Scot22#6 A Heaval, on s’envole!

Bonjour tout le monde!
Aujourd’hui, je vous emmène sur l’île de Barra pour la suite de la rétrospective des vacances écossaises 2022. Je reprends où je m’étais arrêtée à la fin de cet article-ci: après avoir passé du temps dans le nord de l’île, nous avons repris le bus direction Castlebay et gravi Heaval sous le soleil.

Fintan, Pilar, José et moi étions déjà montés au sommet de l’île juste après notre arrivée, dans la pluie et le vent, mais Laurine n’était pas encore là, et donc c’était l’occasion de refaire cette balade une deuxième fois, sous un ciel bien plus clément.

Pendant qu’on s’attaquait à Heaval, Axel est retourné au lodge car il ne pouvait pas encore faire de rando à cause de son opération du genou, mais ne vous inquiétez pas, il était en bonne compagnie:

Dehors, il faisait tellement chaud qu’on a pu monter en t-shirt. Le long de la route, on a revu les mêmes moutons que le premier jour, dont deux beaux béliers et des petits agneaux adorables. On a aussi entendu un coucou exactement au même endroit que l’autre fois, haha. C’est fou, les petites habitudes et repères familiers qu’on se forge rapidement en vacances quand on passe quelques jours au même endroit.

Il n’y a pas vraiment de sentier balisé pour gravir Heaval, et donc on n’est pas passé par le même endroit que la première fois. Cette fois-ci, on a même réussi à trouver directement la statue de la “Madonna & Child”, connue localement sous le nom de “Our Lady of the Sea” et érigée en 1954. Il faut dire que la première fois, la visibilité n’était pas super. ^^

Fintan prenant un selfie avec la statue ^^

Les vues ce jour-là étaient superbes. Du côté de Castlebay, on voyait bien Kisimul castle, trônant fièrement dans la baie, et les Bishop Isles en arrière-plan, dont Vatersay, Pabbay et Mingulay. Notre excursion pour Mingulay ayant été annulée à cause du vent, je rêve de revenir un jour à Barra et de retenter ma chance (et pour le kayak, aussi).

Côté nord, on pouvait voir Eriskay et South Uist — des îles que je rêve aussi de visiter un jour.

Côté ouest, rien avant l’Amérique du Nord. Côté est, rien non plus, car le ciel était quand même trop voilé pour distinguer Coll, Rum, Skye ou autres.

Au sommet, ça soufflait sacrément fort — on comprenait bien pourquoi les sorties en mer avaient été annulées. On s’est pris une baffe de vent en pleine face, ça soufflait vraiment à fond (“un vent à décorner les tricératops”, dixit Fintan). Ce n’était pas super agréable, mais la vue restait imprenable.

On pouvait s’amuser à se laisser tomber dans le vent, tant il était puissant. Mais on n’a pas fait long feu en haut et on est rapidement descendus pour se mettre à l’abri, en marchant à travers la bruyère, l’herbe détrempée et les coussins de sphaignes rebondissants.

De retour sur la route, on a brièvement aperçu un aigle royal! 🙂 On a aussi revu des chardonnerets, une grive, plein d’étourneaux (comme d’hab) et d’agneaux (omniprésents), ainsi qu’une belle corneille mantelée en pleine séance de grooming. Bref, une chouette balade.

Le soir, on s’est reposés après cette journée bien remplie — le vent, ça fatigue! Et on a mangé des fish & chips au lodge — le vent, ça creuse! 😉

A bientôt pour la suite de cette rétrospective, avec le récit de notre tour de Barra à vélo (spoiler: il y avait encore du vent)!

Scot22#5 Castlebay, ça me plaît

Bonjour!
La récente rétrospective de l’année m’a motivée à remettre le pied à l’étrier et reprendre le blog en main, donc j’ai décidé de continuer mes brouillons d’articles qui prennent la poussière dans les entrailles du blog, à commencer par la suite de la rétrospective des vacances en famille en Ecosse en mai 2022.

C’est donc parti pour “Castlebay, ça me plaît”! C’est peut-être un peu de la triche de faire à nouveau rimer “ay” avec “plaît” (voir un article précédent de cette rétrospective), mais j’avais peu d’inspiration, même si j’ai aussi pensé à “Ce château, qu’il est beau!” ou encore “Kisimul, tête de mule”!

Bref, aujourd’hui, vous allez avoir droit à une avalanche de photos de Castlebay, le village principal de Barra, et notamment du château qui lui donne son nom.

Il y a une chouette petite balade qui part du village et longe la baie jusque vers l’îlot d’Orasaigh. On l’a faite plusieurs fois durant notre séjour, dans différentes ambiances.

La première fois (sauf pour Axel, qui l’avait déjà faite pendant qu’on gravissait Heaval le premier jour), c’était à notre retour de Vatersay, par une journée bien grisouille.

Ce soir-là, on est allés manger au resto du Craigard Hotel, à 18h (la seule heure encore disponible. ^^ Il n’y a en gros que deux endroits où manger à Castlebay, donc c’est vite plein et il faut absolument réserver — surtout pour un groupe de six personnes!), avant de continuer la soirée au bar du Castlebay Hotel pour une partie de billard.

Le lendemain, il faisait grand beau et on a visité le nord de l’île (voir cet article) avant de gravir Heaval au soleil (article à venir bientôt).

Le soir, on a pris des fish & chips à l’emporter au Craigard Hotel (réservés la veille, car même pour le take-away il faut être organisé sur Barra ^^) et on les a dévorés dans la salle à manger de l’hostel. Cette salle commune était vraiment super pour se relaxer, avec de grandes fenêtres avec vue sur la baie.

Le lendemain, c’était la journée “vélo” par une météo bien venteuse et plutôt grise (article à venir, on y croit!). A notre retour à l’hostel, alors qu’on se reposait, le soleil a tout d’un coup fait une apparition et on en a profité pour refaire la petite balade côtière de Castlebay, surtout que c’était notre dernière soirée sur l’île.

Par rapport à notre premier passage, il faisait vraiment grand beau. C’est supposément un bon spot pour observer des loutres et phoques, mais on n’en a pas vu quand on y était.

On a quand même vu des cormorans, de l’Armérie maritime (sea pink) dans tous les coins, les ruines de fortifications sur Orasaigh, et aussi plein de campeurs qui s’installaient pour la nuit, sans doute avant de commencer le Hebridean Way le lendemain.

On a profité de la belle lumière pour prendre plein de photos et juste s’imprégner une dernière fois du lieu. Puis on a marché jusqu’au Café Kisimul, le resto indien où on avait déjà mangé le premier soir. En entrant, l’un des serveurs nous a lancé joyeusement: “You’re back! Thank you! We know everywhere else is closed, but still, thank you!” ^^’

C’était très sympa d’y retourner (même si effectivement on n’avait pas trop le choix, et c’était prévu depuis longtemps vu que j’avais réservé les restos plusieurs semaines à l’avance, haha) et le repas était à nouveau délicieux — et accompagné de Thistly Cross Cider, yum.

On a passé le reste de notre dernière soirée au bar du Castlebay Hotel pour une ultime partie de billard (serrée, mais gagnée par Axel et Laurine contre Fintan et José ^^). On a fait la fermeture du bar (à 22h30, haha), donc on a eu le privilège d’entendre le barman sonner la cloche annonçant les dernières commandes. Après un dernier verre au lodge pour les “whisky enthusiasts”, on a passé notre dernière nuit à Barra, sous la pluie, avant de prendre le ferry tôt le lendemain matin…

Mais il me reste encore à vous raconter plein de trucs de ce séjour à Barra (dont notre deuxième ascension de Heaval et notre tour de l’île à vélo), donc il y aura encore quelques articles à venir, j’espère dans pas trop longtemps! A bientôt! 🙂

Scotland, diagonally

De la côte est à la côte ouest.
De la mer du Nord à l’Atlantique.
Des Lowlands aux Highlands.
800 kilomètres à pied à travers l’Ecosse.

Petite illustration faite sur la tablette

C’est marrant, comme un rêve se crée. Une petite idée qui passe, innocemment. Une graine semée, qui commence à germer. Puis un appel, qui pulse dans le coeur. Des pensées qui occupent le cerveau, qui s’y installent, qui ne partent plus. Ça y est, le rêve est bien implanté, la plante a poussé. Il n’y a plus rien à faire, à part le faire, ce rêve. Tenter de le réaliser. Le vivre.

J’ai toujours un petit carnet sur mon bureau. Il est gribouillé de petites pensées, de croquis. Beaucoup d’idées d’escapades, de livres à lire, d’envies de voyages. Sans surprise, l’Ecosse y figure très souvent. Des lieux à visiter et revisiter. Des rêves d’expéditions en kayak, de backpacking de plusieurs mois, de festivals, d’observations ornithologiques… Et puis, le 26 octobre 2023, une citation:

What if we have a dream and the courage to make it real?

Cette phrase vient de la fin du troisième livre de Raynor Winn, “Landlines”. Un livre sur la marche, l’espoir, la nature.

J’ai souvent envie de partir marcher, longtemps.
Les jours où je fais du télétravail, j’essaie toujours de faire une petite balade pour me dégourdir les pattes et prendre l’air. C’est un moment dont j’ai vraiment besoin. Il permet à mon esprit d’arrêter de tourner à 100 à l’heure. Je m’émerveille devant tout: le vent dans les feuilles des arbres, les fleurs dans les prés, les oiseaux qui vivent leur vie, les nuages dans le ciel, les empreintes dans la boue… Souvent, je rêve que je ne m’arrête pas, que je continue de marcher, un pas après l’autre. Je rêve d’une période où la vie est différente, moins confortable, fatigante mais plus simple: marcher, manger, trouver où dormir. Être dehors, loin de l’ordinateur. Sentir son corps fatigué le soir, mais l’esprit léger.

J’ai dévoré “Landlines”. Je l’ai adoré. En le refermant (littéralement, car j’ai carrément acheté le livre papier, pour une fois), je me suis dit: “Moi aussi, je veux partir marcher. C’est possible, il suffit de le faire”. Je note l’idée de marcher de Milngavie, vers Glasgow, jusqu’à Cape Wrath, tout au nord-ouest du mainland écossais. La graine est semée.

L’idée de marcher le Cape Wrath Trail (de Fort William à Cape Wrath) me trottait déjà dans la tête depuis un moment. C’est grâce à YouTube que j’ai découvert l’existence de ce trek de 370 km, considéré comme l’un des plus difficiles du Royaume-Uni (à cause du terrain, non balisé, et de sa “remoteness”, qui fait qu’il n’y a pas beaucoup d’endroits où se ravitailler). Merci donc à l’algorithme YT, qui m’a suggéré les vidéos de Fit for Adventure, une Galloise hilarante qui a déjà vécu de sacrées aventures, dont un “Scottish Adventure Triathlon”: traverser l’Ecosse à vélo, en paddle et à pied. Ses vidéos sur le Cape Wrath Trail sont top, et m’ont d’ailleurs aussi fait découvrir les chaussures minimalistes Vivo Barefoot. C’est aussi Fit for Adventure qui nous a donné envie à José et moi de prendre le paddle en Ecosse pour aller explorer des petites îles. Bref, on lui doit beaucoup en termes d’inspiration “outdoor”.

La graine semée ne cessant de grandir et pousser: pourquoi s’arrêter au Cape Wrath Trail? D’où l’idée de commencer par le West Highland Way, pour se mettre en jambes, avant d’enchaîner avec le CWT. Sauf que voilà, pourquoi s’arrêter là? Pourquoi ne pas en profiter pour traverser toute l’Ecosse, ce pays qu’on aime tant? Je suis aussi inspirée par un article du 7e numéro de “Hidden Scotland”, un magazine écossais: “Scotland, One Step at a Time”. Des gens y racontent leurs expériences de marche longue distance en Ecosse, et notamment Yvette Webster, qui a décidé un peu sur un coup de tête de compléter le Scottish National Trail, alors qu’elle n’avait encore jamais fait de trek ou de bivouac, et qui est devenue la première femme à accomplir ce trek en solo.

Le 8 janvier 2024, dans mon carnet, j’écris “What if…”, suivi d’une liste de différents treks permettant de traverser l’Ecosse à pied, de la côte sud-est jusqu’au nord-ouest, de Berwick-upon-Tweed (dernier village anglais avant la frontière écossaise) à Cape Wrath (plus ou moins le bout du monde). Ça y est, le rêve est couché sur le papier. Il ne reste plus qu’à le réaliser.

Notre itinéraire prévu

Une fois l’idée implantée, impossible de la déloger. Le rêve est devenu de plus en plus tangible. José sait qu’une fois que je commence à planifier, que j’ai créé un tableau de planning et une carte, on ne peut plus m’arrêter, haha! C’est décidé, on partira marcher en Ecosse.

On a réfléchi à plusieurs itinéraires et noms pour notre épopée.
On a décidé de ne pas faire le Scottish National Trail car: 1) il ne part pas tout à fait de la frontière et ça m’embête, haha; 2) on adore la côte et le SNT n’a quasi pas de tronçons côtiers, et en plus il y a plusieurs endroits qu’on a envie de visiter depuis un moment qui se trouvent le long du Berwickshire Coastal Path (dont St Abbs et sa réserve naturelle); 3) j’aimais bien l’idée de charcuter et “frankensteiner” plusieurs trails ensemble et de faire un truc à notre sauce.

Côté noms, on a d’abord pensé à The Great Scottish Diagonal, sauf qu’elle n’est pas très droite, cette diagonale, ce qui a donné lieu à d’autres idées en vrac: The Wobbly Scottish Diagonal, The Swaying Scottish Diagonal, La Diagonale bancale… Ces jours, quand on en parle avec José, on l’appelle juste “la diagonale écossaise”.

Peu importe son nom, on espère vraiment qu’on arrivera à réaliser ce rêve. Le timing idéal serait au printemps après mon doctorat, notamment car j’ai envie (et besoin) d’une petite pause après 4+ années intenses. J’oscille entre confiance et doute quant à notre capacité à réussir. Je me rassure en pensant à plein d’amateurs pas particulièrement sportifs qui ont réussi des exploits bien plus impressionnants, et je m’inquiète en pensant à tous les gens hyper préparés qui ont dû abandonner des trucs plus courts en cours de route. Je sais aussi que ça ne dépendra pas uniquement de nous, qu’il y a un facteur “chance” important. On n’est pas à l’abri de tempêtes, inondations, blessures, maladies… Mais c’est aussi ça, l’aventure! Partir sans savoir si on réussira, où on atterrira. Mais le principal, le but de ce voyage, c’est surtout de ralentir, d’explorer, de tester nos limites mais aussi de s’écouter, de vivre l’instant présent, de s’évader un peu, à deux.

En train d’étudier le guide du Cape Wrath trail et une Harvey map dans la voiture, lors de notre retour de vacances d’été 2024

J’ai écrit la majorité de cet article le 25 mai 2024, sans savoir quand j’allais sauter le pas et le publier. Depuis, le rêve s’est davantage concrétisé. On a acheté des guides et des cartes lors de nos vacances d’été en Ecosse (une véritable quête: on a littéralement visité TOUS les magasins de la rue principale de Fort William à la recherche de la Harvey map “Cape Wrath Trail South” ^^’), commencé à fixer des dates provisoires qui pourraient jouer, réfléchi au matos qu’on aimerait prendre… En ce moment, j’ai besoin de ce projet à l’horizon pour me motiver. Le doctorat me pèse beaucoup ces derniers temps, causant bien trop d’anxiété à mon goût, et c’est salutaire d’avoir ce rêve étincelant au bout du tunnel.

“Un pas après l’autre”. José me répète souvent ces quelques mots quand je me sens dépassée par l’ampleur du travail qu’il me reste à accomplir, et j’espère à l’avenir pouvoir transformer ces pas métaphoriques en véritables foulées sur les sentiers d’Ecosse. ♡

P.S. Les photos qui illustrent cet article ont été prises lors de mes balades de télétravail près de la maison, sauf bien sûr les photos de livres et cartes.

Scot22#4 Il n’y a pas d’âge pour aimer la plage

Ce soir, je suis rentrée du travail avec plein d’énergie et une irrépressible envie d’écrire. C’est peut-être l’arrivée du printemps qui me donne du peps: les milans qui font de grands cercles dans le ciel, les fleurs qui apparaissent un peu partout, le soleil qui chauffe le dos en mangeant sur la terrasse de Lullier, les bourdons qui bourdonnent et les papillons qui papillonnent…
Quoiqu’il en soit, j’avais envie de prendre le temps de ressusciter un peu le blog. Incroyable mais vrai, je vais donc reprendre la rétrospective des vacances en Ecosse 2022, avec un chapitre ensoleillé qui coïncide parfaitement avec mon humeur du jour.

La vue depuis notre auberge. J’ai connu pire 😉

Petite recontextualisation, puisque mon dernier article sur ces vacances date de… mars 2023, il y a un an! (oui, oui, j’ai carrément honte de tout mon retard). Bref, nous sommes en famille sur l’île de Barra, dans les Hébrides extérieures. Nous sommes en mai 2022, et le vent qui souffle sans faiblir a annulé toutes les activités qu’on avait réservées: adios le kayak de mer et bye-bye l’expédition en bateau jusqu’à Mingulay. A la place, on arpente les environs en bus. Après une journée plutôt pluvieuse à Vatersay, on se réveille sous un magnifique ciel bleu et on prend le bus jusqu’au nord de Barra pour une activité peu commune…

Nous voilà face à Tràigh Mhòr, une large étendue de sable. Nous scrutons le ciel, aux aguets. Un vrombissement sourd se fait entendre au loin, puis on l’aperçoit: le Twin Otter qui nous a amenés à Barra deux jours plus tôt fait son approche. Cette fois-ci, on admire l’atterrissage depuis la terre ferme.

Il nous tourne autour pour se positionner puis atterrit sur le sable mouillé dans une gerbe d’eau salée. On n’est pas les seuls à assister au spectacle: le “plane watching”, c’est un peu le truc typique du coin. Il faut dire que ce n’est pas partout qu’on peut observer un avion atterrir sur la plage!

Le Twin Otter déverse sa quinzaine de passagers sur la plage. J’imagine les splendides paysages qu’ils ont sans doute admirés (non sans un peu de jalousie, vu que nous on était dans le brouillard pendant tout le vol, haha). On voulait d’abord attendre quelques minutes pour voir l’avion décoller mais un problème technique l’a retardé, donc à la place nous sommes allés nous promener.

Apparemment, j’ai été grandement influencée par la vue du Twin Otter, croyant que je pouvais aussi m’envoler. 😉

A quelques pas à l’ouest de Traigh Mhòr, derrière de bien belles dunes, se trouve une autre plage: Tràigh Eais.

Le sentier de sable menant à travers les dunes jusqu’à Tràigh Eais

J’ai l’impression de régulièrement me faire cette réflexion en Ecosse, mais je ne peux pas m’en empêcher: je crois vraiment que c’est l’une des plus belles plages que j’ai vues de ma vie.

On a profité du beau temps et de l’incroyable vue pour prendre plein de photos. Et encore, c’est un euphémisme. On a pris PLEIN de photos. Dont des photos de groupe qui plaquent un immense sourire sur mon visage dès que je les vois. 🙂

On a flâné le long de la plage en admirant le paysage. Face à nous, l’immensité de l’Atlantique et des vagues couleur émeraude.

Qu’est-ce que c’était beau! Ce n’est presque pas du jeu: dans des endroits pareils, c’est vraiment trop facile de s’émerveiller face à la beauté de la nature. J’adore chercher la beauté dans les petits trucs ordinaires, dénicher des rayons de soleil métaphoriques dans les jours grisouilles. Mais là, sur Tràigh Eais, il n’y a pas besoin de chercher loin.

Il n’y a pas que le vent qui nous coupait le souffle, on se prenait des claques visuelles à chaque pas (et aussi un peu des claques littérales, car ça soufflait vraiment, et on était finalement contents de ne pas se trouver sur un kayak ^^).

Fintan qui fait semblant de s’envoler, porté par un vent “à décorner les tricératops”

On a adressé un “Hello, Love” à la plage, tracé dans le sable. Il faut avouer que c’est souvent trop tentant d’écrire quelques mots dans le sable, ça ne sert à rien de résister. 😉

Pratique, les béquilles, pour écrire dans le sable!

Après avoir longé le littoral, on s’est réfugiés dans les dunes pour manger notre pic-nic à l’abri du vent. Protégés des bourrasques, on chauffait au soleil comme des lézards, on aurait pu rester là des heures.

Une fois repus, on est allés admirer la vue depuis le haut d’une dune (Let the record show that I got to the top before Fintan 😛) et, là encore, on a pris plein de photos.

On se sentait un peu sur le toit du monde (il faut dire qu’on devait bien être à 20 m d’altitude, hahaha), ou plutôt entre deux mondes, avec d’un côté l’Atlantique, et de l’autre la mer des Hébrides. En tout cas, c’était une atmosphère qui se prêtait bien aux poses héroïques d’aventuriers modernes. 😉

Une fois bien gorgés de vent et de soleil, on est retournés à l’aéroport pour attendre le bus et rentrer à Castlebay. On a croisé plein d’escargots et une chenille processionnaire sur le sentier, ainsi que des bourdons affairés à butiner. On avait un peu d’avance, donc Pilar a même eu le temps de faire un peu de tai-chi au soleil avant qu’on reprenne la route!

Une autre particularité de Barra, c’est qu’il n’y a qu’une seule route principale, et elle est circulaire. Ce qui donne un peu l’impression de tourner en rond, haha! On a pris le bus dans le sens anti-horaire, donc on a admiré la côte est à l’aller, et la côte ouest au retour.

A l’aller, on a d’ailleurs eu droit à une chouette scène de vie locale. Le chauffeur du bus, fort sympathique, s’est arrêté pour laisser descendre une vieille dame (jusque là, rien de bien surprenant), puis l’a suivie pour lui porter ses courses jusqu’à sa maison… Sacré service! 🙂

Et voilà, c’est “tout” pour aujourd’hui! Je suis super contente d’avoir remis le pied à l’étrier en relançant cette rétrospective. Ces vacances représentent tellement de bons souvenirs, ça m’a fait super plaisir de me replonger dans les photos d’une merveilleuse journée et d’écrire quelques mots!

A bientôt pour la suite (ou à dans un an, on verra bien, haha! 😉 )!

Scot22#3 A Vatersay, s’il-vous-plaît!

Hello!
Je reprends aujourd’hui la suite de la rétrospective écossaise 2022, avec le récit de notre journée à Vatersay, une île reliée à Barra par un pont.

Les deux photos ci-dessous ont été prises par Pilar devant l’hostel, alors qu’on attendait le bus sous la pluie (longtemps, d’ailleurs, car aucune de nos applications n’indiquaient les mêmes horaires de bus donc on attendait toujours au moins 15-20 minutes ^^). En voyant ces photos, on est d’accord, une seule pensée peut traverser les esprits…

… BEACH DAY! 😉

Eh oui, pour notre première journée entière dans le sud des Hébrides extérieures, on a décidé d’aller explorer Vatersay et ses plages, malgré la pluie. Notre programme initial de ces vacances prévoyait notamment une journée de kayak de mer, suivie d’une journée en bateau jusqu’à Mingulay, une île désormais inhabitée — à part par des macareux et autres oiseaux marins. Malheureusement, le fort vent qui a soufflé durant toutes les vacances a conduit à l’annulation de ces deux activités, pour ma plus grande tristesse. Mais ça ne nous a pas empêchés de tout de même passer de superbes vacances! 😉
Et du coup, on avait du temps pour aller se balader sur une île voisine de Barra accessible en transport public: Vatersay.

Photo prise par Pilar, en route pour Traigh Siar, la plage ouest

Au moment de prendre le bus, c’était le déluge. Mais le temps qu’on arrive à notre destination, le Community Café de Vatersay, ça c’était déjà un peu calmé. On a emprunté un petit sentier au milieu du machair et des dunes herbeuses pour rejoindre une première plage: Traigh Siar, la plage ouest.

Descente sur Traigh Siar

Vatersay a notamment deux superbes plages qui se tournent le dos, une face à l’ouest, l’autre à l’est. Voici ce que ça donne vu du ciel, grâce à Google Earth:

On a pris notre temps pour marcher le long de la plage ouest, profitant de l’atmosphère, les cheveux dans le vent, en admirant les oiseaux, les algues, les cailloux.

A un endroit, un groupe de mouettes (notamment des mouettes tridactyles, je crois, accompagnées par moments d’un jeune intrus goéland) nous ont offert un joli spectacle. A chaque vague, elles s’envolaient toutes en même temps, avant de se reposer sur l’eau… pour aussitôt se renvoler à l’arrivée de la vague suivante. Un beau ballet aérien. 🙂

J’ai passé un moment à les observer et photographier, avant de m’émerveiller devant les galets et le va-et-vient des vagues sur le sable.

Il y avait 2-3 autres personnes sur la plage à notre arrivée, mais très vite on s’est retrouvés tout seuls. Une si grande plage rien que pour nous, quel luxe!

Les nuages ont même commencé à laisser passer un peu plus de lumière. Le vent s’est calmé. Le soleil a pointé le bout de son nez…

On s’est dit: “ça y est, c’est maintenant ou jamais”. Quelques minutes plus tard, nos habits gisent en tas sur les cailloux et on s’élance tous vers l’océan.

José et moi courant vers l’eau turquoise (photo Pilar)

On ne va pas se mentir, elle n’était pas chaude! Mais quel bonheur de barboter dans l’eau froide, au milieu des vagues, avec des hirondelles en vol au-dessus de moi. J’ai même eu de la peine à ressortir!

Comme une selkie dans l’eau!

En vacances, j’adore me baigner aussi souvent que je peux et ça fait tellement du bien. On se sent si bien, si vivant, après un petit plongeon dans l’eau fraîche! Je me dis souvent que j’aimerais aussi continuer à me baigner en hiver dans le lac, peut-être qu’un jour je trouverai la motivation! ^^’

Pleine d’énergie après la baignade (photo Pilar)

Une fois séchés et rhabillés, on a profité des restes d’euphorie générale pour se lancer dans une séance photo de groupe!

Les résultats sont bien drôles et chaotiques et c’était trop dur de n’en choisir que deux, donc voici une rapide compilation, héhé:

Arrivés au bout de la plage ouest, on s’engage dans les collines de machair fleuri pour rejoindre la plage est. Le paysage a des allures de monde des Télétubbies, si vert et avec ses mini collines.

A un moment, on arrive à un mini village avec un sacré terrain de jeux, et je n’ai pas pu m’empêcher de libérer l’enfant qui sommeille en moi!

Trouvez le hérisson!

Il y a plein d’adorables veaux partout, qui contribuent aussi au charme du lieu.

Puis on débarque sur la plage est, tout aussi belle que la première.

Rencontre avec de beaux chiens lors de leur balade sur la plage
Portail vers le paradis 😉

Le vent souffle, et les ventres commencent à crier famine. On va donc se réfugier au café du Community Hall, un petit café comme j’aime, avec des petits fanions pour décorer et des oeuvres d’artistes locaux aux murs. On se réchauffe et rassasie avec soupes, sandwiches, thé et, bien sûr, cakes!

Une fois bien repus, c’est l’heure des promenades digestives. Fintan, Pilar et Axel partent à l’assaut de la petite colline derrière le Community Hall, tandis que José, Laurine et moi partons voir une autre plage au sud de Vatersay.

Nous arrivons face à la baie de Bàgh a’ Deas, au milieu des vaches qui paissent presque directement sur la plage. Cela change de nos vaches suisses au milieu des montagnes!

Le paysage sculpté par le passage incessant des bovins

Laurine et moi nous joignons au troupeau, histoire de meugler quelques instants, puis c’est déjà l’heure de prendre le chemin du retour afin de ne pas rater le dernier bus, qui passait à 15h15).

Deux vaches suisses avec des vaches écossaises 😉

Au retour, on croise plein d’oiseaux au milieu des vaches, notamment des oies cendrées et des vanneaux huppés.

On a aussi croisé un labrador surexcité qui ne voulait plus nous quitter et n’en faisait qu’à sa tête, haha! On a tout de même réussi à lui échapper et on a retrouvé les autres pour choper le dernier bus de la journée.

De retour à Castlebay, on s’est reposé au lodge avant de ressortir pour une petite balade côtière. Mais ça, ce sera dans le prochain épisode! 😉

Le mot de la fin:
Si vous venez à Barra et que vous avez le temps (par exemple si votre sortie en kayak est annulée ^^), je recommande vivement de passer une petite journée sur l’île de Vatersay — et de manger au Community Hall, yum!

Sur ce, au revoir et à bientôt, pour la suite de la rétrospective! 🙂

Scot22#2 Barra, nous voilà!

Hello!
C’est parti pour la suite des aventures écossaises de 2022, avec un article composé presque uniquement de photos prises avec le natel, la météo n’ayant pas été très propice à la photographie… Mais peu importe, car cette journée fut épique! 😀

Pour rappel, après une journée à Edimbourg, nous avons pris le train direction Glasgow et passé la nuit au Premier Inn de l’aéroport. Pas très romantique, mais très pratique!

Le lendemain, c’était le grand jour. Le jour de mon cadeau pour Fintan et Axel: le mythique vol Glasgow-Barra, avec le Twin Otter aux couleurs écossaises qui atterrit directement sur la plage. Le fameux vol dont l’horaire dépend des marées. Et aussi le vol qui est régulièrement annulé à cause de la météo. Trop de brouillard, trop de vent, et tout peut capoter. Or, la météo ne s’annonçait pas super et je craignais vraiment qu’on se retrouve coincés à Glasgow. Mais comme révélé par la première photo, l’avion a pu décoller — et, très important aussi, atterrir! Ce qui tombait bien, car le temps qu’on rejoigne l’aéroport à pied le matin, Laurine était déjà dans le bus pour Oban — pour y prendre le ferry, car l’avion était déjà plein au moment où elle a appris qu’elle était dispo pour nous accompagner.

Bref, la moitié de cet article consiste en des photos d’avion ou de bout d’avion — vous êtes prévenus. 😉

Je ne vous raconte pas notre excitation à l’aéroport quand on a vu que le vol était maintenu sur les panneaux d’affichage — en fait si, je suis absolument en train de vous raconter ça. 😉
A l’heure de rejoindre le gate, on gambadait dans l’aéroport comme de joyeux bambins. On s’est bien marrés en passant par une porte absolument inutile, vestige d’un ancien layout du couloir (enfin, je suppose, à moins que ce soit juste pour que les gens puissent s’amuser à choisir entre passer ou contourner la porte ^^).

Et quand on a vu le Twin Otter, quel bonheur!
C’est peut-être le moment de préciser que Fintan et Axel adorent voler et tout ce qui vole — les engins volants, pas spécialement les oiseaux et les libellules, ça c’est surtout mon truc ;-). D’où ce cadeau pour leurs 60 et 30 ans — et moi, je reçois régulièrement des tasses ou des chaussettes avec des dessins de libellules, comme ça tout le monde est content, haha!

On a été accueillis sur le tarmac par le copilote est on s’est faufilés dans l’avion, qui était plein et transportait 18 passagers. C’était la première fois que je rentrais dans un avion aussi petit et j’ai été étonnée par l’étroitesse de la cabine et la faible hauteur du plafond. ^^
Le copilote nous a donné le safety briefing, à moitié plié entre la cabine et le cockpit, et je crois que je n’ai jamais été aussi attentive — la probabilité de se crasher dans ce petit coucou ne me paraissait pas très faible. ^^

Puis l’heure de partir est arrivée, et la captain (une Belge à propos de laquelle Fintan avait lu un article dans un magazine, quel hasard!) a lancé le moteur à fond et est partie en marche arrière pour sortir de la “place de parking” (je me rends compte que mon vocabulaire technique aéronautique est peu développé. Bref). A ce moment-là, Fintan éclate de rire, abasourdi. Apparemment, les plus gros avions ne font pas de marche arrière, ils sont poussés par un autre véhicule pour faire demi-tour — un fait qui ne m’avait jamais traversé l’esprit, n’ayant d’habitude pas une bonne vue sur ce qui se passe devant l’appareil. On en apprend tous les jours, ha!

Puis c’est parti, moteur à fond, en avant cette fois, et on décolle! Les deux hélices tournent à toute vitesse, bien visibles à la hauteur de nos hublots. On est tout gaga. Bon, pour la vue, il faudra repasser. On se retrouve vite entourés de nuages, entre deux mers blanches. Mais qu’importe, je suis déjà tellement contente qu’on soit en route pour Barra!
De ma place, j’ai une belle vue sur l’écran de bord et je peux suivre notre progression sur la carte: loch Fyne, Mull, la pointe nord de Coll puis, enfin, Barra. Je n’imagine pas la beauté du panorama quand il fait beau!

En approchant de Barra, les nuages s’écartent pour dévoiler quelques îles du sud de l’archipel des Hébrides extérieures. Malgré le temps gris, l’eau est turquoise et les paysages, magnifiques!

On a survolé le nord de Barra avant de faire demi-tour pour atterrir par le sud-ouest. L’aéroport de Barra est une immense étendue de sable et on a atterri tout doucement sur le sable mouillé, les roues faisant gicler l’eau. Magique. ♡

C’est le moment de descendre de l’avion et de faire nos premiers pas dans le sable hébridéen: ça y est, nous voilà à Barra!

Nous sommes accueillis par le vent, suivi rapidement par la pluie, mais rien ne peut étouffer notre euphorie et notre bonheur. On récupère nos sacs au “baggage claim” le plus chill du monde (un abribus) avant de monter dans le bus direction Castlebay, le village principal de l’île, tout au sud.

“Baggage Reclaim” extrêmement rapide!

Confortablement posés dans le bus, on regarde les paysages qui défilent, derrière un rideau de pluie. Partout, des petits agneaux — un des plaisirs de voyager au printemps!

Arrivés à Castlebay, on aperçoit pour la première fois le château Kisimul, qui donne son nom au lieu. Caisteal Chiosmuil, le nom gaélique de Castlebay, signifie en effet “château du rocher de la petite baie”.
Il est trop tôt pour aller à l’auberge, donc on se réfugie au petit office du tourisme pour y manger une soupe et un scone. Le lieu est en effet multifonctionnel: information touristique, boutique, minuscule café. On y aura passé un bon moment pour échapper à la pluie, avant d’aller à l’hostel pour y poser nos affaires.

Le ciel est toujours bouché, mais il ne pleut plus. On décide donc de partir se promener. Fintan, Pilar, José et moi partons gravir Heaval, le sommet de l’île, pendant qu’Axel va faire une petite balade côtière vers le château.

Heaval trône à 383 m d’altitude et sa tête est cachée dans les nuages. Après une section sur la route, on se retrouve à marcher au pif dans l’herbe, en suivant tour à tour des sentiers de moutons et d’humanoïdes. Comme souvent en Ecosse, il n’y a pas de chemin officiel.

La vue sur la baie est magnifique malgré le mauvais temps. On admire Castlebay, son château, ainsi que Vatersay et les autres îles juste au sud de Barra.

Vue sur Castlebay

Plus on monte, plus les éléments sont déchaînés. On atteint le sommet mais on n’y traîne pas, chassés par le vent et la pluie, perdus au milieu des nuages.

On passe devant une statue de Marie et Jésus, dont je connaissais l’existence mais que j’imaginais beaucoup plus grande. On retrouve ensuite rapidement la route. En tout, ça nous aura pris 2h30 depuis l’auberge, sans se presser, pour 6.5 km. Et ravitaillés par deux sucres de raisin, pour l’énergie. 😉

L’année dernière, José et moi avons découvert Relive, qui crée des petites vidéos à partir du suivi de la montre connectée de José, en ajoutant automatiquement les photos que José prend avec son natel. On a pour l’instant uniquement testé la version gratuite, qui ne permet pas de personnaliser, mais on trouve le résultat déjà sympa. Pour le résumé de la montée de Heaval sous la pluie, c’est donc juste ici que ça se passe:

De retour sur la route, on a croisé d’adorables agneaux et brebis, qui m’ont motivée à dégainer l’appareil photo. 😉 On a aussi entendu un coucou!

Il est où le magneau? Il est là!

Puis, après une bonne douche et un chocolat chaud à l’hostel, on a aperçu le ferry qui arrivait au port. L’heure d’aller accueillir Laurine, qui a vu des dauphins lors de son périple de presque 5 heures en mer 🙂 !

Petite anecdote: alors que je courais pour rattraper le groupe qui se dirigeait vers le port (sûrement parce que j’avais pris du retard en prenant des photos ^^), une voiture s’est arrêtée pour me demander si j’avais besoin d’un lift pour le terminal du ferry, haha! Vraiment sympa 🙂 (mais en l’occurrence inutile, il me restait à peine 100 m et les passagers n’avaient pas commencé à descendre. Néanmoins, j’adore les endroits où les gens proposent des lifts sans même avoir besoin de demander, ce qui m’est arrivé plusieurs fois en Ecosse!)

La journée s’est terminée de la meilleure manière possible: en bonne compagnie au café Kisimul, avec de délicieux plats au curry (je salive rien que d’y repenser!), des employés super sympas et même du Thistly Cross Cider!

L’équipe au complet au Café Kisimul

Bon, sur ce, après un nouvel article de 10 km de long, je vous dis à la prochaine! 🙂

Scot22#1 Auld Reekie, nous voici!

Howdy!
“Aujourd’hui, je me lance dans le premier véritable article de rétrospective de mes récentes vacances en Ecosse.”

Voilà, voilà. J’ai commencé le brouillon de cet article en juin 2022, peu après mon retour de vacances, comme en témoigne la phrase ci-dessus. Nous sommes désormais en février 2023 et il est plus que temps je reprenne la plume (ou plutôt le clavier) pour lancer la rétrospective de ce voyage en Ecosse en mai 2022!

A vrai dire, j’avais complètement oublié que j’avais déjà commencé cet article sur Edimbourg. J’ai soudain remarqué que je n’écrivais quasi plus et que ça me manquait, j’ai pensé que la rétrospective serait un bon prétexte pour écrire quelques mots, puis j’ai eu la bonne surprise de voir que j’avais déjà sélectionné des photos de notre court passage dans la capitale écossaise, héhé! Je ne vais donc même pas prendre la peine de brancher le disque externe et je vais faire confiance à la Julie de juin 2022 qui s’était déjà attelée à la dure tâche de trier tous ces clichés.

Cette première semaine de vacances était une affaire de famille, mon cadeau à mon père et mon frère pour célébrer des anniversaires importants. Les vacances ont donc véritablement commencé lorsque nous nous sommes tous retrouvés à l’aéroport d’Edimbourg, après un vol depuis Genève pour Axel, Laurine, José et moi, tandis que Fintan et Pilar terminaient un road trip les ayant menés de Manchester à Edimbourg.
Nous étions aussi accompagnés par Monsieur Le Mouton, qu’on a distrait du mieux qu’on pouvait puisque c’était malheureusement le seul mouton en peluche du voyage (José et moi ayant honteusement oublié Whisky MacKenzie, notre propre mouton et mascotte de voyage, à la maison, tout seul…).

Nous avons célébré nos retrouvailles avec un bon repas au Beehive Inn, à Grassmarket, histoire de bien commencer les vacances avec un steak & ale pie, du cidre et de la bière! Avant de rentrer à l’hôtel en passant par les Meadows, débordant d’activité et de monde en cette nuit de printemps…

Nous n’avions qu’un seul jour entier ensemble dans la capitale écossaise et on comptait bien en profiter. Et pour ça, il nous fallait de l’énergie. Le lendemain a donc commencé avec un délicieux Scottish breakfast bien nourrissant (sans doute un pléonasme, car je n’ai jamais eu faim après un Scottish breakfast ^^) au très bon Kilimanjaro café.
“Ce n’est pas donné à tout le monde d’aller au Kilimanjaro en béquilles”, a ainsi pu sortir Axel, qui se remettait alors d’une blessure au genou. Haha! ^^ Bref, après cet exploit sportif (ou plutôt humoristique) de la part d’Axel et un copieux petit-déjeuner, on est partis explorer les rues d’Edimbourg.

Fintan, Pilar, José et moi avions déjà visité la ville en 2016, lors de mon Erasmus à Aberdeen. Puis j’y étais retournée en 2018. José et moi y étions encore repassés en 2021 (et techniquement aussi en 2019, en route pour Shetland, où on était passés au Decathlon d’Edimbourg car on avait oublié un linge microfibre à la maison… mais pas sûre que ça compte comme une visite d’Edimbourg, haha). Mais pour Axel et Laurine, c’était une première!

En ce qui me concerne, je ne me lasse pas d’Edimbourg. Il nous reste une tonne de trucs à visiter là-bas et il y a aussi plein de lieux où on aime retourner encore et encore. Parmi ceux-ci, le National Museum of Scotland. J’y suis passée à chacune de mes visites d’Edimbourg — et pas seulement parce que c’est gratuit, qu’il y a des toilettes et que c’est pratique pour s’abriter de la pluie. ^^’ C’est typiquement le lieu où j’adore aller revoir des objets que j’aime bien (comme les Lewis Chessmen, passage obligé à chaque fois!) et où je découvre toujours des merveilles que j’avais loupées les fois précédentes.

On a donc commencé notre journée par un super chouette passage au musée. On y était même avant l’ouverture, une première! ^^
Autre première: on est allés profiter de la vue depuis la terrasse du musée, qu’on ne connaissait pas encore. Très sympa pour admirer le château, la cathédrale Saint-Giles et les toits de la vieille-ville — et sans doute plein d’autres trucs lorsque la visibilité est un peu meilleure.

On a aussi passé de très chouettes moments à l’intérieur du musée. On s’est notamment bien amusés dans le coin du monde animal et dans celui des inventions, qui abrite plein de sympathiques jeux interactifs pour les enfants et grands enfants comme nous!

Puis, direction Calton Hill!
Pilar et moi étions assorties malgré nous aux splendides ajoncs en fleur, qui recouvraient une bonne partie de la colline d’un splendide jaune printanier.

Calton Hill est un super chouette endroit pour admirer la ville et ses alentours sous plusieurs angles. La mer d’un côté, les Pentland Hills de l’autre, Arthur’s Seat entre les deux. Princes Street, le parlement, les toits d’Old Town et New Town. On y trouve aussi plusieurs symboles de la capitale, comme le Nelson Monument (la tour derrière nous sur la photo de groupe ci-dessus) et le Monument national d’Ecosse (avec ses colonnes).

On a passé un bon moment à explorer le coin et, dans mon cas, à prendre plein, plein de photos — je traquais les bourdons dans les ajoncs, sans grand succès, puis j’ai pisté le reste de la famille, bien plus facile, haha!

Puis, les effets du Scottish breakfast commençant à s’estomper, on a emprunté Jacob’s ladder (un long escalier) et on a rallié Canongate pour manger chez Oink, un dealer de sandwiches au porc braisé que José et moi voulions tester depuis longtemps. Oh yum, c’était vraiment super bon, si bon que José et moi avons de nouveau mangé un de leurs sandwiches à la fin de nos vacances — aussi parce que tous les restos étaient complets, mais bon. ^^

A nouveau repus, nous sommes allés au parlement pour retrouver Mathilde et Jonathan, nos amis et guides pour l’après-midi! 🙂
Mathilde et Jonathan sont un couple de Français vivant à Edimbourg et qui revêtent plusieurs casquettes avec talent: ils fabriquent des kilts de manière traditionnelle (Auld Alliance Kiltmakers), sont passionnés de couture et d’artisanat et proposent également des visites guidées, des ateliers sur le tartan et les kilts, des jupes et des accessoires en tissu dans leur boutique en ligne Atelier Escapades. On a découvert leur travail grâce à Sarah de French Kilt, et notamment durant le covid avec leurs géniales visites virtuelles “Edimbourg à emporter” qu’ils ont conçues ensemble. Mathilde a aussi cousu ma jupe adorée en tartan Isle of Skye.

Cet après-midi là, ils ont donc revêtu leur casquette de guides pour nous faire découvrir des recoins de la vieille-ville et nous raconter plein d’anecdotes fascinantes.

En pleine visite guidée avec Mathilde et Jonathan
Le Royal Mile

On a emprunté des closes débouchant sur des petites cours dont on ignorait totalement l’existence. On a appris le destin tragique du poète Robert Fergusson, qui a une statue sur le Royal Mile — et devant laquelle j’avais déjà dû passer plein de fois sans jamais m’arrêter, oups. On a parlé politique écossaise, culture, histoire, kilts et plus!
On est aussi passés par Bakehouse Close, un lieu de tournage dans Outlander, héhé.

Jonathan se prenant pour Jamie dans Outlander — version moderne avec lunettes de soleil 😉

Mathilde et Jonathan étant spécialisés dans l’artisanat, ils nous ont aussi fait découvrir leurs artisans préférés. Parmi eux: Mackenzie Leather, la maroquinerie qui fabrique les lanières de cuir pour leurs kilts. C’était dimanche, donc la boutique était fermée, mais José et moi y sommes retournés à la fin de nos vacances et on a adoré visiter la boutique et l’atelier — José a acheté une ceinture, et moi j’ai bavé devant les sacs.

En remontant le Royal Mile, on s’est arrêtés devant une maison où John Knox a séjourné. L’édifice date de 1470 et est un des plus vieux bâtiments médiévaux de cette rue — il n’a quasi pas été modifié depuis les années 1550. Le bâtiment a un charme fou, et je l’aime également pour son lien ténu avec Genève, John Knox figurant après tout sur le Mur des Réformateurs — l’étendard royal écossais est d’ailleurs représenté sur des pavés des Bastions, juste en face du Mur.

John Knox House
“Il est frais, mon poisson, il est frais!”

Les alentours du Royal Mile sont truffés de multiples détails et secrets. A chaque fois que j’y passe, j’en découvre de nouveaux — et d’anciens dont j’avais déjà oublié l’existence.
Rien qu’en ce qui concerne les représentations d’animaux, il y a de quoi faire. Les poissons d’Old Fishmarket Close, les devantures ornées de dragons, les nombreuses licornes (l’animal national), les cerfs…

… et aussi ce magnifique faucon doré, qui d’après moi doit marquer l’entrée d’une boutique magique ou un passage secret du Chemin de Traverse.

Le faucon et la mer en arrière-plan

Mathilde et Jonathan nous ont raconté l’histoire de Deacon Brodie, citoyen respectable le jour, voleur la nuit — pour rembourser toutes ses dettes de jeu, notamment.
On est aussi passé voir les empreintes de mains d’auteurs ayant reçu l’Edinburgh Award: Alexander McCall Smith, J. K. Rowling, Ian Rankin…

St Giles Cathedral, qui me fait toujours penser à l’Uni d’Aberdeen, dont la chapelle a aussi une belle “crown tower” intacte.

Pour digérer cette ribambelle d’anecdotes et reposer les gambettes, on a fait une pause chocolat chaud bien méritée. Dans le café, il y avait un faux poêle avec un faux feu (so British, haha) et, dans les toilettes, une vieille recette (écrite sur la porte) pour enlever les taches d’encre d’un tissu en lin. ^^

Revigorés par cette pause gourmande, nous avons repris notre exploration. On est descendus le long de Victoria Street, toujours aussi mignonne, pour rejoindre Grassmarket et visiter un incroyable magasin de seconde main aux airs de caverne d’Ali Baba! Des chapeaux, des robes, des accessoires en tout genre et même un sarcophage!

Puis on a terminé notre visite par le cimetière de Greyfriars, bucolique dans la lumière printanière.

Là encore, on a appris plein de choses, notamment la signification des symboles gravés sur les tombes. Je ne vais pas tout raconter car, 1) j’ai bien sûr oublié la moitié (la brise dans les arbres, les jeunes feuilles si vertes, tout était si magique, je n’ai pas pu m’empêcher de filmer plein de trucs avec la GoPro… sauf que la carte SD nous a lâchés quelques jours plus tard, donc on a perdu tous les fichiers :'( beuh!) et 2) il faut bien garder un peu de mystère, pour ceux qui auront la bonne idée de réserver une visite guidée à Edimbourg! 😉

Puis l’heure est venue de dire au revoir à nos merveilleux guides… et d’aller prendre l’apéro! ^^’

Merci Mathilde et Jonathan!

Après un “kick ass apéro” sur la terrasse du Kick Ass bar, on a mangé dans l’ambiance feutrée du resto “Under the Stairs” avant d’aller récupérer nos sacs à l’hôtel puis de filer jusqu’à la gare de Waverley…

… Direction Glasgow!

A bientôt pour la suite des aventures! 🙂

“Caledonia, you’re calling me”

Bonjour!
Il y a bientôt deux semaines, je suis rentrée de trois merveilleuses semaines de vacances en Ecosse. Depuis, je n’ai qu’une envie: y retourner!
Mais puisque ce n’est pas vraiment faisable tout de suite, je vais pour l’instant me contenter de me replonger dans ces magnifiques souvenirs.

Kiloran bay, sur l’île de Colonsay

Est-ce que je suis en train d’annoncer que je vais à nouveau repousser la rétrospective Bretagne-Portugal pour parler d’Ecosse, encore et toujours? Absolument.

L’ascension de Beinn an Oir, sur Jura

Je sens que l’Ecosse aura toujours la priorité dans mes envies bloguesques — et que je n’arriverai pas à écrire autre chose tant que je ne me serai pas longuement épanchée sur mes récentes aventures dans cet incroyable pays — donc voici l’article introductif pour marquer le début de cette nouvelle rétrospective! 😉

Gate to Vatersay beach

Ces vacances printanières se sont déroulées en deux étapes. La première, avec ma famille, pour de précieux moments tous ensemble sur l’île de Barra. La deuxième, juste José et moi, à la découverte d’autres îles qu’on rêvait de visiter depuis un bail: Colonsay, Islay et Jura.

Twin Otter approchant Barra
Cerf sur l’île de Jura

On a voyagé en train, en avion, en ferry, en bus, à vélo, en voiture, à pied. On a dormi à l’hôtel, en auberges de jeunesse, sous tente. Et on a fait plusieurs chouettes rencontres, que ce soit au camping, à l’hostel, lors d’un ceilidh et même dans une chocolaterie!

Falaises sur l’île d’Islay
Fougères sur l’île de Barra

Et un truc qui nous a marqués ces vacances, c’est le nombre de personnes rencontrées qui semblaient étonnées qu’on adore revenir encore et encore en Ecosse alors qu’on habite dans un endroit aussi beau que la Suisse. On a eu une réflexion du genre de la part de deux Gallois, d’un couple d’Anglais et de plusieurs Ecossais. A chaque fois, on était un peu bouche bée, tellement pour nous c’est évident que l’Ecosse est absolument magique, et que même si la Suisse est belle, elle n’offre pas les mêmes choses que l’Ecosse.

Vue sur le 3e Pap of Jura

Les gens nous parlaient des splendides montagnes suisses, et c’est vrai qu’elles sont magnifiques. Mais l’Ecosse a aussi des montagnes, et pas que: elle a la mer! Les falaises. Les plages. La fraîcheur, aussi.

Balade côtière sur Islay

Un maître mot: îles. Ou côtes, ça joue aussi. L’Ecosse, ce n’est pas que des montagnes, des lochs, de jolies villes et un sens de l’accueil. C’est aussi des milliers de kilomètres de côtes, des îles incroyables, des paysages variés, de la flore et une faune qu’on ne rencontre pas chez nous. Du dépaysement, de l’émerveillement différent!

Razorbill dans le vent
Colonie de phoques sur la côte d’Islay

Quand on me demande pourquoi j’aime tant l’Ecosse, je n’arrive parfois pas à répondre avec des mots. L’amour, ça ne s’explique pas toujours. Mais les quelques photos de ces récentes vacances démontrent déjà bien selon moi l’incroyable beauté et diversité de l’Ecosse, source d’émerveillement.

Deux des très nombreux moutons rencontrés sur notre chemin!

Pourquoi j’aime l’Ecosse? Pour moi, c’est une évidence!

Lumière du soir sur l’île de Jura

Et voilà, c’était juste une petite sélection de photos un peu au pif — je n’ai pas encore tout trié…
Dès le prochain article, je vous emmène à Edimbourg pour la première partie de la rétrospective! 😉

Des airs de “Portagne”

Il est samedi, il fait tout gris, c’est l’heure de se poser devant l’ordi pour un premier article sur les vacances de l’été 2021!

Brume matinale dans la vallée du Douro

Plutôt que de plonger directement dans le premier épisode d’une longue série chronologique, je vais commencer par un aperçu général, une sous-sélection issue d’une sélection que je suis en train de concocter pour un album photo, comme un avant-goût de la rétrospective à venir.

Ces vacances d’été 2021 ont commencé par une semaine au Portugal entre amis. Cela faisait longtemps qu’on en parlait, et ça s’est enfin concrétisé!

Porto et sa sublime architecture

On a partagé notre temps entre la maison de famille de José dans la vallée du Douro, une visite de Porto et quelques jours dans le parc national de Peneda-Gerês, tout au nord du pays.

Expédition au milieu de la bruyère et des ajoncs

Au programme: de beaux paysages, une jolie rando, une superbe demi-journée de kayak et beaucoup, beaucoup de bouffe. 😉

Une superbe rivière du parc Peneda-Gerês

Après cette semaine entre amis, Laurine, Emeric et Nora sont rentrés à Genève, tandis que José et moi avons poursuivi notre road trip pour deux semaines supplémentaires, direction la Bretagne!

Vannes, notre porte d’entrée sur la Bretagne, entre mâts de bateaux et maisons à colombages
Quand 10 secondes de retardateur ne suffisent pas… 😉

Cela faisait bien longtemps que je rêvais de fouler le sol breton. Visiter cette région me semblait être un bon moyen de rassasier quelque peu ma faim d’Ecosse sans avoir à traverser la Manche.

La cabane de pêcheur de Saint-Cabo

Des côtes déchiquetées, des landes de bruyères, des trésors archéologiques, des forêts enchanteresses et beaucoup de vent… J’ai effectivement retrouvé quelques éléments qui me plaisent tant en Ecosse et en Irlande. Mais la comparaison s’arrête là, tant la région affiche une culture qui lui est propre — et notamment sa gastronomie.

Vestiges de plantes sur un mur de pierre

A commencer par le cidre breton, trop bon! On a adoré déguster de nombreuses “bolées” — j’aime d’ailleurs bien le principe de boire du cidre dans des tasses!

Coucher de soleil sur la presqu’île de Crozon
Une des nombreuses plages de sable

On a passé de nombreuses heures à arpenter des sections du fameux GR34, le Sentier des Douaniers, qui fait tout le tour de la Bretagne. Des kilomètres de chemin le long des falaises, avec vue sur l’océan. Cet immense horizon, si large, si vaste, ça m’avait manqué.

Face à l’Atlantique
Le phare de la Vieille, vu depuis la Pointe du Raz

On a adoré les paysages côtiers bretons, mais ça, on s’y attendait. Ce qui nous a surpris, c’est l’incroyable beauté des villes et villages. Je ne m’attendais pas du tout à traverser tant de bourgades médiévales si bien conservées, avec des maisons à colombages et des petites ruelles pavées partout!
Les fêtes médiévales dans le coin doivent être absolument magiques!

La bruyère en fleur! 🙂

On avait pris tout le matos de trek, donc on a marché un bout du tour de la Presqu’île de Crozon, histoire de faire une petite pause dans notre road trip. On n’a vraiment pas regretté, c’était absolument magnifique!

A Morgat, où on a commencé notre marche

En revanche, on a été assez choqués par la foule. Dans notre terrible ignorance, on ne se doutait pas que la Bretagne était aussi populaire que la Côte d’Azur. Il y avait du monde quasi partout, et ça n’avait rien à voir avec le “monde” qu’on avait cru avoir sur l’île de Skye en août 2016.
Les parkings bondés, les sentiers dangereusement érodés… On a bien senti que la capacité touristique avait atteint sa limite. On ne sait pas si c’était une année typique ou si c’était particulièrement tendu cette année, mais dans tous les cas ça ne devait pas être très agréable pour les locaux. J’aurai l’occasion d’en reparler au moment de vous raconter notre rencontre avec un mec qui nous a pris en stop!

La plage et la mer, le va-et-vient des marées, c’est toujours aussi magique et exotique quand on vient de Suisse!
Art géologique à chaque coin de falaise

Heureusement, il n’y a rien de tel que respirer l’air iodé en suffisance pour retrouver un semblant de calme et de plénitude malgré la pression touristique. Et comme partout, il y a toujours quelques points focaux qui concentrent la foule, mais dès qu’on s’en éloigne un peu, ça devient tout de suite moins frénétique.

Le mignonnet port du Conquet

Un autre aspect qui nous a surpris: le nombre de petits chocs culturels qu’on s’est chopés. Quantité de choses nous ont vraiment dépaysés, ce à quoi on ne s’attendait pas forcément en allant en France. On s’est rendus compte qu’on ne connaissait pas bien du tout ce pays voisin. ^^’
C’est peut-être aussi parce qu’on a plus l’habitude de faire des road trips et du camping dans les îles britanniques, on a commencé à prendre pour acquis des trucs qui sont en fait très différents en France (un exemple qui nous a particulièrement marqués: il n’y a souvent pas de PQ dans les campings, même quand ils coûtent un bras — et aussi la prolifération des campings à l’ambiance “Camping Paradis”. Et devoir porter un bracelet coloré pour se balader dans le camping, gros choc culturel! ^^’)

Teintes or et émeraude sur l’île d’Ouessant

Durant ces vacances, on a testé le temps d’une journée une activité nouvelle pour nous: le vélo électrique! Née de notre flemme de pédaler face au vent sur l’île d’Ouessant, cette idée fut clairement un éclair de génie de notre part. Eh oui, car sur Ouessant, le vent, il rigole pas, il souffle! 😉
Et j’ai un peu honte, mais la satisfaction d’être pour une fois la personne qui dépassait les autres dans les montées était vraiment grande, haha!

Mondialement connu en Bretagne: le phare de la Jument, à Ouessant

La Bretagne nous a épatés avec ses phares de ouf (on a d’ailleurs beaucoup aimé le Musée des phares, à Ouessant) mais aussi avec ses roches incroyables, notamment son granit. Il y a bien sûr la fameuse Côte de granit rose, mais aussi les menhirs de Carnac et d’autres sites archéologiques, et des maisons pittoresques à souhait lovées entre des blocs de granit.

On a visité plusieurs sites archéologiques, une de nos activités préférées. On a été très impressionnés par les cairns de Gavrinis et de Barnenez, un peu moins par les alignements de Carnac (surtout à cause de la visite guidée pas top).

Merveille préhistorique: le grand cairn de Barnenez

Un autre truc qu’on adore: la toponymie.
Les noms de lieux bretons sont absolument géniaux. Il y a ceux où on verrait bien une forteresse type Kaamelott (“Trégastel”), ceux qui ont des apostrophes (“Ploumanac’h”), ceux qui commencent par “Di-” et qui se prêtent bien aux “Vannes” (huhu: “Dinan”. Nan!), ceux où on ne serait pas étonné de rencontrer des elfes (“Lorient”,”Melgven”, “La Feuillée”) et ceux qui sont composés et carrément tirés par les cheveux (“Plounéour-Brignogan”, “Pleumeur-Bodou”). Il y en a plein qui commencent par “Plou-” ou “Ker-” et encore plus qui finissent par “-ac” (Muzillac, Moréac, Loudéac,…).

Mini florilège de ces noms qui font rêver (ou hausser les sourcils avec perplexité, c’est selon) lorsqu’on se perd sur Google Maps: Plouzélambre, Plufur (un p’tit nom de dragon, je trouve), Plougrescant, Scrignac (qui ferait un bon nom de méchant dans les Schtroumpfs), Plougonvelin, Roscanvel, Locronan, Plouhinec, Pluguffan, Pouldreuzic… Bref, je pourrais y passer la journée, mais je vais m’arrêter là. 😉

Côte de granit rose

On a eu beaucoup de chance avec la météo: pas une goutte de pluie!
On a aussi eu droit à quelques belles lumières et d’enchanteurs couchers de soleil.

Le Fort la Latte, très classe dans la lumière matinale

En Bretagne, on a même appris l’existence d’une nouvelle couleur: “glaz”.
Elle désigne les teintes bleu-gris-vert que prend la mer. Sans surprise, elle existe aussi en gallois, en cornique et en gaélique irlandais. 🙂

La langue bretonne a beaucoup décliné aux 19e et 20e siècles mais connaît un regain d’intérêt depuis les années 2000, tout comme la musique traditionnelle. On trouve des panneaux “Degemer mat” (= “Bienvenue”) partout et, côté musique, il y a plusieurs festivals qui ont l’air super. Soit dit en passant, “Bretagne” se dit “Breizh” en breton!

Un jeune goéland à Saint-Malo

Bref, l’été dernier, on a admiré des trésors paysagers et architecturaux, on s’est promenés au milieu des vignes au Portugal et le long des falaises en Bretagne, on a mangé des crêpes et des pastéis de nata, bu du cidre, écouté de la musique celtique, et bien plus!

Voilà, ce premier article d’introduction un peu fourre-tout touche enfin à sa fin. Je vais essayer de ne pas trop traîner pour concocter la véritable rétrospective, mais je ne promets rien. Et la semaine prochaine, je retourne déjà à Porto, mais pour le travail! 😉

Scot21#5 De la tourbière aux pavés

Bonjour!
Je reprends aujourd’hui la rétrospective des vacances écossaises en octobre dernier. Après notre trek sur l’Affric-Kintail way, nous avons passé une journée dans les transports pour rejoindre Edimbourg pour la suite du voyage.

Depuis Shiel Bridge, où nous avons campé à la fin du trek, nous avons pris deux bus pour rallier Inverness, où nous avons récupéré le reste de nos affaires et pris le train jusqu’à la capitale.

En fin d’après-midi, nous sommes arrivés chez Mathilde et Jonathan, rencontrés grâce à la communauté d’internautes écossophiles réunie par Sarah de French Kilt. Mathilde a créé Atelier Escapades, sa boutique d’artisanat qui met à l’honneur les tissus écossais, et a fondé avec Jonathan Auld Alliance Kiltmakers, leur atelier de kilts faits main. Ils nous ont généreusement accueillis chez eux, et on a passé un super moment! 🙂

Portobello beach

Après une super première soirée à Edimbourg, passée à manger du haggis, neeps & tatties préparés par Jonathan, à tournoyer avec des kilts et à discuter Ecosse et cosplays, nous nous sommes réveillés le lendemain prêts à flâner dans la ville.

Comme on était déjà venus à Edimbourg, on connaissait déjà la plupart des incontournables et on en a profité pour se promener, déambuler au gré de nos envies.
Premier arrêt: la plage de Portobello, qu’on n’avait encore jamais vue et qui se trouve pas loin de chez Mathilde et Jonathan.

Un troupeau de plantes dans la rue

Après quelques inspirations de l’air marin, on a fait demi-tour et pris le bus direction Dean Village, un pittoresque quartier.

Dean Village fait partie de l’intrigue d’un des livres de la trilogie écossaise de Peter May: The Lewis Man. Dans l’histoire, c’est là que se trouve un orphelinat où a vécu l’un des protagonistes.

On a continué notre balade le long du Water of Leith walkway, un coin que j’adore. En 2018, je l’avais suivi jusqu’à Leith, vers le port. Cette fois-ci, on a fait bien plus court et on est remontés par Stockbridge, un autre quartier connu pour ses petites rues pittoresques.

On est passés par une librairie indépendante que j’avais envie de voir depuis un moment: Golden Hare Books. Plein de chouettes bouquins, mais pas ceux que je cherchais, et j’ai été sage: j’ai juste acheté quelques belles cartes.

Notre quête de nourriture nous fait errer dans New Town puis remonter dans Old Town. On voulait enfin goûter les fameux sandwiches au porc de chez Oink, mais le shop de Hanover street était exceptionnellement fermé, donc on a continué jusqu’à celui de Victoria street, où la queue de clients était si longue qu’on a abandonné. ^^

Puisqu’on était déjà là, on a quand même fait un tour dans la boutique Harry Potter, avant d’aller manger des pies.

Une fois repus, la pluie nous a poussés à nous réfugier d’abord chez Blackwells, où il m’a fallu toute la retenue du monde pour ne pas acheter toute la section “Scotland” et “Nature writing”, puis au National Museum of Scotland, notre passage obligé à chaque visite.

Alors qu’on allait partir, on voit une affiche pour une expo temporaire sur l’essor des machines à écrire. Hop, ni une ni deux, on remonte pour aller la voir. Après avoir fait littéralement 5 fois le tour du musée, on a enfin trouvé l’expo, haha!

On n’a pas regretté, car elle était vraiment super! Elle parlait notamment de comment la démocratisation des machines à écrire a permis d’insérer plein de femmes sur le marché de l’emploi. Il y avait même de l’art créé à la machine à écrire, qui nous a vraiment impressionnés!

Dehors, il pleuvait encore. J’avais envie de visiter le Musée des écrivains depuis longtemps, malheureusement je savais qu’il était actuellement fermé. A la place, on se dit qu’on va enfin aller voir le palais de Holyrood. Pas de bol, il est fermé aussi! Juste pour s’abriter de la pluie, on se dit qu’on va aller au Parlement, qu’on avait déjà visité en 2016. Pas de bol, aussi fermé!

Alors qu’on commençait à désespérer, on atterrit au Musée d’Edimbourg, ouvert et, qui plus est, gratuit! C’était exactement ce qu’il nous fallait: un petit musée sympathique dans un superbe bâtiment donnant sur le Royal Mile.

Il est déjà presque 17h, c’est l’heure de rejoindre Sarah, Mathilde et Jonathan au Café Kilimanjaro! On rencontre donc enfin Sarah en chair et en os, le temps de déguster un bon chocolat chaud et du cake!

Sarah en profite aussi pour interviewer Mathilde et Jonathan pour le podcast “Ecosse Toujours” qu’elle tient avec Assa, une amie journaliste. C’était spécialement pour un épisode sur la mode et les textiles écossais, que vous pouvez écouter ici.

Des bonbons Harry Potter offerts par Sarah. Elle les distribue lors de ses visites guidées!

Après une deuxième très chouette soirée et nuit chez Mathilde et Jonathan, il est temps pour nous de quitter Edimbourg et de sauter dans le train pour notre dernière escale des vacances: Glasgow.

On a posé nos affaires à l’hostel avant de marcher sous la pluie direction le West End. C’était la première fois que José venait à Glasgow, et on a donc direct commencé par la crème de la crème: la magique université de Glasgow, aux airs de Poudlard.

A Edimbourg, j’ai récupéré une jupe tartan commandée à Mathilde, et donc je n’ai pas pu résister à une séance photo dans ce lieu enchanteur! 😉

Merci à José pour toutes ces photos, huhu!
La jupe est en tartan “Isle of Skye”, un de mes préférés — même qu’il en existe tellement, ce fut difficile de me décider! ^^
Si ça vous tente, Mathilde propose des jupes sur mesure dans tous les tartans tissés en Ecosse…! 😉

On a rapidement visité le Hunterian Museum, que j’avais adoré lors de mon premier passage à Glasgow en 2016. Cette fois-ci, je me sentais crevée et j’ai surtout profité des bancs pour me reposer…

En sortant du musée, surprise: le soleil est de sortie! 🙂

En se promenant sur le campus, on a été témoins d’une épique course-poursuite entre deux écureuils gris!

Même un peu de ciel bleu!

On s’est rendus à Ashton lane, une ruelle fameuse pour ses bars et son allure bucolique. Fatigués par nos pérégrinations citadines, on s’est posés dans un café pour reposer nos gambettes, lire et écrire.

Pour rentrer se reposer à l’hostel, on décide de tester le fameux métro circulaire de Glasgow. Très efficace pour retourner au centre-ville!

On est ressortis le soir pour manger au Babbity Bowsters, un délicieux resto. Je vous laisse rigoler en lisant les petits commentaires du menu. Je me suis régalée avec un Cullen skink en entrée, puis un délicieux cajun chicken!

Ensuite, retour à l’hôtel pour se vautrer devant “Scotland’s sacred islands with Ben Fogle” sur BBC iPlayer. Je crois bien que c’était la première fois qu’on allumait la télé dans un hôtel, haha — mais c’était pour continuer une série documentaire commencée avant les vacances.

Le lendemain, il pleut.
Notre programme: parcourir le Mural trail, un itinéraire pour découvrir les nombreuses oeuvres de street art de Glasgow.

En plus des fresques officielles, on s’émerveille de l’originalité à chaque coin de rue. Des clins d’oeil, de l’art urbain, partout. Un véritable délice pour les yeux.

On s’est abrité de la pluie et rempli la panse chez Mesa, avec une énorme pile de pancakes. C’était un café recommandé par Hidden Scotland, et c’était vraiment délicieux, avec un service très sympa!

On voulait ensuite visiter la Cathédrale, mais pas de bol, celle-ci était fermée.
C’était un peu la malédiction de ces vacances, liée au covid ainsi qu’à la COP26 et à des travaux d’entretien: plein, plein de lieux étaient fermés au public. Le musée d’architecture sur Charles Rennie Mackintosh, le Riverside Museum…

Heureusement, les fresques sont toujours là, elles! 😉
J’ai particulièrement adoré celles avec des rouge-gorges, l’oiseau symbole de Glasgow.
Les murs encerclant l’usine de bière Tennent’s sont eux-aussi recouverts de fresques très sympas, avec de vieilles pubs et des slogans, tels que “Turning rain into beer since 1885”.

Après une incursion dans l’est de la ville, on revient vers le centre. La pluie ne faiblit pas, ce qui mine un peu notre motivation à crapahuter dehors.

Fatigués par le pluie, on se réfugie chez Waterstones, où on a passé une bonne partie de l’après-midi à lire et écrire. J’ai toujours envie de tout acheter dans cette librairie, surtout dans les sections Ecosse et Nature writing! D’ailleurs, j’y ai retrouvé plein de bouquins déjà lus.

On est ensuite allés au cinéma pour voir… Harry Potter et la pierre philosophale! Eh oui, le film était diffusé pour fêter les 20 ans de sa sortie. On était bien assis et au sec, et ça nous a fait vachement plaisir de le revoir, surtout que ça allait bien dans le thème des vacances.

Une fois dehors, c’est de nouveau l’heure de manger. On est allés chez Paesano, une autre recommandation de Hidden Scotland. C’était bondé et ultra bruyant, mais les pizzas au feu de bois étaient délicieuses. Le choc culturel: le vin était servi dans des verres normaux, sans pied!

Après ça, on a récupéré nos gros sacs à l’hôtel et on est allés à la gare pour attendre notre train, qui partait à 23h. On était éreintés et il faisait frisquet, mais on s’est bien marrés en voyant tous les gens déguisés qui sortaient fêter Halloween en avance, la plupart complètement bourrés à même pas 22h (c’était le vendredi 29 octobre).

Enfin, notre train est prêt pour l’embarquement! C’était le début du long retour: nuit jusqu’à Londres, puis Eurostar, longue attente à Paris (on a joué à Dobble Harry Potter dans un café avec une petite fille, qui ne voulait ensuite plus partir ^^), train jusqu’à Genève, bus jusqu’à la maison! 🙂

Et pour clore cet article à rallonge, voici quelque photos du natel de José oubliées dans les articles précédents, histoire de finir sur une belle note ‘nature’ aux couleurs de l’arc-en-ciel!
De bien belles vacances, un bol d’air frais, une dose bienvenue d’Ecosse. ♥

Et voilà, maintenant que cette rétrospective de vacances est finie, je vais essayer de reprendre les autres… Et me connaissant, ce sera sûrement d’abord le voyage de l’été 2021, au Portugal et en Bretagne, car cette dernière ressemble un peu à ma chère Ecosse! 😉

See ya!