Bonjour tout le monde! C’est parti pour le dernier article de rétrospective écossaise de l’année! 🙂
On a plutôt bien dormi dans le bothy de Bendronaig mais on se sentait quand même tous assez fatigués, donc on a fait une petite journée et c’était très bien comme ça. On se réveille à 7h, on déjeune, on se prépare et on quitte Bendronaig à 9h, pour une journée qui s’annonce sèche, yay! Enfin, en ce qui concerne le ciel, du moins. On a bien sûr quand même eu les pieds mouillés dans la tourbe et les torrents. 😉
On observe des chevaliers gambettes et d’autres limicoles le long d’Uisge Dubh (Black Water) et on marche un petit moment sur un track avant d’attaquer une section pathless bien raide mais très chouette.
La bruyère et le sol tourbeux créent comme des marches d’escalier, c’est très pratique. ^^’
Puis on retrouve un sentier qu’on allait suivre jusqu’à Strathcarron.
On passe Bealach Alltan Ruairidh et la vue (et la lumière!) est splendide. On admire de beaux loch(an)s et de superbes montagnes vers Torridon.
Al’, Flora et Rob nous distancent et on reste derrière à prendre notre temps et admirer le paysage, les incroyables tapis de droséras et les pools de sphaigne inondées à l’eau si claire.
On aperçoit gentiment Strathcarron en contrebas, et des paysages dévastés là où des plantations ont récemment été coupées.
Vue sur une plantation rasée au loin
On aperçoit aussi deux panneaux avec une coquille St Jacques (ça fait un bout jusqu’à Compostelle!), héhé.
Peu après midi, on retrouve Al’, Flora et Rob au “Bothy Bar” du Strathcarron Hotel pour boire et manger. Au menu: Thistly Cross Cider (yum), Cullen Skink, Scampi & chips, et même un apple crumble (noyé dans un peu trop de crème anglaise). On étudie les prévisions météo et on hésite pour la suite: continuer cet après-midi avec Al’ et Flora jusqu’à un bothy à 8 km d’ici, ou camper devant le Strathcarron Hotel et se reposer.
On choisit finalement la deuxième option, car on sent qu’on a besoin de se reposer et José sent un de ses genoux qui tire un peu. Rob reste ici lui aussi car il prend le train le lendemain pour rentrer chez lui. On plante donc les tentes dans le pré d’en face (qui grouille de tiques!) pour 5£, avant de prendre une douche à l’hôtel moyennant 5£ supplémentaires.
On a fait le tour du village (très vite fait, il n’y a pas grand-chose à part la gare) avant de retourner se poser au Bothy Bar pour écrire et lire. On est rapidement rejoints par Rob, puis Alex et Carmen, un frère et une soeur australiens que Rob avait déjà rencontrés. On a passé la soirée tous ensemble et c’était super sympa!
Vers 22h, direction la tente pour dormir!
Et voilà, c’est sur cette petite journée de marche que je vous laisse. On se retrouve l’année prochaine pour la suite de la rétrospective (et la traditionnelle rétrospective annuelle)! 😉
[Distance Jour 33: 10.8 km et 249 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 588.1 km]
Bonjour tout le monde, et joyeuses Fêtes de fin d’année! 🙂
C’est parti pour la suite de notre aventure sur le Cape Wrath Trail. Vous vous souvenez qu’on avait terminé le jour précédent sous un soleil radieux, et qu’on disait que c’était si chouette d’être à nouveau secs? Haha, comme les conditions changent vite! ^^
Dans l’auvent, une limace se prélasse
Eh oui, le soleil ne sera pas resté longtemps ce coup-ci. On s’est réveillés sous la pluie, ce qui ne nous a pas super motivés à bouger. Mais bon, on arrive quand même à émerger et on commence à marcher sous la pluie.
Fini les pieds quasi secs, c’est le retour des chaussures-piscines, entre le sol boggy et les rivières à traverser. Et il y en a, des rivières à traverser, et elles font peur, avec beaucoup de courant. La première grosse rivière ne nous inspire pas confiance, le débit nous paraît trop fort, donc on fait un grand détour pour l’éviter (surtout que l’itinéraire nous aurait fait la retraverser plus haut, donc on ne voyait pas trop l’intérêt). C’est vraiment l’aventure: on saute par-dessus les burns et les coins tourbeux inondés, on monte, on descend, tout ça dans la pluie et le vent, qui souffle fort, avec des rafales qui nous “stop in our tracks” régulièrement.
Finalement, nous voici “back on track” (littéralement, puisqu’on retrouve un chemin après plusieurs kilomètres sans sentier). On approche de Maol Bhuidhe, un bothy dans lequel on aimerait bien se réfugier le temps d’une pause. Mais pour l’atteindre, il reste une sacrée rivière à traverser, avec du courant et une hauteur d’eau qui nous arrive au-dessus des genoux. On descend un peu en aval, à la recherche d’un endroit plus favorable où traverser. On y arrive, mais on n’est pas hyper confiants et on est contents d’arriver au bothy, very 14h.
Maol BhuidheIl pleut et ça mouille, c’est l’heure de la vadrouille des grenouilles!
Surprise, on retrouve Al, Flora et Rob dans le bothy! C’est chouette de discuter tous ensemble. Le bothy a été restauré récemment et l’intérieur est vraiment très beau, tout en bois.
On enlève nos affaires mouillées et on se prépare du porridge pour se réchauffer. A cinq dans le petit espace “cuisine” du bothy, l’atmosphère se réchauffe vite. On discute de nos plans et des options pour la suite de la journée. Rester? Partir et marcher jusqu’au prochain bothy? Telle est la question.
Photo prise par RobMaol Bhuidhe bothy
Alors que José fait une requête météo sur le Garmin, un rayon de soleil passe par la fenêtre, magie! Les prévisions annoncent un temps sec jusqu’à la nuit, et le ciel bleu nous motive à continuer. Hop, c’est parti, on renfile nos affaires trempées et on repart tous ensemble.
Le soleil est revenu aussi vite qu’il était parti
On est contents d’être accompagnés d’Al, Rob et Flora, car on n’aurait sans doute pas osé faire le “river crossing” suivant seuls et on est rassurés par leur expérience. L’eau nous arrivait au genou mais était sombre, donc c’était difficile d’évaluer la profondeur avant le passage d’Al, qui a traversé en premier. Le courant vers la fin de la traversée était impressionnant, et c’était aussi pratique d’être plusieurs pour s’aider à sortir plus facilement de l’eau.
Traversée de la rivière Ling
On était fiers de nous d’avoir réussi ces traversées plus “challenging” et ça nous a mis en confiance pour la suite de l’aventure.
On attaque ensuite une partie “pathless” mais assez facile et on atteint Loch Calavie, très beau.
José sur une passerelle en fin de vieBendronaig
Puis on est descendus jusqu’à Bendronaig Lodge bothy, où se trouvait déjà un Ecossais venu gravir quelques Munros dans le coin. Juste avant d’atteindre le bothy, il y a une ultime rivière à traverser, avec deux ponts au choix: un pont stable qui ne fait pas peur, et un pont à moitié pété auquel il ne reste plus qu’une planche sur deux. José a suivi Al, Rob et Flora sur la passerelle de la mort, et moi j’ai préféré prendre l’option safe (on va dire que c’était pour pouvoir prendre José en photo, haha! ^^).
On a passé une très chouette soirée au bothy, où deux Anglaises nous ont encore rejoints. Il y avait largement assez de place pour tout le monde, avec trois “chambres” et une grande pièce commune. Il y a même un “flushing toilet”, mais vu qu’il n’y a pas d’eau courante, il faut remplir des seaux au ruisseau pour remplir la chasse.
Rob et Al ont fait sécher leurs tentes au soleil, on a admiré les cerfs paissant dans la plaine alluviale, puis on a tous mangé et discuté autour du poêle à bois, avant de se coucher à 22h!
Bendronaig bothy
Et voilà, c’était la fin d’une sacrée journée bien aventureuse!
Joyeux Noël et à bientôt pour la suite de la rétrospective! ♥
[Distance Jour 32: 19.6 km et 772 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 577.3 km]
Bonjour tout le monde! Aujourd’hui, on embarque pour la suite de la rétrospective de la Diagonale écossaise, avec le récit du premier jour de notre deuxième semaine sur le Cape Wrath Trail, qui nous a menés de Shiel Bridge à Ullapool.
Parcours de notre deuxième semaine sur le CWT
C’était une semaine vraiment splendide du trek, et ça a commencé fort dès le premier jour. On se sentait bien en forme après notre jour de repos, et on a bien marché.
Premier “win” de la journée: on a pu plier la tente au sec, mais avec quelques midges (you win some, you lose some ^^). Le soleil brille alors qu’on quitte le camping de Glenshiel direction The Wee Bun House, un “snack stop” à côté du Kintail Lodge. Deuxième “win”: c’est ouvert, et on mange de délicieux bacon & egg rolls, tout en ayant la super idée de prendre des sausage rolls et une part de chocolate fudge cake à l’emporter, pour plus tard. On aperçoit à nouveau un grand rapace voler au-dessus du Kintail Lodge — on l’avait déjà vu la veille. On n’est pas sûr si c’était un aigle royal, mais ça paraissait en tout cas bien plus grand qu’une buse! En tout cas, c’était beau. 🙂
Des oies cendréesTrouvez le chevalier guignette!Petit pinson mignon
A The Wee Bun House, on rencontre un groupe de trois randonneurs très sympas: Al (short for Alasdair), doctorant en physique à l’EPFL originaire d’Edimbourg; sa soeur Flora, en année sabbatique avant de commencer un doctorat en géologie au Canada; et leur ami Rob, un Berlinois qu’Al a rencontré en parcourant Te Araroa, cet incroyable trek qui traverse la Nouvelle-Zélande (oui oui, ça fait rêver!). On discute un peu avant de les laisser (ils attendaient l’ouverture du Pit Stop pour avaler un burger avant de partir — kindred spirits, haha) pour attaquer l’étape du jour.
On marche d’un bon pas jusqu’à Morvich, en admirant un bref arc-en-ciel au-dessus de Loch Duich. On croise des oies cendrées avec des oisons et on remarque que le niveau des rivières a baissé. Il a peu plu depuis la veille, et ça se voit! C’est vraiment fou comme ça change vite.
On s’attelle à l’ascension de Bealach na Sròine. La lumière est bien changeante mais il ne pleut pas, les conditions sont idéales.
Le col est sur un petit plateau couvert de linaigrettes qui dansent dans la brise, et la vue sur les montagnes autour est merveilleuse. Que c’est beau! ♥
On commence la descente de l’autre côté du col et on croise quelques day hikers qui nous lancent des “Lovely day for it!”. Ça faisait longtemps. 🙂 On croise aussi une femme marchant de John O’ Groats (tout au nord du mainland écossais) jusqu’à Land’s End (à la pointe sud-ouest des Cornouailles), wahou!
On atteint le haut des fameuses Falls of Glomach, une des plus hautes cascades de Grande-Bretagne (mais pas la plus haute, celle-là on l’a vue plus loin sur le CWT, en Assynt).
On pose les gros sacs et on descend voir le point de vue sur les Falls of Glomach, vraiment sublimes. Cerise sur le gâteau, un arc-en-ciel orne le bas de la cascade — ça me rappelle de beaux souvenirs de Nouvelle-Zélande!
On remonte jusqu’à nos sacs et on se fait une pause (il était 14h30 et on marchait non stop depuis 9h30) pour manger nos bons sausage rolls.
Puis c’est reparti! Je range l’appareil photo dans le sac car on attaque la descente des Falls of Glomach, réputée “tricky” et “precarious at times, particularly with a heavy pack”, d’après le Cicerone guidebook écrit par Iain Harper.
J’avais lu tellement de récits terrifiants de ce passage, j’avais peur que ce soit méga galère et vertigineux, mais en fait pas du tout. Il fallait effectivement faire attention pour passer certains rochers, mais ce n’était vraiment pas aussi terrible que ce qu’on craignait — et, heureusement, il faisait plutôt sec! Sous une pluie diluvienne, ça aurait sans doute été une autre histoire.
La gorge de la rivière est splendide, bordée d’arbres poussant dans des pentes pas possibles (là aussi, ça m’a rappelé des coins de NZ, décidément!). On a droit à une légère averse et on croise deux chèvres sauvages, héhé.
Feral goats below!
Après quelques passages un peu escarpés, on atteint Glen Elchaig.
Pour célébrer le fait d’avoir survécu à la descente, on déguste notre part de chocolate fudge cake, yum!
Des paysages magnifiques, du gâteau au chocolat, des chèvres, un peu de soleil… C’est franchement une sacrément bonne recette du bonheur, je trouve.
On traverse la rivière Elchaig sur des ponts très bien entretenus (merci le National Trust for Scotland!) et on recroise brièvement Alasdair, qui arrivait en courant, ayant temporairement semé ses compagnons de voyage (il avait déjà fait le CWT il y a quelques années, on ne sait pas s’il essayait de battre un record personnel ^^).
On continue notre route en longeant Loch na Leitreach, un beau loch bordé d’ajoncs et de pâturages de moutons.
Des bébés Ents luttant contre la barrière?
La lumière est vraiment belle et on est tout attendris par les nombreux agneaux “Black Face” qui peuplent les rives du loch.
On passe le mini hameau de Carnach. C’est un toponyme qu’on a croisé plusieurs fois dans les Highlands, donc je viens de chercher sa signification par curiosité. Verdict: “a rocky or stony place”. Rien d’étonnant quand on pense aussi à Carnac, en Bretagne, connu pour ses alignements de menhir (mais je n’avais jamais fait le rapprochement avant! ^^).
On se rapproche d’Allt na Doire Gairbhe pour planter la tente. Le sol est hyper dur et on galère un peu à enfoncer les sardines (a stony place indeed!), mais le coin est super beau et paisible. Sur le versant de l’autre côté de la rivière se trouve un grand troupeau de cerfs.
Cerfs en vue!
Comme d’habitude, je prépare l’intérieur de la tente pendant que José va filtrer de l’eau à la rivière. Il fait grand soleil et on est si heureux de la journée écoulée: les paysages, les lumières, la météo… C’était si agréable d’avoir un répit de la pluie (et de la grêle et du vent! ^^) et de se sentir débordant d’énergie (sûrement grâce à toute la nourriture avalée et au jour de repos!). 🙂
Et voilà, c’est fini pour aujourd’hui! A bientôt pour la suite! 🙂
[Distance Jour 31: 20 km et 712 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 557.7 km]
Bonjour et bienvenue pour la suite de la rétrospective! C’est parti pour le récit d’une sacrée journée bien aventureuse pour clore notre première semaine sur le CWT.
Têtes d’endormis et petit-dèj dans la tente
On s’est réveillés au coeur des montagnes, avec une belle sensation d’être seuls au monde. Il pleut, donc pour une fois on mange notre porridge dans la tente. Au moins, il fait trop froid pour les midges, donc c’est top pour cuisiner dans l’auvent. On plie ensuite la tente dans le vent et le froid, j’ai les mains gelées et je dois même enfiler mes gants.
La montée jusqu’à Bealach Coire Mhàlagain, le col en dessous de la Forcan Ridge, est magnifique. Il n’y a pas de sentier et on forge notre chemin à flanc de montagne. La météo change littéralement toutes les quatre minutes, et on s’émerveille à chaque fois que le soleil illumine le paysage. Trois cerfs gambadent dans la pente, les nuages filent à toute vitesse.
Arrivés au Bealach, on sent la puissance du vent de plein fouet. Je dois m’appuyer contre un rocher pour ne pas m’envoler (vraiment!). On utilise nos bâtons comme points d’ancrage avant de bouger les pieds, mais le vent arrive quand même parfois à nous déstabiliser.
On longe les restes d’un vieux mur de pierre à flanc de montagne, c’est comme marcher dans un pierrier. Je glisse une fois sur un rocher lisse et pentu, mais heureusement je ne me fais pas mal (j’ai juste une fesse endolorie par l’atterrissage sur un rocher pointu, ouch).
Le sentier devient un peu mieux (et on croise quelques day trippers) mais il pleut, puis grêle. Avec le vent, on se fait fouetter le visage de petits grêlons, et on est obligés de faire des pauses régulières dos au vent.
A cause des fortes pluies des derniers jours, on traverse la rivière bien plus en amont que l’itinéraire normal et ça se passe bien, on est rassurés! L’eau est même plus chaude que la température dans nos chaussures, donc c’est presque agréable, héhé.
Le “tricky river crossing” derrière nous, on se sent tout légers. C’est encore un tronçon sans sentier, mais le terrain est confortable: du bog facile à naviguer, sans s’enfoncer. Et de toute façon, on a déjà les pieds mouillés donc on n’a plus besoin de faire attention à éviter la sphaigne gorgée d’eau. Les grenouilles sautent à notre passage et le soleil refait même quelques brèves apparitions, c’est magique.
On retrouve finalement un track qui nous amène rapidement à Shiel Bridge, où on plante la tente dans le même camping qu’en octobre 2021 (aussi sous la flotte, ha!). C’est ici qu’on a prévu notre premier ravitaillement et jour de repos du CWT, après une incroyable première semaine sur ce trail!
[Distance Jour 29: 9.6 km et 389 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 537.7 km]
Vu chez Kintail Crafts
Il est 15h30 et on décide de marcher jusqu’à Ault a’ Chruinn pour vite manger au “Pit Stop”, qui ferme à 17h. Quelle bonne décision! On a bu un bon Thistly Cross Cider et dévoré un burger de cerf. Puis on passe chez Kintail Crafts, un magasin/caverne d’Ali Baba (il y a même des Antiquités!), pour faire le plein de Firepot meals (des plats lyophilisés), porridge et barres de céréales pour la semaine suivante. Plus chargés (mais délestés de 150£ ^^’), on rentre au camping pour notre première douche (bien chaude!) en une semaine, yay! Puis c’était l’heure de faire la lessive, trier les photos, charger les batteries et planifier la suite du trek!
Le lendemain, on a passé une super journée de repos, largement centrée autour de la bouffe. ^^ Après une grasse mat’ au camping, on a fait l’ouverture de Chocolates of Glenshiel, à 10h, où on a mangé un énorme brownie accompagné de délicieux chocolats chauds.
A 11h30, on prend le bus direction Dornie, à seulement une dizaine de minutes de route, et on visite enfin Eilean Donan Castle. Depuis le temps qu’on passe devant sans jamais pouvoir s’arrêter (car le parking est souvent complet), c’est l’occase!
Le château existe depuis le 13e siècle mais était en ruine depuis le milieu du 18e, jusqu’à ce qu’un descendant (du clan McRae) décide de le restaurer en 1912 — un dur labeur qui dura 20 ans, le château ayant été inauguré en 1932.
La visite était sympa, avec des mix d’époques représentées (dont des robes de ~1750 extrêmement bien conservées!).
Depuis le château, on voit l’un des points d’ancrage où on avait passé la nuit avec Stravaigin lors de notre voyage en voilier en 2024, ça nous a rappelé de bons souvenirs. 🙂
La lumière sur Loch Duich et Loch Alsh était splendide, ça faisait tant de bien de voir le soleil! (Même qu’on a aussi eu droit à de sacrées averses le matin!)
En plus, on portait nos sandales (pour donner une chance à nos chaussures de sécher et pour aérer nos pieds), donc le soleil réchauffait un peu nos petits orteils! ^^
Après la visite, on se pose au café en face du château pour manger des toasties et charger les batteries, utiliser le Wifi et lire un peu.
On s’est aussi baladés et j’ai pris plein de photos de ce lieu mythique — un des plus photographiés d’Ecosse! A 16h40, on prend le bus du retour, mais on descend avant le camping, pour repasser chez Kintail Crafts, car on a oublié de se ravitailler en chocolat chaud et mouchoirs (malheureusement, on ressort bredouille).
Un Zürichois a dû passer par làAttention aux Feral goats (et Feral hikers)Bad Eye Deer was not a bad idea ^^
Même si on a 1h d’avance sur notre réservation, on va déjà se poser au bar du Kintail Lodge, où on a passé une super soirée. ♥ C’était notre revanche pour octobre 2021 et la fin de notre trek sur l’Affric-Kintail Way, quand on avait voulu y manger mais que l’établissement était déjà fermé pour la saison. ^^
On a vraiment hyper bien mangé — les légumes frais nous avaient manqué — et on a passé la soirée à discuter de tout et rien, c’était si bien!
Puis on est rentrés à pied au camping, dans une superbe lumière.
On se sentait d’aplomb pour la suite de l’aventure, si heureux d’être là. ♥
Bonjour tout le monde! C’est parti pour la suite de la rétrospective. Nous reprenons le fil du récit à Kinloch Hourn, lors d’une journée faite de hauts et de bas.
Il a plu fort pendant la nuit et ça soufflait pas mal par moments. On imaginait les rivières en crue, infranchissables — on entendait d’ailleurs Allt Coire Sgoir adail qui grondait super fort juste à côté, j’avais peur qu’elle inonde la zone de camping. Bref, on se sentait un peu inquiets et peu confiants, un peu déprimés d’être coincés dans la tente à cause de la pluie.
Cimetière de midges
On n’avait pas mis de réveil puisqu’on comptait rester dans le coin jusqu’à midi et l’ouverture du tea room — ça tombait bien, car du coup j’avais lu la veille jusqu’à minuit pour finir mon livre. ^^ A 10h30, on s’active quand même gentiment pour ranger les affaires. L’auvent est couvert de midges endormis, et l’extérieur de l’inner tent est couverte de midges morts, noyés dans les gouttes de pluie.
Allt Coire Sgoir adail
Il y a des averses toutes les cinq minutes, entrecoupées parfois de… rayons de soleil, yeah! Ça faisait plus de 24 heures qu’on ne l’avait pas vu et il nous avait manqué (malgré les trois semaines précédentes durant lesquelles il nous collait ^^). Vers 11h40, on bouge vers Lochhournhead tearoom et on attend l’ouverture.
Lochhournhead B&B and Tearoom
Dans la cour, on découvre “Predator”, une machine pour attirer (avec du CO₂) et piéger les midges. Il y en a des milliers coincés à l’intérieur, dingue. Les tenanciers du tea room sont un couple anglais très sympathique, qui habite là depuis 14 mois. Le lieu est bien organisé, avec une “Boots room” pour faire sécher nos sacs et imperméables, et des crocs à disposition — c’est la toute première fois qu’on en portait, haha.
On s’est offert un repas de rois: red pepper soup, hot sandwiches, chocolat chaud et une part de Victoria Sponge. Ce n’était pas donné (il fallait même payer 5£ pour le Wifi et 5£ pour charger nos batteries), mais ça en valait la peine car ça nous a bien requinqués!
Un peu avant 14h, on part et on commence notre demi-journée de marche. La météo change constamment: pluie, soleil, pluie, soleil… ce qui fait qu’on s’émerveille constamment, et la lumière est splendide.
Vue sur Loch Hourn
On s’élève au-dessus de Kinloch Hourn, en traversant au début la forêt-jardin du lodge, remplie d’eucalyptus. On croise d’ailleurs des guests du lodge un peu plus haut, avec qui on discute quelques minutes. Puis on s’enfonce dans les montagnes, et wahou: les vues sur Loch Hourn sont magnifiques!
On observe les nuages de pluie qui se déplacent à toute vitesse dans le paysage et le soleil qui illumine furtivement les collines.
C’est si beau que j’en crie de joie. Et je chante aussi “Flying, Soaring” de High School Musical, car on venait de l’entendre au tea room, haha. J’ai d’ailleurs partagé un moment trop drôle au tea room, en chantonnant les paroles de la chanson (“Breaking free”) en même temps qu’un autre visiteur, qui faisait partie d’un groupe de motards, mouhaha.
Inspirée par les montagnes, et comme à mon habitude, je modifie légèrement les paroles de la chanson: “There’s not a burn in Scotland that we can’t cross”, en espérant que ce soit vrai. 😉 On arrive justement à une petite “wooden stalker’s hut” (un petit abri utilisé par les chasseurs) qui marque le croisement avec Allt a’ Choire Reidh, une rivière réputée difficile à traverser lorsqu’il a fortement plu.
A notre grand soulagement, on s’en sort comme des chefs, juste avec les pieds trempés, donc on fait une pause pour vider nos chaussures et essorer nos chaussettes. Ce jour-là, l’eau arrivait juste au-dessus de la cheville et il n’y avait pas trop de courant, mais ce n’est pas toujours le cas: malheureusement, on a appris vers la fin du trek qu’un autre Suisse qui faisait le CWT en solo avait été emporté par cette rivière quelques jours après notre passage… Ça montre bien à quel point les conditions peuvent vite changer dans ces montagnes, et que ce n’est pas sans danger de les traverser.
On continue en direction de la prochaine rivière à traverser. On quitte le track et commence à remonter le long de la rivière, au milieu des tourbières et monticules de bruyère.
C’est exactement le genre de terrain que j’imaginais sur le CWT, je ne suis pas déçue! 🙂
On voit de gros nuages menaçants qui approchent vite, donc on se dit que c’est le moment de chercher un coin où planter la tente.
En plus, il est déjà 17h30 et on ne trouverait sûrement pas d’autres spots plats avant d’être redescendus de l’autre côté de la Forcan Ridge, ce qui ferait trop long.
Comme pour nous motiver à nous décider, une averse de grêle nous tombe dessus! Heureusement, ce sont de petits grêlons et seulement de courte durée. Par contre, il commence à faire froid — la météo prévoyait une température ressentie de 3°C le soir. On plante la tente sur une petite butte pas trop humide et dans un décor assez épique: nous sommes entourés de montagnes! 🙂
Dès qu’on se réfugie dans la tente, une grosse averse débarque, quel timing! On a un peu froid, donc on se réchauffe avec un chocolat chaud — on est vraiment fan de ce Cadbury instantané, haha — puis un couscous aux épices fajitas, un poil trop piquant pour moi mais qui nous a bien réchauffés. ^^
Cette journée s’est finalement avérée bien meilleure que ce qu’on pensait, même si on a peu marché — il faut dire que sur les tronçons sans sentier, dans la tourbe, le rythme est bien plus lent, mais ça nous va bien! 😉
A bientôt pour la suite!
[Distance Jour 28: 8.6 km et 601 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 528.1 km]
Bonjour et bienvenue pour la suite de la rétrospective, avec le récit de notre cinquième jour sur le Cape Wrath Trail! Après des semaines de soleil, la pluie a fait un retour fracassant et a transformé le paysage du jour au lendemain.
On a plutôt bien dormi dans les collines vers Mam Unndalain, malgré quelques fortes rafales de vent et de la pluie par intermittence. Le matin, on s’est levés au milieu des nuages, dans un monde métamorphosé: il y a des petites mares et des ruisseaux qui dégoulinent de tous les côtés. Nous sommes dans un paysage quasi aquatique!
On entame la descente vers Barisdale, à travers Gleann Unndalain. Il y a régulièrement des averses, mais finalement on a surtout droit à de la bruine. L’humidité vient avant tout du sol, avec plein de torrents à traverser et des sentiers parfois eux-mêmes transformés en ruisseaux.
C’est vraiment fou comme une seule nuit de pluie peut transformer le paysage. Fini les burns à sec, l’eau coule partout! On a vite les pieds mouillés, mais on s’en fout, c’est l’aventure, on est heureux et c’est magnifique: avec toutes ces cascades, on se croirait à Rivendell. ♥
On se sent comme de véritables aventuriers, à passer agilement de rocher en rocher pour traverser les torrents, l’eau grondant de toutes parts autour de nous. On est d’ailleurs impressionnés par le volume (physique et sonore) de toute cette eau.
Exemple d’un des nombreux torrents qu’on a traversés ce matin-là
La météo s’est peut-être “dégradée”, mais pas notre moral, on se sent en forme.
On atteint Barisdale, où on se réfugie dans le bothy — de luxe, avec électricité et toilettes, mais payant (5£ la nuit) — le temps de manger notre porridge. Un couple du Peak District arrive peu après, en provenance de Kinloch Hourn et en route pour Inverie. Ils ont dormi au B&B de Kinlochhourn la veille et nous annoncent que le tea room ferme à 20h, et que le camping juste à côté a l’air d’avoir un bon “shower block”. On est surpris, car on croyait qu’il y avait juste une aire informelle de camping sauvage, mais du coup on se réjouit d’autant plus d’arriver à Kinloch Hourn. De la bouffe et une douche, voilà qui motive!
Barisdale Bothy
On voit un cerf brouter juste devant le bothy et on reprend la marche.
On longe la rive sud de Loch Hourn, et c’est absolument magique.
Les montagnes sont à peine visibles dans les nuages mais c’est très atmosphérique, on se croirait dans une aquarelle.
De beaux arbres (dont de superbes pins sylvestres) me donnent d’ailleurs super envie de dessiner!
Après toutes ces semaines de soleil, c’est comme si la pluie faisait ressortir les couleurs du paysage: le bleu-gris de l’eau, le vert pomme du bracken, l’ocre des algues sur les rives. ♥
Le sentier nous fait passer tout près de l’eau et dans des petits sous-bois à l’ambiance incroyable, c’est vraiment superbe.
Je m’émerveille devant toutes les mousses et plantes qui poussent sur les troncs et les rochers.
Malgré mon enthousiasme jusqu’ici, je peine sur la fin: après une brève pause, je n’arrive plus à régler parfaitement mon sac et j’ai l’impression qu’il pèse une tonne, alors qu’il me paraissait si léger le reste de la journée.
Mais surtout, j’ai faim. Alors c’est le désespoir quand on atteint Kinlochhourn vers 16h30 et qu’on se retrouve devant le tea-room fermé. Horaires d’ouverture affichés sur la porte: 12-16h. Le couple de Barisdale a dû nous filer les horaires pour les résidents du B&B…
Le splendide Loch Hourn
Puis on va jeter un oeil à l’aire de camping, où se trouve une “honesty box” (mais sans montant précisé). On ne sait pas où le couple croisé à Barisdale a imaginé un “shower block”, il n’y a même pas de toilettes. C’est juste une zone d’herbe détrempée entre la rivière et la “route” — eh oui, Kinloch Hourn est un cul-de-sac au bout d’une petite route isolée, qui dessert juste le tea room et le domaine.
Au plus près du loch: on a même dû marcher sur les algues! 😉
C’est un coup dur pour le moral. En plus, la pluie s’est calmée et les midges sont voraces. On ne sait pas trop quoi faire, rester ou continuer. L’étape d’après est décrite comme “rough”, avec des traversées de rivières difficiles (et dangereuses) lorsqu’il pleut. Il n’y a pas de réseau, mais on regarde les prévisions météo avec le Garmin InReach: le lendemain matin s’annonce encore plus pluvieux. On ne pourrait pas aller bien loin le soir, donc on décide de planter la tente à Kinloch Hourn, à côté de la rivière qui gronde, en se disant qu’on va s’octroyer un demi-jour de repos le lendemain, pour éviter le gros de la pluie — et, accessoirement, pouvoir manger au tea-room avant de repartir.
Nos pieds sont tout flétris comme s’ils sortaient du bain, après avoir passé la journée mouillés. On se prépare un chocolat chaud pour nous réchauffer et remonter le moral. Les midges s’invitent en masse dans la tente et on passe un moment à essayer de les exterminer, avant de manger un bon repas et de passer la soirée dans la tente. Entre la pluie et les midges, c’est de toute façon dans la tente qu’on est le mieux! 😉
Avec l’arrivée de la pluie, c’est le début du montage de la tente en deux parties, pour toujours garder l’intérieur sec
Après une grande première partie de journée enchanteresse et remplie de joie face à la beauté des lieux (cascades, couleurs, loch!), cette fin d’après-midi à Kinloch Hourn aura vraiment été un “low point” du trek — voire le low point. L’indécision, les doutes quant au “best course of action”, l’inquiétude pour les traversées de rivières à venir… ce n’était pas un moment des plus agréables. Avec le recul, on est bien contents de notre décision et d’avoir pris du temps pour nous reposer avant de continuer.
A bientôt pour la suite!
[Distance Jour 27: 16.8 km et 444 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 519.5 km]
Bonjour! C’est parti pour la suite de la rétrospective de la Diagonale écossaise, avec le 4ème jour sur le Cape Wrath Trail… jour où la pluie a finalement fait son grand retour! Le carnet ce jour-là commence d’ailleurs par ces mots: “Ça y est, la pluie nous a finalement rattrapés, et ça tombe bien. Enfin, ça tombe fort, quoi.”
Mais il a tout de même fait sec jusqu’à environ 17h, et c’était une bien belle journée. J’avais lu jusqu’à tard la veille (j’étais happée par l’histoire de “The Island Home”, de Libby Page) donc j’ai eu un peu de peine à me lever le matin. Mais quand on a enfin émergé de la tente, on a eu droit à une vue splendide sur la vallée et Lochan à Mhaim, bien bleu au soleil.
Durant tout le trek, on s’est régulièrement fait la réflexion qu’on pourrait être dans la Terre du Milieu. Des airs de Shire par-ci, Rohan par-là… Et ce jour-là, on a vraiment eu beaucoup l’impression d’avoir été transportés dans l’univers du Seigneur des Anneaux, c’était magique.
La marche dans le coin de Màm na Cloich Airde était magnifique, on se croyait dans les Alpes. On a pu observer des bécasseaux non identifiés voler au-dessus des lacs et, comme d’hab, il y avait des biches dans tous les coins.
Soudain, ça y est, on a droit à nos premières vues sur Loch Nevis! Je ne sais pas pourquoi, mais on était vraiment tout heureux de voir ce loch, haha. On en a donc profité pour faire une petite séance photo, héhé.
Première vue sur Loch Nevis
On continue la descente vers le loch, et on aperçoit rapidement Sourlies au loin, un petit bothy.
On traverse la rivière Finiskaig sur un pont dans une gorge splendide. Comme souvent, c’est là que la densité d’arbres est la plus grande, car c’est difficile d’accès pour les cerfs et autres grands herbivores.
Après le petit passage boisé, on atteint le bout de Loch Nevis. C’est un loch marin, qui va jusqu’au Sound of Sleat, vers Maillaig et Skye. Ça sent la mer!
On jette un oeil à Sourlies bothy, qui est tout petit et tout mignon… et bien équipé: des toilettes sèches ont récemment été installées à proximité, quel luxe!
Dans le bothy, on tombe sur une carte avec les tracés conseillés pour contourner le bout du loch en évitant le pire du bog (très pratique!) et un pot de Nutella quasi plein. On s’octroie donc un petit goûter shortbread-nutella, héhé.
Dans le coin, on aperçoit nos premières orchidées sauvages du voyage. Il y a aussi plein de digitales en fleur (je les adore!) et de superbes tapis de sea pink (armérie maritime, mais je préfère le nom anglais).
C’est marée basse, et des cerfs chillent sur le bord du loch. On croise aussi de grands gravelots.
Grâce à la marée basse, on peut facilement contourner le loch sans avoir à gravir une petite falaise, ce qui nous fait gagner du temps.
Plus loin, le bog est si sec qu’on s’enfonce à peine dans les tapis de sphaigne, ce qui facilite grandement la marche.
Seuls dans ce grand espace, on se sent si libres!
Foxgloves
On traverse la rivière Carnach (sur un pont en très bon état, pour changer!) et on la remonte pendant un moment.
Elle est superbe, avec des berges parfois taillées dans la roche (il y a plein de rochers incroyables dans le coin), des pools, des petites chutes d’eau.
Plus on remonte la rivière, plus les berges sont arborées. De vieux chênes recouverts de mousse semblent pousser directement au-dessus de la rivière, sur des rochers.
Le coin est bucolique, mais il y a un passage assez dodgy, sur un bout de sentier hyper érodé. On se pose peu après pour reprendre des forces en mangeant un bon porridge.
Je recroise un carabe comme celui m’ayant “attaqué” la veille (bon ok, c’était de la légitime défense de sa part) et cette fois j’arrive à le prendre en photo — en gardant mes distances, haha! ^^
The death beetle 😛
On croise un “Cape Wrather” venant du Nord et on échange quelques mots. Il nous raconte l’expérience (peu reposante) d’avoir croisé les 200 coureurs du Cape Wrath Ultra il y a quelques jours! Eh oui, chaque année, une course se déroule sur le Cape Wrath Trail, durant laquelle les participants avalent 400 km en 8 jours! En bons petits escargots, inutile de préciser qu’on n’est pas tentés par le challenge, haha!
On continue notre lente et agréable progression le long de la rivière Carnach. Le guidebook dit que le paysage devient “Tolkienesque”, et on est bien d’accord.
Puis on quitte la rivière alors qu’on entre dans ce qui doit être un ancien royaume elfique, avec des airs de Rivendell. C’est si beau!
On s’élève sur une pente raide, et les vues sur la rivière Carnach en contrebas, les arbres qui s’accrochent aux falaises et deux lochs au loin (Lochan nam Breac et Loch Cuaich) sont tout bonnement merveilleuses.
Malheureusement, les photos ne font pas honneur au lieu: il a commencé à pleuvoir, légèrement d’abord, et j’ai donc dû ranger l’appareil photo.
Passion Sphagnum
On approche de Mam Unndalain et on commence à chercher un spot pour planter la tente. On crapahute un moment entre les mêmes trois buttes avant de finalement se décider, juste à temps car la pluie devient de plus en plus forte!
Malgré la pluie, des midges nous attaquent pendant qu’on plante la tente, quelle arnaque! Normalement, l’avantage de la pluie, c’est qu’au moins il n’y a pas de midges, non mais oh! ^^’ Mais on a vite retrouvé la cosiness de notre cocon, une fois glissés dans les sacs de couchage.
Les têtes d’allumés ^^ On devait être un peu secoués par le combo pluie + midges
On a vraiment adoré ce coin du trek. Le soir même, dans la tente, on parlait déjà d’y revenir, de remonter Loch Nevis en kayak ou bateau et d’aller voir un jour Lochan nam Breac. Résultat: on a récemment réservé nos prochaines vacances en Ecosse, et on a prévu quelques jours dans le Knoydart, mais plutôt du côté d’Inverie. On se réjouit d’y retourner!
A bientôt pour la suite, qui s’annonce mouillée, très mouillée… 😉
[Distance Jour 26: 16.6 km et 614 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 502.7 km]
Bonjour et bienvenue pour la suite de la rétrospective de la Diagonale écossaise! Nous voilà au troisième jour du Cape Wrath Trail, pour une journée toujours autant ensoleillée… mais c’était la dernière avant un long moment! 😉
Corryhully bothy
Cette journée a commencé tranquillement, car on était si bien dans les sacs de couchage qu’on ne voulait pas émerger. ^^ On s’est finalement motivés à se lever vers 8h, quand le soleil est enfin passé au-dessus des montagnes et a chauffé la tente.
On a procédé à notre routine matinale sans se presser, en admirant le paysage, pour finalement partir vers 9h20. Un beau sentier nous fait monter au col entre Streap et Sgùrr Thuilm. En chemin, je veux ramasser un beau scarabée pour le prendre en photo, et il m’a mordue, ouch! Ça m’apprendra, haha. Tout le reste du trek, dès qu’on en voyait un, on s’écriait “the death beetle!”, haha. ^^ Les Highlands sont décidément peuplés de danger. 😉
Au col, on mange un bon porridge avec un chocolat chaud en admirant la vue, accompagnés par une biche qui râlait dans les hauteurs (j’ai regardé, c’est vraiment un verbe qui peut être associé au cri de la biche ^^).
A gate to nowhere
On descend ensuite Gleann Cuìrnean, avec ses méandres de la rivière Cuìrnean et ses arbres qui s’accrochent aux pentes rocheuses et aux gorges.
On a aussi vu des rochers “chevelus”, recouverts de végétation. On imaginait que c’était des trolls endormis, huhu.
Une biche, pour changer
Au bout du glen, la rivière est splendide et offre une belle “pool” pour nager, avec une eau magnifiquement claire et des poissons qui sautent hors de l’eau!
On se dénude mais on ne va finalement pas plus loin que les cuisses: l’eau est hyper froide, on sent les aiguilles qui nous piquent les chevilles. On se sèche donc au soleil et on admire la petite cascade depuis un beau rocher plat, au sec.
Puis on se remet en route! On traverse la rivière Pean sur un pont qui n’inspire pas confiance (avec plein de planches pétées) et on marche un mini bout dans une plantation où on voit la dose de libellules. On en voyait déjà partout, mais là c’était vraiment superbe, elles étaient posées sur le chemin et s’envolaient à notre passage.
En plus des ubiquistes Pyrrhosoma nymphula et Libellula quadrimaculata, on a vu plein de Cordulegaster boltonii et même de probables Aeshna caerulea!
La plantation elle-même avait une ambiance vraiment magique, avec ses arbres et son sol couverts de mousse. On se serait crus dans le Seigneur des Anneaux — une impression qu’on a eue très régulièrement tout au long du trek! 🙂
Des cerfs dans la rivière
Puis on entre dans Glen Dessary, c’est le début des Rough Bounds of Knoydart — un coin des Highlands réputé pour être particulièrement isolé, difficile, inaccessible et brut. Une vingtaine de cerfs se reposent dans un méandre de la rivière, ça commence bien. 🙂
Après un track, on emprunte un joli sentier mi-boggy, mi-accidenté qui nous fait grimper dans un splendide paysage montagneux.
Trouvez la bicheCordulegaster boltonii
On a quelques petites rivières à traverser, mais le niveau est si bas et il y a tellement de gros rochers bien placés qu’on n’a pas besoin de mouiller les chaussures.
Le paysage devient de plus en plus beau. En fait, on se fait la réflexion qu’on dirait la Suisse, haha! ^^’ Avec les montagnes et les petits lacs brillant au soleil, on pourrait effectivement se croire dans les Alpes.
On trouve un beau spot de bivouac à côté de la rivière Finiskaig, peu avant Lochan à Mhaim. Le lieu est si beau dans la lumière du soir! On plante la tente et on prépare direct à manger.
Le soleil disparaît derrière la montagne et il fait direct plus frais. On est fatigués, mais il reste à gonfler le matelas et filtrer de l’eau. José s’occupe de cette dernière tâche, ça prend du temps. Après s’être assurés qu’on n’avait pas de tiques, on s’est enfilés avec bonheur dans les sacs de couchage pour la routine du soir: écriture, soin des pieds, lecture!
On était fatigués mais c’était à nouveau une sacrément belle journée. Et c’était d’ailleurs la première journée du trek où on a vu ni café, ni shop, ni route goudronnée, ni bétail!
A bientôt pour la suite… et l’arrivée de la pluie! 😉
[Distance Jour 25: 20.9 km et 800 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 486.1 km]
Bonjour tout le monde! Alors qu’on entre dans le mois de décembre et que l’obscurité prend toujours plus de place, c’est parti pour le récit d’une deuxième journée ensoleillée sur le Cape Wrath Trail!
Après une bonne nuit au bord de la rivière Cona, on se réveille tranquillement vers 7h30, on plie la tente et on mange un bon et nourrissant flapjack en guise de premier petit-dèj.
Trouvez la lune 🙂First breakfast, with midge net
On commence à marcher à 8h30, peu après Hendrick, notre voisin de campement. On s’enfonce un peu plus dans Cona Glen, toujours aussi splendide: vieux pins, petites chutes d’eau, tariers pâtres, encore une vipère (et deux autres écrasées sur le track, beuh), des patches de droséras tous plus beaux les uns que les autres (je n’arrêtais pas de m’extasier!), des lézards et grenouilles, et aussi des bécassines des marais!
Tarier pâtre dans le paysage
Cet oiseau fait vraiment des sons incroyables. La Station ornithologique suisse propose d’ailleurs cette super description sur sa page en anglais: “you can hear its typical “drumming” sound, like the bleating of a sheep or goat, which is produced during its courtship display by vibrating its tail feathers. This peculiar sound gave the Common Snipe its German name “Himmelsziege” (sky goat).” C’est décidé, maintenant je vais aussi appeler les bécassines “chèvres du ciel”, haha!
Cona Glen
Puis le track a laissé place à un sentier qui nous a fait prendre de la hauteur et passer un col en contrebas de Meall nan Damh. C’était boggy par endroits, José a même réussi à s’enfoncer jusqu’à la cheville (un sacré exploit vu la sécheresse du sol après des semaines sans pluie)!
Durant la descente de l’autre côté, on fait une pause pour notre deuxième petit-dèj’ (en bons hobbits que nous sommes): porridge et chocolat chaud. On était si bien, au soleil sur notre rocher, qu’on a même décidé de faire une “petite” sieste. Résultat, on a dormi 40 minutes, haha! ^^’
Saute-Mouille la grenouille
La perspective de manger un bout de cake au Visitor Centre de Glenfinnan (le dernier établissement avant plusieurs jours) nous motive finalement à nous remettre en route. 😉
On retrouve de beaux vieux pins le long de la rivière Allt na Cruaiche puis de la rivière Callop. Nous rejoignons un autre Forestry Track: c’est moins intéressant, mais on progresse plus vite. On croise de nombreuses libellules, dont une probable Aeschne et deux Cordulegaster boltonii. Il y a aussi plein d’oiseaux, dont une bergeronnette, un héron et un grand rapace non identifié.
On emprunte ensuite un sentier bucolique qui nous fait gravir une mini colline, Torran Ghiubhais, couverte de vieux pins (dont un tombé, sous lequel on a presque dû ramper pour passer ^^). Il s’est avéré plus tard qu’on n’était pas obligé de passer par là pour rejoindre Glenfinnan, mais on n’a eu aucun regret, c’était si beau (et ça nous a permis de quitter le track plus tôt)!
On traverse le nouveau pont au-dessus de la rivière Callop (qui avait rouvert il y a quelques semaines seulement — avant ça, il fallait faire un détour par la route, donc on était super contents de pouvoir l’emprunter!) et nous voici au Glenfinnan Monument, puis au Visitor Centre du National Trust.
Glenfinnan Monument
On se pose sur la terrasse du café (qui donne sur le parking, pas super paisible) pour manger une patate garnie, un donut au spéculoos et une glace au choc’. Eh ouais, rien que ça, haha! 😉 On est arrivés au moment du passage du Jacobite Steam Train et la foule a donc débarqué quelques minutes plus tard, c’était un peu “overwhelming”. On ne s’est donc pas trop attardés: une fois nos réserves d’eau remplies, on est repartis.
On a quand même fait un petit détour pour aller voir la vue sur le viaduc de Glenfinnan, le fameux pont sur lequel passe le Poudlard Express dans les films Harry Potter. En redescendant, on a vu un train ScotRail qui passait, et qui a fait sonner son sifflet pour saluer les gens au point de vue (même quand ce n’est pas l’heure du Jacobit Steam Train, il y a toujours du monde dans ce coin!).
On continue notre route en remontant la rivière Finnan et on croise plusieurs biches et cerfs. Puis on arrive au Corryhully bothy, juste en dessous de Glenfinnan Lodge (dont émanent des odeurs de friture qui nous chatouillent les papilles, quelle cruauté! ^^). On retrouve Hendrick, qui a planté sa tente au bord de la rivière. On fait pareil, car l’intérieur du bothy donne peu envie (même qu’il y a l’électricité, donc on charge un peu les batteries), puis on va se promener un peu.
Il y a des coins de baignade qui ont l’air vraiment pas mal dans la rivière Finnan, mais il fait un peu frais et il est déjà 19h30 passées, donc on retourne à la tente pour manger de la polenta avec une sauce peppercorn vraiment très poivrée. ^^
Une mésange bleue passe, un jeune cerf broute pas loin, le soleil passe derrière la montagne. Il y a trois autres duos de randonneurs, mais c’est quand même paisible, jusqu’à ce que les midges lancent une attaque groupée qui nous a fait passer le reste de la soirée dans la tente! 😉
Et voilà, c’était notre deuxième journée sur le CWT! A bientôt pour la suite de l’aventure… 🙂
[Distance Jour 24: 20.9 km et 479 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 465.2 km]
Bonjour tout le monde! Ça y est, c’est enfin le moment de commencer à vous raconter notre expérience du Cape Wrath Trail (CWT pour les intimes). Don’t get me wrong, on a vraiment adoré toute notre Diagonale écossaise (enfin, un poil moins les longs canaux du John Muir Way ^^), mais le CWT est quand même la partie qui nous a le plus marqués. En termes d’aventure, c’était clairement un cran au-dessus des autres sections du trek.
Parcours de notre première semaine sur le CWT
Notre première journée sur le CWT a été vraiment magnifique. Elle a commencé à Fort William, par des pancakes chez The Old Deli — bah oui, il fallait bien emmagasiner de l’énergie pour les jours à venir! 😉
Comme à peu près partout en Ecosse, l’établissement proposait… un menu pour chiens, “The Woofchester’s”, haha! Mais bon, on s’en est tenu aux pancakes pour humains. ^^’
Pour rallier le départ du CWT, il faut prendre un petit ferry qui relie Fort William à Camusnagaul, de l’autre côté de Loch Linnhe. On a pris la traversée de 10h30, accompagnés de plusieurs cyclistes (dont un Ecossais qui faisait le tour de l’Ecosse à vélo) et d’un couple de Parisiens qui commençaient aussi le CWT — ils n’avaient prévu que deux semaines pour faire tout le trail, donc ils ont filé à peine débarqués et on ne les a plus jamais revus. ^^’
Le petit ferry de Camusnagaul
Arrivés de l’autre côté du loch, on commence la marche, sur la route et sous un ciel radieux. Un agneau hyper jeune et ultra mignon court vers nous en bêlant (on a plutôt l’habitude de voir les moutons fuir à notre approche). Bon, on ne sait pas s’il disait “coucou, venez me voir!” ou “barrez-vous de chez moi!”. ^^
La vue sur Ben Nevis est superbe! En revanche, vous commencez à nous connaître, on n’est pas fan de la marche sur le goudron. Heureusement, José a repéré sur OS maps un sentier nous permettant d’éviter une partie de la route, donc on a bifurqué dessus.
Beau spot pour pique-niquer, avec vue sur Ben Nevis
On se pose sur une petite colline pour manger des chips au haggis (trouvées dans notre chambre d’hôtel) et des morning rolls achetés à FW avant le départ. Un avion de chasse passe tout près et file vers Ben Nevis, c’était impressionnant (le bruit, notamment!).
Le sentier a l’air d’être surtout emprunté par des cerfs (il y a plein de traces) et il est étonnamment boggy malgré la sécheresse, mais il est superbe: belle forêt, mare peuplée de libellules (on a même vu une Aeschne des joncs fraîchement émergée!), vues sur le Loch Linnhe (et quelques fermes de poissons)…
On a vu énormément de droseras, les plus grands et vifs que j’ai jamais vus (et ce n’était que le début!). On a aussi croisé plein d’oiseaux, dont des pinsons et chardonnerets.
Bon, entre les traces de cerfs et le bracken (les grosses fougères), il y a aussi pas mal de tiques, et on doit régulièrement les virer de nos pantalons.
De retour sur la route, on aperçoit deux busards et un grand rapace (peut-être un aigle royal), ainsi qu’un rocher que j’ai d’abord pris pour un phoque (exciting stuff ^^). Il y avait aussi une branche en forme de bébé Nessie, héhé. On croise un mec qui nous prévient que les vipères sont de sortie avec le beau temps, donc on ouvre l’oeil. Mais à la place des serpents, on voit surtout des biches, qui paissent vers les marais salants.
On bifurque vers l’ouest et la route se transforme en track, le long de la rivière Cona.
On revoit des biches, dans un décor idyllique: étang, rhododendrons en fleur et montagnes en arrière-plan. Magique. ♥
On descend se tremper les pieds dans la rivière et manger une barre aux noisettes et chocolat noir, yum! Un héron en vol se pose pas loin de nous, les Pyrrhosoma nymphula (aka “petite nymphe au corps de feu”, une belle demoiselle rouge) pondent, on se sent en paix. ♥
Plus tard, on rencontre Hendrick, un Berlinois qui commence aussi le CWT, en solo. On fait un petit bout de chemin en discutant, avant de le laisser partir devant car on a déniché le paradis: un coin de baignade idyllique dans la rivière Cona.
Il y a une belle pool assez profonde pour nager et qui mène à une mini cascade. On se sent si heureux, on s’octroie un merveilleux skinny dip. L’eau est tellement bonne qu’on y reste un bon moment, jouant avec le courant de la petite cascade.
“Heaven is a place on Earth.”
On finit quand même par sortir de l’eau et se rhabiller pour continuer.
Ce glen est vraiment splendide, je n’en reviens pas de n’en avoir jamais entendu parler avant.
Il y a de magnifiques pins sylvestres et vieux chênes, la rivière est incroyable, le sentier est truffé de droséras…
Ça nous rend si heureux de voir des pans de forêt calédonienne! Il en reste si peu…
Certains randonneurs sautent la première étape du CWT et commencent directement à Glenfinnan. Personnellement, je pense que Cona Glen vaut carrément le coup et est un superbe début pour le CWT (surtout que je dis rarement non à une petite traversée en ferry, héhé).
On passe devant Corrlarach bothy, qui est fermé (c’est apparemment souvent le cas) mais très beau. Surprise, une vipère se prélasse au soleil devant l’entrée, héhé! J’ai juste le temps de la filmer avant qu’elle disparaisse.
Corrlarach bothyNotre première vipère du voyageDrosera
Il est 18h40 et on commence gentiment à avoir faim, donc on continue jusqu’à un replat vers la rivière. Hendrick y a déjà installé sa tente, mais il y a de la place et ça ne le gêne pas, alors on pitche à côté.
Pins, rivière Cona, quelques bluebells… C’est un super spot. José filtre de l’eau et on mange deux plats “Adventure Food” vraiment bons (ce qui n’est pas toujours le cas avec cette marque… ^^): pâtes bolo et chili con carne.
Puis j’écris dans le carnet et on étudie l’étape du lendemain. Les midges nous forcent finalement à nous réfugier dans la tente et on procède à un méticuleux “tick check”. Malgré le grand nombre de tiques observées (et pichenettées) durant la journée, on en trouve juste deux minuscules sur moi (un plutôt bon score, je trouve).
On s’est endormis paisiblement, bercés par le murmure de la rivière. Je vous laisse avec les derniers mots du carnet: “Quelle merveilleuse première journée du CWT, quel bonheur. ♥”
[Distance Jour 23: 20.3 km et 340 m de dénivelé positif] [Distance cumulée: 444.3 km]