Scot22#3 A Vatersay, s’il-vous-plaît!

Hello!
Je reprends aujourd’hui la suite de la rétrospective écossaise 2022, avec le récit de notre journée à Vatersay, une île reliée à Barra par un pont.

Les deux photos ci-dessous ont été prises par Pilar devant l’hostel, alors qu’on attendait le bus sous la pluie (longtemps, d’ailleurs, car aucune de nos applications n’indiquaient les mêmes horaires de bus donc on attendait toujours au moins 15-20 minutes ^^). En voyant ces photos, on est d’accord, une seule pensée peut traverser les esprits…

… BEACH DAY! 😉

Eh oui, pour notre première journée entière dans le sud des Hébrides extérieures, on a décidé d’aller explorer Vatersay et ses plages, malgré la pluie. Notre programme initial de ces vacances prévoyait notamment une journée de kayak de mer, suivie d’une journée en bateau jusqu’à Mingulay, une île désormais inhabitée — à part par des macareux et autres oiseaux marins. Malheureusement, le fort vent qui a soufflé durant toutes les vacances a conduit à l’annulation de ces deux activités, pour ma plus grande tristesse. Mais ça ne nous a pas empêchés de tout de même passer de superbes vacances! 😉
Et du coup, on avait du temps pour aller se balader sur une île voisine de Barra accessible en transport public: Vatersay.

Photo prise par Pilar, en route pour Traigh Siar, la plage ouest

Au moment de prendre le bus, c’était le déluge. Mais le temps qu’on arrive à notre destination, le Community Café de Vatersay, ça c’était déjà un peu calmé. On a emprunté un petit sentier au milieu du machair et des dunes herbeuses pour rejoindre une première plage: Traigh Siar, la plage ouest.

Descente sur Traigh Siar

Vatersay a notamment deux superbes plages qui se tournent le dos, une face à l’ouest, l’autre à l’est. Voici ce que ça donne vu du ciel, grâce à Google Earth:

On a pris notre temps pour marcher le long de la plage ouest, profitant de l’atmosphère, les cheveux dans le vent, en admirant les oiseaux, les algues, les cailloux.

A un endroit, un groupe de mouettes (notamment des mouettes tridactyles, je crois, accompagnées par moments d’un jeune intrus goéland) nous ont offert un joli spectacle. A chaque vague, elles s’envolaient toutes en même temps, avant de se reposer sur l’eau… pour aussitôt se renvoler à l’arrivée de la vague suivante. Un beau ballet aérien. 🙂

J’ai passé un moment à les observer et photographier, avant de m’émerveiller devant les galets et le va-et-vient des vagues sur le sable.

Il y avait 2-3 autres personnes sur la plage à notre arrivée, mais très vite on s’est retrouvés tout seuls. Une si grande plage rien que pour nous, quel luxe!

Les nuages ont même commencé à laisser passer un peu plus de lumière. Le vent s’est calmé. Le soleil a pointé le bout de son nez…

On s’est dit: “ça y est, c’est maintenant ou jamais”. Quelques minutes plus tard, nos habits gisent en tas sur les cailloux et on s’élance tous vers l’océan.

José et moi courant vers l’eau turquoise (photo Pilar)

On ne va pas se mentir, elle n’était pas chaude! Mais quel bonheur de barboter dans l’eau froide, au milieu des vagues, avec des hirondelles en vol au-dessus de moi. J’ai même eu de la peine à ressortir!

Comme une selkie dans l’eau!

En vacances, j’adore me baigner aussi souvent que je peux et ça fait tellement du bien. On se sent si bien, si vivant, après un petit plongeon dans l’eau fraîche! Je me dis souvent que j’aimerais aussi continuer à me baigner en hiver dans le lac, peut-être qu’un jour je trouverai la motivation! ^^’

Pleine d’énergie après la baignade (photo Pilar)

Une fois séchés et rhabillés, on a profité des restes d’euphorie générale pour se lancer dans une séance photo de groupe!

Les résultats sont bien drôles et chaotiques et c’était trop dur de n’en choisir que deux, donc voici une rapide compilation, héhé:

Arrivés au bout de la plage ouest, on s’engage dans les collines de machair fleuri pour rejoindre la plage est. Le paysage a des allures de monde des Télétubbies, si vert et avec ses mini collines.

A un moment, on arrive à un mini village avec un sacré terrain de jeux, et je n’ai pas pu m’empêcher de libérer l’enfant qui sommeille en moi!

Trouvez le hérisson!

Il y a plein d’adorables veaux partout, qui contribuent aussi au charme du lieu.

Puis on débarque sur la plage est, tout aussi belle que la première.

Rencontre avec de beaux chiens lors de leur balade sur la plage
Portail vers le paradis 😉

Le vent souffle, et les ventres commencent à crier famine. On va donc se réfugier au café du Community Hall, un petit café comme j’aime, avec des petits fanions pour décorer et des oeuvres d’artistes locaux aux murs. On se réchauffe et rassasie avec soupes, sandwiches, thé et, bien sûr, cakes!

Une fois bien repus, c’est l’heure des promenades digestives. Fintan, Pilar et Axel partent à l’assaut de la petite colline derrière le Community Hall, tandis que José, Laurine et moi partons voir une autre plage au sud de Vatersay.

Nous arrivons face à la baie de Bàgh a’ Deas, au milieu des vaches qui paissent presque directement sur la plage. Cela change de nos vaches suisses au milieu des montagnes!

Le paysage sculpté par le passage incessant des bovins

Laurine et moi nous joignons au troupeau, histoire de meugler quelques instants, puis c’est déjà l’heure de prendre le chemin du retour afin de ne pas rater le dernier bus, qui passait à 15h15).

Deux vaches suisses avec des vaches écossaises 😉

Au retour, on croise plein d’oiseaux au milieu des vaches, notamment des oies cendrées et des vanneaux huppés.

On a aussi croisé un labrador surexcité qui ne voulait plus nous quitter et n’en faisait qu’à sa tête, haha! On a tout de même réussi à lui échapper et on a retrouvé les autres pour choper le dernier bus de la journée.

De retour à Castlebay, on s’est reposé au lodge avant de ressortir pour une petite balade côtière. Mais ça, ce sera dans le prochain épisode! 😉

Le mot de la fin:
Si vous venez à Barra et que vous avez le temps (par exemple si votre sortie en kayak est annulée ^^), je recommande vivement de passer une petite journée sur l’île de Vatersay — et de manger au Community Hall, yum!

Sur ce, au revoir et à bientôt, pour la suite de la rétrospective! 🙂

Scot22#2 Barra, nous voilà!

Hello!
C’est parti pour la suite des aventures écossaises de 2022, avec un article composé presque uniquement de photos prises avec le natel, la météo n’ayant pas été très propice à la photographie… Mais peu importe, car cette journée fut épique! 😀

Pour rappel, après une journée à Edimbourg, nous avons pris le train direction Glasgow et passé la nuit au Premier Inn de l’aéroport. Pas très romantique, mais très pratique!

Le lendemain, c’était le grand jour. Le jour de mon cadeau pour Fintan et Axel: le mythique vol Glasgow-Barra, avec le Twin Otter aux couleurs écossaises qui atterrit directement sur la plage. Le fameux vol dont l’horaire dépend des marées. Et aussi le vol qui est régulièrement annulé à cause de la météo. Trop de brouillard, trop de vent, et tout peut capoter. Or, la météo ne s’annonçait pas super et je craignais vraiment qu’on se retrouve coincés à Glasgow. Mais comme révélé par la première photo, l’avion a pu décoller — et, très important aussi, atterrir! Ce qui tombait bien, car le temps qu’on rejoigne l’aéroport à pied le matin, Laurine était déjà dans le bus pour Oban — pour y prendre le ferry, car l’avion était déjà plein au moment où elle a appris qu’elle était dispo pour nous accompagner.

Bref, la moitié de cet article consiste en des photos d’avion ou de bout d’avion — vous êtes prévenus. 😉

Je ne vous raconte pas notre excitation à l’aéroport quand on a vu que le vol était maintenu sur les panneaux d’affichage — en fait si, je suis absolument en train de vous raconter ça. 😉
A l’heure de rejoindre le gate, on gambadait dans l’aéroport comme de joyeux bambins. On s’est bien marrés en passant par une porte absolument inutile, vestige d’un ancien layout du couloir (enfin, je suppose, à moins que ce soit juste pour que les gens puissent s’amuser à choisir entre passer ou contourner la porte ^^).

Et quand on a vu le Twin Otter, quel bonheur!
C’est peut-être le moment de préciser que Fintan et Axel adorent voler et tout ce qui vole — les engins volants, pas spécialement les oiseaux et les libellules, ça c’est surtout mon truc ;-). D’où ce cadeau pour leurs 60 et 30 ans — et moi, je reçois régulièrement des tasses ou des chaussettes avec des dessins de libellules, comme ça tout le monde est content, haha!

On a été accueillis sur le tarmac par le copilote est on s’est faufilés dans l’avion, qui était plein et transportait 18 passagers. C’était la première fois que je rentrais dans un avion aussi petit et j’ai été étonnée par l’étroitesse de la cabine et la faible hauteur du plafond. ^^
Le copilote nous a donné le safety briefing, à moitié plié entre la cabine et le cockpit, et je crois que je n’ai jamais été aussi attentive — la probabilité de se crasher dans ce petit coucou ne me paraissait pas très faible. ^^

Puis l’heure de partir est arrivée, et la captain (une Belge à propos de laquelle Fintan avait lu un article dans un magazine, quel hasard!) a lancé le moteur à fond et est partie en marche arrière pour sortir de la “place de parking” (je me rends compte que mon vocabulaire technique aéronautique est peu développé. Bref). A ce moment-là, Fintan éclate de rire, abasourdi. Apparemment, les plus gros avions ne font pas de marche arrière, ils sont poussés par un autre véhicule pour faire demi-tour — un fait qui ne m’avait jamais traversé l’esprit, n’ayant d’habitude pas une bonne vue sur ce qui se passe devant l’appareil. On en apprend tous les jours, ha!

Puis c’est parti, moteur à fond, en avant cette fois, et on décolle! Les deux hélices tournent à toute vitesse, bien visibles à la hauteur de nos hublots. On est tout gaga. Bon, pour la vue, il faudra repasser. On se retrouve vite entourés de nuages, entre deux mers blanches. Mais qu’importe, je suis déjà tellement contente qu’on soit en route pour Barra!
De ma place, j’ai une belle vue sur l’écran de bord et je peux suivre notre progression sur la carte: loch Fyne, Mull, la pointe nord de Coll puis, enfin, Barra. Je n’imagine pas la beauté du panorama quand il fait beau!

En approchant de Barra, les nuages s’écartent pour dévoiler quelques îles du sud de l’archipel des Hébrides extérieures. Malgré le temps gris, l’eau est turquoise et les paysages, magnifiques!

On a survolé le nord de Barra avant de faire demi-tour pour atterrir par le sud-ouest. L’aéroport de Barra est une immense étendue de sable et on a atterri tout doucement sur le sable mouillé, les roues faisant gicler l’eau. Magique. ♡

C’est le moment de descendre de l’avion et de faire nos premiers pas dans le sable hébridéen: ça y est, nous voilà à Barra!

Nous sommes accueillis par le vent, suivi rapidement par la pluie, mais rien ne peut étouffer notre euphorie et notre bonheur. On récupère nos sacs au “baggage claim” le plus chill du monde (un abribus) avant de monter dans le bus direction Castlebay, le village principal de l’île, tout au sud.

“Baggage Reclaim” extrêmement rapide!

Confortablement posés dans le bus, on regarde les paysages qui défilent, derrière un rideau de pluie. Partout, des petits agneaux — un des plaisirs de voyager au printemps!

Arrivés à Castlebay, on aperçoit pour la première fois le château Kisimul, qui donne son nom au lieu. Caisteal Chiosmuil, le nom gaélique de Castlebay, signifie en effet “château du rocher de la petite baie”.
Il est trop tôt pour aller à l’auberge, donc on se réfugie au petit office du tourisme pour y manger une soupe et un scone. Le lieu est en effet multifonctionnel: information touristique, boutique, minuscule café. On y aura passé un bon moment pour échapper à la pluie, avant d’aller à l’hostel pour y poser nos affaires.

Le ciel est toujours bouché, mais il ne pleut plus. On décide donc de partir se promener. Fintan, Pilar, José et moi partons gravir Heaval, le sommet de l’île, pendant qu’Axel va faire une petite balade côtière vers le château.

Heaval trône à 383 m d’altitude et sa tête est cachée dans les nuages. Après une section sur la route, on se retrouve à marcher au pif dans l’herbe, en suivant tour à tour des sentiers de moutons et d’humanoïdes. Comme souvent en Ecosse, il n’y a pas de chemin officiel.

La vue sur la baie est magnifique malgré le mauvais temps. On admire Castlebay, son château, ainsi que Vatersay et les autres îles juste au sud de Barra.

Vue sur Castlebay

Plus on monte, plus les éléments sont déchaînés. On atteint le sommet mais on n’y traîne pas, chassés par le vent et la pluie, perdus au milieu des nuages.

On passe devant une statue de Marie et Jésus, dont je connaissais l’existence mais que j’imaginais beaucoup plus grande. On retrouve ensuite rapidement la route. En tout, ça nous aura pris 2h30 depuis l’auberge, sans se presser, pour 6.5 km. Et ravitaillés par deux sucres de raisin, pour l’énergie. 😉

L’année dernière, José et moi avons découvert Relive, qui crée des petites vidéos à partir du suivi de la montre connectée de José, en ajoutant automatiquement les photos que José prend avec son natel. On a pour l’instant uniquement testé la version gratuite, qui ne permet pas de personnaliser, mais on trouve le résultat déjà sympa. Pour le résumé de la montée de Heaval sous la pluie, c’est donc juste ici que ça se passe:

De retour sur la route, on a croisé d’adorables agneaux et brebis, qui m’ont motivée à dégainer l’appareil photo. 😉 On a aussi entendu un coucou!

Il est où le magneau? Il est là!

Puis, après une bonne douche et un chocolat chaud à l’hostel, on a aperçu le ferry qui arrivait au port. L’heure d’aller accueillir Laurine, qui a vu des dauphins lors de son périple de presque 5 heures en mer 🙂 !

Petite anecdote: alors que je courais pour rattraper le groupe qui se dirigeait vers le port (sûrement parce que j’avais pris du retard en prenant des photos ^^), une voiture s’est arrêtée pour me demander si j’avais besoin d’un lift pour le terminal du ferry, haha! Vraiment sympa 🙂 (mais en l’occurrence inutile, il me restait à peine 100 m et les passagers n’avaient pas commencé à descendre. Néanmoins, j’adore les endroits où les gens proposent des lifts sans même avoir besoin de demander, ce qui m’est arrivé plusieurs fois en Ecosse!)

La journée s’est terminée de la meilleure manière possible: en bonne compagnie au café Kisimul, avec de délicieux plats au curry (je salive rien que d’y repenser!), des employés super sympas et même du Thistly Cross Cider!

L’équipe au complet au Café Kisimul

Bon, sur ce, après un nouvel article de 10 km de long, je vous dis à la prochaine! 🙂

Scot22#1 Auld Reekie, nous voici!

Howdy!
“Aujourd’hui, je me lance dans le premier véritable article de rétrospective de mes récentes vacances en Ecosse.”

Voilà, voilà. J’ai commencé le brouillon de cet article en juin 2022, peu après mon retour de vacances, comme en témoigne la phrase ci-dessus. Nous sommes désormais en février 2023 et il est plus que temps je reprenne la plume (ou plutôt le clavier) pour lancer la rétrospective de ce voyage en Ecosse en mai 2022!

A vrai dire, j’avais complètement oublié que j’avais déjà commencé cet article sur Edimbourg. J’ai soudain remarqué que je n’écrivais quasi plus et que ça me manquait, j’ai pensé que la rétrospective serait un bon prétexte pour écrire quelques mots, puis j’ai eu la bonne surprise de voir que j’avais déjà sélectionné des photos de notre court passage dans la capitale écossaise, héhé! Je ne vais donc même pas prendre la peine de brancher le disque externe et je vais faire confiance à la Julie de juin 2022 qui s’était déjà attelée à la dure tâche de trier tous ces clichés.

Cette première semaine de vacances était une affaire de famille, mon cadeau à mon père et mon frère pour célébrer des anniversaires importants. Les vacances ont donc véritablement commencé lorsque nous nous sommes tous retrouvés à l’aéroport d’Edimbourg, après un vol depuis Genève pour Axel, Laurine, José et moi, tandis que Fintan et Pilar terminaient un road trip les ayant menés de Manchester à Edimbourg.
Nous étions aussi accompagnés par Monsieur Le Mouton, qu’on a distrait du mieux qu’on pouvait puisque c’était malheureusement le seul mouton en peluche du voyage (José et moi ayant honteusement oublié Whisky MacKenzie, notre propre mouton et mascotte de voyage, à la maison, tout seul…).

Nous avons célébré nos retrouvailles avec un bon repas au Beehive Inn, à Grassmarket, histoire de bien commencer les vacances avec un steak & ale pie, du cidre et de la bière! Avant de rentrer à l’hôtel en passant par les Meadows, débordant d’activité et de monde en cette nuit de printemps…

Nous n’avions qu’un seul jour entier ensemble dans la capitale écossaise et on comptait bien en profiter. Et pour ça, il nous fallait de l’énergie. Le lendemain a donc commencé avec un délicieux Scottish breakfast bien nourrissant (sans doute un pléonasme, car je n’ai jamais eu faim après un Scottish breakfast ^^) au très bon Kilimanjaro café.
“Ce n’est pas donné à tout le monde d’aller au Kilimanjaro en béquilles”, a ainsi pu sortir Axel, qui se remettait alors d’une blessure au genou. Haha! ^^ Bref, après cet exploit sportif (ou plutôt humoristique) de la part d’Axel et un copieux petit-déjeuner, on est partis explorer les rues d’Edimbourg.

Fintan, Pilar, José et moi avions déjà visité la ville en 2016, lors de mon Erasmus à Aberdeen. Puis j’y étais retournée en 2018. José et moi y étions encore repassés en 2021 (et techniquement aussi en 2019, en route pour Shetland, où on était passés au Decathlon d’Edimbourg car on avait oublié un linge microfibre à la maison… mais pas sûre que ça compte comme une visite d’Edimbourg, haha). Mais pour Axel et Laurine, c’était une première!

En ce qui me concerne, je ne me lasse pas d’Edimbourg. Il nous reste une tonne de trucs à visiter là-bas et il y a aussi plein de lieux où on aime retourner encore et encore. Parmi ceux-ci, le National Museum of Scotland. J’y suis passée à chacune de mes visites d’Edimbourg — et pas seulement parce que c’est gratuit, qu’il y a des toilettes et que c’est pratique pour s’abriter de la pluie. ^^’ C’est typiquement le lieu où j’adore aller revoir des objets que j’aime bien (comme les Lewis Chessmen, passage obligé à chaque fois!) et où je découvre toujours des merveilles que j’avais loupées les fois précédentes.

On a donc commencé notre journée par un super chouette passage au musée. On y était même avant l’ouverture, une première! ^^
Autre première: on est allés profiter de la vue depuis la terrasse du musée, qu’on ne connaissait pas encore. Très sympa pour admirer le château, la cathédrale Saint-Giles et les toits de la vieille-ville — et sans doute plein d’autres trucs lorsque la visibilité est un peu meilleure.

On a aussi passé de très chouettes moments à l’intérieur du musée. On s’est notamment bien amusés dans le coin du monde animal et dans celui des inventions, qui abrite plein de sympathiques jeux interactifs pour les enfants et grands enfants comme nous!

Puis, direction Calton Hill!
Pilar et moi étions assorties malgré nous aux splendides ajoncs en fleur, qui recouvraient une bonne partie de la colline d’un splendide jaune printanier.

Calton Hill est un super chouette endroit pour admirer la ville et ses alentours sous plusieurs angles. La mer d’un côté, les Pentland Hills de l’autre, Arthur’s Seat entre les deux. Princes Street, le parlement, les toits d’Old Town et New Town. On y trouve aussi plusieurs symboles de la capitale, comme le Nelson Monument (la tour derrière nous sur la photo de groupe ci-dessus) et le Monument national d’Ecosse (avec ses colonnes).

On a passé un bon moment à explorer le coin et, dans mon cas, à prendre plein, plein de photos — je traquais les bourdons dans les ajoncs, sans grand succès, puis j’ai pisté le reste de la famille, bien plus facile, haha!

Puis, les effets du Scottish breakfast commençant à s’estomper, on a emprunté Jacob’s ladder (un long escalier) et on a rallié Canongate pour manger chez Oink, un dealer de sandwiches au porc braisé que José et moi voulions tester depuis longtemps. Oh yum, c’était vraiment super bon, si bon que José et moi avons de nouveau mangé un de leurs sandwiches à la fin de nos vacances — aussi parce que tous les restos étaient complets, mais bon. ^^

A nouveau repus, nous sommes allés au parlement pour retrouver Mathilde et Jonathan, nos amis et guides pour l’après-midi! 🙂
Mathilde et Jonathan sont un couple de Français vivant à Edimbourg et qui revêtent plusieurs casquettes avec talent: ils fabriquent des kilts de manière traditionnelle (Auld Alliance Kiltmakers), sont passionnés de couture et d’artisanat et proposent également des visites guidées, des ateliers sur le tartan et les kilts, des jupes et des accessoires en tissu dans leur boutique en ligne Atelier Escapades. On a découvert leur travail grâce à Sarah de French Kilt, et notamment durant le covid avec leurs géniales visites virtuelles “Edimbourg à emporter” qu’ils ont conçues ensemble. Mathilde a aussi cousu ma jupe adorée en tartan Isle of Skye.

Cet après-midi là, ils ont donc revêtu leur casquette de guides pour nous faire découvrir des recoins de la vieille-ville et nous raconter plein d’anecdotes fascinantes.

En pleine visite guidée avec Mathilde et Jonathan
Le Royal Mile

On a emprunté des closes débouchant sur des petites cours dont on ignorait totalement l’existence. On a appris le destin tragique du poète Robert Fergusson, qui a une statue sur le Royal Mile — et devant laquelle j’avais déjà dû passer plein de fois sans jamais m’arrêter, oups. On a parlé politique écossaise, culture, histoire, kilts et plus!
On est aussi passés par Bakehouse Close, un lieu de tournage dans Outlander, héhé.

Jonathan se prenant pour Jamie dans Outlander — version moderne avec lunettes de soleil 😉

Mathilde et Jonathan étant spécialisés dans l’artisanat, ils nous ont aussi fait découvrir leurs artisans préférés. Parmi eux: Mackenzie Leather, la maroquinerie qui fabrique les lanières de cuir pour leurs kilts. C’était dimanche, donc la boutique était fermée, mais José et moi y sommes retournés à la fin de nos vacances et on a adoré visiter la boutique et l’atelier — José a acheté une ceinture, et moi j’ai bavé devant les sacs.

En remontant le Royal Mile, on s’est arrêtés devant une maison où John Knox a séjourné. L’édifice date de 1470 et est un des plus vieux bâtiments médiévaux de cette rue — il n’a quasi pas été modifié depuis les années 1550. Le bâtiment a un charme fou, et je l’aime également pour son lien ténu avec Genève, John Knox figurant après tout sur le Mur des Réformateurs — l’étendard royal écossais est d’ailleurs représenté sur des pavés des Bastions, juste en face du Mur.

John Knox House
“Il est frais, mon poisson, il est frais!”

Les alentours du Royal Mile sont truffés de multiples détails et secrets. A chaque fois que j’y passe, j’en découvre de nouveaux — et d’anciens dont j’avais déjà oublié l’existence.
Rien qu’en ce qui concerne les représentations d’animaux, il y a de quoi faire. Les poissons d’Old Fishmarket Close, les devantures ornées de dragons, les nombreuses licornes (l’animal national), les cerfs…

… et aussi ce magnifique faucon doré, qui d’après moi doit marquer l’entrée d’une boutique magique ou un passage secret du Chemin de Traverse.

Le faucon et la mer en arrière-plan

Mathilde et Jonathan nous ont raconté l’histoire de Deacon Brodie, citoyen respectable le jour, voleur la nuit — pour rembourser toutes ses dettes de jeu, notamment.
On est aussi passé voir les empreintes de mains d’auteurs ayant reçu l’Edinburgh Award: Alexander McCall Smith, J. K. Rowling, Ian Rankin…

St Giles Cathedral, qui me fait toujours penser à l’Uni d’Aberdeen, dont la chapelle a aussi une belle “crown tower” intacte.

Pour digérer cette ribambelle d’anecdotes et reposer les gambettes, on a fait une pause chocolat chaud bien méritée. Dans le café, il y avait un faux poêle avec un faux feu (so British, haha) et, dans les toilettes, une vieille recette (écrite sur la porte) pour enlever les taches d’encre d’un tissu en lin. ^^

Revigorés par cette pause gourmande, nous avons repris notre exploration. On est descendus le long de Victoria Street, toujours aussi mignonne, pour rejoindre Grassmarket et visiter un incroyable magasin de seconde main aux airs de caverne d’Ali Baba! Des chapeaux, des robes, des accessoires en tout genre et même un sarcophage!

Puis on a terminé notre visite par le cimetière de Greyfriars, bucolique dans la lumière printanière.

Là encore, on a appris plein de choses, notamment la signification des symboles gravés sur les tombes. Je ne vais pas tout raconter car, 1) j’ai bien sûr oublié la moitié (la brise dans les arbres, les jeunes feuilles si vertes, tout était si magique, je n’ai pas pu m’empêcher de filmer plein de trucs avec la GoPro… sauf que la carte SD nous a lâchés quelques jours plus tard, donc on a perdu tous les fichiers :'( beuh!) et 2) il faut bien garder un peu de mystère, pour ceux qui auront la bonne idée de réserver une visite guidée à Edimbourg! 😉

Puis l’heure est venue de dire au revoir à nos merveilleux guides… et d’aller prendre l’apéro! ^^’

Merci Mathilde et Jonathan!

Après un “kick ass apéro” sur la terrasse du Kick Ass bar, on a mangé dans l’ambiance feutrée du resto “Under the Stairs” avant d’aller récupérer nos sacs à l’hôtel puis de filer jusqu’à la gare de Waverley…

… Direction Glasgow!

A bientôt pour la suite des aventures! 🙂

“Caledonia, you’re calling me”

Bonjour!
Il y a bientôt deux semaines, je suis rentrée de trois merveilleuses semaines de vacances en Ecosse. Depuis, je n’ai qu’une envie: y retourner!
Mais puisque ce n’est pas vraiment faisable tout de suite, je vais pour l’instant me contenter de me replonger dans ces magnifiques souvenirs.

Kiloran bay, sur l’île de Colonsay

Est-ce que je suis en train d’annoncer que je vais à nouveau repousser la rétrospective Bretagne-Portugal pour parler d’Ecosse, encore et toujours? Absolument.

L’ascension de Beinn an Oir, sur Jura

Je sens que l’Ecosse aura toujours la priorité dans mes envies bloguesques — et que je n’arriverai pas à écrire autre chose tant que je ne me serai pas longuement épanchée sur mes récentes aventures dans cet incroyable pays — donc voici l’article introductif pour marquer le début de cette nouvelle rétrospective! 😉

Gate to Vatersay beach

Ces vacances printanières se sont déroulées en deux étapes. La première, avec ma famille, pour de précieux moments tous ensemble sur l’île de Barra. La deuxième, juste José et moi, à la découverte d’autres îles qu’on rêvait de visiter depuis un bail: Colonsay, Islay et Jura.

Twin Otter approchant Barra
Cerf sur l’île de Jura

On a voyagé en train, en avion, en ferry, en bus, à vélo, en voiture, à pied. On a dormi à l’hôtel, en auberges de jeunesse, sous tente. Et on a fait plusieurs chouettes rencontres, que ce soit au camping, à l’hostel, lors d’un ceilidh et même dans une chocolaterie!

Falaises sur l’île d’Islay
Fougères sur l’île de Barra

Et un truc qui nous a marqués ces vacances, c’est le nombre de personnes rencontrées qui semblaient étonnées qu’on adore revenir encore et encore en Ecosse alors qu’on habite dans un endroit aussi beau que la Suisse. On a eu une réflexion du genre de la part de deux Gallois, d’un couple d’Anglais et de plusieurs Ecossais. A chaque fois, on était un peu bouche bée, tellement pour nous c’est évident que l’Ecosse est absolument magique, et que même si la Suisse est belle, elle n’offre pas les mêmes choses que l’Ecosse.

Vue sur le 3e Pap of Jura

Les gens nous parlaient des splendides montagnes suisses, et c’est vrai qu’elles sont magnifiques. Mais l’Ecosse a aussi des montagnes, et pas que: elle a la mer! Les falaises. Les plages. La fraîcheur, aussi.

Balade côtière sur Islay

Un maître mot: îles. Ou côtes, ça joue aussi. L’Ecosse, ce n’est pas que des montagnes, des lochs, de jolies villes et un sens de l’accueil. C’est aussi des milliers de kilomètres de côtes, des îles incroyables, des paysages variés, de la flore et une faune qu’on ne rencontre pas chez nous. Du dépaysement, de l’émerveillement différent!

Razorbill dans le vent
Colonie de phoques sur la côte d’Islay

Quand on me demande pourquoi j’aime tant l’Ecosse, je n’arrive parfois pas à répondre avec des mots. L’amour, ça ne s’explique pas toujours. Mais les quelques photos de ces récentes vacances démontrent déjà bien selon moi l’incroyable beauté et diversité de l’Ecosse, source d’émerveillement.

Deux des très nombreux moutons rencontrés sur notre chemin!

Pourquoi j’aime l’Ecosse? Pour moi, c’est une évidence!

Lumière du soir sur l’île de Jura

Et voilà, c’était juste une petite sélection de photos un peu au pif — je n’ai pas encore tout trié…
Dès le prochain article, je vous emmène à Edimbourg pour la première partie de la rétrospective! 😉

Scot21#4 Pluie sans accalmie

Dernier jour de trek, nous voici!

Camban bothy

Durant notre nuit dans le bothy de Camban, on a été bercés par un vent fort et une pluie incessante tambourinant sur le toit, qui nous ont rendus encore plus reconnaissants d’être à l’abri.

Au réveil, je sors faire pipi, en m’extasiant devant la vue comme la veille, et qu’est-ce que je vois sur le sentier, à 200m à peine? Quatre personnes qui avancent dans ma direction! Haha, on ne croise quasi personne pendant deux jours, mais bien sûr c’est quand je fais pipi en contrebas du chemin, pas du tout cachée, que des humains apparaissent! ^^’
Bon, finalement ils ont bifurqué bien avant ma hauteur, donc je n’ai pas eu l’embarras de devoir leur dire bonjour, ouf. ^^
On les voyait depuis le bothy pendant qu’on prenait notre petit-déj’, et on pense que c’était des travailleurs venus planter des arbres ou autre, car ils transportaient des gros sacs qui ressemblaient à de la terre.

La pièce du bothy où on a dormi

On a rempli le carnet du bothy, qui en était à sa toute dernière page, et on s’est amusés à lire les derniers messages. Deux jours plus tôt, des étudiants de Lairig de l’Uni d’Aberdeen étaient dans le coin et se sont réfugiés dans le bothy pour manger à midi, héhé. D’autres ont écrit une parodie de la chanson “Jolene”, ce qui fait que je l’ai fredonnée dans ma tête quasi toute la journée. Presque tous les messages mentionnent la pluie et la force des éléments — ce qui me fait sourire car c’est aussi ce qui ressort de mes derniers titres d’articles. ^^

On a plié bagages et quitté le bothy pour notre dernier jour de trek, sous une pluie quasi constante et un fort vent de face. Les gouttes de pluie attaquaient nos visages comme des millions de mini baffes froides, haha. Si on avait eu des masques de ski avec nous, on les aurait mis!

Ces couleurs 🙂

La météo était si humide et violente que je n’ai pas sorti l’appareil photo de la journée, c’est dire! En revanche, j’ai pris plein, plein de photos avec mon natel, car les paysages étaient trop beaux — même que la plupart des images sont floues, à cause du vent.

On s’est émerveillés toute la journée devant les magnifiques paysages: grosses cascades, méandres de rivière, jeunes forêts, incroyables couleurs d’automne, avec quelques grives, rouge-gorges et autres passereaux, et un cincle plongeur et un héron à la toute fin du trek!

On a changé de bassin versant, et ce n’est plus la rivière Affric que l’on longe ce jour-là, mais le cours supérieur d’Allt Grannda et Allt Cam-ban. La plus grande cascade d’Allt Grannda est impressionnante, mais les photos ne lui rendent malheureusement pas justice.

Nous traversons des coins magnifiques. Le sentier devient de plus en plus intéressant et raide alors que nous descendons vers les gorges d’Allt Grannda, après la cascade.

Les sommets du Kintail, une région qu’il me tarde d’explorer davantage!

En effet, le sentier s’est fait plus montagnard du bothy jusqu’à Glenlicht, avec pas mal de dénivelé négatif. Ce changement faisait du bien, il fallait plus se concentrer pour marcher et donc on était moins en mode “pilote automatique sous la pluie”. 😉

On a traversé un nombre incalculable de torrents et rivières, et le sentier était souvent inondé. Résultat: pieds mouillés. En plus de la semelle intérieure à changer, il faut donc que je regarde pour réimperméabiliser mes chaussures. ^^

Deux passerelles nous ont permis de traverser les gorges d’Allt Grannda puis le torrent Allt Lapain pour passer sur la rive gauche de la rivière Croe. Là, juste avant Glen Licht House (fermée, qui appartient à un club de mountaineering), on s’est réfugiés quelques instants dans des ruines pour manger une barre de céréales. On n’avait rien mangé depuis plusieurs heures, mais la pluie et le vent ne donnaient pas envie de s’arrêter pour un véritable pic-nic.

Les ruines ne protégeaient pas franchement de la pluie, on s’entend, mais elles étaient quand même utiles face au vent.

On a ensuite continué le long de la rivière Croe, belle dans sa large plaine alluviale. Il nous restait 6 km le long de Gleann Lichd avant d’arriver à Morvich, le point final du trek. On a commencé à sentir qu’on se rapprochait de la fin lorsqu’on a vu du bétail paissant tranquillement vers la rivière — et au milieu du chemin, aussi.

Vers Morvich, le village marquant la fin officielle du trek, on a échangé quelques mots avec un promeneur et son chien, qui nous a lancé un “Well done!”. Mais la marche n’était pas tout à fait finie pour nous. On a encore eu un long moment sur la route pour rejoindre Glenshiel et son camping.

En chemin, on se réjouissait de s’arrêter au Kintail lodge pour se réchauffer avec un bon chocolat chaud (ainsi qu’avec un petit repas au pub le soir), donc ce fut la grosse déception de découvrir qu’il était fermé. C’était sa première semaine de passage à l’horaire d’hiver, durant lequel le lodge n’est ouvert que le weekend.

Un mouton curieux, juste avant d’arriver à Morvich

A la place, on a donc directement rejoint le camping (ce qui signifiait encore 1,6 km de marche sur la route, clairement parcouru en mode pilote automatique, car on n’avait plus trop d’énergie à ce stade, notre moral étant un peu sapé par la pluie et le goudron). Au programme de la soirée: douche, cuisine et repas dans l’auvent de la tente. Le camping de Glenshiel a l’air d’être un coin sublime, mais entre la nuit, la pluie torrentielle et la fatigue, on en a peu profité.

Ces couleurs, encore! 🙂

Après manger, on n’a pas fait long feu, et je me rappellerai encore longtemps du plaisir de me glisser dans le sac de couchage et de sombrer profondément dans le sommeil!

La rivière Croe juste avant son embouchure avec Loch Duich, un loch salé

C’était donc déjà la fin de ce premier trek en Ecosse, mais sûrement pas le dernier, même si on aurait clairement préféré en célébrer la fin au pub avec un bon repas chaud et une pinte! 😉

Loch Duich, le long de la route entre Morvich et Shiel Bridge

Et ce n’est pas tout à fait la fin de cette rétrospective, puisqu’on a encore passé quelques jours à Edimbourg et Glasgow après notre randonnée. Mais ça, ce sera pour de prochains articles! 🙂

Scot21#3 Pluie et accalmies

C’est parti pour la suite du récit de notre trek sur l’Affric-Kintail Way en octobre 2021! Je reprends directement là où je m’étais arrêtée à la fin de l’article précédent.

Après une nuit plutôt mouvementée, la pluie et le vent fouettant inlassablement la toile de tente, je me suis réveillée à 7h20 en pleine accalmie.

Je saisis alors ma chance et sors faire pipi au sec. Et là, wahou, quelle claque! En arrivant la veille, entre la bruine et l’obscurité (il était 18h15 quand on a planté la tente), je n’avais pas remarqué à quel point le lieu était enchanteur, entre deux lochs entourés de montagnes.

Je retourne dans la tente pour récupérer l’appareil photo. Il fait encore un peu sombre, mais qu’est-ce que c’est beau! Je m’extasie devant le paysage. Lochs, montagnes, cascades et silhouettes de pins majestueux. Sphaignes et lichens tapissent le sol. Je vois brièvement la lune entre deux nuages.
Je pense aux poètes qui se sont sentis inspirés par les Highlands. Comme je les comprends.

C’était vraiment un de ces moments où j’ai l’impression que mon coeur pourrait exploser tellement il est rempli de bonheur. Cela m’arrive souvent dans la nature, et souvent quand il y a du vent. ♥

Happy selfie 🙂

Avec le retour de la pluie, je retourne dans la tente retrouver José, encore blotti dans son sac de couchage. Le bruit de la pluie qui tombe sur la tente ne nous motive pas trop à nous lever, et en plus c’est dimanche, donc grasse mat’ autorisée! 😉

On a récemment découvert la chaîne youtube “Fit for Adventure”. Sarah, une Galloise, y partage ses aventures de bivouac, trek, vélo, paddle et plus! En août dernier, elle a marché le Cape Wrath Trail, un des treks les plus exigeants et magnifiques d’Ecosse: 370 km de Fort William à Cape Wrath. Durant ce trek, elle mettait son réveil à 5h du mat’, ce qui nous a bien fait sourire avec José. Bon, il faut dire qu’entre août et octobre, le soleil ne se lève pas non plus à la même heure. ^^’

Le selfie du petit-déj’ dans l’auvent (avec un photo-bomb de graminée)

On a finalement émergé de nos cocons à l’accalmie suivante. Petit-déj’, pliage de tente, et encore quelques photos dans ce lieu magique que j’ai eu de la peine à quitter!

Toute la journée, le ciel nous a offert un spectacle aux multiples rebondissements, de la pluie et des accalmies en alternance et, chouette corollaire lorsqu’il y a un peu de soleil, plusieurs arcs-en-ciel!

Les quelques mémorables glorieux moments de lumière ont bien éclairé cette deuxième journée de marche, pluvieuse mais aux paysages magnifiques. Allez, c’est parti pour l’avalanche de photos, entre rares rayons de soleil et nuages obscurs.

Alors qu’on longeait encore le splendide loch Affric, on s’est fait dépasser par… un petit fourgon, à notre grande surprise! ^^ Il se dirigeait vers une maison isolée située après le loch. Et isolé, c’est le mot, quand il y a juste un chemin à peine carrossable qui mène chez soi. On a aussi vu une cycliste, mais sinon on n’aura pas croisé âme qui vive de la journée, si ce n’est un lagopède d’Ecosse, quelques passereaux (dont des grives), un rapace non identifié (mais qui ressemblait fortement à un aigle royal!) et deux grosses limaces noires.

Le bout du loch Affric était vraiment splendide, adjacent au petit Loch na Camaig, séparé de son voisin par une digue naturelle. Sous nos yeux se dévoile une superbe mosaïque de petits îlots herbeux et d’eau.

Après le loch Affric, on a suivi la rivière dans sa merveilleuse plaine alluviale, avec méandres et petits bras secondaires.

Le chemin se fait plus humide, voire carrément inondé, mais aussi un peu plus intéressant, de plus en plus étroit.
On zigzague entre les flaques d’eau et les coins tourbeux, ça fait des petits challenges sympas qui animent la marche! 😉

Après une petite pause pic-nic face à la rivière, entre deux averses, on est passés devant l’auberge de jeunesse de Glen Affric, à Alltbeithe, qui est réputée pour son isolement — puisqu’il faut environ 3-4 heures de marche pour l’atteindre depuis le parking le plus proche. Elle était déjà fermée à cette période de l’année, mais ça a l’air d’être un très chouette endroit où rester quelques jours, pour avoir le temps de bien explorer les environs — et notamment les sommets alentour!

La marche continue le long de la rivière. Le temps se fait de plus en plus maussade, le ciel s’assombrit gentiment, mais les paysages sont toujours aussi envoûtants.

On arrive aux croisements de plusieurs affluents qui se jettent dans la rivière Affric, nous offrant de jolies cascades au passage.

La vue depuis une passerelle bienvenue

Un peu avant 17h, après avoir traversé environ 150 torrents, ruisseaux et bouts de sentier inondés, on aperçoit Camban bothy, avec son toit rouge.

Camban bothy, c’est notre abri pour la nuit.
Après toute cette marche sous la pluie, on est bien contents d’arriver (surtout que j’avais des cloques sous les talons, un truc que je n’avais jamais eu, sans doute à cause de l’état désastreux de mes semelles intérieures… que je n’ai toujours pas changées, d’ailleurs, mais il faut vraiment que je le fasse).

On va faire le plein d’eau dans un torrent puis on s’installe dans le bothy, désert. Il y a plein de petits trucs laissés par de généreux précédents visiteurs, dont du chocolat chaud instantané Cadbury à l’eau — du véritable bonheur en poudre! Sur le moment, avec le froid, c’était le meilleur chocolat chaud (en poudre) de ma vie, et il nous a bien réchauffé l’âme.

C’était la première fois qu’on restait dans un bothy écossais.
J’ai dormi dans plusieurs refuges des divers Mountaineering clubs du pays, mais les bothies sont plus rudimentaires. Sauf exceptions, il n’y a dans les bothies ni eau courante ni électricité, mais ils sont en libre accès, avec possibilité de laisser un don si on veut/peut.

Merveilleux monde de chlorophylle

C’était donc notre première expérience en bothy et on n’a pas de point de comparaison, mais on a trouvé Camban bothy très bien aménagé, avec deux pièces, chacune avec une cheminée et du charbon de bois (mais on n’a pas fait de feu, en l’occurrence). Il y avait des cordelettes pour suspendre des affaires, un super chandelier avec des bougies, une grande table. La prochaine fois qu’on prévoit de dormir en bothy, on essaiera de penser à prendre des bougies pour ravitailler le stock!

Dehors, le vent et la pluie ont repris de plus belle, et on est d’autant plus contents d’être à l’abri. On a mangé nos plats déshydratés (à nouveau un très bon, du boeuf à la hongroise, et un vachement moins bon, du sauté de boeuf aux haricots), feuilleté un peu le carnet du bothy, puis on n’a pas tardé à se coucher!

Les alentours du bothy, avec une ruine

Dans le prochain article, je vous raconterai la dernière étape de ce trek! 🙂
Bye!

Scot21#2 Bruine et forêts

C’est parti pour la suite des aventures écossaises en octobre dernier!

Après une très bonne nuit de repos à Inverness, nous avons rejoint la gare routière au petit matin. En attendant notre bus, une locale nous a tapé la causette — mais on n’a pas tout compris. ^^ On pensait qu’elle attendait aussi le bus, mais en fait non, on a l’impression qu’elle venait là juste pour voir du monde (même qu’à 7h30, il n’y avait que nous ^^).

Nous avons pris le bus jusqu’à Cannich, un village à l’ouest du loch Ness. La nuit a laissé place au jour, les lueurs roses à l’horizon sublimant la silhouette des montagnes.
Pour se réchauffer un peu avant le départ, on a pris des chocolats chauds à l’épicerie du coin, avant de se lancer pour trois jours de trek!

L’Affric-Kintail Way est un petit trek d’environ 70 km, conçu en quatre étapes. On avait décidé de sauté la première, déjà car on avait peu de temps, et aussi car il paraît qu’elle est peu intéressante, dominée par des plantations et avec pas mal de sections sur la route.
On a donc fait environ 50 km en tout, de Cannich à Morvich.

Selfie quasi obligatoire avec le panneau 😉

On a choisi ce trek pour son bon rapport facilité/dépaysement. Il traverse le superbe Glen Affric, connu pour ses fragments de forêt calédonienne, avec très peu de dénivelé et un chemin balisé tout le long. C’était notre première marche de plusieurs jours en Ecosse, donc on ne voulait pas commencer avec un itinéraire trop exigeant. Eh bien on est très contents, car c’était exactement ce qu’il nous fallait! 🙂

Après avoir traversé le petit village de Cannich et une courte section de route, d’où on a entendu les meuglements sonores d’un troupeau de vaches, on a rejoint un large chemin au milieu d’une ancienne plantation.

Régulièrement, des red grouse (le lagopède d’Ecosse) s’envolent à notre arrivée, pour se dissimuler dans les fougères brunies par l’automne. Les sous-bois sont pleins de vie, notamment peuplés de grives et d’autres passereaux, et parsemés de petits fossés inondés et de mares.

Après un petit moment, on a fait un détour pour aller voir des ruines très en ruine et on en a profité pour faire une petite séance photo avec nos sacs à dos!

L’itinéraire nous a ensuite fait emprunter un superbe petit sentier dans la forêt jusqu’aux Dog Falls, des petites chutes d’eau sur la rivière Affric. On y a croisé des humains pour la première fois depuis le début de la rando, car il y a un parking avec plusieurs départs de marche. C’est d’ailleurs un chouette endroit où retourner une prochaine fois!

Après une petite pause ‘cookie’ au bord de la rivière, c’est reparti!
Le sentier monte un peu et nous offre rapidement une splendide vue sur Loch Beinn a’ Mheadhoin, un beau loch parsemé d’îles boisées.

Point de vue sur Loch Beinn a’ Mheadhoin

Le chemin longe la rive sud du loch. Partout, des pins, des bouleaux, des lichens, mousses et fougères, et plein de champignons! Des rouges, des orange, bruns, noirs, blancs, des minuscules et des énoooormes!

Glen Affric est connu pour ses magnifiques Scots pines (pins sylvestres), dont certains très anciens (appelés “granny pines”, huhu). C’est l’une des rares vallées où on trouve encore des vestiges de la forêt calédonienne, qui recouvrait autrefois quasi toute l’Ecosse.

On dit même qu’à l’époque, un écureuil roux pouvait voyager de Lockerbie (vers Dumfries, tout au sud de l’Ecosse) jusqu’à Lochinver (en Assynt, le nord-ouest) sans jamais toucher le sol, tant les forêts formaient alors des ensembles connectés.

Au fil de la marche, on s’émerveille toujours autant devant la richesse du sous-bois. La bruyère, les mousses, les arbustes… J’imagine des botanistes en train de faire des inventaires, avec leurs quadrats débordant de vie. Je me vois aussi passer la journée là avec l’objectif macro. Toutes les plantes, toutes les possibilités! Dans les fossés, sur chaque vieille souche, se dévoile tout un monde.

La seule chose qui aurait pu rendre la journée encore plus belle, ç’aurait été un peu de lumière! Contrairement aux prévisions météo (soleil-nuages), il a beaucoup bruiné. Après manger, on a donc enfilé les pantalons de pluie, qui ne nous ont quasi plus quittés du trek!

En fin d’après-midi, on a atteint le bout du loch Beinn a’ Mheadhoin, près duquel se trouve également un parking, le tout dernier du trek. On a donc recroisé quelques familles, venues admirer les quelques rapides de la rivière Affric.

On est ensuite passés devant le majestueux Affric lodge, qui se trouve au bord est de notre second loch du trek: le magnifique loch Affric. Dans la bruine et l’obscurité qui approche, j’imagine à quoi peut bien ressembler l’intérieur du lodge. Sûrement de la moquette et des banquettes bien cosy pour siroter un whisky, avec vue sur le loch.

On admire la belle étendue d’herbe plate où paissent des poneys, en se disant qu’il faut gentiment qu’on cherche un endroit où planter la tente.

On voit bien quelques emplacements sur le bord du chemin, mais rien de bien fou-fou. On commence à explorer, et on trouve finalement un chouette coin entre loch Affric et le petit loch Salach a’ Ghiubhais.

Et ça tombe bien, parce que le vent se lève avec force, la nuit tombe, puis la pluie décide de faire son apparition.
On a mangé dans l’auvent, heureux d’être à l’abri des éléments et d’avoir passé une si belle première journée de trek dans un endroit si beau. ♥

On a mangé des plats déshydratés de la marque trek’n eat. On en avait déjà goûté deux lors d’un bivouac dans le massif de la Chartreuse plus tôt dans l’année et on avait été agréablement surpris, donc on pensait naïvement qu’ils étaient tous délicieux. ^^’ Ce soir-là, on a donc dégusté un délicieux Tikka massala, mais aussi un horrifiant curry au goût de médicament à l’ananas. Oh well!

Cela n’a pas entaché notre bonne humeur, et on s’est endormis dans la tente ballottée par le vent…
La suite une prochaine fois! 🙂

Scot21#1 Mission n°1: rallier Inverness

Une petite voix me souffle que je devrais rattraper mon retard bloguesque chronologiquement, en commençant par raconter nos vacances en Suisse de l’été 2020 ou les petites escapades à la montagne de ces deux dernières années covidées, mais non, rien à faire, j’ai envie de causer “Ecosse”! ^^

Une des premières photos “Nikon” des vacances

En plus, en ce moment je rêve à fond de grandes randos, et je me perds chaque soir sur des récits de randonneurs sur le site de Walk Highlands, ce qui m’a donné envie de me replonger dans notre marche écossaise d’octobre dernier. Mais avant de commencer la marche, il fallait déjà qu’on arrive à Inverness!

On n’avait pas envie de prendre l’avion (avant tout pour le climat, donc, pas pour le plaisir de payer plus cher et mettre plus de temps ^^), donc on a rallié l’Ecosse en train — et puis, l’annulation de mon vol de retour en 2018 m’avait montré que ce n’était pas si terrible de rentrer par la terre ferme, donc je voulais re-tester l’expérience de mon plein gré. ^^’

On a donc commencé notre périple en transports publics: bus, train de Genève à Paris, changement de gare en RER (l’étape la plus relou du voyage), puis l’Eurostar jusqu’à Londres!
On avait du temps avant notre train de nuit, donc on est allés manger chez Zizzi, une chaîne de pizzeria qu’on aime bien — c’est un peu devenu la tradition d’y passer quand on va au Royaume-Uni.
On a mangé puis flâné dans les rues londoniennes avec plaisir. J’avais initialement rêvé d’aller voir une comédie musicale pour passer la soirée, mais on a bien fait de ne pas réserver de billets, car l’Eurostar a eu du retard et on ne serait jamais arrivés à temps!

Et puis, c’est gentiment l’heure de s’installer dans le Caledonian Sleeper, le train de nuit reliant Londres à l’Ecosse!
Vu le prix des couchettes, on avait juste réservé des sièges, et c’était vraiment peu confortable, très froid, et bruyant à cause du moteur. Eh oui, vu que plein de trains britanniques roulent au diesel, on se dit que la prochaine fois on prendra peut-être un bus de nuit, bien moins cher et similaire en confort… Mais c’était néanmoins très efficace, et on est arrivés à Glasgow au petit matin. C’était une semaine avant la COP26, et il y avait partout des autocollants “Thank you for travelling by train”!

Seulement voilà, on n’était pas encore à Inverness… Eh oui, car au moment de réserver nos billets de train, le Caledonian Sleeper pour la “capitale des Highlands” était déjà complet! On s’est donc rabattus sur Glasgow, et pour avoir plus de liberté et ne pas passer plus de 24 heures d’affilée dans des trains, on a loué une voiture juste pour une journée, le temps d’explorer un peu en route pour Inverness!

Eh bien on n’a pas regretté, car on a passé une superbe journée et vu de très chouettes coins (et écouté la radio “Gold UK” dans la voiture, qui semblait prendre des chansons tout droit sorties de nos playlists préférées!)! 🙂

Après un peu d’autoroute et un stop “petit-déj” chez Costa (notre autre chaîne britannique habituelle pour les pauses cafés sur l’autoroute ^^), on a fait notre premier véritable arrêt à Garry Bridge, vers Killiecrankie, un coin que j’avais toujours rêvé de visiter, d’autant plus en automne!

On a fait une magnifique petite marche vers Linn of Tummel, une belle opportunité de se dégourdir les jambes après tous ces trajets assis. Et je me suis fait plaisir en prenant plein de photos, ce qui me démangeait depuis un moment!

River Garry

Les couleurs d’automne étaient vraiment magnifiques, et on a vu nos premières (et seules?) vaches Highlands des vacances.

José qui me prend en photo pendant que je prends des photos! 😉

Partout, des fougères, des pins, des eaux tourbeuses brunes, des champignons et un superbe tapis de feuilles mortes. Vraiment beau, et vivifiant!

Vers Linn of Tummel, on est tombés sur un mémorial pour la reine Victoria, commémorant une visite en 1844. On a encore marché jusqu’au Coronation bridge, avant de faire demi-tour.

José sur le Coronation bridge

On a retracé nos pas et profité du soleil pour faire une mini séance photo sur une plage de galets, puis on a marché jusqu’au Garry footbridge, qui offre une superbe vue sur la rivière. Un rouge-gorge très sympa m’a laissée l’approcher, jusqu’à ce que l’arrivée d’un chien finisse de le convaincre de s’envoler.

Nos estomacs commençant à rouspéter, on a repris la voiture pour cinq minutes jusqu’à Pitlochry, un village mignon comme tout qui me rappelle de bons souvenirs car je m’y était arrêtée avec Lairig (club de rando d’Aberdeen) pour manger des fish & chips au retour d’un weekend. Et justement, on a pris de délicieux fish & chips chez McKays, qu’on est allés dévorer sur l’aire de pic-nic de Killiecrankie.

Pour digérer, on est allés jeter un coup d’oeil au “Soldier’s leap”: lors de la bataille de Killiecrankie, en 1689, un soldat britannique aurait sauté une distance de 5.5m entre deux rochers pour passer de l’autre côté de la gorge et échapper à ses poursuivants jacobites!

Puis on a repris la route vers le nord. Certaines montagnes des Cairngorms étaient saupoudrées de neige, l’ambiance était magique. Je n’ai malheureusement pas longtemps profité du paysage, car entre le manque de sommeil et le doux bercement de la voiture, je me suis endormie comme un loir. Je me suis quand même réveillée pour un arrêt rapide à Carrbridge, où on a admiré le fameux Old Packhorse bridge, soi-disant le plus vieux pont de pierre des Highlands.

Old Packhorse bridge

Et enfin, c’est l’arrivée à Inverness! On rend la voiture de location, on s’installe dans notre auberge un peu glauque, on fait notre auto-test covid obligatoire, puis on ressort pour un chouette repas dans un pub.

Fatigués par notre courte nuit dans le train, on n’a pas fait long feu le soir. On est allés déposer nos affaires superflues pour le trek dans un ‘Stasher’ (un système de consignes à bagages qu’on trouve dans des hôtels, magasins, etc.), puis dodo!

Et voilà, c’est enfin le bout de cet article à rallonge. Dans le prochain épisode, je vous raconterai le début de notre randonnée le long du magnifique Affric-Kintail Way! 🙂

For these are my mountains…

… and this is my glen! ♫

Il y a quelques minutes, j’ai sorti mon disque externe avec l’intention de préparer la rétrospective de l’année 2021… et c’est là que BAM: je réalise que je n’ai pas posté un seul article depuis la rétrospective 2020! Quelle honte, quel cataclysme!
Et donc, pour remédier — un mini peu — à cette tragédie, voici un article sur mon sujet préféré: l’Ecosse!

J’ai un dossier de brouillons d’articles qui déborde — notamment la rétrospective des vacances en Suisse de l’été 2020, woups — mais je ne peux pas résister à l’envie de partager quelques photos de notre récent passage en Ecosse en octobre dernier, durant lequel José et moi avons marché trois jours sur l’Affric Kintail Way — entre autres activités. Donc c’est parti pour un premier aperçu un peu en vrac, accompagné de quelques citations d’auteurs sur le thème de l’Ecosse, de la nature ou de la marche.

“Wherever I wander
Wherever I rove,
The hills of the Highlands
Forever I love”
~ Robert Burns ~

“Rien ne se fait en vain. Dans la vie, on n’arrive nulle part,
on marche, c’est tout.”
~ Isabel Allende, Fille du destin ~

“The more one learns of this intricate interplay of soil, altitude, weather, and the living tissues of plant and insect (an intricacy that has its astonishing moments, as when sundew and butterwort eat the insects), the more the mystery deepens. Knowledge does not dispel mystery.”
~ Nan Shepherd, The Living Mountain ~

“The essence of nature is wholeness – a wholeness woven from infinite complexity. Trying to save it piece by piece doesn’t really make sense even if we had all the time in the world, and we most certainly do not.”
~ Douglas Chadwick ~

“When the aromatic savour of the pine goes searching into the deepest recesses of my lungs, I know it is life that is entering. I draw life in through the delicate hairs of my nostrils.”
~ Nan Shepherd, The Living Mountain ~

“The air is part of the mountain, which does not come to an end with its rock and its soil. It has its own air; and it is to the quality of its air that is due the endless diversity of its colourings. Brown for the most part in themselves, as soon as we see them clothed in air the hills become blue. Every shade of blue, from opalescent milky-white to indigo, is there. They are most opulently blue when rain is in the air. Then the gullies are violet. Gentian and delphinium hues, with fire in them, lurk in the folds.”
~ Nan Shepherd, The Living Mountain ~

“So simply to look on anything, such as a mountain, with the love that penetrates to its essence, is to widen the domain of being in the vastness of non-being. Man has no other reason for his existence.”
~ Nan Shepherd, The Living Mountain ~

“To aim for the highest point is not the only way to climb a mountain.”
~ Nan Shepherd, The Living Mountain ~

“Yet often the mountain gives itself most completely when I have no destination, when I reach nowhere in particular, but have gone out merely to be with the mountain as one visits a friend with no intention but to be with him.”
~ Nan Shepherd, The Living Mountain ~

Et voilà, c’est tout pour cette première sélection. Si je prends le temps (hahaha), je ferai quand même une rétrospective de ce merveilleux petit break automnal en Ecosse. 😉
Pour prolonger un peu le voyage (depuis le canapé), j’ai ramené deux bouquins de Glasgow, que je me réjouis de lire: Swimming with seals, de Victoria Whitworth (un mémoire sur le ‘wild swimming’), et Wanderers – A history of women walking, qui parle notamment de Nan Shepherd, une auteure que j’aime beaucoup et dont pas mal de citations parsèment cet article. J’ai lu son livre The Living Mountain en 2016 à Aberdeen et je l’avais adoré. Je me réjouis de voir ce que va en dire le livre de Kerri Andrews.

Sur ce, à bientôt pour la rétrospective 2021!
Je n’ai peut-être rien publié sur le blog cette année, mais ce n’est pas parce que je n’ai rien fait, oh non! 😉

See ya!

Sheltie19#28 Heading south

Bonjour à tous!
Me voilà de retour après une longue absence… Il faut dire que ça a été un mois bien chargé: j’ai terminé mon master (yihaaaa), augmenté le temps de travail de mon assistanat à l’Uni, commencé un nouveau travail à HEPIA en parallèle (prochaine étape: le doctorat!), cherché un appartement avec José,… Bref, j’ai été (et suis toujours) bien occupée!

Mais il faut quand même que je termine cette rétrospective shetlandaise, on y est presque! 😉 Et puis, j’ai aussi beaucoup rêvé d’Ecosse ces temps-ci. Grâce à Sarah, la créatrice du blog French Kilt, on a suivi des pub quiz virtuels sur l’Ecosse durant le confinement (et ça se poursuit, tous les derniers vendredis du mois), et maintenant il y a même des visites virtuelles d’Edimbourg. Bref, me voilà bien dans l’ambiance pour me replonger dans les derniers souvenirs de vacances (et dire que c’était il y a déjà quasi un an!).

THE pancakes de Foodstory, Aberdeen

Je reprends là où je nous avais laissés: le ferry de retour à Aberdeen. Après la terrible nuit, on a dormi un peu dans la voiture vers le port puis on est allés prendre notre petit-déjeuner chez Foodstory, un merveilleux café sur Thistle street. Je rêvais de ses pancakes et de son mocha depuis mon retour d’Erasmus, ils sont DÉLICIEUX. Sauf qu’avec les entrailles toutes retournées par la nuit sur le ferry, on n’avait pas très faim… On devait avoir l’air de zombies: on n’arrivait quasi pas à manger et on voyait l’horizon qui tanguait. Bref, je n’ai pas vraiment pu exaucer mon rêve comme je l’avais imaginé. Résultat: je rêve encore des pancakes de Foodstory. Pour patienter, j’ai commencé à faire des pancakes à la banane pendant le confinement, yum!

On a ensuite fait quelques courses chez Morrisons (là encore, souvenirs, souvenirs!). Dans le parking, un goéland a atterri avec 0% de grâce sur le toit de la voiture, ça nous a méga fait sursauter!

Le coupable qui a osé se poser sur le toit de la voiture avec la légèreté d’un éléphant de mer

Et puis on a quitté Aberdeen pour retrouver la route côtière, les rouges-gorges, la campagne tranquille et aussi… les dual carriageways, pour filer vers le sud. En chemin, on est repassés par Perth, et on s’est à nouveau arrêtés chez Cardo, pour d’incroyables pizzas. Il y avait un monde fou dans l’ancienne capitale écossaise. On a d’abord cru qu’il devait y avoir les Highland Games, mais en fait c’était “The Great Perthshire Tattie Run”, une course où les participants portent des sacs de patates de je ne sais combien de kilos!

On a roulé toute la journée jusqu’aux Borders, dans le sud de l’Ecosse. C’était une région qu’on ne connaissait encore pas du tout, et ça nous a tellement donné envie d’y revenir pour y passer plus de temps!

Scott’s view

En route pour le village de Melrose, on s’est arrêtés à Scott’s view, un point de vue réputé pour avoir été l’un des préférés de Walter Scott, le grand poète/auteur écossais du coin. De ce point de vue, on peut admirer la vallée du fleuve Tweed, qui coule en contrebas (et est le troisième plus grand fleuve d’Ecosse!).

On a rejoint le charmant village de Melrose, où on a été accueillis comme des rois dans notre premier B&B des vacances! Incroyable mais vrai, c’était notre premier vrai lit depuis plus de trois semaines (alors que d’habitude, lors des voyages précédents en Ecosse et en Irlande, on s’offrait un B&B environ une fois par semaine). Et après la mauvaise nuit de la veille sur le ferry, c’était juste un pur bonheur.

Notre B&B, “Braidwood”

On est sortis se balader dans le village, vraiment joli et intéressant. C’est notamment là que le rugby à sept a été inventé (avant les pubs quiz virtuels de French Kilt, je ne savais même pas que ce sport existait). Dans les alentours, on trouve les Eildon Hills, où le roi Arthur serait enterré, d’après la légende. Dans le coin, il y a également un fort romain, l’abbaye de Dryburgh et Abbotsford House, la maison de Sir Walter Scott. Bref, il y a de quoi s’occuper, et on a vraiment hâte de retourner un jour dans les Borders pour étudier tout ça de plus près.

Avant tout, Melrose est surtout connu pour son abbaye, aujourd’hui en ruines. On n’a juste pas eu le temps de la visiter, car on est arrivés un peu tard, mais de toute façon je ne crois pas qu’on aurait pu lui rendre justice: on était tellement crevés, on n’aurait pas enregistré grand-chose. ^^’

C’est là, dans Melrose Abbey, que Robert The Bruce est supposé être enterré, ou du moins son coeur. Si ce n’est pas déjà fait, c’est le moment de regarder “Outlaw King“, ne serait-ce que pour les paysages et les prestations de Chris Pine et Florence Pugh.

L’horizon qui tanguait ne m’a pas empêchée de prendre beaucoup trop de photos, comme d’habitude.

Le soir, on a mangé dans un super bon resto, choisi pour son Balmoral chicken, un plat dont José rêvait depuis son dernier passage à Edimbourg en novembre 2016. C’était hyper bon mais, là encore, mon estomac chamboulé n’a pas pu faire honneur à mon plat… Fatigués comme on l’était, on est vite allés dormir, dans un vrai lit, sous un vrai duvet. Quel confort!

Le lendemain, entre les restos de la veille, le vrai lit et le petit-déjeuner de ouf du B&B, on commençait à se sentir comme des pachas en vacances. On a repris la route, toujours direction le sud, mais avec le rêve de revenir un jour dans les Borders: les collines verdoyantes, les abbayes, les portails imposants derrière chaque buisson, les allées d’arbres anciens et les tunnels de verdure… Wahou!

On a emprunté la route de Jedburgh, conseillée par un hôtelier de Spiggie originaire du Yorkshire, et qui longe une forêt et un loch bordé de pins. Ça y est, nous voilà déjà en Angleterre.
Premier véritable stop: Ripon, petite ville du Yorkshire qui figure dans la série “Downton Abbey”.

C’est super mignon, avec plein de pavés et de belles briques — et des fleurs, plein de fleurs. On a mangé un délicieux petit repas dans un tea room avant d’aller voir la fameuse cathédrale de Ripon, classée au patrimoine mondial (et dont on n’avait jamais entendu parler, bien évidemment ^^).

Puis on reprend la route, direction York! On y était déjà passés en 2016, mais que de nuit et sous la pluie. Cette fois-ci, on aura pu voir d’autres bouts de la ville, et de jour! Mais aussi avec une masse d’autres touristes!

Des immenses groupes guidés, une foule dense,… Le pire, c’était certainement vers The Shambles, une rue médiévale connue pour ses maisons biscornues. Autrefois, c’était le coin des boucheries (il y en avait 25 en 1872, eh oui, dans la même rue!). De nos jours, on dirait Diagon Alley: il y a des boutiques Harry Potter et des références à la saga tous les trois mètres.

The Shop that must not be named…

Mais bon, il faut avouer que la ville est toujours aussi belle, avec ses façades, sa cathédrale incroyable,…

Ce jour-là, on a décidé de visiter une autre attraction touristique: le Jorvik Viking Center, conseillé par un grand-père et son petit-fils rencontrés à Shetland et qui étaient partis sur la trace des vikings. C’était sympa, mais un peu bondé. Le principe? On se balade dans des “capsules” de type train fantôme qui nous font découvrir un village reconstitué d’après des fouilles archéologiques, avec plein de mannequins, maisons, musiques d’ambiance. J’ai trouvé la partie musée plus intéressante, mais il y avait tellement de monde que c’était difficile de voir tout ce qu’on voulait et de s’attarder pour tout lire.

Après cette visite “viking”, on a déambulé en ville, en reconnaissant des coins vus vite fait trois ans auparavant.

Notre ticket de parking allait expirer, donc on a rejoint la voiture et on a conduit une dizaine de minutes jusqu’au camping de Millbridge Farm, qui s’est avéré être un camping pour riches. On faisait un peu tache, avec une tente et sans BMW, entourés de caravanes autrichiennes, mais on était contents de se poser quelque part.

Et puis le coin était tout mignon! On est partis se promener dans le village voisin, Naburn, et on a aperçu un beau martin-pêcheur.

On a aussi trouvé notre première cabine téléphonique transformée en stand d’information/abri pour défibrillateur.

Le coin est joli, mais a l’air un peu snob. Partout, des maisons très grandes aux jardins hyper entretenus et d’immenses panneaux “Private”.

On est retournés au camping pour manger des nouilles du Tesco, et on a eu plusieurs visiteurs! Tout d’abord, un caribou (c’est donc moi qui fait des bois à José ^^):

Caribou!

Et puis un chiot appartenant à une famille du camping! Il nous est arrivés dessus en bondissant, tout joyeux. S’il avait été abandonné, José l’aurait bien gardé, haha!

Pas pratique de manger ses nouilles tout en caressant le chien

Allez, c’est fini pour aujourd’hui! Dans le prochain article, on continuera notre descente vers le Sud! Et puis quand cette rétrospective sera enfin finie, j’aurai encore d’autres excursions à vous raconter, plus proches de la maison et bien plus récentes.

A bientôt! 🙂