Scot18#7 Lunga, l’île aux oiseaux

Hello! C’est parti pour la suite de mon escapade sur Iona et ses îles voisines.
Après une très bonne première nuit au bout du monde (enfin, à Lagandorain), je me suis réveillée super motivée pour… Puffin day! Eh oui, c’était le jour de mon excursion dans les Treshnish Isles. Le couple d’Allemands partageant ma chambre à l’hostel faisait aussi partie de l’aventure (ils adorent les macareux, ils en étaient déjà à leur deuxième excursion spécial macareux de leurs vacances), mais je suis partie plus tôt de l’auberge car je voulais jeter un coup d’oeil aux alentours et m’acheter un pique-nique.

En chemin, je croise plein de moutons qui se réveillent gentiment sous un ciel grisouille.

Je ne croise pas d’âme humaine jusqu’au village. C’est fou comme c’est calme le matin avant l’arrivée du premier ferry. Bon, une fois au village, il n’y avait pas grand monde non plus, et c’est là que j’ai découvert que l’épicerie de l’île n’ouvrait pas avant 9h30, donc après mon départ en bateau. Pour midi, j’allais donc me contenter de digestifs au chocolat noir, haha.

Peu avant 9h, je retrouve le couple d’Allemands à l’embarcadère. On embarque dans un bateau de Staffa Tours, qui nous emmène d’abord à Fionnphort pour récupérer d’autres passagers, avant de partir en mer, direction les Treshnish isles! 🙂

Après une dizaine de minutes, une bonne suprise nous remplit de joie: des bottlenose dolphins! 😀
La joyeuse troupe de grands dauphins nous accompagne un petit moment avant de s’en aller. C’était vraiment incroyable. A chaque fois que je vois des dauphins, c’est pareil: j’ai l’impression que c’est la première fois et que c’est absolument extraordinaire!

Une autre créature impressionnante qui erre dans ses eaux en été, c’est le requin pèlerin, ou basking shark, le second plus grand poisson après le requin-baleine. Il se nourrit de plancton en ouvrant son énooorme bouche et en nageant lentement. Je n’en ai pas encore vu en vrai, mais les images du documentaire de la BBC Hebrides: Islands on the Edge donnent une bonne idée du gigantisme et de la force tranquille de ce requin

Dauphin proche d’Iona

Pendant le trajet en bateau, j’ai aussi vu mes tout premiers macareux! J’ai d’abord remarqué quelques guillemots qui volaient, puis des petits oiseaux bouboules à l’allure maladroite, qui flottaient dans le creux des vagues ou voletaient: des puffins!! 😀 Autant dire qu’entre les dauhins et des macareux avant même de poser les pieds sur Lunga, j’étais déjà extrêmement satisfaite de ma journée. 🙂

Puis on a débarqué sur Lunga, la plus grande des Treshnish Isles. L’arrivée en bateau était marrante: puisqu’il n’y a pas de véritable débarcadère, il y a des genres de passerelles flottantes dans l’eau proche de la berge. Le bateau s’accroche donc à l’une des passerelles et la pousse jusqu’à la plage de cailloux. Je n’avais jamais vu ça, héhé!

Une fois à terre, on grimpe un petit sentier jusqu’au sommet de la falaise, puis il n’y a pas à chercher longtemps: partout sur les côtés, des terriers de macareux et leurs locataires estivaux. A notre approche, certains prennent peur et se cachent, mais reviennent pointer le bout de leur bec après même pas deux minutes, puis continuent de vaquer à leurs occupations. Au milieu des macareux, j’aperçois quelques razorbills (Alca torda: petits pingouins ou pingouins tordas en français), à la figure si élégante. C’est vraiment des oiseaux super beaux, avec leur fine ligne blanche sur le bec.

Razorbill

Je décide d’emprunter le sentier qui longe la falaise pour voir d’autres coins de l’île, mais je ne progresse pas vite: je suis sans cesse joyeusement détournée par un macareux tout proche aménageant son nid, des atterrissages parfois maladroits, des petits pingouins flânant au soleil et même des jeunes cormorans qui prennent le soleil devant leur nid-caverne.

Plus j’avance sur le chemin, plus je vois d’oiseaux. Au milieu des macareux, je croise mes premiers guillemots, eux aussi magnifiques, avec leur ligne blanche près de l’oeil. Ce que je ne savais pas encore, c’est que les guillemots représentent l’espèce la plus nombreuse du coin. Autour de Lunga, il y a plein d’autres petites îles et de gros rochers. C’est sur une énorme masse rocheuse que vit une colonie de guillemots. Avant de la voir, on l’entend – et on la sent!

Mon premier guillemot, seul avec quelques macareux

Puis le rocher apparaît, recouvert de points noirs: des centaines et des centaines de guillemots, jeunes et adultes.

Je continue ma route, accompagnée par les cris de guillemots et les macareux qui s’activent sur le bas-côté.

Puis soudain, le paysage change complètement: je fais face à un plateau bien plus bas de l’île. Je suis au sommet d’une petite colline, avec une vue bien dégagée sur les alentours, et c’est là que je décide de manger quelques délicieux digestifs au chocolat noir. 🙂

Puis je retourne du côté de l’embarcadère de fortune en passant par un autre sentier, qui traverse le milieu de l’île. On avait environ 2h30 sur l’île, il me semble, et je n’ai pas vu le temps filer!

Lotissement pour macareux avec vue sur la mer 🙂

On est remontés sur le bateau et on est partis en direction de notre deuxième destination du jour: Staffa! Mais ça, ce sera pour le prochain article! 😉

Scot18#6 Iona

Bonjour à tous!
Après une magnifique dizaine de jours sur l’île de Madère (d’où j’ai bien sûr ramené plein de photos et d’anecdotes), je reprends ma rétrospective écossaise 2018 (je vous préviens, cet article fait 4,8 km de long, soit autant que l’île d’Iona, haha).

Sur le ferry au départ d’Oban (avec des kayaks!)

Lors de mon dernier article, je m’étais arrêtée à mon arrivée sur la superbe île d’Iona. Pour la rejoindre, il faut d’abord traverser l’île de Mull puis prendre le ferry depuis Fionnphort pour un court trajet de dix minutes, durant lequel on peut admirer les magnifiques roches roses de Mull, l’eau merveilleusement turquoise et, bien entendu, la fameuse abbaye de Saint Colomba.

Vue depuis le petit port de Fionnphort

Durant ces vacances, je me suis beaucoup intéressée à la toponymie gaélique, et j’avais repéré le mot ‘fionn’ au détour d’une page du livre de John Murray Reading the Gaelic Landscape. Il signifie “white, fair, pale, blessed, holy”. Fionnphort est donc le port blanc. En vérifiant la signification de ‘phort’, je suis tombée sur ce site, Gaelic Place-Names of Scotland, qui a l’air pas mal pour trouver les noms gaéliques des lieux.

Le ferry, avec Iona Abbey en arrière-plan

Seuls les résidents d’Iona ont le droit d’embarquer leur voiture sur le ferry, et c’est très bien comme ça. L’île est de toute façon bien petite et ne possède en gros qu’une route, donc tout se fait facilement à pied.
Les journées d’été, Iona est prise d’assaut par les touristes qui souhaitent visiter l’abbaye, et c’était bien sûr le cas quand j’y suis allée.

Les belles roches aux teintes roses de Fionnphort

En arrivant en plein après-midi, je n’étais donc pas seule, ni sur le ferry ni sur l’île! Mais à 18h30, un truc magique se produit: le dernier ferry pour Fionnphort s’en va, et l’île est soudain envahie par un calme merveilleux. En effet, il y a peu d’opportunités de logement sur Iona, et seuls quelques touristes décident d’y passer la nuit. J’avais réservé deux nuits à l’unique auberge de l’île, et je n’ai vraiment pas regretté!

Iona Abbey et le point culminant de l’île: Dùn I, 101 mètres d’altitude

Une fois débarquée du ferry, j’ai directement entrepris la marche d’une vingtaine de minutes qui mène jusqu’à la pointe nord de l’île, où se trouve Iona Hostel. En chemin, je passe bien sûr devant la fameuse abbaye, qui date du XIIIe siècle. Mais l’histoire sacrée du lieu est bien plus ancienne: l’Irlandais Saint Columba y a débarqué en 563 et y a fondé un monastère d’où il a évangélisé l’Ecosse. Iona est ainsi devenu un grand centre religieux, et de nombreux rois y ont été enterrés dont, possiblement, Macbeth. C’est aussi le lieu supposé de la création du célèbre Book of Kells, qu’on peut aujourd’hui voir à Dublin, au Trinity College.

L’Abbaye

Le monastère d’Iona a en effet subi de nombreux raids vikings au cours de son histoire, et le précieux manuscrit enluminé aurait donc été déplacé à Kells, en Irlande, pour le mettre en sécurité. C’est plus tard, vers 1200, que l’abbaye a été construite par les fils de Somerled, “King of the isles”

Dans un précédent article, je vous ai parlé vite fait du très beau film d’animation Song of the Sea. Eh bien son réalisateur, Tomm Moore, a sorti en 2009 The Secret of Kells, l’histoire d’un jeune moine irlandais de 12 ans qui rêve de devenir enlumineur, à Kells. Je ne l’ai pas encore vu, mais il est clairement sur ma liste! D’après certaines critiques, le film est plutôt sombre et le récit n’est pas aussi prenant que Song of the Sea, mais les dessins ont l’air tout aussi magique!

Bref, revenons-en à nos moutons, et à Iona! 😉

Agenouillé pour mieux brouter, héhé!

Une fois l’abbaye passée, le chemin s’est fait plus calme: moins d’humains, beaucoup plus de moutons! Le trajet m’a donc pris bien plus que les vingt minutes prévues, car je me suis du coup arrêtée pour dire bonjour à toutes les créatures laineuses que je croisais… Eh oui, on ne se refait pas, j’ai donc aussi pris plein de photos, à moitié assise dans l’herbe pour passer l’objectif entre les fils métalliques des barrières!

J’arrive finalement en face de deux moutons qui font la sieste sur leur petit monticule, comme pour accueillir les visiteurs de l’auberge (il s’est avéré que c’est leur coin quotidien, je les y ai vus à chaque fois que je passais).

Le goudron laisse place au gravier, le chemin me mène à travers le jardin de quelqu’un, puis la route devient carrément herbeuse. Je suis enfin à Lagandorain, nom du lieu et de l’hostel, et j’ai cette agréable impression d’être au bout du monde.

Mais je n’étais pas seulement arrivée à la pointe septentrionale d’Iona, j’avais également atterri dans le meilleur hostel dans lequel j’ai dormi jusqu’ici! Bon, ok, plutôt ma seconde auberge préférée, après la super génialissime de Turangi, en Nouvelle-Zélande, où j’avais l’impression de faire partie d’une grande famille — on regardait même la télé avec le proprio, le soir, et on n’arrêtait pas de prolonger notre séjour, et pas seulement parce que la voiture était en panne! 😉

J’ai adoré cet hostel pour plein de raisons. Déjà, sa situation: tout au bout du bout d’Iona, posé au milieu du machair, avec une magnifique plage de sable blanc à deux pas: Traigh an t-Suidhe. Lagandorain est aussi une croft encore en activité: les proprios travaillent la terre depuis des générations et perpétuent des modes d’agriculture qui font partie intégrante de l’héritage écossais. Ensuite, son nom: Lagandorain signifie “The Hollow of the Otter”, soit le creux de la loutre, et c’est franchement trop cool!

Et bien sûr, l’ambiance dans l’auberge était super: on mangeait tous le soir à l’unique grande table en bois (avec, en dessert, un gâteau concocté chaque jour par deux filles) et on était beaucoup à lire et écrire dans l’espace commun après les repas (la bibliothèque était d’ailleurs bien fournie!). L’aménagement était méga cosy: une cuisine et un salon super chouettes, des peintures colorées dans les salles de bains, des images marrantes au mur (et aussi une carte topographique de l’île, rien de tel pour capter mon attention), des petites chambres lumineuses avec des lits bien confortables, un jardin,… Mais le top du top: aucune clé, ni pour la porte d’entrée ni pour les chambres. J’adore cette ambiance super relax, cette confiance qui règne dans les coins paumés où vivent de petites communautés.

Sitôt après mon arrivée, je suis allée profiter du soleil en allant me balader, en commençant par la plage toute proche, que j’ai longée vers l’ouest avant de monter vers Dùn I.

Il y avait de magnifiques motifs creusés dans le sable par le va-et-vient de l’eau. Par endroits, on aurait dit des dessins d’arbres!

Puis je quitte la plage et je marche sur un petit sentier plus ou moins défini dans le machair (un chemin d’un mètre de large avait été tondu). J’étais entourée de fleurs et de bourdons, c’était magnifique!

Après un petit moment, le chemin a brusquement disparu et j’ai continué au pif, à l’écossaise. Dans certains coins, je n’avais plus du tout affaire à de la prairie fleurie, mais à de petits marécages peuplés de superbes orchidées sauvages qui se balançaient dans le vent. Bien entendu, le “bog factor” était plus important. Durant les périodes moins extraordinairement sèches, ça doit être limite impraticable.

Il y avait également de drôles de fleurs cotonneuses dans ces coins bien humides, ce qui m’aidait à les repérer pour les éviter.
J’ai grimpé à flanc de colline jusqu’à atteindre une barrière avec, devinez quoi, plein de moutons de l’autre côté. 😉
Tout le long, la vue était splendide, avec une lumière magnifique qui mettait en valeur le vert de l’herbe et le bleu de la mer…

Tout à coup, j’ai remarqué une tache noire sur mes dernières photos. Je me suis donc posée un moment pour essayer de l’éliminer. J’ai d’abord nettoyé le verre du filtre protecteur, puis le verre de l’objectif, en vain. J’ai pris des photos en LiveView, le miroir levé, mais la tache apparaissait tout de même. Je n’avais jamais eu de tache derrière le miroir… J’avais un peu peur de tout casser ou d’empirer la situation en essayant de l’enlever, mais en même temps je n’avais pas envie d’une poussière grise sur toutes mes photos à venir (il y en a une sur quasi toutes celles de cet article, plus ou moins visible). De retour à l’auberge, j’ai finalement donné un petit coup de pinceau à l’intérieur du boîtier, au pif, et, miracle, ça a marché, héhé!
Bref, c’était la petite frayeur photographique du jour

L’hostel, bien camouflé dans le paysage
Des moutons qui fuient à mon arrivée, près du sommet de Dùn I
Une flopée de moutons noirs au pied de la colline

Je suis finalement descendue de la colline, après maints détours entre les patches de marécage, et je suis retournée à l’hostel en empruntant la plage.

La plage était absolument déserte, et je n’ai pas pu résister: j’ai filé mettre mon maillot de bain et je suis revenue me jeter à l’eau. Verdict: elle était glaciale, mais c’était super. Après ce petit bain de fin de journée en solitaire, c’était l’heure d’aller manger mes pâtes au pesto (le parfait repas de flemmard en auberge quand on ne veut pas se trimballer trop de nourriture) et de discuter avec le couple d’Allemands partageant ma chambre!

Et voilà, comme prévu, c’était très long (et ce n’est pas fini!). La prochaine fois, je vous parlerai plus en détail de mon escapade dans les Treshnish isles. See ya!

Scot18#5 Ron Mara, suite et fin

Bonjour!
Aujourd’hui, je vous présente les dernières photos et anecdotes de Ron Mara. J’ai étalé un peu tous les trucs que je voulais aborder avant de clore ce chapitre, donc c’est assez hétéroclite. 😉

L’un des deux alpagas donnant son nom à l’arrêt de bus inofficiel “Alpaca stop”

Durant mon temps à Ron Mara, je pensais souvent au bonheur que ça représente d’habiter dans un lieu si beau, au sommet de la colline, avec une telle vue sur la mer et les îles. Ça m’a rappelé mon semestre à Aberdeen, où je pensais chaque jour à quel point Old Aberdeen et le campus étaient beaux, et comme ça me donnait beaucoup plus envie d’aller à l’Uni.

J’ai aussi appris tellement de choses auprès d’Ed et Carina. J’avais l’impression de me nourrir autant de leur riche expérience que de la joie d’avoir les mains dans la terre, de travailler dehors sans m’énerver devant un ordi.

La vue sur la maison depuis le jardin, avec Broody, une poule qui voulait toujours couver — pas facile d’aller récupérer ses oeufs, il fallait être tenace!

A Ron Mara, j’ai aussi super bien mangé! On préparait des bons repas avec les produits du jardin: choux-fleurs, courgettes, fraises, myrtilles, salade, chard, broccoli, tomates,… J’adorais aller me promener dans le jardin pour cueillir des ingrédients pour le petit-déjeuner ou les repas, et décider du plat à ce moment-là. Une fois, on a même fait un délicieux pesto à base de capucines, ces jolies petites fleurs orange.

Des capucines du jardin
Une des orchidées sauvages du jardin

Le jardin n’avait bien sûr pas simplement pour but de faire pousser des choses à manger. C’était un hotspot local de biodiversité incroyable, ça bourdonnait et voletait de partout: des papillons, des abeilles, des bourdons, des oiseaux et bien plus! Il y avait tout un coin du jardin non tondu pour laisser la prairie fleurie grouiller de vie, et il y avait également un étang, avec plein d’orchidées sauvages tout autour. Je trouve magique la capacité des espèces végétales comme animales de coloniser un lieu dès que l’habitat leur convient. Ed m’a raconté qu’ils n’ont quasi rien planté autour de l’étang, la végétation s’est fait une place toute seule.

Comme lors de mes précédentes expériences de WWOOFing, j’ai trouvé incroyable la vitesse à laquelle on se sent vite chez soi chez des inconnus, comme on se crée rapidement une sorte de routine même si les journées ne se ressemblent pas: griller des noisettes à mettre dans le müesli, nourrir les poules et aller chercher les oeufs, observer les vaches remonter vers le haut du champ chaque soir, vérifier l’état des filets de protection des courgettes à chaque passage dans le jardin (les poules aimaient particulièrement aller gratter les courgettes avec leurs pattes, et elles étaient assez douées pour libérer des passages entre les petites barrières et filets qui étaient censés protéger les courgettes), ‘nourrir’ les choux au ‘liquid feed’ (un engrais liquide fait maison avec algues et orties), arroser les plantes de la glasshouse/véranda ou encore dévorer les livres de la bibliothèque bien fournie d’Ed et Carina, aux sujets les plus divers: histoire celte, comportement des oiseaux du Royaume-Uni, guide de détermination des coquillages, plantes comestibles et, l’un de mes préférés, un guide pour appréhender et lire le paysage gaélique à travers sa toponymie!

Depuis ma chambre, au premier étage, je pouvais observer tous les jours des voisins hyper mignons: une famille d’hirondelles, qui vivait sous la gouttière. Je devais d’ailleurs faire attention de ne pas ouvrir trop grand les fenêtres, car sinon elles essayaient de rentrer dans la chambre!

La maman hirondelle (deuxième depuis la gauche) entourée de ses petits

Plusieurs fois, nous sommes allés à Tarbert, la petite ville à 30 minutes en voiture au nord de Muasdale où Carina travaille comme médecin. L’occasion de faire les courses, visiter l’église, admirer les ruines du château et prendre un petit café.

Les ruines du château, sur la colline. Apparemment, c’était une place royale très stratégique durant le Moyen-Âge, avec une position pile entre West et East Loch Tarbert.
Le port de Tarbert

Avant de déménager sur leur colline à Ron Mara, Ed et Carina habitaient à Tarbert, à flanc de colline. Ils y ont encore leur maison, qu’ils louent à des amis pour des clopinettes. Ils gardent encore du matos dans la cabane du jardin, et j’y ai passé toute une après-midi à remettre un vélo en état (j’ai changé les plaquettes de frein, en gros). C’était un jour incroyablement ensoleillé et chaud, et j’étais accompagnée dans ma mission par un des chiens des habitants de la maison. Il était super câlin, à se coucher contre moi pour profiter de mon ombre.

L’adorable chien tout doux

Une autre activité que j’ai adoré faire à Ron Mara, c’était tresser les oignons (et l’ail, aussi), une fois séchés au soleil. Ça se passait dans une jolie structure en bois au fond du jardin, avec son toit végétalisé, et plein d’outils à l’intérieur, ainsi que des plans de la propriété épinglés au mur et des plannings de plantation.

Je tressais les oignons pour en faire des ballots et les suspendre au plafond et à une cordelette, pour libérer de l’espace. Chaque soir, j’éminçais aussi une tonne d’oignons — la consommation d’oignons et d’ail par Ed et Carina était impressionnante!

Une autre activité quotidienne était bien sûr d’admirer le coucher du soleil, quelque chose dont personne ne se lassait!

La lumière dorée à travers la fenêtre de la cuisine

Mon départ de Ron Mara a été plutôt chaotique. Je prenais le premier bus du matin, vers 6h, et je me sentais toute nostalgique de partir. Carina m’a déposée en voiture à l’arrêt de bus de Muasdale avant de partir au boulot et, alors que j’attendais le bus, j’ai remarqué que je n’avais pas mon K-way (ma seule veste, donc). J’avais prévu de la porter car de la pluie était annoncée, sauf que finalement il ne pleuvait pas, et je pouvais tout à fait visualiser ma veste violette nonchalamment posée sur la rambarde de l’escalier. Ni une ni deux, j’appelle Ed, qui était encore à Ron Mara. Il me dit alors qu’il arrive avec la veste (ils ont deux voitures électriques), et je commence à implorer les dieux des transports publics pour que le bus soit en retard (en l’occurrence, il l’était déjà au moment où je me suis rendu compte, j’espérais donc qu’il soit encore un peu plus en retard). Zut, je vois le bus qui arrive et je lui fais signe. Au moment où je monte pour lui dire que j’attends un ami qui doit m’apporter un truc, Ed déboule, je cours chercher ma veste et le remercier avant de sauter dans le bus! Oulala, le timing de ouf! Je me suis affalée dans mon siège, soulagée. Le K-way, c’est vaiment le truc à ne pas égarer, surtout avant d’aller dans les Hébrides, haha!

Petit effet avec le mode ‘création’ de l’appareil photo, lors d’une après-midi à la plage

Et voilà, je laissais Ron Mara devenir de plus en plus petit, derrière moi, filant vers le nord de la péninsule. Je suis passée par des routes que j’avais commencé à vraiment bien connaître, à force, et ça me faisait tout bizarre de voir plein d’endroits pour la dernière fois.

J’ai changé de bus à Lochgilphead, où j’avais pas mal de temps avant mon bus pour Oban, et je suis donc allée prendre un moccha dans un café qui venait d’ouvrir, avec une très gentille serveuse qui m’a tapé la causette et, après avoir appris que j’allais à Oban, m’a proposé de lire le Oban Times.
J’étais agréablement surprise de voir qu’une grande majorité des articles avaient trait à l’environnement! Création d’une nouvelle réserve naturelle, fait divers d’hirondelles nichant sur un ferry, évolution des populations locales de sternes,… J’ai aussi trouvé une page spécialement dédiée au shinty, ce sport typiquement écossais qui a des airs de hockey sur gazon. C’était super chouette de lire les news locales, je trouve que ça donne un peu une idée de la vie dans le coin, de ce dont les gens parlent, des préoccupations locales,…

Puis c’était l’heure de mon bus pour Oban — et mon périple n’en était qu’à son début! Une fois à Oban, j’ai mangé et fait les courses avant d’embarquer sur le ferry pour Mull. J’étais tout enthousiaste de retourner enfin sur cette île, où j’étais allée en 2011 lors de mon premier voyage en Ecosse. Mais ce jour-là, je ne faisais que passer. Une fois débarquée à Craignure, j’ai pris le bus pour Fionnphort, tout au sud-ouest de Mull, où j’ai embarqué sur mon ultime ferry de la journée direction Iona. Là encore, une île dont j’avais gardé de très bons souvenirs lors de mon séjour de 2011 — je m’en souviens même super bien car c’était le seul jour où on a vu le soleil plus de cinq minutes d’affilée, haha!

En tirant mon balbuzard à roulettes (mon sac Osprey, donc), j’ai marché jusqu’à la pointe nord d’Iona et sa merveilleuse auberge de Lagandorain — la seule de l’île. Avec un agréable sentiment de bout de monde, j’étais lancée dans la suite de mon voyage.

A la prochaine pour la suite des aventures! 😉

Scot18#4 Fairy wood

Bonjour!
Aujourd’hui, direction Ferry Wood, la forêt d’Ed et Carina, magnifiquement située au bord de la rive nord-ouest de West Loch Tarbert. Il s’agit d’une vieille forêt de chêne, adossée à une colline rocheuse.

De tortueux et magnifiques chênes

Même si son vrai nom est Ferry Wood, un autre qui lui convient tout aussi bien est Fairy Wood, tant on s’attend à voir émerger des fées ou des elfes quand on se promène sous le couvert des vieux chênes, avec des fougères partout et de merveilleux énormes rochers recouverts de mousse. Oh oui, de la mousse, de la mousse et du lichen partout!

Sur place, Ed et Carina ont fait construire une petite cabane (avec hublot ^^), et ils y dorment parfois. C’est tout petit et cosy, parfait pour boire un thé et manger des biscuits pendant qu’il pleut et fait froid dehors!

West Loch Tarbert, qu’on a descendu avec le voilier pour venir le poser sur la plage de Ferry Wood
Ma claddagh sur la mousse d’un arbre, avec son parasol de verdure
Une arche de chêne 🙂
Une atmosphère magique

Durant mon séjour à Ron Mara, je suis venue plusieurs fois à Ferry Wood. Pour amener le bateau, mais aussi pour faucher le bracken, des grandes fougères qui envahissent tout (et que les tiques adorent, c’est pile la bonne hauteur pour monter à bord d’un cerf, d’un mouton ou d’un humain…). Ed a une immense faux de la mort, et c’est efficace (à condition de l’aiguiser toutes les dix minutes) mais bien crevant! Et surtout, ça n’enlève pas les racines, c’est donc un combat sans fin. Ce printemps, Ed m’a dit qu’il allait faire venir des cochons sur le terrain pendant deux ou trois mois, apparemment ça marche bien. Car le problème du bracken, c’est bien qu’il n’a en général pas trop de prédateurs pour l’embêter (même les moutons ne le broutent pas!), et que rien ne l’arrête. Et donc ça pousse, pousse et pousse, ça bloque la lumière et aucune autre plante n’arrive alors à se faire une place. Déjà que l’Ecosse a perdu une part gargantuesque de ses forêts ‘naturelles’, ça n’aide pas au retour des arbres. Le pire, c’est que le bracken a pu occuper cette immense niche à cause de l’humain, qui voulait plus de bracken car les perdrix aiment bien, et les perdrix, ça se chasse. Bref, maintenant le bracken recouvre tout, il y en a à ne plus savoir où faucher.

Ed en rouge, précédé de Carina et Angela, l’autre wwoofeuse, lors d’une promenade au coucher du soleil.
Les ruines de la maison d’Ardpatrick point

Un soir, on a marché jusqu’à Ardpatrick point, qui marque le bout de la petite péninsule. Au sommet de la colline se trouvent les ruines d’une maison, construite il y a un moment de cela. Apparemment, elle appartenait au propriétaire du domaine Ardpatrick, dont la véritable demeure est une immense maison (limite manoir) au bord du loch. Jack, comme il s’appelait, était prétendument un loup solitaire qui aimait se réfugier au sommet de la colline, face à la mer, avec la vue sur West Loch Tarbert d’un côté et sur Gigha de l’autre. Cette petite maison lui servait de lieu de retraite, loin de la grande maison du domaine.

Une petite île allongée au milieu de West Loch Tarbert, qui semble grouiller de vie. Lors d’une petite sortie en voilier pour tester le mât (après avoir enfin mis les voiles), on a d’ailleurs vu tellement d’oiseaux! Un fou de Bassan qui nous tournait autour, un rocher recouvert de sternes, des cormorans volant au ras de l’eau…

Un autre indésirable qui peuple la forêt, c’est le rhododendron. Espèce invasive introduite dès le 18ème siècle, cet arbuste menace aussi l’équilibre de certains écosystèmes en délogeant toute une diversité d’espèces. Comme le bracken, le rhododendron prend beaucoup de place et se propage vite et facilement, c’est pour ça qu’il est considéré comme une menace. Il est d’ailleurs listé dans le Wildlife & Countryside Act de 1981, et il est donc interdit d’en planter dans la nature ou de faciliter sa propagation. Du coup, Ed et Carina font ce qu’ils peuvent pour débarrasser leur forêt de tout le rhododendron. Une fois coupé, ils brûlent le bois d’une certaine manière, dans un four spécial, afin de le transformer en biochar. Ce ‘charbon d’origine biologique’ est utilisé comme engrais et est apparemment très utile pour la réhumification des sols, entre autres. Il n’en ont pas fait quand j’étais là, mais ça a l’air d’être super intéressant (et un sacré boulot!).

La lumière du soir qui effleure les champs 🙂

Entre la forêt, le bracken et la plage, on croise de temps en temps les moutons du voisin, qui paissent tranquillement.

Un samedi, on a passé notre jour de congé à Ferry Wood, et j’ai pris le temps de dessiner, d’écrire et de prendre plein de photos. Le soir, on a cuit des patates et du chou kale dans une belle marmite au-dessus du feu, accompagnés de poisson sur le gril. On a mangé le tout sur une petite butte, en regardant le loch scintiller dans la lumière dorée. Quelle meilleure manière de passer une soirée d’été? 🙂

“Les Beatles étaient quatre moutooooons… dans le veeeeent”

A Ferry Wood, on voit très souvent des ferries (je me demande si le nom vient bien de là), le va-et-vient entre Kennacraig et Islay, the Queen of the Hebrides. Dans le Kintyre, il y a toujours une île à l’horizon, qui vient titiller le champ de vision, instiller des rêves d’autres rivages…

Foxgloves

A Ferry Wood, comme à peu près partout ailleurs dans les îles britanniques, on trouve des foxgloves, LA fleur qui me fait toujours penser à l’Irlande et au Royaume-Uni. J’oublie toujours son nom français (Digitale, d’après Google), pour moi ça a toujours été “La fleur qu’on voit dans Harry Potter”. Si vous ne comprenez pas pourquoi, il faut re-regarder “Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban”, ou juste regarder cet extrait.

Allez, je finis cet article avec quelques photos dénichées sur mon natel!

Vue depuis la cabane de Hobbit, avec Ed au loin
Démonstration de l’usage de la faux par Ed
Du bracken, du bracken, encore du bracken
Westhinder, l’ami voilier, au retour de sa première sortie toutes voiles dehors avec son nouveau mât!
La marmite trop classe et des patates
Moi en pleine action dans mon environnement naturel ^^ — Photo prise par Angela

Et voilà, je m’arrête là pour ce soir. Bonne semaine et à bientôt! 🙂

Scot18#3 Wild waters

Bonjour à tous!
Je reprends aujourd’hui le récit de mes épopées aquatiques dans la péninsule du Kintyre.

Gravelot en pleine exploration. Je le suivais des yeux alors qu’il sautillait de rocher en rocher, courait sur le sable mouillé,…

Lors de ma première véritable journée, un samedi, Ed avait une répétition de sa chorale gaélique à Tarbert, et Carina m’a proposé d’aller faire un tour en canoë. Bien entendu, je ne dis jamais non à ça! 😀

Leur canoë est simplement posé dans l’herbe au bord de la plage, j’adore. C’était marée basse, donc on a dû un peu pousser notre embarcation avant de finalement pouvoir pagayer librement. On a parcouru pas mal de kilomètres, le long de la côte, sous un ciel d’abord immensément bleu, avant que les nuages ne viennent se réunir au-dessus des îles.
L’eau était absolument magnifique, à l’allure presque huileuse, et le canoë glissait dessus sans un bruit. Vraiment un beau moment. 🙂

On a vu une quantité folle de méduses! Trois espèces différentes, dont deux complètement inoffensives. Mes préférées étaient des petites méduses avec quatre anneaux roses sur le dessus, qui apparaissaient et disparaissaient sans cesse. On a pagayé au-dessus de superbes forêts de varech, observé de farouches huîtriers pies qui s’envolaient en criant en nous voyant,… On a aussi croisé plein de cormorans qui bronzaient sur leur rocher, mais ce n’est pas tout. On a aussi rencontré la dose de phoques! 🙂

La plupart (des phoques communs, je pense) étaient étalés sur des rochers, mais certains nageaient autour de nous. L’un d’entre eux a commencé à ‘frapper’ l’eau et à faire de gros splashes, je suppose que c’était pour nous intimider ou marquer son territoire. Apparemment, suite à une rapide recherche Google, c’est aussi un comportement qui vise à attirer l’attention des autres phoques. Ça m’a rappelé mon incroyable excursion en kayak de mer à Stewart Island, durant laquelle un jeune lion de mer mâle super curieux était venu nager au milieu de notre groupe, plongeant sous les kayaks et nous tournant autour pendant une bonne vingtaine de minutes!

‘Notre’ lion de mer n’avait pas tenté de grimper sur nos kayaks (heureusement d’ailleurs, car c’est quand même vachement instable, un kayak de mer, donc ça doit être carrément galère, et en plus c’est super impressionnant, un lion de mer de près), mais dans le genre ‘expérience de ouf’, je vous invite à regarder cette vidéo de kayakeurs qui ont rencontré un jeune phoque gris très, très curieux dans le Firth of Forth (dans le coin d’Edimbourg).

On peut voir la tête des phoques au loin, car on gardait une certaine distance. A partir du moment où on les a vus, on a quasi cessé de pagayer.

Il y avait un côté magique et poétique à glisser ainsi sur l’eau, avec toute cette vie tout autour. Et ça m’a fait penser au merveilleux film d’animation irlandais “Song of the Sea”. Si vous ne connaissez pas, je le conseille vivement. C’est une aventure remplie de magie fondée sur des mythes folkloriques du nord de l’Europe (dont les selkies, des phoques qui peuvent se transformer en humains), le tout raconté par des dessins magnifiques et de la musique enchanteresse. Voici quelques images pour vous donner une idée du style (en revanche, je ne recommande pas franchement les bandes-annonces, elles ne font pas justice au film):

D’ailleurs, j’avais moi-même la fibre créative durant mes dernières vacances en Ecosse. J’ai tenu comme d’habitude le fameux carnet de voyage, mais j’ai aussi pris le temps de dessiner, partout: dans le jardin, sur la terrasse (sous les yeux d’une poule curieuse), à la plage,…

Une chouette après-midi passée à peindre à la plage.
Panorama d’A’Chlèit, la plage au pied de la colline, d’où je pouvais suivre le va-et-vient des ferries pour Gigha.
Oystercatcher.
Etrange découverte au détour d’une balade.

Un jour, je suis allée me promener à la plage sous la pluie, avec l’envie de découvrir la partie Nord de la côte. Durant ma marche, je suis tombée sur un impressionnant squelette (ci-dessus). En rentrant, Ed m’a dit qu’il s’agissait sûrement d’un marsouin, qui s’était probablement fait attaquer par un groupe de dauphins mâles! Eh ben!

De temps en temps, des baleines sont aperçues près de la péninsule, même si c’est plutôt rare. Régulièrement, Ed et Carina aident même à la surveillance des échouements de mammifères marins.

Et voilà, plutôt que sur un squelette, je vous laisse à nouveau sur un beau coucher de soleil (j’ai tellement de photos de cette vue au coucher du soleil, je les distille un peu dans chaque article, huhu).

A bientôt pour la suite des photos et anecdotes de mon temps à Ron Mara!
See ya!

Scot18#2 Au fil de l’eau

Bonjour à tous!
Aujourd’hui, je continue le récit de mes quelques jours passés à Ròn Mara en juillet 2016. Cette période a été marquée par différents lieux: la maison et le jardin, bien sûr, mais pas seulement, car on s’est pas mal déplacés, et j’étais étonnée de voir à quel point j’avais l’impression de bien connaître les routes et les petits bleds de la région après seulement quelques jours. Ed et Carina possèdent une vieille forêt de chênes magnifique, au bord du West Loch Tarbert, où on a passé pas mal de temps et dont je me réjouis de vous parler. Mais avant ça, je veux m’attarder sur un autre élément.

Vue sur Jura, et sans doute Islay (difficile de savoir où finit l’une et où commence l’autre)

Une constante lors de ce voyage, c’était l’eau. La vue sur le Sound of Gigha depuis la maison, l’excursion en canoë, les balades sur la plage, et aussi pas mal d’efforts pour remettre un bateau à l’eau…! Une histoire dont je vais vous parler plus en détail plus loin. Mais, et c’est surprenant en Ecosse, l’eau était également un sujet de conversation quotidien du fait de… sa rareté durant l’été 2018!

En effet, en trois semaines, quasi pas une goutte de pluie. Le sol était tellement sec qu’il n’y avait presque pas de midges non plus, la folie! Résultat: pour la première fois depuis des années, Ed et Carina devaient arroser le jardin, ce qui est d’habitude superflu. Plus au sud de la péninsule, des maisons n’avaient carrément plus d’eau courante, car beaucoup dépendent de petites rivières et de ruisseaux qui étaient à sec, du jamais-vu. Et vu que le manque d’eau n’est d’ordinaire pas un problème en Ecosse, il n’y a pas partout des infrastructures pour stocker l’eau.
Bref, l’eau, c’était vraiment un point récurrent du voyage.

Lors de mon jour de congé, je suis allée me promener le long de la côte. Pour rejoindre la plage, il faut d’abord traverser le champ du voisin, dans lequel ne vivait au départ qu’un seul mouton, dédié à la casserole. Sauf que voilà, il s’est avéré que c’était une brebis portante, donc le voisin a décidé de garder la mère et l’agneau, puis d’acheter un troisième mouton pour leur tenir compagnie, huhu. 😉

Une fois sur la plage, je commence à longer la côte direction le sud. Tout au long de la balade, je m’émerveille devant toute cette vie. Ça grouille de partout! Des oiseaux à foison, surtout, mais aussi plein de coléoptères, des puces de sable, des papillons…

Des huîtriers pies s’envolent sur mon passage, des grands gravelots sont partout, à courir d’un rocher à l’autre,… J’adore observer leurs va-et-vient, ils sont vraiment adorables. Il y a bien sûr aussi plein de goélands, des cormorans et… des cygnes et des colverts. Ça me fait tout bizarre de voir ces derniers dans de l’eau de mer. ^^
Pour mon plus grand bonheur, j’aperçois aussi un vanneau huppé!

J’ai croisé aussi quantité de carcasses de crabes dans le sable. D’abord juste une pince, puis une ‘carapace’ (ci-dessus), puis un crabe entier (voir plus bas). Le petit crescendo de la promenade, héhé.

La prairie fleurie où bourdonnent les insectes, les rochers, puis la mer, avec les îles Cara et Gigha.
Vue sur l’église proche de North Beachmore.
A droite de l’église, on peut voir la colline qui longe la côte, bien raide 😉
Muasdale, le village le plus proche, où se trouve l’arrêt de bus officiel. Il y a un camping et quelques maisons, mais c’est tout: pas d’épicerie, pas de pub, pas de café.
Des cygnes côtiers, avec Islay/Jura en arrière-plan.
Je trouve qu’il a un regard vachement perçant, pour un crabe mort…

Petite photo au retour de ma balade, sous un ciel couvert mais sec, mon sac à dos faisant office de trépied.

Maintenant, c’est l’heure de parler du bateau! Ed et Carina possèdent un voilier, mais suite à un petit incident impliquant une route et des arbres, ils avaient cassé le mât. La mission de la semaine: remettre le voilier à flot, avec un mât tout nouveau fraîchement livré.

On est d’abord allés à Ardfern pour acheter un nouveau moteur pour le dinghy, un canot pneumatique qui sera utilisé pour aller de la côte à la bouée d’amarrage du bateau. Le coin est superbe, avec un loch parsemé d’îles recouvertes de forêts de noisetiers. Et sur la rive, des fleurs, des fleurs et encore des fleurs! Des abeilles volent de partout, et on croise aussi des chardonnerets élégants.

Ce même jour, on est ensuite allés à Lochgilphead (prononcez “Lochgilperdt”), l’une des plus grandes ‘villes’ du coin (il y a même 5 spots de recharge pour voitures électriques, mais ça ne m’étonne presque plus car en Ecosse, il y en a vraiment pas mal, même cachés derrière un buisson au terminal de ferry de Kennacraig), notamment pour récupérer Angela, une nouvelle WWOOFeuse de 17 ans qui habite aux Etats-Unis.

Un nouveau jour qui s’achève à Ron Mara — Le soleil se couchait après 22h.

Un jour, grâce à l’aide d’un ami d’Ed, on a sorti le bateau de la grange dans laquelle il avait passé les derniers mois, et on l’a remis dans son élément. On a ensuite descendu West Loch Tarbert pour aller poser le voilier sur la plage de Ferry Wood, leur forêt.

Cette photo ne date pas du tout de ca jour-là, car les voiles n’étaient pas encore montées, donc on a fait le trajet au moteur.

Le long du loch, il y a de magnifiques rives sauvages, avec d’anciennes forêts de chênes. On a vu un rocher recouvert de sternes en pleine nidification, et un splendide fou de Bassan qui est passé tout près du bateau en volant!

J’ai adoré tout le trajet: le vent, les vagues, et les jumelles pour scruter les berges, à la recherche d’un phoque ou, qui sait, une loutre (en l’occurrence, aucun des deux ce jour-là)

Le voilier arrivé à Ferry Wood. Vraiment une journée radieuse!

Lors de ce WWOOFing, j’ai donc fait de la voile pour la toute première fois! J’ai aussi mangé du homard pour la première fois de ma vie: un soir, le voisin est venu nous en apporter, du tout frais pêché de la journée! 🙂
Ça ne m’avait jamais vraiment trop donné envie, mais j’ai trouvé super bon!

Olala, et j’ai encore plein de trucs à raconter, mais cet article est déjà plus long que le Loch Ness, donc je vais m’arrêter là pour ce soir! Je vous laisse avec cette photo de coucher de soleil, avec les éoliennes de Gigha dans la lumière rasante.
Tschüss!

Scot18#1 La maison sur la colline

Bonjour à tous!

Aujourd’hui, je commence la rétrospective de mes vacances en Ecosse de l’été dernier. C’était la première fois que je repartais seule depuis mon voyage en Nouvelle-Zélande, et j’avais envie d’en profiter pour faire à nouveau un peu de WWOOFing.

La toute première photo des vacances

En juillet 2018, j’ai donc atterri à Edimbourg, embarqué dans le train pour Glasgow et pris un bus direction la péninsule du Kintyre. Déjà là, c’était l’aventure, car je ne descendais pas à un arrêt de bus officiel, mais à North Beachmore, aussi connu en tant qu'”arrêt des alpagas”. Enfin, surtout connu des chauffeurs de bus qui habitent à Campbeltown, le terminus de la ligne. Moi, j’ai eu droit à un chauffeur de Glasgow, et en presque 4 heures de trajet, il y avait le temps d’oublier mon arrêt spécial et paumé… Bref, je suis finalement descendue en catastrophe à Muasdale, le véritable arrêt le plus proche, et j’ai commencé à marcher en sens inverse au bord de la route.

La vue depuis le jardin, avec l’Irlande du Nord tout au fond, visible lors des journées au ciel bien dégagé 🙂

Après cinq minutes, Ed, mon hôte de WWOOFing, débarque avec son 4×4 électrique. Il voulait m’accueillir à l’arrêt de bus des alpagas, mais vu que le bus avait du retard, il a décidé de monter sur la colline pour voir où en était le bus. Bim, c’est bien sûr lorsqu’il est au sommet que je passais justement en bas, et qu’il a du coup remarqué mon bus qui filait tout droit sans s’arrêter devant les alpagas. Bref, il m’a récupérée sur le bord de la route et en cinq minutes, on était arrivés.

Ròn Mara, la superbe maison sur la colline, avec sa petite serre/véranda où poussent tomates, pêches et vigne!

Je découvre alors la magnifique maison d’Ed et Carina, perchée sur la colline, avec une vue splendide sur Gigha (une petite île juste en face, qui produit du très bon lait!), Jura et Islay, des îles que je rêve de visiter un jour (en hiver, lorsque plein d’oiseaux migrateurs y établissent leurs quartiers).

Ed et Carina ont designé eux-mêmes leur maison, comme leur jardin — Ed est un adepte de la permaculture, et il organise même des workshops, après avoir été notamment journaliste environnemental durant sa riche vie; Carina, elle, est médecin en semi-retraite, et elle bosse quelques jours par semaine à Tarbert, la ville la plus proche (36 km) en allant vers le Nord.
Ils ont vécu et connaissent tant de choses, et j’ai appris tellement durant mon (trop court) séjour avec eux!

Graminées dans la lumière de fin d’après-midi

Une fois installée dans la chambre de leur fils, qui étudie à Edimbourg (et qui a une chambre de ouf, avec tellement de livres intéressants, allant des dragons à l’astrophysique, avec des figurines des Chessmen de Lewis sur l’étagère — j’aurais bien aimé le rencontrer, il a l’air marrant), je suis partie explorer les environs. Une route bien raide descend jusqu’à la route principale qui longe toute la péninsule. En chemin, j’admire la mer et la côte, les montagnes de Jura, et je croise des vaches Highland.

Un membre du Death row, comme l’appellent Ed et Carina… Eh oui, car il y a régulièrement un tournus dans les vaches du voisin, puisqu’elles sont destinées à finir en steak & ale pie.
Une église au bord de l’eau
La vue sur la maison, avec une file de veaux trop mignons

Je n’ai passé que 10 jours à Ròn Mara, mais qu’est-ce que c’était chouette, et varié. Je n’ai vraiment pas eu l’impression de “travailler”, mais d’accompagner la vie de tous les jours d’Ed et Carina, de découvrir plein de trucs, d’échanger, d’apprendre, de m’émerveiller… Et de ressentir le bonheur d’être à nouveau en Ecosse. 🙂

La vue depuis la fenêtre de ma chambre. Comme les moutons du Yorkshire, les vaches semblent monter dans les hauteurs une fois le soir venu.

A Ròn Mara (qui signifie “phoque de mer” en gaélique écossais), j’ai cueilli et écossé (huhu, comme dans Ecosse) des broads beans (= des gros haricots/fèves), j’ai nourri les plantes au liquid feed fait maison d’Ed (une mixture d’algues et d’orties macérées qui sent très, très fort), j’ai tressé des oignons et de l’ail (des photos suivront prochainement), j’ai fait du canoë avec Karina, au milieu des phoques et des huîtriers-pies, j’ai fauché du bracken (fougère locale qui envahit tout et que quasi rien ne broute, sauf les cochons) avec une faux de la mort qui tue (littéralement la faux de la Mort, je mettrai aussi des photos), je me suis émerveillée devant les couchers de soleil incroyables sur Islay et Jura, et devant le ballet des abeilles et autres insectes dans le jardin, j’ai préparé du compost, j’ai fait du pesto avec des capucines, j’ai appris plein de mots en gaélique, j’ai discuté environnement, politique, culture écossaise, évolution, j’ai vu plein d’oiseaux, j’ai dessiné sur la plage, j’ai fait de la voile, j’ai réparé un vélo et poncé un mât de bateau… Bon, et j’ai pris des photos, évidemment.

Gigha au premier plan, Islay au second.
Les broad beans, que c’était un plaisir d’écosser. Ils sont tellement beaux, quand ils sont lovés dans leur cosse. Et c’est une tâche répétitive parfaite à effectuer dans le jardin, en discutant et profitant du beau temps.

J’ai aussi super bien mangé, des produits frais du jardin. Choux-fleurs, rainbow chard, broccoli, fruits rouges, salade, courgettes… J’adore cette manière de choisir le menu en se baladant dans l’immense jardin et en cueillant des trucs au fur et à mesure. Le matin, je me régalais avec des petits-déj’ de ouf: muesli, noisettes grillées, cassis ou fraises du jardin,… Ça me donne faim rien que d’y penser.

Vue depuis le salon, avec la petite île de Cara sur la droite.

Bon, j’ai encore tellement d’anecdotes à raconter et de photos à montrer, mais cet article est déjà suffisamment long, et c’est l’heure d’aller regarder le dernier épisode de la série Shetland de la BBC… histoire de rêver au moment où je reposerai les pieds en terre écossaise!

Je vous laisse donc avec une photo d’un merveilleux coucher de soleil, admiré depuis Ròn Mara. Avec, à droite, des montagnes de Jura à moitié enveloppées dans les nuages…


À pas de puffins

L’été dernier, pour la première fois, j’ai enfin pu observer de mes propres yeux les mascottes de la classe aviaire, les chouchoux clownesques du Nord, les perroquets de mer… Eh oui, je parle bien sûr des macareux moines, ou Atlantic puffins en anglais (un nom qui leur convient bien, je trouve, qui sonne rond et coloré).

Ma première rencontre avec un macareux, sur l’île de Lunga, en Ecosse

Cette espèce d’oiseau passe le plus clair de son temps en haute mer, mais rejoint la terre ferme pour la période de reproduction, nichant alors dans des terriers, notamment sur les côtes d’Islande, d’Irlande… et d’Ecosse. Ça me semblait être l’oiseau de circonstance pour le premier véritable article de ce blog, puisque j’ai décidé ce printemps de redébarquer en terres bloguesques après un long exil. 😉

Cela faisait plusieurs années que j’espérais croiser la route de puffins, mais mon timing n’était jamais bon. En Ecosse, ces oiseaux de mer font leur apparition dès fin avril dans certaines régions, et repartent début août. En juillet 2018, j’étais enfin au bon endroit au bon moment, et j’ai eu l’immense plaisir de pouvoir rendre visite à la colonie de puffins de Lunga, dans les Treshnish Isles. Ces petites îles inhabitées de l’ouest de l’Ecosse font partie des Hébrides intérieures, et se situent à seulement 5 km de Mull, et à une dizaine de kilomètres de l’Ulva écossaise. Je me devais donc de leur consacrer l’un des premiers articles de ce blog. En effet, les îles de Mull (Ecosse) et Rakiura (NZ), les “grandes” voisines des îles Ulva, abritent toutes deux des espèces emblématiques que je rêvais de voir: les puffins au Nord, les kiwis au Sud. Ces deux rêves se sont concrétisés, et je pense qu’un jour, je ferai bien évidemment un article dédié à l’étrange kiwi… Mais commençons par notre ami le macareux!

Sur Lunga, les macareux sont relativement peu farouches et un grand nombre de terriers sont situés à deux pas des sentiers.

Ce qui interpelle tout de suite avec les puffins, c’est leur attitude, leurs mouvements à l’allure maladroite. Déjà depuis le bateau, alors qu’on approchait de Lunga, on pouvait apercevoir quantité de macareux en vol et sur l’eau, l’air trapu, battant vite des ailes, leurs pattes orange vif écartées à l’approche de l’amerrissage. Puis, une fois sur l’île, ça “roucoule” de partout, des petits “arrr-ouh” étouffés provenant des terriers, avec des puffins sautillant de tous les côtés. Les voir se dandiner sur l’herbe, sautiller pour se déplacer le long de la falaise, est vraiment un spectacle dont il est dur de se lasser. D’autant plus que la colonie est active! Même si certains puffins semblent profiter tranquillement de la vue, parfois couchés dans l’herbe, la plupart ne paraissent jamais oisifs: ça se nettoie, se gratouille, secoue les ailes,… Les parents qui nourrissent encore leur jeune font d’incessants allers-retours vers leur terrier, le bec rempli de poissons.

Puffin se dégourdissant les ailes sur son coin de falaise.
Les plumes des ailes, ça s’entretient!

Première observation: ces pensionnaires estivaux de Lunga n’ont visiblement pas peur des visiteurs à deux pattes armés de leurs appareils photos et enveloppés dans leurs K-way colorés. Si certains font quand même mine de se cacher à l’arrivée d’un humain, il suffit de se poser deux minutes pour les voir réapparaître et reprendre leurs activités.

Un puffin jouant à cache-cache dans les hautes herbes.

D’après un membre de l’équipage du bateau, les puffins apprécient les humains presque autant que nous les adorons. La raison? On effraierait les skuas (labbes, en français, mais je trouve ça moins joli), des oiseaux prédateurs qui attaquent les macareux.

Ça bouge dans la colonie. Ça s’envole, ça crie, ça ramène des brindilles pour aménager le terrier…

J’ai essayé de me renseigner sur l’évolution des populations de macareux au Royaume-Uni, mais ce n’est pas une mince affaire, déjà parce que les inventaires sont compliqués et posent plein de problèmes méthodologiques: on peut compter les terriers occupés, mais ils sont parfois cachés; on peut compter les oiseaux, mais pas toujours facile vu l’emplacement et la taille de certaines colonies; ou on peut aussi estimer le ‘taux de productivité’ des couples, soit la part de poussins qui arrivent à l’âge adulte. Apparemment, on a pu observer un déclin général des colonies dès les années 90, mais ça dépend vraiment des sites. La situation est semble-t-il plus grave dans le Nord (Orkney, notamment) et l’Est de l’Ecosse (gros déclin sur l’île de May, vers Edimbourg, avant un coup de boost ces dernières années) qu’à l’Ouest.

Les causes des fluctuations peuvent être multiples. Certaines années, des pluies trop importantes peuvent inonder les terriers. Mais des problèmes plus globaux se présentent, comme les pénuries de lançons, les petits poissons qui forment la base de l’alimentation des puffins. A St Kilda (une île désormais inhabitée au large des Hébrides extérieures), les pufflings (nom donné aux poussins macareux, si c’est pas trop mignon) meurent de faim car leurs parents ne trouvent plus assez de poissons, ou doivent se tourner vers des espèces bien moins nutritives. Et le changement climatique risque d’aggraver les choses, car les hivers chauds modifient la distribution de ces poissons (en affectant le cycle des marées, le régime de plancton et bien plus), ce qui fait aussi que les macareux ne pêchent parfois plus au bon endroit… A long terme, l’érosion des côtes représente elle aussi une énième menace. Bref, c’est pas tout rose au pays des oiseaux marins…

Pour essayer de mieux comprendre l’évolution du régime alimentaire de nos amis au bec coloré (soit dit en passant, leur bec n’est coloré que durant la période de reproduction), la RSPB a lancé “Project Puffin“, un projet de crowdsourcing. L’idée? Demander aux ornitho-photographes de partager leurs clichés de puffins qui rentrent au nid le bec rempli de poissons. Les images sont ensuite analysées pour déterminer le type de poissons, la quantité, etc. Un bon moyen de valoriser des photos, je trouve!

Et qui sait, peut-être que j’aurai moi aussi l’occasion de participer à ce projet citoyen dans quelques mois! Eh oui, car le plan pour cet été, c’est cap sur Shetland! En espérant que José pourra y voir ses premiers puffins… 😉 L’archipel accueille également (liste absolument pas exhaustive) sternes arctiques, skuas, fous de Bassan à gogo, une sous-espèce de troglodyte qui niche dans les murs de pierre sèche (bah oui, car il n’y a pas franchement d’arbres, là-bas ^^), des guillemots, des phoques gris et communs, des loutres, des sites archéologiques de ouf et, parfois (et de plus en plus fréquemment en été), des orques! Bref, je me réjouis de découvrir ces îles, avec leur vent à décoiffer les poneys shetland! Mais avant ça, j’ai encore plein d’aventures écossaises de l’été dernier à raconter… 😉

Itchy puffin sur l’île de Staffa, juste à l’est des Treshnish isles.

Bien sûr, il faut aussi que je vous montre à quoi ressemblent Iona, les Treshnish isles et Staffa, des endroits vraiment magnifiques… et qui abritent bien plus que “juste” des puffins! Mais ce sera pour un prochain article! En attendant, je vous mets le lien vers quelques minutes de vidéo filmées sur Lunga, pour se rendre un peu compte de l’ambiance (notamment en ce qui concerne le bruit!).

P.S. Joyeuse Saint Patrick!

De Mull à Rakiura

Rakiura et Mull, ce sont deux îles. Eloignées géographiquement — la première (nommée Stewart Island en anglais) au sud de la Nouvelle-Zélande, la seconde lovée sur la côte ouest de l’Ecosse — elles sont proches dans mon coeur, symboles de mes premiers voyages, d’expériences riches et de souvenirs magnifiques. Elles se ressemblent en plusieurs aspects, notamment leur forte pluviosité, la richesse de leur faune et de leurs paysages, leur faculté d’offrir à leurs visiteurs un sentiment de bout du monde…

Elles sont aussi reliées par une coïncidence assez incroyable: Mull et Rakiura abritent toutes deux le long de leur côte une petite île dénommée Ulva (en orange sur la bannière du site). Vous l’aurez compris, ce sont ces petites îles partageant le même nom qui sont à l’origine du titre du blog.

Paysage typique de l’île de Mull: montagne, loch et épave de bateau.

Plage déserte sur Stewart Island/Rakiura

 

 

 

 

 

 

 

Ulva², c’est un voyage. D’un lieu à l’autre, d’une pensée à une autre. C’est une déambulation d’idées au gré de ma curiosité et de mes aventures. C’est aussi une porte sur mes rêves de voyages, réalisés ou non — il me reste d’ailleurs à fouler de mes pieds les deux Ulva, dont je ne connais que les grandes voisines! –, sur ma passion de la géographie, de la nature, de la photographie, de l’imagination.

Entre voyage, écriture et coquelicots, Ulva², c’est mon petit coin d’Internet à moi pour partager et m’exprimer… sur tout et rien.