Dernier jour de trek, nous voici!
Durant notre nuit dans le bothy de Camban, on a été bercés par un vent fort et une pluie incessante tambourinant sur le toit, qui nous ont rendus encore plus reconnaissants d’être à l’abri.
Au réveil, je sors faire pipi, en m’extasiant devant la vue comme la veille, et qu’est-ce que je vois sur le sentier, à 200m à peine? Quatre personnes qui avancent dans ma direction! Haha, on ne croise quasi personne pendant deux jours, mais bien sûr c’est quand je fais pipi en contrebas du chemin, pas du tout cachée, que des humains apparaissent! ^^’
Bon, finalement ils ont bifurqué bien avant ma hauteur, donc je n’ai pas eu l’embarras de devoir leur dire bonjour, ouf. ^^
On les voyait depuis le bothy pendant qu’on prenait notre petit-déj’, et on pense que c’était des travailleurs venus planter des arbres ou autre, car ils transportaient des gros sacs qui ressemblaient à de la terre.
On a rempli le carnet du bothy, qui en était à sa toute dernière page, et on s’est amusés à lire les derniers messages. Deux jours plus tôt, des étudiants de Lairig de l’Uni d’Aberdeen étaient dans le coin et se sont réfugiés dans le bothy pour manger à midi, héhé. D’autres ont écrit une parodie de la chanson “Jolene”, ce qui fait que je l’ai fredonnée dans ma tête quasi toute la journée. Presque tous les messages mentionnent la pluie et la force des éléments — ce qui me fait sourire car c’est aussi ce qui ressort de mes derniers titres d’articles. ^^
On a plié bagages et quitté le bothy pour notre dernier jour de trek, sous une pluie quasi constante et un fort vent de face. Les gouttes de pluie attaquaient nos visages comme des millions de mini baffes froides, haha. Si on avait eu des masques de ski avec nous, on les aurait mis!
La météo était si humide et violente que je n’ai pas sorti l’appareil photo de la journée, c’est dire! En revanche, j’ai pris plein, plein de photos avec mon natel, car les paysages étaient trop beaux — même que la plupart des images sont floues, à cause du vent.
On s’est émerveillés toute la journée devant les magnifiques paysages: grosses cascades, méandres de rivière, jeunes forêts, incroyables couleurs d’automne, avec quelques grives, rouge-gorges et autres passereaux, et un cincle plongeur et un héron à la toute fin du trek!
On a changé de bassin versant, et ce n’est plus la rivière Affric que l’on longe ce jour-là, mais le cours supérieur d’Allt Grannda et Allt Cam-ban. La plus grande cascade d’Allt Grannda est impressionnante, mais les photos ne lui rendent malheureusement pas justice.
Nous traversons des coins magnifiques. Le sentier devient de plus en plus intéressant et raide alors que nous descendons vers les gorges d’Allt Grannda, après la cascade.
En effet, le sentier s’est fait plus montagnard du bothy jusqu’à Glenlicht, avec pas mal de dénivelé négatif. Ce changement faisait du bien, il fallait plus se concentrer pour marcher et donc on était moins en mode “pilote automatique sous la pluie”. 😉
On a traversé un nombre incalculable de torrents et rivières, et le sentier était souvent inondé. Résultat: pieds mouillés. En plus de la semelle intérieure à changer, il faut donc que je regarde pour réimperméabiliser mes chaussures. ^^
Deux passerelles nous ont permis de traverser les gorges d’Allt Grannda puis le torrent Allt Lapain pour passer sur la rive gauche de la rivière Croe. Là, juste avant Glen Licht House (fermée, qui appartient à un club de mountaineering), on s’est réfugiés quelques instants dans des ruines pour manger une barre de céréales. On n’avait rien mangé depuis plusieurs heures, mais la pluie et le vent ne donnaient pas envie de s’arrêter pour un véritable pic-nic.
On a ensuite continué le long de la rivière Croe, belle dans sa large plaine alluviale. Il nous restait 6 km le long de Gleann Lichd avant d’arriver à Morvich, le point final du trek. On a commencé à sentir qu’on se rapprochait de la fin lorsqu’on a vu du bétail paissant tranquillement vers la rivière — et au milieu du chemin, aussi.
Vers Morvich, le village marquant la fin officielle du trek, on a échangé quelques mots avec un promeneur et son chien, qui nous a lancé un “Well done!”. Mais la marche n’était pas tout à fait finie pour nous. On a encore eu un long moment sur la route pour rejoindre Glenshiel et son camping.
En chemin, on se réjouissait de s’arrêter au Kintail lodge pour se réchauffer avec un bon chocolat chaud (ainsi qu’avec un petit repas au pub le soir), donc ce fut la grosse déception de découvrir qu’il était fermé. C’était sa première semaine de passage à l’horaire d’hiver, durant lequel le lodge n’est ouvert que le weekend.
A la place, on a donc directement rejoint le camping (ce qui signifiait encore 1,6 km de marche sur la route, clairement parcouru en mode pilote automatique, car on n’avait plus trop d’énergie à ce stade, notre moral étant un peu sapé par la pluie et le goudron). Au programme de la soirée: douche, cuisine et repas dans l’auvent de la tente. Le camping de Glenshiel a l’air d’être un coin sublime, mais entre la nuit, la pluie torrentielle et la fatigue, on en a peu profité.
Après manger, on n’a pas fait long feu, et je me rappellerai encore longtemps du plaisir de me glisser dans le sac de couchage et de sombrer profondément dans le sommeil!
C’était donc déjà la fin de ce premier trek en Ecosse, mais sûrement pas le dernier, même si on aurait clairement préféré en célébrer la fin au pub avec un bon repas chaud et une pinte! 😉
Et ce n’est pas tout à fait la fin de cette rétrospective, puisqu’on a encore passé quelques jours à Edimbourg et Glasgow après notre randonnée. Mais ça, ce sera pour de prochains articles! 🙂