Madeira19#6 Côtes et cols

Bom dia!
Voici le dernier article programmé avant le départ pour les îles Shetland: si tout va bien, nous serons de retour demain. En attendant, la rétrospective madérienne continue! Encore quelques articles avec plein de photos, et ce sera bientôt terminé. 😉

Après avoir fait plus de 50 km à pied en deux jours, on avait pas mal de courbatures et quelques douleurs (nos genoux, toujours nos genoux…), donc on s’est octroyé une journée plus tranquille. A notre réveil, il pleuvait beaucoup, donc on a un peu prolongé notre nuit avant de plier bagage et quitter Solar da Bica. Le personnel de l’agro-tourisme était vraiment super sympa durant tout notre séjour, et on a reçu un petit pot de leur délicieuse confiture de tomate à l’heure du départ. On a roulé à peine 5 minutes avant de s’arrêter pour visiter les grottes volcaniques de São Vicente, qu’on a adorées!

Les grottes volcaniques de São Vicente (photo natel José)

Ces grottes ont été formées par des éruptions volcaniques vieilles de 400’000 à 800’000 ans. Il y a plein de tunnels, les murs sont formés de scories, des gouttes de lave solidifiée pendent du plafond, et de l’eau dégouline de partout! Il y a notamment un lac souterrain dans lequel un vigneron local fait stocker son vin, pour voir si la température constante toute l’année influence le goût. Devant chaque spot lumineux, il y a aussi plein de petites fougères, qui ont voyagé clandestinement sur les visiteurs sous forme de spores avant de s’établir dans ces grottes à l’humidité idéale.

La visite était très chouette, en portugais puis en anglais, et j’étais trop fière de quasi tout piger du premier coup: notre guide articulait tellement bien! Et quand j’avais loupé des trucs en portugais, il y avait l’anglais juste après pour compléter, héhé. A la fin de la visite de la grotte, on est allés voir le centre de volcanologie, plutôt bien fait, et où on a entendu parler de superbes formations géologiques dans tout l’archipel de Madère (c’est malin, ça nous a donné envie d’aller à Porto Santo, alors qu’on s’était dit qu’on pouvait écarter cette île de notre itinéraire sans regret ^^).

Une fois cette chouette visite terminée, il est déjà midi et on s’élance sur la route côtière direction Porto Moniz. En chemin, on s’arrête pour regarder la vue et faire quelques pas sur d’anciennes routes désormais fermées — maintenant, il y a des voies rapides avec des tunnels partout. Les paysages côtiers sont grandioses depuis ces petites routes, mais on comprend qu’elles aient été fermées. Ça devait demander un entretien fou, il y avait partout des traces de chutes de pierres. Sur un de ces vieux tronçons, on a même trouvé une cascade qui se terminait en plein milieu de la route! Parfois, c’était carrément des pans entiers de route qui s’étaient effondrés dans l’océan.

Des plantes trop cool poussant sur une falaise

On s’est arrêtés un petit moment dans le joli village de Seixal, pour admirer une cascade se jetant dans l’océan. On a aussi vu des apprentis surfeurs s’entraîner sur la plage de sable noir, ils géraient!

De manière générale, la côte nord de l’île est tellement belle qu’on s’extasiait tout le temps. Des cascades, des falaises, des promontoires rocheux au milieu de l’océan… C’était absolument grandiose.

Arrivés à Porto Moniz, on emprunte une route pour quitter la côte et monter jusqu’au plateau de Paúl da Serra.

En un instant, les paysages sont complètement différents. On se retrouve au milieu des genêts en fleur, avec des vaches qui paissent tranquillement sur la bas-côté.

Les petites bornes le long de la route ont d’ailleurs été réquisitionnées par les vaches comme accessoires de grattage! 😉

On a roulé à peine quelques kilomètres, mais l’océan semble déjà bien loin et bien bas.

Et soudain, le brouillard, sorti de nulle part. Pendant un bon moment, on ne voyait pas à cinq mètres, c’était impressionnant. On est repassés dans le coin plus tard durant le voyage, et c’est vraiment le territoire de la brume. Le temps change super vite et on se retrouve soudainement plongés dans les nuages.

On redescend ensuite par le col d’Encumeada, d’où la vue sur les montagnes est grandiose.

On descend ensuite vers Câmara de Lobos, un village dont le nom signifie “chambre des loups”. Les premiers explorateurs l’ont appelé ainsi car, à leur arrivée, il y avait plein de phoques moines, ou “loups de mer”. De nos jours, malheureusement, on n’en trouve plus aucun sur l’île de Madère. Il en reste une petite trentaine dans les Ilhas Desertas, et moins de 600 sur la planète entière…

On a mangé à Câmara de Lobos (il était 15h, on était affamés) et on a flâné dans les ruelles pavées. On est tombés sur un groupe de filles de tout âge avec des longues jupes blanches, en pleine répétition de danse folklorique. D’après José, elles s’entraînaient pour la venue proche de la télévision portugaise, qui fait le tour du pays et filme les fêtes de villages.

Puis on a repris un peu de hauteur, direction Cabo Girão, une falaise de plus de 560 mètres de haut avec un fameux point de vue: une plateforme avec un plancher de verre qui permet de voir des cultures situées au pied de la falaise, juste au bord d’une plage de galets.

La vue était effectivement incroyable. Comme c’est beau, l’océan!

Puis on a repris la voiture et on a roulé jusqu’à notre point de chute pour les trois prochaines nuits: l’adorable village de Jardim do Mar. Rien que le nom fait rêver, je trouve.

Notre petit hôtel est super chouette, on a même un immense balcon, et il y a une piscine bien fraîche pour faire trempette — car il y a peu d’endroits pour se baigner dans l’océan, à cause de la force des vagues.

Le village est adorable: un labyrinthe de petites ruelles pavées, des maisons avec des cours remplies de plantes, des murs de pierre et des chats qui dorment un peu n’importe où. Ça m’a fait penser à Godojos, le village d’origine de ma grand-mère, en Espagne, mais en meilleur état.

On s’est joyeusement perdus dans le dédale des rues avant d’atteindre la promenade du bord de mer. Comme souvent à Madère, il n’y a pas de plage mais d’énormes plots de béton pour protéger la côte de l’action des vagues. La vue sur les falaises proches n’en était pas moins magnifique, surtout dans la lumière du soir!

Le village est de plus entièrement piéton, et super calme le soir. Et il y a un lieu incontournable, Joe’s bar, un restaurant avec une terrasse magnifique dans une petite cour fleurie, avec des palmiers qui poussent dans tous les coins et même un étang peuplé de grenouilles. L’endroit parfait pour boire une jus d’orange frais et manger un Bolo do caco à l’ail (le pain de Madère, fait avec de la farine de blé et de la patate douce).

Le premier soir, on a mangé au resto de l’hôtel, qui offre un beau panorama sur l’océan. A un moment, on a cru voir un dauphin. Tout excitée, je cours chercher les jumelles dans la chambre et je reviens, pour découvrir que c’était… un caillou. Haha. Pour les dauphins, on a dû patienter encore un peu, mais pas longtemps… *To be continued*

La suite un de ces quatre! Tchao! 🙂

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