Scot22#3 A Vatersay, s’il-vous-plaît!

Hello!
Je reprends aujourd’hui la suite de la rétrospective écossaise 2022, avec le récit de notre journée à Vatersay, une île reliée à Barra par un pont.

Les deux photos ci-dessous ont été prises par Pilar devant l’hostel, alors qu’on attendait le bus sous la pluie (longtemps, d’ailleurs, car aucune de nos applications n’indiquaient les mêmes horaires de bus donc on attendait toujours au moins 15-20 minutes ^^). En voyant ces photos, on est d’accord, une seule pensée peut traverser les esprits…

… BEACH DAY! 😉

Eh oui, pour notre première journée entière dans le sud des Hébrides extérieures, on a décidé d’aller explorer Vatersay et ses plages, malgré la pluie. Notre programme initial de ces vacances prévoyait notamment une journée de kayak de mer, suivie d’une journée en bateau jusqu’à Mingulay, une île désormais inhabitée — à part par des macareux et autres oiseaux marins. Malheureusement, le fort vent qui a soufflé durant toutes les vacances a conduit à l’annulation de ces deux activités, pour ma plus grande tristesse. Mais ça ne nous a pas empêchés de tout de même passer de superbes vacances! 😉
Et du coup, on avait du temps pour aller se balader sur une île voisine de Barra accessible en transport public: Vatersay.

Photo prise par Pilar, en route pour Traigh Siar, la plage ouest

Au moment de prendre le bus, c’était le déluge. Mais le temps qu’on arrive à notre destination, le Community Café de Vatersay, ça c’était déjà un peu calmé. On a emprunté un petit sentier au milieu du machair et des dunes herbeuses pour rejoindre une première plage: Traigh Siar, la plage ouest.

Descente sur Traigh Siar

Vatersay a notamment deux superbes plages qui se tournent le dos, une face à l’ouest, l’autre à l’est. Voici ce que ça donne vu du ciel, grâce à Google Earth:

On a pris notre temps pour marcher le long de la plage ouest, profitant de l’atmosphère, les cheveux dans le vent, en admirant les oiseaux, les algues, les cailloux.

A un endroit, un groupe de mouettes (notamment des mouettes tridactyles, je crois, accompagnées par moments d’un jeune intrus goéland) nous ont offert un joli spectacle. A chaque vague, elles s’envolaient toutes en même temps, avant de se reposer sur l’eau… pour aussitôt se renvoler à l’arrivée de la vague suivante. Un beau ballet aérien. 🙂

J’ai passé un moment à les observer et photographier, avant de m’émerveiller devant les galets et le va-et-vient des vagues sur le sable.

Il y avait 2-3 autres personnes sur la plage à notre arrivée, mais très vite on s’est retrouvés tout seuls. Une si grande plage rien que pour nous, quel luxe!

Les nuages ont même commencé à laisser passer un peu plus de lumière. Le vent s’est calmé. Le soleil a pointé le bout de son nez…

On s’est dit: “ça y est, c’est maintenant ou jamais”. Quelques minutes plus tard, nos habits gisent en tas sur les cailloux et on s’élance tous vers l’océan.

José et moi courant vers l’eau turquoise (photo Pilar)

On ne va pas se mentir, elle n’était pas chaude! Mais quel bonheur de barboter dans l’eau froide, au milieu des vagues, avec des hirondelles en vol au-dessus de moi. J’ai même eu de la peine à ressortir!

Comme une selkie dans l’eau!

En vacances, j’adore me baigner aussi souvent que je peux et ça fait tellement du bien. On se sent si bien, si vivant, après un petit plongeon dans l’eau fraîche! Je me dis souvent que j’aimerais aussi continuer à me baigner en hiver dans le lac, peut-être qu’un jour je trouverai la motivation! ^^’

Pleine d’énergie après la baignade (photo Pilar)

Une fois séchés et rhabillés, on a profité des restes d’euphorie générale pour se lancer dans une séance photo de groupe!

Les résultats sont bien drôles et chaotiques et c’était trop dur de n’en choisir que deux, donc voici une rapide compilation, héhé:

Arrivés au bout de la plage ouest, on s’engage dans les collines de machair fleuri pour rejoindre la plage est. Le paysage a des allures de monde des Télétubbies, si vert et avec ses mini collines.

A un moment, on arrive à un mini village avec un sacré terrain de jeux, et je n’ai pas pu m’empêcher de libérer l’enfant qui sommeille en moi!

Trouvez le hérisson!

Il y a plein d’adorables veaux partout, qui contribuent aussi au charme du lieu.

Puis on débarque sur la plage est, tout aussi belle que la première.

Rencontre avec de beaux chiens lors de leur balade sur la plage
Portail vers le paradis 😉

Le vent souffle, et les ventres commencent à crier famine. On va donc se réfugier au café du Community Hall, un petit café comme j’aime, avec des petits fanions pour décorer et des oeuvres d’artistes locaux aux murs. On se réchauffe et rassasie avec soupes, sandwiches, thé et, bien sûr, cakes!

Une fois bien repus, c’est l’heure des promenades digestives. Fintan, Pilar et Axel partent à l’assaut de la petite colline derrière le Community Hall, tandis que José, Laurine et moi partons voir une autre plage au sud de Vatersay.

Nous arrivons face à la baie de Bàgh a’ Deas, au milieu des vaches qui paissent presque directement sur la plage. Cela change de nos vaches suisses au milieu des montagnes!

Le paysage sculpté par le passage incessant des bovins

Laurine et moi nous joignons au troupeau, histoire de meugler quelques instants, puis c’est déjà l’heure de prendre le chemin du retour afin de ne pas rater le dernier bus, qui passait à 15h15).

Deux vaches suisses avec des vaches écossaises 😉

Au retour, on croise plein d’oiseaux au milieu des vaches, notamment des oies cendrées et des vanneaux huppés.

On a aussi croisé un labrador surexcité qui ne voulait plus nous quitter et n’en faisait qu’à sa tête, haha! On a tout de même réussi à lui échapper et on a retrouvé les autres pour choper le dernier bus de la journée.

De retour à Castlebay, on s’est reposé au lodge avant de ressortir pour une petite balade côtière. Mais ça, ce sera dans le prochain épisode! 😉

Le mot de la fin:
Si vous venez à Barra et que vous avez le temps (par exemple si votre sortie en kayak est annulée ^^), je recommande vivement de passer une petite journée sur l’île de Vatersay — et de manger au Community Hall, yum!

Sur ce, au revoir et à bientôt, pour la suite de la rétrospective! 🙂

Scot21#5 De la tourbière aux pavés

Bonjour!
Je reprends aujourd’hui la rétrospective des vacances écossaises en octobre dernier. Après notre trek sur l’Affric-Kintail way, nous avons passé une journée dans les transports pour rejoindre Edimbourg pour la suite du voyage.

Depuis Shiel Bridge, où nous avons campé à la fin du trek, nous avons pris deux bus pour rallier Inverness, où nous avons récupéré le reste de nos affaires et pris le train jusqu’à la capitale.

En fin d’après-midi, nous sommes arrivés chez Mathilde et Jonathan, rencontrés grâce à la communauté d’internautes écossophiles réunie par Sarah de French Kilt. Mathilde a créé Atelier Escapades, sa boutique d’artisanat qui met à l’honneur les tissus écossais, et a fondé avec Jonathan Auld Alliance Kiltmakers, leur atelier de kilts faits main. Ils nous ont généreusement accueillis chez eux, et on a passé un super moment! 🙂

Portobello beach

Après une super première soirée à Edimbourg, passée à manger du haggis, neeps & tatties préparés par Jonathan, à tournoyer avec des kilts et à discuter Ecosse et cosplays, nous nous sommes réveillés le lendemain prêts à flâner dans la ville.

Comme on était déjà venus à Edimbourg, on connaissait déjà la plupart des incontournables et on en a profité pour se promener, déambuler au gré de nos envies.
Premier arrêt: la plage de Portobello, qu’on n’avait encore jamais vue et qui se trouve pas loin de chez Mathilde et Jonathan.

Un troupeau de plantes dans la rue

Après quelques inspirations de l’air marin, on a fait demi-tour et pris le bus direction Dean Village, un pittoresque quartier.

Dean Village fait partie de l’intrigue d’un des livres de la trilogie écossaise de Peter May: The Lewis Man. Dans l’histoire, c’est là que se trouve un orphelinat où a vécu l’un des protagonistes.

On a continué notre balade le long du Water of Leith walkway, un coin que j’adore. En 2018, je l’avais suivi jusqu’à Leith, vers le port. Cette fois-ci, on a fait bien plus court et on est remontés par Stockbridge, un autre quartier connu pour ses petites rues pittoresques.

On est passés par une librairie indépendante que j’avais envie de voir depuis un moment: Golden Hare Books. Plein de chouettes bouquins, mais pas ceux que je cherchais, et j’ai été sage: j’ai juste acheté quelques belles cartes.

Notre quête de nourriture nous fait errer dans New Town puis remonter dans Old Town. On voulait enfin goûter les fameux sandwiches au porc de chez Oink, mais le shop de Hanover street était exceptionnellement fermé, donc on a continué jusqu’à celui de Victoria street, où la queue de clients était si longue qu’on a abandonné. ^^

Puisqu’on était déjà là, on a quand même fait un tour dans la boutique Harry Potter, avant d’aller manger des pies.

Une fois repus, la pluie nous a poussés à nous réfugier d’abord chez Blackwells, où il m’a fallu toute la retenue du monde pour ne pas acheter toute la section “Scotland” et “Nature writing”, puis au National Museum of Scotland, notre passage obligé à chaque visite.

Alors qu’on allait partir, on voit une affiche pour une expo temporaire sur l’essor des machines à écrire. Hop, ni une ni deux, on remonte pour aller la voir. Après avoir fait littéralement 5 fois le tour du musée, on a enfin trouvé l’expo, haha!

On n’a pas regretté, car elle était vraiment super! Elle parlait notamment de comment la démocratisation des machines à écrire a permis d’insérer plein de femmes sur le marché de l’emploi. Il y avait même de l’art créé à la machine à écrire, qui nous a vraiment impressionnés!

Dehors, il pleuvait encore. J’avais envie de visiter le Musée des écrivains depuis longtemps, malheureusement je savais qu’il était actuellement fermé. A la place, on se dit qu’on va enfin aller voir le palais de Holyrood. Pas de bol, il est fermé aussi! Juste pour s’abriter de la pluie, on se dit qu’on va aller au Parlement, qu’on avait déjà visité en 2016. Pas de bol, aussi fermé!

Alors qu’on commençait à désespérer, on atterrit au Musée d’Edimbourg, ouvert et, qui plus est, gratuit! C’était exactement ce qu’il nous fallait: un petit musée sympathique dans un superbe bâtiment donnant sur le Royal Mile.

Il est déjà presque 17h, c’est l’heure de rejoindre Sarah, Mathilde et Jonathan au Café Kilimanjaro! On rencontre donc enfin Sarah en chair et en os, le temps de déguster un bon chocolat chaud et du cake!

Sarah en profite aussi pour interviewer Mathilde et Jonathan pour le podcast “Ecosse Toujours” qu’elle tient avec Assa, une amie journaliste. C’était spécialement pour un épisode sur la mode et les textiles écossais, que vous pouvez écouter ici.

Des bonbons Harry Potter offerts par Sarah. Elle les distribue lors de ses visites guidées!

Après une deuxième très chouette soirée et nuit chez Mathilde et Jonathan, il est temps pour nous de quitter Edimbourg et de sauter dans le train pour notre dernière escale des vacances: Glasgow.

On a posé nos affaires à l’hostel avant de marcher sous la pluie direction le West End. C’était la première fois que José venait à Glasgow, et on a donc direct commencé par la crème de la crème: la magique université de Glasgow, aux airs de Poudlard.

A Edimbourg, j’ai récupéré une jupe tartan commandée à Mathilde, et donc je n’ai pas pu résister à une séance photo dans ce lieu enchanteur! 😉

Merci à José pour toutes ces photos, huhu!
La jupe est en tartan “Isle of Skye”, un de mes préférés — même qu’il en existe tellement, ce fut difficile de me décider! ^^
Si ça vous tente, Mathilde propose des jupes sur mesure dans tous les tartans tissés en Ecosse…! 😉

On a rapidement visité le Hunterian Museum, que j’avais adoré lors de mon premier passage à Glasgow en 2016. Cette fois-ci, je me sentais crevée et j’ai surtout profité des bancs pour me reposer…

En sortant du musée, surprise: le soleil est de sortie! 🙂

En se promenant sur le campus, on a été témoins d’une épique course-poursuite entre deux écureuils gris!

Même un peu de ciel bleu!

On s’est rendus à Ashton lane, une ruelle fameuse pour ses bars et son allure bucolique. Fatigués par nos pérégrinations citadines, on s’est posés dans un café pour reposer nos gambettes, lire et écrire.

Pour rentrer se reposer à l’hostel, on décide de tester le fameux métro circulaire de Glasgow. Très efficace pour retourner au centre-ville!

On est ressortis le soir pour manger au Babbity Bowsters, un délicieux resto. Je vous laisse rigoler en lisant les petits commentaires du menu. Je me suis régalée avec un Cullen skink en entrée, puis un délicieux cajun chicken!

Ensuite, retour à l’hôtel pour se vautrer devant “Scotland’s sacred islands with Ben Fogle” sur BBC iPlayer. Je crois bien que c’était la première fois qu’on allumait la télé dans un hôtel, haha — mais c’était pour continuer une série documentaire commencée avant les vacances.

Le lendemain, il pleut.
Notre programme: parcourir le Mural trail, un itinéraire pour découvrir les nombreuses oeuvres de street art de Glasgow.

En plus des fresques officielles, on s’émerveille de l’originalité à chaque coin de rue. Des clins d’oeil, de l’art urbain, partout. Un véritable délice pour les yeux.

On s’est abrité de la pluie et rempli la panse chez Mesa, avec une énorme pile de pancakes. C’était un café recommandé par Hidden Scotland, et c’était vraiment délicieux, avec un service très sympa!

On voulait ensuite visiter la Cathédrale, mais pas de bol, celle-ci était fermée.
C’était un peu la malédiction de ces vacances, liée au covid ainsi qu’à la COP26 et à des travaux d’entretien: plein, plein de lieux étaient fermés au public. Le musée d’architecture sur Charles Rennie Mackintosh, le Riverside Museum…

Heureusement, les fresques sont toujours là, elles! 😉
J’ai particulièrement adoré celles avec des rouge-gorges, l’oiseau symbole de Glasgow.
Les murs encerclant l’usine de bière Tennent’s sont eux-aussi recouverts de fresques très sympas, avec de vieilles pubs et des slogans, tels que “Turning rain into beer since 1885”.

Après une incursion dans l’est de la ville, on revient vers le centre. La pluie ne faiblit pas, ce qui mine un peu notre motivation à crapahuter dehors.

Fatigués par le pluie, on se réfugie chez Waterstones, où on a passé une bonne partie de l’après-midi à lire et écrire. J’ai toujours envie de tout acheter dans cette librairie, surtout dans les sections Ecosse et Nature writing! D’ailleurs, j’y ai retrouvé plein de bouquins déjà lus.

On est ensuite allés au cinéma pour voir… Harry Potter et la pierre philosophale! Eh oui, le film était diffusé pour fêter les 20 ans de sa sortie. On était bien assis et au sec, et ça nous a fait vachement plaisir de le revoir, surtout que ça allait bien dans le thème des vacances.

Une fois dehors, c’est de nouveau l’heure de manger. On est allés chez Paesano, une autre recommandation de Hidden Scotland. C’était bondé et ultra bruyant, mais les pizzas au feu de bois étaient délicieuses. Le choc culturel: le vin était servi dans des verres normaux, sans pied!

Après ça, on a récupéré nos gros sacs à l’hôtel et on est allés à la gare pour attendre notre train, qui partait à 23h. On était éreintés et il faisait frisquet, mais on s’est bien marrés en voyant tous les gens déguisés qui sortaient fêter Halloween en avance, la plupart complètement bourrés à même pas 22h (c’était le vendredi 29 octobre).

Enfin, notre train est prêt pour l’embarquement! C’était le début du long retour: nuit jusqu’à Londres, puis Eurostar, longue attente à Paris (on a joué à Dobble Harry Potter dans un café avec une petite fille, qui ne voulait ensuite plus partir ^^), train jusqu’à Genève, bus jusqu’à la maison! 🙂

Et pour clore cet article à rallonge, voici quelque photos du natel de José oubliées dans les articles précédents, histoire de finir sur une belle note ‘nature’ aux couleurs de l’arc-en-ciel!
De bien belles vacances, un bol d’air frais, une dose bienvenue d’Ecosse. ♥

Et voilà, maintenant que cette rétrospective de vacances est finie, je vais essayer de reprendre les autres… Et me connaissant, ce sera sûrement d’abord le voyage de l’été 2021, au Portugal et en Bretagne, car cette dernière ressemble un peu à ma chère Ecosse! 😉

See ya!

Scot21#2 Bruine et forêts

C’est parti pour la suite des aventures écossaises en octobre dernier!

Après une très bonne nuit de repos à Inverness, nous avons rejoint la gare routière au petit matin. En attendant notre bus, une locale nous a tapé la causette — mais on n’a pas tout compris. ^^ On pensait qu’elle attendait aussi le bus, mais en fait non, on a l’impression qu’elle venait là juste pour voir du monde (même qu’à 7h30, il n’y avait que nous ^^).

Nous avons pris le bus jusqu’à Cannich, un village à l’ouest du loch Ness. La nuit a laissé place au jour, les lueurs roses à l’horizon sublimant la silhouette des montagnes.
Pour se réchauffer un peu avant le départ, on a pris des chocolats chauds à l’épicerie du coin, avant de se lancer pour trois jours de trek!

L’Affric-Kintail Way est un petit trek d’environ 70 km, conçu en quatre étapes. On avait décidé de sauté la première, déjà car on avait peu de temps, et aussi car il paraît qu’elle est peu intéressante, dominée par des plantations et avec pas mal de sections sur la route.
On a donc fait environ 50 km en tout, de Cannich à Morvich.

Selfie quasi obligatoire avec le panneau 😉

On a choisi ce trek pour son bon rapport facilité/dépaysement. Il traverse le superbe Glen Affric, connu pour ses fragments de forêt calédonienne, avec très peu de dénivelé et un chemin balisé tout le long. C’était notre première marche de plusieurs jours en Ecosse, donc on ne voulait pas commencer avec un itinéraire trop exigeant. Eh bien on est très contents, car c’était exactement ce qu’il nous fallait! 🙂

Après avoir traversé le petit village de Cannich et une courte section de route, d’où on a entendu les meuglements sonores d’un troupeau de vaches, on a rejoint un large chemin au milieu d’une ancienne plantation.

Régulièrement, des red grouse (le lagopède d’Ecosse) s’envolent à notre arrivée, pour se dissimuler dans les fougères brunies par l’automne. Les sous-bois sont pleins de vie, notamment peuplés de grives et d’autres passereaux, et parsemés de petits fossés inondés et de mares.

Après un petit moment, on a fait un détour pour aller voir des ruines très en ruine et on en a profité pour faire une petite séance photo avec nos sacs à dos!

L’itinéraire nous a ensuite fait emprunter un superbe petit sentier dans la forêt jusqu’aux Dog Falls, des petites chutes d’eau sur la rivière Affric. On y a croisé des humains pour la première fois depuis le début de la rando, car il y a un parking avec plusieurs départs de marche. C’est d’ailleurs un chouette endroit où retourner une prochaine fois!

Après une petite pause ‘cookie’ au bord de la rivière, c’est reparti!
Le sentier monte un peu et nous offre rapidement une splendide vue sur Loch Beinn a’ Mheadhoin, un beau loch parsemé d’îles boisées.

Point de vue sur Loch Beinn a’ Mheadhoin

Le chemin longe la rive sud du loch. Partout, des pins, des bouleaux, des lichens, mousses et fougères, et plein de champignons! Des rouges, des orange, bruns, noirs, blancs, des minuscules et des énoooormes!

Glen Affric est connu pour ses magnifiques Scots pines (pins sylvestres), dont certains très anciens (appelés “granny pines”, huhu). C’est l’une des rares vallées où on trouve encore des vestiges de la forêt calédonienne, qui recouvrait autrefois quasi toute l’Ecosse.

On dit même qu’à l’époque, un écureuil roux pouvait voyager de Lockerbie (vers Dumfries, tout au sud de l’Ecosse) jusqu’à Lochinver (en Assynt, le nord-ouest) sans jamais toucher le sol, tant les forêts formaient alors des ensembles connectés.

Au fil de la marche, on s’émerveille toujours autant devant la richesse du sous-bois. La bruyère, les mousses, les arbustes… J’imagine des botanistes en train de faire des inventaires, avec leurs quadrats débordant de vie. Je me vois aussi passer la journée là avec l’objectif macro. Toutes les plantes, toutes les possibilités! Dans les fossés, sur chaque vieille souche, se dévoile tout un monde.

La seule chose qui aurait pu rendre la journée encore plus belle, ç’aurait été un peu de lumière! Contrairement aux prévisions météo (soleil-nuages), il a beaucoup bruiné. Après manger, on a donc enfilé les pantalons de pluie, qui ne nous ont quasi plus quittés du trek!

En fin d’après-midi, on a atteint le bout du loch Beinn a’ Mheadhoin, près duquel se trouve également un parking, le tout dernier du trek. On a donc recroisé quelques familles, venues admirer les quelques rapides de la rivière Affric.

On est ensuite passés devant le majestueux Affric lodge, qui se trouve au bord est de notre second loch du trek: le magnifique loch Affric. Dans la bruine et l’obscurité qui approche, j’imagine à quoi peut bien ressembler l’intérieur du lodge. Sûrement de la moquette et des banquettes bien cosy pour siroter un whisky, avec vue sur le loch.

On admire la belle étendue d’herbe plate où paissent des poneys, en se disant qu’il faut gentiment qu’on cherche un endroit où planter la tente.

On voit bien quelques emplacements sur le bord du chemin, mais rien de bien fou-fou. On commence à explorer, et on trouve finalement un chouette coin entre loch Affric et le petit loch Salach a’ Ghiubhais.

Et ça tombe bien, parce que le vent se lève avec force, la nuit tombe, puis la pluie décide de faire son apparition.
On a mangé dans l’auvent, heureux d’être à l’abri des éléments et d’avoir passé une si belle première journée de trek dans un endroit si beau. ♥

On a mangé des plats déshydratés de la marque trek’n eat. On en avait déjà goûté deux lors d’un bivouac dans le massif de la Chartreuse plus tôt dans l’année et on avait été agréablement surpris, donc on pensait naïvement qu’ils étaient tous délicieux. ^^’ Ce soir-là, on a donc dégusté un délicieux Tikka massala, mais aussi un horrifiant curry au goût de médicament à l’ananas. Oh well!

Cela n’a pas entaché notre bonne humeur, et on s’est endormis dans la tente ballottée par le vent…
La suite une prochaine fois! 🙂

Scot21#1 Mission n°1: rallier Inverness

Une petite voix me souffle que je devrais rattraper mon retard bloguesque chronologiquement, en commençant par raconter nos vacances en Suisse de l’été 2020 ou les petites escapades à la montagne de ces deux dernières années covidées, mais non, rien à faire, j’ai envie de causer “Ecosse”! ^^

Une des premières photos “Nikon” des vacances

En plus, en ce moment je rêve à fond de grandes randos, et je me perds chaque soir sur des récits de randonneurs sur le site de Walk Highlands, ce qui m’a donné envie de me replonger dans notre marche écossaise d’octobre dernier. Mais avant de commencer la marche, il fallait déjà qu’on arrive à Inverness!

On n’avait pas envie de prendre l’avion (avant tout pour le climat, donc, pas pour le plaisir de payer plus cher et mettre plus de temps ^^), donc on a rallié l’Ecosse en train — et puis, l’annulation de mon vol de retour en 2018 m’avait montré que ce n’était pas si terrible de rentrer par la terre ferme, donc je voulais re-tester l’expérience de mon plein gré. ^^’

On a donc commencé notre périple en transports publics: bus, train de Genève à Paris, changement de gare en RER (l’étape la plus relou du voyage), puis l’Eurostar jusqu’à Londres!
On avait du temps avant notre train de nuit, donc on est allés manger chez Zizzi, une chaîne de pizzeria qu’on aime bien — c’est un peu devenu la tradition d’y passer quand on va au Royaume-Uni.
On a mangé puis flâné dans les rues londoniennes avec plaisir. J’avais initialement rêvé d’aller voir une comédie musicale pour passer la soirée, mais on a bien fait de ne pas réserver de billets, car l’Eurostar a eu du retard et on ne serait jamais arrivés à temps!

Et puis, c’est gentiment l’heure de s’installer dans le Caledonian Sleeper, le train de nuit reliant Londres à l’Ecosse!
Vu le prix des couchettes, on avait juste réservé des sièges, et c’était vraiment peu confortable, très froid, et bruyant à cause du moteur. Eh oui, vu que plein de trains britanniques roulent au diesel, on se dit que la prochaine fois on prendra peut-être un bus de nuit, bien moins cher et similaire en confort… Mais c’était néanmoins très efficace, et on est arrivés à Glasgow au petit matin. C’était une semaine avant la COP26, et il y avait partout des autocollants “Thank you for travelling by train”!

Seulement voilà, on n’était pas encore à Inverness… Eh oui, car au moment de réserver nos billets de train, le Caledonian Sleeper pour la “capitale des Highlands” était déjà complet! On s’est donc rabattus sur Glasgow, et pour avoir plus de liberté et ne pas passer plus de 24 heures d’affilée dans des trains, on a loué une voiture juste pour une journée, le temps d’explorer un peu en route pour Inverness!

Eh bien on n’a pas regretté, car on a passé une superbe journée et vu de très chouettes coins (et écouté la radio “Gold UK” dans la voiture, qui semblait prendre des chansons tout droit sorties de nos playlists préférées!)! 🙂

Après un peu d’autoroute et un stop “petit-déj” chez Costa (notre autre chaîne britannique habituelle pour les pauses cafés sur l’autoroute ^^), on a fait notre premier véritable arrêt à Garry Bridge, vers Killiecrankie, un coin que j’avais toujours rêvé de visiter, d’autant plus en automne!

On a fait une magnifique petite marche vers Linn of Tummel, une belle opportunité de se dégourdir les jambes après tous ces trajets assis. Et je me suis fait plaisir en prenant plein de photos, ce qui me démangeait depuis un moment!

River Garry

Les couleurs d’automne étaient vraiment magnifiques, et on a vu nos premières (et seules?) vaches Highlands des vacances.

José qui me prend en photo pendant que je prends des photos! 😉

Partout, des fougères, des pins, des eaux tourbeuses brunes, des champignons et un superbe tapis de feuilles mortes. Vraiment beau, et vivifiant!

Vers Linn of Tummel, on est tombés sur un mémorial pour la reine Victoria, commémorant une visite en 1844. On a encore marché jusqu’au Coronation bridge, avant de faire demi-tour.

José sur le Coronation bridge

On a retracé nos pas et profité du soleil pour faire une mini séance photo sur une plage de galets, puis on a marché jusqu’au Garry footbridge, qui offre une superbe vue sur la rivière. Un rouge-gorge très sympa m’a laissée l’approcher, jusqu’à ce que l’arrivée d’un chien finisse de le convaincre de s’envoler.

Nos estomacs commençant à rouspéter, on a repris la voiture pour cinq minutes jusqu’à Pitlochry, un village mignon comme tout qui me rappelle de bons souvenirs car je m’y était arrêtée avec Lairig (club de rando d’Aberdeen) pour manger des fish & chips au retour d’un weekend. Et justement, on a pris de délicieux fish & chips chez McKays, qu’on est allés dévorer sur l’aire de pic-nic de Killiecrankie.

Pour digérer, on est allés jeter un coup d’oeil au “Soldier’s leap”: lors de la bataille de Killiecrankie, en 1689, un soldat britannique aurait sauté une distance de 5.5m entre deux rochers pour passer de l’autre côté de la gorge et échapper à ses poursuivants jacobites!

Puis on a repris la route vers le nord. Certaines montagnes des Cairngorms étaient saupoudrées de neige, l’ambiance était magique. Je n’ai malheureusement pas longtemps profité du paysage, car entre le manque de sommeil et le doux bercement de la voiture, je me suis endormie comme un loir. Je me suis quand même réveillée pour un arrêt rapide à Carrbridge, où on a admiré le fameux Old Packhorse bridge, soi-disant le plus vieux pont de pierre des Highlands.

Old Packhorse bridge

Et enfin, c’est l’arrivée à Inverness! On rend la voiture de location, on s’installe dans notre auberge un peu glauque, on fait notre auto-test covid obligatoire, puis on ressort pour un chouette repas dans un pub.

Fatigués par notre courte nuit dans le train, on n’a pas fait long feu le soir. On est allés déposer nos affaires superflues pour le trek dans un ‘Stasher’ (un système de consignes à bagages qu’on trouve dans des hôtels, magasins, etc.), puis dodo!

Et voilà, c’est enfin le bout de cet article à rallonge. Dans le prochain épisode, je vous raconterai le début de notre randonnée le long du magnifique Affric-Kintail Way! 🙂

Sheltie19#30 The End

Hello!
Ça y est, voici venu le dernier article de la rétrospective shetlandaise (plus d’un an après le retour de ces vacances, eh oui, j’ai pris mon temps). En gros, il ne me reste qu’à vous montrer quelques photos prises avec mon natel et que je n’avais pas pris le temps de caser dans un autre article, ainsi que deux petites vidéos! Allez, c’est parti pour plein de petits trucs qui n’ont rien à voir les uns avec les autres!

Coucher de soleil au camping de Levenwick

On commence avec une photo des superbes “nouveaux” billets de 10£ de la Royal Bank of Scotland, sortis en 2017. En 2016, j’avais eu droit à la sortie d’un superbe nouveau billet de 5£, avec un portrait de Nan Shepherd et des poissons, mais le 10£ est tout aussi magnifique, avec deux belles loutres! Et j’adooore quand il y a des dessins d’animaux sur la monnaie ou les billets. Je me réjouis donc de voir le prochain billet de 20£ (qui va sortir ou est sorti en 2020), qui normalement aura des écureuils! 🙂

Loutres!

Un autre grand bonheur des vacances, en plus de s’émerveiller devant la monnaie (et de s’amuser à trier ses pièces par date pour voir l’évolution du profil d’Elizabeth II ^^), c’est de goûter les bières locales — choisies exclusivement sur la base de leur étiquette, of course. Les 60° North et Azure de la brasserie de Lerwick étaient plutôt pas mal, si je me souviens bien, ainsi que Dark Island, une bière des Orcades que José aime beaucoup. Et puis il y a Birds & Bees, une bière brassée près de Stirling, qui a remporté la palme de l’étiquette la plus jolie des vacances. D’ailleurs, la bouteille vide trône encore sur la bibliothèque!

Ces vacances à Shetland étaient nos troisièmes en mode “road trip + camping” dans les îles britanniques. Pour tous ces voyages, on a été accompagnés par de fidèles sacs de couchage (empruntés à mes parents, car leurs sacs — ultra vieux et qui perdent gentiment leurs plumes — ont le chouette avantage de pouvoir s’accrocher pour ne former plus qu’un seul grand sac de couchage)… mais qui, d’après leur étiquette, ne sont pas adaptés pour Shetland! A vrai dire, Shetland n’apparaît même pas sur la carte (et de manière générale, l’Ecosse a une forme ultra bizarre), mais on suppose que l’archipel serait en blanc, comme les Alpes, les Orcades et le Grand Nord. Quoiqu’il en soit, on a de loin pas crevé de froid, surtout qu’il a fait pas mal chaud durant ces vacances.

Dans les rues de Lerwick, on a rencontré une chèvre en train de lever des fonds, et en plus elle s’appelait Connor, quasi comme mon oncle Conor.

Le cake, c’est la vie. Et qu’est-ce qu’on a mangé de délicieux cakes durant ces vacances! Ci-dessous à droite, une part gigantesque de gâteau au café, dans le tea-room le plus septentrional du Royaume-Uni, sur Unst. Pour notre plus grande honte, c’est la première fois de notre vie qu’on n’a pas réussi à finir une part de cake… Pour le coup, on avait vraiment eu les yeux plus gros que le ventre, car on venait de manger une délicieuse soupe aux poivrons avec des petits sandwiches (typique lunch British). Mais on n’a pas résisté, le cake avait l’air trop bon…

Au Royaume-Uni, en plus de l’excès de cake, je vois souvent ma consommation de thé exploser, sans doute à cause de l’atmosphère et de la bruine. En plus, dans le camping de Levenwick, il y avait une tasse de l’Université d’Aberdeen, héhé!

Shetland, plus encore qu’ailleurs en Ecosse, n’a pas un méga super réseau de téléphonie et internet. Du coup, on voit souvent des messages rigolos à ce sujet dans les cafés et restaurants, comme ici au Victoria’s Vintage tea room (le tea room le plus au nord du Royaume-Uni, je le rappelle, car apparemment c’est vraiment une information capitale, d’ailleurs c’était écrit absolument partout, même sur les serviettes, donc impossible de l’oublier): “Our wifi likes playing hide and seek – sometimes it’s there and sometimes it’s not!

L’Ecosse, en plus des incroyables paysages, de la pub food, de la musique, de la faune et flore de ouf et de la lumière, on aime bien y aller souvent car, soi-disant, il n’y fait pas trop chaud en été. Sauf qu’à chaque fois qu’on y est, bah il y a des records de chaleur. On avait eu droit à 30°C sur l’île de Skye en 2016 (ce qui créait un contraste saisissant avec l’eau quand on avait le courage de se baigner, car celle-ci était plutôt autour de 14°C), et à Shetland on a vu le thermomètre pointer à 26°C! Pourtant, quand on cherche sur Google, la température max annoncée en août (le mois le plus chaud) est plutôt de 13-15°C. Bon, on ne va quand même pas se plaindre, mais on ne s’y attendait vraiment pas!

En plus de scruter la température, un autre jeu favori des road trips c’est… de repérer les panneaux annonçant des financements de l’Union européenne! Pas difficile: en Ecosse, il y en a partout — en plus ou moins bon état et plus ou moins récents. ^^

Vu sur Foula
Vu sur Yell, dans un mini camping dont on ignorait l’existence et dans lequel on se serait bien posés un moment!
Vu sur le drakkar exposé vers Haroldswick, sur Unst

Au début des vacances, avant de prendre le ferry pour Shetland, on est passés au Waterstones d’Aberdeen — qui avait d’ailleurs déménagé depuis 2016. J’avais prévu d’y acheter plusieurs livres que je rêvais de lire depuis un moment mais que je ne trouvais pas en e-book, où dont la couverture était tellement belle que je les voulais en papier. Eh oui, car les livres de Waterstones ont souvent des couvertures magnifiques! Rien que de marcher dans les rayons rend heureux, tellement c’est coloré. En plus, il y a toujours des citations affichées par-ci, par-là.

Parmi mes achats de ce jour figure “The Salt Path”, de Raynor Winn, un livre que j’ai absolument adoré. C’est l’histoire — vraie — d’un couple de quinquagénaires qui sont expulsés de leur maison suite à une injustice terrible du système de… justice britannique, et qui se retrouvent sans emploi, tout ça la même semaine où ils apprennent que le mari a une maladie incurable. Ils décident alors de se lancer sur le South West Coast Path, la randonnée la plus longue du Royaume-Uni (que j’ai vachement envie de faire depuis un bail, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai acheté le bouquin), qui fait notamment le tour des Cornouailles. C’est poignant, c’est bien écrit, et c’est du “Nature writing”, mon genre préféré. C’est aussi l’un des seuls bouquins lus durant ces dernières années qui ne se déroule pas en Ecosse, haha! J’ai eu une grosse période où je ne lisais quasi que des autobiographies de gens ayant tout lâché pour aller vivre sur des îles écossaises: “Island on the Edge: A Life on Soay”, d’Anne Cholawo, que je recommande à fond; “Island Wife”, de Judy Fairbairns, où j’ai un peu moins croché; “The Outrun”, d’Amy Liptrot, le livre qui m’a lancée dans le genre et que j’ai adoré; ou encore “Sea Room”, d’Adam Nicolson, qui m’a à la fois énervée et assez plu — je le trouvais trop prétentieux par moments, j’avais l’impression de lire “Les Confessions” de Rousseau.

Un proverbe que j’adore et que j’aime balancer à chaque averse depuis des années, bien avant de savoir que c’était écossais. Je l’avais lu pour la première fois dans le magazine “La Salamandre”, et depuis il est resté bien ancré.

L’été dernier, c’est aussi l’été où j’ai essayé de faire quelques prises vidéo… pour un effet plutôt mitigé, haha! En voici quand même deux. La première a été prise sur l’île de Noss. Je prenais en photo un macareux tout maladroit et hésitant qui n’arrivait pas à rejoindre un petit replat de la falaise, et je me suis dit que j’allais aussi le filmer. En oubliant bien sûr de retourner l’appareil (car je prenais des photos verticales)… Le puffin va-t-il réussir à rejoindre ses potes à l’étage inférieur? Suspense…

Et puis voici une petite compilation de quelques moments “wildlife” des vacances! Je vous conseille de couper le son, car le vent qui hurle dans le micro, ce n’est pas super intéressant – ni agréable pour les oreilles. Au programme: phoques très curieux sur Foula, fous de Bassan de Noss, jeune traquet motteux, loutre en plein repas, et bien plus!

Et voilà, cette rétrospective est finie, et ça me fait un petit pincement au coeur! L’Ecosse me manque en ce moment, et j’ai adoré pouvoir revivre ces vacances en écrivant ces articles. Mais je vais enfin pouvoir m’attaquer à une foule d’articles en attente… Des sorties en montagne, des vacances en Suisse et, bien sûr, une tonne de libellules! 🙂

Et puis, je pense déjà au prochain voyage… Je rêve d’une combinaison Glasgow, Arran, Islay, Jura et Colonsay… Peut-être au printemps prochain, si la situation le permet!

A bientôt! 🙂

Scot18#12 Sunshine on Leith

Bonjour!
Avant une imminente avalanche de photos de libellules (je rentre de trois magnifiques jours de terrain, quoique bien éreintants à cause de la canicule) et de Madère, il est temps de finir cette rétrospective des vacances écossaises 2018, qui ont commencé et fini à Edinburgh.

The Hostel

A l’aller, je ne faisais que passer: j’avais directement pris la direction de Waverley Station pour sauter dans le train pour Glasgow. Au retour, j’ai dormi une nuit à The Hostel, une auberge juste en face de la gare Haymarket — parfait pour aller à l’aéroport en tram.

J’avais déjà eu l’occasion de visiter pas mal la capitale en 2016, mais je n’avais toujours pas vu le pittoresque Dean Village. C’est donc par ça que j’ai commencé.

En allant à Dean Village, j’ai vraiment eu l’impression d’entrer dans une carte postale grandeur nature. Et c’est tellement calme: pas de pub, pas de magasin. Et pas franchement d’habitants dehors, de ce que j’ai pu constater. Juste quelques touristes en train d’admirer l’architecture locale et la rivière.

Puis j’ai continué ma balade le long du Water of Leith Walkway, une sorte de voie verte pour piétons et cyclistes qui fait en tout plus de 15 km et se termine à Leith, au port. C’est vraiment un chemin génial, qui passe par des coins boisés, des parcs, de jolis quartiers. Je trouve super qu’il y ait un tel parcours en ville qui donne l’opportunité d’échapper au tumulte urbain de certaines rues.

Le Water of Leith Walkway se rejoint de vraiment plein d’endroits. Il y a régulièrement des escaliers qui permettent de remonter dans les rues, et beaucoup de panneaux pour indiquer le parcours.

Le chemin est devenu de plus en plus animé au fur et à mesure que je me rapprochais de Leith. Beaucoup de gens à vélo en train de rentrer du boulot, des promeneurs de chiens, et même des familles jouant dans la rivière. Ça fait plaisir de voir que le coin est vraiment utilisé par la population, ça m’a fait penser au bord de l’Aire.

Edimbourg a pas mal d’horloges stylées un peu partout!

En arrivant à Leith, j’étais crevée. J’avais eu la fausse bonne idée de mettre des petites chaussures, car il faisait super chaud et que j’avais déjà passé trois semaines à porter mes grosses chaussures de marche, mais je ne l’aurais clairement pas fait si j’avais imaginé marcher autant cet après-midi. Mes pauvres pieds tout fatigués avaient besoin d’une pause, donc je me suis offert une bonne glace en observant un peu le quartier, très vivant, avec plein de chouettes terrasses.

Il m’a fallu ensuite rentrer à pied jusqu’à Haymarket, en passant cette fois par la ville. Une fois arrivée à bon port, je découvre sans trop de surprises que j’ai de terribles cloques. J’avais prévu d’aller à une ceilidh le soir, mais j’ai finalement changé d’avis, car je ne vois pas comment j’aurais pu danser. Ce fut donc ma seule déception des vacances: pas de ceilidh! J’étais à Ròn Mara trop tôt pour celle de Tarbert, je n’avais pas de transport pour rentrer de celle de Tobermory, et mes pieds m’ont abandonnée à Edimbourg. Mais ce n’est que partie remise! 😉

Après une petite marche dans la fraîcheur de la nuit puis une soirée tranquille à l’hostel à discuter avec les filles partageant ma chambre (parenthèse: pendant ces vacances, j’étais toujours la dernière du dortoir à me coucher lorsque je dormais en auberge de jeunesse, et la première à me lever, et pourtant je me forçais à aller au lit plus tôt pour ne pas déranger, j’en revenais pas ^^), j’ai passé ce que je croyais être ma dernière nuit de ces vacances.
Le lendemain, j’avais encore toute la journée devant moi, donc j’ai flâné dans Old Town, fait le tour d’un chouette Farmer’s market (où j’ai acheté du chocolat au whisky), fait du lèche-vitrine,… Je n’ai pas sorti l’appareil photo, puisque j’ai déjà énormément de clichés d’Edinburgh, mais j’ai quand même photographié quelques bêtises avec mon natel.

Un truc qui m’a marquée, c’est que les boutiques Harry Potter avaient poussé comme des champignons depuis ma dernière visite, en 2016. Il y en avait absolument partout. Et comme pour chacun de mes passages dans la capitale écossaise, je n’ai pas pu résister à un petit saut au National Museum. Je suis retournée voir les Chessmen de Lewis et j’ai cherché d’autres artefacts archéologiques dont m’avait parlé Ed, parfois en vain (c’est tout de même un sacré labyrinthe, ce musée).

*** Avertissement: gros pavé en vue ***

Après un peu de shopping sur Princes street, je me pose dans un café pour une bonne part de cake et un moccha, et c’est là que je reçois un mail d’EasyJet m’annonçant que mon vol a tout bonnement été annulé. Oups! Je file à l’aéroport pour voir ce que je peux faire, mais après deux heures de queue au Customer Service (alors que j’étais dans les huit premières personnes, c’est dire l’efficacité…), je découvre qu’EasyJet ne peut absolument rien pour moi: la solution proposée la plus rapide était de rentrer le… mardi, en passant par Manchester. On était donc samedi après-midi, et je devais bosser le dimanche soir à Genève. Le wifi de l’aéroport n’étant gratuit que deux heures (et ayant donc expiré d’ici à la fin de la queue), j’appelle Fintan et José, qui me cherchent d’autres options, mais il n’y a vraiment aucun vol. Je réserve donc un bus de nuit pour Londres, puis José me réserve un vol Gatwick-Genève pour le dimanche… juste avant que les employées du guichet EasyJet m’apprennent que ce vol n’était pas disponible dans leur système, ce qui signifie en gros qu’ils font de l’overbooking. Effectivement, le check-in n’est pas possible, ce qui ne sent pas bon du tout. L’autre possibilité, c’est l’Eurostar, mais il y a un problème avec un poste de contrôle SNCF à Paris, ce qui fait que j’allais ensuite être en rade là-bas, sans train pour Genève.

Bref, chaque chose en son temps. Je retourne en ville, je mange, je prends mon bus de nuit. Et là, les choses commencent à s’arranger. Nous sommes tellement nombreux à aller à Londres qu’il y a finalement deux bus: un qui fait plein d’arrêts, et un qui va direct à Londres, et dans lequel j’embarque avec tous les autres qui vont jusqu’à la gare routière de Victoria. Résultat: on arrive à Londres à 5h30 au lieu de 7h du matin, magie! Eh oui, l’espoir renaît, car je savais qu’il y avait un Eurostar à 7h18 allant directement jusqu’à Lyon, sans passer par Paris. Je vole hors du bus, oubliant ma gourde derrière moi, pour découvrir que toutes les stations de métro et gares voisines sont fermées… pour cause de course cycliste. Quelle poisse! Je trouve un taxi, qui heureusement accepte les cartes de crédit (car bien sûr je n’avais plus de cash, et le distributeur de l’aire d’autoroute sur laquelle nous nous sommes arrêtés avec le bus à 2h du mat ne marchait pas…), et on commence notre route dans le labyrinthe des routes fermées et tronçons bouclés pour l’événement sportif.

Oh miracle, j’arrive à la gare internationale de Saint Pancras, je cours jusqu’au guichet et il reste des places en deuxième classe pour Lyon, pour 192£. Ouf, ouf, ouf. Je passe la sécurité et j’ai même le temps de souffler un peu avant d’embarquer pour mes 6 heures de train. Et quel merveilleux trajet en train, tellement confortable, avec même des cookies Michel & Augustin au wagon-restaurant (j’ai toujours l’impression de rentrer à la maison quand j’en mange). Dès que j’ai aperçu l’eau verte du Rhône par la fenêtre, j’ai encore plus eu l’impression d’être chez moi. José m’a fait une surprise en allant me chercher à Lyon, et en un rien de temps on était à Genève, avec “seulement” 20 heures de retard sur mon plan de base.

Bref, c’était un peu l’épopée pour rentrer, et j’ai eu sacrément mal à la nuque à cause du stress et de la nuit dans le bus, mais c’était finalement plutôt simple et rapide, surtout grâce à l’enchaînement d’aides providentielles venu contrer la succession de pépins. La plus grosse difficulté, ça aura surtout été de me faire rembourser par EasyJet, des démarches dont je me serais bien passée… Je suis donc bien contente de ne pas avoir à prendre l’avion pour les vacances de cet été!

C’était un peu dommage de finir les vacances sur cette note stressante, mais ça n’a certainement pas suffi à gâcher ces trois merveilleuses semaines passées en Ecosse! D’ailleurs, alors que le bus de nuit s’éloignait d’Edimbourg, je ressentais déjà ce sentiment de plus en plus familier du douloureux manque d’Ecosse…
Bon, et pour finir, voilà quatre photos prises à Glasgow au début de mon séjour:

Ça y est, Scotland#2018, c’est fini!
Je vais enfin pouvoir vous parler des superbes vacances de Pâques à Madère… mais l’Ecosse repointera vite le bout de son nez, car dans trois semaines on part direction Shetland, yihaa! J’ai vraiment beaucoup trop hâte. 🙂
See ya!

Scot18#9 Mo Dhachaidh

Bonjour à tous!
C’est parti pour le début du récit de mon deuxième WWOOFing de l’été 2018. Je suis restée une semaine à Lochdon, sur Mull, et j’y ai vécu une expérience très différente de mes précédents séjours dans des fermes. C’est ce que j’adore aussi avec le WWOOFing, il n’y a pas deux aventures pareilles, c’est toujours unique.

Les maisons colorées de Tobermory

Je suis arrivée un matin par bus. Comme d’habitude, je devais descendre à un arrêt bizarre et, comme d’habitude, j’ai failli le rater. Heureusement, je connaissais déjà un peu Mull et je savais plus ou moins où j’allais, donc j’ai pu lancer au chauffeur un “Wait, isn’t that Lochdon?!”, il a planté les freins et m’a laissée descendre au milieu de la route, haha. Au bord de la route, je trouve un petit stand avec des patates, des oeufs et quelques légumes en vente en self-service. A côté, un panneau indiquant “Mo Dhachaidh”, soit le nom de la micro-ferme où j’allais. J’ai appris plus tard que c’est un nom très commun, qui signifie “My home”. J’ai remonté une jolie petite allée de gravier jusqu’à une maison bleue bordée de rangées de légumes.

La ferme bourdonnait d’activité, entre les poules et les canes qui se baladaient et les WWOOFeurs au travail. Eh oui, car je n’étais pas seule à Mo Dhachaidh. Tout d’abord, j’ai rencontré Ohava, une Israélienne qui wwoofe pour la première fois… et en famille! Avec son mari, Dov, et leurs trois filles (dont la plus grande, Noam, avait alors 11 ans).

Puis j’ai fait la connaissance de Liz, la proprio, qui gère le terrain avec son mari, Martyn. Ils ont vécu pendant des années à Oban et rêvaient de trouver une maison avec un grand jardin où cultiver quelques légumes et prendre le temps de faire de l’artisanat (Liz est une pro du tricot). Finalement, il y a cinq ans, ils sont tombés sur Mo Dhachaidh, qui est plutôt une petite ferme, donc le travail de la terre leur prend beaucoup plus de temps que prévu à la base. Lors de ma visite, c’était le premier été où ils essayaient de vraiment vendre leurs produits, donc c’était pas mal stressant pour Liz, surtout qu’elle découvre un peu tout au fur et à mesure, en apprenant sur le tas (et en regardant des émissions de jardinage le soir, grâce auxquelles j’ai d’ailleurs appris plein de trucs). Ça demande un sacré courage, mais je trouve qu’ils se débrouillent super bien!

Liz m’a montré ma chambre puis j’ai aidé à préparer le repas de midi en concoctant mon premier houmous fait maison. Dans la salle à manger, il y avait aussi Gloria, nouvelle wwoofeuse venue d’Argentine, qui pilait du thé vert (Liz vend du matcha sur internet). Après le repas, c’était l’heure de jardiner! J’ai d’abord cueilli de la roquette avec Gloria avant de rejoindre les Israéliens pour préparer de nouveaux “beds” (parterres) et y planter du chou kale, des betteraves et du quinoa. Une fois le travail de la journée terminé, Liz m’a fait visiter le reste de la propriété, derrière la maison. Leur terrain monte jusqu’au sommet d’une petite colline, où se trouve une éolienne. Il y a des arbres fruitiers, des arbres à thé, des framboises et aussi un petit bois. On trouve aussi un petit ruisseau, dont l’eau est utilisée pour l’arrosage. Et bien sûr, le coin des poules et canes.

Ma première soirée à Lochdon a été plutôt spéciale, mais super, super chouette. Liz et Martyn allaient à Tobermory pour manger avec leur fils aîné, qui bosse comme guide touristique et amenait justement des clients sur Mull. Afin de laisser les Israéliens en famille, Gloria a proposé qu’on aille également toutes les deux à Tobermory pour visiter et manger un morceau. J’ai accepté avec plaisir, car j’avais vraiment envie de revoir Tobermory et, aussi, de passer une petite soirée au pub. Eh bien c’était génial, on a passé un super moment et mangé une bonne pizza, ha! Lors du trajet du retour, on a aussi pu admirer un magnifique coucher de soleil.

Le lendemain matin, j’ai été réveillée plus tôt que prévu par un boucan pas possible causé par la famille israélienne. Ils étaient très sympas et je m’entendais bien avec eux mais, il n’y a pas à dire, c’était parfois fatigant, surtout les repas du soir et les crises matinales de la benjamine, Alona (une véritable drama queen).

Puisque j’étais debout tôt, j’en ai profité pour aller me balader sur la colline, au milieu de la mousse et des fougères recouvertes de rosée.

La vue depuis la colline

Après une sympathique journée de jardinage passée en grande partie à planter des haricots (et à trouver des bâtons pour servir de tuteurs) avec Gloria, je suis allée me promener dans les environs en fin d’après-midi, vers le loch Don. Une sculpture de loutre en bois, une petite église perdue dans la forêt, une route déserte longeant le loch,… C’était très sympa, mais vu qu’il était tard je n’ai pas eu le temps d’aller très loin (ce n’était que partie remise), et je suis rentrée pour manger puis continuer un dessin commencé à Ferry Wood.

Les journées à Mo Dhachaidh étaient vraiment chouettes. Je passais bien sûr beaucoup de temps dans le jardin, notamment à ramasser des patates, mais j’avais quand même pas mal de temps libre pour écrire, me balader et dessiner. J’ai d’ailleurs déniché dans la bibliothèque de Liz et Martyn un super livre pour apprendre à dessiner plein de noeuds celtiques différents, alors j’en ai bien profité. J’ai partagé tout mon attirail de papeterie avec les filles aînées de la famille israélienne, donc on passait des heures à bosser ensemble sur nos carnets respectifs. J’ai ainsi appris que Tipp-Ex en hébreu se dit… Tipp-Ex! 😉

J’ai aussi eu l’occasion de beaucoup cuisiner et d’apprendre plein de nouvelles recettes. J’ai fait notamment du pain, du beurre vegan, une soupe de lentilles version argentine,… Et j’ai vraiment bien mangé. Martyn adorait cuisiner le repas du soir et il concoctait des trucs délicieux. Le top du top: du haggis végétarien, avec cranachan en dessert (minus le whisky, pour les enfants ^^). Certains soirs, après le repas, on regardait des documentaires de la BBC. Il y avait bien sûr les émissions de jardinage, mais également une autre, ouvertement indépendantiste, avec une présentatrice écossaise qui allait rendre visite à des nations nordiques ayant davantage d’indépendance que l’Ecosse pour aller glaner des conseils sur comment gagner en autonomie. J’ai vu les épisodes sur l’Islande et les Îles Féroé, c’était pas trop mal.

Le dimanche, on avait congé, et il y avait une démonstration de cornemuse et de danse écossaise à Duart Castle, un château pas loin où bosse Martyn à temps partiel comme guide. On a décidé d’y aller avec Ohava et Gloria. Comme les transports publics, sur Mull, ce n’est pas trop ça, on y est allées à pied. Heureusement, les routes ne sont pas trop fréquentées, donc c’était assez tranquille.

Jusqu’ici, je n’avais vu le château que depuis le ferry, donc ça m’a fait vraiment plaisir d’aller y jeter un coup d’oeil de plus près. Duart Castle appartient au clan MacLean, et le laird (le chef de clan, en gros) et sa famille habitent encore dedans. Du coup c’est assez drôle de le visiter, il y a plein de photos de famille au mur, des portraits, et les petites filles qui jouent dans la cour. Bien sûr, la partie réellement habitée ne se visite pas, mais ça doit quand même être bizarre d’avoir des touristes chez soi. Il doit aussi faire pas mal froid, car ça n’a pas l’air évident à chauffer. Et à entretenir, un cauchemar. Le clan est d’ailleurs toujours à la recherche de dons pour les nécessaires travaux.

Un autre château en chemin, d’un autre style, plutôt manoir: Torosay castle

Un château entouré de brume et des moutons… Il ne manquait qu’un joueur de cornemuse en kilt pour faire plus écossais! 😉

J’adore ce côté mystique qu’apporte le brouillard. Je voyais les nuages envelopper la colline et se déplacer à toute vitesse (pour des nuages, on s’entend), comme un dragon tranquille ondulant dans le paysage.

On s’est chopé un peu de bruine durant la marche, mais rien de bien grave. On est arrivées un peu tôt pour la musique et la danse, donc on a mangé au petit tea-room/boutique du château. Je me suis offert un délicieux coffee cake au glaçage de OUF en dessert. Oh yum. Vive les cakes British!

Puis on a visité le château. A 13h30, il y avait la démonstration dans la cour. Le Mull and Iona Pipe Band nous a offert un concert bien sympa. C’était très intergénérationnel, très cool. Les joueurs de tambour font tourner des petits pompons en laine colorée entre chaque coup, c’est marrant. Et un jeune garçon a fait un solo de cornemuse incroyable, il était vraiment doué!
Puis on a eu une démonstration de Scottish Country Dance. Je me réjouissais, puisque j’en ai fait durant mon semestre à Aberdeen et que j’adorais. J’ai été surprise de voir que les danseuses étaient des filles super jeunes, mais qu’est-ce que c’était chou!

Une fois les démos finies, on a fini la visite du château. Depuis le dernier étage, on a une belle vue sur la baie, pour regarder les allées et venues des ferries. A marée basse, on aperçoit aussi le “Lady’s rock”, un rocher auquel un des précédents chefs de clan (il y a fort longtemps) avait attaché sa femme pour qu’elle se noie, car elle ne lui avait pas donné d’héritier. Sauf qu’elle a réussi à s’échapper, alors que le mec allait annoncer sa mort partout en se trimballant un cercueil vide. Bref, une histoire très romantique.

Puis on est rentrées à Lochdon, après un jour de congé bien rempli! J’ai bien sûr encore plein de trucs à raconter, mais c’est l’heure d’aller dormir. 😉

Je vous laisse avec cette photo de Martyn qui part au boulot, avec son kilt. 😉
A bientôt pour le prochain épisode

Scot18#1 La maison sur la colline

Bonjour à tous!

Aujourd’hui, je commence la rétrospective de mes vacances en Ecosse de l’été dernier. C’était la première fois que je repartais seule depuis mon voyage en Nouvelle-Zélande, et j’avais envie d’en profiter pour faire à nouveau un peu de WWOOFing.

La toute première photo des vacances

En juillet 2018, j’ai donc atterri à Edimbourg, embarqué dans le train pour Glasgow et pris un bus direction la péninsule du Kintyre. Déjà là, c’était l’aventure, car je ne descendais pas à un arrêt de bus officiel, mais à North Beachmore, aussi connu en tant qu'”arrêt des alpagas”. Enfin, surtout connu des chauffeurs de bus qui habitent à Campbeltown, le terminus de la ligne. Moi, j’ai eu droit à un chauffeur de Glasgow, et en presque 4 heures de trajet, il y avait le temps d’oublier mon arrêt spécial et paumé… Bref, je suis finalement descendue en catastrophe à Muasdale, le véritable arrêt le plus proche, et j’ai commencé à marcher en sens inverse au bord de la route.

La vue depuis le jardin, avec l’Irlande du Nord tout au fond, visible lors des journées au ciel bien dégagé 🙂

Après cinq minutes, Ed, mon hôte de WWOOFing, débarque avec son 4×4 électrique. Il voulait m’accueillir à l’arrêt de bus des alpagas, mais vu que le bus avait du retard, il a décidé de monter sur la colline pour voir où en était le bus. Bim, c’est bien sûr lorsqu’il est au sommet que je passais justement en bas, et qu’il a du coup remarqué mon bus qui filait tout droit sans s’arrêter devant les alpagas. Bref, il m’a récupérée sur le bord de la route et en cinq minutes, on était arrivés.

Ròn Mara, la superbe maison sur la colline, avec sa petite serre/véranda où poussent tomates, pêches et vigne!

Je découvre alors la magnifique maison d’Ed et Carina, perchée sur la colline, avec une vue splendide sur Gigha (une petite île juste en face, qui produit du très bon lait!), Jura et Islay, des îles que je rêve de visiter un jour (en hiver, lorsque plein d’oiseaux migrateurs y établissent leurs quartiers).

Ed et Carina ont designé eux-mêmes leur maison, comme leur jardin — Ed est un adepte de la permaculture, et il organise même des workshops, après avoir été notamment journaliste environnemental durant sa riche vie; Carina, elle, est médecin en semi-retraite, et elle bosse quelques jours par semaine à Tarbert, la ville la plus proche (36 km) en allant vers le Nord.
Ils ont vécu et connaissent tant de choses, et j’ai appris tellement durant mon (trop court) séjour avec eux!

Graminées dans la lumière de fin d’après-midi

Une fois installée dans la chambre de leur fils, qui étudie à Edimbourg (et qui a une chambre de ouf, avec tellement de livres intéressants, allant des dragons à l’astrophysique, avec des figurines des Chessmen de Lewis sur l’étagère — j’aurais bien aimé le rencontrer, il a l’air marrant), je suis partie explorer les environs. Une route bien raide descend jusqu’à la route principale qui longe toute la péninsule. En chemin, j’admire la mer et la côte, les montagnes de Jura, et je croise des vaches Highland.

Un membre du Death row, comme l’appellent Ed et Carina… Eh oui, car il y a régulièrement un tournus dans les vaches du voisin, puisqu’elles sont destinées à finir en steak & ale pie.
Une église au bord de l’eau
La vue sur la maison, avec une file de veaux trop mignons

Je n’ai passé que 10 jours à Ròn Mara, mais qu’est-ce que c’était chouette, et varié. Je n’ai vraiment pas eu l’impression de “travailler”, mais d’accompagner la vie de tous les jours d’Ed et Carina, de découvrir plein de trucs, d’échanger, d’apprendre, de m’émerveiller… Et de ressentir le bonheur d’être à nouveau en Ecosse. 🙂

La vue depuis la fenêtre de ma chambre. Comme les moutons du Yorkshire, les vaches semblent monter dans les hauteurs une fois le soir venu.

A Ròn Mara (qui signifie “phoque de mer” en gaélique écossais), j’ai cueilli et écossé (huhu, comme dans Ecosse) des broads beans (= des gros haricots/fèves), j’ai nourri les plantes au liquid feed fait maison d’Ed (une mixture d’algues et d’orties macérées qui sent très, très fort), j’ai tressé des oignons et de l’ail (des photos suivront prochainement), j’ai fait du canoë avec Karina, au milieu des phoques et des huîtriers-pies, j’ai fauché du bracken (fougère locale qui envahit tout et que quasi rien ne broute, sauf les cochons) avec une faux de la mort qui tue (littéralement la faux de la Mort, je mettrai aussi des photos), je me suis émerveillée devant les couchers de soleil incroyables sur Islay et Jura, et devant le ballet des abeilles et autres insectes dans le jardin, j’ai préparé du compost, j’ai fait du pesto avec des capucines, j’ai appris plein de mots en gaélique, j’ai discuté environnement, politique, culture écossaise, évolution, j’ai vu plein d’oiseaux, j’ai dessiné sur la plage, j’ai fait de la voile, j’ai réparé un vélo et poncé un mât de bateau… Bon, et j’ai pris des photos, évidemment.

Gigha au premier plan, Islay au second.
Les broad beans, que c’était un plaisir d’écosser. Ils sont tellement beaux, quand ils sont lovés dans leur cosse. Et c’est une tâche répétitive parfaite à effectuer dans le jardin, en discutant et profitant du beau temps.

J’ai aussi super bien mangé, des produits frais du jardin. Choux-fleurs, rainbow chard, broccoli, fruits rouges, salade, courgettes… J’adore cette manière de choisir le menu en se baladant dans l’immense jardin et en cueillant des trucs au fur et à mesure. Le matin, je me régalais avec des petits-déj’ de ouf: muesli, noisettes grillées, cassis ou fraises du jardin,… Ça me donne faim rien que d’y penser.

Vue depuis le salon, avec la petite île de Cara sur la droite.

Bon, j’ai encore tellement d’anecdotes à raconter et de photos à montrer, mais cet article est déjà suffisamment long, et c’est l’heure d’aller regarder le dernier épisode de la série Shetland de la BBC… histoire de rêver au moment où je reposerai les pieds en terre écossaise!

Je vous laisse donc avec une photo d’un merveilleux coucher de soleil, admiré depuis Ròn Mara. Avec, à droite, des montagnes de Jura à moitié enveloppées dans les nuages…


À pas de puffins

L’été dernier, pour la première fois, j’ai enfin pu observer de mes propres yeux les mascottes de la classe aviaire, les chouchoux clownesques du Nord, les perroquets de mer… Eh oui, je parle bien sûr des macareux moines, ou Atlantic puffins en anglais (un nom qui leur convient bien, je trouve, qui sonne rond et coloré).

Ma première rencontre avec un macareux, sur l’île de Lunga, en Ecosse

Cette espèce d’oiseau passe le plus clair de son temps en haute mer, mais rejoint la terre ferme pour la période de reproduction, nichant alors dans des terriers, notamment sur les côtes d’Islande, d’Irlande… et d’Ecosse. Ça me semblait être l’oiseau de circonstance pour le premier véritable article de ce blog, puisque j’ai décidé ce printemps de redébarquer en terres bloguesques après un long exil. 😉

Cela faisait plusieurs années que j’espérais croiser la route de puffins, mais mon timing n’était jamais bon. En Ecosse, ces oiseaux de mer font leur apparition dès fin avril dans certaines régions, et repartent début août. En juillet 2018, j’étais enfin au bon endroit au bon moment, et j’ai eu l’immense plaisir de pouvoir rendre visite à la colonie de puffins de Lunga, dans les Treshnish Isles. Ces petites îles inhabitées de l’ouest de l’Ecosse font partie des Hébrides intérieures, et se situent à seulement 5 km de Mull, et à une dizaine de kilomètres de l’Ulva écossaise. Je me devais donc de leur consacrer l’un des premiers articles de ce blog. En effet, les îles de Mull (Ecosse) et Rakiura (NZ), les “grandes” voisines des îles Ulva, abritent toutes deux des espèces emblématiques que je rêvais de voir: les puffins au Nord, les kiwis au Sud. Ces deux rêves se sont concrétisés, et je pense qu’un jour, je ferai bien évidemment un article dédié à l’étrange kiwi… Mais commençons par notre ami le macareux!

Sur Lunga, les macareux sont relativement peu farouches et un grand nombre de terriers sont situés à deux pas des sentiers.

Ce qui interpelle tout de suite avec les puffins, c’est leur attitude, leurs mouvements à l’allure maladroite. Déjà depuis le bateau, alors qu’on approchait de Lunga, on pouvait apercevoir quantité de macareux en vol et sur l’eau, l’air trapu, battant vite des ailes, leurs pattes orange vif écartées à l’approche de l’amerrissage. Puis, une fois sur l’île, ça “roucoule” de partout, des petits “arrr-ouh” étouffés provenant des terriers, avec des puffins sautillant de tous les côtés. Les voir se dandiner sur l’herbe, sautiller pour se déplacer le long de la falaise, est vraiment un spectacle dont il est dur de se lasser. D’autant plus que la colonie est active! Même si certains puffins semblent profiter tranquillement de la vue, parfois couchés dans l’herbe, la plupart ne paraissent jamais oisifs: ça se nettoie, se gratouille, secoue les ailes,… Les parents qui nourrissent encore leur jeune font d’incessants allers-retours vers leur terrier, le bec rempli de poissons.

Puffin se dégourdissant les ailes sur son coin de falaise.
Les plumes des ailes, ça s’entretient!

Première observation: ces pensionnaires estivaux de Lunga n’ont visiblement pas peur des visiteurs à deux pattes armés de leurs appareils photos et enveloppés dans leurs K-way colorés. Si certains font quand même mine de se cacher à l’arrivée d’un humain, il suffit de se poser deux minutes pour les voir réapparaître et reprendre leurs activités.

Un puffin jouant à cache-cache dans les hautes herbes.

D’après un membre de l’équipage du bateau, les puffins apprécient les humains presque autant que nous les adorons. La raison? On effraierait les skuas (labbes, en français, mais je trouve ça moins joli), des oiseaux prédateurs qui attaquent les macareux.

Ça bouge dans la colonie. Ça s’envole, ça crie, ça ramène des brindilles pour aménager le terrier…

J’ai essayé de me renseigner sur l’évolution des populations de macareux au Royaume-Uni, mais ce n’est pas une mince affaire, déjà parce que les inventaires sont compliqués et posent plein de problèmes méthodologiques: on peut compter les terriers occupés, mais ils sont parfois cachés; on peut compter les oiseaux, mais pas toujours facile vu l’emplacement et la taille de certaines colonies; ou on peut aussi estimer le ‘taux de productivité’ des couples, soit la part de poussins qui arrivent à l’âge adulte. Apparemment, on a pu observer un déclin général des colonies dès les années 90, mais ça dépend vraiment des sites. La situation est semble-t-il plus grave dans le Nord (Orkney, notamment) et l’Est de l’Ecosse (gros déclin sur l’île de May, vers Edimbourg, avant un coup de boost ces dernières années) qu’à l’Ouest.

Les causes des fluctuations peuvent être multiples. Certaines années, des pluies trop importantes peuvent inonder les terriers. Mais des problèmes plus globaux se présentent, comme les pénuries de lançons, les petits poissons qui forment la base de l’alimentation des puffins. A St Kilda (une île désormais inhabitée au large des Hébrides extérieures), les pufflings (nom donné aux poussins macareux, si c’est pas trop mignon) meurent de faim car leurs parents ne trouvent plus assez de poissons, ou doivent se tourner vers des espèces bien moins nutritives. Et le changement climatique risque d’aggraver les choses, car les hivers chauds modifient la distribution de ces poissons (en affectant le cycle des marées, le régime de plancton et bien plus), ce qui fait aussi que les macareux ne pêchent parfois plus au bon endroit… A long terme, l’érosion des côtes représente elle-aussi une énième menace. Bref, c’est pas tout rose au pays des oiseaux marins…

Pour essayer de mieux comprendre l’évolution du régime alimentaire de nos amis au bec coloré (soit dit en passant, leur bec n’est coloré que durant la période de reproduction), la RSPB a lancé “Project Puffin“, un projet de crowdsourcing. L’idée? Demander aux ornitho-photographes de partager leurs clichés de puffins qui rentrent au nid le bec rempli de poissons. Les images sont ensuite analysées pour déterminer le type de poissons, la quantité, etc. Un bon moyen de valoriser des photos, je trouve!

Et qui sait, peut-être que j’aurai moi aussi l’occasion de participer à ce projet citoyen dans quelques mois! Eh oui, car le plan pour cet été, c’est cap sur Shetland! En espérant que José pourra y voir ses premiers puffins… 😉 L’archipel accueille également (liste absolument pas exhaustive) sternes arctiques, skuas, fous de Bassan à gogo, une sous-espèce de troglodyte qui niche dans les murs de pierre sèche (bah oui, car il n’y a pas franchement d’arbres, là-bas ^^), des guillemots, des phoques gris et communs, des loutres, des sites archéologiques de ouf et, parfois (et de plus en plus fréquemment en été), des orques! Bref, je me réjouis de découvrir ces îles, avec leur vent à décoiffer les poneys shetland! Mais avant ça, j’ai encore plein d’aventures écossaises de l’été dernier à raconter… 😉

Itchy puffin sur l’île de Staffa, juste à l’est des Treshnish isles.

Bien sûr, il faut aussi que je vous montre à quoi ressemblent Iona, les Treshnish isles et Staffa, des endroits vraiment magnifiques… et qui abritent bien plus que “juste” des puffins! Mais ce sera pour un prochain article! En attendant, je vous mets le lien vers quelques minutes de vidéo filmées sur Lunga, pour se rendre un peu compte de l’ambiance (notamment en ce qui concerne le bruit!).

P.S. Joyeuse Saint Patrick!