Sheltie19#1 De la Suisse au sud de l’Ecosse

Hi there!
C’est parti pour le début de la rétrospective shetlandaise 2019!
Ça me fait incroyablement plaisir de penser à tous ces articles à écrire, les photos à trier, les anecdotes à rassembler, car c’était vraiment un voyage magnifique. Avec José, on en garde de super souvenirs, que je me réjouis de partager ici.

Comme tous nos derniers voyages dans les îles britanniques, celui-ci a commencé par la longue route jusqu’à Dunkerque, désormais presque familière, avec le passage dans les Vosges (et un pic-nic accompagné de Caloptéryx!), la “troutoroute” belge (en voie d’amélioration!), les noms de lieux marrants (Remiromont, Lunéville, Mondelange, Amnéville, Bouillon, Recogne et Faucogney, notamment), les pauses-café, les pneus éclatés gisant sur le bord des routes et le ciel nuageux toujours magnifique en arrivant dans le Nord, comme une aquarelle champêtre. (Ah, et cette année, la nouveauté: les radars gilets-jaunisés!)

Et comme d’habitude, l’arrivée fatiguée à Saint-Pol-sur-Mer avant le réveil aux aurores, le lendemain, pour prendre le ferry!

“Elena is hiding inside!”, vu au terminal du ferry à Dunkerque

Mais “Horreur! Catastrophe! Tragédie!” (citation tirée du carnet de voyage): cette année, point de cookie.
Pour ceux qui ne seraient pas au courant, l’intérêt principal du ferry Dunkerque-Douvres, c’est qu’on pouvait y acheter (à la belle époque…) le plus délicieux cookie du monde, avec du chocolat belge. Plus maintenant… Mais bon, je m’en suis vite remise, comme le prouve le carnet de voyage:
“J’avais juré de mettre le feu au ferry si jamais il n’y avait pas mon cookie (j’avais un pressentiment…), mais finalement j’ai été raisonnable et j’ai juste pris un English breakfast.” ^^

La traversée s’est bien passée, on a débarqué à Douvres, acheté les trucs “Don’t dazzle!” à mettre sur les phares pour ne pas éblouir ceux d’en face avec notre voiture du “Continent” (+ des nouvelles ampoules pour les phares car il y en a qui avaient rendu l’âme le premier jour de route…), recollé notre sticker de conversion kmh/mph, puis on s’est élancé sur la route direction le Nord!

On prend le tunnel sous la Tamise (qu’il faut payer en ligne avant minuit le lendemain) et on alterne entre “dual carriageways” et autoroutes à 8 voies. Conduire en Angleterre, ce n’est pas de tout repos. Il y a des fous du volant qui foutent franchement les jetons et 40’000 camions. C’est presque pire que le périph’ lyonnais, c’est dire (je dis ça car on a failli mourir en allant à Lyon pour un concert de Lindsey Stirling, il y a quelques semaines. Un mec se croyait clairement dans “Taxi” et ça roulait n’importe comment).

L’effet miroir du selfie donne même l’impression qu’on a une vraie voiture britannique! ^^

Néanmoins, on a survécu! 🙂
Et c’est même passé plutôt vite, en chantant, écoutant de la musique et rigolant de la toponymie (franchement l’activité la plus prenante à faire sur l’autoroute. Petit florilège: Lolworth (“where it’s worth laughing out loud”), Boston, Lincoln, Hungerton, Cromwell, Carcroft, Scotch Corner, Bishop Auckland, Dollar, Chester-le-Street, Coldstream, Eyemouth, Skillington, Little Pinkerton et plein d’autres -ton).

Plus on montait vers le Nord, plus les vaches cédaient la place aux moutons. Il a pas mal plu (à chaque fois qu’on a un long trajet à faire au UK, on a un “heavy rain forecast – yellow warning”), mais on a quand même eu droit à de beaux paysages aux teintes pastel, avec de chouettes nuages et de superbes arbres.

Enfin, on arrive en Ecosse (il y a même un “border viewpoint” pour admirer le panneau de bienvenue) et on se pose à Dunbar, dans l’East Lothian, au bord de la mer du Nord. On plante la tente dans un camping (trop) cher, et on a vite compris pourquoi: c’était du luxe, il y avait carrément de la musique dans les douches. Du chouette swing, mais ce n’est pas franchement essentiel. ^^’

Le truc vachement plus cool, c’est qu’il y avait un étang juste à côté. On va se promener dans la bruine et on repère quelques Enallagma cyathigerum (les seules libellules des vacances!) prêtes à dormir, des poules d’eau avec leur progéniture, des foulques, des colverts, des lapins, des hérons, des mouettes, des midges, des pies, des corbeaux, des goélands… et des grèbes castagneux, avec un poussin juste adorable. Les adultes sont déjà tellement choupinets, impossible de ne pas craquer devant leur petit!

Le repas du petit grèbe castagneux (photo moche)

On observe un bon moment la famille de grèbes aux jumelles, puis on va se promener sur le front de mer, où on croise encore plus d’oiseaux, dont un courlis.

Dunbar est le lieu de naissance de John Muir, le fameux naturaliste et philosophe environnemental, et se trouve bien sûr sur l’itinéraire de la John Muir Way, une voie de 215 km pour marcheurs et cyclistes.

Dunbar est aussi connu pour le Belhaven Bridge, ce petit pont qui permet de traverser la petite rivière Biel pour rallier la plage à marée basse.

A marée haute, ce Bridge to Nowhere est entouré d’eau, ce qui donne un joli petit effet. Et le groupe de musique Tide Lines a aussi fait des photos trop classes là-bas!

On a croisé de nombreux escargots et limaces, témoins du temps pluvieux

Depuis la plage, outre le pont, on aperçoit un autre landmark de l’East Lothian: Bass Rock! Ce rocher est recouvert de fous de Bassan, et a d’ailleurs donné son nom français à l’oiseau. Ce serait même la plus grande colonie de fous de Bassan au monde, avec parfois jusqu’à 150’000 individus!
L’îlot est aussi appelé “l’Alcatraz écossais”, car il a servi de prison (pour opposants politiques ou religieux, Jacobites, etc.).

José sur le pont de Belhaven

Après une bonne nuit à être bercés par le bruit de la pluie sur la toile de tente, on va voir Bass Rock de plus près en allant à Seacliff Beach, une plage qui apparaît dans la dernière scène du film “Outlaw King”. On y accède via une route privée à 3£ avec barrière automatique dans la forêt, on n’avait jamais vu ça! ^^’

On va d’abord se promener le long de champs au-dessus de la plage. On croise un lièvre, on voit plein de chardons, et on admire la superbe vue sur Bass Rock et les ruines de Tantallon Castle

Le temps était typiquement écossais. Un instant du soleil, le suivant de la pluie, et un peu tout entre-deux. 😉

Tantallon Castle

Je ne me lassais pas de prendre Bass Rock en photo. Je le trouve fascinant, avec son phare planté au milieu de l’îlot, sa roche blanchie par le guano, les milliers d’oiseaux volant tout autour.
Mais je n’étais pas la seule en mode paparazzi. 😉

Plus à l’ouest, on aperçoit North Berwick Law (ci-dessus), une colline conique de 200 mètres d’altitude qui surplombe les environs.

Le pays des chardons 🙂

Finalement, on descend jusqu’à la plage, où on a passé un super moment. On s’est éclatés comme des petits fous, à courir dans le sable et faire des séances photos.

Il y avait plein de vie, malgré le peu de monde: une famille qui se baignait, des cavaliers qui sont passés le temps d’un petit galop, des courageux qui faisaient du Stand-up Paddle,…

On a posé le trépied dans le sable et fait plein de photos, en profitant de tout l’espace à disposition… Du coup, l’appareil était souvent loin de là où se trouvait José, et ce dernier agitait les bras en se marrant quand je n’arrivais pas à le rejoindre à temps pour le premier déclenchement (pourtant je courais)! ^^

Puis on s’est chopés une grosse averse et on a gentiment plié bagage. Bien sûr, le temps qu’on s’installe dans la voiture, il y avait de nouveau du ciel bleu! ^^ Mais il fallait de toute façon qu’on reprenne la route, car notre épopée vers le Nord était encore loin d’être finie… 😉

Bye et à bientôt pour la suite!
Je vais essayer de publier des articles tous les lundis et jeudis, mais je pense pouvoir dire avec une quasi-certitude que je n’y parviendrai pas chaque semaine…!

Instants d’automne

Bonjour à tous!
Je repousse le premier article de la rétrospective shetlandaise pour partager quelques photos de ce début d’automne.

“Chacun va à sa tâche, responsable d’une part du monde”

Il y a peu, José et moi sommes allés au Vallon de l’Allondon pour voir l’expo “Eaux douces des Alpes” de Rémi Masson, de superbes images prises sous l’eau. Et bien sûr pour se balader!

On n’a pas vu de libellules, mais plein d’oiseaux, de papillons et des drôles de criquets gris aux ailes bleues qui, après recherche Google, semblent être des criquets à ailes bleues (Oedipoda caerulescens, eh oui, qui l’eût cru?!).

Puis, dimanche dernier, José et moi sommes allés à Vallorbe pour visiter les fameuses grottes et aller marcher le long de l’Orbe. Ça faisait un moment qu’on y pensait, et le week-end dernier si ensoleillé était la parfaite occasion de profiter en plus des belles couleurs d’automne.

On ne se sentait pas super en forme les jours précédents, mais on n’a pas regretté de s’être quand même bougés. Le soleil, les feuilles d’automne, l’air frais,…

En approchant des grottes, on retrouve l’Orbe et, surprise, un joli cincle plongeur qui s’active dans l’eau qui court. On l’observe quelques instants avant de poursuivre notre chemin jusqu’à l’entrée (car à l’ombre, loin du soleil, il faisait bien frais).

Puis on a passé plus d’une heure dans les merveilleuses grottes!

On a eu du bol d’être entièrement seuls pendant plus de la moitié de la visite — on ne s’y attendait pas, vu le monde qu’il y avait dans le parking! On a donc pu suivre l’itinéraire tranquillement, à notre rythme, en découvrant au gré des lumières et du petit guide explicatif les nombreuses formations géologiques ornant la grotte du sol au plafond.

Stalactites, stalagmites, fistuleuses, “curtains”, lacs souterrains, l’Orbe qui descend à toute vitesse et bruyamment entre d’énormes blocs rocheux, vaste caverne, gouttes d’eau tombant du plafond,… C’est vraiment une chouette expérience, on s’émerveillait à chaque nouvelle découverte.

Ci-dessous, par exemple, la plus grande fistuleuse de la visite: c’est la concrétion verticale super fine qui descend du plafond, et qu’on voit à peine tellement elle est délicate.

Ou encore le fameux bison de Vallorbe:

Il y a 30’000 ans vivaient ici des ours des cavernes, qui ont disparu lors de la dernière glaciation. Des spéléologues ont retrouvé des ossements, dont un crâne impressionnant qui est exposé vers la sortie.

A un endroit, on trouve également des plaques indiquant la hauteur de certaines crues du siècle dernier, c’est fou! Ça représentait un volume d’eau difficile à imaginer.

A un moment de la visite, on traverse un mini lac qui est régulièrement pompé pour nous permettre d’emprunter la passerelle sans avoir à nager dans l’eau, qui a une température constante toute l’année de 10°C. Et sur les parois de la grotte, on peut voir un “bourrelet” qui indique l’ancien niveau de l’eau, au-dessus de nos têtes.

Le bourrelet indicateur de l’ancien niveau de l’eau

Pour quitter la grotte naturelle et retrouver la lumière du soleil, on emprunte un tunnel qui a été creusé dans la roche et dans lequel se trouvent encore quelques panneaux explicatifs sur la grotte, le travail des spéléologues, les anciens ours des cavernes, etc.
De manière générale, j’ai trouvé la visite très bien faite, avec des lumières qui s’allument sur notre passage pour indiquer des trucs spéciaux à regarder… qu’on aurait sans doute loupés autrement! Parfois, je ne remarquais même pas qu’il y avait des mini lacs avant qu’ils ne soient éclairés… ^^

Des mini fistuleuses cachées dans leur micro grotte personnelle

Enfin, juste avant la sortie, il y a encore une expo de pierres (semi-)précieuses, avec des spécimens magnifiques provenant des quatre coins du monde! Bref, on ne s’est pas ennuyés.

Une fois de retour à l’air libre, on a remarché jusqu’au parking pour rouler ensuite jusqu’au Saut du Day.

L’Orbe pas loin de la sortie de la grotte
Sur le chemin direction le parking

On a pique-niqué au Saut du Day, à côté des petites chutes d’eau, et on a de nouveau eu droit à une chouette surprise: un deuxième cincle plongeur, pas farouche du tout, qui nous a offert un joli spectacle à deux pas de là où on se trouvait! On l’a observé alors qu’il s’affairait dans la rivière, cherchant à manger, plongeant, sautillant, passant de rocher moussu en rocher moussu. Bref, on était super contents d’avoir pu le voir aussi bien.
Puis des chiens sont arrivés, et on a vu le cincle traverser le plan d’eau en volant pour continuer ses activités au milieu des chutes d’eau.

Et nous, une fois repus, on a suivi le cours de l’Orbe jusqu’aux Clées, puis retour.

Le chemin est le plus souvent dans la forêt, bien au-dessus de la rivière qui s’écoule tranquillement dans ses gorges.

Il faisait pas mal sombre, mais ça faisait un bien fou de se dégourdir les jambes et de respirer l’air bien frais.

Dans un coin stagnant, on a même vu une libellule! Malheureusement, elle était bien trop loin, et on avait oublié les jumelles, tss tsss. Mais elle était immense et avait la tête d’une Aeschne.

Tapis de feuilles mortes, teintes orangées, feuilles virevoltant dans le vent,… On sentait bien l’automne, c’était beau.
Arrivés vers Les Clées, on est de nouveau à la même hauteur que la rivière. On s’est posés un petit moment au milieu des rochers moussus et humides pour profiter de la quiétude du lieu, puis on est repartis pour retourner au Saut du Day.

Sur le chemin du retour, on s’est arrêtés cinq minutes en compagnie de deux autres marcheuses pour observer un orpailleur à la recherche d’or, tout en bas au bord de l’eau.

J’ai vite fait concocté une petite vidéo, faite de quelques prises de vues de la rivière et, surtout, du merveilleux petit cincle. 🙂

Lors du retour, on a eu droit au soleil qui perçait la canopée de la forêt et illuminait le sentier. Voici quelques photos du natel de José — car j’avais rangé l’appareil photo, et j’avais la flemme de le ressortir. ^^

Par endroits, on avait l’impression d’être de retour sur une levada de Madère, avec les petits canaux bordant le chemin. Avant de prendre la direction de la maison, on a encore fait un petit crochet par la Vallée de Joux, car on aime bien le Relais de la Truite, une auberge où on avait bu un jour le meilleur chocolat chaud de notre vie, tout droit sorti d’une marmite. Eh bien figurez-vous que c’était plein à craquer, il n’y avait plus une table de libre… donc on est rentrés à Genève, et on reviendra pendant l’hiver, quand il fera vraiment froid et que ce sera le moment de sortir les raquettes! 🙂

Et voilà, c’était pour vous montrer quelques photos récentes, plutôt que de les laisser dormir des mois sur le disque dur — ce qui n’arrive jamais, hum hum…
Au revoir et à bientôt, pour la rétrospective shetlandaise!

Dragons d’eau douce

Bonjour!
Chose promise, chose due: c’est parti pour une crue de photos de libellules prises durant les mois de juin à septembre.

Lestes viridis

Les voici un peu en vrac. Certaines ont été prises dans les lônes du Haut-Rhône français lorsque j’étais sur le terrain pour mon mémoire de master, d’autres à l’étang des Franchises ou encore au bord de l’Aire.

Sympetrum sanguineum à Luisettes

Lors des observations odonatologiques (ça fait classe, ce mot, n’est-ce pas? 😉 ), on voit bien sûr bien plus que “juste” des libellules! 😉

Aeshna cyanea aux Franchises

Sur le terrain, les martins-pêcheurs n’étaient jamais bien loin. On entendait leur cri si distinctif tandis qu’ils filaient au-dessus de la rivière, tels des éclairs bleus. Trop furtifs pour des photos, toujours hors de portée de l’objectif (surtout du macro ^^).

Orthetrum brunneum au bord du Séran
Anax imperator

Au bord du Rhône, j’ai également eu droit à de belles observations d’aigrettes garzettes, d’un râle d’eau effrayé par le bruit causé par les chasseurs (eh oui, en septembre, la chasse avait commencé, et ça se remarquait!), des faucons, des rouges-queues noirs, des hérons cendrés…

Aeshna isoceles à la Gavotte
Des couples de Coenagrion puella pondant au bord de l’Aire
Anax imperator aux Franchises
A. cyanea, en train de se faire discrète, loin d’un A. imperator qui défendait son territoire

Belley, c’est aussi le coin des sangliers (d’où les chasseurs). On croisait des souilles et des empreintes partout!

Photo prise par mon prof à Chantemerle, avec Hélène et moi dans le bateau en train de compter les Calopteryx splendens

Lors du dernier relevé de terrain, on a eu droit à la jolie visite d’une couleuvre, tout près de nous, dans la lône Moiroud.

A Fournier, c’est un ragondin qui nous a fait une belle surprise en traversant la lône devant nous!

Bon, mais la raison de notre visite, ça restait quand même les merveilleuses libellules! Et il me reste encore plein de photos, alors c’est parti pour la suite!

Sympetrum striolatum
J’ai longtemps cru qu’il s’agissait d’un Orthetrum coerulescens immature, mais après examen des ailes antérieures, dont le champ postdiscoïdal ne s’élargit pas à partir de son milieu, il s’agirait en fête d’un Sympetrum! Vu les autres espèces vues sur le site ce jour-là et les pattes rayées de noir et jaune, c’était sûrement un Sympetrum striolatum.
Lestes viridis

En septembre, au bord du Rhône, on a surtout croisé deux espèces en particulier: Lestes viridis et Sympetrum striolatum.
Et la particularité des Lestes viridis, c’est qu’ils pondent directement dans les branches des arbres, surtout des saules. On voyait donc plein de tandems dans les arbres.

Deux couples de Lestes en train de pondre
Un coeur copulatoire de S. striolatum, mi-caché par un brin de carex
Trouvez la femelle Calopteryx!

Un matin, en arrivant près de la lône Béard, c’est le calme plat. Il fait chaud, grand soleil, pas un nuage, pas un souffle de vent, mais rien ne vole. De manière générale, cet été, il y a eu bien moins de libellules que ce qu’on attendait, peut-être du fait des deux étés très secs qui se sont succédé.

Bref, on marchait donc au milieu des hautes herbes proches du plan d’eau, à la recherche de libellules endormies. Finalement, j’ai repéré un individu Ischnura elegans, dorant au soleil.

Cache-cache avec Ischnura elegans
Encore I. elegans
Le sourire de S. striolatum
Un individu translucide à peine émergé et à l’air cadavérique
Orthetrum cancellatum
Platycnemis pennipes
Anax imperator
Lestes viridis
Tandem de Libellula fulva
Calopteryx splendens en ombres chinoises
Tandem de P. pennipes

Lors du relevé de juin, à Fournier, on a pu voir une magnifique femelle Anax imperator en train de pondre sous nos yeux. Elle n’avait l’air absolument pas préoccupée par notre présence, on se trouvait à seulement quelques dizaines de centimètres d’elle, à la prendre en photo sous tous les angles!

A. imperator obnubilée par sa ponte
Femelle Calopteryx avec une allure de dinosaure monstrueux
S. striolatum
L. viridis

Quand on en trouvait, on ramassait aussi des exuvies. Notre plus belle trouvaille, une exuvie d’Aeshna cyanea! Et quand on voit sa taille, ça ne donne pas envie d’être un petit macroinvertébré aquatique et de croiser son chemin!

Petite séance photo pour l’exuvie d’A. cyanea

Et on finit avec un beau Lestes viridis!

Et voilà! C’était long, mais c’est fini, haha.
Dans le prochain article, je commencerai à vous raconter nos aventures de l’été dans les îles Shetland! 🙂

A bientôt!

Madeira19#10 Baignoire, grotte et traces de boue

Et voilà! Incroyable mais vrai, voici le dernier article de la rétrospective madérienne.
Il me reste à vous montrer les photos du natel de José, essentiellement des selfies. ^^’

Notre ‘suite’ dans l’auberge de jeunesse de Funchal

On commence par quelques photos de notre premier passage à Funchal, et notamment notre incroyable chambre dans l’auberge de jeunesse, avec le beau parquet qui craque et carrément une baignoire à pieds! On n’avait pas eu ça depuis notre B&B de Lochcarron en Ecosse.

La jolie cour/jardin du musée Frederico de Freitas

Et puis on enchaîne avec la première poncha des vacances, non loin de la cathédrale. La poncha, c’est le cocktail typique de Madère. Pas mal, mais pas aussi bon qu’un jus d’orange fraîchement pressé! 😉

Quand on a mal aux pattes en visitant une ville, rien de tel que de se poser dans un parc pour jouer aux cartes! 😉

Dans le resto de l’auberge de jeunesse, on a droit à un peu de poésie sur les sets de table… avec des citations de Robert Louis Stevenson. Décidément, même à Madère, l’Ecosse me poursuit!

Et maintenant, place aux nombreux selfies faits le long des magnifiques levadas, au milieu des forêts et des cascades!

Sous la flotte, avec en plus une cascade en arrière-plan.
Devant les parois fleuries bordant les levadas

Durant notre première levada, celle de Caldeirão Verde, dans le parc des Queimadas, on pataugeait littéralement dans la boue. Et on s’est bien marrés en voyant des gens avec des baskets blanches, prenant tout le soin du monde pour éviter les flaques, avançant à 0.5 km/h. A mon avis, c’est bien illusoire de vouloir faire des randos à Madère sans marcher dans la boue…

L’état de mes pantalons après la Levada do Caldeirão Verde

Puis, lors de la levada da Ribeira da Janela, le fameux passage sous la cascade, qui nous a bien mouillés malgré le ‘toit protecteur’.

Avant
Après
L’ancienne presse dans le salon de l’agrotourisme, à São Vicente

A São Vicente, la visite des grottes aux fameuses “gouttes” de lave solidifiées pendant du plafond:

Sur le bord de mer de Jardim do Mar

Notre mémorable sortie en bateau jusqu’aux Ilhas Desertas:

Avec un passage en dinghy dans une petite grotte de la plus grande des Îles désertes. Ces îles sont criblées de petites grottes, que les phoques moines utilisent comme refuge pour mettre bas!

Une eau turquoise rappelant la Grotta Azzurra de Capri

Au retour de notre journée en mer, tout fatigués sur la terrasse de Joe’s Bar, à Jardim do Mar.

Une cascade, pour changer, au terminus de la levada das 25 Fontes
Les “bad towels” à placer “dans le plancher” ^^ Les perles “Made in Google Translate”
Les vaches de Paúl da Serra

Sous le soleil de plomb lors de notre balade au Pico Ruivo, j’ai prêté mon tour de cou à José pour lui éviter l’insolation. Quel look d’enfer! 😉

Après notre baignade de Prainha

Et enfin, le fameux passage sous la piste de l’aéroport! La première fois, en passant sous ces énormes piliers (avec des courts de tennis et parkings pour bateaux en contrebas), on n’a pas compris qu’on était sous une piste d’avion!

Juste avant de passer sous la piste

Et voilà, Madère 2019, c’est terminé! C’était vraiment de superbes vacances. Je ne savais pas à quoi m’attendre avant d’y aller, je ne me rappelle même plus comment on a choisi cette destination (je sais que j’avais d’abord proposé l’Ecosse, comme d’habitude), mais c’était clairement une très bonne surprise! Les paysages super variés, le choix infini de balades, le temps changeant, les fleurs, la géologie de ouf et les forêts splendides peuplées d’oiseaux en tout genre… C’était super chouette, voilà! 🙂
Bien sûr, ça se sent que plein d’autres gens trouvent ça chouette aussi, et on s’est sentis vachement moins seuls que dans des coins paumés d’Ecosse, par exemple. Mais malgré le monde, on a vraiment pu bien profiter de notre temps sur cette magnifique île!

Maintenant l’automne arrive en Suisse, et il est temps de vous montrer mes dernières photos de libellules de l’année et, surtout, de vous parler de Shetland. Ah, Shetland! Comme j’ai hâte de partager nos aventures et nos photos de cet incroyable archipel! A bientôt! 🙂

Madeira19#9 Mer et Montagnes

Hello!
Hop, voilà les dernières photos Nikon du voyage à Madère. Entre océan Atlantique, falaises, phare et montagnes!

Il nous restait une partie de la côte à admirer, à l’extrême sud-ouest de l’île, donc on a roulé jusqu’à Ponta do Pargo. Depuis le Miradouro do Fio, on a une superbe vue sur l’océan et les falaises.

A pied, on rejoint le phare de Ponta do Largo, tout proche, entre herbe verte et bleu du ciel et de l’eau. En chemin, on croise oiseaux et vaches.

Vue sur le phare

A l’intérieur du phare se trouve une exposition sur les phares de Madère, avec d’anciennes photos, des témoignages d’anciens gardiens et leurs familles. Quel boulot, la construction de ces phares (notamment celui de Ponta de São Lourenço, sur son rocher isolé) et la vie de gardien!

On a discuté quelques instants avec le gardien du phare/de l’expo, tout content de nous faire signer le livre d’or et de nous parler des statistiques des visiteurs.

En retournant vers le Miradouro, on s’octroie une petite séance photo au soleil au milieu du vert pâturage!

Il fait sacrément chaud (30°C!) et on a bien envie de se baigner. Surtout qu’on n’est pas allés voir les fameuses piscines naturelles de la côte nord. Hop, on roule donc jusqu’à Porto Moniz où… il fait sombre, nuageux et froid. Et où les piscines naturelles sont fermées, haha. On peut quand même se balader à côté des jolies roches volcaniques formant les bassins, et on mange dans un petit café sous les nuages menaçants.

La côte vers Porto Moniz
Les piscines naturelles de Porto Moniz

On retourne ensuite à Jardim do Mar en passant par le Plateau (qu’on commence à bien connaître, avec ses troupeaux de vaches au milieu de la route et ses ajoncs en fleur) car José a oublié ses lunettes de soleil à l’hôtel. Ouf, la femme de chambre les a trouvées, on les récupère et on reprend la route direction Curral da Freiras, au-dessus de Funchal.

Curral da Freiras

On se retrouve sous un soleil de plomb au milieu des montagnes, avec des routes sinueuses et la vue sur des cultures en terrasses.

Le paysage est si différent de la côte nord, avec un air bien plus sec. On quitte ce cirque de montagnes et on roule jusqu’à Funchal, où on va passer nos deux dernières nuits dans une pension/taudis (un peu la déception après tous les logements géniaux qu’on a eus le reste des vacances).

Pour notre dernière journée complète, on s’attaque au plus haut sommet de l’île, le Pico Ruivo (1861 m.). On est un peu tout cassés et nos genoux nous font souffrir, donc on se lance sur la voie facile plutôt que de faire la longue rando qui passe par les trois plus hauts sommets de Madère.

Bien sûr, le désavantage de la voie facile au plus petit dénivelé, c’est que c’est carrément l’autoroute pour marcheurs. Le chemin est pavé quasi tout le long, et il y a foule. On croise des coureurs, mais je ne sais pas comment ils supportent de zigzaguer au milieu de tout ce monde.

Mais ça nous importe peu, car les paysages sont incroyables. Côté nord, des nuages se pressent contre les flancs des montagnes, recouvrant les bruyères géantes.

De l’autre côté aussi, quelques nuages s’engouffrent dans la vallée. Il y a plein d’arbres morts tout secs et de petits buissons poussant entre les rochers.

Arrivés au sommet, on découvre une superbe vue à 360°. Au loin, le plateau et ses éoliennes. Tout autour, des montagnes. Quelque part sous les nuages, la mer.

Une fois la vue du sommet bien admirée, on redescend pour se poser à l’ombre d’un arbre, sur un petit piton rocheux, et pique-niquer. Il fait vraiment bien chaud et on est entourés de lézards qui se dorent sous un soleil de plomb.

De retour au parking, on reprend la voiture et, après quelques minutes de route, on s’arrête pour prendre un couple d’Allemands de notre âge qui fait du stop. On les dépose à Santana avant de continuer notre route, direction Prainha.

Prainha, c’est une plage de sable brun-noir non loin de la Ponta de São Lourenço. Comme lors de notre première visite dans le coin, le vent souffle super fort et les palmiers s’agitent dans tous les sens.

La vue sur la petite plage
Un faucon du coin

La petite plage est lovée dans une jolie crique, à côté d’une buvette. On se baigne dans l’eau, qu’on trouve bien froide, et on s’amuse à patauger dans les vagues avant de passer une après-midi très farniente. Au programme: la dernière poncha des vacances (un apéro typique de Madère) à la buvette, un bolo de caco à l’ail, et de la lecture (Harry Potter 5 en ce qui me concerne).

Puis on est allés manger le soir à Caniçal, un bled tout proche, avant de rentrer à Funchal pour notre dernière nuit des vacances. Le lendemain, on s’est réveillés à l’aube pour aller choper notre avion, puis retour maison!

Et voilà, il me reste un tout dernier article avec des photos du natel de José, puis je pourrai enfin passer au récit de nos aventures shetlandaises! 😉
A bientôt!

Madeira19#8 Retour aux sources

Bonjour!
Après un petit délai, voici la suite de la rétrospective madérienne. 🙂

Le lendemain de notre rencontre avec les dauphins, José et moi sommes retournés du côté du plateau de Paúl da Serra pour faire deux levadas réputées… et donc populaires. Il y avait du monde, mais c’était une très chouette journée, dans des paysages fabuleux!

On se parque à Rabaçal (facile de trouver le parking, avec toutes les voitures ^^) et on emprunte une route — réservée à la navette payante — qui serpente au milieu de bruyères géantes.

La vue devient vite magnifique, avec des montagnes recouvertes de bruyères, ajoncs et autres arbustes. J’ai l’impression d’avoir été transportée à mi-chemin entre les mondes du Roi Lion et de Tarzan.

A la première occasion, on quitte la route et on prend un petit sentier pour rejoindre la Maison de Rabaçal, un adorable café où on achète des sandwiches pour notre pic-nic.

Puis c’est l’heure de la vraie balade! On commence par la Levada do Risco, courte mais qui mène à une impressionnante cascade. Au loin, les nuages semblent engloutir les montagnes, j’adore!

J’avais parfois la sensation d’être dans une peinture, avec plein de plans, une belle lumière et un ciel un peu dramatique. 🙂

Il y avait des branches recouvertes de lichens, ça faisait comme des cheveux aux arbres et ça m’a rappelé des coins magiques de NZ.

Et au bout du chemin: la cascade, qui nous éclabousse alors même qu’on est à bonne distance! On pourrait croire qu’on allait se lasser de toutes ces cascades, mais non, c’est toujours aussi beau.

Puis hop, c’est l’heure de faire demi-tour pour rejoindre LA levada du coin, très (trop) prisée: la levada das 25 Fontes. Malgré la foule, c’était très beau, même si on a compté moins de 25 sources. 😉

Il y a une rivière en bas, mais elle est sous-exposée et l’eau est couleur Guinness, donc on ne voit rien… ^^

Vu le succès touristique de la levada, des aménagements ont été récemment faits: contrairement à la plupart des autres marches le long des bisses, ce n’est pas entièrement un aller-retour, comme ça on ne passe pas son temps à attendre pour pouvoir croiser. Bon, sauf que des gens ne suivaient pas les panneaux et se retrouvaient quand même à contresens, ce qui irritait grandement des guides locaux…

Plus que les sources, ce sont les arbres qui sont vraiment incroyables, tout tortueux et qui forment comme des tunnels végétaux.

The Jungle 🙂

Comme d’habitude, on a aussi vu la dose de pinsons des arbres. Partout (ou presque) où on allait, ils étaient là, et on se sentait bien accompagnés pendant toutes les vacances.

Wahou. Ces montagnes, ces à-pics recouverts de verdure… J’y voyais vraiment un petit air imaginaire d’Afrique.

Ce n’est pas impressionnant en photo, mais en vrai c’était joli.

On arrive finalement à la cascade marquant la fin de la balade. C’était un cul-de-sac, donc on a bien compris que c’était la fin. Ça, et tous les gens qui pique-niquaient. Et ils n’avaient pas tort, car c’était vraiment un super coin pic-nic. On a donc fait pareil et on s’est trouvés de gros rochers trop stylés pour manger nos sandwiches en admirant la cascade et les fougères tout autour.

Puis on est retournés à la Maison de Rabaçal pour boire un délicieux jus de fruits frais et manger un brownie méga bon, tout ça sur la terrasse avec vue sur la vallée. Il n’y a pas à dire, on se sentait vraiment en vacances.

Puis, sous un sacré cagnard, on a remonté la route jusqu’au parking et on est rentrés à Jardim do Mar pour une fin d’après-midi très farniente, à boire des jus d’orange et manger des bolos de caco au Joe’s bar. 🙂

Et voilà pour aujourd’hui. On approche de la fin de cette rétrospective… Est-ce que la fin tiendra dans un seul article, seul l’avenir nous le dira (mais sûrement pas, car j’ai quand même quelques photos du natel à ajouter… même si, ne nous voilons pas la face, c’est 74% de selfies)!
J’ai aussi pleeeeein de photos de libellules qui attendent sur le disque dur et, surtout, j’ai hâte de vous raconter le voyage dans les îles Shetland, car c’était vraiment incroyable.

Allez, à bientôt pour ce programme bien chargé qui va probablement durer jusqu’en mars, me connaissant…
Tschüss!

Madeira19#7 Ilhas e golfinhos

Bom dia!
Avant de commencer à vous inonder de photos de Shetland, il faut quand même que je termine la rétrospective des vacances à Madère — ce qui devrait prendre encore trois ou quatre articles.
Aujourd’hui, on reprend donc avec une sortie en mer pour aller fouler le sol des Ilhas Desertas!

En quittant Funchal

Un truc qu’on avait vraiment envie de faire durant les vacances, c’était de passer une journée en bateau, notamment pour voir des dauphins. Et on était aussi intrigués par ces Ilhas Desertas, trois petites îles désormais inhabitées, sauf par les gardiens de la réserve naturelle. On a donc embarqué pour un tour d’une journée avec Ventura Nature Emotions.

A peine quinze minutes après notre départ de Funchal, on rencontre un groupe de Bottlenose dolphins (grand dauphin, en français). Ce sont parmi les plus communs, j’avais déjà vu cette espèce en Nouvelle-Zélande et en Ecosse, mais c’est toujours magique de les voir foncer vers la proue du bateau, nager à toute vitesse tout près de nous et nous suivre pour un temps.

Il y a environ 40 km de Funchal aux Ilhas Desertas. En chemin, on croise plein de shearwaters (puffins, en français), qui portent bien leur nom: ils rasent la surface de l’eau, frôlent les vagues, volent au milieu de vents à dérouter les mouettes! Vraiment magnifique!

Photo moche et sombre de shearwaters ^^

Après environ 3h à naviguer face à un sacré vent de travers, on arrive à Deserta Grande, la plus grande île du petit archipel. On s’arrête au pied de superbes falaises aux teintes incroyables, allant du violet au jaune en passant par du rouge-ocre, avec de magnifiques stratifications.

On se régale avec un buffet préparé par notre capitaine, on se baigne au milieu de beaux poissons gris-bleu dans une eau à 18°C, puis on descend dans un zodiac. Avant d’aller se promener sur l’île, on va voir de superbes grottes uniquement accessibles à marée basse.

Apparemment, il y a beaucoup de ces grottes ici, et certaines, qui ne sont accessibles que sous l’eau, sont utilisées par les phoques moines pour mettre bas et élever leurs petits. Les Ilhas Desertas forment une importante réserve naturelle, notamment marine, et abritent une importante colonie de phoques moines, une espèce en danger dont il ne reste qu’entre 350 et 450 individus au niveau mondial, d’après l’UICN.

C’est notamment pour protéger cette espèce que la pêche est interdite autour des îles, mais les rangers de la réserve doivent constamment lutter contre les activités illégales. Ils sont les seuls à “habiter” l’île (ils se font relayer toutes les deux semaines). Personne d’autre ne vit là, notamment car il n’y a quasi pas d’eau douce sur l’île.

On a ensuite débarqué sur l’île à la “fajã”, un genre de crique avec un espace plus ou moins plat créé par une succession de glissements de terrain — autrement, il n’y a que de hautes falaises, pas pratique pour accoster.

Wahou, ces stratifications!

C’est ici que se trouve la maison des rangers. Quand ils ont appris qu’il y avait un lusophone dans le groupe, l’un d’eux, Felipe, a “kidnappé” José pour taper la causette. Avant le mois de mai, il n’y a pas beaucoup de tours en bateau, donc les gardiens n’ont pas souvent de la compagnie.
C’était très sympa de discuter avec lui, d’en apprendre plus sur son travail, et aussi de découvrir que nos guides pour cette journée en mer étaient très appréciés par les “locaux”.

Un des nombreux canaris de l’île

Autour de la maison de rangers/centre pour visiteurs, on a suivi un sentier didactique avec Luis, notre guide/biologiste marin. On a vu de superbes mousses rouges, des canaris, des pippits, des sternes, et on en a appris plein sur la faune locale. Il y a une immense tarentule endémique, mais qui ne vit qu’au sommet des falaises, et une importante faune marine: outre les fameux phoques moines, il y a toutes sortes de baleines et d’oiseaux marins, dont un pétrel endémique qui ne vit que sur une seule des trois îles désertes.

La maison des rangers en arrière-plan
Le bateau de Ventura

On a eu du temps pour se promener au milieu des rocailles et de la fascinante flore avant de devoir gentiment reprendre le zodiac direction le bateau.

Trouvez le canari!

On a de nouveau eu droit à de sacrées vagues pour le trajet du retour, mais on était désormais plus habitués à la houle et il y avait même un peu de soleil pour nous réchauffer — car à l’aller, avec tout le vent, il faisait plutôt frisquet. On a aussi pu se régaler avec quelques biscuits et un verre de madère avant notre arrivée à Funchal, vers 18h30! 🙂

Fatigués mais super contents, on est rentrés à Jardim do Mar pour un bon bain et une sympathique soirée à se gaver de bolos do caco à l’ail sur la terrasse de Joe’s Bar.
Tchao, et à bientôt pour la suite!

Adieu Bamako

Dans la nuit de mardi à mercredi, juste après mon retour de vacances, Bamako s’en est allé. Après presque 13 ans à partager notre vie, 13 belles années de bonheur, de poils qui volent, de salades décimées et d’adorable museau qui frétille.

Merci Bamako, d’avoir fait partie de la famille, d’avoir été là, d’avoir été le lapin le plus cool et bienveillant du monde. ♡

Bamako (2006 – 2019)

Il reste plein de beaux souvenirs à chérir, et tu resteras toujours dans nos coeurs, mon petit pinou. ♡
Je t’aime, et bon voyage, où que tu sois.

Madeira19#6 Côtes et cols

Bom dia!
Voici le dernier article programmé avant le départ pour les îles Shetland: si tout va bien, nous serons de retour demain. En attendant, la rétrospective madérienne continue! Encore quelques articles avec plein de photos, et ce sera bientôt terminé. 😉

Après avoir fait plus de 50 km à pied en deux jours, on avait pas mal de courbatures et quelques douleurs (nos genoux, toujours nos genoux…), donc on s’est octroyé une journée plus tranquille. A notre réveil, il pleuvait beaucoup, donc on a un peu prolongé notre nuit avant de plier bagage et quitter Solar da Bica. Le personnel de l’agro-tourisme était vraiment super sympa durant tout notre séjour, et on a reçu un petit pot de leur délicieuse confiture de tomate à l’heure du départ. On a roulé à peine 5 minutes avant de s’arrêter pour visiter les grottes volcaniques de São Vicente, qu’on a adorées!

Les grottes volcaniques de São Vicente (photo natel José)

Ces grottes ont été formées par des éruptions volcaniques vieilles de 400’000 à 800’000 ans. Il y a plein de tunnels, les murs sont formés de scories, des gouttes de lave solidifiée pendent du plafond, et de l’eau dégouline de partout! Il y a notamment un lac souterrain dans lequel un vigneron local fait stocker son vin, pour voir si la température constante toute l’année influence le goût. Devant chaque spot lumineux, il y a aussi plein de petites fougères, qui ont voyagé clandestinement sur les visiteurs sous forme de spores avant de s’établir dans ces grottes à l’humidité idéale.

La visite était très chouette, en portugais puis en anglais, et j’étais trop fière de quasi tout piger du premier coup: notre guide articulait tellement bien! Et quand j’avais loupé des trucs en portugais, il y avait l’anglais juste après pour compléter, héhé. A la fin de la visite de la grotte, on est allés voir le centre de volcanologie, plutôt bien fait, et où on a entendu parler de superbes formations géologiques dans tout l’archipel de Madère (c’est malin, ça nous a donné envie d’aller à Porto Santo, alors qu’on s’était dit qu’on pouvait écarter cette île de notre itinéraire sans regret ^^).

Une fois cette chouette visite terminée, il est déjà midi et on s’élance sur la route côtière direction Porto Moniz. En chemin, on s’arrête pour regarder la vue et faire quelques pas sur d’anciennes routes désormais fermées — maintenant, il y a des voies rapides avec des tunnels partout. Les paysages côtiers sont grandioses depuis ces petites routes, mais on comprend qu’elles aient été fermées. Ça devait demander un entretien fou, il y avait partout des traces de chutes de pierres. Sur un de ces vieux tronçons, on a même trouvé une cascade qui se terminait en plein milieu de la route! Parfois, c’était carrément des pans entiers de route qui s’étaient effondrés dans l’océan.

Des plantes trop cool poussant sur une falaise

On s’est arrêtés un petit moment dans le joli village de Seixal, pour admirer une cascade se jetant dans l’océan. On a aussi vu des apprentis surfeurs s’entraîner sur la plage de sable noir, ils géraient!

De manière générale, la côte nord de l’île est tellement belle qu’on s’extasiait tout le temps. Des cascades, des falaises, des promontoires rocheux au milieu de l’océan… C’était absolument grandiose.

Arrivés à Porto Moniz, on emprunte une route pour quitter la côte et monter jusqu’au plateau de Paúl da Serra.

En un instant, les paysages sont complètement différents. On se retrouve au milieu des genêts en fleur, avec des vaches qui paissent tranquillement sur la bas-côté.

Les petites bornes le long de la route ont d’ailleurs été réquisitionnées par les vaches comme accessoires de grattage! 😉

On a roulé à peine quelques kilomètres, mais l’océan semble déjà bien loin et bien bas.

Et soudain, le brouillard, sorti de nulle part. Pendant un bon moment, on ne voyait pas à cinq mètres, c’était impressionnant. On est repassés dans le coin plus tard durant le voyage, et c’est vraiment le territoire de la brume. Le temps change super vite et on se retrouve soudainement plongés dans les nuages.

On redescend ensuite par le col d’Encumeada, d’où la vue sur les montagnes est grandiose.

On descend ensuite vers Câmara de Lobos, un village dont le nom signifie “chambre des loups”. Les premiers explorateurs l’ont appelé ainsi car, à leur arrivée, il y avait plein de phoques moines, ou “loups de mer”. De nos jours, malheureusement, on n’en trouve plus aucun sur l’île de Madère. Il en reste une petite trentaine dans les Ilhas Desertas, et moins de 600 sur la planète entière…

On a mangé à Câmara de Lobos (il était 15h, on était affamés) et on a flâné dans les ruelles pavées. On est tombés sur un groupe de filles de tout âge avec des longues jupes blanches, en pleine répétition de danse folklorique. D’après José, elles s’entraînaient pour la venue proche de la télévision portugaise, qui fait le tour du pays et filme les fêtes de villages.

Puis on a repris un peu de hauteur, direction Cabo Girão, une falaise de plus de 560 mètres de haut avec un fameux point de vue: une plateforme avec un plancher de verre qui permet de voir des cultures situées au pied de la falaise, juste au bord d’une plage de galets.

La vue était effectivement incroyable. Comme c’est beau, l’océan!

Puis on a repris la voiture et on a roulé jusqu’à notre point de chute pour les trois prochaines nuits: l’adorable village de Jardim do Mar. Rien que le nom fait rêver, je trouve.

Notre petit hôtel est super chouette, on a même un immense balcon, et il y a une piscine bien fraîche pour faire trempette — car il y a peu d’endroits pour se baigner dans l’océan, à cause de la force des vagues.

Le village est adorable: un labyrinthe de petites ruelles pavées, des maisons avec des cours remplies de plantes, des murs de pierre et des chats qui dorment un peu n’importe où. Ça m’a fait penser à Godojos, le village d’origine de ma grand-mère, en Espagne, mais en meilleur état.

On s’est joyeusement perdus dans le dédale des rues avant d’atteindre la promenade du bord de mer. Comme souvent à Madère, il n’y a pas de plage mais d’énormes plots de béton pour protéger la côte de l’action des vagues. La vue sur les falaises proches n’en était pas moins magnifique, surtout dans la lumière du soir!

Le village est de plus entièrement piéton, et super calme le soir. Et il y a un lieu incontournable, Joe’s bar, un restaurant avec une terrasse magnifique dans une petite cour fleurie, avec des palmiers qui poussent dans tous les coins et même un étang peuplé de grenouilles. L’endroit parfait pour boire une jus d’orange frais et manger un Bolo do caco à l’ail (le pain de Madère, fait avec de la farine de blé et de la patate douce).

Le premier soir, on a mangé au resto de l’hôtel, qui offre un beau panorama sur l’océan. A un moment, on a cru voir un dauphin. Tout excitée, je cours chercher les jumelles dans la chambre et je reviens, pour découvrir que c’était… un caillou. Haha. Pour les dauphins, on a dû patienter encore un peu, mais pas longtemps… *To be continued*

La suite un de ces quatre! Tchao! 🙂

Madeira19#5 Ribeira da Janela

Bom dia! Voilà la suite des aventures à Madère — relatées et programmées avant mon départ en Ecosse.

Lors de notre deuxième nuit à São Vicente, on a malheureusement mal dormi et on s’est réveillés vachement fatigués. Qu’à cela ne tienne, on prend la route direction le nord-ouest pour aller petit-déjeuner à Porto Moniz avant notre rando du jour, la Levada da Ribeira da Janela.

Cette levada était décrite par Le Routard comme l’une des plus belles de l’île, notamment pour ses vues sur de magnifiques cultures en terrasses. En fait, on voit seulement des cultures en terrasses au départ de la marche (et depuis la route), mais du coup ça a donné du suspense à la rando. A chaque virage, on s’attendait à tomber sur un village caché… Mais non, haha.

Le sentier était tout d’abord très large et offrait de belles vues sur des rochers dans la mer et le village de Ribeira da Janela. Mais bien vite, on s’est retrouvés au coeur d’imposantes montagnes recouvertes d’une belle forêt dense, avec la rivière en contrebas.

On a revu une tonne de roitelets de Madère, pour notre plus grand bonheur. C’est vraiment incroyable à observer: ils bougent tellement vite, sans rester tranquilles, et il y en avait souvent une dizaine sur le même arbre.

Puis, nouvelle surprise ornithologique: on tombe sur le fameux pigeon trocaz, aussi endémique de l’île. On était trop contents et on est restés un bon moment à l’observer, près de son nid. On s’est fait dépasser par plusieurs marcheurs qui n’ont pas eu l’air de se demander outre mesure pourquoi on s’infligeait un début de torticolis. ^^

Au retour, on a revu un pigeon trocaz, beaucoup mieux et à notre hauteur. Il a des motifs superbes sur le cou, et une belle queue en éventail traversée d’une bande blanche.

Lors des levadas de la veille, il nous était déjà arrivé de devoir passer derrière des cascades, mais cette fois on devait carrément passer dessous! On s’est bien marrés, c’était impressionnant. Heureusement qu’il y avait une structure formant un mini tunnel, car même avec ça on était trempés. On sentait toute la force de l’eau qui s’abattait sur le petit toit de fortune.

Le passage sous la cascade

On s’est arrêtés pour pique-niquer devant une ancienne maison de levadores, les ouvriers des levadas. Tout un groupe de pinsons (pas du tout intéressés par les miettes de sandwiches ^^) nous a tenu compagnie pendant cette petite pause, donc j’en ai profité pour prendre plein de photos.

Peu après, on a dû traverser un tunnel interminable. Vraiment, on n’en voyait pas la fin. D’après notre carte, on pense qu’il faisait environ 2 km de long, et ça nous a pris 20-25 minutes de le traverser. Par endroits, on s’est fait attaquer par des trombes d’eau, c’était méga impressionnant. Le sol était aussi recouvert de flaques bien profondes, et on est ressortis trempés jusqu’aux os. C’était une sacrée expérience, d’être dans le noir total (on ne voyait vraiment pas la sortie, tellement c’était long, et le faisceau de la lampe frontale servait juste à ne pas se cogner la tête, car le plafond était bas), et c’est fou comme le son voyageait mal. On n’entendait pas les trombes d’eau avant d’être à seulement quelques mètres. On a croisé des gens à un moment, et pareil, on ne s’est remarqués qu’au dernier moment, c’était fou. C’était un moment sacrément fatigant (et froid), mais aussi sympathiquement particulier.

Après le tunnel, la rando commençait toutefois à devenir un peu longuette. Surtout avec le manque de sommeil, j’avais mal au crâne et je n’arrivais pas à profiter comme il se doit des beaux paysages montagneux.

Finalement, on arrive au bout, même si ce n’était pas très clair que c’était le bout. Voilà la rivière, avec un petit barrage et de beaux rochers. On retrouve un couple de Français qui logeait aussi à Solar da Bica et on discute un petit moment. Puis on se pose pour manger des fruits, histoire de reprendre des forces pour effectuer le retour.

Le retour était laborieux, car on était épuisés. J’avais l’impression finalement de marcher en mode automatique, comme si j’avais une mission et que mon cerveau se répétait simplement qu’il fallait continuer d’avancer. Il y a quand même eu de chouettes moments, notamment quand on a revu un pigeon trocaz et des roitelets, et aussi les régulières visites de pinsons des arbres, qui s’envolaient du chemin à notre arrivée.

C’était quand même une très chouette rando, d’environ 26 km aller-retour (30 km selon les panneaux le long du sentier), qu’on a engloutie en sept heures. Les paysages sont beaux, mais c’est une balade que je recommande de faire quand on n’est pas déjà exténués en se levant le matin. ^^’

On s’est requinqués le soir en allant se détendre dans la piscine chauffée de l’agro-tourisme puis avec un repas super délicieux et copieux dans un petit resto du front de mer de São Vicente.

A lundi prochain pour la suite de la rétrospective! 😉