Bonjour tout le monde! Aujourd’hui, je vous emmène du côté de Newcastle-upon-Tyne (le Neuchâtel anglais), chez les Geordies.
La vue depuis notre AirBnB
En juin 2023, après ma première campagne de terrain libellules, nous avons passé une semaine à Newcastle pour SEFS13, le Symposium for European Freshwater Sciences, où je présentais une partie de mes résultats de thèse.
Newcastle University
Un samedi matin, nous avons donc dit au revoir à notre hébergement des Borders (où nous avons d’ailleurs aussi temporairement laissé la voiture) et avons pris le bus pour Edimbourg où, après un bon petit-dèj’ au Kilimanjaro Café, un passage au National Museum pour voir la Déclaration d’Arbroath et une sieste dans Princes Street Gardens (ça sentait l’été: plein de gens, et plein de déchets…), nous avons enfin embarqué dans le train direction Newcastle!
Architecture néo-classique et “Hen parties”La Tyne et ses nombreux ponts
Pour la semaine, nous avons logé dans un AirBnB en plein centre-ville, à 10 minutes de la gare. Ce n’est pas le meilleur logement qu’on ait eu (notamment car il faisait super chaud et c’était très bruyant), mais ça a fait l’affaire pendant une semaine.
Chouettes détails sur les façades
A peine arrivés, on est partis explorer un peu la ville (notamment car je cherchais des chaussures pour le gala dinner / ceilidh du symposium). Notre première impression: belle architecture, mais on n’a pas été conquis. Les rues sont sales, avec plein de déchets, plein de gens un peu glauques et complètement bourrés, et c’est un miracle qu’on ne soit pas fait chier dessus avec la quantité de goélands, haha. Il y a même une véritable colonie de kittiwakes qui niche sur le Tyne Bridge. Je crois bien que c’est la première fois que je voyais une colonie d’oiseaux marins urbaine.
On n’avait aussi jamais vu autant de “hen parties”, des enterrements de vie de jeune fille. On sent que c’est une ville de fête, et ça s’entendait d’ailleurs depuis l’appart, entre le karaoké et les machos faisant vrombir leur voiture. Bref, un peu trop animé pour nous (le fait qu’on loge dans le centre et qu’on soit arrivés un samedi a clairement joué sur notre première impression), et j’étais bien contente d’avoir choisi Aberdeen plutôt que Newcastle pour mon Erasmus.
Néanmoins, on a beaucoup aimé notre séjour! Le dimanche, on est allés au très chouette Sunday Market, le long de la Tyne, où il y avait une ambiance fort sympathique.
On a ensuite visité le fameux château de Newcastle. Il y avait beaucoup d’escaliers, mais c’était une super visite. Et on a eu droit à de belles vues sur la ville depuis le sommet de la tour.
Newcastle Castle
Après ça, on avait besoin de se reposer un peu (c’est fou comme ça crève, les visites de ville) donc on est allés au cinéma… où on a vu “The Little Mermaid”, haha. C’était parfait pour me changer les idées, car je commençais à stresser pour ma présentation du lendemain.
La semaine a été bien chargée: télétravail pour José, conférence pour moi. Ce fut clairement ma meilleure expérience de conférence jusqu’ici: il y avait plusieurs autres collègues de PONDERFUL et EUROPONDS, ce qui fait que je connaissais déjà des gens (contrairement à ma première conférence, à Prague, où je ne connaissais personne). Ma présentation, le lundi, s’est très bien passée, et José et moi avons fêté ça le soir en allant voir la comédie musicale “Sister Act”.
De chouettes rencontres, des présentations scientifiques inspirantes, plein de moments sociaux, un super dîner de gala avec un ceilidh endiablé (j’avais même pris ma jupe tartan pour l’occasion!)… et, cerise sur le gâteau, une magnifique journée d’excursion.
Eh oui, José et moi nous étions inscrits à une des excursions proposées par le symposium. Le mercredi, avec d’autres participants du congrès (dont des amis doctorants), on a donc pris un bus jusqu’à Seahouses, où on a embarqué pour un tour en bateau autour des Farne Islands.
Les Farne Islands sont un archipel d’une quinzaine d’îles situées au large du Northumberland. Elles appartiennent aujourd’hui au National Trust et sont classées comme réserve naturelle.
Ces îles abritent des colonies d’oiseaux marins et de phoques gris d’importance internationale, dont on a eu un bel aperçu lors de notre tour en bateau.
On a vu des puffins, guillemots, razorbills, kittiwakes, goélands, cormorans, sternes pierregarins, sternes arctiques, sternes caugek (sandwich terns en anglais ^^), quelques fous de Bassan, deux grosses méduses et pleeeein de phoques gris, héhé.
Ah, et un joli phare!
Voir tous ces oiseaux dans le ciel et dans l’eau, c’était magique!
Depuis le bateau, on a aussi vu Lindisfarne au loin, une tidal island qu’on a visitée à la toute fin de notre séjour, avant de reprendre le ferry pour Amsterdam. Cette île a été marquée par St Cuthbert, et c’était d’ailleurs le nom de notre bateau (St Cuthbert 3).
On voyait également Bamburgh castle, qu’on a visité juste après notre tour des Farne Islands.
On a eu seulement une heure pour visiter l’immense château, mais c’était cool quand même. La vue sur la plage et la mer était absolument magnifique.
Vue sur LindisfarneVue sur les Farne Islands
On a traversé tout un dédale de salles toutes plus belles les unes que les autres (dont un grand hall dédié à la série “The Last Kingdom”, qui a été tournée ici, mais que je n’ai pas vue).
De retour à Newcastle, c’était l’heure du “Summer Social” du symposium, en l’honneur du solstice. C’était une chouette soirée à Wylam Brewery, mais je commençais à me sentir pas top (mon suspect: un wrap à l’avocat à la fraîcheur discutable mangé lors de l’excursion). Les deux derniers jours de la conférence ont donc été un peu fatigants car je me sentais bien faible.
Wylam Brewery
Et voilà, c’était déjà la fin de notre séjour à Newcastle! On a trouvé des coins sympas (et mangé dans très chouettes restos) mais on n’est pas tombés sous le charme — un avis partagé par pas mal d’autres participants de la conférence (même que l’uni, elle, est très bien!). Une chose est sûre, avec José on n’aimerait pas y vivre (et surtout pas dans l’appart où on logeait ^^), et on se réjouissait de retrouver le calme des contrées rurales… surtout qu’on était désormais en vacances, yihaaa!
Bonjour tout le monde! C’est parti pour un court article sur une chouette marche à faire dans le sud de l’Ecosse.
Grey Mare’s Tail
Durant notre séjour dans les Borders en 2023, nous avons profité d’un samedi ensoleillé pour aller gravir White Coomb via la cascade Grey Mare’s Tail, dans la région de Dumfries & Galloway.
Nous avons fait une belle balade de 11.5 km et 751 m de dénivelé positif. Après avoir atteint le haut de la cascade (qui fait 60 m de haut), nous avons longé la rivière jusqu’à rejoindre le loch Skeen, un superbe loch de montagne.
Loch Skeen
L’eau était si bonne, on n’a pas pu résister à un petit plongeon! Il faut dire qu’il faisait spécialement chaud ce jour-là (le thermomètre de la voiture indiquait 27.5°C à notre retour!). Après nous avoir vus entrer dans l’eau si facilement, des enfants ont aussi voulu se baigner… mais n’ont pas trouvé la température aussi agréable que nous, haha. ^^ Deux filles criaient que c’était beaucoup trop froid, tandis qu’un garçon se plaignait de la faible profondeur. Et effectivement, le loch est vraiment peu profond, en tout cas du côté où on se trouvait. Il y avait même de gros rochers juste sous la surface de l’eau qui faisaient de parfaits perchoirs pour sirènes, héhé.
On a ensuite pique-niqué les pieds dans l’eau en admirant la vue, avant de continuer notre boucle.
On s’est élevés au-dessus du loch, et le sentier a rapidement disparu. C’était bien raide, mais au moins c’était facile de marcher. Walkhighlands annonçait un “bog factor” de 4/5, mais du fait de la sécheresse, on ne s’est pas enfoncés une seule fois! Ça faisait bizarre, toute cette sphaigne desséchée.
Pendant que j’y suis, je vous partage la légende du “Bog factor” de Walkhighlands. J’aime particulièrement la description du niveau maximal: tuba recommandé! 😛
Capture d’écran du site Walkhighlands
Arrivés au premier sommet, Lochcraig Head, on a croisé un marcheur fort sympathique avec qui on a discuté quelques instants, avant de continuer en direction du deuxième sommet de la journée: White Coomb, une des plus hautes collines du coin.
On ne s’est pas attardés au sommet car le vent soufflait fort (juste le temps d’avaler une barre de céréales, quand même!), et on a directement attaqué la longue descente.
On crevait de chaud, c’était terrible. L’itinéraire ne nous faisait pas repasser par le loch, mais si ça avait été le cas on se serait à nouveau baignés. Arrivés au parking, je me suis aspergée d’eau à la rivière pour essayer de me rafraîchir. Là, grosse déception: on croyait qu’il y avait une petite cabane vendant des snacks sur le parking (on rêvait d’une glace…), mais c’était en fait juste un kiosque pour devenir membre du National Trust (qui possède ces terres). On est donc rentrés à Nether Linnfall, où on s’est étalés comme des larves.
Ce soir-là, après vingt jours en Ecosse, on a enfin eu droit à notre première averse du séjour, fort attendue après une longue période de sécheresse!
Et voilà, c’est déjà la fin de cet article! La prochaine fois, on fera une petite incursion dans le nord de l’Angleterre… 😉
Bonjour! 🙂 L’article d’aujourd’hui est dédié à mon travail de terrain en Ecosse en 2023, donc préparez-vous à être inondés de photos de libellules, héhé!
Mon doctorat était la raison de notre présence en Ecosse entre mai et septembre 2023. J’avais l’opportunité d’effectuer un séjour de recherche à l’étranger, et je n’en reviens toujours pas d’avoir pu conjuguer deux de mes grandes passions: l’Ecosse et les libellules.
Certains de mes sites d’étude
Grâce à des contacts de mon directeur de thèse, j’ai pu élaborer une étude de cas en lien avec l’Eddleston Water Project, un beau projet de “Natural Flood Management” visant à réduire les risques d’inondations dans le bassin versant de la rivière Eddleston. Financé par le gouvernement écossais et mené par Tweed Forum, le projet a permis la renaturation d’écosystèmes pour améliorer la capacité du paysage à retenir l’eau en amont, avant qu’elle n’inonde Eddleston et Peebles. Voici une petite vidéo de 5 minutes pour ceux qui sont intéressés à en savoir plus sur le projet.
Dans le cadre de ce projet, des bouts de la rivière Eddleston ont été restaurés, des “leaky woody dams” ont été construits, des centaines de milliers d’arbres ont été plantés… et plus d’une trentaine d’étangs ont été créés. C’est bien sûr ces derniers qui m’intéressaient particulièrement pour mon étude. Je me suis penchée sur la contribution de ces étangs à la biodiversité aquatique du pondscape (“paysage d’étangs”). Pour ce faire, j’ai inventorié les communautés de libellules d’une vingtaine d’étangs, dont une moitié d’étangs créés spécialement pour la réduction du risque de crues, et une autre moitié constituée d’étangs qui existaient avant l’Eddleston Water Project.
J’avais déjà effectué des inventaires de libellules durant mon master, puis durant mon travail d’assistante à HEPIA, mais c’étaient les premiers relevés de libellules adultes que je faisais spécifiquement pour ma thèse. Ça m’a fait tellement plaisir de renfiler les waders et de partir à la chasse aux libellules, armée de mon filet et de mon appareil photo. J’apprécie particulièrement la photographie pour l’identification (j’ai un super objectif macro acheté exprès pour ça durant mon master), mais parfois il est nécessaire d’attraper les individus pour les déterminer. Dans ce cas-là, hop, on attrape la libellule dans un filet à papillons et on la saisit délicatement par les ailes le temps de la regarder de plus près (à la loupe de botaniste si besoin), avant de la relâcher.
Mon étude se focalisait sur les libellules adultes, plus rapides à inventorier, mais j’ai également échantillonné des larves sur un subset d’étangs. Je récoltais aussi des exuvies (les “peaux” laissées par les libellules lorsqu’elles émergent et passent du stade larvaire au stade adulte) et je prenais des notes sur la végétation aquatique et l’utilisation du sol autour des étangs, entre autres variables environnementales.
SparganiumCueillette d’exuviesTyphaExuvie d’aeschne des joncsFilet à macroinvertébrés aquatiques
J’ai effectué quasi tout le terrain toute seule, mais j’ai quand même eu de la compagnie un jour de mai, lorsque mes deux superviseurs locaux, Chris (uni de Dundee) et Jennifer (Edinburgh Napier Uni) sont venus échantillonner des larves avec moi, accompagnés de leur collègue Rob. C’était plus facile de se retrouver pour du “terrain larves”, puisque celui-ci ne dépend pas de la météo, contrairement aux adultes, qui ne s’inventorient que lorsqu’il fait beau.
Tri de larves avec Jennifer et Rob, d’Edinburgh Napier Uni (photo prise par Chris)
J’étais donc tout le temps en train de vérifier les prévisions météo pour planifier mon terrain. Pour la première campagne, aucun problème: on n’a pas vu une seule goutte de pluie durant le mois de mai! Cette année-là, l’Ecosse a connu un tel déficit de précipitations printanières que deux des étangs que j’avais sélectionnés étaient carrément secs. En août, c’était plus compliqué, car on a eu plusieurs semaines froides et pluvieuses. Heureusement, j’ai quand même réussi à faire tout mon terrain dans la deuxième partie du mois, durant laquelle la météo était plus clémente.
Coenagrion puellaEnallagma cyathigerum
Ce qui était très pratique, c’est qu’il me suffisait d’aller dans le jardin de Nether Linnfall (là où on logeait, voir cet article) pour vérifier les conditions in situ et voir si “ça volait” au-dessus de mon “étang témoin”. 😉 Si c’était le cas, je sautais dans la voiture direction le terrain. Et sinon, ça me faisait une micro-balade pour me dégourdir les jambes avant de retourner bosser devant l’ordi ou la loupe binoculaire.
J’avais pu transformer la cuisine de l’AirBnB en petit labo, pratique pour déterminer les larves et exuvies récoltées. A la fin du séjour, j’ai aussi pu accéder au labo d’Edinburgh Napier University, pour identifier les spécimens trop petits ou aux critères trop minuscules.
Tri de macroinvertébrés vivantsHome lab
En ce qui concerne l’échantillonnage des larves, je suivais un protocole déjà utilisé dans plusieurs autres projets d’HEPIA, dont voici les étapes grossières: D’abord, on prend un filet pour effectuer des va-et-vient énergiques dans l’eau. Ensuite, on verse le contenu du filet dans un bac blanc avec de l’eau. Puis, c’est l’heure du tri! Avec une pince, on récupère les individus qui nous intéressent (dans mon cas, tous les odonates), qu’on stocke dans des flacons d’alcool. L’avantage de trier sur du “matériel vivant”, c’est qu’on peut ensuite relâcher les petites bêtes qui ne sont pas incluses dans l’étude. Pour finir, on identifie les individus récoltés en labo, sous la loupe binoculaire. (Bon, ma méthode préférée, ça reste les odonates adultes, puisqu’on n’a pas besoin de conserver les spécimens, tout peut s’identifier direct sur le terrain!)
Larves et exuvies sous la loupe
Même si je ne gardais que les larves de libellules pour mon étude, je notais tous les groupes de macroinvertébrés aquatiques rencontrés, pour information. J’ai aussi pris plein de petites vidéos sur le terrain et j’espère prendre un jour le temps de les éditer. J’ai notamment des clips d’une belle larve de dytique (un coléoptère aquatique) se baladant dans le bac de tri!
Mésange à longue queue
La beauté du terrain, c’est qu’en plus d’observer plein de libellules, on croise en général une flopée d’autres trucs très chouettes. Je m’émerveillais devant les tapis de sphaigne des tourbières, les étendues de linaigrette et autres belles fleurs. En plus des habituels cygnes, poules d’eau, busards et oies et d’un occasionnel faucon crécerelle, j’ai aussi pu admirer un groupe de jeunes mésanges à longue queue — j’étais gaga, car je les trouve vraiment irrésistibles! J’ai aussi vu une famille de troglodytes vraiment trop choue, et un cincle plongeur sur la rivière Eddleston. Ah, et aussi des épreintes de loutre (pas d’observation directe pour cette fois-ci, malheureusement, mais c’est déjà super de savoir qu’elles sont dans le coin!). 🙂
Selfie avec un Sympetrum
Bien sûr, vu la quantité de pâturages dans les environs, j’étais souvent accompagnée de moutons et de vaches, et même parfois de chevaux! Si les moutons ont généralement l’habitude de fuir à mon arrivée (tandis que moi j’évite les vaches qui me lancent de sales regards), ce n’était pas le cas de mes amis équins. Lors de ma première visite de “l’étang des chevaux”, je me suis fait escorter par trois-quatre chevaux bien curieux qui ne voulaient plus me lâcher, haha. Ils me poussaient gentiment dans le dos avec leur tête, et il y en a même un qui a essayé de mâchouiller mon sac! ^^ J’ai une petite vidéo de ce moment, il faudra vraiment que je la partage un jour. J’ai également des clips de perdrix ou faisans sur la route, courant paniqués devant la voiture plutôt que de se réfugier sur le côté. ^^ Je rencontrais aussi des lièvres quasi quotidiennement, ce qui me faisait toujours très plaisir.
Famille d’oiesPaon du jourLibellula quadrimaculata
Un jour, je suis également tombée sur une araignée en train d’embaumer un tandem de Coenagrion puella s’étant pris dans sa toile. Elle travaillait si rapidement, c’était impressionnant!
Mes journées de terrain étaient bien remplies et j’ai vite développé une routine. Au réveil, je prenais le petit-déjeuner avec José (qui se levait avant moi pour bosser à l’heure suisse) puis j’allumais l’ordi pour traiter mes e-mails, planifier le terrain, contacter les proprios des jours suivants pour les prévenir de mon passage, et autres tâches informatiques. A 10h, je partais pour le terrain et j’enchaînais les relevés, avec une mini pause lunch vers 13h (en général max 15 minutes, pour ne pas perdre du temps pendant les heures chaudes, idéales pour l’observation des libellules). Après quatre ou cinq étangs (selon leur taille et difficulté d’accès, et selon la météo, car quand il y a du vent ou des nuages, il faut attendre que ça passe), il était en général 17h et l’heure de rentrer à la maison. Mais ma journée ne s’arrêtait pas là: Je prenais encore le temps de rentrer toutes les données du jour dans mon tableau Excel et de décharger et trier les photos, avant de vérifier et adapter le planning du lendemain en fonction de mon progrès de la journée. Douche, repas, dodo et on recommence! 😉
La “Petite nymphe au corps de feu” porte bien son nom
Sur le terrain, lorsque les conditions météo ne remplissaient pas les critères du protocole pour l’inventaire des libellules adultes, il fallait attendre. J’en profitais alors pour chercher des exuvies, remplir mes fiches de variables environnementales et, bien sûr, prendre des photos! Lors d’une matinée particulièrement grisouille, j’ai eu le bonheur de trouver un tandem d’Aeshna juncea au milieu des joncs (ça tombe bien, le nom français de cette espèce est “aeschne des joncs”). Le couple a posé devant l’objectif et j’ai pu le photographier sous toutes les coutures, héhé. J’étais particulièrement contente car c’est une espèce que je croisais surtout en vol et dont j’avais donc de la peine à tirer le portrait.
Je garde de si bons souvenirs de ce moment que j’ai choisi une des photos de cette matinée-là pour décorer la coque de protection de mon natel, héhé.
Aeshna junceaLestes sponsa
Un jour, en plus de cueillir des exuvies, je suis tombée sur une cueillette un peu plus alléchante: des framboises! Heureusement, il me restait un flacon pour en ramasser quelques-unes et en ramener à José. 🙂
Et alors, qu’ont donné mes résultats? Eh bien, pour faire court, ils ont montré que créer des étangs pour réduire les risques d’inondations pouvait tout à fait apporter des bénéfices pour la biodiversité aquatique, notamment en renforçant les populations de libellules! Les étangs créés par Tweed Forum se sont avérés particulièrement riches en odonates, grâce à plusieurs facteurs importants: un substrat naturel, une bonne qualité de l’eau et la présence de végétation dans les étangs et autour, notamment. Pour en savoir plus, il faudra attendre la sortie de mon article scientifique sur le sujet, pour l’instant en cours de révision. 😉
Sympetrum striolatumSympetrum danae
D’un point de vue personnel, cette étude de cas a représenté une bouffée d’air frais et m’a clairement aidée à tenir le coup jusqu’au bout du doctorat. Même si j’étais pas mal crevée lors des campagnes de terrain, c’était une fatigue physique, si différente de la fatigue mentale (et dorsale ^^) des journées passées devant l’ordi à rédiger du code et des manuscrits.
Lestes sponsa
Rien que le fait d’être en Ecosse et de loger à la campagne faisait un bien fou au moral et offrait un changement de décor bienvenu. Après les longues journées de terrain, le Perskindol venait à la rescousse de mes chevilles fatiguées par la marche en waders au milieu des “tussocks”. Et pour les journées à l’ordi (notamment les longues journées stressantes de préparation de ma présentation pour SEFS13, une conférence à Newcastle dont je vous parlerai dans un prochain article), il y avait les repas dans le jardin et les petites balades ou excursions le soir et les week-ends pour se changer les idées. ♡
Et voilà, c’est la fin de cet article “spécial boulot” (mais quel beau boulot, franchement ♡)! Dans les prochains, je vous raconterai d’autres aventures en Ecosse et dans le nord de l’Angleterre! 😉 Merci et à bientôt!
Hello! C’est parti pour la suite du récit de quelques aventures vécues lors de notre séjour dans les Borders en 2023. Eh oui, car même si on était principalement là pour travailler, il fallait bien qu’on se trouve des “side quests” pour s’occuper les week-ends — une tâche pas difficile du tout car il y a vraiment plein de chouettes choses à visiter dans cette région, et on en a bien profité, surtout qu’on a eu droit à une météo formidable au début de notre séjour! 🙂
Mouton gardant l’entrée d’Abbotsford House
Pour notre premier jour de congé, on a commencé fort en allant visiter Abbotsford House, la splendide demeure de Sir Walter Scott.
Abbotsford House
Walter Scott (1771-1832) est l’un des plus grands auteurs écossais. C’est d’ailleurs l’un des trois écrivains mis à l’honneur du “Writers Museum” d’Edimbourg. Un monument lui est aussi dédié sur Princes Street, et la gare centrale de la capitale porte même le nom du personnage de son premier roman: “Waverley”.
Même si je n’ai jamais rien lu de lui (à part quelques-uns de ses poèmes, dont “The Lady of the Lake”), ce qu’il faut d’ailleurs que je rectifie un jour, je me réjouissais de visiter sa splendide demeure. La maison se trouve dans un superbe domaine, avec de magnifiques jardins — dont un bucolique “walled garden”.
Vu que ce n’est pas tous les jours qu’on visite une belle baraque avec des tourelles, j’ai même décidé de porter ma jupe en tartan pour l’occasion. Un vêtement tout à fait adapté, puisque Walter Scott est grandement responsable de la romantisation de l’Ecosse et de la popularisation du tartan à l’époque victorienne.
Un grand merci à José, qui a bien voulu passer derrière l’objectif pour me prendre en photo. 🙂
Avec un brave toutouUne véritable pose de princesse 😉
J’ai vraiment adoré le walled garden et j’ai donc pris plein, plein de photos. Il y avait tant de variétés de fleurs et de couleurs!
Je pense qu’on a même pris plus de temps à visiter les jardins que la maison, haha.
L’intérieur de la demeure était lui aussi magnifique, et plutôt impressionnant! La visite, avec audioguide, était très bien faite. On pouvait choisir si on voulait être guidé par Walter Scott, ou par un de ses chiens. On a choisi la version canine, et on s’est bien marrés, haha!
Une bibliothèque qui en jetteEn train d’imiter le chien du tableau, langue dehors 😛A Melrose Abbey, plus tard dans la journée, mais pas plus sérieuse ^^
Puis on est retournés dehors pour visiter l’autre côté du domaine, face à la rivière Tweed.
On a vraiment beaucoup aimé notre visite d’Abbotsford House. Les lieux sont super beaux, la visite est bien faite, et le tea room du visitor centre était sympa aussi. Par contre, je vous préviens, la maison est truffée de trucs chelous, haha. Je vous mets un petit aperçu, et décline toute responsabilité en cas de cauchemars la nuit prochaine. 😉
Hello there!A coven of witches
Après notre visite et un petit lunch au tea room, on avait une forte envie de faire la sieste. But, no rest for the wicked! 😉 A la place, on s’est motivés à faire une balade le long de la Tweed — après avoir échangé ma longue jupe pour un pantalon.
On a traversé de beaux prés et sous-bois fleuris. Il faisait si beau et chaud, on s’est posés un moment au bord de l’eau pour y tremper nos orteils. Il y avait plein d’exuvies de plécoptères sur les galets, et on a aussi observé un pauvre canard qui se faisait pourchasser par un chien surexcité.
A wagtail wagging its tail
On a marché les six kilomètres nous séparant de Melrose, un charmant village des Borders dans lequel on avait dormi en 2019 en redescendant de Shetland, mais qu’on n’avait pas franchement eu le temps de visiter (déjà car je n’étais pas encore remise de mon gros mal de mer sur le ferry Lerwick-Aberdeen ^^).
Melrose est notamment connue pour son abbaye, fondée en 1136. Elle est désormais en ruine, mais elle est reste néanmoins très impressionnante. Lors de notre visite, des barrières empêchaient de rentrer à l’intérieur (par précaution, car des études de maçonnerie sont en cours pour vérifier la solidité de la structure), mais il y a déjà plein de choses à voir de l’extérieur!
Le coeur de Robert the Bruce aurait été enterré ici et, effectivement, un coffre contenant un coeur datant de l’époque de Bruce a été déterré en 1996. Il a été réinhumé en 1998, avec une pierre marquant l’emplacement du coeur du roi légendaire.
Le coeur de Robert the Bruce
Parmi les autres éléments célèbres de l’abbaye, on trouve aussi une gargouille de cochon jouant de la cornemuse! Le cochon a un petit air espiègle et la sculpture est vraiment sympa, mais je ne pense pas que je l’aurais remarquée si quelqu’un ne nous l’avait pas spécifiquement montrée!
Pig playing the bagpipes
Après une bonne glace, on a pris le bus pour retourner à Abbotsford, où on avait laissé la voiture. On est vite redescendus au bord de la Tweed pour admirer la maison de Walter Scott dans la lumière de fin d’après-midi, puis c’était déjà la fin de cette belle journée touristique.
Le samedi suivant, nous sommes allés visiter un autre fameux monument historique: Rosslyn Chapel, située à seulement ving minutes de route de notre logement.
Rosslyn Chapel
Les photos sont interdites à l’intérieur, donc voici juste quelques photos de la façade. L’extérieur est déjà magnifique, mais l’intérieur est vraiment grandiose, orné de motifs délicats et gravures impressionnantes. Cet édifice gothique a été fondé en 1446 et est célèbre et admiré depuis bien longtemps — Walter Scott et la reine Victoria l’ont notamment visité! Plus récemment, il a gagné en notoriété du fait de sa présence dans “The Da Vinci Code”.
C’est vraiment un lieu superbe, avec tellement de détails qu’on peut s’y perdre pendant des heures. Il y a plein de gravures de plantes et d’animaux (même un chameau!), des scènes villageoises (dont “farm wife saving goose from fox”), et un kangourou est même représenté sur l’un des vitraux (dont la plupart datent, eux, de l’époque victorienne).
Une gargouille à l’air content
Après la visite de la chapelle (et un petit panini au visitor centre), on a fait une balade tranquille dans Roslin Glen, à travers de belles forêts.
On a vu des ruines de moulin le long de la rivière Esk, ainsi que les falaises qui ont fourni les pierres pour la construction de la chapelle. On a aussi brièvement aperçu un cincle plongeur, ce qui me met toujours de très bonne humeur! 🙂
Le lendemain, on a pris la direction de la côte. On avait envie de faire un peu de paddle, et de le tester pour la première fois en mer! On s’est rendus à Seacliff beach, une super plage déjà visitée en 2019 (et où une scène d'”Outlaw King”, qui relate l’accession au pouvoir de Robert the Bruce, a été tournée). On a très vite redécouvert le goût de l’eau salée, car il y avait quelques petites vagues, dont une qui m’a entièrement submergée alors que j’étais affairée à accrocher notre sac imperméable à l’avant de la planche. ^^’
On a vu quelques méduses et plein d’oiseaux, dont des cormorans filant au-dessus de l’eau et des sternes en pleine démonstration de leurs prouesses aériennes. Le tout avec Bass Rock, Tantallon Castle et même l’île de May en arrière-plan.
Après un peu de paddle et une balade sur la plage, retour à la voiture (dans un parking boisé aux arbres féeriques) pour aller passer le reste de la journée à North Berwick.
On a mangé de délicieux Fish & Chips, assis dans l’herbe avec vue sur le front de mer et Bass Rock. On n’était clairement pas seuls en ce dimanche ensoleillé et il y avait une bonne ambiance, avec plein de familles profitant de la plage.
Fish & Chips & drinks
Pour digérer, on est partis gravir North Berwick Law, une colline d’origine volcanique qui domine la côte. Elle ne fait que 187 mètres de haut, mais vu qu’il n’y a pas franchement d’autre relief, on la repère de loin et elle offre de superbes vues panoramiques.
Au sommet se trouve une réplique de mâchoire de baleine, qui est devenue le symbole de North Berwick.
Tantallon castle
On a longuement admiré la vue sur les alentours, avant de redescendre pour aller boire un café à Tyninghame puis rentrer à Eddleston.
Isle of MayBass Rock
Mais ce n’était pas notre dernier passage à North Berwick! On y est retournés en août pour “Fringe by the Sea”, un festival multi-arts. On avait pris des billets pour un événement avec Cal Major, qui venait parler de son tour d’Ecosse en paddle et de son parcours de défenseuse des océans. C’était très chouette, et je recommande vraiment son documentaire Ocean Nation.
Et voilà, c’est tout pour cet article! Je reviendrai prochainement avec d’autres aventures dans la région. A bientôt! 🙂
Bonjour tout le monde! C’est parti pour la suite de la rétrospective écossaise 2023. Après quelques jours à Edimbourg (notamment pour passer à l’Edinburgh Napier University et récupérer du matériel pour mon travail de terrain), nous avons pris la direction des Borders. C’est dans le coin d’Eddleston, à une petite heure au sud de la capitale, que nous avons passé la majorité de mon séjour de recherche.
Notre “home away from home” était Nether Linnfall. Wendy et Jeremy, les proprios, ont transformé l’étage supérieur de leur maison en appartement et le louent sur AirBnB. On a été vraiment super bien accueillis et on n’aurait pas pu rêver mieux comme base dans la région. L’endroit était bucolique, avec un grand jardin, et on s’est super bien entendus avec Wendy et Jeremy. On leur a d’ailleurs déjà rendu visite depuis cet été 2023.
La première chose qu’on a vue en arrivant, c’est un panneau “Attention Eléphant”. Wendy et Jeremy ont tous deux grandi et vécu dans plusieurs pays d’Afrique, et leur maison est truffée de jolis clins d’oeil à ce continent et à leurs vies d’avant.
Les escaliers menant à “notre” loft
Le jardin était vraiment superbe. Lorsque Wendy et Jeremy se sont installés ici, il y a une vingtaine d’années, il n’y avait quasi rien et ils se sont attellés à réensauvager le terrain. Ils ont notamment créé un étang, héhé, ce qui était très pratique pour moi pour voir s’il y avait de l’activité libellulesque. Mais je ne vais pas parler de mon terrain ici, je ferai plutôt un article dédié bientôt (vous vous doutez que j’ai plein, plein, plein de photos)!
Petite nymphe au corps de feu dans le jardinL’étang de Nether Linnfall
Avoir cet espace sur le pas de notre porte était vraiment super. On se faisait généralement une petite balade pour commencer ou finir chaque journée, et quand je n’étais pas sur le terrain et que la météo le permettait, on mangeait aussi dans le jardin à midi, sur un banc surplombant l’étang.
Balade du soir, après la doucheVue sur la maison depuis un coin du jardin
Le cadre était idyllique pour travailler. J’étais à max 20 minutes en voiture des étangs que j’étudiais. Lorsque la météo n’était pas propice au terrain ou que j’avais d’autres tâches à effectuer, je bossais à une petite table du salon, avec vue sur le jardin. José, lui, avait carrément un vrai bureau dans la deuxième chambre (et on était venus équipés, avec un deuxième écran d’ordinateur et une station d’accueil).
La vue depuis notre salon
On s’est très vite sentis chez nous à Nether Linnfall — on est toujours épatés à quel point on se crée rapidement des petites routines et habitudes. Par exemple, les jours de terrain, José m’accompagnait jusqu’au bout du chemin pour m’ouvrir le portail puis retournait à pied à la maison. Quand on prenait la voiture ensemble, c’est moi qui faisais la “danse du portail” (danser pour ouvrir et fermer le portail, un des petits plaisirs de la vie, huhu).
Et puis, il y avait nos voisins poilus! Wendy et Jeremy ont deux adorables chiens: Pip et Willow. A chaque fois qu’on revenait à la maison, ils se pressaient vers la voiture pour recevoir des papouilles sitôt la porte ouverte. Quel super accueil! 🙂
Pip et JoséAccueil poilu au retour du terrain
Il y a plusieurs projets de reforestation dans la région, dont un sur le pas de notre porte! Des arbres indigènes ont commencé à être plantés sur un large terrain adjacent à Nether Linnfall en 2011. Wendy et Jeremy sont bien sûr impliqués, et un groupe de bénévoles (les Lothians Conservation Volunteers) vient régulièrement pour aider. On les a parfois rejoints quand on était dispos et c’était très sympa (et pas seulement parce que Wendy prépare de délicieux brownies pour les bénévoles, héhé)!
Au-dessus de la “nouvelle forêt”Arbres plantés dès 2011Dans le jardin
Quand on y était, la tâche principale consistait à retirer les tubes placés autour des petits arbres lors de la plantation, pour les protéger des herbivores. Il était temps, car ça devenait serré pour certains troncs d’arbres qui avaient sacrément poussé. Ces tubes-là sont en plastique, et ça demande pas mal de main-d’oeuvre de les enlever et rassembler. On en voit beaucoup en Ecosse, car il y a pas mal de projets de reforestation, mais on a l’impression que les tubes sont parfois abandonnés sur place, ou laissés trop longtemps…Des réflexions sont en cours pour trouver des solutions alternatives plus naturelles. On triait aussi les bouts de bois ayant servi de tuteurs, car ceux qui sont en bon état sont réutilisés pour d’autres projets.
C’était très chouette de passer la journée dans le woodland. On faisait plein de belles découvertes et observations: des oiseaux, des araignées, des nids d’abeilles ou guêpes sauvages, des fleurs et mousses ayant poussé dans les tubes…
C’est fou de voir comme les arbres poussent vite quand les conditions sont bonnes. Je me réjouis de retourner dans le coin dans le futur pour voir l’évolution!
Wendy et Jeremy sont aussi impliqués dans un autre projet de reforestation et renaturation: Leadburn Community woodland. Ce terrain est une ancienne plantation commerciale qui a été rachetée par la communauté en 2006. Depuis, des travaux de reforestation, renaturation d’une tourbière et création d’étangs ont été entrepris. Wendy est la présidente du groupe et a même reçu un prix de Tweed Forum en 2023 (elle m’a accusée d’être à l’origine de sa nomination, mais je n’y étais pour rien ^^).
C’est aussi un très chouette coin de balade pour les habitants. On y est allés un soir avec José pour une petite promenade, et de mon côté j’y suis allée aussi plusieurs fois car j’étudiais deux étangs du site. Là encore, c’est inspirant de voir comment une ancienne monoculture peut être transformée en une mosaïque d’habitats divers. Les quelques épicéas qui subsistent sont vendus comme sapins de Noël chaque année.
Notre premier samedi soir dans le coin, on a rejoint le village d’Eddleston à pied depuis Nether Linnfall, pour aller manger au pub. On a traversé la forêt nouvellement plantée avant d’emprunter une ancienne “Drove road”, soit un chemin qui était autrefois utilisé par les bergers pour amener le bétail au marché.
Au-dessus du nouveau woodland
L’élevage de vaches et moutons est une des activités principales de la région, et on a croisé plein d’agneaux et de veaux (dont certains avaient l’air d’être nés le jour même).
On a aussi traversé de superbes sous-bois dans lesquels j’avais déjà vagabondé lors de ma première semaine de terrain. Il y a même un coin qui s’appelle “Swiss Cabin Woods”! ^^
On a finalement débouché sur “The Barony”, un hôtel-château qui abrite la fameuse “Great Polish map of Scotland”, une immense carte en relief créée par le Polonais Jan Tomasik. C’est impressionnant, même s’il vaut mieux être un oiseau pour pouvoir l’admirer dans toute sa splendeur. Je vous laisse aller sur Google ou l’article Wikipédia dédié pour une vue du ciel (et aussi pour avoir une meilleure idée de sa taille!)
The Barony
The Great Polish map of Scotland
On est arrivés au “Horseshoe Inn” pile à l’heure de notre réservation. C’est le seul pub-resto du village et il est vraiment chouette: bons plats, bonne bière, bon cidre, bon whisky et bon service. Et une “Ladies Room” avec fauteuil, bibelots et papier peint “ananas” dans les toilettes, haha. J’aime bien les toilettes de pub en Ecosse car on y trouve souvent de la crème pour les mains. ^^
Puis c’était l’heure de marcher les 5 km et quelque du retour, au crépuscule. On a croisé des moutons indifférents, deux lièvres et des oiseaux non identifiés, et on a admiré un splendide lever de lune. Elle était pleine, immense et orange vif. C’était magnifique.
Outre le pub à Eddleston, il y avait aussi un café au bord de la route principale, le “Scots Pine café”, où on allait parfois manger à midi. L’ambiance était super sympa et c’était tout à fait le genre d’endroit où on se verrait bien devenir des habitués si on résidait dans le coin. Mais la plupart du temps, on se faisait des bons petits plats à la maison, bien sûr. L’Ecosse nous a un peu déteint dessus, et quand on est là-bas on se fait plaisir avec du haggis et des breakfast rolls. ^^
Au Scots Pine Café
On se laissait aussi inspirer par ce qu’il y avait de dispo dans le potager de Wendy et Jeremy, auquel on avait accès. Les petits pois frais, qu’est-ce que c’est bon! 🙂
Un jour, on a entendu un fort bourdonnement. Des abeilles essayaient d’emménager sous le toit de la maison, juste à côté de la porte d’entrée. J’en ai profité pour sortir le macro (qui était de toute façon tout le temps dehors, du fait de mon terrain libellules ^^). Une des abeilles avait l’air de toquer à la vitre pour rentrer, haha.
Heureusement, elles ne se sont finalement pas installées là, mais c’était une expérience impressionnante, comme en témoigne la petite vidéo prise ce jour-là. Je n’avais jamais vu autant d’abeilles en même temps!
D’autres créatures volantes habitent à Eddleston: des fées! On aura juste vu leurs maisons, qui sont dispersées dans un petit “Fairy wood” pas loin de l’école primaire.
Nous logions à une dizaine de minutes en voiture de Peebles, une petite bourgade qui a obtenu le statut de “Royal Burgh” en 1367 (ce qui lui conférait des privilèges commerciaux). Aujourd’hui, c’est une sympathique petite “ville” au bord de la rivière Tweed.
Un vendredi ensoleillé en fin d’après-midi, on est allés faire une petite balade de 6 km et quelque le long de la Tweed. C’était vraiment bucolique!
Neidpath castle
En contrebas du château de Neidpath, on a trouvé un chouette endroit où se baigner. L’eau était même bonne! On a pataugé un moment en observant les petits poissons et les exuvies de plécoptères sur les rochers et rives.
Baignade avec château, la classe ^^
On a vu plusieurs familles se baigner sur d’autres “plages” plus proches de Peebles, et on a croisé des groupes de (pré)ados qui venaient flâner au bord de la rivière après l’école. C’est vraiment un chouette coin où il fait bon vivre. 🙂
Famille de harles bièvres“Notre” plage
Les méandres tranquilles alternaient avec de mini rapides et les bordures de chemin débordaient de fleurs sauvages (et, parfois, de rhubarbe!).
Whisky MacKenzie fait une pause…… et vérifie l’itinéraire de la balade
Le chemin nous a ensuite menés un peu dans les hauteurs et dans des sous-bois tapissés de shamrocks et fougères dans lesquels on n’aurait pas été surpris de voir passer un vélociraptor! (Mais on aura juste vu un bébé chouette mort, vraisemblablement tombé du nid, beuh.)
Puis notre boucle nous a ramenés à Peebles, où nous avons mangé une pizza chez “Franco”, un autre resto où on est devenus des habitués. A la fin de notre séjour, les serveurs et le proprio nous reconnaissaient et savaient ce qu’on faisait dans le coin, héhé. Le menu comportait plusieurs pizzas avec du maïs, ce qui me faisait très plaisir car je mets toujours du maïs sur mes pizzas maison, et certains de mes collègues trouvent ça ultra bizarre. ^^
Une girafe
Peebles, malgré sa petite taille, est une bourgade plutôt vivante. Il y a plusieurs cafés et restos, une église transformée en salle de théâtre et plein de boutiques indépendantes très sympas. On a notamment acheté du whisky pour l’anni d’Axel chez Villeneuve Wines, une bonne boutique d’alcool au nom bien francophone.
Chez FrancoRue principale de PeeblesEncore une girafe
José m’a également offert des boucles d’oreilles en Harris Tweed qui venaient d’une boutique d’artisanat que j’avais envie de dévaliser tant tout était beau! Ça a inspiré ma fibre créative, et j’ai pas mal dessiné durant le séjour (surtout sur la tablette), parfois accompagnée de Tom-Tom, un nouveau compagnon poilu adopté pendant nos vacances. 😉
Avec mes nouvelles boucles d’oreillesAvec Tom-Tom la vache HighlandSelfie random dans le jardin
La région autour de Peebles est aussi connue pour ses événements cyclistes. En août 2023 se tenait par exemple un championnat mondial de mountain biking et le coin était en effervescence! On a personnellement pas assisté aux courses, mais on a croisé des cyclistes suisses dans un café, haha!
On n’a pas fait de vélo pendant notre séjour dans les Borders, par contre on a gonflé le paddle plusieurs fois! La sortie la plus mémorable a eu lieu un mercredi soir de juin. C’était une semaine stressante, je bossais à fond sur ma présentation pour une conférence à Newcastle la semaine suivante et j’avais hyper mal au dos et à la tête. A 20h30, pour changer d’air, on a roulé jusqu’à Gladstone reservoir, à seulement dix minutes de voiture de la maison, pour un beau “sunset paddle”. La lumière était splendide, et l’eau si bonne. On a fait le tour d’une belle île couverte de pins, en bataillant parfois contre le vent. De quoi bien changer les idées! Le clou de sortie: les oiseaux! On a vu des vanneaux huppés, des huîtriers-pie, une famille de colverts avec plein de canetons, des oies et, pour notre plus grand bonheur, un couple de balbuzards en train de pêcher. 😀
En regardant ces photos, on a l’impression qu’il faisait tout le temps beau, mais on a quand même eu un peu de pluie (surtout en août, par contre c’était une année record niveau sécheresse en mai-juin). Notre destination favorite lors des week-ends pluvieux était Galashiels, une petite ville à 40 minutes en voiture de Peebles. On y trouve plusieurs musées, un cinéma, et il y a même une gare! On y a notamment visité Old Gala House, une belle bâtisse data de 1583 qui est désormais un musée/galerie d’art. On a aussi testé un chouette café vegan (qui aime prendre en photo les clients poilus, avec un mur de photos de chiens, ce qui me rappelait mes activités d’enfance avec Anaëlle, haha, quand on prenait en photo les chiens dans la rue pour en faire des albums ^^) et on a même vu “Barbie” au cinéma, haha.
Les jardins de Gala House
Mais pour nous, ce qui rend Galashiels incontournable, c’est la Great Tapestry of Scotland. Il s’agit d’une collection de 160 panneaux brodés par 1000 “stitchers” bénévoles et qui racontent 420 millions d’années d’histoire écossaise. Franchement, on a adoré cette expo bien plus que ce qu’on pensait! On est arrivés deux heures avant la fermeture du musée, en se disant que c’était large, et bien non, on a dû être poussés dehors car on n’avait plus envie de partir! ^^’
Les panneaux comportent tellement de détails et de textures différentes. Ça donnait envie de se mettre à la broderie! J’ai juste mis quelques photos ici (avec plein de plantes et animaux, oui, je suis biaisée ^^) mais j’aurais pu en mettre bien plus!
Durant notre séjour, j’ai profité d’être au pays de Vivo Barefoot pour commander une paire de chaussures de trail (grosse arnaque: il y avait moins de choix de couleurs qu’en Europe et je me suis retrouvée avec des chaussures blanches avec accents bleu-vert pastel, génial pour marcher dans la boue ^^). Je les ai étrennées lors d’une sortie improvisée de plus de 9 km et 150 m de dénivelé.
Mes nouvelles chaussures, qui ne sont à présent plus du tout aussi blanches ^^Une faisane dans les hautes herbesPortmore House Pond, un étang inclus dans mon étudeVue sur les Pentland Hills au loin
C’était plutôt de la course-marche, car je m’arrêtais tous les 100 mètres pour prendre une photo, haha. J’étais partie complètement au pif, inventant mon itinéraire au fur et à mesure, et ça m’a fait découvrir de chouettes coins.
Herdwick sheep
Mes pieds m’ont menée jusqu’au Portmore reservoir puis de retour à la maison.
Portmore reservoir
Pour notre dernière semaine dans les Borders, on a dû quitter Nether Linnfall, à regret (l’AirBnB était déjà réservé pour ces dates-là quasi une année à l’avance, par des gens venant assister aux championnats de mountain biking). Pour ces derniers jours de terrain, on avait donc trouvé un autre logement à dix minutes de là, à Windylaws. Il s’agissait d’un petit cottage dans une ferme sur une colline.
Windylaws
C’était moins cosy que Nether Linnfall, et moins bien équipé. Il n’y avait par exemple qu’une minuscule table ronde (ok pour manger, mais pas assez grand pour bosser à deux, heureusement que j’étais sur le terrain tous les jours), et il fallait s’asseoir sur le bord de l’évier pour atteindre la fenêtre de la cuisine, haha. ^^ Mais c’était bien situé pour nos besoins, et ça a très bien fait l’affaire pour une semaine (même si on aurait préféré pouvoir rester à Nether Linnfall jusqu’au bout du séjour, évidemment).
La fameuse fenêtre pour géants ^^
Le cadre était tout de même sympa, au milieu des prés, et avec une belle vue sur les collines environnantes. Il y avait également une télé, et c’était intéressant de découvrir des programmes britanniques qu’on ne connaissait pas, dont “The Yorkshire Vets”, une émission de télé-réalité du style “L’hôpital des animaux” (que j’adorais regarder quand j’étais petite, et qui suivait la vie quotidienne dans un hôpital vétérinaire de Zurich). Mais on n’a pas regardé grand chose d’autre, car le nombre de publicités au UK est infernal. ^^
Pour une de nos dernières soirées dans le coin, on a décidé de marcher à nouveau jusqu’au pub d’Eddleston. Il y avait des sentiers et portails tout le long, jusqu’à une centaine de mètres du village, où on s’est retrouvés coincés (il y avait un sentier indiqué sur OS maps, mais visiblement ce n’était plus d’actualité). On a galéré à trouver un passage et on a finalement dû passer par-dessus des barbelés avant d’arriver au resto juste à temps pour notre réservation! Pour le retour, après un délicieux repas, on a plutôt emprunté le nouveau chemin piéton/cycliste qui relie Eddleston à Peebles (et qui est sympa, mais du coup on a ensuite dû remonter jusqu’à la ferme en empruntant la route, ce qui est moins agréable que les prés).
Et voilà, quelques jours plus tard, c’était déjà le moment de dire au revoir aux Borders, pour aller passer les deux dernières semaines de mon séjour de recherche à Edimbourg.
Et voilà, c’est la fin de ce long article “melting pot” sur notre temps passé dans les Borders. J’y ai regroupé un peu toutes les anecdotes trop petites pour justifier un article à elles toutes seules, mais j’ai bien sûr plein d’autres aventures à raconter et qui feront l’objet d’autres articles: des visites de monuments historiques, une jolie rando, mon travail de terrain, un week-end dans le Fife… Et aussi notre passage à Newcastle pour une conférence ainsi que, cerise sur le gâteau, nos trois semaines de vacances entre mes deux campagnes de terrain! Bref, cette rétrospective écossaise 2023 n’en est qu’à ses débuts! 🙂
Merci à celleux qui ont tenu jusqu’à la fin de l’article, et à bientôt pour la suite!