Scottish Diagonal #8 Marching into Edinburgh

Bonjour!
C’est parti pour la rétrospective du septième jour de marche sur notre Diagonale écossaise.

Cette septième journée nous a vu retourner à Edimbourg. Eh oui, il nous aura fallu moins d’une heure de train pour aller de la capitale écossaise jusqu’à Berwick-upon-Tweed, et sept jours de marche pour en revenir! 😉

Après une bonne nuit de sommeil vers Prestonpans, bercés par le bruit des vagues et des oiseaux (et des avions, ça faisait longtemps!), nous avons plié la tente et longé le Firth of Forth, passant devant plusieurs étangs appartenant aux Musselburgh Lagoons.

Sans surprise, le chemin du jour était souvent goudronné, le caractère des lieux devenant de plus en plus urbain.

Mais il y avait toutefois plein de belles choses à voir. Parmi les observations notables: un colvert endormi sur un muret et un rassemblement de cygnes et d’eiders à duvet sur la rivière Esk.

On atteint rapidement Musselburgh, une ville historique toute mignonne. On a beaucoup aimé son petit port, avec son “dinghy parking” pour garer les canots et autres zodiacs.

On a brunché de bons pancakes accompagnés de délicieux cafés chez Kaffeine. On avait peu de distance à parcourir ce jour-là — et on était pas mal fatigués des 30 km de la veille — donc on a bien pris notre temps, et ça faisait du bien de prendre une bonne pause dans café.

Depuis la vitre du café, on observait le va-et-vient des bus. Plein de bus de la compagnie Lothian revêtent des pubs pour le zoo d’Edimbourg et c’était drôle de les voir passer. “The flamingo bus, feeling fabulous”, “The otter bus, otterly awesome”, “The sloth bus, hang out at the zoo”. ^^’

Puis on a marché le long de Brunstane burn, et c’était vraiment chouette d’avoir cette trame vert-bleu en ville. On a vu plusieurs cincles plongeurs, dont un adulte nourrissant un juvénile! 🙂 On s’arrêtait tous les cinq mètres pour les admirer. J’ai aussi filmé un petit peu, mais je n’ai pas encore pris le temps de m’occuper des fichiers vidéos…

Des cincles plongeurs dans Brunstane burn

On a ensuite marché le long de l’Innocent Railway, une ancienne voie de chemin de fer désormais très populaire auprès des coureurs et cyclistes. Il y a même un petit tunnel recouverts de fresques et tags en tout genre.

Et voilà, vers 14h, nous étions à Edimbourg, du côté de Holyrood. Il était trop tôt pour aller à l’hôtel, donc on est allés se poser dans un de nos cafés favoris du coin, le Kilimanjaro Café (découvert grâce à Sarah de French Kilt), pour un jus d’orange bien frais et une part de cake. On était crevés, mais heureux. 🙂

Puis on a rejoint Ten Hill Place, où se trouvait notre hôtel, pour une douche et une sieste bien méritées, héhé.

Edimbourg marquait notre première escale de repos et on y a passé deux nuits, histoire d’avoir du temps pour faire la lessive et les courses, sauvegarder les photos, charger les batteries, reposer les gambettes et… bien manger! 🙂

Le premier soir, on a dégusté de bonnes nouilles chez Maki & Ramen avant de rentrer direct à l’hôtel, car on était raides malgré la journée plus courte. Le lendemain, on voulait faire la grasse mat’ mais je me suis réveillée à 7h30, par habitude. ^^’

Après un énorme petit-déjeuner/brunch au Kilimanjaro Café, on est allés visiter Holyrood Distillery. On s’était dit qu’il fallait quand même faire un peu de tourisme vu qu’on était à Edimbourg, et on a donc choisi l’attraction la plus proche de l’hôtel, car on avait la flemme de trop marcher en ville, haha (et vu la journée du lendemain, on a bien fait de reposer les petons). 😉

C’était une visite très sympa. La distillerie est récente (2019) donc elle propose aussi du gin, plus rapide à faire que le whisky (qui doit vieillir au moins 3 ans pour être qualifié de Scotch Whisky). Après la visite guidée, on a poursuivi avec une dégustation au bar (enfin, José a fait la dégustation et moi j’ai sniffé et trempé mes lèvres dans ses verres ^^). Surprise, il n’y avait pas que du whisky! On lui a proposé du gin & tonic, rhum, vodka, et leur whisky “Pitch”, que même moi j’ai trouvé pas mal (il glissait tout seul dans la gorge!).

On a traîné un peu au bar avant de retourner se poser dans notre chambre. Il faisait beau, mais frais et venteux, ce qui ne donnait pas envie de se poser dans un parc (et vu le prix des hôtels à Edimbourg, autant rentabiliser la chambre en profitant de faire la sieste, haha!). On est ressortis le soir pour dîner chez Tuk-Tuk Indian Street Food — très bon, mais j’ai légèrement sué. ^^’

Et voilà, c’était la fin de notre première semaine de trek, terminée par un jour de repos à Edimbourg. A lundi pour la suite du John Muir Way et de la Diagonale écossaise! 😉

[Distance Jour 7: 15.9 km et 155 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 145.7 km]

Scottish Diagonal #7 A long way to go

Bonjour tout le monde et bienvenue pour la suite du récit de la Diagonale écossaise!

Ce sixième jour de marche aura été le plus long du voyage en termes de distance: 30.6 km. Ce n’est pas tant que ça, mais on l’a bien senti passer, surtout qu’une grosse partie de l’itinéraire était sur du tarmac, ce qu’on n’aime pas du tout. Néanmoins c’était une superbe journée parsemée de plein de belles rencontres — c’est juste qu’on a fini “absolutely knackered” le soir! ^^

On est partis assez tard le matin, vers 9h20, car on a passé du temps à découper au couteau suisse la semelle intérieure de mes chaussures, qui me gênait. ^^’ C’était une semelle un peu plus épaisse que la Vivo d’origine et elle était censée être plus confortable (surtout sur les surfaces dures, vu que nos chaussures barefoot n’ont pas vraiment de cushioning), mais finalement je suis repassée aux semelles habituelles après quelques jours car les autres frottaient contre l’intérieur de mon pied et étaient douloureuses.

On était si fatigués la veille au soir qu’on était surpris le matin que nos jambes nous portent encore, ha! On a marché sur la plage jusqu’à North Berwick, en admirant les vagues, les eiders à duvet et la vue de Bass Rock sous le ciel bleu, et en discutant avec une femme qui était curieuse de savoir où on allait avec nos gros sacs. 🙂

Les poubelles de North Berwick sont décorées de peintures d’oiseaux, j’adore! Des fulmars, des razorbills, des goélands, des puffins, des kittiwakes… on en vu plein, j’étais trop fan.

On a pris notre petit-déjeuner chez Bostock Bakery (la même boulangerie qu’il y a vers East Linton, très bonne), où un couple de retraités très sympas nous a tapé la causette. Puis on a enfin trouvé du Smidge (le spray anti-midge et anti-tique) dans une pharmacie, eurêka (on en cherchait depuis le début du voyage, en vain!)!

Puis on marche, et on marche encore. Je trouve des variantes à la chanson “X kilomètres à pied…” (pour des raisons obscures, je déteste le mot “soulier”, donc je préfère inventer d’autres versions de la chanson), et je les chantonne dans le vent. Exemple: ♫ X kilomètres à peton, ça use, ça use; X kilomètres à peton, ça use les articulations! ♫ 😛

Le John Muir Way nous a fait traverser un champ de colza en fleur, c’était magique. J’avais l’impression d’être dans le pays d’Oz.

On passe par de beaux parcs et on croise des arbres tout tortueux et quelques chevreuils. On rencontre aussi un homme qui complimente nos chapeaux, héhé.

On retrouve la mer à la plage de Yellowcraig. C’est samedi, et il y a plein de familles (et de chiens) qui profitent du beau temps. On décide de faire une petite pause pour manger de délicieux “sausage rolls” achetés chez Bostock (un chien a voulu me piquer le mien, mais j’ai défendu mon roll avec succès!).

Puis on reprend la marche. La terre battue du chemin laisse la place au tarmac, c’est dur pour les petons (♫ X kilomètres sur le goudron, c’est con, c’est con; X kilomètres sur le sable, c’est bien plus agréable ♫ ^^). On passe vers Archerfield, un coin qu’il faudra revenir visiter un jour (il y a un walled garden et un fairy trail, mais là ça nous faisait un trop gros détour). On longe la route longtemps, c’est un peu pénible. On atteint finalement le village de Gullane, où on se pose au café “Goose on the Green” pour reprendre des forces avec un iced coffee et une part de cake.

On discute avec nos voisines de table, deux amies et leurs chiennes. On parle de rando, d’étangs, de voyage, c’est très sympa. Avant de partir, l’une d’elles nous conseille d’aller jeter un oeil aux ruines de Saltcoats Castle, juste à côté.

Effectivement, ça vaut le petit détour. C’est un super spot, où la végétation a repris ses droits.

Saltcoats Castle

On pose les sacs quelques minutes et on part explorer les vestiges du château. Ça fait du bien de prendre du temps pour découvrir cette pépite et marcher un peu sans les sacs à dos. Qu’est-ce qu’on se sent légers!

On a l’impression d’avoir déjà beaucoup marché, et pourtant North Berwick Law, dans notre dos, ne semble pas s’éloigner. ^^

Et pourtant, preuve de notre avancée, on aperçoit notre première vue sur Edimbourg! On reconnaît bien Arthur’s Seat et la skyline de la capitale écossaise, avec son château iconique. Pour changer, on longe un golf, haha.

Puis c’est le retour de la marche le long de la route. Heureusement, il y a un bas-côté herbeux pour soulager les pieds et se protéger du trafic.

On atteint Aberlady, où se trouve la première réserve naturelle de Grande-Bretagne. On se pose sur un banc et on enlève nos chaussures, le temps d’une pause bien nécessaire. Comme de nombreux bancs britanniques, celui-ci est dédié à la mémoire de quelqu’un et est accompagné d’une citation… tout droit sortie du “Hitchhiker’s Guide to the Galaxy”, ha!

“So long, and thanks for all the fish” 😀

Puis on se remet en route, car il nous reste encore du chemin à parcourir. Le village d’Aberlady est hyper mignon et bien tenu. Une de nos activités favorites dans les villes et villages, c’est d’admirer l’architecture locale et imaginer notre maison de rêve. A Aberlady, on trouve même un heurtoir en forme de libellule, yay! 🙂

On retrouve enfin un sentier non goudronné, nous faisant traverser une petite forêt aux airs mystiques et parsemée de “Toblerones” (= probablement d’anciennes lignes de fortifications. Je ne connais pas leur dénomination locale, donc en attendant de chercher, je les appelle comme les Suisses!). On reste toutefois pas loin de la route, et celle-ci est fréquentée et bruyante. Le seul avantage, c’est qu’on a le loisir d’admirer d’impressionnants portails et entrées de domaines.

Il y a tout de même des coins vraiment mignons: des tapis de bluebells et ail des ours dans la forêt, des bébés fougères, des arbres tortueux… Puis on retrouve la plage, et la vue sur Edimbourg est splendide, sous un ciel peuplé de beaux nuages.

On atteint un lieu bien sympa: Longniddry, avec des dunes herbeuses et des tunnels de buissons.

Soudain, on tombe sur un parking avec des toilettes publiques ultra propres, un food truck et même l’autorisation de faire du camping sauvage (alors que ce jour-là on a passé plein d’endroits où c’était interdit, sans doute à cause de la densité de population qui engendre une pression non négligeable sur les coins populaires facilement accessibles). Mais c’est un peu tôt (17h30) et il y a foule, alors on préfère continuer.

Edimbourg se rapproche à grands pas, mais on commence à fatiguer. On rêve de se poser quelque temps dans un resto, mais le seul qu’on passe est complet (c’est samedi soir, après tout, et les options dans les environs sont très limitées).

On traverse Port Seton, puis Cockenzie, et on arrive finalement à Prestonpans, où on ne trouve que des take-away.

On capitule et on prend des fish & chips, qu’on mange sur un banc en admirant le sublime coucher de soleil sur le Firth of Forth.

Les températures ont chuté pendant la journée, le vent souffle et il fait froid. Donc on ne traîne pas trop, on avale notre repas et on pousse nos jambes éreintées pour finir de traverser Prestonpans et s’éloigner du village.

Heureusement, le spectacle offert par le ciel nous redonne du poil de la bête — et même assez d’énergie pour que je prenne beaucoup trop de photos, haha.

On s’émerveille devant l’incroyable lumière qui illumine Edimbourg au loin. ♡

On trouve un spot de bivouac vers Morrison’s Haven. Je l’avais repéré sur la carte en avance mais je n’étais pas trop sûre d’à quoi ça allait ressembler. Eh bien c’était vraiment idéal!

On a pu planter la tente à l’abri des regards, c’était plat et calme, et on a pu tranquillement admirer les dernières lueurs du coucher de soleil.

Puis c’était l’heure de dormir, au terme de cette journée qui a bien fait travailler nos pieds… et qui nous a fait franchir la barre des 100 kilomètres cumulés! On s’est endormis sans tarder, bercés par le bruit des vagues… 🙂

Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui, à bientôt pour la suite!

[Distance Jour 6: 30.6 km et 200 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 129.8 km]

Scottish Diagonal #6 Down country lanes

C’est parti pour la suite de la rétrospective! 🙂
Ce cinquième jour de marche nous a menés de Dunbar à North Berwick. Il nous a fait découvrir de chouettes endroits et aussi passer par des coins qu’on avait déjà visités, c’était sympa.

On a plutôt bien dormi au camping de Belhaven Bay, même si je me suis réveillée avant 6h à cause du boucan causé par des pigeons. ^^’

Il faisait de nouveau super beau, et on a commencé à marcher le long d’un beau bras de mer, avec vue sur l’île de May au loin (visitée en 2023).

Puis l’itinéraire nous a éloignés de la côte pendant le reste de la journée, ça faisait longtemps! On a vu des lamas, ânes et cochons (et de super jeux pour enfants) au John Muir Country Park, et des restes de lignes de fortifications, comme nos Toblerones suisses.

On a fait de chouettes rencontres champêtres, dont un beau chevreuil et plusieurs lièvres et lapins.

On a longé pendant un moment la rivière Tyne (pas la même qu’à Newcastle 😉 ), c’était bucolique.

On a marché à un super bon rythme le matin, avalant les 11 km jusqu’à East Linton avant midi, bien qu’on ne soit pas partis très tôt de Dunbar.

Le chemin nous a fait passer pas loin du Phantassie doocot, un pigeonnier construit au 16ème siècle et qui pouvait abriter 500 pigeons! On l’avait déjà vu en 2023 (à la fin de notre séjour, donc l’article de rétrospective n’est pas encore près d’arriver), ainsi que son voisin: Preston Mill, un beau moulin du 18ème siècle.

Ayant déjà suivi la visite guidée du moulin il y a deux ans (elle est d’ailleurs très chouette!), on ne s’est pas attardés et on s’est attelés à l’importante mission de trouver un endroit où manger à East Linton, un village tout mignon. On pensait d’abord marcher jusqu’à une très bonne boulangerie qu’on connaissait (Bostock Bakery), mais ça nous faisait quand même un sacré détour sur la route, donc on a changé d’avis et on a décidé de manger dans un tea room du village.

On a atterri dans un team room familial très cosy et chaleureux, c’était top. On a mangé des saucisses locales avec de la purée de patates, tout en discutant avec la famille du tea room. On pense qu’il y avait quatre générations présentes! Le (probable) grand-père est venu nous taper la causette, débarrasser la table et prendre notre commande de dessert (un bon apple pie)… alors qu’en fait il ne bossait même pas là, haha (mais ça, on l’a appris plus tard, quand sa fille est venu lui dire d’arrêter de travailler ^^)!

Dans les toilettes du tea room à East Linton

Puis on a repris la marche, à travers la campagne. Au loin, on voyait bien North Berwick Law, la colline d’origine volcanique qui surplombe le village. Un repère facile à suivre pour arriver à destination!

On a longé des champs et des prés et on a croisé des vaches et de beaux chevaux, mais quasi aucun humain… sauf bien sûr quand j’essayais de faire pipi dans la forêt, haha. Là, bien entendu, deux dames arrivent et tapent la causette à José, alors que j’étais à quelques mètres de là, cachée derrière un vieux muret et des buissons d’orties. ^^’

Peu après, je me suis blessée au doigt en voulant ouvrir un portail endommagé, ouch! Mais José est venu à la rescousse avec un sparadrap, ouf. 😉 J’ai passé l’heure suivante à chanter ♫ I keep bleeding, I keep, keep bleeding blood ♫, sur l’air de la chanson “Bleeding love”, haha. ^^

La veille, on fredonnait ♫ Pizza on my mind ♫ sur l’air de “Georgia on my mind”, quand on était en route pour la pizzeria à Dunbar, haha. Bref, ce trek était très inspirant pour les parodies de chansons et mon natel s’est peu à peu rempli de petits enregistrements audio. ^^

Le sentier était vraiment bucolique et nous a menés jusqu’au pied de North Berwick Law (gravi en 2023). Mais la journée n’était pas finie: il fallait encore qu’on marche le long de la route jusqu’au Tantallon Caravan Park. Ce bout-là a failli nous achever! ^^ On a atteint le camping vers 17h20, exténués.

Beau coucher de soleil à North Berwick

On a planté la tente comme des zombies puis on a sauté dans le bus (il n’y en a qu’un par heure) pour aller manger dans le centre de North Berwick. On a atterri chez Zitto, un bon resto italien. On s’est bien rempli la panse de focaccia, penne et gnocchi (et d’un verre de rouge L — oui, car au Royaume-Uni, il faut préciser la taille du verre de vin, ha!) puis on a repris le bus en direction du camping.

Avant de retourner à la tente, on est passés jeter un oeil à la plage toute proche (qui donne sur un golf, pour changer! ^^), d’où on a eu une belle vue sur North Berwick au coucher du soleil. ♡

Puis c’était l’heure de la douche et d’une soirée cosy dans la tente pour se reposer, car on était vraiment crevés après cette très belle journée! 🙂

[Distance Jour 5: 23.47 km et 250 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 99.2 km]

Scottish Diagonal #5 A Walk to Nowhere

Bonjour!
C’est parti pour un petit article sur la quatrième journée de notre diagonale écossaise.

Cette journée de marche était intentionnellement plus courte, mais pas moins remplie! Après une nouvelle nuit bien reposante, on s’est réveillés tranquillement et on a bien pris notre temps au camping avant de plier bagages. En prenant notre petit-déjeuner, on a discuté avec les occupants de la tente voisine… des retraités vivant à Shiplaw, à deux pas de là où on logeait durant l’été 2023, et qui connaissaient nos hôtes Wendy et Jeremy! Le monde est petit. 🙂 Après cette chouette rencontre, on a quitté le camping et contourné la central nucléaire de Torness… gérée par EDF!

Balade côtière le long de la centrale nucléaire ^^

Alors qu’on laisse la Power Station derrière nous, la pluie débarque! C’est notre première averse du voyage. On s’arrête pour enfiler les imperméables… et après cinq minutes de déluge, la pluie est repartie aussi vite qu’elle était arrivée — et on ne l’a plus revue avant plusieurs semaines!

On a longé la côte toute la journée, parfois directement sur la plage: sable, galets colorés, algues, bois flotté… Ça faisait des textures différentes sous les pieds, c’était chouette. Et on a croisé un tarier pâtre et des eiders à duvet. 🙂

Des éléments architecturaux intéressants jalonnaient le chemin. Déjà, le “sea wall” protégeant la côte vers la centrale nucléaire était impressionnant, fait d’un amas d’énormes ancres en béton. On est ensuite passés devant des ruines et un ancien “lime kiln”, soit un four à chaux. On en avait vu des immenses sur Holy Island en 2023 (mais je n’ai pas encore atteint ce point dans la rétrospective Scot23…), et José a reconnu la structure avant même qu’on atteigne le panneau d’information. 😉

On est ensuite passés par le phare de Barns Ness. La lumière était splendide, peu après la pluie, avec la “marram grass” dorée au soleil et un ciel couleur bleu-gris tempête. On a profité d’un poteau de clôture pour faire quelques photos avant de continuer notre chemin.

Photo avec le phare de Barns Ness

Peu après, on arrive à Whitesands et on tombe par hasard sur la “Puffin Box”, une roulotte servant des sandwiches. Quelle bonne surprise! En plus ça tombe bien, il est l’heure de manger. On a dégusté notre lunch face à la plage, dans le vent. Cette journée était en effet très venteuse, ce qui était agréable car il faisait moins chaud que la veille, mais par contre j’ai dû batailler pour ne pas mâcher mes cheveux en même temps que le sandwich, haha.

On a ensuite longé le golf Dunbar Links, interminable. Le vent soufflait si fort (et de face, bien entendu ^^) que j’ai dû ranger mon chapeau qui menaçait de s’envoler (malgré le cordon de sécurité sous mon menton). Les golfeurs ayant priorité sur les marcheurs (c’est carrément inscrit dans la loi), on devait régulièrement attendre qu’ils jouent pour pouvoir continuer. On en profitait pour observer le golf (l’attrait de ce sport reste un mystère pour moi) et admirer Bass Rock et l’île de May, visibles au large, ainsi que la bourgade de Dunbar se rapprochant pas à pas.

On était déjà passés par Dunbar en 2019, en route pour Shetland, mais on n’avait pas eu le temps de visiter. Cette fois-ci, on avait donc prévu de faire une plus petite journée de marche afin de pouvoir s’imprégner un peu du lieu.

Et surtout, on voulait visiter le très sympathique John Muir’s Birthplace Museum, puisqu’on s’apprêtait à s’élancer sur le John Muir Way. Le musée est vraiment bien fait et retrace l’enfance de John Muir à Dunbar puis sa vie aux Etats-Unis et son travail de conservationniste. Il y a aussi une belle sculpture de John Muir jeune devant l’hôtel de ville.

En sortant du musée, on a croisé deux hommes qui venaient de finir le John Muir Way, héhé. Puis on a pris un café et un bout de cake dans un pub pour charger un peu les batteries et planifier la suite. José téléphone au camping de Belhaven Bay pour réserver un pitch, et on nous demande d’essayer d’arriver avant 17h. Zut, il est déjà 16h, donc on plie vite bagage et on quitte le café, direction la côte.

On a suivi le début du John Muir Way, passant par Victoria Harbour et un château en ruine (que John Muir aimait explorer quand il était gamin), avant de longer un autre golf (décidément! ^^).

On a revu le “Bridge to Nowhere” (inaccessible à marée haute) et on est arrivés au camping à 17h05 — ce n’est pas faute d’avoir marché d’un bon pas, face au vent, en plus! La réception était donc déjà fermée, mais en fait on n’avait pas besoin de se presser, un plan du site avec notre numéro de pitch nous attendait dans une boîte pour les “late arrivals”.

On a planté la tente puis on a pris le bus pour retourner dans le centre de Dunbar et manger une délicieuse pizza chez “Hector”. On a profité du wifi pour sauvegarder quelques photos puis on a repris le bus jusqu’au camping.

Le ciel avait de belles teintes roses, alors on est allés se promener pour admirer la fin du coucher du soleil. Un cygne glissait tranquillement sur l’eau d’un étang tandis que des chauves-souris répétaient leur ballet aérien.

Sur la plage, des limicoles couraient sur le sable mouillé — c’était maintenant marée basse. Un héron en vol, un ciel pastel, un délicat croissant de lune. C’était si beau et paisible. ♡

On voyait North Berwick au loin, notre destination du lendemain, très reconnaissable grâce à sa colline volcanique (“North Berwick Law”), ainsi que Bass Rock. On a traversé le “Bridge to Nowhere” avant de retourner au camping pour une douche trop chaude (arf) et une soirée tranquille dans la tente.

Et voilà, c’était à nouveau une superbe journée sur la Diagonale écossaise (je vais souvent me répéter à la fin des articles, car globalement on n’a pas eu de journée nulle ^^). A bientôt pour la suite!

[Distance Jour 4: 15.9 km et 259 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 75.7 km]

Scottish Diagonal #4 Ciel, mer, terre

Bonjour!
Avec un jour de retard, voici la suite de la rétrospective de la Diagonale écossaise. 😉

Tout droit jusqu’à l’horizon

On a très bien dormi sur Telegraph Hill et on s’est réveillés avec le chant des oiseaux (dont le coq de la ferme pas loin) et le soleil, et à 8h on quittait notre campement pour attaquer cette troisième journée de marche.

On avait besoin de faire le plein d’eau, et on s’est donc dirigés vers un point d’eau indiqué sur OS maps. C’est là qu’on a commencé à découvrir que certains coins ruraux ne sont pas du tout à jour dans l’Ordnance Survey: il n’y avait point de point d’eau. 😉 Heureusement, on est tombés sur le fermier de Dowlaw, qui n’avait pas non plus connaissance de la source indiquée sur OS maps et a gentiment rempli nos gourdes à la ferme.

Nos réserves d’eau renflouées, on commence à marcher d’un bon pas, en fredonnant “Mile after mile, stile after stile” (sur l’air de “Time after time”). Dans un pré avec vue sur la mer, on fait une pause pour manger notre premier porridge à la cannelle du trek, yum (c’est notre “go-to breakfast” en camping).

Une petite section de “road walking” nous attend ensuite. Elle nous a donnés bien chaud, on voyait carrément des mirages au-dessus du goudron brûlant au soleil. En ligne de mire se dressait la centrale nucléaire de Torness, notre destination du jour et pas une vue des plus inspirantes, haha. Mais on a quand même aussi pu profiter de très beaux paysages, et des vols intempestifs de faisans brisaient régulièrement la monotonie de cette section.

On atteint la splendide Pease Bay, resplendissante sous le soleil mais bordée d’un impressionnant caravan park (pour changer ^^).

L’eau était si belle, avec des teintes turquoise envoûtantes.

La vue depuis les falaises était vraiment magnifique et on a beaucoup aimé cette section, même si on crevait de chaud. Comme on peut le constater, j’ai d’ailleurs pris beaucoup de photos. ^^

On a continué à longer la côte jusqu’à atteindre une vue sur le bucolique port de Cove, mignon tout plein. Il y avait même un samoyède sur la plage, héhé! 😉

On s’est ensuite éloignés un peu de la côte pour atteindre le village tranquille de Cockburnspath, qui marque la fin officielle (ou le début, selon la direction) du Berwickshire Coastal Path. C’est aussi l’arrivée du Southern Upland Way, un trek de 340 km qui traverse tout le sud de l’Ecosse de la côte ouest à la côte est.

On s’est posés un long moment devant le Community shop, où on a acheté quelques barres de céréales, un sandwich et une glace. J’avais tellement chaud, je me suis jetée sur la glace avant même de manger le sandwich, haha. La vendeuse était très chaleureuse et nous a aussi ravitaillés en eau fraîche.

Requinqués par cette pause et notre festin, on se lance sur le John Muir Link, qui permet de rallier Dunbar, où commence le John Muir Way.

Le sentier passe dans des bois charmants tapissés d’ail des ours en fleur, c’était si beau (et parfumé)!

On a ensuite marché sur une plage de gros galets, en rythme avec les vagues. Après encore quelques petits “ups and downs” (surtout topographiques, même si on se sentait fatigués et que j’avais un peu mal au dos), on arrive à Thorntonloch, au bord d’une plage et à deux pas de l’imposante Power Station ayant dominé l’horizon toute la journée. A 17h, on se pose au camping, dont le warden était très sympa. On ne le savait bien sûr pas encore, mais c’était en plus le camping le moins cher du voyage (15£ pour les deux, alors que les campings suivants avaient plutôt des tarifs de 15£ par personne).

Les horaires du camping de Thorntonloch

Après une bonne douche et petite lessive, on a fait une sieste à 19h car on avait un méga coup de barre, sans doute accentué par la chaleur de la journée. A 20h, on s’est quand même forcés à émerger pour cuisiner un bon couscous avec sauce aux champis, sur une table à deux pas de la tente (quel luxe!).

Et voilà, c’était le troisième jour sur la Diagonale écossaise. A bientôt pour la suite! 😉

[Distance Jour 3: 20.9 km et 328 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 59.8 km]

Scottish Diagonal #3 Up and down in the sunshine

Bonjour tout le monde,
C’est parti pour la suite de la rétrospective, avec le deuxième jour de trek sur notre Diagonale écossaise, à nouveau une belle journée de marche sous un grand soleil!

Armérie maritime en fleur

Je relis mon carnet de voyage pour écrire cette rétrospective, et je remercie “past Julie” d’avoir pris la peine de le rédiger, car ça me rappelle des petites anecdotes que j’avais déjà oubliées. Par exemple, mon sommeil a été un peu agité lors de cette première nuit de bivouac: j’ai rêvé qu’on se réveillait au milieu d’une foule présente pour assister à un spectacle subaquatique avec la famille royale… il y avait même le Roi Charles qui faisait de la natation synchronisée, hahaha. Bref, je me souviens m’être réveillée un peu désorientée et perplexe. ^^

On s’est réveillés avec le soleil et le chant des oiseaux, dont des alouettes! 🙂
On a repoussé le réveil pour faire une mini grasse mat’. On s’est levés à 7h30, et vers 8h30 on commençait à marcher, des champs de colza sur notre gauche, des falaises et la mer sur notre droite.

Ce jour-là avait plus de dénivelé que la veille: ça montait et descendait tout le temps. On préfère largement ça à du plat, au moins c’est plus varié. 😉

On a observé une belle chevrette (femelle du chevreuil) broutant pas loin du chemin, et plein de chouettes bourdons à l’abdomen bien roux.

On a rapidement atteint Coldingham Sands, une belle plage bordée de “beach huts” colorées. Il y avait des bécasseaux sanderling et quelques rares baigneurs. Pilar et moi adorons les bijoux en “sea glass” de Róis (Róis Scottish Sea Glass), qui précise où elle a trouvé le sea glass pour chaque bijou. Pilar a des boucles d’oreilles dont le verre vient de Coldingham, alors je me réjouissais de passer par cet endroit!

Il faisait chaud et un local nous a appris qu’il y avait une douche à disposition, ce qui nous a motivés à nous baigner! Un autre local rentrait de sa sortie en paddle: les conditions étaient si calmes qu’il avait pu aller jusqu’au phare de St Abb’s Head pour la première fois, alors qu’il habite là depuis toujours, wow!

L’eau était fraîche (9°C d’après le paddleur, mais on aurait dit moins ^^) et j’ai mis du temps à rentrer, mais après c’était super. Un autre couple essayait aussi de rentrer dans l’eau, et on se motivait mutuellement: à chaque fois que l’un allait plus loin dans l’eau, on y retournait et on essayait d’aller plus loin, haha (la pente était très graduelle, donc il fallait pas mal marcher pour pouvoir nager). Puis on s’est rincés à l’eau de la douche extérieure et on a séché au soleil en regardant les chiens (et leurs humains, accessoirement ^^) s’amuser sur la plage. Bref, un chouette moment de détente. 🙂

Puis on se rhabille, on renfile les sacs à dos et on monte jusqu’au prochain village côtier: St Abbs.

On a mangé sur la terrasse d’un café près du port (un bon Cullen skink et un panini). Avec le soleil, il y avait une chouette ambiance de vacances. On a vu une autre sculpture de Jill Watson commémorant le Fishing Disaster de 1881 (voir article précédent) puis on a rapidement visité le Visitor Centre, gratuit.

Devant le Visitor Centre, on aperçoit une fille en train de poser pour une photo avec un marteau géant. Il s’avère que des bouts du film “Avengers: Endgame” ont été tournés ici, St Abbs représentant “New Asgard”, la nouvelle patrie de Thor. José et moi ne sommes pas du tout à jour avec les nouveaux Marvel, donc on en avait aucune idée, haha. Ça nous a rappelé nos vacances en Irlande du Nord en 2015, quand on s’est retrouvés par hasard dans un petit port qui avait été utilisé pour le tournage de “Game of Thrones” (qu’on n’a pas regardé non plus) et qui était du coup pris d’assaut par des fans de la série.

On a ensuite continué notre chemin vers St Abb’s Head, connue pour sa colonie d’oiseaux et son phare. C’était assez busy en visiteurs (surtout la première partie, facilement accessible depuis le village), mais c’était splendide.

Ça faisait un moment que je voulais visiter ce lieu, et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles on avait décidé d’emprunter le Berwickshire Coastal Path plutôt que le Scottish National Trail (qui traverse les Borders par l’intérieur des terres et passe notamment par Peebles, où on logeait durant l’été 2023).

Ce bout de côte est vraiment sublime. En plus des oiseaux déjà vus la veille, on a pu observer des fulmars et des fous de Bassan. Il y avait aussi quelques bergeronnettes et des traquets motteux (wheatears).

Outre la faune aviaire, la géologie est incroyable, avec des roches rouges recouvertes de lichens, des “sea stacks”, des grottes marines… C’est un endroit que j’adorerais explorer en kayak!

On a atteint le phare et on s’est posés un petit moment dans l’herbe rase pour une micro sieste au soleil. Les sacs font de très bons appuie-têtes, haha!

On a ensuite atteint le tronçon de côte surplombant une grande colonie de guillemots, c’était superbe. Pour ceux qui sont intéressés par ces oiseaux, je recommande vivement cet épisode d’Our Ocean Podcast, présenté par Cal Major et justement enregistré à St Abb’s Head avec le ranger de la réserve naturelle.

Ce côté de la réserve est plus loin du village de St Abbs, et il y avait bien moins de monde.

Puis on a laissé St Abb’s Head National Nature Reserve derrière nous et on a continué notre marche le long de la côte.

La suite de la côte était vraiment raide, en montée comme en descente. Ajoncs, moutons, bluebells, vaches, belles vues, sea stacks… C’était beau. L’odeur de noix de coco des ajoncs était entêtante, sans doute renforcée par la chaleur et la quasi absence de vent.

Le seul truc qui aurait pu rendre la journée encore meilleure, c’était des dauphins. On a scruté la mer calme, en vain.

Le temps passant, mon niveau d’énergie a baissé, j’avais mal au dos sur les portions plates. Mais on a fait des pauses régulières et ça a été.

On avait prévu de parcourir assez peu de distance ce jour-là, car on avait anticipé une potentielle baignade à Coldingham, un long lunch à St Abbs, la visite du petit musée local, du temps pour observer les oiseaux sur les falaises… et on a bien fait, car ça nous a permis de vraiment bien profiter, sans stress!

Vers 18h, on a atteint Telegraph Hill, au-dessus de Dowlaw (où se trouve une ferme). On trouve un endroit où planter la tente et on abandonne nos gros sacs quelques instants pour aller voir la vue sur les ruines de Fast Castle, en contrebas.

Puis on a planté la tente, et j’ai rapiécé quelques trous dans mes chaussettes pendant que José nous préparait un délicieux plat de polenta avec sauce aux morilles (toute faite, faut pas exagérer ^^). Horreur, j’aperçois nos premières tiques du voyage, minuscules. Le “tick check” avant de se coucher révèle un sacré pactole: 9 tiques sur moi, 3 sur José (les tiques semblent me préférer, contrairement aux midges, qui font plus de dégâts sur José). Mais elles sont si petites, elles arrivent à peine à s’accrocher et on s’en débarrasse vite — elles finiront leur vie scotchées sur le rouleau de Leukotape. Bien fait, na! 😛

La vue depuis notre campement est belle, surtout quand le ciel prend des teintes rose-rouge. On aperçoit quelques “wind farms” (terrestres et marines) et d’énormes usines, mais autrement la vue est idyllique, avec North Berwick Law au loin, ainsi que Bass Rock, l’île de May et la côte du Fife.

Nous voici dans la tente, c’est l’heure de planifier un peu la suite, en écoutant le chant du coucou (le soundtrack du voyage, haha).

J’essaie de retrouver un rythme de publication plus régulier, tous les lundis et jeudis (sinon, je serai encore en train de rédiger cette rétrospective dans cinq ans!), donc à jeudi pour la suite! 😉

[Distance Jour 2: 16.9 km et 661 m de dénivelé positif]
[Distance cumulée: 38.9 km]

Scottish Diagonal #2 Adventure Bound

Bonjour!
Aujourd’hui, je vais vous raconter notre tout premier jour de trek sur notre “Diagonale écossaise”, le début de notre aventure à pied. 🙂

Cette journée a commencé par un trajet en train jusqu’à Berwick-upon-Tweed, la ville la plus au nord de l’Angleterre. Il nous aura fallu 50 minutes pour relier Edimbourg à Berwick, et ça allait nous prendre une semaine de retourner à la capitale écossaise en longeant plus ou moins la côte, selon le parcours visible sur cette carte (légende des points dispo dans cet article):

Le parcours de notre première semaine sur la Diagonale écossaise, de Berwick-upon-Tweed à Edimbourg

Pendant le trajet, on a vu défiler des paysages qu’on allait traverser à notre rythme les jours suivants, c’était chouette.

Une fois à Berwick-upon-Tweed, je m’émerveille devant les toilettes ultra propres et gratuites de la petite gare (il en faut peu pour être heureux ^^) puis on part en quête de gaz pour notre réchaud, qu’on a trouvé chez Trespass. On achète encore des sandwiches pour midi et nous voilà parés et prêts à partir!

On a trouvé Berwick plutôt sympathique, avec une chouette architecture et des fanions colorés, mais pas mal délabrée. Les goélands sont présents en force, et c’était difficile de trouver un banc dans le centre-ville qui n’était pas recouvert de guano. ^^

On a officiellement “lancé” l’enregistrement de notre parcours (avec la montre de José) devant l’église, et c’est parti!

On longe les quais puis un golf et un caravan park, deux trucs bien typiques du coin. Durant cette première semaine, on avait l’impression d’en traverser tous les jours!

Puis le sentier devient plus isolé. La côte est belle et variée, avec des falaises aux teintes rouges comme dans le Fife, des stacks et même des motifs impressionnants dans l’eau. José trouve que ça ressemble à des “ripples” d’une météorite qui seraient figées dans la pierre, moi j’imagine le dos crêté d’un dragon dormant en boule.

On observe nos premières colonies d’oiseaux marins, avec notamment des kittiwakes, guillemots et razorbills.

On a également vu plein d’autres oiseaux ce jour-là, dont des tarins, étourneaux, choucas, corbeaux freux, goélands, colverts, cygnes…

Le sentier aussi grouille de vie: bourdons, chenilles, araignées, papillons (dont un beau Paon du jour), escargots, coccinelles, cloportes et, surtout, plein, plein de petites mouches noires: des bibions, ou St Mark’s flies (Bibio marci). Elles portent ce nom car elles émergent en masse aux alentours du 25 avril, soit la Saint-Marc. On était le 28 avril, donc ce n’était pas étonnant d’en voir autant, mais ça rendait la conversation parfois difficile: on dirait qu’elles cherchent à tout prix à se faire avaler, donc on était obligés de respirer par le nez. Bon, ça tombait bien, Axel nous avait conseillé des exercices de respiration pour la rando qui impliquent de ne respirer que par le nez, haha! Les mouches devaient être de mèche avec lui. 😉

Après 8 kilomètres, on a passé la frontière anglo-écossaise, youhou! Celle-ci est marquée par un panneau de bienvenue en Ecosse, par contre il n’y a pas de panneau de bienvenue en Angleterre dans l’autre sens, haha (c’est d’ailleurs pareil sur l’autoroute, un immense panneau très accueillant pour l’arrivée en Ecosse, mais pas de petit mot gentil dans l’autre sens ^^).

On a pris quelques photos devant la frontière puis on s’est posés du côté écossais pour pique-niquer face à la mer, devant quelques ajoncs d’un jaune resplendissant.

Le sentier était aussi égayé par d’autres fleurs, dont des primevères, présentes en masse, et les premiers “sea pink” (Armérie maritime).

L’après-midi, on a longé quelque temps les rails de train (sur lesquels on était arrivés le matin même!) et notre marche était rythmée par le passage des trains.

Pour notre plus grand bonheur, on a aperçu un faucon pèlerin, wahou!

Puis le chemin nous a fait descendre une falaise, au pied de laquelle on a trouvé un petit village tranquille: Lower Burnmouth. On ne pensait pas trouver des maisons là, c’est comme si elles avaient surgi de nulle part, coincées entre la mer et la falaise.

Une habitante très sympa nous a vus arriver et a spontanément proposé de remplir une bouteille d’eau fraîche pour nous. C’était bienvenu, car il y a peu d’endroits pour se ravitailler en eau sur ce tronçon, et il faisait chaud. On a discuté un peu, c’était bien chouette. Elle nous a raconté qu’elle se sent parfois au bout du monde ici (en bien), surtout lorsqu’il neige et pendant le covid. Durant les lockdowns, puisqu’ils ne pouvaient pas bouger, elle a dit que la plupart des habitants n’avaient pas grand-chose à faire à part le ménage… et à 15h, quand ils n’avaient plus rien à nettoyer, ils sortaient tous vers la plage pour se retrouver et boire un verre, haha!

On s’est posés sur un banc face à la baie et on a admiré trois jeunes cygnes qui passaient. Le cadre était idyllique, si paisible. Et l’eau, si claire! Ça donnait envie d’aller explorer la côte en kayak — ce que la locale qu’on a rencontrée fait très souvent avec son fils, quelle chance!

Après une pause et une barre de céréales, on se remet en marche. On rejoint le port, bucolique. Soudain, on a l’impression de reconnaître l’endroit… C’est là que Cal Major a terminé son expédition en paddle autour de l’Ecosse, dans le magnifique documentaire Scotland Ocean Nation ! 🙂 Il est normalement toujours visible gratuitement sur STV (avec un vpn) et je le recommande chaudement!

Sculpture en bronze de Jill Watson à Burnmouth

On tombe aussi sur une oeuvre d’art très touchante de Jill Watson, qui commémore une tragédie ayant eu lieu en 1881, l’East Coast Fishing Disaster (aussi appelée Eyemouth Disaster). Le 14 octobre 1881, une tempête a en effet causé la mort de nombreux pêcheurs tout près de la côte, sous le regard impuissant de leurs familles, représentées sur la sculpture, face à la mer. On trouve des sculptures similaires dans tous les villages de ce bout de côte qui ont été touchés par la catastrophe, avec plus ou moins de femmes et enfants représentés selon la taille des villages et le nombre de familles touchées par la tragédie. A Burnmouth, 24 pêcheurs ont perdu la vie dans cette tempête.

Depuis le port, on attaque une longue montée pour retrouver le haut des falaises, couvertes de champs de colza.

Après plusieurs “headlands”, on aperçoit finalement Eyemouth, où on a prévu de manger le soir.

Eyemouth en contrebas

On observe un beau lièvre et on traverse un golf (encore!) avant d’atteindre le village à 18h, pile à l’heure pour chercher un endroit où manger.

On s’installe au restaurant The Ship, où on a dégusté un délicieux burger de cerf. On était super contents de cette première journée de trek, et ça faisait du bien de s’asseoir et de manger un bon truc bien gras, haha.

Mais la journée n’était pas encore terminée! Il nous restait encore à trouver un endroit où planter la tente. Après le resto, on a donc remis les sacs sur les épaules et on a continué à longer la côte.

Après être passés devant une autre sculpture de Jill Watson (cette fois bien plus grande, Eyemouth ayant perdu 129 personnes lors du Fishing Disaster de 1881), on remonte sur les falaises et longe un autre caravan park (il y en a vraiment beaucoup le long de la côte!).

J’avais repéré un headland sur OS maps qui avait l’air pas mal pour bivouaquer, 2 km après Eyemouth.

Effectivement, il y avait un large bout herbeux faisant très bien l’affaire, avec vue sur St Abb’s Head. On a planté la tente en admirant le coucher du soleil, un peu bouché par les nuages mais qui a tout de même teinté le ciel de rose.

Le temps qu’on se brosse les dents, que j’écrive dans le carnet et qu’on lise un peu, il était déjà 22h. On s’est couchés, seuls sur notre bout de falaise, très heureux que l’aventure ait si bien commencé!

A bientôt pour la suite de l’aventure! 🙂

[Distance Jour 1: 22 km et 450 m de dénivelé positif]

Scottish Diagonal #1 On our way

Bonjour tout le monde!
Ça y est, c’est l’heure de véritablement commencer la rétrospective de notre récent voyage en Ecosse — eh oui, je vais mettre en pause celle du séjour de 2023, j’y reviendrai quand j’aurai terminé celle du trek, haha.

L’aventure a commencé par une longue journée de trajet en transports publics. On aime bien voyager en train, mais c’est toujours un peu stressant quand on a plusieurs correspondances — et surtout en France et au Royaume-Uni, qui ne sont pas connus pour la fiabilité de leurs liaisons ferroviaires… On a eu une première frayeur à Paris: comme d’habitude, on devait prendre le RER D pour passer de la Gare de Lyon à la Gare du Nord… mais les écrans d’affichage indiquaient que tous les RER D étaient annulés à cause d’un accident, argh! Google Maps annonçait environ 1h de trajet en taxi ou bus, les seules alternatives, ce qui nous aurait mis sacrément en stress pour passer les contrôles de l’Eurostar. Sauf qu’en fait ce n’était pas vrai, les RER D circulaient quand même… Bref, ce couac de communication nous a causé un petit coup de stress inutile (et pas qu’à nous, c’était le chaos dans la gare), mais on était contents d’arriver à temps à l’Eurostar — qui requiert d’arriver hyper en avance pour les contrôles douaniers et des bagages, pour ensuite nous faire poireauter mille ans (à peu près :P) dans un hall d’attente bondé.

Deuxième frayeur dans l’Eurostar: le train s’arrête juste avant le tunnel sous la Manche à cause d’un problème sur les voies. Retard annoncé: 60 minutes. Aïe, aïe, aïe, voilà qui nous ferait rater notre correspondance à Londres. Mais finalement le retard a été beaucoup plus court et on est arrivés à Londres à 16h, avec une demi-heure de marge pour prendre notre dernier train jusqu’à Edimbourg, héhé!

Partis de chez nous à 7h15, on est donc arrivés à la gare de Waverley à 21h15, après 14 heures de trajet et plein de scones au kale avalés (concoctés à la der’ afin de vider le frigo et le congélo avant de partir ^^) — et aussi plein de larmes versées dans l’Eurostar, car je lisais le récit larmoyant de Toby et Katie Carr, Moderate Becoming Good Later, que je recommande d’ailleurs à tous ceux qui aiment les histoires vraies d’aventures, le kayak, le Shipping Forecast et bien plus! (Evitez peut-être juste de lire les derniers chapitres en public si vous ne voulez pas recevoir plein de regards inquiets. ^^)
Une fois dans la capitale écossaise, on a marché jusqu’à notre hôtel vers Haymarket et, pour mon plus grand plaisir, on a pu constater que les cerisiers étaient encore en fleur (on n’était jamais venus à Edimbourg assez tôt dans la saison pour les voir). 🙂

On a passé deux nuits à Edimbourg, afin d’avoir une journée entière pour se reposer et faire quelques achats et visites. Finalement, on aura quand même fait 23’500 pas (et environ 18 km) durant cette journée de “repos”, haha!

C’était un dimanche, donc on a commencé par flâner le long de Princes Street pour admirer les cerisiers en fleur et la vue sur le château en attendant l’ouverture des magasins.

Notre mission “shopping”: trouver du gaz pour le réchaud (interdit dans l’Eurostar), du Smidge (le produit local anti-midges, tiques et insectes piqueurs en général) et des électrolytes (oubliés à la maison). Eh ben on n’aura trouvé que les électrolytes mais pas le reste, quel comble, surtout dans une grande ville! Il faut avouer qu’on est souvent déçus du peu de choix dans les chaînes “outdoor” au Royaume-Uni (dont Mountain Warehouse et Trespass), qui ressemblent parfois davantage à des magasins de vêtements en tout genre qu’à des spécialistes sportifs. En désespoir de cause, on a même osé entrer chez Sports Direct, une chaîne que j’ai en horreur. Peu importe la filiale, ça pue toujours le caoutchouc bon marché et les vendeurs rencontrés n’ont jamais été capables de nous renseigner — une vendeuse à Edimbourg ne savait même pas ce qu’étaient des midges! :0 Bref, sans surprise, on n’y a pas trouvé notre bonheur et on a décidé qu’on tenterait notre chance directement à Berwick-upon-Tweed le lendemain, avant de commencer le trek (spoiler alert: le Trespass de Berwick est mieux équipé que celui d’Edimbourg ^^).

Revenus bredouilles de notre mission shopping, on a pris la direction d’Abbeyhill, au nord de Holyrood Park. En chemin, on a croisé plein de petits lapins sur une pelouse de lawn bowling abandonnée, huhu. (Aparté: en vérifiant sur Internet que “lawn bowling” était le bon terme, j’ai découvert le mot français: boulingrin! Haha, on dirait un nom sorti tout droit de Kaamelott).

On est allés bruncher au Red Kite Café, où on a retrouvé nos amis Mathilde, Jonathan et Sarah. Ça faisait quasi deux ans qu’on ne s’était pas vus et ça nous a fait super plaisir d’avoir réussi à caser un moment pour se voir tous ensemble! 🙂

On a ensuite repris nos déambulations et on a marché vers le Royal Mile. On souhaitait admirer encore un peu plus de cerisiers en fleur, et nos amis nous ont conseillés d’aller à Canongate Kirkyard.

En chemin, on s’est arrêtés pour apprécier le calme des petites cours et ruelles et la beauté de l’architecture. On ne se lasse pas d’Edimbourg, on trouve toujours de nouveaux petits trucs à voir, des détails par-ci par-là! Cette fois-ci, on a adoré tomber par hasard sur Queen Mary’s Bath House, une mini maison qui a l’air d’appartenir à Hagrid, mais qui était en fait utilisée par la famille royale. La plaque d’information (que José lit sur la photo ci-dessous) précise que “whether it ever contained a bath is unknown”. ^^

Malgré toutes nos pauses, on a quand même fini par atteindre Canongate Kirkyard, et les cerisiers y étaient effectivement magnifiques!

Le vent créait des tempêtes de pétales et le sol était recouvert d’un tapis rose, c’était magique. On a passé un bon moment à admirer le lieu et prendre des photos. C’est sur le Royal Mile, et pourtant c’était si calme, on était quasi seuls. Je suis toujours épatée par le contraste entre la foule dans la rue principale et la tranquillité trouvée dans les cours et petits passages.

On a continué notre “parcours cerisiers” jusqu’à Greyfriar’s Kirkyard, pour profiter d’un moment paisible dans ce bel écrin de verdure.

Puis on a fait notre traditionnel passage au National Museum (aussi car j’avais besoin d’aller aux toilettes, haha). On a rapidement visité deux expos temporaires gratuites: une sur la période de la Guerre froide en Ecosse, et l’autre sur la pandémie de covid-19 et la création ultra rapide du vaccin (“Injecting hope”). C’était vraiment bien fait et sympa.

Après ça, c’était l’heure de notre visite guidée de Gladstone’s Land, un bâtiment du 17e siècle qui appartient désormais au National Trust. C’était vraiment super chouette et le guide (un bénévole à la retraite) était bien marrant.

La vue sur le Royal Mile (et la mer!) depuis les escaliers extérieurs de Gladstone’s Land

Les trois étages qui subsistent ont été aménagés pour représenter trois époques et contextes de l’histoire du lieu: une boarding house en 1911; un draper’s shop en 1766; et l’appartement de riches marchants en 1632.

On a appris plein de trucs intéressants, dont le sens du mot “secrétaire”: celui qui possède les secrets (et les tait)! Je n’en reviens pas de n’avoir jamais fait le rapprochement auparavant. Mon niveau d’époustouflement (si, si, on va dire que c’est un mot) était similaire à ce que j’ai ressenti lorsque j’ai réalisé que la couleur Bordeaux en anglais se référait à la Bourgogne, haha. ^^’

Après cette sympathique visite, on est ressortis dans la rue bondée et on s’est frayés un chemin en direction de l’université.

En effet, il nous restait un dernier arrêt sur notre “parcours cerisiers”: les Meadows. J’adore ce parc, qui est toujours très vivant et animé, avec plein d’étudiants posés dans l’herbe. Avec l’explosion printanière des cerisiers, qui forment deux belles allées roses traversant le parc, il y avait aussi plein de visiteurs et influenceurs photographiant les arbres en fleur.

On a flâné dans le parc, mangé un “kanelbulle” (= cinnamon bun) chez Söderberg, puis on a pris la direction de l’hôtel pour se reposer un peu.

En chemin, on a pu observer une adorable mésange à longue queue dans un cerisier, de retour sur Princes Street (malheureusement, elle a échappé à l’appareil photo ^^).

Le soir, on est ressortis pour manger dans un très bon resto libanais, on a récupéré nos billets de train prépayés à la gare de Haymarket puis on a passé une soirée tranquille à l’hôtel, prêts à commencer le trek le lendemain! 😀

Et voilà, c’est la fin de ce premier article de rétrospective. A tout bientôt pour la suite de l’aventure! 🙂

Scot23#8 Des châteaux et un tour sur l’eau

Bonjour tout le monde!
Aujourd’hui, je vous emmène du côté de Newcastle-upon-Tyne (le Neuchâtel anglais), chez les Geordies.

En juin 2023, après ma première campagne de terrain libellules, nous avons passé une semaine à Newcastle pour SEFS13, le Symposium for European Freshwater Sciences, où je présentais une partie de mes résultats de thèse.

Un samedi matin, nous avons donc dit au revoir à notre hébergement des Borders (où nous avons d’ailleurs aussi temporairement laissé la voiture) et avons pris le bus pour Edimbourg où, après un bon petit-dèj’ au Kilimanjaro Café, un passage au National Museum pour voir la Déclaration d’Arbroath et une sieste dans Princes Street Gardens (ça sentait l’été: plein de gens, et plein de déchets…), nous avons enfin embarqué dans le train direction Newcastle!

Pour la semaine, nous avons logé dans un AirBnB en plein centre-ville, à 10 minutes de la gare. Ce n’est pas le meilleur logement qu’on ait eu (notamment car il faisait super chaud et c’était très bruyant), mais ça a fait l’affaire pendant une semaine.

A peine arrivés, on est partis explorer un peu la ville (notamment car je cherchais des chaussures pour le gala dinner / ceilidh du symposium). Notre première impression: belle architecture, mais on n’a pas été conquis. Les rues sont sales, avec plein de déchets, plein de gens un peu glauques et complètement bourrés, et c’est un miracle qu’on ne soit pas fait chier dessus avec la quantité de goélands, haha. Il y a même une véritable colonie de kittiwakes qui niche sur le Tyne Bridge. Je crois bien que c’est la première fois que je voyais une colonie d’oiseaux marins urbaine.

On n’avait aussi jamais vu autant de “hen parties”, des enterrements de vie de jeune fille. On sent que c’est une ville de fête, et ça s’entendait d’ailleurs depuis l’appart, entre le karaoké et les machos faisant vrombir leur voiture. Bref, un peu trop animé pour nous (le fait qu’on loge dans le centre et qu’on soit arrivés un samedi a clairement joué sur notre première impression), et j’étais bien contente d’avoir choisi Aberdeen plutôt que Newcastle pour mon Erasmus.

Néanmoins, on a beaucoup aimé notre séjour! Le dimanche, on est allés au très chouette Sunday Market, le long de la Tyne, où il y avait une ambiance fort sympathique.

On a ensuite visité le fameux château de Newcastle. Il y avait beaucoup d’escaliers, mais c’était une super visite. Et on a eu droit à de belles vues sur la ville depuis le sommet de la tour.

Après ça, on avait besoin de se reposer un peu (c’est fou comme ça crève, les visites de ville) donc on est allés au cinéma… où on a vu “The Little Mermaid”, haha. C’était parfait pour me changer les idées, car je commençais à stresser pour ma présentation du lendemain.

La semaine a été bien chargée: télétravail pour José, conférence pour moi. Ce fut clairement ma meilleure expérience de conférence jusqu’ici: il y avait plusieurs autres collègues de PONDERFUL et EUROPONDS, ce qui fait que je connaissais déjà des gens (contrairement à ma première conférence, à Prague, où je ne connaissais personne). Ma présentation, le lundi, s’est très bien passée, et José et moi avons fêté ça le soir en allant voir la comédie musicale “Sister Act”.

De chouettes rencontres, des présentations scientifiques inspirantes, plein de moments sociaux, un super dîner de gala avec un ceilidh endiablé (j’avais même pris ma jupe tartan pour l’occasion!)… et, cerise sur le gâteau, une magnifique journée d’excursion.

Eh oui, José et moi nous étions inscrits à une des excursions proposées par le symposium. Le mercredi, avec d’autres participants du congrès (dont des amis doctorants), on a donc pris un bus jusqu’à Seahouses, où on a embarqué pour un tour en bateau autour des Farne Islands.

Les Farne Islands sont un archipel d’une quinzaine d’îles situées au large du Northumberland. Elles appartiennent aujourd’hui au National Trust et sont classées comme réserve naturelle.

Ces îles abritent des colonies d’oiseaux marins et de phoques gris d’importance internationale, dont on a eu un bel aperçu lors de notre tour en bateau.

On a vu des puffins, guillemots, razorbills, kittiwakes, goélands, cormorans, sternes pierregarins, sternes arctiques, sternes caugek (sandwich terns en anglais ^^), quelques fous de Bassan, deux grosses méduses et pleeeein de phoques gris, héhé.

Ah, et un joli phare!

Voir tous ces oiseaux dans le ciel et dans l’eau, c’était magique!

Depuis le bateau, on a aussi vu Lindisfarne au loin, une tidal island qu’on a visitée à la toute fin de notre séjour, avant de reprendre le ferry pour Amsterdam. Cette île a été marquée par St Cuthbert, et c’était d’ailleurs le nom de notre bateau (St Cuthbert 3).

On voyait également Bamburgh castle, qu’on a visité juste après notre tour des Farne Islands.

On a eu seulement une heure pour visiter l’immense château, mais c’était cool quand même. La vue sur la plage et la mer était absolument magnifique.

On a traversé tout un dédale de salles toutes plus belles les unes que les autres (dont un grand hall dédié à la série “The Last Kingdom”, qui a été tournée ici, mais que je n’ai pas vue).

De retour à Newcastle, c’était l’heure du “Summer Social” du symposium, en l’honneur du solstice. C’était une chouette soirée à Wylam Brewery, mais je commençais à me sentir pas top (mon suspect: un wrap à l’avocat à la fraîcheur discutable mangé lors de l’excursion). Les deux derniers jours de la conférence ont donc été un peu fatigants car je me sentais bien faible.

Et voilà, c’était déjà la fin de notre séjour à Newcastle! On a trouvé des coins sympas (et mangé dans très chouettes restos) mais on n’est pas tombés sous le charme — un avis partagé par pas mal d’autres participants de la conférence (même que l’uni, elle, est très bien!). Une chose est sûre, avec José on n’aimerait pas y vivre (et surtout pas dans l’appart où on logeait ^^), et on se réjouissait de retrouver le calme des contrées rurales… surtout qu’on était désormais en vacances, yihaaa!

A bientôt pour la suite! 🙂

Scot23#7 Jument grise et colline blanche

Bonjour tout le monde!
C’est parti pour un court article sur une chouette marche à faire dans le sud de l’Ecosse.

Durant notre séjour dans les Borders en 2023, nous avons profité d’un samedi ensoleillé pour aller gravir White Coomb via la cascade Grey Mare’s Tail, dans la région de Dumfries & Galloway.

Nous avons fait une belle balade de 11.5 km et 751 m de dénivelé positif. Après avoir atteint le haut de la cascade (qui fait 60 m de haut), nous avons longé la rivière jusqu’à rejoindre le loch Skeen, un superbe loch de montagne.

L’eau était si bonne, on n’a pas pu résister à un petit plongeon! Il faut dire qu’il faisait spécialement chaud ce jour-là (le thermomètre de la voiture indiquait 27.5°C à notre retour!). Après nous avoir vus entrer dans l’eau si facilement, des enfants ont aussi voulu se baigner… mais n’ont pas trouvé la température aussi agréable que nous, haha. ^^ Deux filles criaient que c’était beaucoup trop froid, tandis qu’un garçon se plaignait de la faible profondeur. Et effectivement, le loch est vraiment peu profond, en tout cas du côté où on se trouvait. Il y avait même de gros rochers juste sous la surface de l’eau qui faisaient de parfaits perchoirs pour sirènes, héhé.

On a ensuite pique-niqué les pieds dans l’eau en admirant la vue, avant de continuer notre boucle.

On s’est élevés au-dessus du loch, et le sentier a rapidement disparu. C’était bien raide, mais au moins c’était facile de marcher. Walkhighlands annonçait un “bog factor” de 4/5, mais du fait de la sécheresse, on ne s’est pas enfoncés une seule fois! Ça faisait bizarre, toute cette sphaigne desséchée.

Pendant que j’y suis, je vous partage la légende du “Bog factor” de Walkhighlands. J’aime particulièrement la description du niveau maximal: tuba recommandé! 😛

Capture d’écran du site Walkhighlands

Arrivés au premier sommet, Lochcraig Head, on a croisé un marcheur fort sympathique avec qui on a discuté quelques instants, avant de continuer en direction du deuxième sommet de la journée: White Coomb, une des plus hautes collines du coin.

On ne s’est pas attardés au sommet car le vent soufflait fort (juste le temps d’avaler une barre de céréales, quand même!), et on a directement attaqué la longue descente.

On crevait de chaud, c’était terrible. L’itinéraire ne nous faisait pas repasser par le loch, mais si ça avait été le cas on se serait à nouveau baignés. Arrivés au parking, je me suis aspergée d’eau à la rivière pour essayer de me rafraîchir. Là, grosse déception: on croyait qu’il y avait une petite cabane vendant des snacks sur le parking (on rêvait d’une glace…), mais c’était en fait juste un kiosque pour devenir membre du National Trust (qui possède ces terres). On est donc rentrés à Nether Linnfall, où on s’est étalés comme des larves.

Ce soir-là, après vingt jours en Ecosse, on a enfin eu droit à notre première averse du séjour, fort attendue après une longue période de sécheresse!

Et voilà, c’est déjà la fin de cet article! La prochaine fois, on fera une petite incursion dans le nord de l’Angleterre… 😉