Bom dia!
Avant de commencer à vous inonder de photos de Shetland, il faut quand même que je termine la rétrospective des vacances à Madère — ce qui devrait prendre encore trois ou quatre articles.
Aujourd’hui, on reprend donc avec une sortie en mer pour aller fouler le sol des Ilhas Desertas!
Un truc qu’on avait vraiment envie de faire durant les vacances, c’était de passer une journée en bateau, notamment pour voir des dauphins. Et on était aussi intrigués par ces Ilhas Desertas, trois petites îles désormais inhabitées, sauf par les gardiens de la réserve naturelle. On a donc embarqué pour un tour d’une journée avec Ventura Nature Emotions.
A peine quinze minutes après notre départ de Funchal, on rencontre un groupe de Bottlenose dolphins (grand dauphin, en français). Ce sont parmi les plus communs, j’avais déjà vu cette espèce en Nouvelle-Zélande et en Ecosse, mais c’est toujours magique de les voir foncer vers la proue du bateau, nager à toute vitesse tout près de nous et nous suivre pour un temps.
Il y a environ 40 km de Funchal aux Ilhas Desertas. En chemin, on croise plein de shearwaters (puffins, en français), qui portent bien leur nom: ils rasent la surface de l’eau, frôlent les vagues, volent au milieu de vents à dérouter les mouettes! Vraiment magnifique!
Après environ 3h à naviguer face à un sacré vent de travers, on arrive à Deserta Grande, la plus grande île du petit archipel. On s’arrête au pied de superbes falaises aux teintes incroyables, allant du violet au jaune en passant par du rouge-ocre, avec de magnifiques stratifications.
On se régale avec un buffet préparé par notre capitaine, on se baigne au milieu de beaux poissons gris-bleu dans une eau à 18°C, puis on descend dans un zodiac. Avant d’aller se promener sur l’île, on va voir de superbes grottes uniquement accessibles à marée basse.
Apparemment, il y a beaucoup de ces grottes ici, et certaines, qui ne sont accessibles que sous l’eau, sont utilisées par les phoques moines pour mettre bas et élever leurs petits. Les Ilhas Desertas forment une importante réserve naturelle, notamment marine, et abritent une importante colonie de phoques moines, une espèce en danger dont il ne reste qu’entre 350 et 450 individus au niveau mondial, d’après l’UICN.
C’est notamment pour protéger cette espèce que la pêche est interdite autour des îles, mais les rangers de la réserve doivent constamment lutter contre les activités illégales. Ils sont les seuls à “habiter” l’île (ils se font relayer toutes les deux semaines). Personne d’autre ne vit là, notamment car il n’y a quasi pas d’eau douce sur l’île.
On a ensuite débarqué sur l’île à la “fajã”, un genre de crique avec un espace plus ou moins plat créé par une succession de glissements de terrain — autrement, il n’y a que de hautes falaises, pas pratique pour accoster.
C’est ici que se trouve la maison des rangers. Quand ils ont appris qu’il y avait un lusophone dans le groupe, l’un d’eux, Felipe, a “kidnappé” José pour taper la causette. Avant le mois de mai, il n’y a pas beaucoup de tours en bateau, donc les gardiens n’ont pas souvent de la compagnie.
C’était très sympa de discuter avec lui, d’en apprendre plus sur son travail, et aussi de découvrir que nos guides pour cette journée en mer étaient très appréciés par les “locaux”.
Autour de la maison de rangers/centre pour visiteurs, on a suivi un sentier didactique avec Luis, notre guide/biologiste marin. On a vu de superbes mousses rouges, des canaris, des pippits, des sternes, et on en a appris plein sur la faune locale. Il y a une immense tarentule endémique, mais qui ne vit qu’au sommet des falaises, et une importante faune marine: outre les fameux phoques moines, il y a toutes sortes de baleines et d’oiseaux marins, dont un pétrel endémique qui ne vit que sur une seule des trois îles désertes.
On a eu du temps pour se promener au milieu des rocailles et de la fascinante flore avant de devoir gentiment reprendre le zodiac direction le bateau.
On a de nouveau eu droit à de sacrées vagues pour le trajet du retour, mais on était désormais plus habitués à la houle et il y avait même un peu de soleil pour nous réchauffer — car à l’aller, avec tout le vent, il faisait plutôt frisquet. On a aussi pu se régaler avec quelques biscuits et un verre de madère avant notre arrivée à Funchal, vers 18h30! 🙂
Fatigués mais super contents, on est rentrés à Jardim do Mar pour un bon bain et une sympathique soirée à se gaver de bolos do caco à l’ail sur la terrasse de Joe’s Bar.
Tchao, et à bientôt pour la suite!