Scot18#12 Sunshine on Leith

Bonjour!
Avant une imminente avalanche de photos de libellules (je rentre de trois magnifiques jours de terrain, quoique bien éreintants à cause de la canicule) et de Madère, il est temps de finir cette rétrospective des vacances écossaises 2018, qui ont commencé et fini à Edinburgh.

The Hostel

A l’aller, je ne faisais que passer: j’avais directement pris la direction de Waverley Station pour sauter dans le train pour Glasgow. Au retour, j’ai dormi une nuit à The Hostel, une auberge juste en face de la gare Haymarket — parfait pour aller à l’aéroport en tram.

J’avais déjà eu l’occasion de visiter pas mal la capitale en 2016, mais je n’avais toujours pas vu le pittoresque Dean Village. C’est donc par ça que j’ai commencé.

En allant à Dean Village, j’ai vraiment eu l’impression d’entrer dans une carte postale grandeur nature. Et c’est tellement calme: pas de pub, pas de magasin. Et pas franchement d’habitants dehors, de ce que j’ai pu constater. Juste quelques touristes en train d’admirer l’architecture locale et la rivière.

Puis j’ai continué ma balade le long du Water of Leith Walkway, une sorte de voie verte pour piétons et cyclistes qui fait en tout plus de 15 km et se termine à Leith, au port. C’est vraiment un chemin génial, qui passe par des coins boisés, des parcs, de jolis quartiers. Je trouve super qu’il y ait un tel parcours en ville qui donne l’opportunité d’échapper au tumulte urbain de certaines rues.

Le Water of Leith Walkway se rejoint de vraiment plein d’endroits. Il y a régulièrement des escaliers qui permettent de remonter dans les rues, et beaucoup de panneaux pour indiquer le parcours.

Le chemin est devenu de plus en plus animé au fur et à mesure que je me rapprochais de Leith. Beaucoup de gens à vélo en train de rentrer du boulot, des promeneurs de chiens, et même des familles jouant dans la rivière. Ça fait plaisir de voir que le coin est vraiment utilisé par la population, ça m’a fait penser au bord de l’Aire.

Edimbourg a pas mal d’horloges stylées un peu partout!

En arrivant à Leith, j’étais crevée. J’avais eu la fausse bonne idée de mettre des petites chaussures, car il faisait super chaud et que j’avais déjà passé trois semaines à porter mes grosses chaussures de marche, mais je ne l’aurais clairement pas fait si j’avais imaginé marcher autant cet après-midi. Mes pauvres pieds tout fatigués avaient besoin d’une pause, donc je me suis offert une bonne glace en observant un peu le quartier, très vivant, avec plein de chouettes terrasses.

Il m’a fallu ensuite rentrer à pied jusqu’à Haymarket, en passant cette fois par la ville. Une fois arrivée à bon port, je découvre sans trop de surprises que j’ai de terribles cloques. J’avais prévu d’aller à une ceilidh le soir, mais j’ai finalement changé d’avis, car je ne vois pas comment j’aurais pu danser. Ce fut donc ma seule déception des vacances: pas de ceilidh! J’étais à Ròn Mara trop tôt pour celle de Tarbert, je n’avais pas de transport pour rentrer de celle de Tobermory, et mes pieds m’ont abandonnée à Edimbourg. Mais ce n’est que partie remise! 😉

Après une petite marche dans la fraîcheur de la nuit puis une soirée tranquille à l’hostel à discuter avec les filles partageant ma chambre (parenthèse: pendant ces vacances, j’étais toujours la dernière du dortoir à me coucher lorsque je dormais en auberge de jeunesse, et la première à me lever, et pourtant je me forçais à aller au lit plus tôt pour ne pas déranger, j’en revenais pas ^^), j’ai passé ce que je croyais être ma dernière nuit de ces vacances.
Le lendemain, j’avais encore toute la journée devant moi, donc j’ai flâné dans Old Town, fait le tour d’un chouette Farmer’s market (où j’ai acheté du chocolat au whisky), fait du lèche-vitrine,… Je n’ai pas sorti l’appareil photo, puisque j’ai déjà énormément de clichés d’Edinburgh, mais j’ai quand même photographié quelques bêtises avec mon natel.

Un truc qui m’a marquée, c’est que les boutiques Harry Potter avaient poussé comme des champignons depuis ma dernière visite, en 2016. Il y en avait absolument partout. Et comme pour chacun de mes passages dans la capitale écossaise, je n’ai pas pu résister à un petit saut au National Museum. Je suis retournée voir les Chessmen de Lewis et j’ai cherché d’autres artefacts archéologiques dont m’avait parlé Ed, parfois en vain (c’est tout de même un sacré labyrinthe, ce musée).

*** Avertissement: gros pavé en vue ***

Après un peu de shopping sur Princes street, je me pose dans un café pour une bonne part de cake et un moccha, et c’est là que je reçois un mail d’EasyJet m’annonçant que mon vol a tout bonnement été annulé. Oups! Je file à l’aéroport pour voir ce que je peux faire, mais après deux heures de queue au Customer Service (alors que j’étais dans les huit premières personnes, c’est dire l’efficacité…), je découvre qu’EasyJet ne peut absolument rien pour moi: la solution proposée la plus rapide était de rentrer le… mardi, en passant par Manchester. On était donc samedi après-midi, et je devais bosser le dimanche soir à Genève. Le wifi de l’aéroport n’étant gratuit que deux heures (et ayant donc expiré d’ici à la fin de la queue), j’appelle Fintan et José, qui me cherchent d’autres options, mais il n’y a vraiment aucun vol. Je réserve donc un bus de nuit pour Londres, puis José me réserve un vol Gatwick-Genève pour le dimanche… juste avant que les employées du guichet EasyJet m’apprennent que ce vol n’était pas disponible dans leur système, ce qui signifie en gros qu’ils font de l’overbooking. Effectivement, le check-in n’est pas possible, ce qui ne sent pas bon du tout. L’autre possibilité, c’est l’Eurostar, mais il y a un problème avec un poste de contrôle SNCF à Paris, ce qui fait que j’allais ensuite être en rade là-bas, sans train pour Genève.

Bref, chaque chose en son temps. Je retourne en ville, je mange, je prends mon bus de nuit. Et là, les choses commencent à s’arranger. Nous sommes tellement nombreux à aller à Londres qu’il y a finalement deux bus: un qui fait plein d’arrêts, et un qui va direct à Londres, et dans lequel j’embarque avec tous les autres qui vont jusqu’à la gare routière de Victoria. Résultat: on arrive à Londres à 5h30 au lieu de 7h du matin, magie! Eh oui, l’espoir renaît, car je savais qu’il y avait un Eurostar à 7h18 allant directement jusqu’à Lyon, sans passer par Paris. Je vole hors du bus, oubliant ma gourde derrière moi, pour découvrir que toutes les stations de métro et gares voisines sont fermées… pour cause de course cycliste. Quelle poisse! Je trouve un taxi, qui heureusement accepte les cartes de crédit (car bien sûr je n’avais plus de cash, et le distributeur de l’aire d’autoroute sur laquelle nous nous sommes arrêtés avec le bus à 2h du mat ne marchait pas…), et on commence notre route dans le labyrinthe des routes fermées et tronçons bouclés pour l’événement sportif.

Oh miracle, j’arrive à la gare internationale de Saint Pancras, je cours jusqu’au guichet et il reste des places en deuxième classe pour Lyon, pour 192£. Ouf, ouf, ouf. Je passe la sécurité et j’ai même le temps de souffler un peu avant d’embarquer pour mes 6 heures de train. Et quel merveilleux trajet en train, tellement confortable, avec même des cookies Michel & Augustin au wagon-restaurant (j’ai toujours l’impression de rentrer à la maison quand j’en mange). Dès que j’ai aperçu l’eau verte du Rhône par la fenêtre, j’ai encore plus eu l’impression d’être chez moi. José m’a fait une surprise en allant me chercher à Lyon, et en un rien de temps on était à Genève, avec “seulement” 20 heures de retard sur mon plan de base.

Bref, c’était un peu l’épopée pour rentrer, et j’ai eu sacrément mal à la nuque à cause du stress et de la nuit dans le bus, mais c’était finalement plutôt simple et rapide, surtout grâce à l’enchaînement d’aides providentielles venu contrer la succession de pépins. La plus grosse difficulté, ça aura surtout été de me faire rembourser par EasyJet, des démarches dont je me serais bien passée… Je suis donc bien contente de ne pas avoir à prendre l’avion pour les vacances de cet été!

C’était un peu dommage de finir les vacances sur cette note stressante, mais ça n’a certainement pas suffi à gâcher ces trois merveilleuses semaines passées en Ecosse! D’ailleurs, alors que le bus de nuit s’éloignait d’Edimbourg, je ressentais déjà ce sentiment de plus en plus familier du douloureux manque d’Ecosse…
Bon, et pour finir, voilà quatre photos prises à Glasgow au début de mon séjour:

Ça y est, Scotland#2018, c’est fini!
Je vais enfin pouvoir vous parler des superbes vacances de Pâques à Madère… mais l’Ecosse repointera vite le bout de son nez, car dans trois semaines on part direction Shetland, yihaa! J’ai vraiment beaucoup trop hâte. 🙂
See ya!

Scot18#11 Souvenirs de Mull

Bonjour!
C’est reparti pour la suite de la rétrospective écossaise 2018. Aujourd’hui, je vous montre les dernières photos de Mull, notamment celles de mon natel et de mon petit appareil photo.

La vue depuis l’entrée du potager

Durant ma semaine de wwoofing à Lochdon, j’ai récolté plein de patates, mais j’ai aussi planté pas mal de trucs, notamment des poireaux, des haricots, du quinoa,…

J’ai aussi nourri les poules et… les pauvres canes, qui se faisaient carrément intimider et marcher dessus par les poulettes. Il fallait ruser pour qu’il reste des graines pour les canes. Et il fallait aussi être ponctuel, sinon les poules venaient réclamer leur nourriture jusque dans la maison, haha!

L’heure du repas pour les poules!
Des haricots qui poussent gentiment en s’enroulant autour de leur support

Le sol de l’entrée de la maison est décoré de mosaïques créées par de précédents wwoofeurs, avec “Bienvenue” écrit en plein de langues. La famille israélienne a fait une case en hébreu durant mon séjour, puis j’ai aidé Gloria à faire la sienne, en espagnol (il y avait déjà du français, bien entendu). Il ne lui restait que peu de temps avant son départ, donc elle a choisi les pièces et dessiné le motif, puis je me suis occupée de mettre le ciment après son départ. Notre case “Bienvenidos” est celle tout à droite en bas (avec le ciment encore frais et sombre).

Les mosaïques de l’entrée. Fáilte!
Une deuxième vie pour une paire de chaussures de marche

Vivre une semaine sur Mull dans une petite ferme m’a permis de découvrir des aspects de la vie sur l’île qui ne m’avaient pas traversé l’esprit lors de mon premier voyage là-bas. Exemple: il n’y a quasi pas de banque sur Mull! Il y a bien une succursale de Clydesdale Bank à Tobermory, mais c’est tout. Du coup, il y a un bus de la Bank of Scotland qui vient une fois par semaine et fait le tour des villages. J’étais justement à Craignure quand il passait, et il y avait du monde! Martyn, par exemple, ne rate jamais le passage de la banque roulante (haha) car il est payé cash et c’est sa seule opportunité de déposer de l’argent sur son compte. C’est aussi le seul ATM du coin, car celui du pub est cassé depuis un bout de temps. Bref, je n’avais jamais pensé au fait que des banques se déplacent périodiquement dans des coins paumés, mais je trouve ça plutôt cool! C’est en tout cas mieux que de devoir toujours prendre le ferry pour Oban.

“Bringing your bank to you”
La super pochette puffin à pincettes pour étendre le linge.

Les puffins, en Ecosse, c’est un peu les super-héros de l’été. K-way, gants de cuisine, bottes imperméables, parapluie… A l’office du tourisme de Mull, on peut tout trouver avec des motifs macareux!

Des rangées de plants de patates
La blague de la cuisine

Il y avait une super bibliothèque bien fournie dans la salle à manger, avec des livres sur absolument tout et rien: jardinage, tricot, histoire,… J’ai trouvé un livre de dessin pour apprendre à faire plein de noeuds celtiques, il m’a bien servi! Il y avait aussi un énorme livre de poésie à l’allure de vieux grimoire trop beau:

Pour la première fois de ma vie, j’ai aussi fait mon propre pain toute seule, héhé! J’ai eu pas mal l’occasion de cuisiner durant ce wwoofing, et surtout de bien manger (Martyn nous a concocté des petits plats délicieux, dont un haggis végétarien que j’ai déjà refait plusieurs fois ici!). Je suis aussi repartie avec une super recette de beurre vegan.

Mes petits pains
A la chasse aux patates!

Au bord de la route, juste devant la ferme, on vendait des patates en self-service, ainsi que des oeufs de cane et, parfois, des herbes aromatiques. Parfois, en bossant dans le jardin, j’entendais le tintement des pièces de monnaie qui tombaient dans la tasse, héhé.

Un bonhomme patate, et Gloria en arrière-plan

Martyn portait un kilt pour bosser au château, et l’un des fils, guide de voyage, en porte aussi un pour son travail, alors lorsqu’il est venu sur Mull, ça faisait plein de kilts qui séchaient dans la maison, haha! Ça donnait une touche bien écossaise à l’escalier. ^^’

Je rencontrais toutes sortes de bêtes en travaillant dans le jardin. Il y avait notamment des souris qui se cachaient sous les toiles de protection des patates, mais aussi des crapauds et des papillons de nuit tout fluffy!

L’allée menant à la maison

Lors d’un après-midi de congé pluvieux, Liz m’a déposée à Craignure. Elle m’avait conseillé une petite balade qui longeait une ancienne voie de chemin de fer dans une forêt. Avant de la commencer, je suis passée à l’office du tourisme et… j’ai craqué. Eh oui, il aura fallu attendre mon troisième voyage en Ecosse pour que j’achète un petit mouton en peluche pour agrandir mon troupeau! Je l’ai appelé Uan, ce qui signifie “agneau” en gaélique écossais… Et il s’est vite réfugié dans la poche de mon sac pour s’abriter de la pluie durant la balade!

Uan 🙂

Durant ma marche sous la pluie, j’ai vu un arbre faisant une grimace, un château, et une boîte aux lettres trop stylée encastrée dans un mur de pierre.

Uan sur le rebord de la fenêtre à Mo Dhachaidh

Un soir, je suis allée me poser au bord de la rivière après le pont de pierre pour dessiner. La lumière était splendide et j’ai vu un couple de limicoles non identifiés voler au-dessus de l’eau. Entre deux va-et-vient, ils se posaient sur un rocher proche avant de repartir en criant.

La vue depuis la chambre de Gloria

Puis le moment du départ est arrivé. Les deux derniers jours, j’étais la seule wwoofeuse restante à Mo Dhachaidh, mais l’ambiance était très sympa: repas concoctés par Martyn, soirée documentaire dans le salon, ramassage de patates,…

Le dernier matin, Liz m’a conduite à Craignure et accompagnée au terminal du ferry, puis c’était l’heure de dire au revoir à Mull!
Liz écrit un petit mot pour chaque wwoofeur, en souvenir et en guise de remerciement, et le donne lors du départ. Je trouve que c’est une attention super chouette. Je l’ai lu sur le ferry, sous un ciel très nuageux, en pensant à la fin de mon voyage…

Le phare de Lismore, une île sur laquelle j’ai aussi failli faire du wwoofing
Une dernière vue sur le château de Duart

J’ai débarqué à Oban sous la pluie, j’ai attendu dans un café puis j’ai pris le bus jusqu’à Glasgow et, enfin, le train pour Edinburgh, où j’ai passé un jour et demi avant de rentrer en Suisse.

J’ai encore quelques photos d’Edinburgh à vous montrer, et plein d’images de goodies bébêtes, puis ce sera enfin le moment de vous parler de Madère!
A bientôt! 🙂

Scot18#10 Lochdon

Hello! Je reprends le récit de mes aventures sur Mull l’été dernier, quand j’ai fait du WWOOFing à Mo Dhachaidh.

Lors de mon deuxième jour de congé, j’ai décidé d’aller faire une marche seule le long du Loch Don. Le choix de la marche a été rapide, car malheureusement, sur Mull, c’est très difficile d’accéder aux départs des marches en transports publics. J’aime beaucoup le site Walk Highlands pour choisir mes balades, mais pour le centre de l’île, plus de la moitié n’est pas accessible en bus… Ou alors, ce sont les horaires qui sont très restrictifs. Bref, pour ne pas me compliquer la vie, j’ai décidé d’aller explorer les environs de la ferme et de rejoindre la mer en longeant le Loch Don. Les Allemands rencontrés sur Iona m’avaient raconté qu’ils avaient adoré le coin (mais qu’il fallait faire super gaffe aux tiques), et Gloria l’Argentine m’avait parlé d’un “Secret loch”, qu’elle avait trouvé derrière une colline en suivant un sentier de moutons.

Martyn en route pour Duart Castle

Ce jour-là, c’était le départ de la famille israélienne, donc le début de matinée fut très, très agité. J’attendais que la famille parte pour aller faire ma marche, histoire de leur dire au revoir et aussi car ils voulaient une photo tous ensemble avec Liz et Martyn. C’était assez épique, avec la benjamine qui pleurait et refusait d’enlever les mains de son visage pour la photo. Finalement on a réussi, c’était l’heure des embrassades puis de la course pour aller choper le ferry — Heureusement, Craignure et son ferry terminal se trouvent à seulement 5-10 minutes en voiture de Mo Dhachaidh. Liz y a conduit la famille en plusieurs trajets, car la voiture (électrique, of course) était trop petite pour tout le monde en même temps. ^^

C’était aussi l’un des derniers jours de Gloria, donc elle avait décidé de rester à la maison pour ranger ses affaires. Une fois la maison soudainement calme, je suis donc enfin partie pour ma marche.

Une bonne partie du chemin se fait sur la route (il n’y a aucun sentier ou chemin de randonnée officiel). Ça commence par une jolie petite rue résidentielle au bord du loch. Sur un banc, je trouve même un guide ornitho tout mouillé, abandonné et ouvert à une page de canards.

Le banc des ornithos

Par la suite, la route emprunte un joli pont de pierre avant de grimper sur la colline, avec quelques rares cottages par-ci par-là.

Il y a de l’eau de tous les côtés, avec toujours un loch dans le champ de vision. 🙂
La lumière est fantastique, très changeante. Au fond, je vois des montagnes bleu sombre auxquelles s’accrochent des nuages bien gris, puis tout d’un coup un rayon de soleil illumine un lochan et change complètement l’atmosphère.

Pendant que je marche sur la route, je guette un possible chemin montant jusqu’au sommet de la colline. Gloria m’avait dit qu’elle avait trouvé le loch caché en suivant un sentier d’herbe aplatie. J’ai vite compris qu’il s’agissait d’un chemin tracé par des moutons ou des cerfs, vu que j’ai déjà pas mal d’expérience dans l’art de se paumer en empruntant des sentiers de moutons.

A un moment, j’aperçois effectivement un coin propice pour quitter la route et monter sur la colline. Ça me rappelait beaucoup mes randos avec Lairig, de marcher au pif dans le paysage, vu qu’il n’y a pas toujours de chemins balisés en Ecosse, et qu’il existe un “accès universel aux terres” qui donne le droit de se balader quasi partout du moment qu’on suit les règles (qui relèvent du bon sens) du Scottish Outdoor Access Code.

Bref, je me retrouve gentiment au sommet de la colline. La vue est magnifique: j’observe les allées et venues des ferries, j’aperçois Duart Castle ainsi que le phare de Lismore, une petite île toute proche. De l’autre côté, je ne vois toujours pas le loch secret, par contre une immense étendue de bracken se dresse contre moi. Je veux voir le petit loch, donc je continue quand même, les fougères m’arrivant jusqu’à la poitrine. Je marche les bras levés, et bien contente de porter des vêtements longs… Eh oui, car les fougères représentent un paradis pour les tiques, et j’en ai vu la dose! Mull subit vraiment une infestation de tiques. Liz faisait déjà super gaffe dans le jardin, car elle se faisait régulièrement piquer. Pour ma part, je n’en ai jamais vu dans le jardin, par contre j’ai dû en éjecter/souffler/”pichenetter” plein durant mon escapade dans les fougères et les bois. Hop, une tique sur le pantalon, une autre sur l’appareil photo,…

Duart Castle sur la gauche

Le sol était tapissé de coussins de sphaigne allant du vert au rouge, c’était superbe. Et tellement agréable pour marcher, je me sentais comme sur un petit nuage rebondissant!

Soudain, alors que j’étais occupée à vérifier qu’aucune tique n’essayait de se frayer un chemin jusqu’à ma peau, j’entends un bruissement dans les fougères, à seulement quelques mètres: une biche! On s’est fixées pendant quelques secondes, autant suprises l’une que l’autre par cette rencontre. Puis elle a détalé en de gracieux sauts par-dessus les hautes fougères, s’arrêtant de temps en temps pour vérifier où j’étais.

Le selfie “J’ai vu une biche!”

Une fois la biche disparue, je reprends ma route et voilà, je découvre le “Secret loch” de Gloria! Un petit loch noir, lové dans un creux du paysage. J’ai cherché sur Google au retour pour voir s’il avait un petit nom, mais je n’ai rien trouvé (il n’apparaît même pas dans la version “Plan” de Google Maps).

Entre ma rencontre avec la biche, le vent qui souffle, la course des nuages dans le ciel et un merveilleux sentiment de solitude et de liberté, j’ai l’impression d’être Corrag, dans le livre de Susan Fletcher du même nom. Après la Lost Valley de Glen Coe, me voilà au Secret Loch de Mull!

Depuis la petite crête sur laquelle je me trouve, j’ai une magnifique vue sur les environs. Je vois Mo Dhachaidh, le château, Lismore, des lochs et des montagnes, l’estuaire du Loch Don baigné de lumière…

Le vent souffle de plus en plus fort, et je me sens alors transporté dans Wuthering Heights. Je marche sur une sorte de mini plateau herbeux et croise une sauterelle et une abeille. Je me dis que c’est le moment de gentiment essayer de rejoindre la route. Je sais dans quelle direction elle se trouve, mais pas l’état du terrain pour la rejoindre, j’y suis donc allée au pifomètre.

Je marche un moment dans l’herbe (ça repose, après tout le bracken) avant de retrouver un océan de fougères. Pour me faciliter la tâche, je suis de probables sentiers de cerfs déjà tracés.

Je traverse un coin bien tourbeux et humide avant de rencontrer mes premiers arbres de la balade. Je me retrouve gentiment dans un petit bois clairsemé aux vieux chênes tortueux recouverts de mousse. C’était féérique! La pente devenait de plus en plus raide et je me concentrais pour ne pas glisser quand tout à coup… Tadaa, un cerf! Un magnifique red deer stag. Tout proche, il a fait un bond, a stoppé net et m’a regardée intensément, puis en deux pas il avait disparu. Quelle journée!

Un sol étoilé 🙂

Je n’ai pas de photos de la forêt puisque c’était carrément trop casse-gueule pour crapahuter avec l’appareil à la main. Je m’accrochais aux branches moussues pour ne pas dégringoler, j’ai dû me faufiler sous des troncs à moitié couchés, j’ai emprunté un petit couloir qui devait être un torrent lors des étés moins secs,… Et voilà, tout d’un coup j’aperçois la route à seulement une dizaine de mètres!

J’étais bien contente de mon épopée, mais je crevais de chaud. ^^ Je me suis rendu compte que j’avais passé deux heures à vagabonder dans les collines, et qu’il était déjà 11 h. Je n’ai donc pas traîné et j’ai suivi la route pour rallier Grasspoint, ma destination de la matinée.

En route, je passe devant un superbe troupeau de Highland cattle avec plein de veaux.

Puis j’atteins Grasspoint en suivant un dernier petit sentier herbeux. Je me retrouve au sommet de petites falaises avec une jolie vue sur la côte et le mainland. A mon arrivée, plusieurs oiseaux s’envolent. Décidément, j’en ai surpris des animaux durant cette balade!

Puis j’entreprends de rentrer à Mo Dhachaidh, en restant cette fois-ci sur la route. En 50 minutes, je suis de retour, prête à manger une délicieuse soupe patates-oignons-épinards. Il faut dire que ça va plus vite quand je laisse l’appareil photo dans le sac… 😉 Mais je l’ai tout de même sorti en repassant vers les vaches, car quand même, elles avaient des cornes trop belles!

Et voilà, c’était ma petite marche jusqu’à Grasspoint!
L’après-midi, malgré la pluie, j’ai fait une seconde balade qui partait de Craignure et traversait une petite forêt, longeait une ancienne voie ferrée et passait par un petit château. Je n’ai pas franchement pris de photos vu qu’il pleuvait, mais j’ai encore quelques trucs à vous montrer et raconter sur mon séjour sur Mull, donc attendez-vous encore à un article tout prochainement!

D’ici là, bye bye! 🙂

Scot18#9 Mo Dhachaidh

Bonjour à tous!
C’est parti pour le début du récit de mon deuxième WWOOFing de l’été 2018. Je suis restée une semaine à Lochdon, sur Mull, et j’y ai vécu une expérience très différente de mes précédents séjours dans des fermes. C’est ce que j’adore aussi avec le WWOOFing, il n’y a pas deux aventures pareilles, c’est toujours unique.

Les maisons colorées de Tobermory

Je suis arrivée un matin par bus. Comme d’habitude, je devais descendre à un arrêt bizarre et, comme d’habitude, j’ai failli le rater. Heureusement, je connaissais déjà un peu Mull et je savais plus ou moins où j’allais, donc j’ai pu lancer au chauffeur un “Wait, isn’t that Lochdon?!”, il a planté les freins et m’a laissée descendre au milieu de la route, haha. Au bord de la route, je trouve un petit stand avec des patates, des oeufs et quelques légumes en vente en self-service. A côté, un panneau indiquant “Mo Dhachaidh”, soit le nom de la micro-ferme où j’allais. J’ai appris plus tard que c’est un nom très commun, qui signifie “My home”. J’ai remonté une jolie petite allée de gravier jusqu’à une maison bleue bordée de rangées de légumes.

La ferme bourdonnait d’activité, entre les poules et les canes qui se baladaient et les WWOOFeurs au travail. Eh oui, car je n’étais pas seule à Mo Dhachaidh. Tout d’abord, j’ai rencontré Ohava, une Israélienne qui wwoofe pour la première fois… et en famille! Avec son mari, Dov, et leurs trois filles (dont la plus grande, Noam, avait alors 11 ans).

Puis j’ai fait la connaissance de Liz, la proprio, qui gère le terrain avec son mari, Martyn. Ils ont vécu pendant des années à Oban et rêvaient de trouver une maison avec un grand jardin où cultiver quelques légumes et prendre le temps de faire de l’artisanat (Liz est une pro du tricot). Finalement, il y a cinq ans, ils sont tombés sur Mo Dhachaidh, qui est plutôt une petite ferme, donc le travail de la terre leur prend beaucoup plus de temps que prévu à la base. Lors de ma visite, c’était le premier été où ils essayaient de vraiment vendre leurs produits, donc c’était pas mal stressant pour Liz, surtout qu’elle découvre un peu tout au fur et à mesure, en apprenant sur le tas (et en regardant des émissions de jardinage le soir, grâce auxquelles j’ai d’ailleurs appris plein de trucs). Ça demande un sacré courage, mais je trouve qu’ils se débrouillent super bien!

Liz m’a montré ma chambre puis j’ai aidé à préparer le repas de midi en concoctant mon premier houmous fait maison. Dans la salle à manger, il y avait aussi Gloria, nouvelle wwoofeuse venue d’Argentine, qui pilait du thé vert (Liz vend du matcha sur internet). Après le repas, c’était l’heure de jardiner! J’ai d’abord cueilli de la roquette avec Gloria avant de rejoindre les Israéliens pour préparer de nouveaux “beds” (parterres) et y planter du chou kale, des betteraves et du quinoa. Une fois le travail de la journée terminé, Liz m’a fait visiter le reste de la propriété, derrière la maison. Leur terrain monte jusqu’au sommet d’une petite colline, où se trouve une éolienne. Il y a des arbres fruitiers, des arbres à thé, des framboises et aussi un petit bois. On trouve aussi un petit ruisseau, dont l’eau est utilisée pour l’arrosage. Et bien sûr, le coin des poules et canes.

Ma première soirée à Lochdon a été plutôt spéciale, mais super, super chouette. Liz et Martyn allaient à Tobermory pour manger avec leur fils aîné, qui bosse comme guide touristique et amenait justement des clients sur Mull. Afin de laisser les Israéliens en famille, Gloria a proposé qu’on aille également toutes les deux à Tobermory pour visiter et manger un morceau. J’ai accepté avec plaisir, car j’avais vraiment envie de revoir Tobermory et, aussi, de passer une petite soirée au pub. Eh bien c’était génial, on a passé un super moment et mangé une bonne pizza, ha! Lors du trajet du retour, on a aussi pu admirer un magnifique coucher de soleil.

Le lendemain matin, j’ai été réveillée plus tôt que prévu par un boucan pas possible causé par la famille israélienne. Ils étaient très sympas et je m’entendais bien avec eux mais, il n’y a pas à dire, c’était parfois fatigant, surtout les repas du soir et les crises matinales de la benjamine, Alona (une véritable drama queen).

Puisque j’étais debout tôt, j’en ai profité pour aller me balader sur la colline, au milieu de la mousse et des fougères recouvertes de rosée.

La vue depuis la colline

Après une sympathique journée de jardinage passée en grande partie à planter des haricots (et à trouver des bâtons pour servir de tuteurs) avec Gloria, je suis allée me promener dans les environs en fin d’après-midi, vers le loch Don. Une sculpture de loutre en bois, une petite église perdue dans la forêt, une route déserte longeant le loch,… C’était très sympa, mais vu qu’il était tard je n’ai pas eu le temps d’aller très loin (ce n’était que partie remise), et je suis rentrée pour manger puis continuer un dessin commencé à Ferry Wood.

Les journées à Mo Dhachaidh étaient vraiment chouettes. Je passais bien sûr beaucoup de temps dans le jardin, notamment à ramasser des patates, mais j’avais quand même pas mal de temps libre pour écrire, me balader et dessiner. J’ai d’ailleurs déniché dans la bibliothèque de Liz et Martyn un super livre pour apprendre à dessiner plein de noeuds celtiques différents, alors j’en ai bien profité. J’ai partagé tout mon attirail de papeterie avec les filles aînées de la famille israélienne, donc on passait des heures à bosser ensemble sur nos carnets respectifs. J’ai ainsi appris que Tipp-Ex en hébreu se dit… Tipp-Ex! 😉

J’ai aussi eu l’occasion de beaucoup cuisiner et d’apprendre plein de nouvelles recettes. J’ai fait notamment du pain, du beurre vegan, une soupe de lentilles version argentine,… Et j’ai vraiment bien mangé. Martyn adorait cuisiner le repas du soir et il concoctait des trucs délicieux. Le top du top: du haggis végétarien, avec cranachan en dessert (minus le whisky, pour les enfants ^^). Certains soirs, après le repas, on regardait des documentaires de la BBC. Il y avait bien sûr les émissions de jardinage, mais également une autre, ouvertement indépendantiste, avec une présentatrice écossaise qui allait rendre visite à des nations nordiques ayant davantage d’indépendance que l’Ecosse pour aller glaner des conseils sur comment gagner en autonomie. J’ai vu les épisodes sur l’Islande et les Îles Féroé, c’était pas trop mal.

Le dimanche, on avait congé, et il y avait une démonstration de cornemuse et de danse écossaise à Duart Castle, un château pas loin où bosse Martyn à temps partiel comme guide. On a décidé d’y aller avec Ohava et Gloria. Comme les transports publics, sur Mull, ce n’est pas trop ça, on y est allées à pied. Heureusement, les routes ne sont pas trop fréquentées, donc c’était assez tranquille.

Jusqu’ici, je n’avais vu le château que depuis le ferry, donc ça m’a fait vraiment plaisir d’aller y jeter un coup d’oeil de plus près. Duart Castle appartient au clan MacLean, et le laird (le chef de clan, en gros) et sa famille habitent encore dedans. Du coup c’est assez drôle de le visiter, il y a plein de photos de famille au mur, des portraits, et les petites filles qui jouent dans la cour. Bien sûr, la partie réellement habitée ne se visite pas, mais ça doit quand même être bizarre d’avoir des touristes chez soi. Il doit aussi faire pas mal froid, car ça n’a pas l’air évident à chauffer. Et à entretenir, un cauchemar. Le clan est d’ailleurs toujours à la recherche de dons pour les nécessaires travaux.

Un autre château en chemin, d’un autre style, plutôt manoir: Torosay castle

Un château entouré de brume et des moutons… Il ne manquait qu’un joueur de cornemuse en kilt pour faire plus écossais! 😉

J’adore ce côté mystique qu’apporte le brouillard. Je voyais les nuages envelopper la colline et se déplacer à toute vitesse (pour des nuages, on s’entend), comme un dragon tranquille ondulant dans le paysage.

On s’est chopé un peu de bruine durant la marche, mais rien de bien grave. On est arrivées un peu tôt pour la musique et la danse, donc on a mangé au petit tea-room/boutique du château. Je me suis offert un délicieux coffee cake au glaçage de OUF en dessert. Oh yum. Vive les cakes British!

Puis on a visité le château. A 13h30, il y avait la démonstration dans la cour. Le Mull and Iona Pipe Band nous a offert un concert bien sympa. C’était très intergénérationnel, très cool. Les joueurs de tambour font tourner des petits pompons en laine colorée entre chaque coup, c’est marrant. Et un jeune garçon a fait un solo de cornemuse incroyable, il était vraiment doué!
Puis on a eu une démonstration de Scottish Country Dance. Je me réjouissais, puisque j’en ai fait durant mon semestre à Aberdeen et que j’adorais. J’ai été surprise de voir que les danseuses étaient des filles super jeunes, mais qu’est-ce que c’était chou!

Une fois les démos finies, on a fini la visite du château. Depuis le dernier étage, on a une belle vue sur la baie, pour regarder les allées et venues des ferries. A marée basse, on aperçoit aussi le “Lady’s rock”, un rocher auquel un des précédents chefs de clan (il y a fort longtemps) avait attaché sa femme pour qu’elle se noie, car elle ne lui avait pas donné d’héritier. Sauf qu’elle a réussi à s’échapper, alors que le mec allait annoncer sa mort partout en se trimballant un cercueil vide. Bref, une histoire très romantique.

Puis on est rentrées à Lochdon, après un jour de congé bien rempli! J’ai bien sûr encore plein de trucs à raconter, mais c’est l’heure d’aller dormir. 😉

Je vous laisse avec cette photo de Martyn qui part au boulot, avec son kilt. 😉
A bientôt pour le prochain épisode

Scot18#8 Staffa, splendeur basaltique

Hello!
Retour en Ecosse pour une petite excursion sur Staffa, une île inhabitée (enfin, sauf par des oiseaux, des mammifères marins, une myriade de plantes,…) située à 10 km de Mull et 9 d’Iona.

Des cormorans sur leur rocher

Depuis Lunga, le trajet en bateau était rapide. Très vite, on aperçoit la fameuse Grotte de Fingal, découverte en 1772 et nommée d’après le géant irlandais Fionn mac Cumhaill (ou Finn).

Staffa

D’après la légende irlandaise, c’est le géant Fionn qui serait à l’origine des impressionnants piliers de basalte qu’on trouve en Irlande du Nord et dans les Hébrides. Il voulait se créer un passage pour aller d’un pays à l’autre sans se mouiller les pieds, d’où le nom de Chaussée des Géants. Seulement voilà, Fionn avait peur de l’arrivée d’un autre géant beaucoup plus badass, Benandonner. Il s’est donc déguisé en bébé pour intimider l’arrivant: ainsi, ce dernier a pensé que Fionn devait être immense, vu la taille déjà gigantesque du “bébé”. Désormais effrayé à l’idée de combattre Fionn, Benandonner a fui en détruisant la Chaussée pour ne pas être suivi. Et voilà, c’est pour ça qu’il ne reste aujourd’hui que les deux extrémités de la Chaussée, vers Bushmills, en Irlande du Nord, et à Staffa.

L’entrée de Fingal’s cave

L’autre explication, géologique, place la formation de ces colonnes de pierre il y a environ 60 millions d’années. Des écoulements successifs de lave en seraient à l’origine: en entrant en contact avec l’eau de mer, la lave s’est solidifiée et cristallisée. La roche nouvellement formée, sous pression, a ensuite pris la forme de polygones plus ou moins hexagonaux.

Bref, retournons à l’été 2018. Une fois accostés, on était libres de faire ce qu’on voulait pendant une ou deux heures. Il y avait beaucoup de monde à l’entrée de la grotte, donc j’ai suivi le conseil du couple allemand et je suis plutôt allée faire le tour de l’île.

Les colonnes de basalte étaient vraiment impressionnantes, tout autant qu’en Irlande du Nord. Apparemment, on en trouve aussi sur Ulva, il faudra vraiment que j’y aille un jour.

Ulva en arrière-plan!

Le nom de Staffa vient du vieux norrois (Old Norse, du vieux norvégien parlé par les vikings) et signifie “l’île aux piliers” (d’après Wiki). Sur Skye, il y a un coin qui s’appelle Staffin, “the place of pillars”, aussi du fait des formations basaltiques. On y était avec José en 2016, c’est vraiment un endroit magnifique, proche du Old Man of Storr et du Quiraing.

Wikipédia m’a aussi appris un truc étonnant: au bord du lac de Zurich, il y a un village nommé Stäfa, et c’est un moine d’Iona qui l’a baptisé ainsi en l’honneur de Staffa. Bref, le monde est petit!

Vue sur les Treshnish isles, au fond

Depuis le sommet des falaises, je sentais (et j’entendais, surtout) toute la puissance des vagues qui venaient s’écraser sur les rochers en contrebas. C’était vraiment impressionnant. Le vent, la solitude, la liberté. Je me sentais tellement bien, sur cette île, avec la vue sur Mull et l’horizon.

J’ai marché sur le plateau herbeux, en empruntant parfois des sentiers qui descendaient jusqu’à des petites plages de galets. Tout au bout, surprise, je trouve quelques puffins! Beaucoup moins que sur Lunga, mais tout de même quelques petites dizaines. A un moment, plein de macareux se sont envolés en même temps, c’était superbe!

Un beau cormoran en vol qui m’a offert un beau spectacle, avec Mull en arrière-plan
Le bateau de Staffa tours, qui attendait un peu en retrait avant de revenir nous chercher

Puis c’était l’heure de retourner à l’embarcadère, et de retrouver “mes” Allemands. Sur le bateau, surprise, il y avait aussi une Genevoise vivant à Soleure! Vraiment, le monde est petit.

En attendant quelques minutes de pouvoir monter sur le bateau, j’ai aperçu une méduse au milieu des algues, l’une des espèces que j’avais déjà vues à Ron Mara en faisant du canoë.

La méduse

Puis, retour à Iona! En chemin, on recroise un banc de dauphins, yihaa!

Une fois sur l’île, je décide de visiter l’abbaye avant de rentrer à l’auberge. J’y étais déjà allée en 2011, mais ça avait bien changé depuis, il y avait même un nouveau musée super bien fait. J’ai passé du temps à admirer les motifs qui figurent sur les piliers du cloître. Ils sont tous différents, mais classés par thèmes. D’un côté il n’y a que des plantes, de l’autre des oiseaux.

J’ai aussi appris un truc bien sympa: pour ceux qui dorment sur l’île, le billet de l’abbaye est valable deux jours, pour le même prix! Je n’en ai pas vraiment profité puisque je partais le lendemain avant l’ouverture de l’abbaye, mais j’aime bien le concept.

J’étais bien contente de retourner à l’auberge, de manger avec mes “colocs” allemands, puis de me doucher et de me poser dans mon lit tout douillet pour regarder les centaines de photos de puffins prises dans la journée. Puis on a remarqué une superbe lumière. Les Allemands (tous deux photographes) étaient trop crevés pour ressortir, mais j’étais curieuse donc je suis sortie seule, à pied nus, pour aller admirer le coucher de soleil depuis la plage!

Le lendemain, c’est le jour de mon départ d’Iona. Avant de quitter l’hostel, je décide d’aller voir une petite plage du nord-est où je n’étais pas encore allée. En chemin, je croise plein de moutons qui se réveillent gentiment. Et une fois sur la plage, je découvre plein d’empreintes animales de toutes sortes (dont pas mal de chiens, j’avoue).

Mais je tombe aussi sur des traces d’animaux sauvages, non identifiés.

Puis c’est l’heure d’aller chercher mon sac et d’aller prendre le ferry direction Fionnphort. Ce jour-là, j’ai repris le bus direction Lochdon, juste avant Craignure, pour rejoindre mon deuxième WWOOFing des vacances, dont je vous parlerai dans les prochains articles!

Allez, en attendant, voilà encore trois photos de mon petit Lumix que je ne savais pas où caser: les dessins des toilettes de l’hostel, et moi à la plage lors de ma baignade bien fraîche! 😉

Et je vous laisse avec une chanson de Tide Lines: Far Side of the World. Je n’arrête pas d’écouter les chansons de ce groupe en ce moment. Je les ai vus live à Aberdeen en décembre 2016, et j’ai hâte de pouvoir retourner à un de leurs concerts. Leur musique me rend tellement nostalgique de l’Ecosse…
See you soon!

“I want to feel the breeze of the Hebrides
On the far side of the world”

Scot18#7 Lunga, l’île aux oiseaux

Hello! C’est parti pour la suite de mon escapade sur Iona et ses îles voisines.
Après une très bonne première nuit au bout du monde (enfin, à Lagandorain), je me suis réveillée super motivée pour… Puffin day! Eh oui, c’était le jour de mon excursion dans les Treshnish Isles. Le couple d’Allemands partageant ma chambre à l’hostel faisait aussi partie de l’aventure (ils adorent les macareux, ils en étaient déjà à leur deuxième excursion spécial macareux de leurs vacances), mais je suis partie plus tôt de l’auberge car je voulais jeter un coup d’oeil aux alentours et m’acheter un pique-nique.

En chemin, je croise plein de moutons qui se réveillent gentiment sous un ciel grisouille.

Je ne croise pas d’âme humaine jusqu’au village. C’est fou comme c’est calme le matin avant l’arrivée du premier ferry. Bon, une fois au village, il n’y avait pas grand monde non plus, et c’est là que j’ai découvert que l’épicerie de l’île n’ouvrait pas avant 9h30, donc après mon départ en bateau. Pour midi, j’allais donc me contenter de digestifs au chocolat noir, haha.

Peu avant 9h, je retrouve le couple d’Allemands à l’embarcadère. On embarque dans un bateau de Staffa Tours, qui nous emmène d’abord à Fionnphort pour récupérer d’autres passagers, avant de partir en mer, direction les Treshnish isles! 🙂

Après une dizaine de minutes, une bonne suprise nous remplit de joie: des bottlenose dolphins! 😀
La joyeuse troupe de grands dauphins nous accompagne un petit moment avant de s’en aller. C’était vraiment incroyable. A chaque fois que je vois des dauphins, c’est pareil: j’ai l’impression que c’est la première fois et que c’est absolument extraordinaire!

Une autre créature impressionnante qui erre dans ses eaux en été, c’est le requin pèlerin, ou basking shark, le second plus grand poisson après le requin-baleine. Il se nourrit de plancton en ouvrant son énooorme bouche et en nageant lentement. Je n’en ai pas encore vu en vrai, mais les images du documentaire de la BBC Hebrides: Islands on the Edge donnent une bonne idée du gigantisme et de la force tranquille de ce requin

Dauphin proche d’Iona

Pendant le trajet en bateau, j’ai aussi vu mes tout premiers macareux! J’ai d’abord remarqué quelques guillemots qui volaient, puis des petits oiseaux bouboules à l’allure maladroite, qui flottaient dans le creux des vagues ou voletaient: des puffins!! 😀 Autant dire qu’entre les dauhins et des macareux avant même de poser les pieds sur Lunga, j’étais déjà extrêmement satisfaite de ma journée. 🙂

Puis on a débarqué sur Lunga, la plus grande des Treshnish Isles. L’arrivée en bateau était marrante: puisqu’il n’y a pas de véritable débarcadère, il y a des genres de passerelles flottantes dans l’eau proche de la berge. Le bateau s’accroche donc à l’une des passerelles et la pousse jusqu’à la plage de cailloux. Je n’avais jamais vu ça, héhé!

Une fois à terre, on grimpe un petit sentier jusqu’au sommet de la falaise, puis il n’y a pas à chercher longtemps: partout sur les côtés, des terriers de macareux et leurs locataires estivaux. A notre approche, certains prennent peur et se cachent, mais reviennent pointer le bout de leur bec après même pas deux minutes, puis continuent de vaquer à leurs occupations. Au milieu des macareux, j’aperçois quelques razorbills (Alca torda: petits pingouins ou pingouins tordas en français), à la figure si élégante. C’est vraiment des oiseaux super beaux, avec leur fine ligne blanche sur le bec.

Razorbill

Je décide d’emprunter le sentier qui longe la falaise pour voir d’autres coins de l’île, mais je ne progresse pas vite: je suis sans cesse joyeusement détournée par un macareux tout proche aménageant son nid, des atterrissages parfois maladroits, des petits pingouins flânant au soleil et même des jeunes cormorans qui prennent le soleil devant leur nid-caverne.

Plus j’avance sur le chemin, plus je vois d’oiseaux. Au milieu des macareux, je croise mes premiers guillemots, eux aussi magnifiques, avec leur ligne blanche près de l’oeil. Ce que je ne savais pas encore, c’est que les guillemots représentent l’espèce la plus nombreuse du coin. Autour de Lunga, il y a plein d’autres petites îles et de gros rochers. C’est sur une énorme masse rocheuse que vit une colonie de guillemots. Avant de la voir, on l’entend – et on la sent!

Mon premier guillemot, seul avec quelques macareux

Puis le rocher apparaît, recouvert de points noirs: des centaines et des centaines de guillemots, jeunes et adultes.

Je continue ma route, accompagnée par les cris de guillemots et les macareux qui s’activent sur le bas-côté.

Puis soudain, le paysage change complètement: je fais face à un plateau bien plus bas de l’île. Je suis au sommet d’une petite colline, avec une vue bien dégagée sur les alentours, et c’est là que je décide de manger quelques délicieux digestifs au chocolat noir. 🙂

Puis je retourne du côté de l’embarcadère de fortune en passant par un autre sentier, qui traverse le milieu de l’île. On avait environ 2h30 sur l’île, il me semble, et je n’ai pas vu le temps filer!

Lotissement pour macareux avec vue sur la mer 🙂

On est remontés sur le bateau et on est partis en direction de notre deuxième destination du jour: Staffa! Mais ça, ce sera pour le prochain article! 😉

Scot18#6 Iona

Bonjour à tous!
Après une magnifique dizaine de jours sur l’île de Madère (d’où j’ai bien sûr ramené plein de photos et d’anecdotes), je reprends ma rétrospective écossaise 2018 (je vous préviens, cet article fait 4,8 km de long, soit autant que l’île d’Iona, haha).

Sur le ferry au départ d’Oban (avec des kayaks!)

Lors de mon dernier article, je m’étais arrêtée à mon arrivée sur la superbe île d’Iona. Pour la rejoindre, il faut d’abord traverser l’île de Mull puis prendre le ferry depuis Fionnphort pour un court trajet de dix minutes, durant lequel on peut admirer les magnifiques roches roses de Mull, l’eau merveilleusement turquoise et, bien entendu, la fameuse abbaye de Saint Colomba.

Vue depuis le petit port de Fionnphort

Durant ces vacances, je me suis beaucoup intéressée à la toponymie gaélique, et j’avais repéré le mot ‘fionn’ au détour d’une page du livre de John Murray Reading the Gaelic Landscape. Il signifie “white, fair, pale, blessed, holy”. Fionnphort est donc le port blanc. En vérifiant la signification de ‘phort’, je suis tombée sur ce site, Gaelic Place-Names of Scotland, qui a l’air pas mal pour trouver les noms gaéliques des lieux.

Le ferry, avec Iona Abbey en arrière-plan

Seuls les résidents d’Iona ont le droit d’embarquer leur voiture sur le ferry, et c’est très bien comme ça. L’île est de toute façon bien petite et ne possède en gros qu’une route, donc tout se fait facilement à pied.
Les journées d’été, Iona est prise d’assaut par les touristes qui souhaitent visiter l’abbaye, et c’était bien sûr le cas quand j’y suis allée.

Les belles roches aux teintes roses de Fionnphort

En arrivant en plein après-midi, je n’étais donc pas seule, ni sur le ferry ni sur l’île! Mais à 18h30, un truc magique se produit: le dernier ferry pour Fionnphort s’en va, et l’île est soudain envahie par un calme merveilleux. En effet, il y a peu d’opportunités de logement sur Iona, et seuls quelques touristes décident d’y passer la nuit. J’avais réservé deux nuits à l’unique auberge de l’île, et je n’ai vraiment pas regretté!

Iona Abbey et le point culminant de l’île: Dùn I, 101 mètres d’altitude

Une fois débarquée du ferry, j’ai directement entrepris la marche d’une vingtaine de minutes qui mène jusqu’à la pointe nord de l’île, où se trouve Iona Hostel. En chemin, je passe bien sûr devant la fameuse abbaye, qui date du XIIIe siècle. Mais l’histoire sacrée du lieu est bien plus ancienne: l’Irlandais Saint Columba y a débarqué en 563 et y a fondé un monastère d’où il a évangélisé l’Ecosse. Iona est ainsi devenu un grand centre religieux, et de nombreux rois y ont été enterrés dont, possiblement, Macbeth. C’est aussi le lieu supposé de la création du célèbre Book of Kells, qu’on peut aujourd’hui voir à Dublin, au Trinity College.

L’Abbaye

Le monastère d’Iona a en effet subi de nombreux raids vikings au cours de son histoire, et le précieux manuscrit enluminé aurait donc été déplacé à Kells, en Irlande, pour le mettre en sécurité. C’est plus tard, vers 1200, que l’abbaye a été construite par les fils de Somerled, “King of the isles”

Dans un précédent article, je vous ai parlé vite fait du très beau film d’animation Song of the Sea. Eh bien son réalisateur, Tomm Moore, a sorti en 2009 The Secret of Kells, l’histoire d’un jeune moine irlandais de 12 ans qui rêve de devenir enlumineur, à Kells. Je ne l’ai pas encore vu, mais il est clairement sur ma liste! D’après certaines critiques, le film est plutôt sombre et le récit n’est pas aussi prenant que Song of the Sea, mais les dessins ont l’air tout aussi magique!

Bref, revenons-en à nos moutons, et à Iona! 😉

Agenouillé pour mieux brouter, héhé!

Une fois l’abbaye passée, le chemin s’est fait plus calme: moins d’humains, beaucoup plus de moutons! Le trajet m’a donc pris bien plus que les vingt minutes prévues, car je me suis du coup arrêtée pour dire bonjour à toutes les créatures laineuses que je croisais… Eh oui, on ne se refait pas, j’ai donc aussi pris plein de photos, à moitié assise dans l’herbe pour passer l’objectif entre les fils métalliques des barrières!

J’arrive finalement en face de deux moutons qui font la sieste sur leur petit monticule, comme pour accueillir les visiteurs de l’auberge (il s’est avéré que c’est leur coin quotidien, je les y ai vus à chaque fois que je passais).

Le goudron laisse place au gravier, le chemin me mène à travers le jardin de quelqu’un, puis la route devient carrément herbeuse. Je suis enfin à Lagandorain, nom du lieu et de l’hostel, et j’ai cette agréable impression d’être au bout du monde.

Mais je n’étais pas seulement arrivée à la pointe septentrionale d’Iona, j’avais également atterri dans le meilleur hostel dans lequel j’ai dormi jusqu’ici! Bon, ok, plutôt ma seconde auberge préférée, après la super génialissime de Turangi, en Nouvelle-Zélande, où j’avais l’impression de faire partie d’une grande famille — on regardait même la télé avec le proprio, le soir, et on n’arrêtait pas de prolonger notre séjour, et pas seulement parce que la voiture était en panne! 😉

J’ai adoré cet hostel pour plein de raisons. Déjà, sa situation: tout au bout du bout d’Iona, posé au milieu du machair, avec une magnifique plage de sable blanc à deux pas: Traigh an t-Suidhe. Lagandorain est aussi une croft encore en activité: les proprios travaillent la terre depuis des générations et perpétuent des modes d’agriculture qui font partie intégrante de l’héritage écossais. Ensuite, son nom: Lagandorain signifie “The Hollow of the Otter”, soit le creux de la loutre, et c’est franchement trop cool!

Et bien sûr, l’ambiance dans l’auberge était super: on mangeait tous le soir à l’unique grande table en bois (avec, en dessert, un gâteau concocté chaque jour par deux filles) et on était beaucoup à lire et écrire dans l’espace commun après les repas (la bibliothèque était d’ailleurs bien fournie!). L’aménagement était méga cosy: une cuisine et un salon super chouettes, des peintures colorées dans les salles de bains, des images marrantes au mur (et aussi une carte topographique de l’île, rien de tel pour capter mon attention), des petites chambres lumineuses avec des lits bien confortables, un jardin,… Mais le top du top: aucune clé, ni pour la porte d’entrée ni pour les chambres. J’adore cette ambiance super relax, cette confiance qui règne dans les coins paumés où vivent de petites communautés.

Sitôt après mon arrivée, je suis allée profiter du soleil en allant me balader, en commençant par la plage toute proche, que j’ai longée vers l’ouest avant de monter vers Dùn I.

Il y avait de magnifiques motifs creusés dans le sable par le va-et-vient de l’eau. Par endroits, on aurait dit des dessins d’arbres!

Puis je quitte la plage et je marche sur un petit sentier plus ou moins défini dans le machair (un chemin d’un mètre de large avait été tondu). J’étais entourée de fleurs et de bourdons, c’était magnifique!

Après un petit moment, le chemin a brusquement disparu et j’ai continué au pif, à l’écossaise. Dans certains coins, je n’avais plus du tout affaire à de la prairie fleurie, mais à de petits marécages peuplés de superbes orchidées sauvages qui se balançaient dans le vent. Bien entendu, le “bog factor” était plus important. Durant les périodes moins extraordinairement sèches, ça doit être limite impraticable.

Il y avait également de drôles de fleurs cotonneuses dans ces coins bien humides, ce qui m’aidait à les repérer pour les éviter.
J’ai grimpé à flanc de colline jusqu’à atteindre une barrière avec, devinez quoi, plein de moutons de l’autre côté. 😉
Tout le long, la vue était splendide, avec une lumière magnifique qui mettait en valeur le vert de l’herbe et le bleu de la mer…

Tout à coup, j’ai remarqué une tache noire sur mes dernières photos. Je me suis donc posée un moment pour essayer de l’éliminer. J’ai d’abord nettoyé le verre du filtre protecteur, puis le verre de l’objectif, en vain. J’ai pris des photos en LiveView, le miroir levé, mais la tache apparaissait tout de même. Je n’avais jamais eu de tache derrière le miroir… J’avais un peu peur de tout casser ou d’empirer la situation en essayant de l’enlever, mais en même temps je n’avais pas envie d’une poussière grise sur toutes mes photos à venir (il y en a une sur quasi toutes celles de cet article, plus ou moins visible). De retour à l’auberge, j’ai finalement donné un petit coup de pinceau à l’intérieur du boîtier, au pif, et, miracle, ça a marché, héhé!
Bref, c’était la petite frayeur photographique du jour

L’hostel, bien camouflé dans le paysage
Des moutons qui fuient à mon arrivée, près du sommet de Dùn I
Une flopée de moutons noirs au pied de la colline

Je suis finalement descendue de la colline, après maints détours entre les patches de marécage, et je suis retournée à l’hostel en empruntant la plage.

La plage était absolument déserte, et je n’ai pas pu résister: j’ai filé mettre mon maillot de bain et je suis revenue me jeter à l’eau. Verdict: elle était glaciale, mais c’était super. Après ce petit bain de fin de journée en solitaire, c’était l’heure d’aller manger mes pâtes au pesto (le parfait repas de flemmard en auberge quand on ne veut pas se trimballer trop de nourriture) et de discuter avec le couple d’Allemands partageant ma chambre!

Et voilà, comme prévu, c’était très long (et ce n’est pas fini!). La prochaine fois, je vous parlerai plus en détail de mon escapade dans les Treshnish isles. See ya!

Scot18#5 Ron Mara, suite et fin

Bonjour!
Aujourd’hui, je vous présente les dernières photos et anecdotes de Ron Mara. J’ai étalé un peu tous les trucs que je voulais aborder avant de clore ce chapitre, donc c’est assez hétéroclite. 😉

L’un des deux alpagas donnant son nom à l’arrêt de bus inofficiel “Alpaca stop”

Durant mon temps à Ron Mara, je pensais souvent au bonheur que ça représente d’habiter dans un lieu si beau, au sommet de la colline, avec une telle vue sur la mer et les îles. Ça m’a rappelé mon semestre à Aberdeen, où je pensais chaque jour à quel point Old Aberdeen et le campus étaient beaux, et comme ça me donnait beaucoup plus envie d’aller à l’Uni.

J’ai aussi appris tellement de choses auprès d’Ed et Carina. J’avais l’impression de me nourrir autant de leur riche expérience que de la joie d’avoir les mains dans la terre, de travailler dehors sans m’énerver devant un ordi.

La vue sur la maison depuis le jardin, avec Broody, une poule qui voulait toujours couver — pas facile d’aller récupérer ses oeufs, il fallait être tenace!

A Ron Mara, j’ai aussi super bien mangé! On préparait des bons repas avec les produits du jardin: choux-fleurs, courgettes, fraises, myrtilles, salade, chard, broccoli, tomates,… J’adorais aller me promener dans le jardin pour cueillir des ingrédients pour le petit-déjeuner ou les repas, et décider du plat à ce moment-là. Une fois, on a même fait un délicieux pesto à base de capucines, ces jolies petites fleurs orange.

Des capucines du jardin
Une des orchidées sauvages du jardin

Le jardin n’avait bien sûr pas simplement pour but de faire pousser des choses à manger. C’était un hotspot local de biodiversité incroyable, ça bourdonnait et voletait de partout: des papillons, des abeilles, des bourdons, des oiseaux et bien plus! Il y avait tout un coin du jardin non tondu pour laisser la prairie fleurie grouiller de vie, et il y avait également un étang, avec plein d’orchidées sauvages tout autour. Je trouve magique la capacité des espèces végétales comme animales de coloniser un lieu dès que l’habitat leur convient. Ed m’a raconté qu’ils n’ont quasi rien planté autour de l’étang, la végétation s’est fait une place toute seule.

Comme lors de mes précédentes expériences de WWOOFing, j’ai trouvé incroyable la vitesse à laquelle on se sent vite chez soi chez des inconnus, comme on se crée rapidement une sorte de routine même si les journées ne se ressemblent pas: griller des noisettes à mettre dans le müesli, nourrir les poules et aller chercher les oeufs, observer les vaches remonter vers le haut du champ chaque soir, vérifier l’état des filets de protection des courgettes à chaque passage dans le jardin (les poules aimaient particulièrement aller gratter les courgettes avec leurs pattes, et elles étaient assez douées pour libérer des passages entre les petites barrières et filets qui étaient censés protéger les courgettes), ‘nourrir’ les choux au ‘liquid feed’ (un engrais liquide fait maison avec algues et orties), arroser les plantes de la glasshouse/véranda ou encore dévorer les livres de la bibliothèque bien fournie d’Ed et Carina, aux sujets les plus divers: histoire celte, comportement des oiseaux du Royaume-Uni, guide de détermination des coquillages, plantes comestibles et, l’un de mes préférés, un guide pour appréhender et lire le paysage gaélique à travers sa toponymie!

Depuis ma chambre, au premier étage, je pouvais observer tous les jours des voisins hyper mignons: une famille d’hirondelles, qui vivait sous la gouttière. Je devais d’ailleurs faire attention de ne pas ouvrir trop grand les fenêtres, car sinon elles essayaient de rentrer dans la chambre!

La maman hirondelle (deuxième depuis la gauche) entourée de ses petits

Plusieurs fois, nous sommes allés à Tarbert, la petite ville à 30 minutes en voiture au nord de Muasdale où Carina travaille comme médecin. L’occasion de faire les courses, visiter l’église, admirer les ruines du château et prendre un petit café.

Les ruines du château, sur la colline. Apparemment, c’était une place royale très stratégique durant le Moyen-Âge, avec une position pile entre West et East Loch Tarbert.
Le port de Tarbert

Avant de déménager sur leur colline à Ron Mara, Ed et Carina habitaient à Tarbert, à flanc de colline. Ils y ont encore leur maison, qu’ils louent à des amis pour des clopinettes. Ils gardent encore du matos dans la cabane du jardin, et j’y ai passé toute une après-midi à remettre un vélo en état (j’ai changé les plaquettes de frein, en gros). C’était un jour incroyablement ensoleillé et chaud, et j’étais accompagnée dans ma mission par un des chiens des habitants de la maison. Il était super câlin, à se coucher contre moi pour profiter de mon ombre.

L’adorable chien tout doux

Une autre activité que j’ai adoré faire à Ron Mara, c’était tresser les oignons (et l’ail, aussi), une fois séchés au soleil. Ça se passait dans une jolie structure en bois au fond du jardin, avec son toit végétalisé, et plein d’outils à l’intérieur, ainsi que des plans de la propriété épinglés au mur et des plannings de plantation.

Je tressais les oignons pour en faire des ballots et les suspendre au plafond et à une cordelette, pour libérer de l’espace. Chaque soir, j’éminçais aussi une tonne d’oignons — la consommation d’oignons et d’ail par Ed et Carina était impressionnante!

Une autre activité quotidienne était bien sûr d’admirer le coucher du soleil, quelque chose dont personne ne se lassait!

La lumière dorée à travers la fenêtre de la cuisine

Mon départ de Ron Mara a été plutôt chaotique. Je prenais le premier bus du matin, vers 6h, et je me sentais toute nostalgique de partir. Carina m’a déposée en voiture à l’arrêt de bus de Muasdale avant de partir au boulot et, alors que j’attendais le bus, j’ai remarqué que je n’avais pas mon K-way (ma seule veste, donc). J’avais prévu de la porter car de la pluie était annoncée, sauf que finalement il ne pleuvait pas, et je pouvais tout à fait visualiser ma veste violette nonchalamment posée sur la rambarde de l’escalier. Ni une ni deux, j’appelle Ed, qui était encore à Ron Mara. Il me dit alors qu’il arrive avec la veste (ils ont deux voitures électriques), et je commence à implorer les dieux des transports publics pour que le bus soit en retard (en l’occurrence, il l’était déjà au moment où je me suis rendu compte, j’espérais donc qu’il soit encore un peu plus en retard). Zut, je vois le bus qui arrive et je lui fais signe. Au moment où je monte pour lui dire que j’attends un ami qui doit m’apporter un truc, Ed déboule, je cours chercher ma veste et le remercier avant de sauter dans le bus! Oulala, le timing de ouf! Je me suis affalée dans mon siège, soulagée. Le K-way, c’est vaiment le truc à ne pas égarer, surtout avant d’aller dans les Hébrides, haha!

Petit effet avec le mode ‘création’ de l’appareil photo, lors d’une après-midi à la plage

Et voilà, je laissais Ron Mara devenir de plus en plus petit, derrière moi, filant vers le nord de la péninsule. Je suis passée par des routes que j’avais commencé à vraiment bien connaître, à force, et ça me faisait tout bizarre de voir plein d’endroits pour la dernière fois.

J’ai changé de bus à Lochgilphead, où j’avais pas mal de temps avant mon bus pour Oban, et je suis donc allée prendre un moccha dans un café qui venait d’ouvrir, avec une très gentille serveuse qui m’a tapé la causette et, après avoir appris que j’allais à Oban, m’a proposé de lire le Oban Times.
J’étais agréablement surprise de voir qu’une grande majorité des articles avaient trait à l’environnement! Création d’une nouvelle réserve naturelle, fait divers d’hirondelles nichant sur un ferry, évolution des populations locales de sternes,… J’ai aussi trouvé une page spécialement dédiée au shinty, ce sport typiquement écossais qui a des airs de hockey sur gazon. C’était super chouette de lire les news locales, je trouve que ça donne un peu une idée de la vie dans le coin, de ce dont les gens parlent, des préoccupations locales,…

Puis c’était l’heure de mon bus pour Oban — et mon périple n’en était qu’à son début! Une fois à Oban, j’ai mangé et fait les courses avant d’embarquer sur le ferry pour Mull. J’étais tout enthousiaste de retourner enfin sur cette île, où j’étais allée en 2011 lors de mon premier voyage en Ecosse. Mais ce jour-là, je ne faisais que passer. Une fois débarquée à Craignure, j’ai pris le bus pour Fionnphort, tout au sud-ouest de Mull, où j’ai embarqué sur mon ultime ferry de la journée direction Iona. Là encore, une île dont j’avais gardé de très bons souvenirs lors de mon séjour de 2011 — je m’en souviens même super bien car c’était le seul jour où on a vu le soleil plus de cinq minutes d’affilée, haha!

En tirant mon balbuzard à roulettes (mon sac Osprey, donc), j’ai marché jusqu’à la pointe nord d’Iona et sa merveilleuse auberge de Lagandorain — la seule de l’île. Avec un agréable sentiment de bout de monde, j’étais lancée dans la suite de mon voyage.

A la prochaine pour la suite des aventures! 😉

Scot18#4 Fairy wood

Bonjour!
Aujourd’hui, direction Ferry Wood, la forêt d’Ed et Carina, magnifiquement située au bord de la rive nord-ouest de West Loch Tarbert. Il s’agit d’une vieille forêt de chêne, adossée à une colline rocheuse.

De tortueux et magnifiques chênes

Même si son vrai nom est Ferry Wood, un autre qui lui convient tout aussi bien est Fairy Wood, tant on s’attend à voir émerger des fées ou des elfes quand on se promène sous le couvert des vieux chênes, avec des fougères partout et de merveilleux énormes rochers recouverts de mousse. Oh oui, de la mousse, de la mousse et du lichen partout!

Sur place, Ed et Carina ont fait construire une petite cabane (avec hublot ^^), et ils y dorment parfois. C’est tout petit et cosy, parfait pour boire un thé et manger des biscuits pendant qu’il pleut et fait froid dehors!

West Loch Tarbert, qu’on a descendu avec le voilier pour venir le poser sur la plage de Ferry Wood
Ma claddagh sur la mousse d’un arbre, avec son parasol de verdure
Une arche de chêne 🙂
Une atmosphère magique

Durant mon séjour à Ron Mara, je suis venue plusieurs fois à Ferry Wood. Pour amener le bateau, mais aussi pour faucher le bracken, des grandes fougères qui envahissent tout (et que les tiques adorent, c’est pile la bonne hauteur pour monter à bord d’un cerf, d’un mouton ou d’un humain…). Ed a une immense faux de la mort, et c’est efficace (à condition de l’aiguiser toutes les dix minutes) mais bien crevant! Et surtout, ça n’enlève pas les racines, c’est donc un combat sans fin. Ce printemps, Ed m’a dit qu’il allait faire venir des cochons sur le terrain pendant deux ou trois mois, apparemment ça marche bien. Car le problème du bracken, c’est bien qu’il n’a en général pas trop de prédateurs pour l’embêter (même les moutons ne le broutent pas!), et que rien ne l’arrête. Et donc ça pousse, pousse et pousse, ça bloque la lumière et aucune autre plante n’arrive alors à se faire une place. Déjà que l’Ecosse a perdu une part gargantuesque de ses forêts ‘naturelles’, ça n’aide pas au retour des arbres. Le pire, c’est que le bracken a pu occuper cette immense niche à cause de l’humain, qui voulait plus de bracken car les perdrix aiment bien, et les perdrix, ça se chasse. Bref, maintenant le bracken recouvre tout, il y en a à ne plus savoir où faucher.

Ed en rouge, précédé de Carina et Angela, l’autre wwoofeuse, lors d’une promenade au coucher du soleil.
Les ruines de la maison d’Ardpatrick point

Un soir, on a marché jusqu’à Ardpatrick point, qui marque le bout de la petite péninsule. Au sommet de la colline se trouvent les ruines d’une maison, construite il y a un moment de cela. Apparemment, elle appartenait au propriétaire du domaine Ardpatrick, dont la véritable demeure est une immense maison (limite manoir) au bord du loch. Jack, comme il s’appelait, était prétendument un loup solitaire qui aimait se réfugier au sommet de la colline, face à la mer, avec la vue sur West Loch Tarbert d’un côté et sur Gigha de l’autre. Cette petite maison lui servait de lieu de retraite, loin de la grande maison du domaine.

Une petite île allongée au milieu de West Loch Tarbert, qui semble grouiller de vie. Lors d’une petite sortie en voilier pour tester le mât (après avoir enfin mis les voiles), on a d’ailleurs vu tellement d’oiseaux! Un fou de Bassan qui nous tournait autour, un rocher recouvert de sternes, des cormorans volant au ras de l’eau…

Un autre indésirable qui peuple la forêt, c’est le rhododendron. Espèce invasive introduite dès le 18ème siècle, cet arbuste menace aussi l’équilibre de certains écosystèmes en délogeant toute une diversité d’espèces. Comme le bracken, le rhododendron prend beaucoup de place et se propage vite et facilement, c’est pour ça qu’il est considéré comme une menace. Il est d’ailleurs listé dans le Wildlife & Countryside Act de 1981, et il est donc interdit d’en planter dans la nature ou de faciliter sa propagation. Du coup, Ed et Carina font ce qu’ils peuvent pour débarrasser leur forêt de tout le rhododendron. Une fois coupé, ils brûlent le bois d’une certaine manière, dans un four spécial, afin de le transformer en biochar. Ce ‘charbon d’origine biologique’ est utilisé comme engrais et est apparemment très utile pour la réhumification des sols, entre autres. Il n’en ont pas fait quand j’étais là, mais ça a l’air d’être super intéressant (et un sacré boulot!).

La lumière du soir qui effleure les champs 🙂

Entre la forêt, le bracken et la plage, on croise de temps en temps les moutons du voisin, qui paissent tranquillement.

Un samedi, on a passé notre jour de congé à Ferry Wood, et j’ai pris le temps de dessiner, d’écrire et de prendre plein de photos. Le soir, on a cuit des patates et du chou kale dans une belle marmite au-dessus du feu, accompagnés de poisson sur le gril. On a mangé le tout sur une petite butte, en regardant le loch scintiller dans la lumière dorée. Quelle meilleure manière de passer une soirée d’été? 🙂

“Les Beatles étaient quatre moutooooons… dans le veeeeent”

A Ferry Wood, on voit très souvent des ferries (je me demande si le nom vient bien de là), le va-et-vient entre Kennacraig et Islay, the Queen of the Hebrides. Dans le Kintyre, il y a toujours une île à l’horizon, qui vient titiller le champ de vision, instiller des rêves d’autres rivages…

Foxgloves

A Ferry Wood, comme à peu près partout ailleurs dans les îles britanniques, on trouve des foxgloves, LA fleur qui me fait toujours penser à l’Irlande et au Royaume-Uni. J’oublie toujours son nom français (Digitale, d’après Google), pour moi ça a toujours été “La fleur qu’on voit dans Harry Potter”. Si vous ne comprenez pas pourquoi, il faut re-regarder “Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban”, ou juste regarder cet extrait.

Allez, je finis cet article avec quelques photos dénichées sur mon natel!

Vue depuis la cabane de Hobbit, avec Ed au loin
Démonstration de l’usage de la faux par Ed
Du bracken, du bracken, encore du bracken
Westhinder, l’ami voilier, au retour de sa première sortie toutes voiles dehors avec son nouveau mât!
La marmite trop classe et des patates
Moi en pleine action dans mon environnement naturel ^^ — Photo prise par Angela

Et voilà, je m’arrête là pour ce soir. Bonne semaine et à bientôt! 🙂

Scot18#3 Wild waters

Bonjour à tous!
Je reprends aujourd’hui le récit de mes épopées aquatiques dans la péninsule du Kintyre.

Gravelot en pleine exploration. Je le suivais des yeux alors qu’il sautillait de rocher en rocher, courait sur le sable mouillé,…

Lors de ma première véritable journée, un samedi, Ed avait une répétition de sa chorale gaélique à Tarbert, et Carina m’a proposé d’aller faire un tour en canoë. Bien entendu, je ne dis jamais non à ça! 😀

Leur canoë est simplement posé dans l’herbe au bord de la plage, j’adore. C’était marée basse, donc on a dû un peu pousser notre embarcation avant de finalement pouvoir pagayer librement. On a parcouru pas mal de kilomètres, le long de la côte, sous un ciel d’abord immensément bleu, avant que les nuages ne viennent se réunir au-dessus des îles.
L’eau était absolument magnifique, à l’allure presque huileuse, et le canoë glissait dessus sans un bruit. Vraiment un beau moment. 🙂

On a vu une quantité folle de méduses! Trois espèces différentes, dont deux complètement inoffensives. Mes préférées étaient des petites méduses avec quatre anneaux roses sur le dessus, qui apparaissaient et disparaissaient sans cesse. On a pagayé au-dessus de superbes forêts de varech, observé de farouches huîtriers pies qui s’envolaient en criant en nous voyant,… On a aussi croisé plein de cormorans qui bronzaient sur leur rocher, mais ce n’est pas tout. On a aussi rencontré la dose de phoques! 🙂

La plupart (des phoques communs, je pense) étaient étalés sur des rochers, mais certains nageaient autour de nous. L’un d’entre eux a commencé à ‘frapper’ l’eau et à faire de gros splashes, je suppose que c’était pour nous intimider ou marquer son territoire. Apparemment, suite à une rapide recherche Google, c’est aussi un comportement qui vise à attirer l’attention des autres phoques. Ça m’a rappelé mon incroyable excursion en kayak de mer à Stewart Island, durant laquelle un jeune lion de mer mâle super curieux était venu nager au milieu de notre groupe, plongeant sous les kayaks et nous tournant autour pendant une bonne vingtaine de minutes!

‘Notre’ lion de mer n’avait pas tenté de grimper sur nos kayaks (heureusement d’ailleurs, car c’est quand même vachement instable, un kayak de mer, donc ça doit être carrément galère, et en plus c’est super impressionnant, un lion de mer de près), mais dans le genre ‘expérience de ouf’, je vous invite à regarder cette vidéo de kayakeurs qui ont rencontré un jeune phoque gris très, très curieux dans le Firth of Forth (dans le coin d’Edimbourg).

On peut voir la tête des phoques au loin, car on gardait une certaine distance. A partir du moment où on les a vus, on a quasi cessé de pagayer.

Il y avait un côté magique et poétique à glisser ainsi sur l’eau, avec toute cette vie tout autour. Et ça m’a fait penser au merveilleux film d’animation irlandais “Song of the Sea”. Si vous ne connaissez pas, je le conseille vivement. C’est une aventure remplie de magie fondée sur des mythes folkloriques du nord de l’Europe (dont les selkies, des phoques qui peuvent se transformer en humains), le tout raconté par des dessins magnifiques et de la musique enchanteresse. Voici quelques images pour vous donner une idée du style (en revanche, je ne recommande pas franchement les bandes-annonces, elles ne font pas justice au film):

D’ailleurs, j’avais moi-même la fibre créative durant mes dernières vacances en Ecosse. J’ai tenu comme d’habitude le fameux carnet de voyage, mais j’ai aussi pris le temps de dessiner, partout: dans le jardin, sur la terrasse (sous les yeux d’une poule curieuse), à la plage,…

Une chouette après-midi passée à peindre à la plage.
Panorama d’A’Chlèit, la plage au pied de la colline, d’où je pouvais suivre le va-et-vient des ferries pour Gigha.
Oystercatcher.
Etrange découverte au détour d’une balade.

Un jour, je suis allée me promener à la plage sous la pluie, avec l’envie de découvrir la partie Nord de la côte. Durant ma marche, je suis tombée sur un impressionnant squelette (ci-dessus). En rentrant, Ed m’a dit qu’il s’agissait sûrement d’un marsouin, qui s’était probablement fait attaquer par un groupe de dauphins mâles! Eh ben!

De temps en temps, des baleines sont aperçues près de la péninsule, même si c’est plutôt rare. Régulièrement, Ed et Carina aident même à la surveillance des échouements de mammifères marins.

Et voilà, plutôt que sur un squelette, je vous laisse à nouveau sur un beau coucher de soleil (j’ai tellement de photos de cette vue au coucher du soleil, je les distille un peu dans chaque article, huhu).

A bientôt pour la suite des photos et anecdotes de mon temps à Ron Mara!
See ya!