Scottish Diagonal #17 La belle vie

Hello, c’est parti pour le récit d’une magnifique journée sur le WHW — eh oui, encore une! Dans mon carnet, ce jour-là commence d’ailleurs par la phrase “La vie est vraiment belle en ce moment”. Alala, qu’est-ce que c’était bien, ces quelques semaines de marche en Ecosse! ♥

(On vient d’ailleurs de réserver nos prochaines vacances là-bas — eh ouais, car la vie est plus belle quand un voyage en Ecosse se profile à l’horizon! ^^’)

Bref, reprenons le fil de la rétrospective. On a très bien dormi dans notre spot idyllique au bord de la rivière Fillan. Le soleil était déjà de sortie à notre lever, et quelques midges aussi, mais vraiment pas bien méchants.

Lochan of the Lost Sword

On plie les affaires et on part, en admiration devant le Tyndrum Community Woodland, si paisible dans la lumière du matin, avec le chant des oiseaux, omniprésent.

On passe devant le “Lochan of the Lost Sword”, où la légende dit que se trouve l’épée de Robert the Bruce (mais des recherches scientifiques n’ont rien trouvé). C’était un lieu bucolique, avec les arbres se reflétant dans l’eau et des petits pans de brume dansant au-dessus de la surface.

Le joli sentier nous fait rapidement atteindre Tyndrum, un village de moins de 200 habitants mais pas mal fréquenté, entre le passage du WHW et de l’A82, une grande route qui relie Glasgow à Inverness via Fort William (on est d’ailleurs déjà passés par là en voiture).

On s’est posés au Real Food Café pour un bon petit-déj’. C’était un lieu très accueillant, il y avait même un caisson pratique pour ranger les sacs à dos. On est ensuite passés au Green Welly Stop, un magasin outdoor / station service / boutique de souvenirs pour faire quelques provisions d’eau et de nourriture. C’est un peu un crossroads dans la région et c’était très animé. Il y avait bien sûr plein de marcheurs, mais aussi d’autres touristes, plein de voitures… Ça faisait drôle de voir des gens pas en habits de rando, haha!

Puis on attaque la section du jour. On suit un moment les rails de train et la route, ainsi que la petite rivière Crom Allt. Le tracé alterne entre petit sentier caillouteux et large track, c’est plutôt agréable. On est entourés de montagnes et ça sent les ajoncs (= la noix de coco).

Face à nous se dresse Beinn Dorain, imposant. Puis on arrive au Auch Estate et à un joli pont de pierre au-dessus d’Allt Kinglass (vous l’aurez compris, “allt” désigne un cours d’eau en gaélique écossais).

On fait une pause au bord de la rivière pour tremper les pieds et manger nos sandwiches à l’ombre, tout en observant l’eau qui coule et un grimpereau trop mignon. On rencontre Jo, une Anglaise de Southampton très sympa qui fait le WHW comme premier trek en solo, et première expérience de camping sauvage.

Jo propose de nous prendre en photo avec le pont, on échange encore quelques mots avec d’autres randonneurs croisés ci et là, puis on se remet en route.

On croise des moutons aux cornes impressionnantes (sur certains individus, on se dit qu’elles doivent carrément entraver le champ de vision!), des agneaux pas farouches, des corneilles mantelées et, une première pour ce séjour, des libellules à quatre taches!

On marche un bout avec Jo, recroisée au détour du chemin. On l’a d’ailleurs croisée tous les jours suivants, c’était très chouette.

On arrive à Bridge of Orchy, où se trouve une gare (le Caledonian Sleeper, le train de nuit qui relie Londres et l’Ecosse, s’y arrête d’ailleurs!).

On y trouve aussi un hôtel, où on s’est posés le temps d’une pinte de Thistly Cross Cider (yum!) et d’une part de carrot cake bien calorique.

Comme le toponyme l’indique, il y a également un pont, au-dessus de la rivière Orchy. On l’a traversé avant d’attaquer la montée vers Mam Carraigh, une colline s’élevant à 361 m. Le sentier traverse un joli bois, puis une ancienne plantation désolante, entièrement rasée, avant de déboucher sur du moorland.

Depuis Mam Carraigh, on a droit à de superbes vues sur Loch Tulla et les montagnes environnantes.

C’est si beau, on décide de camper dans le coin. Après quelques recherches, on se décide pour un spot un peu en contrebas, face à ce splendide panorama et sur un sol qui serait sûrement gorgé d’eau s’il ne faisait pas si sec depuis des semaines.

On profite d’être tout seuls pour prendre quelques photos, avant de planter la tente et de se poser au soleil face au loch pour lire et écrire.

Il était encore tôt, donc on a vraiment bien pu profiter du lieu. Sur le WHW, vu qu’il y avait quand même pas mal de monde, dont d’autres campeurs, on ne tergiversait pas trop: si on trouvait un spot de libre qui nous plaisait, on le prenait, quitte à faire des journées plus courtes. Ça a rendu notre semaine sur le WHW très relax, avec des journées de 15-20 km très agréables. On se sentait hyper en forme vu qu’on prenait bien le temps de flâner et de se reposer.

Cet après-midi là, j’ai pris vraiment une tonne de photos (comme vous pouvez le constater ^^). Le bleu du loch, la silhouette des pins sylvestres, l’immensité du paysage… c’était si beau!

On a passé la soirée à profiter de la vue, en dégustant un bon chicken satay.

On a regardé le soleil disparaître derrière Stob a’ Choire Odhair, à 21h, avant de se réfugier dans la tente pour le “tick ckeck” du soir (verdict: 0, youhou!) et un peu de lecture.

Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui! A bientôt pour la suite. 🙂

[Distance Jour 18: 16.9 km et 406 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 366.6 km]

Scottish Diagonal #16 Un coin sacré(ment beau) sur le WHW (Wonderful Holy Way)

Bonjour tout le monde!
C’est reparti pour la suite du récit de la Diagonale. Nous reprenons le fil au camping de Beinglas, au nord du Loch Lomond, où nous avons passé une très bonne nuit, bercés par le chant des chouettes hulottes. La lune cette nuit-là était incroyable, rouge et immense. 🙂

Le matin, nous avons été dévorés par les midges, qui étaient là en force. Le camping était donc peuplé de têtes (dont les nôtres) capuchonnées de filets de protection. ^^ On a pris le petit-déj’ au resto du camping, qui était plutôt cher, lent, bruyant, et généralement “meh”, mais on fait avec. On a partagé une table avec un couple d’Allemands très sympa qui faisait le WHW avec transfert de bagages et par petites sections, pour avoir le temps de visiter d’autres trucs en chemin.

Puis on commence à marcher, en suivant d’abord la rivière Falloch, splendide.

Puis on a pris un peu de hauteur dans les collines. Il faisait nuageux au réveil, mais le ciel s’est vite découvert et on a eu droit à une nouvelle journée hyper ensoleillée, dingue (pour rappel, c’était notre 17e jour de trek et on n’avait vu la pluie que cinq minutes au total, sur la côte est).

Ce jour-là, on a croisé plein d’agneaux et, miracle, on a vu deux coucous. D’habitude, on ne faisait que les entendre! 😉

On arrive sur les hauts de Crianlarich, avant d’entamer la descente. Le chemin est parsemé de petits groupes de randonneurs régulièrement espacés. Comme chaque jour sur le WHW, c’est un jeu de croisements et dépassements. On marche à travers une plantation récemment coupée, le paysage fait un peu misérable (après “The Desolation of Smaug”, voici “The Desolation of Forestry Scotland”).

Puis on rejoint une plantation encore debout, recouverte de sphaigne qui lui donne un aspect mystique. Entre le soleil, le look du sentier et les conifères, on pourrait se croire dans les Alpes.

Puis on retrouve la vallée et la rivière Fillan, entourée de prés peuplés de moutons.

Dans cette explosion de chlorophylle fluo, des agneaux curieux nous regardent passer.

Saint Fillan, un moine irlandais du VIIe siècle, se baladait jadis dans le coin pour diffuser la parole chrétienne. On a vu les ruines d’un prieuré établi en son honneur en 1316 par Robert the Bruce. Il n’en reste pas grand-chose, la plupart des pierres ayant été recyclées pour construire les fermes voisines, mais j’adore les quelques pans de murs moussus qui subsistent.

St Fillan’s priory

On a ensuite fait un micro détour pour jeter un oeil à “The Holy Pool”, un coin de la rivière Fillan où des rites étaient pratiqués. St Fillan avait apparemment béni ce méandre, qui a développé par la suite le pouvoir de guérir la folie et autres maladies mentales.

The Holy Pool

On avait bien envie d’un café, mais malheureusement les deux cafés autour de Strathfillan étaient fermés. A 15h45, on pose donc déjà nos sacs dans un spot de bivouac bucolique le long de la rivière, juste après le White Bridge et 2-3 km avant Tyndrum.

On plante la tente puis on s’offre une petite sieste bien agréable. Deux autres campeurs sont arrivés et se sont installés pas très loin, et une locale a débarqué à vélo, s’est baignée et a passé un bon moment à lire sur un rocher. C’était vraiment un lieu idyllique pour ralentir et se reposer.

Après la sieste, on a émergé de notre cocon et on a nous aussi enfilé les maillots de bain pour un chouette plouf!

On s’est baignés juste avant le pont, dans une belle “pool” au pied d’une petite chute d’eau. L’eau était si claire, c’était magnifique, et on voyait plein de petits poissons. Après la chaleur de cette journée, ça faisait tant de bien de nager, et la température de l’eau était même bonne! Vraiment un coin magnifique. 🙂

On s’est séchés au soleil sur les rochers, où on a passé le plus clair de la soirée. J’ai écrit dans mon carnet pendant que José préparait à manger.
Regarder le soleil descendre à l’horizon en contemplant la rivière (et la résidente bergeronnette!), que demander de plus? ♥

Les midges ne nous ont même pas dérangés et on n’a pas chopé de tiques, héhé. Les alentours de notre campement étaient si paisibles et beaux, avec un sous-bois tapissé d’épais coussins de sphaigne. J’ai pris quelques photos dans la lumière du soir, puis on a pris la direction de la tente pour une fin de soirée planning (il fallait qu’on réserve un hôtel à Fort William pour la fin du WHW), écriture et lecture.

Et voilà, c’est la fin de cette belle journée sur le WHW. Ce bivouac au bord de la rivière Fillan aura été un de nos préférés du voyage, c’était vraiment un coin enchanteur!

A bientôt pour la suite de l’aventure! 🙂

[Distance Jour 17: 16.9 km et 547 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 349.7 km]

Scottish Diagonal #15 The gnarly, gnarly banks o’ Loch Lomond

Bonjour et bienvenue pour la suite du récit de la Diagonale écossaise!
Nous reprenons la rétrospective dans un coin de forêt surplombant le Loch Lomond, après une super bonne nuit.

Vu la nuit précédente un peu courte, on s’est octroyé une bonne “grasse mat'” jusqu’à 8h. On était si bien dans notre cocon si confortable! Mais le “Way” nous appelle, donc on plie bagages et… on rencontre nos premiers midges du voyage! Il fallait bien que ça arrive un jour. Heureusement, ils étaient peu nombreux et peu féroces, et le Smidge semble les avoir tenus un peu à l’écart.

On quitte notre campement mais on ne va pas loin: on se pose à la plage en contrebas (où on s’était baignés la veille) pour déjeuner et laver culottes et chaussettes. L’ambiance est belle et paisible, on est en pleine contemplation. Mais de plus en plus de marcheurs apparaissent sur le sentier et on se motive à bouger nous aussi (il est déjà 10h ^^).

La forêt autour de nous est splendide et classée comme “Atlantic Oakwood”. Mousses, lichens, fougères, shamrocks… c’est magique!

Je pose ma main sur un coussin de sphaigne, si épais, si rebondissant, si doux!

Une Américaine solo s’émerveille autant que nous et on n’arrête pas de se croiser lors de nos arrêts photos, en exprimant de grands “oooh, aaaah” d’admiration, c’est drôle. 🙂

Les bluebells rajoutent une couche de splendeur, en formant de denses tapis violets impressionnants qui couvrent les sous-bois et les flancs de coteaux.

Tout d’un coup, je reconnais les lieux! Nous voici devant une cascade de l’Arklet Water, déjà visitée en août 2016 lors d’une petite balade. Quelle belle surprise! 🙂

Elle est à côté d’Inversnaid Hotel, où on s’offre une pause lunch bien méritée, avec soupe et sandwiches. C’est un hôtel un peu paumé, et le seul établissement sur cette rive du loch au nord de Rowardennan. Les chaussures de marche (et les sacs à dos) sont interdites dans le bar, au sol couvert de moquette, donc tout le monde se balade en chaussettes, c’est assez comique.

On attaque ensuite la “trickiest section” de la partie Loch Lomond du WHW. Il y a plein de rochers et racines à enjamber ou contourner, et plein de petites montées et descentes avec de grosses marches. C’est vraiment super beau, et on n’a pas l’occasion de s’ennuyer!

Entre le loch scintillant au soleil et la forêt digne d’un conte de fées, on passe notre temps à s’émerveiller et on ne se lasse pas!

En plus, on croise plein d’oiseaux: pinsons, rouges-gorges, mésanges en tous genres, sitelle torchepot… 🙂

Pas à pas, bluebell après bluebell, on progresse le long du loch.

Pas mal de gens sur Internet ont l’air de se plaindre de cette section: trop de dénivelé, trop de racines, trop de coins galères, un loch qui n’en finit pas… Personnellement, on a vraiment adoré cette section du Loch Lomond, bien plus que ce qu’on avait imaginé!

Même si c’est vrai que le Loch Lomond est long, sacrément long! Quand on pense qu’on arrive au bout, il y en a encore, haha. C’est d’ailleurs le plus grand lac de Grande-Bretagne en termes de surface (mais le Loch Ness le bat niveau volume).

Arrivés au bout de la section “tricky”, on se pose sur une plage (de sable, pour changer). Le coin est bucolique, juste en face d’une petite île appelée “I vow”.

On meurt de chaud, donc on enfile les maillots et on se baigne dans l’eau fraîche, au fond peuplé de macrophytes. Le calme n’est troublé que par le bruit de la route sur la rive opposée et de deux jet-skis qui font le tour des plages.

Puis on attaque la dernière partie de la journée. Je commence à sentir la fatigue et mon enthousiasme baisse un peu, pourtant c’est encore magnifique!

Par curiosité, on jette un oeil à Doune Byre Bothy, un des deux seuls bothies situés le long du WHW. Il est dans un piteux état: sol couvert de détritus, mégots de cigarettes et cannettes de bière renversées, forte odeur de beuh… Il faudrait une sacrée tempête pour nous convaincre de dormir là dedans! Heureusement, ce n’était de toute façon pas dans nos plans.

On prend un peu de hauteur et les vues sont splendides. Face à nous, les montagnes se rapprochent. Dans notre dos, le loch continue de scintiller au soleil.

On croise un groupe de mésanges à longue queue et deux chardonnerets. Les sous-bois sont toujours aussi bucoliques et nous donnent l’énergie nécessaire pour les derniers kilomètres.

On laisse Loch Lomond derrière nous, après deux jours passés à ses côtés, et on arrive enfin à Beinglas, un camping en face d’Inverarnan.

On paie notre pitch: 15£ par personne pour un équipement pas ouf, seulement un seul cabinet de toilettes chez les filles (je vous dis pas la queue le matin) et une douche à la pression très nulle ressemblant plutôt à un brumisateur, mais bon… C’est désormais le prix normal dans ces coins touristiques (à Thorntonloch, sur la côte est, on avait payé 15£ pour les deux pour une bien meilleure infrastructure).

On est un peu au bout de nos forces, mais la perspective d’une pizza au feu de bois redonne des ailes à José, qui court (que dis-je, vole!) jusqu’au resto (une distance de 100 m, quand même! ^^) pour réserver les dernières pizzas, victoire! Pendant que José assure notre pitance, je plante la tente, dans un sol dur comme du caillou (la raison: des cailloux, sans doute ^^).

Envoûté par le charme naturel de José qui lui tapait la causette, le pizzaiolo nous a même avancés sur la liste d’attente, trop sympa! Puis on a mangé sur la terrasse en buvant un bon cidre au nom tout aussi bon (“Outcider”), avant d’aller se coucher tôt, épuisés mais heureux!

Et voilà, c’est la fin du récit de cette incroyable journée entre loch, bluebells et arbres moussus! A bientôt pour la suite de l’aventure! 🙂

[Distance Jour 16: 21.5 km et 567 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 332.8 km]

Scottish Diagonal #14 The bonnie, bonnie banks o’ Loch Lomond

Bonjour tout le monde!
C’est parti pour la suite de la rétrospective de la Diagonale écossaise, avec notre deuxième journée sur le West Highland Way, qui nous a fait franchir la barre des 300 km cumulés! 🙂

Cette journée aura été longue et chaude mais ponctuée de moments magiques! On était tout de même bien crevés à la fin, notamment car on n’a pas très bien dormi à cause du vent, fort bruyant durant la nuit, et en plus on s’est levés tôt.

J’ai été réveillée par le chant des oiseaux (il y a pire, j’avoue), dont l’ubiquiste coucou, et les gueuletons des moutons, qui semblaient jouer à “Marco! Polo!”. ^^ Je suis sortie de la tente une première fois vers 5h30 pour faire pipi, et le paysage était si beau que je suis ensuite allée prendre l’appareil photo pour capturer l’ambiance de l’aube, avec les nuages roulant délicatement sur les collines.

La vue sur Loch Lomond et Conic Hill était splendide. Par contre, ça soufflait si fort, il faisait méga froid (alors qu’on avait eu bien chaud dans la tente pendant la nuit). On a plié la tente tant bien que mal dans le vent (elle a voulu avaler José, haha, qui était couché dessus pour la tenir en place! ^^), on a pris quelques photos, puis on a attaqué l’ascension de Conic Hill.

Grâce au soleil et à l’effort, on s’est vite réchauffés. On avait déjà gravi Conic Hill en 2016, lors de nos premières vacances ensemble en Ecosse, et ça nous a fait plaisir de retrouver cet endroit.

On est montés vite jusqu’au sommet, on se sentait en pleine forme malgré la nuit un peu courte. Tôt le matin, il n’y avait personne, et c’était très paisible.

Depuis le sommet, on a admiré la vue mais on n’a pas fait long feu: le vent soufflait méga fort et, par conséquent, il faisait méga froid.

Vue sur Loch Lomond et certaines de ses îles, depuis Conic Hill

On s’est rapidement éloignés du sommet pour se réfugier dans un petit creux, dans l’idée de se protéger du vent froid pour manger tranquillement notre porridge — mais ce n’était pas très efficace et on a dû enfiler plein de couches. Heureusement, on avait du chocolat chaud pour se réchauffer! 😉

Pendant qu’on mangeait notre porridge en admirant le paysage, on a eu la belle surprise de voir passer un busard Saint-Martin (hen harrier) mâle, j’étais hyper contente! C’est un rapace menacé en Ecosse, typique des landes à bruyères, et on n’en croise pas très souvent (on avait eu la chance d’en observer sur Islay, en 2022). Je vous épargne les photos de point gris flou, il était un peu trop loin et vif pour l’appareil photo et mes doigts gelés… ^^

On a ensuite attaqué la descente jusqu’à Balmaha. Le sentier de Conic Hill est très, très fréquenté — ça se comprend, c’est une balade accessible avec un très bon rapport effort/vue, en plein coeur du parc national du Loch Lomond et des Trossachs — et il a récemment été refait pour limiter les gros problèmes d’érosion. J’avais lu plein d’avis négatifs sur ce nouveau chemin — qui ressemble un peu à une autoroute blanche qui coupe la colline, il se voit de très loin, on l’avait d’ailleurs repéré en 2024 en faisant du paddle sur la rive opposée du loch — mais on a trouvé que ça allait: c’est en gros un long escalier de pierre, pas super agréable mais probablement nécessaire vu la fréquentation. En descendant, on a d’ailleurs croisé déjà pas mal de promeneurs qui montaient.

Arrivés à Balmaha, on s’octroie une pause calorique chez St Mocha où, même si on pouvait s’y attendre, on a été épatés par leur mocha, absolument délicieux! On a aussi été pas mal épatés par leurs toilettes: la chasse d’eau était un porte-filtre à café, haha! St Mocha est décidément mon saint préféré. ^^’

Puis on s’est remis en marche. La journée a consisté à longer le Loch Lomond de plus ou moins près (et pareil la journée suivante, d’ailleurs, car c’est un loooong loch!).

Sur notre chemin, on a trouvé un panneau daté du 1er avril sur la conservation du Haggis. Il nous a bien fait rire, haha! C’est un peu une blague récurrente en Ecosse, et particulièrement le long du WHW, de faire croire aux touristes que le haggis est un véritable animal sauvage — apparenté aux Gremlins, apparemment. On a d’ailleurs croisé plusieurs personnes qui étaient tombées dans le panneau, et d’autres qui ne savaient plus quoi croire, tellement certains se donnent de la peine pour faire vivre ce canular. ^^

Eau bleue scintillant au soleil, plages de galets, splendides forêts tapissées de bluebells et bébés fougères, avec mousses et lichens poussant sur les troncs et vieilles pierres… C’était vraiment très beau, mais on commençait à sentir la fatigue et la chaleur.

D’après le MET Office, il faisait 21°C. Et je vous jure, 21°C en Ecosse, on dirait 28°C à la maison. En plus, le chemin montait très fréquemment, pour redescendre juste derrière, façon dos de Nessie.

A un moment, on a donc fait une petite pause sur une plage de galets pour tremper les pieds et se reposer, tout en regardant un hydravion “alochir” puis redécoller droit derrière.

Pas à pas, on atteint enfin Rowardennan. Il n’est “que” 16h, mais on sent la fatigue du réveil matinal (on a commencé à marcher à 7h30, ce qui est tôt pour les marmottes que nous sommes) et aussi le fait qu’on n’a pas du tout assez mangé (juste du porridge et un cinnamon bun à Balmaha, en gros). On se pose donc sur la terrasse du Clansman, le resto de l’hôtel de Rowardennan, pour boire un cidre et manger des fish’n chips / burger. On cuit au soleil et on pique presque du nez, on arrive à peine à finir nos assiettes, c’est tragique! ^^

On n’a pas la méga motivation mais il faut bien qu’on se remette en route car il nous reste >2 km avant de quitter la “Camping Management Zone” où le bivouac est interdit. Eh oui, victime de son succès (au vu de sa proximité avec Glasgow et de l’irrespect intolérable d’une part grandissante d’idiots), le parc national du Loch Lomond & Trossachs s’est vu obligé de définir des zones où le camping sauvage est interdit, suite à des nuisances et déprédations dans les coins facilement accessibles (imaginez des tas de déchets et matos de camping abandonné, feux sauvages…). Quelques permis pour camper dans des zones spécifiques sont délivrés chaque jour, mais il y en a peu et il faut s’y prendre à l’avance pour en obtenir un — on n’en avait pas acheté, donc. Ce n’est pas dramatique, il suffit de sortir de la zone proscrite, qui se termine peu après Rowardennan.

On était fatigués, mais heureusement ce dernier bout de la journée est passé plutôt vite. Et on n’a pas tergiversé: sitôt la zone interdite quittée, on s’est installés sur le premier spot convenable qu’on a trouvé, dans la forêt, un peu en surplomb du loch. C’est un coin fréquenté (clairement un effet lié à la management zone) et des campeurs précédents ont clairement fait des feux et abandonné leurs déchets (PQ, cannettes de bière et BBQ jetables… c’est tellement rageant!) mais on a miraculeusement trouvé un spot plutôt propre.

Puisant dans nos dernières forces, on monte la tente puis on descend à la plage pour se laver un peu (= se baigner, car on n’utilise jamais de savon, aussi “naturel” soit-il, directement dans les plans d’eau).

L’eau était froide et j’ai mis du temps à m’immerger, mais ça m’a fait un bien fou! On a séché sur des rochers au soleil, avant de retourner à la tente pour une soirée tranquille au son des coucous (et des jet-skis vrombissant sur le loch…).

Et voilà, c’était le récit de cette deuxième journée sur le WHW!
A la prochaine, pour encore plus de photos du Loch Lomond…! 😉

[Distance Jour 15: 21.3 km et 682 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 311.3 km]

Scottish Diagonal #13 Lovely day for it!

Bonjour!
Aujourd’hui, on continue la rétrospective de la Diagonale écossaise avec le début du West Highland Way, wouhou! 😀

Itinéraire de notre 3e semaine de trek, le long du WHW

Je ne vous dis pas comme on était enthousiastes à l’idée de commencer cette étape du trek. On avait adoré les premiers jours côtiers jusqu’à Edimbourg, puis les pans d’histoire et trésors architecturaux dans la Central Belt (le Forth Bridge, Blackness Castle, Linlithgow Palace, Falkirk Wheel…), mais les deux derniers jours chauds et monotones le long des canaux du John Muir Way étaient longuets et nous faisaient rêver des Highlands — on avait hâte de traverser d’autres paysages.

Prêts à se lancer sur le WHW!

Ce matin-là, nous avons attaqué le buffet de petit-déj’ du Premier Inn à 7h15. L’hôtel était rempli d’autres randonneurs s’apprêtant à marcher le West Highland Way (c’est la haute saison pour ce trek), ce qui donnait une chouette atmosphère un peu électrique et effervescente, pleine d’anticipation et d’excitation. On a discuté avec nos voisines de table, deux retraitées californiennes qui commençaient aussi le WHW aujourd’hui, puis on a préparé nos affaires et on a pris la direction du centre, une zone piétonne toute mignonne où se trouve l’obélisque marquant le départ. Après la traditionnelle photo, c’est parti!

En ce premier jour sur le WHW, on devait être parmi les seuls randonneurs à avoir “déjà” des habits qui séchaient sur nos sacs, haha, nos affaires lavées la veille n’ayant pas bien séché dans la chambre d’hôtel. ^^’

On était tout guillerets de commencer cette nouvelle étape du voyage, et c’était vraiment une belle journée à tous points de vue. Le WHW commence par la traversée du Mugdock Country Park, dans une forêt bucolique tapissée de bluebells et peuplée d’arbres tortueux couverts de lichens, dont de beaux vieux chênes. Il y avait même quelques zones humides. 🙂

On passe ensuite Craigallian Loch puis Carbeth, où se trouvent de jolis petits cabanons de vacances en bois. Il y a partout des petits clins d’oeil à l’intention des marcheurs, c’est sympa.

Moorland, champs, forêts, collines: c’est très divers par rapport aux derniers jours le long des canaux. On entend des coucous, on s’émerveille devant les petits sauts des agneaux, c’est super et plus paisible que ce que je pensais, même s’il y a d’autres groupes de randonneurs qu’on croise et recroise.

Le West Highland Way est le premier trek longue distance officiel d’Ecosse, inauguré en 1980, et est clairement le plus populaire du pays. Il est possible de l’effectuer sans camper, en dormant dans des hôtels ou auberges, et aussi sans porter ses bagages, en ayant recours à un transporteur, ce qui contribue grandement à sa popularité. Sur le WHW, on croise donc des randonneurs en tous genres et de tous niveaux. En le faisant en mai, on s’attendait à des foules terrifiantes, mais franchement ça allait et on a même trouvé l’ambiance très sympa! Il faut avouer qu’en faisant du camping sauvage, on se retrouve un peu décalé des étapes habituelles, et du coup on avait quand même de chouettes moments de solitude malgré tout.

Vers midi, on fait une pause au Beech Tree Inn pour manger dans le Beer Garden, où se trouvent plein d’animaux: oiseaux, chinchillas, tortue, chèvres, lapins et poules “Silkie”, très fluffy.

C’était un chouette lieu, fréquenté aussi par plein de familles qui ne faisaient pas le WHW. On a bien mangé avant de se remettre en route, le long de petits chemins champêtres.

On passe sous de beaux tunnels de verdure, avec de l’aubépine en fleur partout, dont l’odeur assez forte remplace les senteurs de noix de coco des ajoncs vus lors des premiers jours du trek.

Il y a ensuite eu une assez longue section sur une route très calme. Ça montait et descendait tout le temps, ce qui était bien plus agréable que du plat.

Mais on trouve peu d’endroits sympas où s’arrêter pour des pauses. On prend finalement un café et des snickers (ça faisait hyper longtemps que je n’en avais pas mangé, et ça ne vaut clairement pas les délicieuses barres Kind) au camping de Drymen, assis sur un bout d’herbe au bord de la route. ^^

On a beau bien prendre notre temps, on arrive ensuite au village de Drymen à 15h45, soit 1h15 trop tôt pour notre réservation au Clachan Inn, un resto qu’on m’avait recommandé (et qu’on avait donc réservé pour être sûrs de pouvoir y manger… et on a bien fait car même en appelant quelques jours avant, c’était déjà quasi complet!). On se pose donc à une table dans le parc et j’en profite pour écrire. On assiste aux va-et-vient des autres marcheurs et on en reconnaît plusieurs, croisés pendant la journée. Certains boitent, ça nous rappelle nos démarches douloureuses des derniers soirs, haha. ^^’

Puis c’est l’heure de notre réservation au pub, et on retrouve les deux Américaines âgées rencontrées ce matin au petit-déj’. Elles n’ont pas de réservation et doivent attendre au bar, mais on nous a assigné une table pour quatre à José et moi, donc on les a invitées à se joindre à nous et on a passé une super soirée ensemble. On a très bien mangé et discuté pendant deux heures de tout et rien avec Jane et Debbie, deux amies de San Diego. Elles nous ont carrément offert le repas, quelle générosité! Bref, c’était un chouette moment de partage et ça reste un beau souvenir humain du voyage.

Après avoir failli oublier mon appareil photo au resto en partant (olala!), on se remet en route et on marche d’un bon pas vers et à travers Garadhban Forest, mi-plantation, mi-bois indigène.

On cherche un endroit où camper pour la nuit. En s’approchant de Conic Hill, on commence à croiser d’autres tentes. Finalement, on choisit un spot un peu à l’écart, dans un pâturage avec vue sur Loch Lomond et Conic Hill, dont l’ascension nous attend le lendemain matin.

On plante la tente, on se brosse les dents, on check les tiques puis on s’apprête à dormir, bercés par le bruit du vent et des moutons pas loin.

Et voilà, c’est la fin du récit de cette première journée sur le WHW, vraiment un “lovely day”. “Lovely day for it!” pourrait d’ailleurs être le slogan de notre trek, car on nous a sorti cette expression tous les jours au début du voyage, haha!

A bientôt pour la suite de l’aventure! 🙂

[Distance Jour 14: 27.3 km et 489 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 290 km]