Sheltie19#18 Foula dans le brouillard

Hi there!
*Warning*: ceci est un article particulièrement long (eh oui, encore plus que d’habitude!) mais c’est parce que c’était une longue et incroyable journée et que j’ai fait bien trop de photos et que c’était vraiment trop dur de trier! ^^’ Hop, fin du warning, on peut commencer! 😉

Aujourd’hui, récit d’une journée direction Foula, l’île habitée (par une trentaine d’habitants) la plus isolée de Shetland avec Fair Isle. Nous y sommes allés le temps d’une journée avec Shetland Sea Adventures, une petite entreprise basée à Hamnavoe, sur l’île de Burra.

C’était un jour assez gris, avec pas mal de brouillard et de vent, mais heureusement les conditions en mer ont quand même permis de maintenir l’excursion — eh oui, car quand on réserve une activité nécessitant un trajet dans les airs ou dans la mer, à Shetland, on n’est jamais assuré de pouvoir partir en raison de la météo capricieuse! On était donc déjà hyper contents que ça ait lieu. 🙂

Le trajet était absolument magnifique. A peine partis, on a vu un marsouin, puis ce sont les fulmars qui nous ont accompagnés pendant toute l’heure et demie de traversée. Ils nous survolaient, tout proches, rasaient l’eau, faisaient la course dans le creux des vagues et semblaient glisser sur une mer qui était par moments tellement lisse qu’on aurait dit que c’était de l’huile!

Un splendide fulmar et son reflet, capturés par José!

On a aussi croisé des fous de Bassan et des macareux, et même des Great skuas qui se chamaillaient pour manger un cormoran mort!

Un great skua, véritable pirate des mers, par José avec le télé

Parmi les autres passagers, on rencontre un couple de retraités venant du nord du Yorkshire, Nick et Sandra. C’était leur 5ème voyage à Shetland. Ils y étaient venus pour la première fois il y a 41 ans, pour leur lune de miel. L’archipel était alors bien différent: il n’y avait pas de supermarché et ils avaient dormi dans des “box beds” dans une maison sans salle de bains. Ils étaient vraiment super sympas et on a eu du plaisir à discuter avec eux. Nick nous a raconté que le vol des fulmars au-dessus du bateau lui rappelait une de ses expériences en Nouvelle-Zélande, avec des albatros. Et je suis totalement d’accord avec lui, car à moi aussi ça me faisait penser à mon trajet en ferry entre Stewart Island et South Island, avec des albatros volant au milieu des vagues!

On a débarqué à Foula dans le brouillard, et il y avait une atmosphère vraiment particulière — déjà car on avait à peine pu discerner l’île avant d’y accoster! Un local est là pour aider avec le bateau, récupérer des marchandises et nous conseiller sur des trucs à faire pendant nos cinq heures sur l’île. Comme la plupart des autres passagers, on s’élance donc sur la seule route de l’île, direction l’airstrip, au sud. Alors qu’on marchait le long de la route, une femme s’arrête en voiture pour nous donner une carte de l’île, sympa!

Une bécassine en plein brouillard

On longe des potagers et on aperçoit du foin qui sèche, sous forme de structures typiques des îles écossaises.

Durant toute la journée, on a aussi croisé plein de moutons shetlandais, dont ceux à la robe tricolore typique de cette race locale.

Un mouton seulement un quart tondu ^^

En passant devant une ferme, on rencontre Lily, un border collie adorable. Elle a traversé un cattle grid avec aisance pour venir quémander des “belly rubs” à José. Toute la journée, elle a suivi des passagers du bateau, nous accompagnant pendant un bout de notre marche, passant d’un groupe à l’autre.

José et Lily

En compagnie de Lily, on a d’abord marché jusqu’à une petite chapelle servant de “Welcome room”. On y a trouvé des infos sur la faune locale (et notamment de belles photos de limaces de mer!) ainsi qu’un piano. Quand il pleut, ça doit être agréable d’avoir un endroit cosy comme celui-ci où s’abriter.

On a ensuite continué notre marche en direction du sud de l’île. Soudain, on a entendu un petit cri plaintif: un jeune piaf s’abrite dans un ancien “planticrub”. On a d’abord pensé que c’était un bébé skua, car il y en a plein aux alentours, mais apparemment c’est assez typique des fulmars de s’installer dans les crubs. D’ailleurs, en suivant la page Facebook de “Foula Heritage”, j’ai appris que quand les crubs sont utilisés (notamment pour faire pousser du chou kale), ils sont obligés de les recouvrir d’un filet pour empêcher les fulmars d’emménager.

Aux alentours, on voit de superbes Arctic skuas de couleur crème.

Arctic skua

On traverse une jolie petite vallée toute boggy avec plein de sphagnum moss et un sol de toutes les couleurs. On arrive ensuite en haut de petites falaises à Da Sneck ida Smaalie, une faille impressionnante de 30 m de haut.

L’ambiance est incroyable. Des puffins émergent de la brume, de retour de leur pêche, pour s’agglutiner sur les falaises. Les nuages s’écartent pour de courts instants et permettent de discerner le relief alentour. Et puis il y a Lily, toute contente, qui se repose dans l’herbe humide.

On décide de manger notre pique-nique, mais il n’aura pas été très reposant: les midges étaient de sortie!

On évite donc de rester sur place: on longe la côte et on descend observer quelques puffins de plus près.

Des deux côtés de la vallée se trouvent deux collines, Da Noup et Da Sneug, le sommet de l’île.

Réunion de puffins

On fait demi-tour car une autre marche côtière nous intéresse, qui nous permettra de rejoindre Ham, le port, sans avoir à remarcher le long de la route.

Contrairement aux prévisions météo, la brume ne se lève pas, comme on peut le voir. ^^ Cette journée aura en tout cas permis à notre peau de se reposer un peu, après tous ces coups de soleil inattendus des premiers jours de vacances!

En chemin, on croise une famille locale et le capitaine de notre bateau, avec qui on discute quelques minutes. On trouve aussi un tracteur… immatriculé en Irlande! On se demande comment il est arrivé là, haha!

Notre marche nous fait passer par “l’aéroport” (= une piste en gravier) et on en profite pour utiliser les toilettes publiques et jeter un coup d’oeil à la salle d’attente (et manger des digestifs au chocolat à l’abri des midges, aussi).

La salle d’attente de l’aéroport, avec des sacs Tesco et autres marchandises destinés à des habitants
Selfie avec la piste 😉

On s’aventure ensuite dans le bog pour rejoindre la côte. Le sol est recouvert de droséras, yeah! J’adore ces petites plantes carnivores depuis que j’en ai vu en Irlande quand j’étais une jeune ado. 🙂

Pour changer, on croise encore un peu plus de moutons, avec leur superbe laine brune! Certains n’ont vraiment pas le vertige et broute vraiment tout au bord des falaises.

On retrouve aussi plein de macareux, dans l’eau, cette fois!

Puis, un truc incroyable s’est produit… On a entrevu le ciel! Ça n’a pas duré longtemps, mais c’était fou comme tout d’un coup les couleurs ont complètement changé.

Puis on a vécu l’un des moments les plus cool de la journée: on a “joué” avec deux phoques, une mère et son petit (on suppose), qui nageaient en bas de la falaise. Quand ils nous ont vus, ils se sont rapprochés de nous, puis à chaque fois qu’on faisait quelques pas, ils se déplaçaient avec nous!

Par moments, ils nous regardaient avec curiosité, et sinon ils semblaient faire des courses sous l’eau, ils se suivaient… et tout ça dans une eau très claire, ce qui fait qu’on les voyait ses déplacer sous l’eau! C’était vraiment chouette. 🙂

J’ai pris quelques photos, mais j’ai aussi filmé! Ils sont tellement gracieux quand ils se déplacent dans l’eau, c’est incroyable. J’ai fait un petit montage vidéo de la faune vue pendant les vacances, je mettrai le lien à la fin de la rétrospective!

On a quand même réussi à leur dire au revoir et à continuer notre chemin, le long duquel on a vu encore plusieurs dizaines de phoques.

D’autres phoques sur leurs rochers

Le sol est de plus en plus humide, comme en témoigne la présence de linaigrettes (“cottongrass”), ces genres de fleurs cotonneuses bien pratiques pour repérer les coins à éviter sous peine de se faire avaler par la tourbière (bon, j’exagère un tout petit peu, mais le bog factor était effectivement élevé).

Vue sur Ham
Wahou wahou wahou! Can you feel the sphagnum love?

On arrive ensuite le long d’une petite rivière, où on revoit des phoques mais aussi une bécassine des marais (qu’on a surtout entendue) et plein d’autres oiseaux non identifiés.

Hop, encore quelques phoques le long de la rivière

Et puis pour changer des phoques et des moutons (même qu’on ne s’en lasse pas!), on passe aussi devant quelques shelties, dont des poulains absolument beaucoup trop adorables.

On est retourné à la jetée, car l’heure de reprendre le bateau arrivait. On a mangé encore quelques digestifs (ça me fait saliver rien que d’y penser) et on a fait la connaissance de Hiccup, un autre border collie venu nous dire coucou (et réclamer des belly rubs). 🙂

Des moutons marins
Un jeune phoque

Puis c’était l’heure d’embarquer, mais on n’a pas tout de suite quitté l’île pour autant: un tour de l’île en bateau nous attendait, afin d’aller voir les plus impressionnantes falaises de Foula, hautes de 365 m.

On passe d’abord devant Gaada stack, une impressionnante arche naturelle.

La mer est un peu plus agitée que le matin. Ça tangue pas mal et on se prend de sacrées giclures, d’où les taches sur les photos suivantes (on a d’ailleurs passé une partie de la soirée à soigneusement nettoyer les appareils photos, qui ont pris cher niveau embruns).

Le relief dans les parois rocheuses!

C’était vraiment grisant de se sentir ballottés par les vagues, avec plein de fous de Bassan volant au-dessus de nos têtes et les falaises sombres toutes proches.

Colonie de fous de Bassan

On passe aussi devant Da Sneck ida Smaalie, la fameuse faille.

Da Sneck ida Smaalie

Puis on s’est gentiment éloignés de Foula, direction Burra. Plus on approchait du coeur de l’archipel, plus le ciel s’éclairait, avec une jolie lumière toute douce. Entre le vent et l’humidité, on a eu froid pour la première fois du voyage, durant le plutôt long trajet du retour. Mais peu avant d’arriver, on a encore eu droit à une dernière surprise: une baleine de Minke! 🙂 On l’a vu plonger et resurgir quelques fois, avant de la perdre de vue. C’était une observation toute calme et sereine, à l’image de la baleine.

Et voilà, on est arrivés au bout de l’article! C’était le (long) récit de notre première visite à Foula, qui fut une chouette expérience. 🙂

A lundi pour le prochain épisode, qui sera plus court, promis!

Sheltie19#17 Mousa

Bonjour tout le monde! 🙂
En cette période de confinement, où j’ai parfois un peu l’impression de tourner en rond et que les jours se ressemblent parfois un peu tous, me replonger dans les photos des vacances et le carnet de voyage me fait super plaisir. Je me suis aussi remise à dessiner, un autre moyen de s’évader et de laisser parler l’imagination — je partagerai sûrement quelques dessins ici un de ces quatre, et en attendant, certains sont sur Instagram, sous julie.ulva2!

Bref, aujourd’hui dans la rétrospective shetlandaise, retour dans le sud de Mainland pour une super chouette journée combinant nature et archéologie (un peu le leitmotiv des vacances, me direz-vous!).

Nous avons commencé la journée tout tranquillement, en dormant un peu plus longtemps histoire de nous remettre de notre longue journée de la veille, puis nous sommes allés à Sandwick, un port tout proche de Levenwick.

Notre visite du jour: l’île de Mousa! Une excursion que je me réjouissais de faire depuis vraiment longtemps! Nous étions un peu en avance, donc nous avons marché le long de la côté à Sandwick et visité une expo locale, ainsi qu’observé des eiders à duvet et des phoques gris, en attendant le départ de notre bateau, le Mousa boat.

Des cormorans

A 11h30, on a pu embarquer, avec une flopée d’autres touristes enthousiastes. L’équipage était hyper sympa, et la traversée très courte. En 10 minutes, nous voilà sur l’île de Mousa, inhabitée depuis 1850. On décide de participer à une marche guidée par une locale, une fille très sympa qui venait de finir ses études sur le mainland écossais et qui revenait vivre à Shetland pour être prof de biologie et chimie. Au début, on n’a pas appris grand-chose, car il faut dire qu’on commence gentiment à s’y connaître en faune locale et en archéologie préhistorique shetlandaise. Mais on n’a quand même pas regretté! Notre guide nous a notamment montré de superbes “mud cracks” fossilisées qu’on n’aurait jamais repérées tout seuls.

Du grès avec des “fissures de boue” fossilisées

On en a aussi beaucoup appris sur l’histoire de l’île. Notre guide nous a raconté l’histoire de deux importants naufrages, dont un en 1941, avec un navire de guerre dont il reste encore un bout d’épave rouillée.

Elle nous a parlé du petit phare, allumé en 1951 seulement, ainsi que des propriétaires de l’île, de la contrebande qui y avait lieu, des derniers habitants… C’était très instructif! Au fait, le nom de l’île signifie “mossy island”, mais j’avoue qu’on a pas remarqué particulièrement plus de mousse qu’ailleurs à Shetland. On était dans l’archipel pendant une période très sèche, et notre guide nous a appris que d’ordinaire, le sol est complètement détrempé et que le sentier ressemble davantage à un champ de boue.

Côté faune sauvage, on a vu, entre autres, des Great skuas, des macareux (en mer), des sternes arctiques, des phoques gris et communs, des cormorans, des fous de Bassan, des plongeons catmarins avec des jeunes, plein, plein, plein de guillemots à miroir et des goélands marins (great black-backed gulls). On a appris que ces derniers aiment traîner près des colonies de cormorans afin de récupérer leurs pelotes de réjection! Et c’est vrai que sur chaque rocher couvert de cormorans, on a toujours trouvé un goéland!

On aussi vu deux oiseaux non identifiés (cf. ci-dessous). On a passé la soirée au camping entourés d’autres campeurs, chacun en train de feuilleter son guide ornitho, mais on n’est pas arrivés à des conclusions satisfaisantes. Il faut dire que les deux individus étaient loin, et que les photos ne sont pas des plus nettes. Voici quand même les deux meilleures si jamais vous avez des idées (sinon, il faut que je me rappelle de poster les photos sur le groupe Facebook “Shetland birds and wildlife”). Pour l’oiseau de droite, je penche pour un guillemot à miroir juvénile.

Un groupe de phoques
Great skua
Un phoque gris
Des plongeons catmarins au loin

L’une des maisons en ruines de l’île, appelée “The Haa”, appartenait apparemment à James Pyper, un marchand ayant acheté l’île en 1783 pour venir y habiter avec sa femme. Cette dernière était alcoolique, et l’idée de son mari était que vivre dans ce lieu isolé l’empêcherait de picoler. Mais pas de bol, la femme aurait découvert que des contrebandiers utilisaient l’île pour amener illégalement de l’alcool dans l’archipel et elle se serait associée à leur business — pas le top pour oublier la boisson! ^^

A droite, The Haa. A gauche, la raison pour laquelle l’île est si visitée…

Après avoir longé la côte nord-est de l’île, on bifurque pour aller voir LA raison pour laquelle tant de gens visitent Mousa: son broch. Vieux de 2300 ans, ce broch mesure 13 mètres de haut et est le mieux conservé d’Ecosse.

Vue sur le broch

Alors que la plupart des autres brochs (dont le voisin de Mousa, situé juste en face sur le Mainland) ne sont plus que des ruines, celui de Mousa est encore très bien préservé. Ce qui l’a sauvé, c’est la quantité de pierres sur l’île. Il y en a tellement que les différentes générations d’habitants n’ont pas eu besoin de récupérer les pierres d’anciens bâtiments pour construire leurs propres habitations, ce qui n’était pas le cas dans le reste de l’archipel, où les bonnes pierres sont assez rares.

Je suis toujours épatée en pensant au fait qu’il y a plus de 2000 ans, des peuples ont réussi à bâtir de tels édifices, avec quasi rien.

Le plus fou, c’est que Mousa broch est en si bon état qu’on peut encore en gravir les escaliers pour atteindre le sommet de la tour!

Encore plus fou: le broch est un haut-lieu de nidification pour le plus petit oiseau marin du Royaume-Uni, l’océanite tempête (storm petrel en anglais et alamootie en shetlandais). L’île de Mousa représente la plus importante colonie de storm petrels du pays, avec 40% de la population nationale (l’île est d’ailleurs une réserve du RSPB d’importance européenne). Ces minuscules oiseaux nichent notamment dans les vieux murs de pierre sèche, et le broch possède quantité d’interstices parfaits pour leur nidification. En montant les escaliers, on a entendu des petits cris stridents… et là, dans un creux du mur bordant l’escalier, on a vu un strom petrel et son oeuf! Wahou, c’était tellement chou! Je savais que c’était petit, mais pas à ce point-là. C’était vraiment minuscule. Bref, on était hyper contents d’en avoir vu un, on ne s’y attendait pas.

Au début de l’été, le Mousa boat fait exprès des visites nocturnes, qui permettent de voir les océanites revenir à leur nid. Ça doit être magique! Malheureusement, lors de notre venue, c’était déjà trop tard dans la saison.

Depuis le sommet du broch, on a une super jolie vue sur l’île et le Sound of Mousa. Mais ce que je préfère, ça reste les épaisses couches de lichen sur les vieilles pierres. 🙂

Au rez-de-chaussée du broch, on trouve également une pierre avec un magnifique fossile de coquillage:

Et les alentours regorgent de guillemots à miroir. Il y en a même qui nichent dans le mur du broch, à l’extérieur!

Guillemots à miroir nichant sur le mur extérieur du broch

Je crois que ce sont mes oiseaux préférés de ce voyage. Ils sont si beaux, si caractéristiques, avec leurs superbes pattes rouges et leur taches blanches.

Photo prise par José avec le téléobjectif

En chemin pour retourner vers l’embarcadère, on passe devant un fameux banc construit avec du bois flotté trouvé sur l’île et qui marque le passage à 60° de latitude nord. Durant le séjour, on a bien remarqué que les Shetlandais avaient l’air hyper fiers de leur latitude. La limite est notamment marquée sur la route principale et c’est aussi le nom d’une bière de la brasserie de Lerwick.

En attendant les quelques minutes avant l’embarquement pour la traversée du retour, on a admiré le travail des bergers qui venaient tondre leurs moutons. Eh oui, car même si l’île est inhabitée du point de vue humain, il y a tout de même des moutons qui y paissent, en accord avec le statut de réserve RSPB.

D’ailleurs, vu que c’était le jour de la tonte, tout le monde a dû visiter l’île dans le sens inverse par rapport à d’habitude, pour ne pas gêner les bergers qui rassemblaient leur troupeau.

Et puis hop, retour sur le Mousa boat! Plutôt que de retourner direct à Sandwick, le capitaine a longé le sud-ouest de l’île pour qu’on puisse voir encore une fois le broch.

Parfois, des orques sont observées dans le Sound of Mousa, ainsi que des dauphins. Ce n’était pas le cas ce jour-là, mais on a tout de même vu un marsouin, notre premier des vacances! Et puis c’est toujours un plaisir de voguer sur l’eau, avec le vent dans les cheveux et le goût de la mer sur les lèvres. 🙂

De retour à Sandwick, le ciel est bien couvert et on sent nos muscles après le kayak de la veille, donc on décide de passer une après-midi tranquille à Lerwick. On a acheté des timbres à La Poste, bu un délicieux chocolat chaud au Peerie shop & café, puis on est allés au Mareel, le centre culturel/studio d’enregistrement/théâtre/bar/école d’arts/cinéma, afin de voir “The Lion King” (2019), la nouvelle version. Je ne pensais à la base pas du tout aller voir ce film au cinéma, mais finalement on a été assez épatés par la qualité visuelle du film — même que ça fait tellement réaliste que c’est très bizarre de voir des lions parler… Le plus drôle, c’était surtout l’ambiance: forcément, puisque tout le monde connaît l’histoire, le public anticipait les moments clés et les enfants dans la salle étaient tout excités! On a d’ailleurs pu entendre des vrais Shetlandais nous parler de leurs “bairns”, huhu.

Voilà, c’est fini pour aujourd’hui! A jeudi pour le prochain article de la rétrospective shetlandaise! 😉

Sheltie19#16 Paddling from cave to cave

Salut tout le monde!
Après nos superbes journées dans les îles du Nord, nous sommes retournés sur Mainland pour une raison bien précise (sinon, on serait encore sûrement sur Unst ou Yell ^^’): une journée de kayak de mer!

C’est à peu près le seul truc qu’on avait réservé avant de partir et qu’on avait vraiment, vraiment, vraiment, vraiment envie de faire. Mais on avait été prévenus qu’en raison de la météo, les sorties n’ont pas toujours lieu, et qu’il valait donc mieux réserver sa journée de kayak au début de vacances, comme ça ça laisse davantage d’options pour repousser.

Mais comme bien souvent, on a eu un bol de ouf et des conditions tout à fait ok pour faire du kayak — avec tout de même un petit peu vent, histoire de crever un peu plus les bras, huhu. Même que pour une raison qui nous échappe, avec José on a eu des courbatures… aux cuisses! Oui, pour nous aussi, c’est un grand mystère… Enfin, on pense qu’on a réglé les cales pour les pieds un peu trop loin pour nos courtes jambes, ce qui faisait qu’on devait contracter un peu les cuisses.

Bref, assez parlé de nos cuisses, voici tout un tas de photos pleines de gouttes d’eau et à l’horizon tordu, prises avec le petit Lumix aquatique!

On s’est passé l’appareil photo plusieurs fois, donc il y a des photos prises par José, d’autres par moi, et même quelques unes prises par nos guides avec leur propre appareil.

Je rêvais de refaire du kayak de mer depuis cette soirée magique à Stewart Island lors de mon voyage en NZ (en 2014… ça date! Mais vu que le kayak de mer, en Suisse, c’est pas hyper courant, on a depuis plutôt fait du kayak sur rivière… ^^) et je n’ai pas été déçue! C’était à nouveau une superbe expérience, bien que très différente!

Le leitmotiv de la journée, c’était sans aucun doute les grottes! On en a visité tellement, c’était incroyable! L’obscurité, l’écho de gouttes tombant du plafond, les manoeuvres pour faire demi-tour,… Elles avaient toutes des atmosphères différentes. Certaines avaient des puits de lumière splendides, dans d’autres il faisait nuit noire… Il y en avait une qui ressemblait à une cathédrale tellement elle était grande, avec un plafond si haut! On se laissait bercer par la houle en s’imprégnant de l’ambiance… L’acoustique était magique, c’était un bel endroit pour entonner un chant de la mer (et là encore, ça m’a du coup rappelé la NZ, avec un guide qui chantait dans les grottes de Waitomo). Dans une autre grotte, ça sentait le guano à plein nez, et on ne s’est pas attardés, haha.

On s’est aussi faufilés dans d’étroits passages rocheux et j’étais fière de certaines de mes manoeuvres… De manière générale, on était contents de notre aisance (je suis clairement plus à l’aise en kayak qu’en voiture, haha). Pour choisir quel kayak nous donner avant le départ, Angus, notre guide, nous a demandé si on préférait avoir un kayak maniable et rapide ou un lent et chiant. Je me disais que ça sentait la trick question… Je lui ai du coup demandé quel était le piège avec les rapides et, sans surprise, “bah on chavire plus vite aussi”. Haha. ^^ Il nous a ensuite demandé si on faisait du ski et nous a du coup donné les kayaks légers et maniables, en disant que “niveau équilibre, c’est pareil”. Eh bien on n’a pas regretté, ils étaient vraiment hyper maniables et on n’a même pas chaviré! (Même si je pense que l’expérience en stand-up paddle a aidé aussi, sans doute un peu plus que le ski.)

Durant toute la sortie, on était entourés de guillemots à miroir, mes préférés! On en a vu de près, ils étaient peu farouches. C’est d’ailleurs la première fois qu’on a remarqué à quel point leurs pattes sont rouge vif. On a aussi vu la dose de cormorans et de sternes, d’occasionnels fous de Bassan et fulmars, des Great et Arctic skuas, et bien plus (on a même vu un papillon, ha!).

Black guillemot
Celtic paddle, huhu

On s’est faufilé entre des rochers, on a longé des falaises, on est passés sous des arches en pierre et dans des tunnels et couloirs étroits… On a eu droit à du soleil, des nuages, du vent, du calme, c’était chouette (et varié!).

Au loin, on a aussi repéré plein de lieux connus pour leurs formations géologiques, avec les Drongs de Hillswick, Esha Ness et même Papa Stour. Ça nous a donné encore plus envie d’aller les voir durant le reste du séjour (même que c’était bien sûr déjà prévu!).

Dans ce défilé, on est passés près d’un nid de cormorans, avec des jeunes aux cordes vocales déjà bien développées!

A midi, on a mangé sur une plage de galets dans une petite crique. Il y avait plein de forkytails, soit des perce-oreilles, qui se déplaçaient hyper rapidement sur les rochers.
C’était tellement chouette de se retrouver dans des endroits inaccessibles depuis la terre ferme. C’est comme si tout un monde s’offrait à nous. D’ailleurs, durant le reste des vacances, on ne regardait plus du tout la côte de la même façon! A chaque fois qu’on voyait une grotte marine, on se demandait à quoi elle ressemblait, si elle menait quelque part, etc.

Pendant une partie de la journée, José a eu un passager clandestin: un oursin qu’Angus a pêché dans l’eau et lui a filé. On se l’est passé de mains en mains, à l’admirer, puis Angus a demandé si quelqu’un voulait le garder pour le manger le soir. Personne ne s’est manifesté, donc plouf, retour à l’océan.

On a pu voir aussi plein de méduses, d’algues et de varech. Par endroits, l’eau était tellement claire, surtout dans les coins calmes abrités du vent et dans les grottes.

On était 8 participants lors de ces 5h30 à pagayer dans l’océan, dont un très sympathique couple retraité habitant le Yorkshire et qui était venu avec ses propres kayaks. En tout, nous étions donc 10, en comptant Angus, le big boss à l’accent à couper au couteau, et Rosalind, une de ses filles, super sympa. On a réservé cette excursion chez Sea Kayak Shetland (en même temps, on n’a pas trouvé d’autres entreprises du genre) et même si l’organisation était un peu chaotique (comprenez: rdv à 9h, départ en kayak à 11h20… mais avec tout de même 1h de trajet entre deux), c’était très, très chouette. Il s’agit d’un business entièrement familial, avec la femme, Wendy, qui s’occupe des réservations et de l’accueil, et Angus et les deux filles qui accompagnent les sorties en mer. Rosalind et Angus étaient vraiment cool, même si, concernant ce dernier, j’ai rarement eu autant de peine à comprendre quelqu’un — mais il faut dire que le bruit du vent n’aidait pas. ^^

Bon, et bien sûr, je n’ai pas encore parlé… des phoques! Car il y en avait, et beaucoup! Certains étaient surpris de nous voir et quittaient leurs rochers pour se réfugier sous l’eau, d’autres au contraire s’approchaient pour venir nous voir. A un moment, sur la suggestion d’Angus, on s’est tous mis côte à côte pour former un radeau. Le but? Intriguer les phoques, qui sont justement venus plus près. Pop, pop, pop! Plein de petites têtes apparaissaient à la surface, on baignait vraiment dans une ambiance “Song of the Sea” (pour ceux qui ne connaissent pas la référence, vous pouvez aller lire cet article). 🙂

Bien sûr, ça ne rend absolument rien en photo, car ils semblent peu nombreux et loin, mais j’en ai quand même mis une.

Ces petites taches noires sont des phoques. 😉

A un moment dans l’après-midi, on a fait une seconde escale à terre pour se dégourdir les jambes. Avec José, on a grimpouillé sur la petite colline pour voir la vue… et surtout pour fuir les midges, qui nous ont attaqués sitôt débarqués! A vrai dire, ils ont même continué à nous suivre une fois à nouveau à l’eau, c’était fou. Maintenant que j’y repense, des midges m’avaient aussi attaquée durant les 5 minutes de kayak que j’avais fait sur la rivière Don, à Aberdeen… C’est peut-être moi qui les attire! ^^

Mais bon, malgré les midges, ça faisait du bien de déplier les gambettes. En plus, on a vu des oies cendrées (et des moutons, comme d’hab. Peut-être que je devrais préciser les fois où on n’a pas vu de moutons, ce serait plus rapide, haha).

La colline aux midges

Et puis on a gentiment pagayé jusqu’au point de départ, après 15.3 km de kayak (d’après la montre de José). On retrouve des habits secs et mon Nikon (manière subtile d’annoncer que les photos qui suivent viennent de mon véritable appareil photo ^^), puis on dit au revoir à toute l’équipe avec qui on a passé cette superbe journée! Si un jour j’habite sur une côte, c’est sûr, je m’achète un kayak!

Nos fidèles destriers 🙂

On a fait quelques arrêts sur le trajet du retour, tellement les paysages étaient beaux! On a aussi vu une annonce sur Facebook comme quoi un immense groupe de dauphins de Risso avait été aperçu pas loin. C’était sur le chemin, donc on y est allés, mais tout était recouvert d’un épais brouillard et on n’a rien vu, donc on a décidé d’aller à Lerwick faire quelques courses.

En route, on s’est quand même encore arrêtés pour quelques photos, notamment au panneau “Attention loutre!” qui se trouve à Mavis Grind, à la frontière de la région Northmavine.

De retour au camping de Levenwick, on a pris une bonne douche chaude, mangé des restes de chili de la veille et fini en beauté avec des fraises, du Thistly Cross cider et une partie de cartes!

Et voilà, à bientôt pour la suite de la rétrospective shetlandaise, et d’ici là portez-vous bien!

Sheltie19#15 Yell

Hello à tous!
Aujourd’hui, je vais vous raconter une journée vraiment super chouette (j’ai l’impression de souvent commencer mes articles shetlandais comme ça, mais il faut dire que c’était des vacances vraiment hyper cool ^^).

On a à nouveau commencé notre journée sous le soleil, pour prendre notre dernier petit-déj dans le jardin de l’auberge d’Unst. Puis on plie la tente et on file à Belmont, au terminal du ferry. On a un peu de temps, alors que je m’amuse à photographier de jolies algues, l’eau est tellement claire! Soudain, j’entends un gros “hiiisssssssss”, comme un chat qui me souffle dessus. Eh bien c’était une loutre qui me soufflait dessus et qui n’était visiblement pas contente de me voir! Elle est sortie de sa cachette entre les rochers de la jetée, elle a nagé quelques mètres, entendu que j’étais toujours là, puis elle a plongé et disparu. Mais je l’ai revue plusieurs fois avant qu’on embarque sur le ferry. Il faut dire que les terminaux sont des endroits connus pour voir des loutres, car celles-ci y sont souvent habituées à la présence d’humains et donc moins farouches…

L’eau était tellement claire, je l’ai vraiment bien vu nager sous l’eau, avec une telle élégance! Et les pattes arrières sont vraiment trop cool. ^^

Puis on a pris le ferry pour une courte traversée à destination de Yell. Vers le terminal, à Gutcher, on voit nos premières vaches Highland de l’archipel.

Des vaches Highland bien loin des Highlands

On a toute la journée pour passer du temps sur Yell avant de retourner sur Mainland, et on décide un peu au pif d’aller voir une plage toute proche: Breckon Sands.

Jackpot: c’est le paradis! La plage est déserte du point de vue humain, en revanche il y a plein d’oiseaux: des sternes arctiques, des mouettes rieuses, des gravelots, des bécasseaux, des goélands, des cormorans et même des kittiwakes.

L’eau est tellement belle, le sable si blanc. C’est calme, paisible et vraiment beau.

On passe un bon moment sur la plage. On prend quelques photos, on regarde le va-et-vient des vagues, qui nous hypnotise, ainsi que les allers-retours des oiseaux. On suit des yeux les traces de pattes dans le sable. On regarde l’horizon. Il y a tellement d’espace! Et toujours le bruit des vagues, incessant, calmant…

Bon, vous l’aurez compris, on a adoré cet endroit et ce moment, pleins de sérénité.

On était en train d’hésiter grandement: se baigner, ou ne pas se baigner, that is the question! Finalement, on décide de dire au revoir à la plage, car il y a une marche dans le sud de l’île qu’on a aussi envie de faire. Et bien nous en a pris, car en remontant à la voiture, on a croisé au moins trois familles avec une tonne d’enfants qui descendaient avec plein d’affaires pour passer la journée à la plage. Un bon timing, donc. 😉

On commence par traverser l’île dans sa longueur par la route principale. Il y a plein de belles maisons sur les collines qui donnent envie de s’y installer. Tout autour de nous, plein de tourbe, dont des petits tas qui sèchent au soleil. On croise aussi des Minions peints sur des hangars et même un jeune mouton suicidaire qu’on a évité de justesse!

On a ensuite emprunté des petites routes pour remonter jusqu’à Mid Yell. En chemin, on profite de superbes vues et on traverse des lieux aux noms trop cool: Gloup, Otterswick, Houlland, Fladdabister,…

On a mangé des burgers au LJ’s diner de Mid Yell avant de prendre encore une autre petite route pour descendre jusqu’à Burravoe, départ de notre marche du jour. Il y a un chouette petit port avec un camping communautaire à seulement 4£ la nuit (dommage qu’on n’en ait pas connu l’existence plus tôt! Lors du prochain voyage, on s’y arrêtera!). On discute quelques instants avec un usager du camping, qui nous conseille de continuer à voyager sans nous embêter à dégoter un travail fixe. ^^

L’infrastructure du camping 🙂

On part ensuite faire le tour de Heoga Ness. Phoque gris, moutons, ruines d’église, eau bleu scintillante, bateau de pêcheur, bog avec plein de sphaigne… C’est bien chouette. 🙂

On rencontre aussi une sterne sur la défensive qui a essayé de me plonger dessus, et heureusement d’autres animaux plus indifférents quant à notre présence: huîtrier-pie, gravelots, corneilles mantelées,…

Un paradis de mousses et couleurs 🙂

Et là, au loin, j’aperçois une loutre en plein repas! La deuxième de la journée 😉

Trouvez la loutre! 😉

On a vraiment bien pu l’observer avec les jumelles, puis un bateau est arrivé tout près et elle a filé dans l’eau. On a revu sa tête à la surface de l’eau une ou deux fois, puis on l’a perdue.

On a fini la marche en grimpant jusqu’à Ladies Hol, une petite falaise où nichent, d’après notre guide de marche, des guillemots, razorbills et puffins. On n’a vu que des fulmars, cormorans et un grand corbeau. Mais quel spectacle! Les fulmars volaient tout proches de nous, c’était magnifique!

Avec ce superbe ballet aérien offert par les fulmars, difficile de prendre une photo de paysage sans photobomb aviaire… Du coup, on a plutôt essayé de prendre des photos de fulmars 😉

Avec José, on aime beaucoup les fulmars. Ils semblent nous accompagner un peu partout, ne nous crient pas dessus, volent comme leurs cousins les shearwaters (appelés puffins en français, histoire de compliquer le schmilblick) et ressemblent à de petits albatros. Bon, plus tard durant le voyage, on a quand même appris que les fulmars, appelés maalie en shetlandais, crachent sur leurs ennemis. Il s’agit de “defensive vomiting”. Littéralement, ils projettent une huile absolument dégueu produite dans leur estomac, qui apparemment est tellement grasse que ça ne sert à rien d’essayer de laver ses habits. Après avoir appris ça, on faisait un peu gaffe en les voyant passer, mais heureusement on ne s’est pas fait vomir dessus. ^^ Je pense qu’il faut vraiment aller les embêter vers leur nid pour qu’ils se révoltent.

Puis on a gentiment terminé notre marche, récupéré la voiture, embarqué dans un ferry plein à craquer direction Mainland, et conduit jusqu’à Lerwick, admirant un superbe fjord et quelques lochs en chemin.

Dans la capitale, on retire du cash, fait quelques course et… on assiste à la mort d’un pigeon, terrassé par un chat domestique au milieu de la route. Quelle agilité! Le pigeon faisait énorme dans la gueule du chat. On retourne ensuite à Levenwick, notre premier camping shetlandais, car c’est le mieux situé pour nos activités des prochains jours…

Les midges sont de sortie mais on a quand même réussi à sortir vivants du plantage de tente et de la préparation du repas, avant de se réfugier dans la salle commune pour manger. On a retrouvé Tony, l’Anglais pour ainsi dire résident à long terme du camping, et on a rencontré Steve et Saana, un couple très sympa qui bosse à l’Université de St Andrews et qui s’intéresse notamment à la prédation des orques sur les phoques communs! Comme plein d’autres personnes, on n’a pas arrêté de les revoir dans d’autres coins de l’archipel pendant le reste des vacances!

Et voilà, nous étions déjà de retour à Levenwick, dans le sud de Mainland, mais pour une raison bien précise… (teaser pour le prochain article 😉 )!
On n’aura finalement passé que trois jours dans les îles du Nord, mais quelles journées magnifiques (surtout qu’on a eu un bol de chameau avec la météo!)! On aurait facilement pu y rester trois semaines — voire “forever!”, comme l’a si bien dit le concierge hyper sympa de l’auberge à Uyeasound.

A jeudi pour le prochain article (eh oui, j’ai tellement bien travaillé durant ce week-end de Pâques que j’ai pu programmé des articles à l’avance!)! 🙂
Bye!

Sheltie19#14 Soirée “unstienne”

Hello!
Voici un petit article pour vous montrer les photos de notre dernière soirée sur Unst, à notre retour de Fetlar. Après notre débarquement du ferry, on a décidé d’aller faire un petit tour dans le sud-ouest de l’île, qu’on n’avait pas encore eu le temps d’explorer.

Sur notre chemin, on rencontre la plus grande standing stone de l’île (qui a vraisemblablement inspiré la tour de Pise :-P)

Le long de la route direction le sud-ouest de l’île, on croise plein de ruines, de shelties et de moutons, dont un agneau qui s’était retrouvé hors de son pré! On l’a vu longer la clôture jusqu’à ce qu’il trouve une ouverture assez grande pour passer et retourner gambader avec ses congénères!

Pâturage avec vue sur l’océan, c’est plutôt la classe, je trouve… Ils peuvent même aller à la plage! D’ailleurs, en Ecosse, il n’est pas rare de trouver des vaches et des moutons sur la plage. Sur l’île de North Ronaldsay, dans les Orcades, il y a même une race de moutons dont le régime alimentaire est surtout constitué d’algues! Apparemment, ils ont un goût unique…

Un beau sheltie 🙂
Longues oreilles 🙂

Bon, vous l’aurez compris, on a passé pas mal de temps à observer les agneaux. ^^

Mais la raison de notre venue dans ce coin de l’île, c’était la visite de St Olaf’s kirk, une petite église médiévale en ruines à Lunda Wick.

Pour être honnête, c’est parce que l’église porte le même nom que le bonhomme de neige dans Frozen qu’on a eu envie d’aller la voir, huhu. Eh oui, il en faut peu.

Ça a été l’occasion d’une chouette balade dans la lumière du soir, surtout qu’on s’est parqués assez loin, car la route paraissaient fermée au public. Bon, en fait on est les seuls à ne pas avoir conduit directement jusqu’à l’arrivée. ^^

Les ruines surplombent une petite baie avec une jolie plage et se trouvent à côté d’un cimetière où il y avait beaucoup de visiteurs et des tombes assez récentes!

Les ruines sont instables, donc la structure est considérée comme dangereuse et l’accès est interdit. Il faut dire que le bâtiment date quand même du 12e siècle, et qu’il faut y aller pour tenir debout sur ces îles face aux éléments déchaînés!

On s’est promenés le long de la baie, on a vu des lapins trop choux, puis on est gentiment remontés jusqu’à la voiture.

Un beau petit pinou!

De retour à notre auberge, on a joué aux cartes au soleil en buvant une bière de l’île, “Simmer Dim”. Simmer dim, c’est le nom donné au fait que le soleil ne se couche quasi pas du tout aux alentours du solstice d’été. Ce n’était clairement plus la période du Simmer dim lors de notre passage, mais les journées étaient quand même super longues, et qu’est-ce que c’est cool pour voyager tranquillement!

Puis on a mangé des röstis en écoutant de la musique live (des Allemands jouaient au piano dans une pièce à côté de la cuisine, on a notamment eu droit à “Piano man”) et on a discuté avec d’autres touristes déjà rencontrés à Levenwick. Il y avait notamment Glenda, une infirmière d’Edinburgh qui faisait un tour de Shetland à vélo pendant 10 jours, après avoir fait un tour similaire à Orkney, pour voir quel archipel elle préférait dans l’optique d’un déménagement! Et aussi un grand-père français hyper sympa qui voyageait avec son petit-fils en campervan et qu’on a croisé vraiment souvent! Le fil rouge trop cool de leur voyage à deux? “Warhammer”, une des passions du petit-fils. 🙂 Ils étaient venus en campervan depuis la France et s’étaient arrêtés dans plein de hauts lieux vikings du Royaume-Uni, dont York. Ils nous ont plutôt bien vendu le Jorvik viking centre, et c’est notamment pour ça qu’on est allés le visiter lors de notre trajet du retour!

C’était un point vraiment super chouette de Shetland: revoir plein de campeurs un peu partout durant notre séjour. On n’avait pas vécu ça lorsqu’on campait sur le mainland écossais, déjà parce qu’il y a tellement d’options de campings et d’itinéraires.

Bon, fini pour aujourd’hui, il faut quand même que je travaille un peu sur mon mémoire. A bientôt pour la suite! 😉

P.S. J’aurais dû noter quelles bières on a particulièrement aimées durant les vacances, on en a dégusté tellement! J’étais trop fan des étiquettes de bouteilles, il y en avait des superbes!

Sheltie19#13 Le Jardin de Shetland

Bonjour à tous!
Je me remets enfin à la rétrospective shetlandaise. Il s’avère qu’en fait le temps passe pour l’instant encore plus vite en semi-confinement qu’en temps normal. Et rien ne m’empêche de travailler tout le temps (je suis à fond sur mon mémoire de master), du coup le blog est passé un peu à la trappe ces derniers jours.

Bref, aujourd’hui, retour dans le nord de Shetland, pour une superbe journée ensoleillée!

Notre spot de camping dans le jardin de l’auberge de jeunesse de Unst

On se réveille une nouvelle fois sur Unst sous un ciel bleu magnifique. Le soleil, ça nous pousse à ne pas tarder à nous lever, car la tente se transforme bien vite en serre/four, et il fait chaud. C’est vraiment un problème qu’on n’avait pas l’habitude d’avoir dans les îles britanniques. ^^

Camping cars avec vue, en dessous du jardin de l’auberge

On fait une traversée en ferry de 25 minutes pour aller sur l’île de Fetlar, aussi connue sous le nom de “Jardin de Shetland”. Depuis le ferry, on observe plein de guillemots à miroir, cormorans, sternes et fous de Bassan, qui nous impressionnent toujours autant.

Une fois arrivés sur l’île, à Hamars Ness, on traverse presque toute l’île d’ouest en est pour aller au loch of Funzie, où commence notre marche du jour. On marche sur la route quelques minutes, et là un local passant en voiture s’arrête pour nous dire bonjour et nous dire qu’une maison vers la plage de Tresta fait “open house” jusqu’à 16h, et qu’on est les bienvenus si on veut venir boire le thé. Quel accueil! 🙂

Mires of Funzie

Fetlar est connue pour ses oiseaux, et notamment pour le phalarope à bec étroit (red-necked phalarope), un oiseau migrateur rare au UK, qui niche surtout sur cette île. On s’est donc posés un moment dans l’observatoire de la RSPB de Mires of Funzie. Point de phalarope (et d’après le carnet d’observations de l’observatoire, il n’y avait plus été vu depuis le mois de juin), par contre le marais était superbe, avec des fleurs partout, et on a vu des oies cendrées, des sternes, un grand gravelot et des courlis corlieu le long du loch of Funzie.

Puis on reprend la balade, qui nous mène au-dessus de la baie de Funzie, sur les falaises.

Les paysages sont magnifiques et on aperçoit d’autres îles au loin, peut-être les Out Skerries et Whalsay. Un peu partout, on trouve des phoques et plein d’oiseaux: les fulmars volent avec grâce tout proches de nous, un groupe de corneilles mantelées nous surprend en s’envolant juste devant nous, et quelques fous de Bassan passent de temps à autre.

Deux plongeons catmarins nous survolent, des bécassines des marais se laissent parfois apercevoir, et les traquets motteux sont absolument partout! 🙂

Après un petit moment, on approche d’une impressionnante arche creusée dans The Snap, un promontoire rocheux.

José et The Snap

On se pose pour pique-niquer au soleil (en même temps, sans arbre, pas facile de trouver un coin à l’ombre ^^) avec une vue superbe sur Croo water en contrebas, où on aperçoit un plongeon avec les jumelles.

Sandwich time!

Puis on continue à suivre le chemin qui longe la côte, jusqu’à ce qu’on se fasse crier dessus par une nuée de sternes arctiques mécontentes de notre présence!

Le bec ouvert, en plein cri strident

Les sternes nichent au sol, et durant les vacances on a souvent observé des conflits entre les lieux de nidification et les sentiers. Même qu’on n’a vu aucun petit bébé sterne, mais je pense qu’ils ne devaient pas être loin, et dès que des sternes voient des humains approcher, elles s’envolent en criant et se lancent même dans tentatives d’intimidation, en faisant mine de nous plonger dessus. Ben ça marche du tonnerre, car j’avais les jetons. On n’a donc pas traîné et on s’est dépêchés de quitter leur territoire.

Une nuée de sternes au-dessus de José!

Dans le coin, on a aussi vu des grands groupes de bécasseaux variables et autres limicoles, dont des vanneaux huppés et des huîtriers-pies. Et bien sûr, des moutons, avec des agneaux tout fluffy!

Au loin, on aperçoit la belle plage de Tresta. Elle nous nargue, avec son beau sable doré, et puisqu’il fait vraiment chaud et qu’on transpire, on décide de passer y faire un tour une fois la marche finie.

On traverse de superbes prairies avec plein de fleurs, un autre joli “Boggy wonderland”!

Nos visages tout cramés mais souriants ^^

On passe aussi devant les habituelles maisons en ruine, qu’on trouve un peu partout sur les îles écossaises…

Bien entendu, on scrute aussi la mer, si jamais des orques devaient montrer le bout de leur nageoire dorsale, mais ce ne sera pas pour ce jour-là.

On passe aussi devant de drôles de structures rondes en pierre à l’allure délabrée. Il s’agit de “planticrubs”, des abris qui étaient autrefois utilisés pour faire pousser des légumes, notamment du chou kale! Eh oui, parce que le vent, dans le coin, doit sans doute souffler assez fort pour malmener les potagers…

De retour à la voiture, le thermomètre annonce 21°C, on n’en revient pas! Ni une, ni deux, on va donc à la plage de Tresta. En chemin, on passe devant une belle maison blanche avec un grand jardin rempli de gens. C’est sans doute là que se déroule l'”open house”, mais on n’y sera finalement pas allés, car à la place on a été courageux et on est allés se baigner dans la mer du Nord!

Il y a deux ou trois familles sur la plage, dont quelques enfants qui pataugent dans l’eau. Et aussi, plein de petits bécasseaux sur la plage, qui courent le long des vagues. 🙂

Trouvez le bécasseau 😉

Ça n’aura pas été super facile de rentrer dans l’eau (bien plus dur que quand je m’étais baignée dans la mer du Nord à Aberdeen), mais ça nous a fait un bien fou! Et je pense malgré tout que c’était moins glacial que quand on s’était baignés sur Skye en 2016.

Plouf!

Puis c’était déjà l’heure d’aller prendre le ferry pour retourner sur Unst, où on a encore bien profité du soleil pendant la soirée!

Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui! Je vais essayer d’être un peu plus régulière, histoire de finir un jour cette rétrospective (spoiler alert: on n’est même pas à la moitié de la rétrospective, si ça se trouve le coronavirus ne sera plus qu’un souvenir d’ici à ce que je la termine… ou peut-être pas!).
A la base, je voulais essayer d’avancer un maximum avant Pâques, car avec José on avait prévu d’aller marcher quelques jours en Bretagne pendant les vacances… Mais bon, circonstances exceptionnelles obligent, ce ne sera pas pour tout de suite, la Bretagne, et la bruyère en fleurs, et les plages et les falaises et le vent et les crêpes et le cidre… (oula, je m’emporte!)

Bref, prenez soin de vous et à bientôt! 🙂

Sheltie19#12 Unst, la suite!

Bonjour à tous, et désolée pour le manque d’originalité du titre!
Sans plus attendre, c’est parti pour la suite de notre super visite sur l’île d’Unst, tout au nord de Shetland.

Un endroit très connu sur Unst est Bobby’s bus stop. Il s’agit d’un abribus décoré, avec même des petits gâteaux et boissons à disposition et un livre d’or.

Bobby’s bus stop

Son histoire: Bobby était un enfant du coin, qui utilisait l’abribus pour ranger son vélo pendant qu’il était à l’école. Dans les années 1990, la Commune voulait l’enlever, mais Bobby a envoyé une lettre pour demander qu’il soit conservé, et ça a marché. Maintenant, il est donc même meublé et décoré, avec un thème qui change régulièrement. On a eu de la peine à trouver le thème de 2019, entre buffles et espace. D’après Wikipédia, c’est “Fake Gnus”.

On est allés marcher dans la réserve de Keen of Hamar, qui est connue pour ses rares roches serpentines et sa flore arctique.

Effectivement, ça change beaucoup du reste de Shetland, avec des pierres et des fleurs inhabituelles et un aspect un peu lunaire. De loin, on a l’impression que rien ne pousse. Mais de plus près, il y a des petites fleurs partout. On a cherché en vain la fameuse Edmonton’s chickweed, aussi appelée “mouse-ear”, qui est endémique de Keen of Hamar.

José à la recherche d’Edmonton’s chickweed

Le sol alternait entre bog et rocaille sèche (et c’est rare de trouver du sol sec, là-bas ^^), avec plein de lichens, des drôles de mousse, des fleurs violettes, jaunes, ocre et j’en passe!

On a continué notre balade le long de la côte, sous un ciel très changeant alternant entre soleil, nuages et brouillard.

On a gravi de jolies falaises avant de redescendre vers une belle baie.

Les sacs à dos empilés pour remplacer le trépied, notre pratique favorite des vacances
Vue sur une grotte

Le temps a brusquement changé: une minute on était en T-shirt, celle d’après avec K-way et bonnet, car le vent s’était levé.

Des fermes de saumons, qu’on trouve un peu partout à Shetland

On a revu quelques phoques, traversé un troupeau de vaches, puis la marche s’est terminée sur la route, avec une jolie lumière et un ciel pastel.

On mange une pomme, puis on roule jusqu’au sud-ouest de l’île, vers Westing, pour voir la vue sur l’océan, les moutons, les collines. En route, on croise un bruyant whimbrel, ou courlis corlieu.

Whimbrel en vol
Sheltie

Typiquement shetlandais: plein de petites routes se terminent directement sur une plage, avec l’impression de plonger directement dans la mer. On trouve aussi pas mal de ruines de maisons, comme sur North Uist.

Des moutons et des îles 🙂
Attention canards!

Il commençait gentiment à être tard, donc on est rentrés à Uyeasound vers 20h, pour cuisiner un délicieux couscous de légumes et se reposer.

C’était une journée bien remplie, avec deux marches, une loutre, plein de phoques, deux musées, un drakkar et plein de moutons! Encore une belle journée sur l’archipel.

Dans le prochain article de la rétrospective, on ira à Fetlar, une autre île splendide sur laquelle on a passé une journée. See ya! 🙂

Sheltie19#11 Le pays des “wick”

Hello!
Aujourd’hui, je vous raconte notre première journée entière sur Unst, le Nord du Nord, une île vraiment superbe avec plein de choses à voir et à vivre.

A Shetland, et en Ecosse en général, il y a beaucoup de noms de lieux qui finissent en “wick”: Lerwick, Sandwick, Wick, Berwick, Norwick, Haroldswick, Levenwick, Otterswick, Aywick et j’en passe! Eh bien on comprend mieux quand on sait ce que ça signifie: wick = bay. Et des baies, quand on est sur des îles, il y en a quasi dans tous les coins! C’est donc parti pour un article très “côtier”, avec des baies, des plages et bien sûr des moutons!

En ce 26 juillet 2019, on s’est réveillés dans une serre, le soleil tapant fort sur la tente… Un problème qu’on n’avait encore jamais rencontré dans les îles britanniques! On a déjeuné au soleil avant d’aller visiter Muness castle, juste à côté.

Le petit Muness castle, à gauche

Ce château en ruines date de la moitié du XVIe siècle et se visite gratuitement, sans personne: ce n’est pas fermé à clé et on trouve même des lampes-torches à disposition (mais apparemment, en hiver, c’est fermé, et il faut juste aller demander la clé au voisin!). C’était super cool de se balader dans les vieux couloirs sombres, en passant par la cave, les cuisines, la chambre du lord, etc. Le château appartenait à un lord cruel, qui a été banni de Shetland mais y est quand même revenu (très gros résumé simpliste d’une histoire pleine de péripéties). On a même croisé un fantôme, haha!

Le fantôme de Muness castle
Un puffin qui veille sur un terrain de golf

Après le château, on a fait une superbe balade côtière qui nous a menés jusqu’à Sandwick. En chemin, on a eu plein de belles surprises niveau faune et flore!

Les selkies sur leurs rochers

On se croyait seuls au monde quand, soudain, on entend de drôles de chants. Sur la rive d’en face, une trentaine de phoques gris sont entassés sur des rochers ou flottent tranquillement dans l’eau, en train de chanter des sortes de lamentations mélodieuses. Un Chant de la mer, quoi 🙂 (référence au dessin animé Song of the Sea, merveilleusement illustré). Plus on scrute les eaux, plus on repère des phoques, qui sont partout. Même des trucs qu’on avait d’abord pris pour des rochers s’avèrent être des phoques, haha.

Puis, au détour d’un virage, José repère une loutre, qui plonge aussitôt, mais qu’on retrouve juste après sur un rocher, en plein repas. Elle était énorme, sans doute un mâle. On l’observe intensément pendant deux minutes, hyper contents, avant qu’elle replonge dans l’eau, son repas fini.

Une chouette rencontre 🙂

Et puis notre balade nous mène à un merveilleux tapis d’orchidées sauvages, il y en a partout! Quelques photos ventre à terre dans l’herbe humide s’imposent!

On arrive ensuite en vue de Sandwick, la fameuse baie. Elle est magnifique, avec une eau turquoise incroyable!

On marche au milieu des pâquerettes, et ça fait splosh-splosh sous nos pieds (il y a aussi plein de sphagnum moss!). José nomme très justement le coin “Boggy Wonderland”, et on commence à chanter Boogie Wonderland en réinventant les paroles. On croise aussi les habituels fous de Bassan, skuas, sternes, goélands et Cie.

Des huîtriers-pies, pour changer

Il y a plein de sites vikings dans le coin (notamment des ruines de longhouse et d’une chapelle), et apparemment les gens continuent de trouver des artefacts en se promenant.

Ce sable blanc, cette herbe verte, cette eau bleue… Je ne m’en lasse pas!

Sauf que “Brrroualggrrrr”, rouspètent les estomacs. On fait donc demi-tour.

On ne recroise pas la loutre, en revanche on trouve plein de nouveaux phoques. On confond toujours les phoques avec des rochers, alors que c’est le contraire avec les loutres: on veut tellement en voir qu’on croit en voir partout, avant de se rendre compte qu’il s’agit en fait d’algues ou de varech qui flottent dans le courant, haha.

En retournant à la voiture, on croise trois poneys Shetland qui se reposent, dont un qui ressemble à fond à une vache Galloway ceinturée!

Une ribambelle de shelties

Affamés, on roule direction Haroldswick pour manger au Victoria’s vintage tea room, le tea room le plus au nord du UK (impossible de ne pas le savoir, c’est écrit partout! ^^). On se goinfre de soupe et de sandwiches, avec une merveilleuse vue sur la mer. Des fois, des orques viennent même dire coucou, apparemment, mais pas cette fois. Dommage, ça aurait pu permettre de combiner deux grands bonheurs de la vie: la faune sauvage et le cake! Pour le dessert, on a justement craqué pour une énorme part de gâteau Coffee & Walnut. C’était bon de chez bon, mais aussi fat de chez fat. Pour la première fois de notre vie, on n’a pas réussi à finir (ça m’a fait un coup!). ^^’

Le regard satisfait d’un humain affamé qui est enfin nourri 🙂

Il y a aussi une petite boutique dans le tea room, où on achète des cartes postales et un petit guide de marche qui est devenu l’un de nos meilleurs amis des vacances. Puis on va digérer en allant voir la plage la plus au nord du Royaume-Uni, à Skaw (“le XXXX le plus au nord du UK” est un peu un leitmotiv, dans le coin).

On voit des eiders à duvet et on se pose sur un banc, en plein coma digestif, pour admirer l’horizon et rêver de Grand Nord, tout droit au loin (très loin).

Il s’agit d’un banc très British, avec une inscription en mémoire de quelqu’un et une citation. Je l’ai mise ici car je l’ai trouvée très poétique, et en plus ça donne une idée d’à quoi ressemble le “Shetlandic”, le dialecte de l’archipel. A chaque fois que je lis ce genre de texte, je suis obligée de le faire avec l’accent, je ne peux pas m’en empêcher, et ça me fait toujours sourire. ^^

Puis le temps se couvre, la pluie arrive, et on en profite donc pour faire un marathon des activités culturelles du coin. On commence par visiter le Unst Heritage Centre, par lequel on a été agréablement surpris! Avec l’aide d’une dame bien sympathique (et patiente, haha), on a pu s’essayer au filage de la laine, avec un rouet, puis au cardage. C’est bien plus dur qu’il n’y paraît, et je pense aussi qu’on n’était pas particulièrement doués, huhu. On a aussi pu admirer de la dentelle en laine, on a appris plein de trucs sur les poneys Shetland, les phares, la vie sur Unst avant, pendant et après les guerres mondiales, le crofting, l’éducation, le service postal, etc. Bref, c’était varié et chouettement présenté. On a notamment appris que, durant WWI, les enfants de l’école ramassaient de la sphagnum moss, qui était utilisée comme antiseptique!

Puis on continue sur notre lancée et on visite le Boat Haven. Sans surprise, il y a plein de bateaux, héhé. L’expo parle de naufrages, de l’industrie de la pêche, de la construction des bateaux,… Certaines parties font un peu penser à de la propagande pour l’aquaculture, mais bon, c’est compréhensible puisque Shetland possède la dose de fermes de saumon.

Hop, on enchaîne en allant voir une longhouse viking reconstituée, super cool, avec un toit d’herbe génial comme j’aime. Juste à côté se trouve un magnifique drakkar, construit en Norvège (je crois) et qui était censé voyager jusqu’en Amérique du Nord, mais il s’est planté à Shetland et y a finalement été restauré.

On s’est pris pour des vikings pendant quelques instants, c’était marrant, haha!

Avec Whisky 😉
Vue du côté de Haroldswick

Allez, c’est déjà bien assez pour aujourd’hui, je vous laisse juste avec un petit challenge: comptez les phoques! 😉

Bye et à bientôt!

Sheltie19#10 Muckle gleði

Hello! 🙂
Jeudi, j’ai passé ma soutenance du certificat de géomatique, et je suis désormais libérée, délivrée, certifiéééée! Je ne vous dis pas le soulagement, la joie et le bonheur que ce truc soit enfin terminé. Et ça tombe bien, car l’article du jour parle également d’un moment super génial des vacances qui nous a rendus vachement heureux, avec José.
Il s’agit de notre fin d’après-midi passée à Hermaness, tout au nord de l’île d’Unst, elle-même tout au nord de Shetland.

En arrivant vers les falaises après notre traversée d’une tourbière, nous avons découvert une incroyable flopée de puffins!

Ils vaquaient à leurs occupations: faire le ménage dans le terrier, se mettre à l’abri des bonxies, pêcher plein de sandeels pour les pufflings,… Le tout dans ce cadre incroyable, avec les colonies de fous de Bassan en arrière-plan.

On a passé un super moment à les observer, assis (voire à moitié couchés ^^) dans l’herbe humide. Certains macareux venaient vraiment très près, et on s’est même fait arroser de terre par un puffin qui creusait dans son terrier et projetait de la boue un peu partout, haha.

José en plein photoshoot avec un puffin coopératif

Franchement, c’est impossible de se lasser de les regarder. Ils sont juste tellement attachants, avec leurs mimiques et leur ventre tout boueux!

Un puffin qui s’aventure vers nos sacs
Supervision des travaux d’entretien du terrier

On a rencontré un couple d’Allemands très sympas, qui a proposé de nous prendre en photo. Ils logeaient sur le Mainland et étaient venus sur Unst seulement pour la journée, mais ils étaient déjà en train de dire qu’ils allaient devoir revenir, car c’était trop bien. Ils devaient partir pour choper leur ferry, mais on sentait bien qu’ils seraient volontiers restés quelques heures de plus avec les puffins de Hermaness.

Chaque point blanc est un fou de Bassan, ou du guano de fou de Bassan ^^

On a longé la côte en direction du point le plus septentrional de l’île, en marchant au milieu des moutons et des puffins.

Il y avait même encore quelques agneaux tout fluffy!

Brouter avec cette vue, c’est quand même super classe…

Le vent soufflait, on profitait des doux rayons du soleil, avec une belle lumière dorée et rasante illuminant ce petit coin de bout du monde. C’était vraiment magique. D’où le titre de cet article: Muckle gleði. Muckle signifie “grand” en Old Norse (on voyait ce mot partout, de la toponymie locale aux menus des fish & chips), tandis que gleði veut dire “joie, bonheur, gladness” (d’après mes quelques recherches Google). Bref, c’était le gros bonheur. 🙂

A un endroit, on a vu un immense groupe de puffins dans l’herbe. Et le sentier passait pile au milieu! Certains ont pris la poudre d’escampette en nous voyant arriver, mais on a quand même pu les voir de vraiment près. Et c’est trop drôle de voir les puffins “courir”, c’est très caractéristique, un peu comme les kiwis.

Attroupement à côté du chemin
J’adore cette photo 🙂 Et l’herbe est vraiment fluo, ce n’est pas juste un effet de la balance des blancs!

Et soudain, nous y voilà: on aperçoit Muckle Flugga. Il s’agit du rocher le plus au nord du Royaume-Uni, juste après Out Stack. Il était habité jusqu’en 1995, année où le phare a finalement été automatisé.

D’après l’intarissable source de connaissance et fun facts qu’est Wikipédia, le nom Muckle Flugga signifie “large steep-sided island” (ceux qui ont suivi reconnaîtront le mot Muckle) en Old Norse. D’après le foklore local, ce petit groupe de rochers aurait été formé par deux géants, Herma et Saxa, qui étaient tous deux amoureux de la même sirène. Ils se sont battus pour elle en se lançant des cailloux, et l’un d’eux est devenu Muckle Flugga. J’adore ce genre d’histoires, comme pour la Chaussée des Géants en Irlande. Ça me rappelle aussi tout plein de légendes maories découvertes en Nouvelle-Zélande, où les volcans et les lacs proviennent pour la plupart des émotions de dieux et déesses.

Après avoir atteint le point le plus au nord possible, nous avons gentiment fait demi-tour. Notamment parce qu’on commençait à avoir un peu faim, haha (eh oui, même si on ne dirait pas vu toute la lumière, il était déjà assez tard).

A un moment, j’ai senti comme des giclures dans mon dos, un peu comme si j’avais marché sans faire exprès dans une immense flaque d’eau. Si seulement. Eh non, je me suis en réalité fait bombarder par un skua, dont la fiente a bien ricoché sur mon sac à dos et mon pantalon, histoire de salir une surface maximale. ^^ C’était un peu la journée fiente d’oiseaux, puisqu’en rentrant à l’auberge, on a trouvé une méga fiente (sûrement un goéland) sur la toile de tente. On va dire que c’est le risque, surtout quand on choisit une destination exprès pour sa faune aviaire, haha.

Retour au parking, où les moutons ont mal compris le panneau “keep clear”

Et voilà, c’est fini pour aujourd’hui! A bientôt pour la suite des aventures shetlandaises! 😉

Bye! 🙂