track” de terre et gravier, qui nous a fait passer devant quelques pans de bruyère en fleur et de la tourbe fraîchement coupée.

Mais ce n’était pas une partie de plaisir tout le long… On a été harcelés par des midges comme rarement. En fait, c’était la première fois qu’on se faisait embêter alors qu’on était en mouvement — et qu’on marchait vite, en plus. On avait l’habitude de se faire attaquer à l’arrêt (en mangeant, cuisinant, montant la tente…), mais une attaque mobile en mode “tête chercheuse”, ça, on ne connaissait pas encore (enfin, au Gap of Dunloe, en Irlande, on s’était fait un peu harceler en marchant, mais c’était rien comparé à Muckle Roe!).

The “midges track”

Bref, c’était un réel soulagement quand le vent s’est levé et que les midges ont disparu aussi vite qu’ils étaient apparu! On a passé le reste de l’après-midi à écrire des cartes postales et lire dans des fauteuils cosy de l’hôtel de Hillswick, avant d’aller faire des courses à Brae. On a aussi décidé d’y manger car on avait peur de se faire dévorer en cuisinant dehors. Wise decision! On a super bien mangé au Mid Brae Inn (et on a croisé des Glaswégiens super sympas rencontrés à Levenwick) et quand on est retournés au camping, c’était effectivement l’infestation de midges!

Des nuages de midges nous attendaient et une trentaine de monstres ont réussi à s’infiltrer dans la tente en même temps que nous, donc on avait une activité toute choisie avant de dormir: la chasse aux midges!

Et voilà, c’était un article avec beaucoup de photos et peu de texte, car c’est l’heure de retourner bosser sur mon mémoire! Dans le prochain article, je vous parlerai d’une autre super marche autour de la péninsule d’Eshaness! Bye!

Sheltie19#21 Vouiiiiii!

Bonjour à tous!
Aujourd’hui, je vais vous raconter une journée pleine de surprises dont on se rappellera encore longtemps avec José!

Première surprise du jour: le linge mis au séchoir la veille au soir n’est toujours pas sec, or c’est le jour où on avait prévu de quitter le camping de Skeld pour s’aventurer plus au nord. Par chance, il fait grand beau, donc on étend nos affaires dehors avant d’aller prendre notre petit-déjeuner au Cake Fridge & Tea room vers East Burrafirth, dont on avait vu un flyer dans la salle commune du camping.

Vue sur un bras de mer en face du Cake Fridge & Tea room

Ce tea room a été une révélation, que dis-je, un véritable coup de foudre! C’était tellement bon, et le personnel était tellement sympa, qu’on y est revenus plusieurs fois durant le reste du séjour, même quand ce n’était plus la porte à côté! Aaah, rien de tel qu’un délicieux chocolat chaud et un cake à la banane pour attaquer le reste de la journée! 🙂

Yum, yum, yum!

On a passé une bonne partie de la matinée dans le tea room, on s’y sentait bien et on n’avait pas énormément de plans pour cette journée, à part faire sécher notre linge. On y a même goûté un roll au Sassermeat beef, une spécialité shetlandaise. Yum!

On finit quand même par retourner à Skeld pour plier habits et tente. Là, avant de partir, José jette vite fait un coup d’oeil sur Facebook… Un groupe d’orques a été vu le matin à Nesting, puis il y a peu vers Lunna Kirk. C’est un coin où on n’était pas encore allés et on décide de tenter notre chance! On roule jusqu’à la péninsule de Lunna et on se parque au bout de l’unique route, où se trouve le départ d’une marche dont parle notre petit guide “40 Coast and Country Walks”. Là, on commence à marcher vite, dans l’idée d’atteindre Lunna Head et d’avoir ainsi une vue sur les deux côtés de la péninsule. On longe la côte en scrutant l’eau. Les orques n’ont pas été vues depuis une heure au moins et elles pourraient être absolument n’importe où, avoir pris n’importe quelle direction.

Et puis soudain… Je n’en crois pas mes yeux, mais voilà une immense nageoire dorsale noire qui perce la surface!

Premier repérage d’orque!

C’est l’euphorie! Il y a 6-7 orques, dont deux jeunes, et en plus ils vont dans notre direction! On les a vus longer la côte, si impressionnants, si beaux, si rapides. Wahou. Les photos d’orques qui suivent ont été prises par José avec le télé (je crois), moi j’ai un peu filmé mais je mettrai ça à la toute fin de la rétrospective.

On les suivait en marchant/courant/sautant comme des moutons! Je ne vous raconte même pas la poussée d’adrenaline. C’était un moment un peu irréel, où on ne comprenait pas trop ce qui nous arrivait tellement on en avait rêvé sans trop y croire. Les orques sont passées vraiment proches de nous, avant de s’éloigner en direction de Mossbank.

Pour donner une idée de leur proximité par rapport à la côte!

On les a vraiment bien vues, même si en un éclair, tout d’un coup, c’était passé. Nos coeurs qui battaient la chamade ont pu se calmer, pendant qu’on suivait encore le groupe aux jumelles. Là, on a rencontré une Américaine vivant à Shetland depuis dix ans et qui nous a dit que c’était la première fois qu’elle voyait enfin des orques.

Bref, on se rappellera toujours de Lunna Ness avec beaucoup d’émotion!

On s’est d’ailleurs offert un selfie “orques”, où on a à peu près les mêmes expressions que lors de notre selfie “loutres” à North Uist en 2016, pour célébrer notre toute première observation de loutre sauvage! 😉

On a vu des ORQUES! 😀

Après cette expérience, autant dire qu’on était déjà bien satisfaits de notre journée, huhu. Et ce n’était pas fini! Après avoir réalisé un rêve en observant ces majestueuses (et bad ass) créatures marines, et alors qu’on flottait sur notre petit nuage d’intense bonheur, on a décidé de reprendre notre plan initial de la journée: rejoindre la région de Northmavine.

En chemin, on s’est arrêtés à Brae pour manger des fish & chips au soleil et faire quelques courses au Co-op (où, en voyant la longue queue à la caisse, on s’est dit qu’on allait tester le self checkout… Big mistake! C’était bien plus sophistiqué qu’en Suisse: il fallait peser le sac au début, puis peser chaque article, puis bien sûr quelqu’un devait venir vérifier à chaque fois qu’on scannait une bouteille de bière, et il y avait des beugs tous les deux articles… Bref, on a compris pourquoi personne n’utilisait les caisses automatiques! ^^).

Vue sur une ferme de poissons, l’une des industries les plus importantes de l’archipel

L’entrée dans la région de Northmavine est marquée par Mavis Grind. A cet endroit, le bout de terre séparant la mer du Nord de l’Atlantique est le plus étroit de tout le Royaume-Uni. A une époque, plutôt que de faire tout le tour de la péninsule Northmavine, aux eaux dangereuses, les marins tiraient leur bateau sur la terre ferme pour retourner à l’eau de l’autre côté. Du coup, pour éviter que l’ennemi fasse de même et passe facilement durant la Seconde Guerre mondiale, les Shetlandais ont posé des “Toblerone” en béton pour empêcher le passage, on peut d’ailleurs encore les voir.

On était passés dans le coin pour aller au point de départ de notre sortie en kayak et on avait trouvé super joli, donc on a décidé d’aller se balader.

Vue sur l’Atlantique

En plus, avec le temps absolument radieux, l’eau scintillait au soleil. Elle était carrément turquoise à certains endroits, wahou!

José qui prend de la hauteur

Depuis les collines alentour, on voit vraiment bien l’étroitesse du pan de terre (ainsi qu’un grand hôtel, cf. le bâtiment blanc)!

On a marché de petite colline en petite colline, toujours au soleil.

Au retour, on est passés jeter un coup d’oeil aux ruines d’un chambered cairn qui, à notre arrivée, étaient occupées par deux moutons! On s’est mutuellement surpris et les moutons ont filé au quart de tour…

… mais pas pour aller très loin! Une fois en sécurité de l’autre côté du mur, le jeune s’est retourné pour nous observer. Haha, mais quelle bouille! ^^’

On a ensuite roulé jusqu’au camping de Braewick en passant par de splendides coins dans lesquels on avait prévu de marcher les jours suivants.

La vue depuis le camping, qui a aussi un café-restaurant, est vraiment splendide, avec plein de sea stacks, notamment les Drongs de Hillswick au loin, sur la droite.

On a planté notre tente derrière celle du couple anglais vu à Skeld, qui devait commencer à croire qu’on le suivait partout, haha! L’archipel est petit, c’est marrant de se recroiser un peu partout.

Ayant mangé des fish & chips à 15h, on a étonnamment pas très faim (haha) et on reprend donc la voiture pour aller faire un petit tour du côté d’Esha Ness. Les paysages sont grandioses et on repère notamment Dore Holm, le “cheval qui boit”.

Dore Holm

Arrivés aux falaises d’Eshaness, on se promène un peu en admirant la vue. La lumière est splendide et les falaises sont magnifiques, avec des roches volcaniques sombres. D’ailleurs, Eshaness était un volcan actif il y a 390 millions d’années!

Puisque la faim (et la soif, aussi) n’est tout de même jamais bien loin, on retourne au camping et on se pose devant la tente pour boire une bière et lire le “Shetland Times”, acheté au Co-op. Je trouve super cool de lire les journaux locaux quand je me balade en Ecosse, ça donne vraiment un aperçu de la vie sur place. Et puis on a appris des choses capitales, notamment que le Cake Fridge & Team room a en fait des distributeurs de cakes à plusieurs endroits de l’archipel! Décidément, ces gens connaissent le chemin le plus rapide jusqu’à mon coeur (enfin, estomac)!

On en a aussi appris beaucoup sur la politique locale (c’était bientôt l’heure d’une élection au parlement écossais, on voyait les affiches jaunes de campagne d’une mec du SNP absolument partout dans le sud de Mainland!), on a eu droit à une photo couleur de Nicola Sturgeon, la première ministre, en train de manger un glace lors du “Sandwick’s fun day”, et puis sinon ça parlait beaucoup de la foire de moutons et vaches de Voe, du récent concours de poneys Shetland, de compétitions de chiens de berger et hockey sur gazon… Il y avait aussi des photos de tous les Shetlandais ayant récemment reçu un diplôme, des photos de mariage, des photos de jeunes bourrés faisant n’importe quoi et aussi un reportage sur les problèmes des “Birthday buses”. Et bien sûr, une rubrique “Courrier”, où on a pu s’essayer au déchiffrage de messages en Scot et Shetlandic. Eh oui, même à lire c’est pas toujours facile, haha! Bref, c’était très instructif. Et comme on ne se refait pas, j’ai également pu remettre ma casquette de correctrice et m’exaspérer devant certaines fautes…

Passangers… It fills me with anger… ^^’

On s’est aussi amusés à faire des genres de mots croisés avant de préparer un bon repas tout en admirant la vue…

… sauf que c’était sans compter sur la fidélité des midges, qui nous ont poussés à nous retrancher dans la tente!

Vue depuis le camping

Et voilà, what a day!
Bye et à bientôt pour le prochain article (jeudi si j’arrive!)!

Sheltie19#18 Foula dans le brouillard

Hi there!
*Warning*: ceci est un article particulièrement long (eh oui, encore plus que d’habitude!) mais c’est parce que c’était une longue et incroyable journée et que j’ai fait bien trop de photos et que c’était vraiment trop dur de trier! ^^’ Hop, fin du warning, on peut commencer! 😉

Aujourd’hui, récit d’une journée direction Foula, l’île habitée (par une trentaine d’habitants) la plus isolée de Shetland avec Fair Isle. Nous y sommes allés le temps d’une journée avec Shetland Sea Adventures, une petite entreprise basée à Hamnavoe, sur l’île de Burra.

C’était un jour assez gris, avec pas mal de brouillard et de vent, mais heureusement les conditions en mer ont quand même permis de maintenir l’excursion — eh oui, car quand on réserve une activité nécessitant un trajet dans les airs ou dans la mer, à Shetland, on n’est jamais assuré de pouvoir partir en raison de la météo capricieuse! On était donc déjà hyper contents que ça ait lieu. 🙂

Le trajet était absolument magnifique. A peine partis, on a vu un marsouin, puis ce sont les fulmars qui nous ont accompagnés pendant toute l’heure et demie de traversée. Ils nous survolaient, tout proches, rasaient l’eau, faisaient la course dans le creux des vagues et semblaient glisser sur une mer qui était par moments tellement lisse qu’on aurait dit que c’était de l’huile!

Un splendide fulmar et son reflet, capturés par José!

On a aussi croisé des fous de Bassan et des macareux, et même des Great skuas qui se chamaillaient pour manger un cormoran mort!

Un great skua, véritable pirate des mers, par José avec le télé

Parmi les autres passagers, on rencontre un couple de retraités venant du nord du Yorkshire, Nick et Sandra. C’était leur 5ème voyage à Shetland. Ils y étaient venus pour la première fois il y a 41 ans, pour leur lune de miel. L’archipel était alors bien différent: il n’y avait pas de supermarché et ils avaient dormi dans des “box beds” dans une maison sans salle de bains. Ils étaient vraiment super sympas et on a eu du plaisir à discuter avec eux. Nick nous a raconté que le vol des fulmars au-dessus du bateau lui rappelait une de ses expériences en Nouvelle-Zélande, avec des albatros. Et je suis totalement d’accord avec lui, car à moi aussi ça me faisait penser à mon trajet en ferry entre Stewart Island et South Island, avec des albatros volant au milieu des vagues!

On a débarqué à Foula dans le brouillard, et il y avait une atmosphère vraiment particulière — déjà car on avait à peine pu discerner l’île avant d’y accoster! Un local est là pour aider avec le bateau, récupérer des marchandises et nous conseiller sur des trucs à faire pendant nos cinq heures sur l’île. Comme la plupart des autres passagers, on s’élance donc sur la seule route de l’île, direction l’airstrip, au sud. Alors qu’on marchait le long de la route, une femme s’arrête en voiture pour nous donner une carte de l’île, sympa!

Une bécassine en plein brouillard

On longe des potagers et on aperçoit du foin qui sèche, sous forme de structures typiques des îles écossaises.

Durant toute la journée, on a aussi croisé plein de moutons shetlandais, dont ceux à la robe tricolore typique de cette race locale.

Un mouton seulement un quart tondu ^^

En passant devant une ferme, on rencontre Lily, un border collie adorable. Elle a traversé un cattle grid avec aisance pour venir quémander des “belly rubs” à José. Toute la journée, elle a suivi des passagers du bateau, nous accompagnant pendant un bout de notre marche, passant d’un groupe à l’autre.

José et Lily

En compagnie de Lily, on a d’abord marché jusqu’à une petite chapelle servant de “Welcome room”. On y a trouvé des infos sur la faune locale (et notamment de belles photos de limaces de mer!) ainsi qu’un piano. Quand il pleut, ça doit être agréable d’avoir un endroit cosy comme celui-ci où s’abriter.

On a ensuite continué notre marche en direction du sud de l’île. Soudain, on a entendu un petit cri plaintif: un jeune piaf s’abrite dans un ancien “planticrub”. On a d’abord pensé que c’était un bébé skua, car il y en a plein aux alentours, mais apparemment c’est assez typique des fulmars de s’installer dans les crubs. D’ailleurs, en suivant la page Facebook de “Foula Heritage”, j’ai appris que quand les crubs sont utilisés (notamment pour faire pousser du chou kale), ils sont obligés de les recouvrir d’un filet pour empêcher les fulmars d’emménager.

Aux alentours, on voit de superbes Arctic skuas de couleur crème.

Arctic skua

On traverse une jolie petite vallée toute boggy avec plein de sphagnum moss et un sol de toutes les couleurs. On arrive ensuite en haut de petites falaises à Da Sneck ida Smaalie, une faille impressionnante de 30 m de haut.

L’ambiance est incroyable. Des puffins émergent de la brume, de retour de leur pêche, pour s’agglutiner sur les falaises. Les nuages s’écartent pour de courts instants et permettent de discerner le relief alentour. Et puis il y a Lily, toute contente, qui se repose dans l’herbe humide.

On décide de manger notre pique-nique, mais il n’aura pas été très reposant: les midges étaient de sortie!

On évite donc de rester sur place: on longe la côte et on descend observer quelques puffins de plus près.

Des deux côtés de la vallée se trouvent deux collines, Da Noup et Da Sneug, le sommet de l’île.

Réunion de puffins

On fait demi-tour car une autre marche côtière nous intéresse, qui nous permettra de rejoindre Ham, le port, sans avoir à remarcher le long de la route.

Contrairement aux prévisions météo, la brume ne se lève pas, comme on peut le voir. ^^ Cette journée aura en tout cas permis à notre peau de se reposer un peu, après tous ces coups de soleil inattendus des premiers jours de vacances!

En chemin, on croise une famille locale et le capitaine de notre bateau, avec qui on discute quelques minutes. On trouve aussi un tracteur… immatriculé en Irlande! On se demande comment il est arrivé là, haha!

Notre marche nous fait passer par “l’aéroport” (= une piste en gravier) et on en profite pour utiliser les toilettes publiques et jeter un coup d’oeil à la salle d’attente (et manger des digestifs au chocolat à l’abri des midges, aussi).

La salle d’attente de l’aéroport, avec des sacs Tesco et autres marchandises destinés à des habitants
Selfie avec la piste 😉

On s’aventure ensuite dans le bog pour rejoindre la côte. Le sol est recouvert de droséras, yeah! J’adore ces petites plantes carnivores depuis que j’en ai vu en Irlande quand j’étais une jeune ado. 🙂

Pour changer, on croise encore un peu plus de moutons, avec leur superbe laine brune! Certains n’ont vraiment pas le vertige et broute vraiment tout au bord des falaises.

On retrouve aussi plein de macareux, dans l’eau, cette fois!

Puis, un truc incroyable s’est produit… On a entrevu le ciel! Ça n’a pas duré longtemps, mais c’était fou comme tout d’un coup les couleurs ont complètement changé.

Puis on a vécu l’un des moments les plus cool de la journée: on a “joué” avec deux phoques, une mère et son petit (on suppose), qui nageaient en bas de la falaise. Quand ils nous ont vus, ils se sont rapprochés de nous, puis à chaque fois qu’on faisait quelques pas, ils se déplaçaient avec nous!

Par moments, ils nous regardaient avec curiosité, et sinon ils semblaient faire des courses sous l’eau, ils se suivaient… et tout ça dans une eau très claire, ce qui fait qu’on les voyait ses déplacer sous l’eau! C’était vraiment chouette. 🙂

J’ai pris quelques photos, mais j’ai aussi filmé! Ils sont tellement gracieux quand ils se déplacent dans l’eau, c’est incroyable. J’ai fait un petit montage vidéo de la faune vue pendant les vacances, je mettrai le lien à la fin de la rétrospective!

On a quand même réussi à leur dire au revoir et à continuer notre chemin, le long duquel on a vu encore plusieurs dizaines de phoques.

D’autres phoques sur leurs rochers

Le sol est de plus en plus humide, comme en témoigne la présence de linaigrettes (“cottongrass”), ces genres de fleurs cotonneuses bien pratiques pour repérer les coins à éviter sous peine de se faire avaler par la tourbière (bon, j’exagère un tout petit peu, mais le bog factor était effectivement élevé).

Vue sur Ham
Wahou wahou wahou! Can you feel the sphagnum love?

On arrive ensuite le long d’une petite rivière, où on revoit des phoques mais aussi une bécassine des marais (qu’on a surtout entendue) et plein d’autres oiseaux non identifiés.

Hop, encore quelques phoques le long de la rivière

Et puis pour changer des phoques et des moutons (même qu’on ne s’en lasse pas!), on passe aussi devant quelques shelties, dont des poulains absolument beaucoup trop adorables.

On est retourné à la jetée, car l’heure de reprendre le bateau arrivait. On a mangé encore quelques digestifs (ça me fait saliver rien que d’y penser) et on a fait la connaissance de Hiccup, un autre border collie venu nous dire coucou (et réclamer des belly rubs). 🙂

Des moutons marins
Un jeune phoque

Puis c’était l’heure d’embarquer, mais on n’a pas tout de suite quitté l’île pour autant: un tour de l’île en bateau nous attendait, afin d’aller voir les plus impressionnantes falaises de Foula, hautes de 365 m.

On passe d’abord devant Gaada stack, une impressionnante arche naturelle.

La mer est un peu plus agitée que le matin. Ça tangue pas mal et on se prend de sacrées giclures, d’où les taches sur les photos suivantes (on a d’ailleurs passé une partie de la soirée à soigneusement nettoyer les appareils photos, qui ont pris cher niveau embruns).

Le relief dans les parois rocheuses!

C’était vraiment grisant de se sentir ballottés par les vagues, avec plein de fous de Bassan volant au-dessus de nos têtes et les falaises sombres toutes proches.

Colonie de fous de Bassan

On passe aussi devant Da Sneck ida Smaalie, la fameuse faille.

Da Sneck ida Smaalie

Puis on s’est gentiment éloignés de Foula, direction Burra. Plus on approchait du coeur de l’archipel, plus le ciel s’éclairait, avec une jolie lumière toute douce. Entre le vent et l’humidité, on a eu froid pour la première fois du voyage, durant le plutôt long trajet du retour. Mais peu avant d’arriver, on a encore eu droit à une dernière surprise: une baleine de Minke! 🙂 On l’a vu plonger et resurgir quelques fois, avant de la perdre de vue. C’était une observation toute calme et sereine, à l’image de la baleine.

Et voilà, on est arrivés au bout de l’article! C’était le (long) récit de notre première visite à Foula, qui fut une chouette expérience. 🙂

A lundi pour le prochain épisode, qui sera plus court, promis!