Hello! C’est parti pour la suite de la rétrospective shetlandaise. 🙂
Après avoir quitté Lerwick, on a roulé direction le sud. On a vite été surpris par le relief: la route longe d’impressionnantes collines, tandis qu’une verte campagne peuplée de moutons, vaches et poneys Shetland s’étale en contrebas jusqu’à la mer.
En 25 minutes, on arrive à Levenwick, où on allait passer pas mal de temps durant les vacances — mais on ne le savait pas encore à ce moment-là. Il fait gris, plutôt sombre, mais qu’est-ce que c’est beau!
Première vue sur la plage de Levenwick
On va se poser au camping communautaire de Levenwick, au-dessus du village, avec une splendide vue sur la côte et un petit jardin tout mignon, entretenu par la communauté.
On plante notre tente dans un coin un peu abrité du vent et on rencontre Tony, un Anglais qui est dans ce camping depuis déjà 8 semaines, et voyage depuis un bail, sans voiture ni vélo. A force d’être à Levenwick, il est un peu devenu le deuxième warden du camping, tout le monde le connaissait!
On descend jusqu’à la plage de Levenwick pour profiter d’une éclaircie.
Terre de contrastes. Le soleil brille sur la plage, tandis qu’une couverture de brume et nuage recouvre la colline.
On marche le long de l’eau, avant de prendre quelques photos au bout de la plage, au soleil (eh non, on ne s’en lasse pas).
A notre arrivée, la plage est déserte… enfin, vide d’humains. Car de la vie, il y en avait! Ça volait dans tous les sens! Un fou de Bassan pêchait dans le coin, ainsi que des sternes pierregarins et arctiques, des goélands et mouettes, des fulmars, des cormorans… et aussi notre premier plongeon catmarin du voyage, ainsi qu’un guillemot à miroir, une espèce dont je ne connaissais même pas l’existence (et qui est maintenant un de mes oiseaux préférés!). On a aussi croisé un phoque qui faisait la bouteille.
Autant dire que le Guide ornitho nous a été d’une aide précieuse durant tout le voyage! Je me rappelle d’une soirée au camping, tous regroupés autour du Guide, à essayer d’identifier un oiseau dont on n’avait qu’une photo moche et pixélisée prise à 150 m. Ah, those were the days… 🙂
Puis on a été rejoints par une famille et son chien, qui galopait joyeusement d’un bout à l’autre de la plage.
Photo prise par José 🙂Celle-ci aussi — il s’amusait avec le télé 😉
On s’est ensuite baladés pas loin de la plage, en traversant notamment un cimetière situé sur un petit talus, avec des fleurs partout et encerclé d’un muret de pierre. Et puis bien sûr, on est tombés sur des moutons! Et un truc qui nous a marqués durant le voyage, c’est qu’on a vu plein de béliers! Alors que durant notre tour d’Ecosse 2016, on n’avait vu quasi que des brebis et (grands) agneaux.
Bon, et on a aussi vu la dose d’agneaux! Notamment car dans les îles Shetland, ils naissent plus tard que dans le reste de l’Ecosse. Eh oui, il ne faut pas oublier que c’est le Grand Nord! 😉
Et puis les moutons shetlandais sont connus pour leur laine tricolore. Il y a plein de coloris différents (j’ai même failli ramener un poster avec toutes les couleurs et motifs différents trouvés sur les moutons shetlandais, mais je me suis retenue). Ci-dessous, celui qui est brun avec le cou et le front blancs et le reste de la tête noir, c’est vraiment un mouton typique de l’archipel.
Epuisés par notre petite nuit sur le ferry et la journée à visiter Lerwick, on est remontés dans notre camping pour cuisiner un bon petit plat et manger dans la super salle commune: LE méga giga génial point fort du camping.
Et voilà, déjà une journée passée dans l’archipel! A bientôt (j’espère) pour la suite!
Bonsoir! Je sens que le travail me rattrape et que je vais avoir de plus en plus de peine à publier des articles hebdomadaires… mais ce soir, je suis d’humeur procrastinatrice, donc voilà quand même un article sur notre arrivée à Shetland!
Nous sommes arrivés à Lerwick tout fatigués, après une nuit plutôt agitée, mais pas à cause des flots. C’est le bruit et la difficulté à trouver une position confortable qui ont entravé notre sommeil. Mais on n’a pas eu le mal de mer, donc on était contents, héhé.
On a découvert la capitale dans la brume. Il y avait tellement de brouillard qu’on discernait à peine l’île de Bressay, pourtant juste en face. On a débarqué à 7h30 et on a flâné dans Commercial street, où tout était encore fermé. On attendait qu’un café ouvre pour pouvoir prendre le petit-déjeuner.
Partout dans le centre, des fanions apportent un peu de couleurs au milieu de la grisaille. Vous vous rappelez des closes d’Edimbourg, ces petits passages entre les rues? Eh bien à Lerwick, il y a la même chose mais en bien plus minuscule! Des passages tout petits dans lesquels on peut se perdre comme dans un labyrinthe.
Le coin est désert, ça donne un côté un peu mystérieux aux ruelles. Rien à voir avec l’atmosphère qu’on a eu l’occasion de voir plus tard durant les vacances, quand il y avait des bateaux de croisière dans le port.
Market Cross
Alors qu’on marche sous la bruine, on repère déjà des lieux qui apparaissent dans la série Shetland de la BBC. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une série policière adaptée des romans d’Ann Cleeves. Avec José, on l’adore! Et on n’est pas les seuls: ça a apparemment dopé le tourisme dans l’archipel (un peu trop, d’après certains), surtout en provenance des Etats-Unis.
On traverse Market Cross, là où le Jarl Squad vient afficher “the Up Helly Aa Bill” lors du festival du feu en janvier. Pour ceux qui veulent en apprendre plus sur Up Helly Aa, vous pouvez aller voir cette vidéo faite par l’humoriste Marjolein Robertson. Puis on passe devant The Dowry, un bar-restaurant qui apparaît dans la série Shetland. Bien sûr, à cette heure-ci, c’est fermé (comme tout ^^).
Puis enfin, c’est l’heure de déjeuner! On va se poser au Peerie Shop and Café. “Peerie”, c’est l’équivalent shetlandais de “wee” (“petit”, donc). Durant cette première heure à déambuler dans Lerwick, on a d’ailleurs eu notre première expérience du dialecte shetlandais: on a pu essayer de traduire des textes affichés dans la vitrine d’une boutique de laine:
Une fois posés dans le café, avec des oeufs brouillés et des boissons chaudes, on se rend tout de même compte que le sol tangue un peu. Et qu’on est fatigués, aussi. On en profite donc pour se reposer, en admirant les superbes dessins affichés au mur. Et aussi des drôles de têtes de moutons en peluche.
Puis, dans les toilettes, c’est la découverte: un poème! Et on a vu ça dans plein d’endroits de Shetland. Il s’agit d’une initiative, Bards in the Bog, qui vise à amener de la poésie originale dans les toilettes publiques. ^^
Une fois requinqués, on part faire une petite marche pour découvrir Lerwick et les environs. En longeant le port, on voit notre première sterne des vacances, une sterne pierregarin! 🙂
On voit aussi un drakkar qui flotte dans le brouillard.
On aperçoit Bain’s beach, lovée entre deux lodberries, des maisons qui finissent directement dans l’eau.
Lerwick dans la brume
Bain’s beach
Puis on passe devant The lodberry, celle qui sert de décor extérieur à la maison de Jimmy Perez, le personnage principal de Shetland.
La maison de Jimmy Perez, dans Shetland
Puis on quitte gentiment le centre, on se retrouve dans des quartiers avec des sacrées baraques.
On marche jusqu’au Knab, un promontoire rocheux qui offre normalement de belles vues lorsqu’il n’y a pas de brouillard. ^^ On observe des fulmars, qui volent tout près de nous en faisant de grands cercles, et aussi des goélands, cormorans, sternes et un occasionnel fou de Bassan.
Banc avec vue
Le brouillard devient de plus en plus épais alors qu’on traverse un quartier résidentiel. On observe une petite dispute entre deux goélands qui se battent pour un vieil emballage en alu. C’est finalement l’adulte qui aura gagné… On voyait que les sacs poubelles dans les jardins étaient toujours recouverts de filets de pêche ou autre. On a vite compris que c’était pour essayer d’éviter de voir tous ses déchets disséminés partout par les piafs. Déjà à Aberdeen, je me rappelle que les goélands étaient de véritables plaies avec les poubelles… Et une de mes potes s’était même fait voler son sandwich par un goéland!
On aperçoit ensuite une petite “cabane” de jardin version Shetland: des murs de pierre sèche et un bateau retourné en guise de toit. On en a vu un peu partout, c’est plutôt cool!
Nos pas nous ont ensuite menés jusqu’au broch de Clickimin, juste à la sortie de Lerwick.
Plein de sternes volent au-dessus du petit loch, et un cheval broute tranquillement dans son pré… mais pas encore de poney Shetland. 😉
On peut se balader librement au milieu des ruines, ce qui est vraiment sympa. On rampe pour se faufiler dans les petits tunnels, on admire le lichen et les petites fougères qui poussent au milieu des vieilles pierres…
Puis on retourne dans le centre, on traverse à nouveau Commercial street, et on arrive finalement au fameux Shetland Museum and Archives. Il pleut, c’est la météo idéale pour un musée!
On en apprend tout d’abord sur la géologie de l’archipel, sa faune, sa flore, avant d’aller déguster des patates garnies au café. On a un méga coup de barre, mais on se force à continuer la visite, et l’énergie revient! Surtout que le musée est très interactif. José s’entraîne à moudre du grain sur une quernstone — durant les vacances, il est d’ailleurs devenu un champion pour les repérer sur les sites archéologiques ^^ –, on admire de superbes artefacts de différents âges préhistoriques, d’anciens habits traditionnels, des bateaux — oui oui, il y a des bateaux entiers dans le musée — et on découvre plein de trucs sur l’arrivée du christianisme, les vikings, la vie rurale, la pêche, les guerres, le commerce, la laine, le passage des îles en mains écossaises, des légendes locales,…
Bref, il y a de quoi faire dans ce musée, qui est super bien fait (et gratuit, en plus!). En sortant, on passe devant Mareel, le centre culturel/hub/cinéma/théâtre/bar/école de musique. On ne le savait pas encore, mais on allait y passer plusieurs fois durant les vacances! 😉
Mareel
On est ensuite retournés à la voiture, en passant par l’office du tourisme, d’où on est ressortis avec un CD de musique shetlandaise gratuit.
Orques, fou de Bassan, mouton, jeunes… une fresque shetlandaise 🙂
Puis on a roulé direction le sud du Mainland, vers d’autres aventures… C’est tout pour aujourd’hui, bye et à bientôt! 😉
Hiya! Je reprends là où je m’étais arrêtée dans l’article de lundi: le départ de l’East Lothian direction le Nord.
On a roulé de North Berwick à Perth, l’ancienne capitale de l’Ecosse, en passant par le pont du Firth of Forth, à côté d’Edinburgh. Il y a un immense parc juste au sud du centre-ville (avec plein de corbeaux freux) et une église avec un clocher-couronne intact, l’une des trois dernières d’Ecosse avec King’s Chapel à Aberdeen et St Gile’s Cathedral à Edinburgh.
St Leonard’s in the Fields
On a mangé d’incroyables pizzas au restaurant Cardo. C’était vraiment un hyper bon repas, avec un moelleux au chocolat avec coeur à la fraise en dessert pour couronner le tout. On a tellement aimé qu’on s’y est de nouveau arrêtés lors du retour de Shetland. ^^
Perth
On a ensuite repris la route en longeant plus ou moins la côte est. On a à nouveau essuyé de sacrées averses, mais passagères, tout en traversant une campagne rappelant la Comté, avec des collines recouvertes de champs et des petits bois parsemés ici et là.
On a fait un bref arrêt aux falaises surplombant la plage de St Cyrus, longue de 3 miles. On observait la vue quand soundain on a été enveloppés par un épais brouillard.
St CyrusNuages sombres à l’horizon
Foxgloves
Avec l’arrivée de la brume, une fille qui dessinait, assise sur un banc, a levé les voiles et on l’a vue s’éloigner vers le village, l’église désormais presque invisible.
On a repris la route, dépassé Aberdeen, et on est allés planter notre tente à Craighead, vers Cruden Bay. En chemin, on aura vu des vaches Galloway, des éoliennes dans la mer avec une lumière incoyable, des nuages de toutes les formes et nuances de gris, de beaux vieux arbres, des châteaux, des églises, des moutons!
Jumelles autour du cou, on part se promener à Bullers of Buchan, un endroit où j’avais toujours eu envie d’aller.
Ça souffle fort, le ciel est menaçant, et des oiseaux volent partout! Goélands, guillemots, kittiwakes, fulmars, cormorans, dans l’eau, dans les airs, sur les falaises. Quelle ambiance! Ça bouge, ça crie… et ça sent. ^^
Puis, José les repère: les premiers macareux du voyage! 🙂 On emprunte un sentier bien boueux qui longe les falaises direction le sud, pour essayer de mieux les observer.
Bien vite, on commence à en voir partout! Des petits perroquets des mers perchés à l’entrée de leurs terriers, ou flottant à la surface de l’eau.
On observe leurs va-et-vient ainsi que la magnifique vue sur les falaises et les champs environnants.
On est accompagnés par une fine bruine alors qu’on continue notre balade, entre boue, bruyères en fleurs et nuages bleu-gris.
Pas facile de prendre en photo les macareux en vol en contrebasKittiwake et razorbill
Puis le ciel s’est dégagé et on a eu droit à un magnifique coucher de soleil. Des passereaux volaient dans tous les sens au-dessus des champs et toute la campagne baignait dans une lumière dorée.
On a marché jusqu’à apercevoir les ruines de Slains castle, un château qui a apparemment joué un rôle d’inspiration pour l’auteur de “Dracula”. Au loin, on revoit les “éoliennes de mer”, proches d’Aberdeen.
Slains castle
On a fait demi-tour et on est rentrés au camping pour faire à manger et déguster du cidre écossais acheté le matin. On était bien crevés, mais tellement heureux de cette journée bien remplie, durant laquelle José a vu ses premiers puffins!
Hi there! C’est parti pour le début de la rétrospective shetlandaise 2019! Ça me fait incroyablement plaisir de penser à tous ces articles à écrire, les photos à trier, les anecdotes à rassembler, car c’était vraiment un voyage magnifique. Avec José, on en garde de super souvenirs, que je me réjouis de partager ici.
La photo traditionnelle du départ
Photo d’une grande rareté: moi au volant!
Comme tous nos derniers voyages dans les îles britanniques, celui-ci a commencé par la longue route jusqu’à Dunkerque, désormais presque familière, avec le passage dans les Vosges (et un pic-nic accompagné de Caloptéryx!), la “troutoroute” belge (en voie d’amélioration!), les noms de lieux marrants (Remiromont, Lunéville, Mondelange, Amnéville, Bouillon, Recogne et Faucogney, notamment), les pauses-café, les pneus éclatés gisant sur le bord des routes et le ciel nuageux toujours magnifique en arrivant dans le Nord, comme une aquarelle champêtre. (Ah, et cette année, la nouveauté: les radars gilets-jaunisés!)
Et comme d’habitude, l’arrivée fatiguée à Saint-Pol-sur-Mer avant le réveil aux aurores, le lendemain, pour prendre le ferry!
“Elena is hiding inside!”, vu au terminal du ferry à Dunkerque
Mais “Horreur! Catastrophe! Tragédie!” (citation tirée du carnet de voyage): cette année, point de cookie. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, l’intérêt principal du ferry Dunkerque-Douvres, c’est qu’on pouvait y acheter (à la belle époque…) le plus délicieux cookie du monde, avec du chocolat belge. Plus maintenant… Mais bon, je m’en suis vite remise, comme le prouve le carnet de voyage: “J’avais juré de mettre le feu au ferry si jamais il n’y avait pas mon cookie (j’avais un pressentiment…), mais finalement j’ai été raisonnable et j’ai juste pris un English breakfast.” ^^
Selfie avec les falaises blanches
En attendant de pouvoir sortir du ferry, à Douvres
La traversée s’est bien passée, on a débarqué à Douvres, acheté les trucs “Don’t dazzle!” à mettre sur les phares pour ne pas éblouir ceux d’en face avec notre voiture du “Continent” (+ des nouvelles ampoules pour les phares car il y en a qui avaient rendu l’âme le premier jour de route…), recollé notre sticker de conversion kmh/mph, puis on s’est élancé sur la route direction le Nord!
On prend le tunnel sous la Tamise (qu’il faut payer en ligne avant minuit le lendemain) et on alterne entre “dual carriageways” et autoroutes à 8 voies. Conduire en Angleterre, ce n’est pas de tout repos. Il y a des fous du volant qui foutent franchement les jetons et 40’000 camions. C’est presque pire que le périph’ lyonnais, c’est dire (je dis ça car on a failli mourir en allant à Lyon pour un concert de Lindsey Stirling, il y a quelques semaines. Un mec se croyait clairement dans “Taxi” et ça roulait n’importe comment).
L’effet miroir du selfie donne même l’impression qu’on a une vraie voiture britannique! ^^
Néanmoins, on a survécu! 🙂 Et c’est même passé plutôt vite, en chantant, écoutant de la musique et rigolant de la toponymie (franchement l’activité la plus prenante à faire sur l’autoroute. Petit florilège: Lolworth (“where it’s worth laughing out loud”), Boston, Lincoln, Hungerton, Cromwell, Carcroft, Scotch Corner, Bishop Auckland, Dollar, Chester-le-Street, Coldstream, Eyemouth, Skillington, Little Pinkerton et plein d’autres -ton).
Plus on montait vers le Nord, plus les vaches cédaient la place aux moutons. Il a pas mal plu (à chaque fois qu’on a un long trajet à faire au UK, on a un “heavy rain forecast – yellow warning”), mais on a quand même eu droit à de beaux paysages aux teintes pastel, avec de chouettes nuages et de superbes arbres.
Enfin, on arrive en Ecosse (il y a même un “border viewpoint” pour admirer le panneau de bienvenue) et on se pose à Dunbar, dans l’East Lothian, au bord de la mer du Nord. On plante la tente dans un camping (trop) cher, et on a vite compris pourquoi: c’était du luxe, il y avait carrément de la musique dans les douches. Du chouette swing, mais ce n’est pas franchement essentiel. ^^’
Le truc vachement plus cool, c’est qu’il y avait un étang juste à côté. On va se promener dans la bruine et on repère quelques Enallagma cyathigerum (les seules libellules des vacances!) prêtes à dormir, des poules d’eau avec leur progéniture, des foulques, des colverts, des lapins, des hérons, des mouettes, des midges, des pies, des corbeaux, des goélands… et des grèbes castagneux, avec un poussin juste adorable. Les adultes sont déjà tellement choupinets, impossible de ne pas craquer devant leur petit!
Le repas du petit grèbe castagneux (photo moche)
On observe un bon moment la famille de grèbes aux jumelles, puis on va se promener sur le front de mer, où on croise encore plus d’oiseaux, dont un courlis.
Bass Rock
Dunbar est le lieu de naissance de John Muir, le fameux naturaliste et philosophe environnemental, et se trouve bien sûr sur l’itinéraire de la John Muir Way, une voie de 215 km pour marcheurs et cyclistes.
Dunbar est aussi connu pour le Belhaven Bridge, ce petit pont qui permet de traverser la petite rivière Biel pour rallier la plage à marée basse.
A marée haute, ce Bridge to Nowhere est entouré d’eau, ce qui donne un joli petit effet. Et le groupe de musique Tide Lines a aussi fait des photos trop classes là-bas!
On a croisé de nombreux escargots et limaces, témoins du temps pluvieux
Depuis la plage, outre le pont, on aperçoit un autre landmark de l’East Lothian: Bass Rock! Ce rocher est recouvert de fous de Bassan, et a d’ailleurs donné son nom français à l’oiseau. Ce serait même la plus grande colonie de fous de Bassan au monde, avec parfois jusqu’à 150’000 individus! L’îlot est aussi appelé “l’Alcatraz écossais”, car il a servi de prison (pour opposants politiques ou religieux, Jacobites, etc.).
José sur le pont de Belhaven
Après une bonne nuit à être bercés par le bruit de la pluie sur la toile de tente, on va voir Bass Rock de plus près en allant à Seacliff Beach, une plage qui apparaît dans la dernière scène du film “Outlaw King”. On y accède via une route privée à 3£ avec barrière automatique dans la forêt, on n’avait jamais vu ça! ^^’
On va d’abord se promener le long de champs au-dessus de la plage. On croise un lièvre, on voit plein de chardons, et on admire la superbe vue sur Bass Rock et les ruines de Tantallon Castle
Seacliff Beach
Le temps était typiquement écossais. Un instant du soleil, le suivant de la pluie, et un peu tout entre-deux. 😉
Tantallon Castle
Je ne me lassais pas de prendre Bass Rock en photo. Je le trouve fascinant, avec son phare planté au milieu de l’îlot, sa roche blanchie par le guano, les milliers d’oiseaux volant tout autour. Mais je n’étais pas la seule en mode paparazzi. 😉
Plus à l’ouest, on aperçoit North Berwick Law (ci-dessus), une colline conique de 200 mètres d’altitude qui surplombe les environs.
Le pays des chardons 🙂
Finalement, on descend jusqu’à la plage, où on a passé un super moment. On s’est éclatés comme des petits fous, à courir dans le sable et faire des séances photos.
Il y avait plein de vie, malgré le peu de monde: une famille qui se baignait, des cavaliers qui sont passés le temps d’un petit galop, des courageux qui faisaient du Stand-up Paddle,…
On a posé le trépied dans le sable et fait plein de photos, en profitant de tout l’espace à disposition… Du coup, l’appareil était souvent loin de là où se trouvait José, et ce dernier agitait les bras en se marrant quand je n’arrivais pas à le rejoindre à temps pour le premier déclenchement (pourtant je courais)! ^^
Puis on s’est chopés une grosse averse et on a gentiment plié bagage. Bien sûr, le temps qu’on s’installe dans la voiture, il y avait de nouveau du ciel bleu! ^^ Mais il fallait de toute façon qu’on reprenne la route, car notre épopée vers le Nord était encore loin d’être finie… 😉
Bye et à bientôt pour la suite! Je vais essayer de publier des articles tous les lundis et jeudis, mais je pense pouvoir dire avec une quasi-certitude que je n’y parviendrai pas chaque semaine…!
Bonjour à tous! Je repousse le premier article de la rétrospective shetlandaise pour partager quelques photos de ce début d’automne.
“Chacun va à sa tâche, responsable d’une part du monde”
Il y a peu, José et moi sommes allés au Vallon de l’Allondon pour voir l’expo “Eaux douces des Alpes” de Rémi Masson, de superbes images prises sous l’eau. Et bien sûr pour se balader!
On n’a pas vu de libellules, mais plein d’oiseaux, de papillons et des drôles de criquets gris aux ailes bleues qui, après recherche Google, semblent être des criquets à ailes bleues (Oedipoda caerulescens, eh oui, qui l’eût cru?!).
Puis, dimanche dernier, José et moi sommes allés à Vallorbe pour visiter les fameuses grottes et aller marcher le long de l’Orbe. Ça faisait un moment qu’on y pensait, et le week-end dernier si ensoleillé était la parfaite occasion de profiter en plus des belles couleurs d’automne.
On ne se sentait pas super en forme les jours précédents, mais on n’a pas regretté de s’être quand même bougés. Le soleil, les feuilles d’automne, l’air frais,…
En approchant des grottes, on retrouve l’Orbe et, surprise, un joli cincle plongeur qui s’active dans l’eau qui court. On l’observe quelques instants avant de poursuivre notre chemin jusqu’à l’entrée (car à l’ombre, loin du soleil, il faisait bien frais).
Puis on a passé plus d’une heure dans les merveilleuses grottes!
On a eu du bol d’être entièrement seuls pendant plus de la moitié de la visite — on ne s’y attendait pas, vu le monde qu’il y avait dans le parking! On a donc pu suivre l’itinéraire tranquillement, à notre rythme, en découvrant au gré des lumières et du petit guide explicatif les nombreuses formations géologiques ornant la grotte du sol au plafond.
Stalactites, stalagmites, fistuleuses, “curtains”, lacs souterrains, l’Orbe qui descend à toute vitesse et bruyamment entre d’énormes blocs rocheux, vaste caverne, gouttes d’eau tombant du plafond,… C’est vraiment une chouette expérience, on s’émerveillait à chaque nouvelle découverte.
Ci-dessous, par exemple, la plus grande fistuleuse de la visite: c’est la concrétion verticale super fine qui descend du plafond, et qu’on voit à peine tellement elle est délicate.
Ou encore le fameux bison de Vallorbe:
Il y a 30’000 ans vivaient ici des ours des cavernes, qui ont disparu lors de la dernière glaciation. Des spéléologues ont retrouvé des ossements, dont un crâne impressionnant qui est exposé vers la sortie.
A un endroit, on trouve également des plaques indiquant la hauteur de certaines crues du siècle dernier, c’est fou! Ça représentait un volume d’eau difficile à imaginer.
A un moment de la visite, on traverse un mini lac qui est régulièrement pompé pour nous permettre d’emprunter la passerelle sans avoir à nager dans l’eau, qui a une température constante toute l’année de 10°C. Et sur les parois de la grotte, on peut voir un “bourrelet” qui indique l’ancien niveau de l’eau, au-dessus de nos têtes.
Le bourrelet indicateur de l’ancien niveau de l’eau
Pour quitter la grotte naturelle et retrouver la lumière du soleil, on emprunte un tunnel qui a été creusé dans la roche et dans lequel se trouvent encore quelques panneaux explicatifs sur la grotte, le travail des spéléologues, les anciens ours des cavernes, etc. De manière générale, j’ai trouvé la visite très bien faite, avec des lumières qui s’allument sur notre passage pour indiquer des trucs spéciaux à regarder… qu’on aurait sans doute loupés autrement! Parfois, je ne remarquais même pas qu’il y avait des mini lacs avant qu’ils ne soient éclairés… ^^
Des mini fistuleuses cachées dans leur micro grotte personnelle
Enfin, juste avant la sortie, il y a encore une expo de pierres (semi-)précieuses, avec des spécimens magnifiques provenant des quatre coins du monde! Bref, on ne s’est pas ennuyés.
Une fois de retour à l’air libre, on a remarché jusqu’au parking pour rouler ensuite jusqu’au Saut du Day.
L’Orbe pas loin de la sortie de la grotteSur le chemin direction le parking
On a pique-niqué au Saut du Day, à côté des petites chutes d’eau, et on a de nouveau eu droit à une chouette surprise: un deuxième cincle plongeur, pas farouche du tout, qui nous a offert un joli spectacle à deux pas de là où on se trouvait! On l’a observé alors qu’il s’affairait dans la rivière, cherchant à manger, plongeant, sautillant, passant de rocher moussu en rocher moussu. Bref, on était super contents d’avoir pu le voir aussi bien. Puis des chiens sont arrivés, et on a vu le cincle traverser le plan d’eau en volant pour continuer ses activités au milieu des chutes d’eau.
Et nous, une fois repus, on a suivi le cours de l’Orbe jusqu’aux Clées, puis retour.
Le chemin est le plus souvent dans la forêt, bien au-dessus de la rivière qui s’écoule tranquillement dans ses gorges.
Il faisait pas mal sombre, mais ça faisait un bien fou de se dégourdir les jambes et de respirer l’air bien frais.
Dans un coin stagnant, on a même vu une libellule! Malheureusement, elle était bien trop loin, et on avait oublié les jumelles, tss tsss. Mais elle était immense et avait la tête d’une Aeschne.
Tapis de feuilles mortes, teintes orangées, feuilles virevoltant dans le vent,… On sentait bien l’automne, c’était beau. Arrivés vers Les Clées, on est de nouveau à la même hauteur que la rivière. On s’est posés un petit moment au milieu des rochers moussus et humides pour profiter de la quiétude du lieu, puis on est repartis pour retourner au Saut du Day.
Sur le chemin du retour, on s’est arrêtés cinq minutes en compagnie de deux autres marcheuses pour observer un orpailleur à la recherche d’or, tout en bas au bord de l’eau.
J’ai vite fait concocté une petite vidéo, faite de quelques prises de vues de la rivière et, surtout, du merveilleux petit cincle. 🙂
Lors du retour, on a eu droit au soleil qui perçait la canopée de la forêt et illuminait le sentier. Voici quelques photos du natel de José — car j’avais rangé l’appareil photo, et j’avais la flemme de le ressortir. ^^
Par endroits, on avait l’impression d’être de retour sur une levada de Madère, avec les petits canaux bordant le chemin. Avant de prendre la direction de la maison, on a encore fait un petit crochet par la Vallée de Joux, car on aime bien le Relais de la Truite, une auberge où on avait bu un jour le meilleur chocolat chaud de notre vie, tout droit sorti d’une marmite. Eh bien figurez-vous que c’était plein à craquer, il n’y avait plus une table de libre… donc on est rentrés à Genève, et on reviendra pendant l’hiver, quand il fera vraiment froid et que ce sera le moment de sortir les raquettes! 🙂
Et voilà, c’était pour vous montrer quelques photos récentes, plutôt que de les laisser dormir des mois sur le disque dur — ce qui n’arrive jamais, hum hum… Au revoir et à bientôt, pour la rétrospective shetlandaise!
Hello! Hop, voilà les dernières photos Nikon du voyage à Madère. Entre océan Atlantique, falaises, phare et montagnes!
Il nous restait une partie de la côte à admirer, à l’extrême sud-ouest de l’île, donc on a roulé jusqu’à Ponta do Pargo. Depuis le Miradouro do Fio, on a une superbe vue sur l’océan et les falaises.
A pied, on rejoint le phare de Ponta do Largo, tout proche, entre herbe verte et bleu du ciel et de l’eau. En chemin, on croise oiseaux et vaches.
Vue sur le phare
A l’intérieur du phare se trouve une exposition sur les phares de Madère, avec d’anciennes photos, des témoignages d’anciens gardiens et leurs familles. Quel boulot, la construction de ces phares (notamment celui de Ponta de São Lourenço, sur son rocher isolé) et la vie de gardien!
On a discuté quelques instants avec le gardien du phare/de l’expo, tout content de nous faire signer le livre d’or et de nous parler des statistiques des visiteurs.
En retournant vers le Miradouro, on s’octroie une petite séance photo au soleil au milieu du vert pâturage!
Il fait sacrément chaud (30°C!) et on a bien envie de se baigner. Surtout qu’on n’est pas allés voir les fameuses piscines naturelles de la côte nord. Hop, on roule donc jusqu’à Porto Moniz où… il fait sombre, nuageux et froid. Et où les piscines naturelles sont fermées, haha. On peut quand même se balader à côté des jolies roches volcaniques formant les bassins, et on mange dans un petit café sous les nuages menaçants.
La côte vers Porto MonizLes piscines naturelles de Porto Moniz
On retourne ensuite à Jardim do Mar en passant par le Plateau (qu’on commence à bien connaître, avec ses troupeaux de vaches au milieu de la route et ses ajoncs en fleur) car José a oublié ses lunettes de soleil à l’hôtel. Ouf, la femme de chambre les a trouvées, on les récupère et on reprend la route direction Curral da Freiras, au-dessus de Funchal.
Curral da Freiras
On se retrouve sous un soleil de plomb au milieu des montagnes, avec des routes sinueuses et la vue sur des cultures en terrasses.
Le paysage est si différent de la côte nord, avec un air bien plus sec. On quitte ce cirque de montagnes et on roule jusqu’à Funchal, où on va passer nos deux dernières nuits dans une pension/taudis (un peu la déception après tous les logements géniaux qu’on a eus le reste des vacances).
Pour notre dernière journée complète, on s’attaque au plus haut sommet de l’île, le Pico Ruivo (1861 m.). On est un peu tout cassés et nos genoux nous font souffrir, donc on se lance sur la voie facile plutôt que de faire la longue rando qui passe par les trois plus hauts sommets de Madère.
Bien sûr, le désavantage de la voie facile au plus petit dénivelé, c’est que c’est carrément l’autoroute pour marcheurs. Le chemin est pavé quasi tout le long, et il y a foule. On croise des coureurs, mais je ne sais pas comment ils supportent de zigzaguer au milieu de tout ce monde.
Mais ça nous importe peu, car les paysages sont incroyables. Côté nord, des nuages se pressent contre les flancs des montagnes, recouvrant les bruyères géantes.
De l’autre côté aussi, quelques nuages s’engouffrent dans la vallée. Il y a plein d’arbres morts tout secs et de petits buissons poussant entre les rochers.
Arrivés au sommet, on découvre une superbe vue à 360°. Au loin, le plateau et ses éoliennes. Tout autour, des montagnes. Quelque part sous les nuages, la mer.
Une fois la vue du sommet bien admirée, on redescend pour se poser à l’ombre d’un arbre, sur un petit piton rocheux, et pique-niquer. Il fait vraiment bien chaud et on est entourés de lézards qui se dorent sous un soleil de plomb.
De retour au parking, on reprend la voiture et, après quelques minutes de route, on s’arrête pour prendre un couple d’Allemands de notre âge qui fait du stop. On les dépose à Santana avant de continuer notre route, direction Prainha.
Prainha, c’est une plage de sable brun-noir non loin de la Ponta de São Lourenço. Comme lors de notre première visite dans le coin, le vent souffle super fort et les palmiers s’agitent dans tous les sens.
La vue sur la petite plageUn faucon du coin
La petite plage est lovée dans une jolie crique, à côté d’une buvette. On se baigne dans l’eau, qu’on trouve bien froide, et on s’amuse à patauger dans les vagues avant de passer une après-midi très farniente. Au programme: la dernière poncha des vacances (un apéro typique de Madère) à la buvette, un bolo de caco à l’ail, et de la lecture (Harry Potter 5 en ce qui me concerne).
Puis on est allés manger le soir à Caniçal, un bled tout proche, avant de rentrer à Funchal pour notre dernière nuit des vacances. Le lendemain, on s’est réveillés à l’aube pour aller choper notre avion, puis retour maison!
Et voilà, il me reste un tout dernier article avec des photos du natel de José, puis je pourrai enfin passer au récit de nos aventures shetlandaises! 😉 A bientôt!
Bom dia! Avant de commencer à vous inonder de photos de Shetland, il faut quand même que je termine la rétrospective des vacances à Madère — ce qui devrait prendre encore trois ou quatre articles. Aujourd’hui, on reprend donc avec une sortie en mer pour aller fouler le sol des Ilhas Desertas!
En quittant Funchal
Un truc qu’on avait vraiment envie de faire durant les vacances, c’était de passer une journée en bateau, notamment pour voir des dauphins. Et on était aussi intrigués par ces Ilhas Desertas, trois petites îles désormais inhabitées, sauf par les gardiens de la réserve naturelle. On a donc embarqué pour un tour d’une journée avec Ventura Nature Emotions.
A peine quinze minutes après notre départ de Funchal, on rencontre un groupe de Bottlenose dolphins (grand dauphin, en français). Ce sont parmi les plus communs, j’avais déjà vu cette espèce en Nouvelle-Zélande et en Ecosse, mais c’est toujours magique de les voir foncer vers la proue du bateau, nager à toute vitesse tout près de nous et nous suivre pour un temps.
Il y a environ 40 km de Funchal aux Ilhas Desertas. En chemin, on croise plein de shearwaters (puffins, en français), qui portent bien leur nom: ils rasent la surface de l’eau, frôlent les vagues, volent au milieu de vents à dérouter les mouettes! Vraiment magnifique!
Photo moche et sombre de shearwaters ^^
Après environ 3h à naviguer face à un sacré vent de travers, on arrive à Deserta Grande, la plus grande île du petit archipel. On s’arrête au pied de superbes falaises aux teintes incroyables, allant du violet au jaune en passant par du rouge-ocre, avec de magnifiques stratifications.
On se régale avec un buffet préparé par notre capitaine, on se baigne au milieu de beaux poissons gris-bleu dans une eau à 18°C, puis on descend dans un zodiac. Avant d’aller se promener sur l’île, on va voir de superbes grottes uniquement accessibles à marée basse.
Apparemment, il y a beaucoup de ces grottes ici, et certaines, qui ne sont accessibles que sous l’eau, sont utilisées par les phoques moines pour mettre bas et élever leurs petits. Les Ilhas Desertas forment une importante réserve naturelle, notamment marine, et abritent une importante colonie de phoques moines, une espèce en danger dont il ne reste qu’entre 350 et 450 individus au niveau mondial, d’après l’UICN.
C’est notamment pour protéger cette espèce que la pêche est interdite autour des îles, mais les rangers de la réserve doivent constamment lutter contre les activités illégales. Ils sont les seuls à “habiter” l’île (ils se font relayer toutes les deux semaines). Personne d’autre ne vit là, notamment car il n’y a quasi pas d’eau douce sur l’île.
On a ensuite débarqué sur l’île à la “fajã”, un genre de crique avec un espace plus ou moins plat créé par une succession de glissements de terrain — autrement, il n’y a que de hautes falaises, pas pratique pour accoster.
Wahou, ces stratifications!
C’est ici que se trouve la maison des rangers. Quand ils ont appris qu’il y avait un lusophone dans le groupe, l’un d’eux, Felipe, a “kidnappé” José pour taper la causette. Avant le mois de mai, il n’y a pas beaucoup de tours en bateau, donc les gardiens n’ont pas souvent de la compagnie. C’était très sympa de discuter avec lui, d’en apprendre plus sur son travail, et aussi de découvrir que nos guides pour cette journée en mer étaient très appréciés par les “locaux”.
Un des nombreux canaris de l’île
Autour de la maison de rangers/centre pour visiteurs, on a suivi un sentier didactique avec Luis, notre guide/biologiste marin. On a vu de superbes mousses rouges, des canaris, des pippits, des sternes, et on en a appris plein sur la faune locale. Il y a une immense tarentule endémique, mais qui ne vit qu’au sommet des falaises, et une importante faune marine: outre les fameux phoques moines, il y a toutes sortes de baleines et d’oiseaux marins, dont un pétrel endémique qui ne vit que sur une seule des trois îles désertes.
La maison des rangers en arrière-plan
Le bateau de Ventura
On a eu du temps pour se promener au milieu des rocailles et de la fascinante flore avant de devoir gentiment reprendre le zodiac direction le bateau.
Trouvez le canari!
On a de nouveau eu droit à de sacrées vagues pour le trajet du retour, mais on était désormais plus habitués à la houle et il y avait même un peu de soleil pour nous réchauffer — car à l’aller, avec tout le vent, il faisait plutôt frisquet. On a aussi pu se régaler avec quelques biscuits et un verre de madère avant notre arrivée à Funchal, vers 18h30! 🙂
Fatigués mais super contents, on est rentrés à Jardim do Mar pour un bon bain et une sympathique soirée à se gaver de bolos do caco à l’ail sur la terrasse de Joe’s Bar. Tchao, et à bientôt pour la suite!
Bom dia! Voilà la suite des aventures à Madère — relatées et programmées avant mon départ en Ecosse.
Lors de notre deuxième nuit à São Vicente, on a malheureusement mal dormi et on s’est réveillés vachement fatigués. Qu’à cela ne tienne, on prend la route direction le nord-ouest pour aller petit-déjeuner à Porto Moniz avant notre rando du jour, la Levada da Ribeira da Janela.
Cette levada était décrite par Le Routard comme l’une des plus belles de l’île, notamment pour ses vues sur de magnifiques cultures en terrasses. En fait, on voit seulement des cultures en terrasses au départ de la marche (et depuis la route), mais du coup ça a donné du suspense à la rando. A chaque virage, on s’attendait à tomber sur un village caché… Mais non, haha.
Le sentier était tout d’abord très large et offrait de belles vues sur des rochers dans la mer et le village de Ribeira da Janela. Mais bien vite, on s’est retrouvés au coeur d’imposantes montagnes recouvertes d’une belle forêt dense, avec la rivière en contrebas.
On a revu une tonne de roitelets de Madère, pour notre plus grand bonheur. C’est vraiment incroyable à observer: ils bougent tellement vite, sans rester tranquilles, et il y en avait souvent une dizaine sur le même arbre.
Puis, nouvelle surprise ornithologique: on tombe sur le fameux pigeon trocaz, aussi endémique de l’île. On était trop contents et on est restés un bon moment à l’observer, près de son nid. On s’est fait dépasser par plusieurs marcheurs qui n’ont pas eu l’air de se demander outre mesure pourquoi on s’infligeait un début de torticolis. ^^
Au retour, on a revu un pigeon trocaz, beaucoup mieux et à notre hauteur. Il a des motifs superbes sur le cou, et une belle queue en éventail traversée d’une bande blanche.
Lors des levadas de la veille, il nous était déjà arrivé de devoir passer derrière des cascades, mais cette fois on devait carrément passer dessous! On s’est bien marrés, c’était impressionnant. Heureusement qu’il y avait une structure formant un mini tunnel, car même avec ça on était trempés. On sentait toute la force de l’eau qui s’abattait sur le petit toit de fortune.
Le passage sous la cascade
On s’est arrêtés pour pique-niquer devant une ancienne maison de levadores, les ouvriers des levadas. Tout un groupe de pinsons (pas du tout intéressés par les miettes de sandwiches ^^) nous a tenu compagnie pendant cette petite pause, donc j’en ai profité pour prendre plein de photos.
Peu après, on a dû traverser un tunnel interminable. Vraiment, on n’en voyait pas la fin. D’après notre carte, on pense qu’il faisait environ 2 km de long, et ça nous a pris 20-25 minutes de le traverser. Par endroits, on s’est fait attaquer par des trombes d’eau, c’était méga impressionnant. Le sol était aussi recouvert de flaques bien profondes, et on est ressortis trempés jusqu’aux os. C’était une sacrée expérience, d’être dans le noir total (on ne voyait vraiment pas la sortie, tellement c’était long, et le faisceau de la lampe frontale servait juste à ne pas se cogner la tête, car le plafond était bas), et c’est fou comme le son voyageait mal. On n’entendait pas les trombes d’eau avant d’être à seulement quelques mètres. On a croisé des gens à un moment, et pareil, on ne s’est remarqués qu’au dernier moment, c’était fou. C’était un moment sacrément fatigant (et froid), mais aussi sympathiquement particulier.
Après le tunnel, la rando commençait toutefois à devenir un peu longuette. Surtout avec le manque de sommeil, j’avais mal au crâne et je n’arrivais pas à profiter comme il se doit des beaux paysages montagneux.
Finalement, on arrive au bout, même si ce n’était pas très clair que c’était le bout. Voilà la rivière, avec un petit barrage et de beaux rochers. On retrouve un couple de Français qui logeait aussi à Solar da Bica et on discute un petit moment. Puis on se pose pour manger des fruits, histoire de reprendre des forces pour effectuer le retour.
Le retour était laborieux, car on était épuisés. J’avais l’impression finalement de marcher en mode automatique, comme si j’avais une mission et que mon cerveau se répétait simplement qu’il fallait continuer d’avancer. Il y a quand même eu de chouettes moments, notamment quand on a revu un pigeon trocaz et des roitelets, et aussi les régulières visites de pinsons des arbres, qui s’envolaient du chemin à notre arrivée.
C’était quand même une très chouette rando, d’environ 26 km aller-retour (30 km selon les panneaux le long du sentier), qu’on a engloutie en sept heures. Les paysages sont beaux, mais c’est une balade que je recommande de faire quand on n’est pas déjà exténués en se levant le matin. ^^’
On s’est requinqués le soir en allant se détendre dans la piscine chauffée de l’agro-tourisme puis avec un repas super délicieux et copieux dans un petit resto du front de mer de São Vicente.
A lundi prochain pour la suite de la rétrospective! 😉
Bonjour à tous! Aujourd’hui, avec la rétrospective de Madère, je vous emmène dans les belles forêts humides enveloppées de nuages du nord de l’île. C’est là qu’on a fait nos premières levadas, les bisses locaux, qui servent donc à conduire l’eau des montagnes jusqu’aux terres cultivées. Eh oui, car il n’y a pas franchement de réservoirs d’eau douce à Madère, surtout dans le sud, par contre il pleut beaucoup dans le nord, et ces petits canaux ingénieux permettent donc de récupérer toute cette eau. Et de nos jours, ces levadas servent aussi de superbes balades le long des montagnes.
Vue sur Penha de Águia
Après notre balade à la Ponta de São Lourenço, nous avons roulé direction le nord, en empruntant le col de Portela. En un instant, les paysages ont complètement changé. Après les falaises arides du cap de l’est, place à des forêts luxuriantes recouvrant des montagnes pointues finissant abruptement dans la mer, avec des maisons disséminées un peu partout. En débouchant sur la côte nord, on découvre un impressionnant promontoire rocheux de quasi 600 mètres de haut: Penha de Águia.
Le bord de mer à Porto da Cruz
On a pris un café sur une terrasse de Porto da Cruz avant de continuer notre route le long de la superbe côte. On a emprunté plusieurs petites routes désertes et pentues, alors que le temps se couvrait et que le vent se levait.
En fin d’après-midi, on est arrivés à São Vicente, notre point de chute pour trois nuits. Caché dans une petite vallée proche de la mer, São Vicente est connu pour ses grottes, dont je vous parlais dans un autre article. On a choisi d’y rester car on avait entendu parler d’une très chouette maison d’hôtes type agro-tourisme, Solar da Bica. Eh bien on n’a pas regretté, c’était effectivement super bien!
Solar da Bica
São Vicente
Vue depuis la chambre
Le lendemain, les choses sérieuses commencent! 🙂 Après un délicieux petit-déjeuner du terroir, on roule sous la pluie jusqu’au parc des Queimadas, au coeur de la forêt Laurisilva, classée au patrimoine mondial. On rejoint toutes les autres Renault Clio dans le parking bien rempli (c’était LA voiture de location de tous les touristes, toujours la même Renault Clio grise ^^), puis on commence la magnifique Levada do Caldeirão Verde.
Le restaurant au départ de la levada
Arbres tordus recouverts de lichens et mousses, fougères splendides, petits poissons nageant dans l’eau de la levada, passages vertigineux, grottes et cascades,… c’était vraiment beau. L’élément dominant était clairement l’eau. Il y en avait partout: dans la levada (as it should be), dégoulinant des parois, tombant du ciel (on a eu droit à pas mal de pluie) et aussi sur le chemin, bien boueux.
C’était tellement incroyablement vert. Des plantes poussaient partout, même dans les pentes hyper raides. Plus on s’enfonçait dans la vallée, plus les vues sur les montagnes voisines étaient impressionnantes, dans une atmosphère mystique accentuée par tous les nuages.
Trouvez José au milieu de tout ce vert
Très vite, on rencontre nos premiers pinsons des arbres de Madère, une sous-espèce de ceux qu’on trouve chez nous. Ils étaient vraiment trop choux, à sautiller sur le sentier. Souvent, au détour d’un virage, on tombait sur un petit groupe qui s’envolait à notre approche.
On n’était pas tout seuls, mais ce n’était pas plus gênant que ça, sauf quand on croisait d’immenses groupes guidés. Le seul moyen de croiser: mettre une jambe de chaque côté de la levada pour libérer de la place sur le sentier, bien étroit. Cette technique fonctionne très bien… à condition que les gens jouent le jeu. On a observé quelques altercations entre des marcheurs, quand personne ne voulait se mettre sur le côté. Une touriste allemande qu’on a croisée plusieurs fois avait l’air bien pressé et forçait systématiquement le passage. Bref… A part ça, l’ambiance était le plus souvent sympa et cordiale, heureusement!
Il y avait vraiment des cascades dans tous les coins, et je me croyais parfois dans la jungle, voire dans “Avatar”. Avec la brume, les sommets environnants étaient le plus souvent dissimulés, mais parfois des pans de montagnes apparaissaient, avec l’air de flotter au milieu de la vallée.
Les arbres poussaient tellement dans tous les sens qu’en triant les photos, j’avais parfois de la peine à savoir si c’était une image verticale ou horizontale, haha.
Un village et la mer visibles au loin
Souvent, le sentier ne consistait qu’en un petit muret. Les barrières ont été ajoutées plus récemment, pour sécuriser un peu le tout, mais on voyait régulièrement des tronçons effondrés, ça foutait un peu les jetons. Durant la marche, on imagine vraiment bien le défi qu’a dû représenter la construction de ces levadas, dès la seconde moitié du XVe siècle (source: notre compagnon Le Routard). Ça doit aussi demander un sacré entretien, surtout vu la pression touristique.
La variété de mousses et lichens était magique! J’ai souvent pensé à Genna, une amie américaine rencontrée à Aberdeen, qui s’extasiait toujours devant les tapis moussus des montagnes écossaises.
On a dû traverser quelques tunnels (d’où l’importance de ne pas oublier sa lampe frontale quand on va à Madère, et de vérifier que les piles ne sont pas à plat ^^), mais vraiment courts par rapport à ceux qu’on a empruntés durant les jours suivants.
On a admiré un faucon en plein piqué, c’était magnifique. Quelle maîtrise dans les airs! En plus, je viens de finir le livre H is for Hawk, d’Helen Macdonald, donc mon admiration pour les rapaces est encore montée d’un cran.
En approchant de la fin de la levada, la pluie s’invite avec un peu plus de force. On atteint finalement la haute cascade qui marque l’arrivée et coule dans un mini lac qui se transforme en rivière, avec plein d’énormes rochers moussus partout. On ne s’est pas attardés au pied de la cascade, en partie à cause de la pluie mais surtout en voyant les marques d’un gros éboulement récent qui n’inspiraient pas confiance.
La pluie s’invite sur mon objectif
Après la cascade, c’est le moment de faire demi-tour pour retourner au début de la marche. Eh oui, à Madère, énormément de randos ne forment pas des boucles, donc on a dû faire beaucoup d’allers-retours, ce qui pouvait être parfois un peu fatiguant et redondant. De retour au parking, on avale un bon muffin et un bolo de arroz et on reprend la route. On a déjà 13 km dans les pattes, mais on ne s’arrête pas là. On rejoint un autre coin de la Laurisilva pour notre deuxième marche du jour: la Levada do Rei
La marche commence dans une plantation d’eucalyptus, donc on en prend plein les narines. On s’attend presque à voir un koala débouler, haha. Mais à la place, on a le grand plaisir de voir nos premiers roitelets de Madère! Endémique de l’île, cette espèce est très proche de notre roitelet à triple bandeau. Et donc absolument vraiment beaucoup trop adorable! 🙂
Il y en avait plein dans le même arbre, et ils bougeaient dans tous les sens en chantant à tue-tête. On les a observés un bon moment, tout contents, jusqu’à ce qu’ils s’envolent d’un coup à l’approche d’un autre couple de touristes.
Au fil de la levada, la forêt est devenue de plus en plus impressionnante, avec des lauriers tortueux absolument magnifiques. On a aussi eu droit à de jolies vues sur des villages proches de la côte. Et comme d’habitude, des fougères, plein de fougères!
La balade s’est terminée vers de petites chutes d’eau où on a mangé une pomme, entourés d’une flopée de jolis pinsons. Puis on a de nouveau fait demi-tour, ajoutant 10 km de plus à notre compteur.
On a mangé sur la route du retour avant de s’effondrer dans notre lit, bien fatigués par nos 23 km à pied de la journée. On était prêts à dormir à 21h, mais finalement on s’est dit que c’était un peu tôt… Résultat: on a éteint la lumière à 00:39, quand j’ai fini de relire Harry Potter 4. ^^’
Et voilà, c’est fini pour aujourd’hui. Tchao et à lundi prochain pour la suite (je le sais car l’article est déjà programmé, héhé)! 🙂
Hello! Ou plutôt, Bom dia, car on continue aujourd’hui avec notre visite de Funchal! Pour notre deuxième jour entier dans la capitale madérienne, on a décidé d’aller voir le fameux jardin botanique, qui n’est en fait pas à Funchal mais à Monte, dans les collines. Alors ni une, ni deux, on saute dans une télécabine (au prix carrément exorbitant, j’espère qu’il y a des tarifs préférentiels pour les locaux…) et on admire la vue en prenant de la hauteur.
En chemin, on voit bien tous les toits de brique de la ville, les petites terrasses, les ruelles pentues,… On a même droit à un peu de street art, avec une magnifique baleine nageant sur la façade d’une bâtiment.
La baleine 🙂
On doit prendre une seconde télécabine depuis Monte pour rejoindre le jardin botanique, et durant ce trajet on voit des moutons dans un pré hyper raide et… des faucons! On était tout contents, héhé.
Un bateau de croisière au loin, dans le port
Puis on commence la visite du jardin botanique, plutôt grand (et pentu, c’est un peu le leitmotiv de Madère), alors préparez-vous à une avalanche de photos de fleurs et plantes en tous genres!
Il y a plein de thèmes différents: plantes vasculaires, cactus, “jardin géométrique”, jardin d’Alice au pays des Merveilles (pas son nom officiel, mais c’est ce que ça m’inspirait, avec des arbres taillés dans des formes originales), forêt de palmiers, serre d’orchidées, plantes cultivées, etc. On visite même une petite expo un peu glauque dans une maison: animaux empaillés très vieux (dont des mammifères marins, ça faisait bizarre), bouts de coraux dans des bocaux, c’était un poil creepy. ^^ On est vite sortis pour profiter de l’extérieur, bien plus beau et serein. 😉
Et on a aussi bu un jus d’orange fraîchement pressé en admirant la vue. Le jus d’orange de Madère était vraiment incroyablement bon. Pourtant, on n’a pas franchement vu d’orangers, donc si ça se trouve, c’était des oranges du Portugal (enfin du mainland, on se comprend). Quoiqu’il en soit, c’est sur cette belle île que j’ai bu les meilleurs jus de fruits de ma vie!
Une petite grenouille sur son trône végétal
On a croisé pas mal de chats, qui se doraient au soleil ou faisaient la sieste à l’ombre, héhé.
Toutes ces couleurs, ces formes, c’était vraiment beau.
On a aussi vu une maison traditionnelle avec toit de chaume. Au début, j’étais surprise, je n’avais pas du tout imaginé trouver des toits de chaume ici (bon, pour être honnête, je ne connaissais rien de Madère et n’avais aucune idée de ce qu’on allait rencontrer sur notre route!). Mais effectivement, on en va plusieurs, surtout dans la région de Santana, dans le nord-est de l’île.
José dans le coin des plantes cultivées.
Dans un coin du parc, on a revu un beau faucon! Il s’agit sans doute d’une sous-espèce de faucon crécerelle endémique à Madère et aux Canaries, plutôt commune.
On a pu l’observer un bon moment sur sa branche, avant qu’il ne s’envole à l’arrivée d’un groupe de visiteursVue sur la voie rapide
C’est aussi dans ce jardin botanique que j’ai vu ma toute première libellule de la saison! Il s’agit peut-être de Sympetrum nigrifemur, le Sympétrum strié de Macronésie, une sous-espèce de S. striolatum.
Mon premier sympétrum de l’année!
Et juste avant de partir, alors qu’on avait emprunté un petit sentier tout isolé au milieu des arbustes, on a fait une rencontre trop choue: des petits oiseaux blottis sur une branche. J’ai d’abord repéré la mère, puis les deux adorables petits.
Un parent passereau non identifié🙂
Et voilà, c’est fini pour aujourd’hui, et pour notre premier séjour à Funchal! On a passé le reste de l’après-midi à traîner tranquillement, on a super bien mangé le soir, puis le lendemain on est allés à l’aéroport pour prendre une voiture de location et partir à la découverte du reste de l’île! La suite bientôt 🙂