Sheltie19#17 Mousa

Bonjour tout le monde! 🙂
En cette période de confinement, où j’ai parfois un peu l’impression de tourner en rond et que les jours se ressemblent parfois un peu tous, me replonger dans les photos des vacances et le carnet de voyage me fait super plaisir. Je me suis aussi remise à dessiner, un autre moyen de s’évader et de laisser parler l’imagination — je partagerai sûrement quelques dessins ici un de ces quatre, et en attendant, certains sont sur Instagram, sous julie.ulva2!

Bref, aujourd’hui dans la rétrospective shetlandaise, retour dans le sud de Mainland pour une super chouette journée combinant nature et archéologie (un peu le leitmotiv des vacances, me direz-vous!).

Nous avons commencé la journée tout tranquillement, en dormant un peu plus longtemps histoire de nous remettre de notre longue journée de la veille, puis nous sommes allés à Sandwick, un port tout proche de Levenwick.

Notre visite du jour: l’île de Mousa! Une excursion que je me réjouissais de faire depuis vraiment longtemps! Nous étions un peu en avance, donc nous avons marché le long de la côté à Sandwick et visité une expo locale, ainsi qu’observé des eiders à duvet et des phoques gris, en attendant le départ de notre bateau, le Mousa boat.

Des cormorans

A 11h30, on a pu embarquer, avec une flopée d’autres touristes enthousiastes. L’équipage était hyper sympa, et la traversée très courte. En 10 minutes, nous voilà sur l’île de Mousa, inhabitée depuis 1850. On décide de participer à une marche guidée par une locale, une fille très sympa qui venait de finir ses études sur le mainland écossais et qui revenait vivre à Shetland pour être prof de biologie et chimie. Au début, on n’a pas appris grand-chose, car il faut dire qu’on commence gentiment à s’y connaître en faune locale et en archéologie préhistorique shetlandaise. Mais on n’a quand même pas regretté! Notre guide nous a notamment montré de superbes “mud cracks” fossilisées qu’on n’aurait jamais repérées tout seuls.

Du grès avec des “fissures de boue” fossilisées

On en a aussi beaucoup appris sur l’histoire de l’île. Notre guide nous a raconté l’histoire de deux importants naufrages, dont un en 1941, avec un navire de guerre dont il reste encore un bout d’épave rouillée.

Elle nous a parlé du petit phare, allumé en 1951 seulement, ainsi que des propriétaires de l’île, de la contrebande qui y avait lieu, des derniers habitants… C’était très instructif! Au fait, le nom de l’île signifie “mossy island”, mais j’avoue qu’on a pas remarqué particulièrement plus de mousse qu’ailleurs à Shetland. On était dans l’archipel pendant une période très sèche, et notre guide nous a appris que d’ordinaire, le sol est complètement détrempé et que le sentier ressemble davantage à un champ de boue.

Côté faune sauvage, on a vu, entre autres, des Great skuas, des macareux (en mer), des sternes arctiques, des phoques gris et communs, des cormorans, des fous de Bassan, des plongeons catmarins avec des jeunes, plein, plein, plein de guillemots à miroir et des goélands marins (great black-backed gulls). On a appris que ces derniers aiment traîner près des colonies de cormorans afin de récupérer leurs pelotes de réjection! Et c’est vrai que sur chaque rocher couvert de cormorans, on a toujours trouvé un goéland!

On aussi vu deux oiseaux non identifiés (cf. ci-dessous). On a passé la soirée au camping entourés d’autres campeurs, chacun en train de feuilleter son guide ornitho, mais on n’est pas arrivés à des conclusions satisfaisantes. Il faut dire que les deux individus étaient loin, et que les photos ne sont pas des plus nettes. Voici quand même les deux meilleures si jamais vous avez des idées (sinon, il faut que je me rappelle de poster les photos sur le groupe Facebook “Shetland birds and wildlife”). Pour l’oiseau de droite, je penche pour un guillemot à miroir juvénile.

Un groupe de phoques
Great skua
Un phoque gris
Des plongeons catmarins au loin

L’une des maisons en ruines de l’île, appelée “The Haa”, appartenait apparemment à James Pyper, un marchand ayant acheté l’île en 1783 pour venir y habiter avec sa femme. Cette dernière était alcoolique, et l’idée de son mari était que vivre dans ce lieu isolé l’empêcherait de picoler. Mais pas de bol, la femme aurait découvert que des contrebandiers utilisaient l’île pour amener illégalement de l’alcool dans l’archipel et elle se serait associée à leur business — pas le top pour oublier la boisson! ^^

A droite, The Haa. A gauche, la raison pour laquelle l’île est si visitée…

Après avoir longé la côte nord-est de l’île, on bifurque pour aller voir LA raison pour laquelle tant de gens visitent Mousa: son broch. Vieux de 2300 ans, ce broch mesure 13 mètres de haut et est le mieux conservé d’Ecosse.

Vue sur le broch

Alors que la plupart des autres brochs (dont le voisin de Mousa, situé juste en face sur le Mainland) ne sont plus que des ruines, celui de Mousa est encore très bien préservé. Ce qui l’a sauvé, c’est la quantité de pierres sur l’île. Il y en a tellement que les différentes générations d’habitants n’ont pas eu besoin de récupérer les pierres d’anciens bâtiments pour construire leurs propres habitations, ce qui n’était pas le cas dans le reste de l’archipel, où les bonnes pierres sont assez rares.

Je suis toujours épatée en pensant au fait qu’il y a plus de 2000 ans, des peuples ont réussi à bâtir de tels édifices, avec quasi rien.

Le plus fou, c’est que Mousa broch est en si bon état qu’on peut encore en gravir les escaliers pour atteindre le sommet de la tour!

Encore plus fou: le broch est un haut-lieu de nidification pour le plus petit oiseau marin du Royaume-Uni, l’océanite tempête (storm petrel en anglais et alamootie en shetlandais). L’île de Mousa représente la plus importante colonie de storm petrels du pays, avec 40% de la population nationale (l’île est d’ailleurs une réserve du RSPB d’importance européenne). Ces minuscules oiseaux nichent notamment dans les vieux murs de pierre sèche, et le broch possède quantité d’interstices parfaits pour leur nidification. En montant les escaliers, on a entendu des petits cris stridents… et là, dans un creux du mur bordant l’escalier, on a vu un strom petrel et son oeuf! Wahou, c’était tellement chou! Je savais que c’était petit, mais pas à ce point-là. C’était vraiment minuscule. Bref, on était hyper contents d’en avoir vu un, on ne s’y attendait pas.

Au début de l’été, le Mousa boat fait exprès des visites nocturnes, qui permettent de voir les océanites revenir à leur nid. Ça doit être magique! Malheureusement, lors de notre venue, c’était déjà trop tard dans la saison.

Depuis le sommet du broch, on a une super jolie vue sur l’île et le Sound of Mousa. Mais ce que je préfère, ça reste les épaisses couches de lichen sur les vieilles pierres. 🙂

Au rez-de-chaussée du broch, on trouve également une pierre avec un magnifique fossile de coquillage:

Et les alentours regorgent de guillemots à miroir. Il y en a même qui nichent dans le mur du broch, à l’extérieur!

Guillemots à miroir nichant sur le mur extérieur du broch

Je crois que ce sont mes oiseaux préférés de ce voyage. Ils sont si beaux, si caractéristiques, avec leurs superbes pattes rouges et leur taches blanches.

Photo prise par José avec le téléobjectif

En chemin pour retourner vers l’embarcadère, on passe devant un fameux banc construit avec du bois flotté trouvé sur l’île et qui marque le passage à 60° de latitude nord. Durant le séjour, on a bien remarqué que les Shetlandais avaient l’air hyper fiers de leur latitude. La limite est notamment marquée sur la route principale et c’est aussi le nom d’une bière de la brasserie de Lerwick.

En attendant les quelques minutes avant l’embarquement pour la traversée du retour, on a admiré le travail des bergers qui venaient tondre leurs moutons. Eh oui, car même si l’île est inhabitée du point de vue humain, il y a tout de même des moutons qui y paissent, en accord avec le statut de réserve RSPB.

D’ailleurs, vu que c’était le jour de la tonte, tout le monde a dû visiter l’île dans le sens inverse par rapport à d’habitude, pour ne pas gêner les bergers qui rassemblaient leur troupeau.

Et puis hop, retour sur le Mousa boat! Plutôt que de retourner direct à Sandwick, le capitaine a longé le sud-ouest de l’île pour qu’on puisse voir encore une fois le broch.

Parfois, des orques sont observées dans le Sound of Mousa, ainsi que des dauphins. Ce n’était pas le cas ce jour-là, mais on a tout de même vu un marsouin, notre premier des vacances! Et puis c’est toujours un plaisir de voguer sur l’eau, avec le vent dans les cheveux et le goût de la mer sur les lèvres. 🙂

De retour à Sandwick, le ciel est bien couvert et on sent nos muscles après le kayak de la veille, donc on décide de passer une après-midi tranquille à Lerwick. On a acheté des timbres à La Poste, bu un délicieux chocolat chaud au Peerie shop & café, puis on est allés au Mareel, le centre culturel/studio d’enregistrement/théâtre/bar/école d’arts/cinéma, afin de voir “The Lion King” (2019), la nouvelle version. Je ne pensais à la base pas du tout aller voir ce film au cinéma, mais finalement on a été assez épatés par la qualité visuelle du film — même que ça fait tellement réaliste que c’est très bizarre de voir des lions parler… Le plus drôle, c’était surtout l’ambiance: forcément, puisque tout le monde connaît l’histoire, le public anticipait les moments clés et les enfants dans la salle étaient tout excités! On a d’ailleurs pu entendre des vrais Shetlandais nous parler de leurs “bairns”, huhu.

Voilà, c’est fini pour aujourd’hui! A jeudi pour le prochain article de la rétrospective shetlandaise! 😉

Sheltie19#16 Paddling from cave to cave

Salut tout le monde!
Après nos superbes journées dans les îles du Nord, nous sommes retournés sur Mainland pour une raison bien précise (sinon, on serait encore sûrement sur Unst ou Yell ^^’): une journée de kayak de mer!

C’est à peu près le seul truc qu’on avait réservé avant de partir et qu’on avait vraiment, vraiment, vraiment, vraiment envie de faire. Mais on avait été prévenus qu’en raison de la météo, les sorties n’ont pas toujours lieu, et qu’il valait donc mieux réserver sa journée de kayak au début de vacances, comme ça ça laisse davantage d’options pour repousser.

Mais comme bien souvent, on a eu un bol de ouf et des conditions tout à fait ok pour faire du kayak — avec tout de même un petit peu vent, histoire de crever un peu plus les bras, huhu. Même que pour une raison qui nous échappe, avec José on a eu des courbatures… aux cuisses! Oui, pour nous aussi, c’est un grand mystère… Enfin, on pense qu’on a réglé les cales pour les pieds un peu trop loin pour nos courtes jambes, ce qui faisait qu’on devait contracter un peu les cuisses.

Bref, assez parlé de nos cuisses, voici tout un tas de photos pleines de gouttes d’eau et à l’horizon tordu, prises avec le petit Lumix aquatique!

On s’est passé l’appareil photo plusieurs fois, donc il y a des photos prises par José, d’autres par moi, et même quelques unes prises par nos guides avec leur propre appareil.

Je rêvais de refaire du kayak de mer depuis cette soirée magique à Stewart Island lors de mon voyage en NZ (en 2014… ça date! Mais vu que le kayak de mer, en Suisse, c’est pas hyper courant, on a depuis plutôt fait du kayak sur rivière… ^^) et je n’ai pas été déçue! C’était à nouveau une superbe expérience, bien que très différente!

Le leitmotiv de la journée, c’était sans aucun doute les grottes! On en a visité tellement, c’était incroyable! L’obscurité, l’écho de gouttes tombant du plafond, les manoeuvres pour faire demi-tour,… Elles avaient toutes des atmosphères différentes. Certaines avaient des puits de lumière splendides, dans d’autres il faisait nuit noire… Il y en avait une qui ressemblait à une cathédrale tellement elle était grande, avec un plafond si haut! On se laissait bercer par la houle en s’imprégnant de l’ambiance… L’acoustique était magique, c’était un bel endroit pour entonner un chant de la mer (et là encore, ça m’a du coup rappelé la NZ, avec un guide qui chantait dans les grottes de Waitomo). Dans une autre grotte, ça sentait le guano à plein nez, et on ne s’est pas attardés, haha.

On s’est aussi faufilés dans d’étroits passages rocheux et j’étais fière de certaines de mes manoeuvres… De manière générale, on était contents de notre aisance (je suis clairement plus à l’aise en kayak qu’en voiture, haha). Pour choisir quel kayak nous donner avant le départ, Angus, notre guide, nous a demandé si on préférait avoir un kayak maniable et rapide ou un lent et chiant. Je me disais que ça sentait la trick question… Je lui ai du coup demandé quel était le piège avec les rapides et, sans surprise, “bah on chavire plus vite aussi”. Haha. ^^ Il nous a ensuite demandé si on faisait du ski et nous a du coup donné les kayaks légers et maniables, en disant que “niveau équilibre, c’est pareil”. Eh bien on n’a pas regretté, ils étaient vraiment hyper maniables et on n’a même pas chaviré! (Même si je pense que l’expérience en stand-up paddle a aidé aussi, sans doute un peu plus que le ski.)

Durant toute la sortie, on était entourés de guillemots à miroir, mes préférés! On en a vu de près, ils étaient peu farouches. C’est d’ailleurs la première fois qu’on a remarqué à quel point leurs pattes sont rouge vif. On a aussi vu la dose de cormorans et de sternes, d’occasionnels fous de Bassan et fulmars, des Great et Arctic skuas, et bien plus (on a même vu un papillon, ha!).

Black guillemot
Celtic paddle, huhu

On s’est faufilé entre des rochers, on a longé des falaises, on est passés sous des arches en pierre et dans des tunnels et couloirs étroits… On a eu droit à du soleil, des nuages, du vent, du calme, c’était chouette (et varié!).

Au loin, on a aussi repéré plein de lieux connus pour leurs formations géologiques, avec les Drongs de Hillswick, Esha Ness et même Papa Stour. Ça nous a donné encore plus envie d’aller les voir durant le reste du séjour (même que c’était bien sûr déjà prévu!).

Dans ce défilé, on est passés près d’un nid de cormorans, avec des jeunes aux cordes vocales déjà bien développées!

A midi, on a mangé sur une plage de galets dans une petite crique. Il y avait plein de forkytails, soit des perce-oreilles, qui se déplaçaient hyper rapidement sur les rochers.
C’était tellement chouette de se retrouver dans des endroits inaccessibles depuis la terre ferme. C’est comme si tout un monde s’offrait à nous. D’ailleurs, durant le reste des vacances, on ne regardait plus du tout la côte de la même façon! A chaque fois qu’on voyait une grotte marine, on se demandait à quoi elle ressemblait, si elle menait quelque part, etc.

Pendant une partie de la journée, José a eu un passager clandestin: un oursin qu’Angus a pêché dans l’eau et lui a filé. On se l’est passé de mains en mains, à l’admirer, puis Angus a demandé si quelqu’un voulait le garder pour le manger le soir. Personne ne s’est manifesté, donc plouf, retour à l’océan.

On a pu voir aussi plein de méduses, d’algues et de varech. Par endroits, l’eau était tellement claire, surtout dans les coins calmes abrités du vent et dans les grottes.

On était 8 participants lors de ces 5h30 à pagayer dans l’océan, dont un très sympathique couple retraité habitant le Yorkshire et qui était venu avec ses propres kayaks. En tout, nous étions donc 10, en comptant Angus, le big boss à l’accent à couper au couteau, et Rosalind, une de ses filles, super sympa. On a réservé cette excursion chez Sea Kayak Shetland (en même temps, on n’a pas trouvé d’autres entreprises du genre) et même si l’organisation était un peu chaotique (comprenez: rdv à 9h, départ en kayak à 11h20… mais avec tout de même 1h de trajet entre deux), c’était très, très chouette. Il s’agit d’un business entièrement familial, avec la femme, Wendy, qui s’occupe des réservations et de l’accueil, et Angus et les deux filles qui accompagnent les sorties en mer. Rosalind et Angus étaient vraiment cool, même si, concernant ce dernier, j’ai rarement eu autant de peine à comprendre quelqu’un — mais il faut dire que le bruit du vent n’aidait pas. ^^

Bon, et bien sûr, je n’ai pas encore parlé… des phoques! Car il y en avait, et beaucoup! Certains étaient surpris de nous voir et quittaient leurs rochers pour se réfugier sous l’eau, d’autres au contraire s’approchaient pour venir nous voir. A un moment, sur la suggestion d’Angus, on s’est tous mis côte à côte pour former un radeau. Le but? Intriguer les phoques, qui sont justement venus plus près. Pop, pop, pop! Plein de petites têtes apparaissaient à la surface, on baignait vraiment dans une ambiance “Song of the Sea” (pour ceux qui ne connaissent pas la référence, vous pouvez aller lire cet article). 🙂

Bien sûr, ça ne rend absolument rien en photo, car ils semblent peu nombreux et loin, mais j’en ai quand même mis une.

Ces petites taches noires sont des phoques. 😉

A un moment dans l’après-midi, on a fait une seconde escale à terre pour se dégourdir les jambes. Avec José, on a grimpouillé sur la petite colline pour voir la vue… et surtout pour fuir les midges, qui nous ont attaqués sitôt débarqués! A vrai dire, ils ont même continué à nous suivre une fois à nouveau à l’eau, c’était fou. Maintenant que j’y repense, des midges m’avaient aussi attaquée durant les 5 minutes de kayak que j’avais fait sur la rivière Don, à Aberdeen… C’est peut-être moi qui les attire! ^^

Mais bon, malgré les midges, ça faisait du bien de déplier les gambettes. En plus, on a vu des oies cendrées (et des moutons, comme d’hab. Peut-être que je devrais préciser les fois où on n’a pas vu de moutons, ce serait plus rapide, haha).

La colline aux midges

Et puis on a gentiment pagayé jusqu’au point de départ, après 15.3 km de kayak (d’après la montre de José). On retrouve des habits secs et mon Nikon (manière subtile d’annoncer que les photos qui suivent viennent de mon véritable appareil photo ^^), puis on dit au revoir à toute l’équipe avec qui on a passé cette superbe journée! Si un jour j’habite sur une côte, c’est sûr, je m’achète un kayak!

Nos fidèles destriers 🙂

On a fait quelques arrêts sur le trajet du retour, tellement les paysages étaient beaux! On a aussi vu une annonce sur Facebook comme quoi un immense groupe de dauphins de Risso avait été aperçu pas loin. C’était sur le chemin, donc on y est allés, mais tout était recouvert d’un épais brouillard et on n’a rien vu, donc on a décidé d’aller à Lerwick faire quelques courses.

En route, on s’est quand même encore arrêtés pour quelques photos, notamment au panneau “Attention loutre!” qui se trouve à Mavis Grind, à la frontière de la région Northmavine.

De retour au camping de Levenwick, on a pris une bonne douche chaude, mangé des restes de chili de la veille et fini en beauté avec des fraises, du Thistly Cross cider et une partie de cartes!

Et voilà, à bientôt pour la suite de la rétrospective shetlandaise, et d’ici là portez-vous bien!

Sheltie19#15 Yell

Hello à tous!
Aujourd’hui, je vais vous raconter une journée vraiment super chouette (j’ai l’impression de souvent commencer mes articles shetlandais comme ça, mais il faut dire que c’était des vacances vraiment hyper cool ^^).

On a à nouveau commencé notre journée sous le soleil, pour prendre notre dernier petit-déj dans le jardin de l’auberge d’Unst. Puis on plie la tente et on file à Belmont, au terminal du ferry. On a un peu de temps, alors que je m’amuse à photographier de jolies algues, l’eau est tellement claire! Soudain, j’entends un gros “hiiisssssssss”, comme un chat qui me souffle dessus. Eh bien c’était une loutre qui me soufflait dessus et qui n’était visiblement pas contente de me voir! Elle est sortie de sa cachette entre les rochers de la jetée, elle a nagé quelques mètres, entendu que j’étais toujours là, puis elle a plongé et disparu. Mais je l’ai revue plusieurs fois avant qu’on embarque sur le ferry. Il faut dire que les terminaux sont des endroits connus pour voir des loutres, car celles-ci y sont souvent habituées à la présence d’humains et donc moins farouches…

L’eau était tellement claire, je l’ai vraiment bien vu nager sous l’eau, avec une telle élégance! Et les pattes arrières sont vraiment trop cool. ^^

Puis on a pris le ferry pour une courte traversée à destination de Yell. Vers le terminal, à Gutcher, on voit nos premières vaches Highland de l’archipel.

Des vaches Highland bien loin des Highlands

On a toute la journée pour passer du temps sur Yell avant de retourner sur Mainland, et on décide un peu au pif d’aller voir une plage toute proche: Breckon Sands.

Jackpot: c’est le paradis! La plage est déserte du point de vue humain, en revanche il y a plein d’oiseaux: des sternes arctiques, des mouettes rieuses, des gravelots, des bécasseaux, des goélands, des cormorans et même des kittiwakes.

L’eau est tellement belle, le sable si blanc. C’est calme, paisible et vraiment beau.

On passe un bon moment sur la plage. On prend quelques photos, on regarde le va-et-vient des vagues, qui nous hypnotise, ainsi que les allers-retours des oiseaux. On suit des yeux les traces de pattes dans le sable. On regarde l’horizon. Il y a tellement d’espace! Et toujours le bruit des vagues, incessant, calmant…

Bon, vous l’aurez compris, on a adoré cet endroit et ce moment, pleins de sérénité.

On était en train d’hésiter grandement: se baigner, ou ne pas se baigner, that is the question! Finalement, on décide de dire au revoir à la plage, car il y a une marche dans le sud de l’île qu’on a aussi envie de faire. Et bien nous en a pris, car en remontant à la voiture, on a croisé au moins trois familles avec une tonne d’enfants qui descendaient avec plein d’affaires pour passer la journée à la plage. Un bon timing, donc. 😉

On commence par traverser l’île dans sa longueur par la route principale. Il y a plein de belles maisons sur les collines qui donnent envie de s’y installer. Tout autour de nous, plein de tourbe, dont des petits tas qui sèchent au soleil. On croise aussi des Minions peints sur des hangars et même un jeune mouton suicidaire qu’on a évité de justesse!

On a ensuite emprunté des petites routes pour remonter jusqu’à Mid Yell. En chemin, on profite de superbes vues et on traverse des lieux aux noms trop cool: Gloup, Otterswick, Houlland, Fladdabister,…

On a mangé des burgers au LJ’s diner de Mid Yell avant de prendre encore une autre petite route pour descendre jusqu’à Burravoe, départ de notre marche du jour. Il y a un chouette petit port avec un camping communautaire à seulement 4£ la nuit (dommage qu’on n’en ait pas connu l’existence plus tôt! Lors du prochain voyage, on s’y arrêtera!). On discute quelques instants avec un usager du camping, qui nous conseille de continuer à voyager sans nous embêter à dégoter un travail fixe. ^^

L’infrastructure du camping 🙂

On part ensuite faire le tour de Heoga Ness. Phoque gris, moutons, ruines d’église, eau bleu scintillante, bateau de pêcheur, bog avec plein de sphaigne… C’est bien chouette. 🙂

On rencontre aussi une sterne sur la défensive qui a essayé de me plonger dessus, et heureusement d’autres animaux plus indifférents quant à notre présence: huîtrier-pie, gravelots, corneilles mantelées,…

Un paradis de mousses et couleurs 🙂

Et là, au loin, j’aperçois une loutre en plein repas! La deuxième de la journée 😉

Trouvez la loutre! 😉

On a vraiment bien pu l’observer avec les jumelles, puis un bateau est arrivé tout près et elle a filé dans l’eau. On a revu sa tête à la surface de l’eau une ou deux fois, puis on l’a perdue.

On a fini la marche en grimpant jusqu’à Ladies Hol, une petite falaise où nichent, d’après notre guide de marche, des guillemots, razorbills et puffins. On n’a vu que des fulmars, cormorans et un grand corbeau. Mais quel spectacle! Les fulmars volaient tout proches de nous, c’était magnifique!

Avec ce superbe ballet aérien offert par les fulmars, difficile de prendre une photo de paysage sans photobomb aviaire… Du coup, on a plutôt essayé de prendre des photos de fulmars 😉

Avec José, on aime beaucoup les fulmars. Ils semblent nous accompagner un peu partout, ne nous crient pas dessus, volent comme leurs cousins les shearwaters (appelés puffins en français, histoire de compliquer le schmilblick) et ressemblent à de petits albatros. Bon, plus tard durant le voyage, on a quand même appris que les fulmars, appelés maalie en shetlandais, crachent sur leurs ennemis. Il s’agit de “defensive vomiting”. Littéralement, ils projettent une huile absolument dégueu produite dans leur estomac, qui apparemment est tellement grasse que ça ne sert à rien d’essayer de laver ses habits. Après avoir appris ça, on faisait un peu gaffe en les voyant passer, mais heureusement on ne s’est pas fait vomir dessus. ^^ Je pense qu’il faut vraiment aller les embêter vers leur nid pour qu’ils se révoltent.

Puis on a gentiment terminé notre marche, récupéré la voiture, embarqué dans un ferry plein à craquer direction Mainland, et conduit jusqu’à Lerwick, admirant un superbe fjord et quelques lochs en chemin.

Dans la capitale, on retire du cash, fait quelques course et… on assiste à la mort d’un pigeon, terrassé par un chat domestique au milieu de la route. Quelle agilité! Le pigeon faisait énorme dans la gueule du chat. On retourne ensuite à Levenwick, notre premier camping shetlandais, car c’est le mieux situé pour nos activités des prochains jours…

Les midges sont de sortie mais on a quand même réussi à sortir vivants du plantage de tente et de la préparation du repas, avant de se réfugier dans la salle commune pour manger. On a retrouvé Tony, l’Anglais pour ainsi dire résident à long terme du camping, et on a rencontré Steve et Saana, un couple très sympa qui bosse à l’Université de St Andrews et qui s’intéresse notamment à la prédation des orques sur les phoques communs! Comme plein d’autres personnes, on n’a pas arrêté de les revoir dans d’autres coins de l’archipel pendant le reste des vacances!

Et voilà, nous étions déjà de retour à Levenwick, dans le sud de Mainland, mais pour une raison bien précise… (teaser pour le prochain article 😉 )!
On n’aura finalement passé que trois jours dans les îles du Nord, mais quelles journées magnifiques (surtout qu’on a eu un bol de chameau avec la météo!)! On aurait facilement pu y rester trois semaines — voire “forever!”, comme l’a si bien dit le concierge hyper sympa de l’auberge à Uyeasound.

A jeudi pour le prochain article (eh oui, j’ai tellement bien travaillé durant ce week-end de Pâques que j’ai pu programmé des articles à l’avance!)! 🙂
Bye!

Sheltie19#13 Le Jardin de Shetland

Bonjour à tous!
Je me remets enfin à la rétrospective shetlandaise. Il s’avère qu’en fait le temps passe pour l’instant encore plus vite en semi-confinement qu’en temps normal. Et rien ne m’empêche de travailler tout le temps (je suis à fond sur mon mémoire de master), du coup le blog est passé un peu à la trappe ces derniers jours.

Bref, aujourd’hui, retour dans le nord de Shetland, pour une superbe journée ensoleillée!

Notre spot de camping dans le jardin de l’auberge de jeunesse de Unst

On se réveille une nouvelle fois sur Unst sous un ciel bleu magnifique. Le soleil, ça nous pousse à ne pas tarder à nous lever, car la tente se transforme bien vite en serre/four, et il fait chaud. C’est vraiment un problème qu’on n’avait pas l’habitude d’avoir dans les îles britanniques. ^^

Camping cars avec vue, en dessous du jardin de l’auberge

On fait une traversée en ferry de 25 minutes pour aller sur l’île de Fetlar, aussi connue sous le nom de “Jardin de Shetland”. Depuis le ferry, on observe plein de guillemots à miroir, cormorans, sternes et fous de Bassan, qui nous impressionnent toujours autant.

Une fois arrivés sur l’île, à Hamars Ness, on traverse presque toute l’île d’ouest en est pour aller au loch of Funzie, où commence notre marche du jour. On marche sur la route quelques minutes, et là un local passant en voiture s’arrête pour nous dire bonjour et nous dire qu’une maison vers la plage de Tresta fait “open house” jusqu’à 16h, et qu’on est les bienvenus si on veut venir boire le thé. Quel accueil! 🙂

Mires of Funzie

Fetlar est connue pour ses oiseaux, et notamment pour le phalarope à bec étroit (red-necked phalarope), un oiseau migrateur rare au UK, qui niche surtout sur cette île. On s’est donc posés un moment dans l’observatoire de la RSPB de Mires of Funzie. Point de phalarope (et d’après le carnet d’observations de l’observatoire, il n’y avait plus été vu depuis le mois de juin), par contre le marais était superbe, avec des fleurs partout, et on a vu des oies cendrées, des sternes, un grand gravelot et des courlis corlieu le long du loch of Funzie.

Puis on reprend la balade, qui nous mène au-dessus de la baie de Funzie, sur les falaises.

Les paysages sont magnifiques et on aperçoit d’autres îles au loin, peut-être les Out Skerries et Whalsay. Un peu partout, on trouve des phoques et plein d’oiseaux: les fulmars volent avec grâce tout proches de nous, un groupe de corneilles mantelées nous surprend en s’envolant juste devant nous, et quelques fous de Bassan passent de temps à autre.

Deux plongeons catmarins nous survolent, des bécassines des marais se laissent parfois apercevoir, et les traquets motteux sont absolument partout! 🙂

Après un petit moment, on approche d’une impressionnante arche creusée dans The Snap, un promontoire rocheux.

José et The Snap

On se pose pour pique-niquer au soleil (en même temps, sans arbre, pas facile de trouver un coin à l’ombre ^^) avec une vue superbe sur Croo water en contrebas, où on aperçoit un plongeon avec les jumelles.

Sandwich time!

Puis on continue à suivre le chemin qui longe la côte, jusqu’à ce qu’on se fasse crier dessus par une nuée de sternes arctiques mécontentes de notre présence!

Le bec ouvert, en plein cri strident

Les sternes nichent au sol, et durant les vacances on a souvent observé des conflits entre les lieux de nidification et les sentiers. Même qu’on n’a vu aucun petit bébé sterne, mais je pense qu’ils ne devaient pas être loin, et dès que des sternes voient des humains approcher, elles s’envolent en criant et se lancent même dans tentatives d’intimidation, en faisant mine de nous plonger dessus. Ben ça marche du tonnerre, car j’avais les jetons. On n’a donc pas traîné et on s’est dépêchés de quitter leur territoire.

Une nuée de sternes au-dessus de José!

Dans le coin, on a aussi vu des grands groupes de bécasseaux variables et autres limicoles, dont des vanneaux huppés et des huîtriers-pies. Et bien sûr, des moutons, avec des agneaux tout fluffy!

Au loin, on aperçoit la belle plage de Tresta. Elle nous nargue, avec son beau sable doré, et puisqu’il fait vraiment chaud et qu’on transpire, on décide de passer y faire un tour une fois la marche finie.

On traverse de superbes prairies avec plein de fleurs, un autre joli “Boggy wonderland”!

Nos visages tout cramés mais souriants ^^

On passe aussi devant les habituelles maisons en ruine, qu’on trouve un peu partout sur les îles écossaises…

Bien entendu, on scrute aussi la mer, si jamais des orques devaient montrer le bout de leur nageoire dorsale, mais ce ne sera pas pour ce jour-là.

On passe aussi devant de drôles de structures rondes en pierre à l’allure délabrée. Il s’agit de “planticrubs”, des abris qui étaient autrefois utilisés pour faire pousser des légumes, notamment du chou kale! Eh oui, parce que le vent, dans le coin, doit sans doute souffler assez fort pour malmener les potagers…

De retour à la voiture, le thermomètre annonce 21°C, on n’en revient pas! Ni une, ni deux, on va donc à la plage de Tresta. En chemin, on passe devant une belle maison blanche avec un grand jardin rempli de gens. C’est sans doute là que se déroule l'”open house”, mais on n’y sera finalement pas allés, car à la place on a été courageux et on est allés se baigner dans la mer du Nord!

Il y a deux ou trois familles sur la plage, dont quelques enfants qui pataugent dans l’eau. Et aussi, plein de petits bécasseaux sur la plage, qui courent le long des vagues. 🙂

Trouvez le bécasseau 😉

Ça n’aura pas été super facile de rentrer dans l’eau (bien plus dur que quand je m’étais baignée dans la mer du Nord à Aberdeen), mais ça nous a fait un bien fou! Et je pense malgré tout que c’était moins glacial que quand on s’était baignés sur Skye en 2016.

Plouf!

Puis c’était déjà l’heure d’aller prendre le ferry pour retourner sur Unst, où on a encore bien profité du soleil pendant la soirée!

Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui! Je vais essayer d’être un peu plus régulière, histoire de finir un jour cette rétrospective (spoiler alert: on n’est même pas à la moitié de la rétrospective, si ça se trouve le coronavirus ne sera plus qu’un souvenir d’ici à ce que je la termine… ou peut-être pas!).
A la base, je voulais essayer d’avancer un maximum avant Pâques, car avec José on avait prévu d’aller marcher quelques jours en Bretagne pendant les vacances… Mais bon, circonstances exceptionnelles obligent, ce ne sera pas pour tout de suite, la Bretagne, et la bruyère en fleurs, et les plages et les falaises et le vent et les crêpes et le cidre… (oula, je m’emporte!)

Bref, prenez soin de vous et à bientôt! 🙂

Sheltie19#12 Unst, la suite!

Bonjour à tous, et désolée pour le manque d’originalité du titre!
Sans plus attendre, c’est parti pour la suite de notre super visite sur l’île d’Unst, tout au nord de Shetland.

Un endroit très connu sur Unst est Bobby’s bus stop. Il s’agit d’un abribus décoré, avec même des petits gâteaux et boissons à disposition et un livre d’or.

Bobby’s bus stop

Son histoire: Bobby était un enfant du coin, qui utilisait l’abribus pour ranger son vélo pendant qu’il était à l’école. Dans les années 1990, la Commune voulait l’enlever, mais Bobby a envoyé une lettre pour demander qu’il soit conservé, et ça a marché. Maintenant, il est donc même meublé et décoré, avec un thème qui change régulièrement. On a eu de la peine à trouver le thème de 2019, entre buffles et espace. D’après Wikipédia, c’est “Fake Gnus”.

On est allés marcher dans la réserve de Keen of Hamar, qui est connue pour ses rares roches serpentines et sa flore arctique.

Effectivement, ça change beaucoup du reste de Shetland, avec des pierres et des fleurs inhabituelles et un aspect un peu lunaire. De loin, on a l’impression que rien ne pousse. Mais de plus près, il y a des petites fleurs partout. On a cherché en vain la fameuse Edmonton’s chickweed, aussi appelée “mouse-ear”, qui est endémique de Keen of Hamar.

José à la recherche d’Edmonton’s chickweed

Le sol alternait entre bog et rocaille sèche (et c’est rare de trouver du sol sec, là-bas ^^), avec plein de lichens, des drôles de mousse, des fleurs violettes, jaunes, ocre et j’en passe!

On a continué notre balade le long de la côte, sous un ciel très changeant alternant entre soleil, nuages et brouillard.

On a gravi de jolies falaises avant de redescendre vers une belle baie.

Les sacs à dos empilés pour remplacer le trépied, notre pratique favorite des vacances
Vue sur une grotte

Le temps a brusquement changé: une minute on était en T-shirt, celle d’après avec K-way et bonnet, car le vent s’était levé.

Des fermes de saumons, qu’on trouve un peu partout à Shetland

On a revu quelques phoques, traversé un troupeau de vaches, puis la marche s’est terminée sur la route, avec une jolie lumière et un ciel pastel.

On mange une pomme, puis on roule jusqu’au sud-ouest de l’île, vers Westing, pour voir la vue sur l’océan, les moutons, les collines. En route, on croise un bruyant whimbrel, ou courlis corlieu.

Whimbrel en vol
Sheltie

Typiquement shetlandais: plein de petites routes se terminent directement sur une plage, avec l’impression de plonger directement dans la mer. On trouve aussi pas mal de ruines de maisons, comme sur North Uist.

Des moutons et des îles 🙂
Attention canards!

Il commençait gentiment à être tard, donc on est rentrés à Uyeasound vers 20h, pour cuisiner un délicieux couscous de légumes et se reposer.

C’était une journée bien remplie, avec deux marches, une loutre, plein de phoques, deux musées, un drakkar et plein de moutons! Encore une belle journée sur l’archipel.

Dans le prochain article de la rétrospective, on ira à Fetlar, une autre île splendide sur laquelle on a passé une journée. See ya! 🙂

Sheltie19#11 Le pays des “wick”

Hello!
Aujourd’hui, je vous raconte notre première journée entière sur Unst, le Nord du Nord, une île vraiment superbe avec plein de choses à voir et à vivre.

A Shetland, et en Ecosse en général, il y a beaucoup de noms de lieux qui finissent en “wick”: Lerwick, Sandwick, Wick, Berwick, Norwick, Haroldswick, Levenwick, Otterswick, Aywick et j’en passe! Eh bien on comprend mieux quand on sait ce que ça signifie: wick = bay. Et des baies, quand on est sur des îles, il y en a quasi dans tous les coins! C’est donc parti pour un article très “côtier”, avec des baies, des plages et bien sûr des moutons!

En ce 26 juillet 2019, on s’est réveillés dans une serre, le soleil tapant fort sur la tente… Un problème qu’on n’avait encore jamais rencontré dans les îles britanniques! On a déjeuné au soleil avant d’aller visiter Muness castle, juste à côté.

Le petit Muness castle, à gauche

Ce château en ruines date de la moitié du XVIe siècle et se visite gratuitement, sans personne: ce n’est pas fermé à clé et on trouve même des lampes-torches à disposition (mais apparemment, en hiver, c’est fermé, et il faut juste aller demander la clé au voisin!). C’était super cool de se balader dans les vieux couloirs sombres, en passant par la cave, les cuisines, la chambre du lord, etc. Le château appartenait à un lord cruel, qui a été banni de Shetland mais y est quand même revenu (très gros résumé simpliste d’une histoire pleine de péripéties). On a même croisé un fantôme, haha!

Le fantôme de Muness castle
Un puffin qui veille sur un terrain de golf

Après le château, on a fait une superbe balade côtière qui nous a menés jusqu’à Sandwick. En chemin, on a eu plein de belles surprises niveau faune et flore!

Les selkies sur leurs rochers

On se croyait seuls au monde quand, soudain, on entend de drôles de chants. Sur la rive d’en face, une trentaine de phoques gris sont entassés sur des rochers ou flottent tranquillement dans l’eau, en train de chanter des sortes de lamentations mélodieuses. Un Chant de la mer, quoi 🙂 (référence au dessin animé Song of the Sea, merveilleusement illustré). Plus on scrute les eaux, plus on repère des phoques, qui sont partout. Même des trucs qu’on avait d’abord pris pour des rochers s’avèrent être des phoques, haha.

Puis, au détour d’un virage, José repère une loutre, qui plonge aussitôt, mais qu’on retrouve juste après sur un rocher, en plein repas. Elle était énorme, sans doute un mâle. On l’observe intensément pendant deux minutes, hyper contents, avant qu’elle replonge dans l’eau, son repas fini.

Une chouette rencontre 🙂

Et puis notre balade nous mène à un merveilleux tapis d’orchidées sauvages, il y en a partout! Quelques photos ventre à terre dans l’herbe humide s’imposent!

On arrive ensuite en vue de Sandwick, la fameuse baie. Elle est magnifique, avec une eau turquoise incroyable!

On marche au milieu des pâquerettes, et ça fait splosh-splosh sous nos pieds (il y a aussi plein de sphagnum moss!). José nomme très justement le coin “Boggy Wonderland”, et on commence à chanter Boogie Wonderland en réinventant les paroles. On croise aussi les habituels fous de Bassan, skuas, sternes, goélands et Cie.

Des huîtriers-pies, pour changer

Il y a plein de sites vikings dans le coin (notamment des ruines de longhouse et d’une chapelle), et apparemment les gens continuent de trouver des artefacts en se promenant.

Ce sable blanc, cette herbe verte, cette eau bleue… Je ne m’en lasse pas!

Sauf que “Brrroualggrrrr”, rouspètent les estomacs. On fait donc demi-tour.

On ne recroise pas la loutre, en revanche on trouve plein de nouveaux phoques. On confond toujours les phoques avec des rochers, alors que c’est le contraire avec les loutres: on veut tellement en voir qu’on croit en voir partout, avant de se rendre compte qu’il s’agit en fait d’algues ou de varech qui flottent dans le courant, haha.

En retournant à la voiture, on croise trois poneys Shetland qui se reposent, dont un qui ressemble à fond à une vache Galloway ceinturée!

Une ribambelle de shelties

Affamés, on roule direction Haroldswick pour manger au Victoria’s vintage tea room, le tea room le plus au nord du UK (impossible de ne pas le savoir, c’est écrit partout! ^^). On se goinfre de soupe et de sandwiches, avec une merveilleuse vue sur la mer. Des fois, des orques viennent même dire coucou, apparemment, mais pas cette fois. Dommage, ça aurait pu permettre de combiner deux grands bonheurs de la vie: la faune sauvage et le cake! Pour le dessert, on a justement craqué pour une énorme part de gâteau Coffee & Walnut. C’était bon de chez bon, mais aussi fat de chez fat. Pour la première fois de notre vie, on n’a pas réussi à finir (ça m’a fait un coup!). ^^’

Le regard satisfait d’un humain affamé qui est enfin nourri 🙂

Il y a aussi une petite boutique dans le tea room, où on achète des cartes postales et un petit guide de marche qui est devenu l’un de nos meilleurs amis des vacances. Puis on va digérer en allant voir la plage la plus au nord du Royaume-Uni, à Skaw (“le XXXX le plus au nord du UK” est un peu un leitmotiv, dans le coin).

On voit des eiders à duvet et on se pose sur un banc, en plein coma digestif, pour admirer l’horizon et rêver de Grand Nord, tout droit au loin (très loin).

Il s’agit d’un banc très British, avec une inscription en mémoire de quelqu’un et une citation. Je l’ai mise ici car je l’ai trouvée très poétique, et en plus ça donne une idée d’à quoi ressemble le “Shetlandic”, le dialecte de l’archipel. A chaque fois que je lis ce genre de texte, je suis obligée de le faire avec l’accent, je ne peux pas m’en empêcher, et ça me fait toujours sourire. ^^

Puis le temps se couvre, la pluie arrive, et on en profite donc pour faire un marathon des activités culturelles du coin. On commence par visiter le Unst Heritage Centre, par lequel on a été agréablement surpris! Avec l’aide d’une dame bien sympathique (et patiente, haha), on a pu s’essayer au filage de la laine, avec un rouet, puis au cardage. C’est bien plus dur qu’il n’y paraît, et je pense aussi qu’on n’était pas particulièrement doués, huhu. On a aussi pu admirer de la dentelle en laine, on a appris plein de trucs sur les poneys Shetland, les phares, la vie sur Unst avant, pendant et après les guerres mondiales, le crofting, l’éducation, le service postal, etc. Bref, c’était varié et chouettement présenté. On a notamment appris que, durant WWI, les enfants de l’école ramassaient de la sphagnum moss, qui était utilisée comme antiseptique!

Puis on continue sur notre lancée et on visite le Boat Haven. Sans surprise, il y a plein de bateaux, héhé. L’expo parle de naufrages, de l’industrie de la pêche, de la construction des bateaux,… Certaines parties font un peu penser à de la propagande pour l’aquaculture, mais bon, c’est compréhensible puisque Shetland possède la dose de fermes de saumon.

Hop, on enchaîne en allant voir une longhouse viking reconstituée, super cool, avec un toit d’herbe génial comme j’aime. Juste à côté se trouve un magnifique drakkar, construit en Norvège (je crois) et qui était censé voyager jusqu’en Amérique du Nord, mais il s’est planté à Shetland et y a finalement été restauré.

On s’est pris pour des vikings pendant quelques instants, c’était marrant, haha!

Avec Whisky 😉
Vue du côté de Haroldswick

Allez, c’est déjà bien assez pour aujourd’hui, je vous laisse juste avec un petit challenge: comptez les phoques! 😉

Bye et à bientôt!

Sheltie19#10 Muckle gleði

Hello! 🙂
Jeudi, j’ai passé ma soutenance du certificat de géomatique, et je suis désormais libérée, délivrée, certifiéééée! Je ne vous dis pas le soulagement, la joie et le bonheur que ce truc soit enfin terminé. Et ça tombe bien, car l’article du jour parle également d’un moment super génial des vacances qui nous a rendus vachement heureux, avec José.
Il s’agit de notre fin d’après-midi passée à Hermaness, tout au nord de l’île d’Unst, elle-même tout au nord de Shetland.

En arrivant vers les falaises après notre traversée d’une tourbière, nous avons découvert une incroyable flopée de puffins!

Ils vaquaient à leurs occupations: faire le ménage dans le terrier, se mettre à l’abri des bonxies, pêcher plein de sandeels pour les pufflings,… Le tout dans ce cadre incroyable, avec les colonies de fous de Bassan en arrière-plan.

On a passé un super moment à les observer, assis (voire à moitié couchés ^^) dans l’herbe humide. Certains macareux venaient vraiment très près, et on s’est même fait arroser de terre par un puffin qui creusait dans son terrier et projetait de la boue un peu partout, haha.

José en plein photoshoot avec un puffin coopératif

Franchement, c’est impossible de se lasser de les regarder. Ils sont juste tellement attachants, avec leurs mimiques et leur ventre tout boueux!

Un puffin qui s’aventure vers nos sacs
Supervision des travaux d’entretien du terrier

On a rencontré un couple d’Allemands très sympas, qui a proposé de nous prendre en photo. Ils logeaient sur le Mainland et étaient venus sur Unst seulement pour la journée, mais ils étaient déjà en train de dire qu’ils allaient devoir revenir, car c’était trop bien. Ils devaient partir pour choper leur ferry, mais on sentait bien qu’ils seraient volontiers restés quelques heures de plus avec les puffins de Hermaness.

Chaque point blanc est un fou de Bassan, ou du guano de fou de Bassan ^^

On a longé la côte en direction du point le plus septentrional de l’île, en marchant au milieu des moutons et des puffins.

Il y avait même encore quelques agneaux tout fluffy!

Brouter avec cette vue, c’est quand même super classe…

Le vent soufflait, on profitait des doux rayons du soleil, avec une belle lumière dorée et rasante illuminant ce petit coin de bout du monde. C’était vraiment magique. D’où le titre de cet article: Muckle gleði. Muckle signifie “grand” en Old Norse (on voyait ce mot partout, de la toponymie locale aux menus des fish & chips), tandis que gleði veut dire “joie, bonheur, gladness” (d’après mes quelques recherches Google). Bref, c’était le gros bonheur. 🙂

A un endroit, on a vu un immense groupe de puffins dans l’herbe. Et le sentier passait pile au milieu! Certains ont pris la poudre d’escampette en nous voyant arriver, mais on a quand même pu les voir de vraiment près. Et c’est trop drôle de voir les puffins “courir”, c’est très caractéristique, un peu comme les kiwis.

Attroupement à côté du chemin
J’adore cette photo 🙂 Et l’herbe est vraiment fluo, ce n’est pas juste un effet de la balance des blancs!

Et soudain, nous y voilà: on aperçoit Muckle Flugga. Il s’agit du rocher le plus au nord du Royaume-Uni, juste après Out Stack. Il était habité jusqu’en 1995, année où le phare a finalement été automatisé.

D’après l’intarissable source de connaissance et fun facts qu’est Wikipédia, le nom Muckle Flugga signifie “large steep-sided island” (ceux qui ont suivi reconnaîtront le mot Muckle) en Old Norse. D’après le foklore local, ce petit groupe de rochers aurait été formé par deux géants, Herma et Saxa, qui étaient tous deux amoureux de la même sirène. Ils se sont battus pour elle en se lançant des cailloux, et l’un d’eux est devenu Muckle Flugga. J’adore ce genre d’histoires, comme pour la Chaussée des Géants en Irlande. Ça me rappelle aussi tout plein de légendes maories découvertes en Nouvelle-Zélande, où les volcans et les lacs proviennent pour la plupart des émotions de dieux et déesses.

Après avoir atteint le point le plus au nord possible, nous avons gentiment fait demi-tour. Notamment parce qu’on commençait à avoir un peu faim, haha (eh oui, même si on ne dirait pas vu toute la lumière, il était déjà assez tard).

A un moment, j’ai senti comme des giclures dans mon dos, un peu comme si j’avais marché sans faire exprès dans une immense flaque d’eau. Si seulement. Eh non, je me suis en réalité fait bombarder par un skua, dont la fiente a bien ricoché sur mon sac à dos et mon pantalon, histoire de salir une surface maximale. ^^ C’était un peu la journée fiente d’oiseaux, puisqu’en rentrant à l’auberge, on a trouvé une méga fiente (sûrement un goéland) sur la toile de tente. On va dire que c’est le risque, surtout quand on choisit une destination exprès pour sa faune aviaire, haha.

Retour au parking, où les moutons ont mal compris le panneau “keep clear”

Et voilà, c’est fini pour aujourd’hui! A bientôt pour la suite des aventures shetlandaises! 😉

Bye! 🙂

Sheltie19#9 En route pour le bout du monde

Hiya! 🙂
Je n’ai pas eu énormément de temps en ce début d’année à cause de l’uni, mais voici quand même la suite de la rétrospective shetlandaise.

Aujourd’hui, c’est parti direction le nord du nord! Mais avant d’y arriver, on a fait quelques petits détours bien chouettes. Première bonne nouvelle en se levant: il ne pleut pas et la tente est sèche, parfait pour la plier et dire bye-bye à Levenwick. On est passés au Tesco de Lerwick pour faire quelques provisions et on a découvert plusieurs trucs qu’on ne connaissait pas auparavant:

1) En Ecosse, la vente d’alcool est interdite avant 10h du mat’. Du coup, dans le Tesco, on s’est retrouvés face à une barrière interdisant l’accès à l’allée Alcool. C’est une caissière super sympa qui nous a appris que c’était carrément inscrit dans la loi.

2) Cette même caissière nous a initiés aux jetons “charity”. En faisant ses courses, on reçoit un jeton bleu, qu’on met à la sortie dans l’une des trois boîtes de dons destinées à trois projets ou associations, qui changent tous les mois.

Quelque part dans ces eaux se trouve une loutre

On est ensuite partis sur la route, en empruntant de jolies single track roads jusqu’à Eswick, South Nesting, North Nesting et autres petits villages.

Au menu: des poneys Shetland dans leur pré, des moutons multicolores se faisant rassembler par un border collie, une superbe côte déchiquetée à moitié engloutie par les nuages et des petits lochs un peu partout. Depuis la jetée de North Nesting, on a aussi aperçu une loutre au loin (vachement loin), mais elle a vite disparu.

On a continué notre route, parfois parsemée d’embûches, les huîtriers-pies se prenant un peu pour des moutons plantés sur la route, et distraits par le spectacle d’un groupe de vanneaux huppés en vol, pour arriver à Brae.

Brae est surtout connu pour le fameux Frankie’s Fish & Chips, qui a été élu plusieurs années meilleur fish & chips du Royaume-Uni (et c’est aussi le fish & chips le plus au nord du pays, accessoirement). Surprise, il y a aussi quelques arbres! On a scruté les branches des conifères à la recherche de becs-croisés bifasciés, récemment vus dans le coin. On n’avait pas du tout l’air d’espions/harceleurs, à scruter aux jumelles chaque bout d’arbre et jardin. ^^ On a vu des moineaux et des étourneaux, mais point de bec-croisé, et on est allés se partager des fishcakes et un muckle (= large, contraire de peerie) battered haddock chez Frankie, yum!

Après ce bon mais copieux repas, il ne faut pas se leurrer, on avait sacrément envie d’une sieste digestive. Mais à la place, on a conduit le long de Sullom Voe, un grand bras de mer surtout connu car c’est là que se trouve l’immense terminal pétrolier.

Mais la route est très sympa (et si on ne le savait pas déjà, on n’aurait jamais remarqué qu’il y avait ce terminal de pétrole juste à côté). Et on a eu de superbes vues sur un loch brillant sous le soleil, avec plein d’oies cendrées au milieu d’îles herbeuses.

Puis on arrive à Toft, là où on va prendre le ferry pour Yell. On a une heure à attendre, donc on scrute les eaux à la recherche de loutres, qui sont censées être peu farouches vers les terminaux de ferry.

Point de loutre en vue, mais on croise un phoque gris, de probables tournepierres à collier et de superbes sternes pierregarins. On les voyait pêcher, plonger dans l’eau pour repartir avec un sandeel brillant dans le bec!

Sterne en pleine démonstration de décibels. Tout comme les huîtriers-pies, les sternes ne sont pas très discrètes.

Au loin, on admire aussi de majestueux fous de Bassan vrillant et plongeant dans un grand splash avant de remonter comme des bouchons, huhu.

C’est l’heure de rentrer dans le ventre du ferry

Puis c’est l’heure d’embarquer!
On monte sur le pont, au cas où des orques ou dauphins décident de montrer le bout de leur nageoire.

En 20 minutes seulement, on arrive à Ulsta, puis on traverse Yell dans sa longueur en suivant un groupe de motards. L’île a l’air magnifique — et est connue pour sa grande densité de loutres — mais ce jour-là, on ne reste pas, et nous voilà de nouveau sur un ferry, direction encore une autre île: Unst!

Des vaches Highland!

On débarque à Belmont, sur Unst, l’île la plus septentrionale du Royaume-Uni! On va se poser à l’auberge de jeunesse Gardiesfauld, à Uyeasound, et on plante la tente dans le joli walled garden, bien à l’abri du vent (mais malheureusement pas à l’abri des fientes de goélands, qui ont lâché une attaque surprise sur la tente).

On reprend direct la route pour aller au nord du nord: Hermaness. En chemin, on traverse des paysages magnifiques!

Le loch of Cliff, le plus long de l’archipel, au loin

L’herbe est si verte, l’eau si turquoise, le sable si doré!

La plage de Burrafirth

La lumière est magnifique et on s’élance tout contents sur le sentier de la réserve naturelle de Hermaness, direction les falaises.

Durant une demi-heure environ, on marche sur des pontons au milieu des tourbières, avec des Great skuas (bonxies) partout autour et quelques moutons.

Puis on atteint les falaises et, ô surprise et bonheur, c’est parti pour passer l’un des meilleurs moments du voyage!

La suite au prochain épisode, car c’est un moment qui mérite bien son article rien qu’à lui (et puis, je ne vais pas vous mentir, j’ai aussi beaucoup trop de photos à partager)!

Allez, bye et à bientôt j’espère! 🙂

Sheltie19#7 On dirait le sud

Hi there!
Je reprends la rétrospective shetlandaise là où je m’étais arrêtée: notre départ de la merveilleuse île de Noss, l’île aux oiseaux. Dans le Routard, il est écrit: “Allez à Shetland sans aller sur Noss, c’est comme aller en Egypte sans aller voir les pyramides.” Je ne peux pas dire pour les pyramides, n’ayant jamais mis les pieds en Egypte, mais c’est certain que Noss vaut vraiment, vraiment, vraiment le détour.

Une fois sur Bressay, on a tourniqué un peu en voiture, roulant sur de désertes single track roads, avant de reprendre le ferry pour Lerwick.

José sur le ferry
Bressay à gauche, Lerwick à droite

Il fait tellement beau, et tellement jour (vive les hautes latitudes en été!), on décide d’aller voir quelques highlights du sud du Mainland plutôt que de retourner au camping.

Depuis la route, on a de magnifiques vues sur Mousa, l’île au fameux broch super bien conservé (qu’on voit d’ailleurs bien depuis le Mainland), dont je vous parlerai une fois plus en détail.

Mousa broch
Vue sur Noss, au loin

Puis, alors qu’on roulait sur une petite route de campagne, on tombe sur un panneau pour un village au nom très sympa… 😉

Et soudain, il apparaît sous nos yeux: le célèbre tombolo qui relie le Mainland à St Ninian’s isle. On est subjugués par la beauté du lieu, ce passage de sable d’une île à l’autre.

De l’autre côté du sable, St Ninian’s isle

On va se promener sur la plage, éblouis (littéralement) par le soleil couchant.

On a pu sortir les lunettes de soleil, et pas pour la dernière fois des vacances…!

Un “photo bomb” tout en grâce ^^

On croise quelques sternes en vol et des bécasseaux qui courent à toute vitesse le long de l’eau, les pattes léchant l’écume des vagues.

On a fait quelques pas sur l’île de St Ninian, où un trésor a été découvert par un enfant dans les ruines d’une église médiévale lors d’excavations en 1958. On en a vu quelques pièces au musée à Lerwick, dont de superbes broches en argent.

On a vu des kayakistes tirer leurs kayaks dans le sable pour traverser la plage, avant de recommencer à pagayer de l’autre côté. Qu’est-ce que ça donnait envie (enfin, surtout la partie dans l’eau)!

Puis on quitte ce lieu magique et on continue nos pérégrinations du sud du Mainland. Au détour d’un virage, on voit plusieurs voitures parquées à la sauvage et des gens vissés à leurs jumelles. On se dit qu’il y a sûrement un truc à voir (eh oui, c’est l’éternelle technique du touriste. Comment trouve-t-on des koalas en Australie? On trouve d’abord des gens plantés sous un arbre. Pareil pour les mammifères marins à Shetland!). Point d’orques, mais une colonie de phoques qui se reposent tranquillement sur une plage en contrebas, profitant des derniers rayons du soleil.

De l’autre côté de la baie, on aperçoit Spiggie beach, une superbe plage, et le loch of Spiggie juste derrière.

Vue sur Spiggie beach + loch

On continue notre route jusqu’à Sumburgh Head, à l’extrêmité sud du Mainland. Le phare-musée est déjà fermé, mais on monte quand même pour aller voir la vue et quelques puffins.

Le coin est censé être pas mal pour observer les baleines et orques, car la rencontre entre l’Atlantique et la mer du Nord crée d’importants courants qui font remonter plein de nutriments, ce sont donc des eaux riches, avec plein de bons trucs à manger quand on est un cétacé.

Notre première orque! 😉

La lumière est de plus en plus rasante. Quelques puffins profitent des rayons du soleil depuis leurs terriers en terrasses avec vue sur la mer. Cette colonie est réputée comme étant la plus accessible de Shetland. Pas besoin de prendre de bateau, pas de long sentier, il suffit de passer la tête par dessus le muret qui borde le chemin jusqu’au phare, et ils sont là, au milieu des fleurs.

Mais il n’y en avait pas beaucoup ce soir-là. On a en revanche revu plein de lapins, bien grassouillets!

Les grands pinous 🙂

Pour aller et revenir de Sumburgh Head, il faut traverser… la piste de l’aéroport! Il y a donc un passage à niveau peu commun. Quand un avion décolle ou atterrit, une barrière se baisse et tout le monde regarde le volatile métallique passer tout près.

En train de rouler sur le tarmac!

De retour au camping, on se fait direct attaquer par une armée de midges assoiffés de sang. C’était vraiment affreux. On abandonne donc l’idée de cuisiner dehors et on roule à nouveau jusqu’à Spiggie, pour manger au Spiggie Hotel.

Le bar du Spiggie Hotel

En arrivant, on apprend qu’en fait on ne peut manger que sur réservation, mais le proprio va quand même demander en cuisine s’il y a de quoi faire deux plats, et nous annonce qu’on peut rester, et choisir entre fish and chips et poulet au curry. On choisit le second et on va boire une bière dans la partie pub en attendant. On a discuté avec le proprio, hyper sympa, qui est originaire du Yorkshire et nous a conseillé de jolis itinéraires pour notre trajet du retour.

Il y avait des quiz sur les sous-verres, et certains étaient vraiment hardcore. Ci-dessous, notre meilleur score: on a réussi à répondre aux questions 1, 3 et 4.

Puis on est passés dans la partie resto, avec vue sur le loch of Spiggie et le coucher du soleil (qui met décidément beaucoup de temps à se coucher, dans le “Grand Nord” ^^) et on a mangé un délicieux curry! La cuisinière, indienne, est revenue plusieurs fois nous demander si ça allait, elle avait peur que ce soit trop épicé pour nous, mais c’était délicieux (même si j’ai effectivement bien transpiré ^^).

Et voilà, c’est ainsi que s’est terminée notre première journée entière dans l’archipel… et quelle journée! Notre première draatsi (loutre de Shetland), des puffins, des fous de Bassan par milliers, des plages paradisiaques, de la pluie et du soleil, et plein de merveilleux souvenirs! 🙂

Dans le prochain épisode, on ira faire un sacré voyage dans le temps. See ya!

Sheltie19#6 Gannet city

Bonjour!
Aujourd’hui, je vous présente un article que je me réjouissais d’écrire, car il relate une journée vraiment géniale, la première où on s’est dit “wahou, Shetland est vraiment carrément beaucoup trop magique”!! 😀

Vue sur Noss depuis Bressay

Après une bonne nuit de sommeil bien reposante, on s’est réveillés avec le bruit de la pluie frappant la toile de tente. Pas très prometteur, tout ça, mais on prend quand même la direction de Lerwick. Timing de ouf, on arrive pile à temps pour embarquer sur le ferry pour Bressay. En sept minutes, on est sur une nouvelle île, qu’on traverse rapidement en suivant une autre voiture de touristes. Et voià, nous nous trouvons face à Noss, une petite île classée réserve naturelle et qui n’est habitée que pendant l’été par les deux rangers qui passent la saison à compter les oiseaux et accueillir les visiteurs.

Il pleut des cordes désormais, alors on s’équipe de la tête aux pieds avant de marcher jusqu’au petit quai, où le ranger vient nous chercher avec le “ferry”, qui est en fait un zodiac. Les éléments sont déchaînés et tout autour de nous, des fous de Bassan plongent dans la mer à la vitesse de l’éclair, créant des splashes impressionnants. Sternes et cormorans sont aussi là. Wahou.
En quelques minutes, on débarque sur Noss, le warden nous file quelques indications, et ça y est, on est partis pour faire le tour de l’île.

Shetland wren – Troglodytes troglodytes zetlandicus

On a d’abord longé la côte sud de l’île sous la bruine, en scrutant les baies à la recherche de loutres et l’horizon en quête d’orques, en vain. On croise en revanche des phoques gris et des Great skuas (“Grands labbes” en français, mais c’est pas beau), qui à Shetland sont appelés “bonxies”.

Le chemin commence à grimper, et la pluie à se calmer. Et là, dans les creux des murets de pierre sèche, on découvre nos premiers troglodytes shetlandais, une sous-espèce de notre troglodyte mignon continental. Ils sont absolument adorables, et ils sont partout! On ne s’en lasse pas, on observe une mère nourrir ses jeunes, ça volette de partout, on est aux anges. 🙂

En plus, la lumière commence à percer les épais nuages. On aperçoit même des pans de ciel bleu…

L’île de Bressay et le sud du Mainland, au loin

Et puis on a aperçu quelque chose d’encore mieux que du ciel bleu…

Sur un îlot juste en face, un grand groupe de fous de Bassan. Et sur le chemin juste devant nous, des macareux, nos premiers à Shetland!

On était tout heureux, il y en avait partout: en train de courir dans l’herbe, couchés sur des replats de falaise, en vol,…

On a pique-niqué dans l’herbe, avec vue sur les macareux (et vive les pantalons de pluie pour garder les fesses au sec!).

Sous un ciel de plus en plus radieux, on reprend la marche, avec de nombreuses pauses. On s’arrêtait à chaque fou de Bassan qui nous survolait, à chaque rassemblement de macareux sur l’îlot d’en face,…

L’épopée d’un macareux qui a mis plus de 5 minutes à réussir à descendre sur sa corniche pour rejoindre ses potes
Quelle envergure!
Un fou de Bassan en train se d’ébouriffer en plein vol
Un fulmar boréal, pour changer

Soudain, un murmure emplit l’air. De nouvelles odeurs atteignent nos narines. Nous voilà arrivés à Gannet City. Devant nous se dresse une immense falaise gris-blanc, recouverte de fous de Bassan et de guano. Ça vole dans tous les sens, ça plonge, ça criaille. C’est vraiment une sacrée expérience multisensorielle.

Lors du briefing, le warden nous avait prévenus qu’arriver devant la colonie de fous de Bassan était “quite something”! Et effectivement, ça coupait le souffle. Et encore, sur les photos, on ne se rend pas bien compte de la densité d’oiseaux en vol!

On longe la falaise pour atteindre le sommet de l’île. Durant la montée, on est surpris par un petit piaillement. Il y a un drôle de poussin à quelques mètres de nous! C’était sûrement un jeune skua.

On croise aussi un jeune wheatear (traquet motteux) qui nous a fait une petite démonstration d’entretien des plumes. C’est l’un des oiseaux qu’on a croisés le plus souvent, c’était devenu une vision familière de voir un traquet “bouncer” sur un rocher ou s’envoler à notre approche.

Et puis aussi, on a croisé la dose de lapins!! Même parfois dans les replats des falaises, eh ben!

Comptez les lapins!

Depuis le sommet, la vue était incroyable. Déjà, on voyait toute l’île en entier, ainsi que Lerwick de l’autre côté de Bressay, le South Mainland au Sud, et même des îles du nord de l’archipel, dont Unst et Fetlar.

Et avec nos habits imperméables, on commençait à bien crever de chaud, vu que le soleil était désormais de la partie! J’ai d’ailleurs pris un méga coup de soleil, mais vu que j’avais mon bandeau, je me suis retrouvée avec une fine ligne du front toujours blanche, tandis que le reste de mon visage était rouge tomate, haha.

Durant les vacances, on a découvert que c’était très difficile de prendre une photo sans oiseaux. Les fulmars, plus particulièrement, étaient ultra doués en photo-bomb!

Durant notre descente de l’autre côté de Noss, on arrive vers une colonie de guillemots. Mais ces oiseaux sont parmi les premiers à partir, donc ils étaient déjà peu nombreux par rapport au début de la saison.

Un lapin 🙂
Oystercatcher

Puis, en s’approchant d’une plage, on s’est retrouvés entourés de sternes. Elles nichent à même le sol, parfois proche des sentiers, alors dès qu’un humain approche, l’alerte est lancée et un concert de cris stridents commence.

On les a vues voler avec des sandeels (lançons) dans le bec, tournoyer, plonger dans l’eau avec précision, virevolter avec grâce…

Mais on a vite quitté leur territoire et on s’est posés sur une petite butte avec vue sur une petite baie. On a mangé une pomme en scrutant les eaux, à la recherche de loutres et phoques.

On a d’abord vu plusieurs phoques. Après un moment, on s’apprêtait à partir, quand soudain j’ai aperçu une tête d’une forme différente… Ce n’était pas un phoque! La créature nageait dans notre direction. C’était bien une loutre! On l’a observée pêcher puis venir manger sur un rocher au bord de l’eau.

Une loutre dans le lointain! 🙂

Puis la loutre s’est encore rapprochée, elle a disparu un instant sous l’eau, puis on l’a aperçue juste en contrebas, à seulement quelques mètres de nous! On était aussi surpris qu’elle, qui nous a du coup vite fait repérés et a filé. Voilà, c’était notre première “draatsi” de Shetland! 🙂

On était vraiment tout foufous et heureux après cette rencontre, et on a continué notre chemin au milieu d’un vert pâturage avec plein de moutons.

José en train de passer une “stile”
Groumpf groumpf, la bonne patte!

On a pris notre temps, en flânant dans le pré, observant les sternes qui plongeaient dans Noss sound.

Puis, de retour au point de départ, on était tout surpris de trouver plein de monde vers la maison des rangers et la plage. On a à peine reconnu cette dernière, qui le matin était une bande grise perdue dans la bruine. ^^

On a repris le zodiac pour retourner sur Bressay, on a retrouvé la voiture, puis, tout enthousiastes après cette magnifique excursion, on a décidé de profiter autant que possible du temps radieux!

Et je me réjouis de vous raconter la fin de cette superbe journée dans le prochain article! Bye! 🙂